Inflation: une baisse attendue après le mois de juin

  • l’année dernière
L'inflation a atteint 6,2% en février. Les secteurs les plus touchés sont ceux de l'énergie, de l'alimentaire et des services. L'Insee prévoit 5% d'inflation en juin et 3% d'ici la fin de l'année selon la Banque de France. Les explications de Thomas Sasportas, journaliste économie à BFM Business. 
Transcript
00:00 Thomas, on vient d'entendre ce que dit le gouverneur de la Banque de France,
00:04 il faut être assez clair, c'est-à-dire que certes, la hausse va ralentir,
00:09 mais d'ailleurs pas tout de suite, mais en fait les prix ne vont pas baisser.
00:12 Non.
00:13 C'est ça, hein ?
00:13 En économie, on appelle ça la désinflation, c'est-à-dire qu'on a moins d'inflation,
00:17 mais ça ne veut pas dire qu'on n'a plus d'inflation.
00:19 Les prix vont continuer à augmenter, mais moins vite qu'avant.
00:22 Cela étant dit, les bonnes nouvelles qui sont apportées à la fois
00:26 par le gouverneur de la Banque de France et puis par les signaux
00:28 que nous donne le président d'Intermarché Thierry Cotillard,
00:33 ils nous disent en gros qu'aujourd'hui on a une inflation autour de 6%,
00:36 c'est considérable, on arriverait un peu au-dessus de 3% à la fin de l'année.
00:41 C'est ça le scénario qui est envisagé.
00:43 Ça reste quand même...
00:44 Avec un pic en juin, d'ici le mois de juin.
00:45 Avec un pic en juin, voilà.
00:46 C'est-à-dire qu'à partir du mois de juin, on atteindrait ce pic,
00:49 donc très bientôt, dans les prochaines semaines,
00:51 et puis ça baisserait assez franchement au second semestre
00:55 pour arriver à une inflation autour de 3% à la fin de l'année.
00:58 Alors, est-ce qu'on peut croire ce scénario-là ?
01:00 Ce n'est pas impossible, mais c'est ambitieux.
01:02 Pourquoi est-ce que c'est ambitieux ?
01:03 Déjà parce que depuis plusieurs mois, l'inflation est scotchée à 6%.
01:07 On a des prix de l'énergie qui baissent,
01:08 on a des prix des matières premières qui se retournent,
01:10 et pourtant on reste scotché à 6%.
01:13 Pourquoi ? Parce que les prêts alimentaires, eux, n'en finissent plus de grimper.
01:16 On voit qu'en février, on est à 14,5%.
01:19 On voit que la semaine dernière, le résultat des négociations commerciales,
01:22 ça nous annonce une hausse de 10% supplémentaire dans les prochaines semaines.
01:25 Donc les prix de l'alimentaire vont encore grimper dans les prochaines semaines et les prochains mois.
01:29 Et puis surtout, ce qu'on constate en parallèle, c'est que l'inflation s'est diffusée partout.
01:33 Au début, c'était que l'énergie.
01:34 Maintenant, on a l'alimentaire, l'inflation, on l'a aussi dans les services et dans les salaires.
01:38 Cette année, il va y avoir des vraies hausses de salaires dans les entreprises.
01:42 Tout ça fait que l'inflation, elle est générale.
01:44 Quand elle est générale, ça devient de plus en plus difficile de la faire reculer.
01:47 Et d'ailleurs, l'INSEE et le gouvernement ne s'y trompent pas,
01:50 ils sont quand même un peu plus prudents que ce que nous dit la Banque de France.
01:53 La Banque de France, ils ne font pas des pronostics comme ça aux doigts mouillés,
01:56 mais quand même, l'INSEE et le gouvernement nous disent qu'on aurait une inflation à 5% cet été
02:01 et à 4% sur l'ensemble de l'année.
02:04 Donc on est quand même un peu au-dessus de ce que nous dit le gouverneur ce matin.

Recommandée