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Transcription
00:00 - Lecture Média sur Europe 1 avec Philippe Vandel.
00:03 - Je suis en train d'essayer de mettre mon casque et je vais le dire.
00:05 Une recette que j'ai trouvé dans le livre d'Elsa Wolinsky qui s'appelle "A demain".
00:09 Elle écrit ceci "J'ai pris une tablette de chocolat, je l'ai fait fondre au micro-ondes avec une cuillère à café d'eau.
00:15 C'était extraordinaire, comme si le chocolat chaud relaxait mon plexus,
00:19 comme si une fontaine de caresses venait laver, lever mon stress.
00:23 C'était une nouvelle drogue."
00:25 Bonjour Laurent Mariotte.
00:26 - Bonjour Philippe Vandel, bonjour tout le monde.
00:27 - On est dans votre sujet.
00:28 - Ah complètement.
00:29 - On est dans la nourriture qui ne sert pas à se nourrir mais à apporter autre chose.
00:33 - À se faire du bien, du réconfort.
00:35 C'est ce qu'on appelle la "comfort food".
00:36 C'est vrai que j'ai même lu sur Instagram qu'Elsa Wolinsky aurait pu appeler son livre à table,
00:41 tellement la table était importante et lui apportait du réconfort.
00:44 - Pour l'instant le livre d'Elsa s'appelle "Accélère chauffeur, elle est dans le taxi".
00:46 - Alors loin des dictates et des modes, je vous propose d'envisager la nourriture non pas comme ennemi mais comme allié.
00:51 C'est vrai que c'est cette cuisine du réconfort, la "comfort food", l'aliment dodo, doudou.
00:55 C'est un concept né en 1966 et relayé pour la première fois au grand public par un journaliste américain dans un journal de Floride,
01:03 le Palm Beach Post.
01:04 Oui, ça va dès que je parle anglais, faut pas.
01:06 Le Palm Beach Post, en situation de stress, en a tendance à se tourner vers des aliments associés à la sécurité de l'enfance.
01:13 Et le concept de "comfort food" a vite dépassé la Floride.
01:16 C'est une certaine Lisa Minelli, carrément, Philippe, qui l'a popularisé dans une interview.
01:22 Et c'est vrai que ça parle tout de suite aux américains qui ont pas le moral dans les années-là.
01:25 C'est la crise pétrolière de 1973, la fin de la guerre du Vietnam en 1975.
01:29 Donc, on a envie de se réfugier dans une nourriture régressive.
01:34 - Alors, ça ressemble à quoi une recette de "comfort food" ? Expliquez-nous, Laurent.
01:37 - Alors, ça joue sur deux aspects.
01:38 Il y a le premier qui est psychologique.
01:40 Il faut que cette recette nous renvoie à notre enfance, comme les recettes de nos grands-mères que nous avons en commun dans la cuisine française.
01:46 Le riz au lait, la crème renversée, la mousse au chocolat.
01:50 L'important, c'est que ce plat soit identifiable.
01:53 Ce n'est pas une création, mais un classique de famille qu'on reproduit.
01:55 Il doit y avoir vraiment ce côté régressif.
01:58 - Il y a même des restaurants chics, bobo, le plat coûte 20 balles, ils te font des coquillettes jambon.
02:03 - Exactement. - Comme quand on était petit.
02:04 - Coquillettes jambon-beurre avec le jus de veau, bien régressif.
02:07 Exactement.
02:08 Le deuxième aspect, lui, il est esthétique.
02:10 Il doit être généreux, ce plat.
02:11 Ça se présente, comme vous le dites, dans un bol large ou dans un plat.
02:14 C'est pour ça que tous les gratins, le mac and cheese par exemple, est vraiment un exemple parfait de la comfort food.
02:21 Parce qu'il y a ce côté régressif avec du gras, du sucre, du fondant et du coulant.
02:26 C'est un jus de texture, la comfort food.
02:28 C'est une caresse, comme vous le disiez.
02:30 - Il faut que ça dégouline, quoi.
02:31 Ce n'est pas moi qui le disais, la caresse, c'était Elsa Wolinsky qui la racontait.
02:34 Mais là, on vise davantage la régression, le plaisir, plutôt que l'équilibre.
02:37 - Carrément.
02:38 Et même le journal britannique The Guardian a fait un dossier le mois dernier.
02:41 Et en tête des recettes, on y trouve des croissants au jambon et au fromage, des soupes au poulet,
02:46 le fameux gratin de macaroni dont je vous parlais, le mac and cheese, le chili con carne,
02:51 les pommes au four avec le fromage blanc, la ciboulette à l'intérieur.
02:54 - Il y a très peu de choses légères dans la réconfort food.
02:57 - C'est que du gras.
02:58 - Oui, voilà.
02:59 - Quand Laurent a dit le mac and cheese, Anissa, vous avez fait "Hm".
03:02 - J'adore ça.
03:02 - Pourquoi ?
03:03 - C'est ma passion.
03:04 - Pour le goût ou pour le plaisir que ça procure ?
03:06 - Pour le gras.
03:07 Vraiment, pour les calories que ça apporte.
03:10 - Mais il faut assumer, c'est-à-dire qu'il y a eu une étude très sérieuse aux Etats-Unis
03:14 qui a montré que quand on mangeait avec culpabilité, on faisait grossir.
03:17 Loin des régimes, il faut se faire plaisir.
03:19 - Il ne faut pas en manger tous les jours, mais c'est vrai que c'est agréable.
03:21 - Exactement, c'est toujours la même chose.
03:23 C'est une question d'équilibre, il ne faut pas en manger tout le temps.
03:25 Mais un bon mac and cheese, vous pouvez même le faire avec une purée de potiron
03:28 que vous pourrez refaire ce week-end.
03:29 Je vous mettrai la recette sur Europe1.fr.
03:32 Un mac and cheese enrobé d'une belle sauce béchamel maison.
03:35 Et cette sauce béchamel, vous allez la colorer, la teinter, la parfumer
03:39 avec une purée de potiron et vous faites cuire ça au four.
03:41 - Très bonne idée.
03:42 - C'est vraiment régressif et ça marche pour toute la famille.
03:44 - Est-ce que vous avez des références en matière de confort food ?
03:46 Pendant que je salue Elsa Wolinsky qui arrive en face tout de suite.
03:49 - Bonjour !
03:49 - Bonjour Elsa, vous pouvez vous asseoir ici.
03:51 - La preuve que c'est en direct.
03:52 - On est toujours en direct, y compris le vendredi.
03:56 C'était bien dans le taxi ?
03:57 - C'était horrible.
03:58 Je vais faire une crise cardiaque en live.
04:01 - Alors, vous savez quoi ?
04:02 On est en train de parler de confort food.
04:03 La nourriture qu'on mange, non pas parce qu'on a faim, mais pour compenser.
04:06 Et vous avez l'air de très, très bien connaître le sujet.
04:08 - Oui, c'est ma vie.
04:09 J'ai fait ça cette nuit d'ailleurs parce que j'avais peur de venir chez vous.
04:12 - C'est pas vrai.
04:13 Qu'est-ce que vous vous êtes fait cette nuit ?
04:14 - Alors, je me suis fait à minuit cinq.
04:18 Je me dis toujours en fait, je m'accorde de manger jusqu'à minuit.
04:23 Passer minuit, c'est là où pour moi c'est dur.
04:26 Donc là, minuit cinq, j'ai pris...
04:29 Excusez-moi, je respire en même temps, je vais mourir, je vais vous dire.
04:32 J'ai pris du chocolat que j'ai fait fondre.
04:36 Après, j'ai mis des amandes.
04:37 Après, je crois que j'ai mis des M&M's aussi.
04:40 - Ah oui, pas mal.
04:41 - Ah bah non, mais le confort food, c'est le truc un peu dégueu.
04:44 Et ensuite, je fais chauffer tout ça
04:46 parce qu'il faut que ça soit chaud dans l'estomac.
04:48 C'est ça qui fait le truc, en fait.
04:50 Et après, je me mets devant une série de merde,
04:52 ce qui est très important, la série de merde.
04:54 Et après, je mange ça.
04:56 Ça fait du bien, genre, le temps de le manger.
04:59 Et après, tu pleures.
05:01 - Et niveau calorique, blague à part, c'est une petite quantité ou une grosse quantité ?
05:04 - Ah non, c'est une grosse quantité.
05:05 L'idée, c'est de s'étouffer, en fait.
05:07 Pour bien culpabiliser après.
05:10 - On est à fond dans notre sujet.
05:12 Laurence Alphémarie se dit "comment je vais raccrocher avec les références ?"
05:14 - Vous me parliez des auteurs de références en matière de confort food.
05:19 Y'a Triche de Seine, qui est une auteure qu'on a vu beaucoup dans le magazine Elle et la table
05:23 et qui fait beaucoup de livres autour de la confort food.
05:26 Un velouté de champignons et muscade, un gâteau ultra chocolaté, par exemple.
05:30 Tout se mange à la cuillère.
05:31 Y'a ce côté, effectivement, régressif de la petite enfance.
05:35 Là aussi, de manger avec une cuillère, ça apporte de la rondeur à la bouchée.
05:39 Y'a Jamie Oliver, bien entendu, qui a fait un bouquin spécifique sur le sujet.
05:42 "Confort food", le sous-titre, je vous le donne,
05:44 "100 recettes pour vous remonter le moral et réchauffer les cœurs".
05:47 Donc voilà, on est en plein dans les recettes doudou.
05:49 - Réchauffer les cœurs et les fesses.
05:50 - Et les fesses, c'est très important.
05:52 - Très important.
05:53 - Mais bien sûr.
05:54 - Parce que tout se finit dans les fesses.
05:54 - Mais oui, on n'en parle pas assez.
05:56 - Oui, je comprends pas.
05:56 Le fouet de veau de ma mère, par exemple, ça compte pas dans le "confort food".
06:00 - Si vous mettez une purée, si.
06:01 - Ah d'accord.
06:02 - Euh...
06:04 - Dans votre magazine, "Les petits plats", numéro un des ventes de la presse cuisine
06:07 chez les marchands de journaux, je le dis,
06:08 est-ce qu'il y a de la "confort food" ou pas ?
06:09 - Oui, bien sûr, y'a des lasagnes.
06:11 J'ai fait un dossier des lasagnes à tous les étages.
06:13 Et puis l'œuf Orsini.
06:14 Alors ça, l'œuf Orsini, c'est hyper facile.
06:16 - L'œuf Orsini.
06:17 - L'œuf Orsini, c'est Claude Monet, le peintre, qui a rapporté ça d'Italie, figurez-vous.
06:22 C'est une recette toute simple.
06:22 Vous faites monter des blancs d'œufs en neige.
06:25 Vous mettez du parmesan à l'intérieur.
06:26 Une petite tombée d'épinards dans une casserole.
06:28 Les blancs montés en neige.
06:30 Vous cassez le jaune dans les blancs et vous mettez ça cinq minutes au four.
06:33 - Au four, j'étais sûre.
06:34 - Et ça, c'est régressif parce que le mariage du jaune d'œuf
06:37 avec le blanc d'œuf parfumé au parmesan, c'est à tomber.
06:40 Et là, même pour la bonne cause, on a mis du végétal, on a mis de l'épinard.
06:43 - Oui, un peu d'épinard, on sait jamais si ça sauve la conscience.
06:46 - Pour la bonne conscience.
06:46 Demain, à la table des bons vivants, Laurent.
06:48 - On revient sur l'origine des recettes nées par accident.
06:51 Une qu'on pourrait mettre aussi dans la catégorie de la comfort food, c'est la tarte tatin.
06:54 - Ah bah oui, j'adore ça.
06:56 - On entend tous sur la tarte tatin qu'on mange avec une bonne crème, par exemple.
06:59 - Elles aiment tout.
07:00 - Non, mais moi, je suis hyper gourmande.
07:01 Alors, vous pensez bien, là, je vous écoute en rêvant.
07:03 - Figurez-vous que la tarte tatin ne serait pas née comme on le pense par accident avec les deux soeurs.
07:08 - On va revenir sur la vraie origine de la tarte tatin parce qu'on a marre des fausses légendes.
07:12 Mais oui, c'est important de revenir aux vraies origines.
07:14 Et le chef Mohamed Cheikh sera des nôtres ce week-end.
07:17 Demain à 11h.
07:18 - Laurent Mariotte, à bientôt dans Culture Média.
07:20 - Culture Média continue dans un instant avec Elsa Walensky à la découverte de son livre.
07:24 À demain, restez avec nous, vous écoutez Europe 1.

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