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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 -Docteur Brigitte Millot avec nous.
00:01 Bonjour Brigitte. -Bonjour.
00:03 -Vous nous parlez ce matin d'un rapport du Haut conseil de la famille,
00:05 de l'enfance et de l'âge publié dans Le Parisien,
00:07 qui révèle que les moins de 20 ans, les ados, les 14-20 ans,
00:11 consomment de plus en plus de psychotropes.
00:14 Et vous nous en parlez ce matin, docteur Millot.
00:17 -Oui, alors la réalité est alarmante,
00:21 mais factuellement alarmante, on va dire.
00:23 Les chiffres sont là.
00:24 On va regarder quelques-uns de ces chiffres
00:27 qui montrent l'augmentation de la consommation, notamment de médicaments.
00:31 Alors les antipsychotiques ont augmenté de 48,54%.
00:34 Un antipsychotique, c'est un médicament qui est donné dans des états de psychose,
00:39 telle que la schizophrénie, telle que la bipolarité,
00:42 quand on a des hallucinations, des bouffées délirantes, etc.
00:46 Donc on le voit, les psychoses, ce sont de graves maladies.
00:50 Une augmentation pratiquement de 50%.
00:52 Ensuite, les antidépresseurs, bon là, tout le monde connaît,
00:54 mais ils ont aussi augmenté de 62,58%.
00:59 Les psychosimulants ont augmenté de 78,07%.
01:03 Les psychosimulants, ce sont des médicaments qui sont donnés,
01:06 notamment dans, vous savez, ces enfants qu'on appelle TDA, hyperactifs,
01:10 qui ont des troubles de l'attention et qui sont avec hyperactivité,
01:15 comme la ritaline, des médicaments comme ça.
01:17 Donc ils sont en nette augmentation, on le voit.
01:21 Alors ces médicaments font souvent un petit peu peur.
01:24 Il ne faut pas croire, comme ils sont psychosimulants,
01:26 il ne faut pas croire qu'ils vont vous agiter encore plus.
01:28 Au contraire, ils sont là pour calmer l'hyperactivité,
01:32 pour obtenir une meilleure attention scolaire, de meilleurs résultats.
01:35 Donc à condition d'être bien prescrit à la bonne dose,
01:39 ce sont des médicaments dont il ne faut pas non plus avoir peur,
01:43 parce que c'est vrai, quand on voit psychosimulant, on se dit,
01:44 "Mais attendons, pour de l'hyperactivité,
01:46 on donne quelque chose qui est psychosimulant en plus."
01:48 Ce n'est pas très cohérent.
01:49 Si, c'est très cohérent.
01:51 Et ensuite, une augmentation, alors là, on est à 155 % d'hypnotiques et de sédatifs.
01:57 Donc ce sont essentiellement soit des médicaments pour dormir,
02:01 pour vous apaiser, ou ce qu'on appelle des anxiolytiques,
02:04 vous savez, comme l'exomy, des médicaments comme ça, Xanax, tout ça.
02:10 Plus 155 % en 7 ans, de 2014 à 2021.
02:15 Donc on le voit factuellement, mais je voudrais qu'on revienne regarder les dates.
02:18 Alors, sauf erreur, ce n'est pas le taux de consommation,
02:21 mais c'est l'augmentation de la consommation.
02:23 C'est ça, d'accord. Plus 155 %.
02:26 Il y a un chiffre aussi qui est alarmant, c'est 400 suicides chaque année.
02:32 Donc un taux aussi en augmentation.
02:35 Regardez les dates, c'est entre 2014 et 2021.
02:38 Il ne faut pas penser, comme certains ont l'air de le dire,
02:41 que cette augmentation est monocausale.
02:43 Elle n'est pas due qu'à la crise sanitaire.
02:46 Bien entendu, la crise sanitaire a joué un grand rôle.
02:50 La crise sanitaire, c'était le confinement, c'était des cours en distanciel,
02:54 c'était ne plus voir personne, c'était la peur, la peur.
02:57 C'était des violences parfois intrafamiliales, c'était la précarité,
03:02 parfois un parent qui perdait son travail ou les deux, voire...
03:05 Il y a tout un tas de choses qui ont effectivement joué.
03:08 Mais ce n'est pas la seule cause, parce que, comme vous le voyez, ça existe depuis un moment.
03:12 Il y a une autre étude depuis 2010 qui montrait déjà aussi une augmentation.
03:17 Donc ce mal-être chez les jeunes, il est multicausal, il est multifactoriel.
03:21 Il y a un réel mal-être, donc il faut se préoccuper absolument.
03:25 Les causes, encore une fois, sont multiples.
03:28 Il y a évidemment les violences familiales, les divorces, la précarité,
03:32 les parents qui se posent des questions sur leur travail, sur l'avenir,
03:35 les convulsions du monde avec ce qui se passe pour les femmes dans certains pays,
03:39 les guerres dans d'autres.
03:40 Il y a l'éco-anxiété aussi qui arrive.
03:42 Les jeunes sont très sensibles à cette éco-anxiété.
03:46 Tout ce qui se passe sur le climat en ce moment, vous voyez, c'est vraiment multifactoriel.
03:50 Après, ce que l'on peut aussi se demander, c'est est-ce que finalement la question,
03:56 est-ce que c'est qu'on donne trop de médicaments ou qu'on n'en donne pas assez ?
04:00 Ce n'est peut-être pas ça la vraie question, savoir si c'est une surconsommation qui est importante.
04:05 La vraie question, c'est peut-être de savoir si on donne les bons médicaments au bon moment,
04:11 aux bonnes personnes.
04:12 Parce que là, on parle des enfants, mais la plupart de ces médicaments, par exemple,
04:16 ne sont pas indiqués chez les enfants.
04:17 Ils sont indiqués normalement pour les adultes.
04:21 Et pourquoi ces médicaments seraient peut-être mal donnés,
04:26 pas à la bonne personne, pas au bon moment, pas pour la bonne indication ?
04:29 Tout simplement, parce que... Enfin, pas tout simplement, rien n'est simple.
04:32 Mais on assiste surtout à un manque criant de professionnels de santé,
04:38 à un manque criant de structures.
04:40 Les CMPP, les centres médicaux, psychos, pédagogiques,
04:44 vous vous attendez deux ans avant d'avoir un rendez-vous.
04:47 Vous ne pouvez pas faire traiter les enfants.
04:48 Donc, à un moment, les professionnels de santé, quand ils ne peuvent pas traiter les causes,
04:53 eh bien, c'est un peu la facilité parfois de prescrire des médicaments, vous voyez ?
04:57 Donc, il y a une réelle question à se poser sur la manière dont on va prendre en charge ces enfants.
05:03 Il faut arriver à traiter la cause et pas arriver à ne traiter que les symptômes.
05:08 Sinon, on n'avancera pas.
05:09 Il ne faut pas oublier que nos enfants, c'est notre avenir.
05:13 Voilà, donc il faut réellement...
05:14 Il y aura des assises de la santé mentale au mois de juin,
05:18 mais je pense qu'il faut vraiment réellement revoir les soins, les soignants, les aider.
05:25 Vous vous rendez compte, vous avez un patient qui vous appelle, vous ne pouvez pas le recevoir.
05:29 Ce n'est pas des choses qui se traitent comme ça.
05:31 Ce n'est pas un microbe, un traitement anti-infectieux.
05:35 Non, là, ce sont des réels problèmes à prendre en charge, voir les jeunes régulièrement.
05:41 Il y a une chose dont j'ai oublié de parler dans les causes.
05:45 Il y a aussi une chose qui expliquerait notamment le nombre plus important de jeunes filles
05:52 qui en souffrent que de femmes, notamment outre-Atlantique, aux États-Unis.
05:55 Une jeune fille sur trois a pensé à se suicider dans les deux dernières années
06:01 et il semblerait que ce soit essentiellement lié aux réseaux sociaux,
06:06 où elles se comparent, où elles se trouvent dévalorisées par rapport aux autres,
06:11 elles n'arrivent pas, elles pensent que les autres ont une belle vie et pas elles, etc.
06:15 Donc vous voyez, quand je dis que c'est multifactoriel, c'est réellement multifactoriel
06:19 et c'est tous ces facteurs évidemment sur lesquels il faut travailler.
06:22 Et ce n'est pas en voyant un enfant une fois qu'on va régler le problème.
06:25 C'était votre programme avec Irkut Max.
06:29 Protège vos articulations et aide rapidement à réduire les états inflammatoires.
06:33 9h moins 10.
06:37 On aurait pu faire une émission spéciale sur ce chiffre
06:42 parce qu'effectivement c'est inquiétant, c'est attristant l'augmentation de la consommation.
06:48 Et les stupéfiants, si j'ai oublié.
06:49 Et les stupéfiants, chez les jeunes, chez les ados.
06:52 [Musique]
06:55 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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