• l’année dernière
Retrouvez Laura n'a pas compris dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/chronique-de-laura-domenge

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😹
Amusant
Transcription
00:00 L'Horreur de Michel Arnaud !
00:02 *applaudissements*
00:04 Vous avez compris pourquoi Alexandre Alamy était notre invité ?
00:07 Oui ! D'autres questions ?
00:09 Bon, alors j'y vais.
00:10 Alexandre Alamy, vous venez nous parler du film « La Chambre des Merveilles »,
00:14 un film qui raconte l'histoire d'une maman qui décide d'accomplir les rêves de son fils de 12 ans,
00:17 en espérant que cela le sorte du coma.
00:19 Vous dire que cette histoire m'a un peu émue serait mentir.
00:22 Ça m'a bouleversée, j'ai été broyée, secouée dans tous les sens.
00:26 Oui, vous avez fait de moi un smoothie.
00:29 Parfum manque, ne me demandez pas pourquoi, je n'en ai aucune idée.
00:32 Je me suis totalement identifiée à votre personnage, Alexandre Alamy.
00:35 Alors, je ne sais pas ce qui m'a fait le plus pleurer,
00:36 je ne sais pas si c'est le fait d'imaginer que mon enfant lui aussi se faisait renverser par un camion,
00:40 ou si c'est de réaliser que si j'en avais un, finalement je l'aimerais.
00:44 Je ne sais pas.
00:45 D'ailleurs, dire que j'ai un peu pleuré ne serait pas exact.
00:48 Non, j'ai chialé ma race.
00:51 Et pourtant, je me retenais, c'est ça le pire.
00:54 Eh, les agriculteurs, installez-moi un écran avec un film de Lisa Azuelos au-dessus d'un champ de blé,
00:58 je vais vous en faire pousser, moi, du choc à pic.
01:00 Je suis officiellement devenue un remède à la sécheresse.
01:04 Je ne sais pas s'il y a des personnes comme moi qui pleurent facilement d'émotion,
01:06 mais pour moi, c'est très embarrassant.
01:08 Encore devant les films, ça passe.
01:11 Mais moi, une bonne pub peut me cueillir.
01:13 Âme sensible, fuyez devant celle de la redoute, elle est redoutable.
01:18 J'étais obligée, Nagui.
01:19 Et pour voir si vous suivez, voilà.
01:21 Nagui. « Je suis désespéré. »
01:24 Encore, devant mon mec, ça va, ça fait petit être fragile.
01:28 Et lui, ça lui donne de la testostérone, pour une fois.
01:31 C'est pas souvent, le pauvre.
01:32 Déjà que j'ai plus de poils que lui et que j'en ai une plus grosse, fiche de paye.
01:36 Faut bien que je lui laisse un trait de virilité.
01:38 Pourtant, je fais des efforts, je passe pas mon permis.
01:40 Certains pensent que c'est par flemme, peur de l'échec,
01:42 ou parce que ça coûte 2000 euros sa grand-mère, mais pas du tout.
01:45 C'est par amour.
01:46 C'est pour qu'il se sente fort et puissant au volant de sa Twingo
01:50 qu'il puisse dire, tel Cro-Magnon croisant un mammouth, « péage »
01:54 et que moi je fasse, oh oui, bien sûr, vite, vite, vite, une carte bleue homme puissant
01:58 qui conduit la tribu dans le perche.
02:00 Alors, quand je pleure devant un film, il me dit « allez, viens dans mes bras »
02:05 et moi j'en joue, je suis là « oh la la oui, heureusement que tu es là pour me consoler
02:09 devant cette pub la redoute, que ferais-je sans toi à part prendre un Kleenex ? »
02:13 Et lui me répond tendrement avec l'air amusé du mâle dominant qui a enfoui ses émotions
02:17 depuis l'âge de 4 ans lorsqu'on lui a dit cette chose intelligente et pas du tout toxique.
02:20 Un homme, ça pleure pas.
02:22 Oui, ma phrase est beaucoup trop longue et vous avez sans doute perdu le fil.
02:25 Je disais que lorsque mes lames me coulent, tel notre système de retraite,
02:30 mon mari me répond « c'est qu'une fiction ».
02:32 Moi, je sais, mais ça me rend triste.
02:35 Je précise que contrairement aux apparences, j'ai 36 ans.
02:37 Lui, « oh mon ange, mais qu'est-ce que je peux faire pour que t'arrêtes de pleurer ? »
02:42 Moi, « étendre la machine ».
02:44 Bah parfois ça marche.
02:48 Pleurer devant son mec, ça passe.
02:50 Mais pleurer en public, genre devant son neveu quand Simba meurt, moi je suis pas à l'aise.
02:54 Surtout quand j'apprends que c'était Mufasa.
02:56 Et que pour me défendre, je dis « oh, moi ça va, ils se ressemblent tous. »
03:01 Je suis raciste des lions, les gars.
03:03 C'est chaud.
03:04 En fait, pleurer, c'est comme être en String Panther.
03:07 C'est ok devant ton mec, mais devant un enfant, c'est très malaisant.
03:10 D'ailleurs, savez-vous de quoi sont composées les larmes ?
03:14 Je vais vous le dire. D'eau, de sel, de lipides, de glucose, de sel minéraux et de protéines.
03:18 Ce qui veut dire que si vous êtes au régime, ne léchez pas vos joues.
03:22 Les larmes pourraient être des substituts de repas.
03:25 Crying is the new Gerlinia.
03:27 Tous les gens qui ont fait une fois un régime rigolent.
03:31 Les autres ne savent pas de quoi je parle.
03:33 Si les larmes possèdent autant de nutriments, j'en suis venue à la conclusion que les survivalistes, en fait,
03:39 ils aiment le pipi. Arrêtez de nous faire croire que c'est par nécessité que vous le buvez, bande de dégueulasses.
03:45 Et pourtant, écoutez, figurez-vous que pleurer devant les films, il ne faut pas avoir honte,
03:49 parce que pleurer devant les films serait un signe de force mentale.
03:51 Je l'ai lu dans une revue universitaire fiable nommée Cosmopolitan.
03:55 En cherchant d'autres sources pour confirmer cette news révolutionnaire, je tombe sur cet article,
04:01 titrant "Ceux qui ne pleurent jamais devant les films sont égoïstes et narcissiques".
04:06 Allez hop, on passe de "soyez indulgents avec les sensibles" à "si vous ne l'êtes pas, vous êtes Pascal Praud".
04:11 Si, si, je vous assure, c'est le journal scientifique Marie Claire qui le dit.
04:15 En fait, d'après le chercheur Paul Gysac, les scènes émouvantes provoqueraient un pic d'ocytocine dans le sang,
04:20 soit le signe biologique de l'empathie.
04:22 Pleurer serait, je cite, "faire preuve de compréhension de l'autre, d'une plus grande qualité d'observation et de plus de force".
04:29 Alors je me suis dit, mince, pleurer serait-ce finalement un truc de bonhomme ?
04:34 Je peux te dire que Bambi, c'est pas pour les consesses, la vache !
04:38 Bon, les courageux, les forts, les empathiques, mais aussi les égoïstes et les narcissiques,
04:42 ceux qui ont envie de baigner dans un océan de poésie et d'espoir, on se voit au ciné mercredi,
04:46 mais prenez des Kleenex, je vous aurais prévenu.
04:48 *Saskia de Ville*

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