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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:04 La dernière ligne droite pour la réforme des retraites, cela passe ou cela casse ?
00:00:07 Côté gouvernement qui s'apprête à dégainer le 49.3 à l'Assemblée s'il lui manque des voix pour voter le texte.
00:00:12 Le ton monte aussi du côté des syndicats qui menacent de durcir le mouvement dans l'énergie en bloquant plusieurs dépôts de carburant.
00:00:19 Il y a aussi le problème du ramassage des poubelles qui n'est pas effectué dans plusieurs grandes villes, on verra l'exemple de Nantes.
00:00:25 On entendra aussi un expert en usible nous expliquer que ça fait le bonheur des rats mais que cela pose d'énormes problèmes sanitaires.
00:00:31 Et puis on évoquera aussi la question très grave des jeunes de moins de 20 ans qui consomment de plus en plus de psychotropes et d'antidépresseurs
00:00:39 selon le rapport du Haut Conseil de la Famille et de l'Enfance. Pourquoi les jeunes vont-ils si mal dans notre pays ?
00:00:45 On en débat ce soir dans Punchline, ce sera juste après le rappel des titres de l'actualité de 17h avec Somaya Labidi.
00:00:52 Les suites de l'affaire MSC, deux anciens supérieurs d'Alexis Kohler ont été mis en examen pour complicité de prise illégale d'intérêt.
00:01:03 Dans ce dossier, l'actuel secrétaire général de l'Élysée est lui aussi mis en examen pour le même chef d'accusation depuis septembre dernier.
00:01:10 Il est soupçonné d'avoir participé entre 2009 et 2016 à des décisions relatives à l'armateur groupe appartenant à des membres de sa famille.
00:01:19 28 départements placés en vigilance orange, dès cet après-midi des orages vont éclater du sud-ouest aux Massifs Centrales et en Bourgogne.
00:01:27 Puis ils devraient se décaler vers l'est en fin d'après-midi et en soirée.
00:01:30 Un épisode orageux accompagné de violentes rafales de vent pouvant dépasser les 90 à 100 km/h.
00:01:37 Joe Biden au chevet des banques américaines.
00:01:40 Notre système bancaire est solide a-t-il déclaré ?
00:01:43 Une déclaration pour assurer les marchés financiers après la faillite de la Silicon Valley Bank ce week-end.
00:01:48 Plus grande faillite bancaire aux Etats-Unis depuis les subprimes.
00:01:51 Malgré tout, la contagion se propage aux établissements régionaux.
00:01:55 A titre d'exemple, la banque californienne First Republic a chuté de 73%.
00:02:00 Et puis de violents combats entre Kreniens et Russes continuent de faire rage à Bakhmout, symbole de la résistance.
00:02:06 Kiev espère y épuiser les forces de Moscou pour pouvoir lancer une contre-offensive.
00:02:11 Mais la présence du groupe paramilitaire Wagner sur place rend la bataille difficile.
00:02:16 Merci beaucoup Souvaini Al-Abidi pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:02:19 Nous sommes avec Louis-Déon Ragnel, chef du service politique de Reuvin.
00:02:21 Bonsoir Louis. Bonsoir Laurence.
00:02:22 Avec François Cupponi, ancien député. Bonsoir. Bonsoir Laurence.
00:02:24 Eric Reuvel, journaliste. Bonsoir Eric. Bonsoir Laurence.
00:02:26 On parlera de cette affaire de banque tout à l'heure.
00:02:29 Mais d'abord on va se concentrer sur cette réforme des retraites qui arrive dans sa dernière semaine.
00:02:32 Avec toujours des mouvements de grève assez suivis, notamment pour le ramassage des poubelles.
00:02:36 Ça n'a pas échappé à nos téléspectateurs s'ils vivent à Nantes par exemple.
00:02:41 Ça fait plusieurs jours que les ordures ne sont pas ramassées.
00:02:44 On va tout de suite voir avec Mickaël Chailloux et Jean-Michel Decaze quel type de problème cela pose.
00:02:48 Dans le centre-ville de Nantes, le débordement des poubelles reste acceptable pour les yeux et le nez ce lundi matin.
00:02:56 Pas de ramassage depuis une petite semaine.
00:02:58 Les trois sites de collecte de la ville sont bloqués par les éboueurs en grève.
00:03:02 Pour Nantes, une ville qui est quand même relativement propre dans l'ensemble,
00:03:06 c'est important que des grandes allées comme le cours des 50 otages soient entretenues.
00:03:10 Et bien sûr, ce n'est pas très joli d'avoir des déchets qui dépassent.
00:03:14 Qu'il y ait un service minimum sans forcément tâcher le droit de grève tout simplement.
00:03:21 Dans le quartier Port-Boyer, au nord de la ville, les amoncellements de poubelles sont beaucoup plus impressionnants
00:03:27 avec les désagréments qui vont avec.
00:03:29 Il y a les rats qui courent, les enfants qui touchent aux poubelles.
00:03:34 Les odeurs commencent à remonter, donc il serait vraiment temps qu'ils passent.
00:03:38 Il n'y a pourtant pas de ressentiment particulier contre les grévistes.
00:03:41 Les habitants sont plutôt partagés.
00:03:43 La manifestation, ça nous concerne tous.
00:03:45 Mais nous demandons à la commune, à la mairie, à tous les responsables
00:03:51 de venir vraiment chercher des solutions à ramasser la poubelle.
00:03:56 Ça me nerve en tant que riverain, mais bon, il faut voir les conditions des salariés.
00:04:01 Chez les éboueurs nantais, le mouvement est reconduit jusqu'à mercredi.
00:04:06 Voilà pour ce qui s'est passé à Nantes.
00:04:08 On va voir que ça pose évidemment des problèmes d'ordre sanitaire.
00:04:11 Jeanne Cancart, vous êtes vous en direct des rues de la capitale à Paris avec Sacha Robin.
00:04:15 Même topo pour Paris, Jeanne.
00:04:17 Oui, Laurence, depuis ce matin, on arpente les rues de la capitale.
00:04:21 Cette fois-ci, on est au nord de Paris, dans le 17e arrondissement.
00:04:25 Et vous le voyez au fur et à mesure qu'on marche ici le long de ce trottoir.
00:04:28 Le constat, il est le même que dans les autres arrondissements.
00:04:31 Ce sont les agents municipaux qui sont chargés de normalement, en temps normal,
00:04:35 effectuer ces collègues, vous le voyez là tout au long du trottoir.
00:04:38 Et puis, on va dire entre guillemets, si on peut appeler ça comme ça, le clou de spectacle.
00:04:41 Il est ici avec un amas de poubelles très important, juste en face d'un hôtel assez touristique.
00:04:46 On vient de parler justement avec le gérant qui nous dit qu'il a beaucoup de terroristes étrangers
00:04:50 et qui sont forcément très étonnés, très surpris de voir ce spectacle là au pied de leur hôtel.
00:04:55 Il faut savoir que ici, dans le 17e arrondissement de Paris, la grève dure depuis maintenant sept jours
00:05:00 puisque le 17e arrondissement de Paris fait partie des quartiers où ce sont les agents municipaux
00:05:05 qui sont censés récolter ces déchets, alors que dans d'autres arrondissements,
00:05:09 on était tout à l'heure un petit peu plus tôt dans la journée, dans le 4e, là où il y a l'hôtel de ville,
00:05:12 et bien ce sont les agents du secteur privé.
00:05:14 Donc là-bas, pas de grève, mais on sent un petit peu partout dans les différents arrondissements
00:05:19 qu'on a visités cet après-midi, et bien qu'il y a plutôt un soutien de la part de la population,
00:05:24 même si ce n'est pas toujours partagé avec les commerçants.
00:05:26 Les commerçants qui nous expliquent que ces poubelles, ces amas de poubelles, cette odeur qui s'en dégage,
00:05:30 puis il y a aussi pas mal de vent, donc il y a aussi des déchets qui volent,
00:05:33 et bien eux, ils ont peur qu'à terme, que si ça dure encore plusieurs jours,
00:05:37 et bien ça se ressente sur leur chiffre d'affaires par rapport à une terrasse
00:05:41 qui pourrait se vider des clients qui ont un petit peu moins envie de se mettre en terrasse
00:05:45 sous ce spectacle de déchets.
00:05:48 Il faut savoir que cette grève, elle se poursuit jusqu'à mercredi,
00:05:52 et il y aura de nouveau un appel au vote pour savoir si, oui ou non, le mouvement se poursuit.
00:05:57 Merci beaucoup Jeanne Cancart avec Sacha Robin.
00:06:00 Alors faut-il un service minimum, Éric Revelle ?
00:06:02 Alors là, dans la capitale, on voit très bien que les services, les arrondissements,
00:06:06 où ce sont des sociétés privées qui font le ramassage des ordures,
00:06:09 les arrondissements sont propres, et en revanche quand ce sont les services municipaux, ça ne fonctionne pas.
00:06:13 Faut un service minimum ou pas ?
00:06:15 Deux choses avant de parler du service minimum.
00:06:17 D'abord, même si c'est très difficile à vivre pour ceux qui sont en bordure de trottoir
00:06:21 et qui ont leur fenêtre dessus, ça nous permet de prendre conscience,
00:06:25 de ne pas oublier les salariés de première ligne qui assurent notre bien-être au quotidien,
00:06:29 c'est-à-dire qui ramassent les poubelles,
00:06:31 et quand ils ne sont pas là, on assiste à ce genre de spectacle.
00:06:35 Maintenant, il y a deux catégories de ramassage.
00:06:39 Jeanne l'a très bien dit, il y a les municipaux qui sont en grève,
00:06:43 qui sont fonctionnaires de la mairie de Paris, puisqu'on parlait de Paris,
00:06:46 puis il y a le service des sociétés privées, qui elles ne sont pas en grève,
00:06:50 je crois à l'exception d'une, qui ramasse dans le 15ème à Paris,
00:06:54 puisqu'on parlait de Paris, et qui elle est en grève, et donc ça pose des problèmes.
00:06:58 Mais j'allais dire, en miroir, c'est un peu ce qui se passe
00:07:02 concernant la mobilisation contre la réforme des retraites,
00:07:06 c'est-à-dire que vous avez une partie large des fonctionnaires du public
00:07:10 qui sont dans les cortèges, et une partie moins importante de salariés du privé.
00:07:14 Et on retrouve la même chose là, dans le ramassage des ordures,
00:07:18 c'est-à-dire que ceux qui font grève, on parle de 5400 tonnes de poubelles
00:07:24 dans Paris qui ne sont pas récupérées.
00:07:26 Et puis ceux qui sont des salariés du secteur privé, eux majoritairement
00:07:30 ne font pas grève. Alors, service minimum, pourquoi pas,
00:07:34 mais si vous avez la solution, on l'appliquerait également
00:07:38 au transport, à la SNCF.
00:07:42 - Oui mais là, a priori, le trafic est plutôt en train de se normaliser.
00:07:44 - Non, ce que je veux dire, c'est que ça fait longtemps qu'on parle
00:07:46 de service minimum, y compris... - Il existe, enfin, dans la SNCF.
00:07:48 - Il existe, oui. - Il existe, avec François Pompon.
00:07:50 - Il n'y a pas de service minimum, il suffit que la ville de Paris
00:07:52 décide de recourir à des sociétés privées dans les arrondissements
00:07:55 où ce n'est pas ramassé. Elle a le droit de le faire en urgence,
00:07:58 compte tenu des problèmes sanitaires. Elle prend une entreprise,
00:08:02 elle paye, et puis elle ne paie pas les jours de grève, donc globalement,
00:08:05 c'est une opération presque neutre pour elle. Donc elle peut faire en sorte
00:08:10 qu'on tourne la grève, juridiquement, on en a le droit.
00:08:13 - D'accord. Louis Dragnel ?
00:08:14 - Moi, je trouve qu'il y a quelque chose de moralement gênant
00:08:16 du côté de la mairie de Paris, c'est qu'on a l'impression
00:08:18 que la mairie de Paris se lave les mains, si on peut parler comme ça,
00:08:21 et explique en fait que, en réalité, tout ça, c'est de la faute du gouvernement,
00:08:26 et donc la seule solution pour que Paris redevienne propre,
00:08:29 c'est simplement que le gouvernement retire son texte.
00:08:31 - Retire la réforme, oui. - Et objectivement, c'est le degré zéro
00:08:34 de la morale en politique. C'est-à-dire que normalement,
00:08:36 quand vous êtes élu, vous avez une responsabilité.
00:08:38 La question sanitaire, la question de la salubrité publique,
00:08:41 c'est quand même la mission essentielle qu'on demande,
00:08:44 qu'un habitant demande à son administration, à ses élus.
00:08:48 Et donc, je trouve que la mairie de Paris prend ce sujet un tout petit peu à la légère.
00:08:52 Il y a effectivement une palette de solutions.
00:08:54 Il y a celle que François Puponi vient d'expliquer.
00:08:56 Il y a effectivement cette possibilité de recourir à des sociétés privées,
00:08:59 et ça, ça peut se faire extrêmement vite.
00:09:00 Il y a plein de sociétés en France qui existent et qui font ça très bien.
00:09:03 Il y a le service minimum, effectivement, qui peut être inscrit au conseil municipal,
00:09:07 qui a d'ailleurs été proposé plusieurs fois par la droite,
00:09:09 et qui a toujours été refusé.
00:09:11 Et enfin, il y a Rachida Dati, et comme il y a le conseil de Paris cette semaine,
00:09:15 je pense que Rachida Dati va faire parler un peu d'elle cette semaine.
00:09:18 Elle va faire peut-être une petite punchline, à mon avis.
00:09:20 Et la troisième, et une dernière possibilité, qui est la réquisition.
00:09:23 Je ne vois pas pourquoi on peut réquisitionner des salariés de raffinerie,
00:09:26 et on ne peut pas réquisitionner des gens qui sont là pour nettoyer les poubelles.
00:09:29 Je trouve que politiquement, il y a une forme de lâcheté de la part de la mairie de Paris.
00:09:33 Juste, on écoute avant de passer à un autre sujet.
00:09:35 Là, c'est un expert de la faune invasive, ça veut dire les nuisibles,
00:09:39 qui dit qu'évidemment, ça pose un vrai problème en matière d'hygiène et de sanitaire.
00:09:44 Écoutez-le.
00:09:45 Donc les rongeurs qui sont déjà là, ils vont pouvoir profiter de cette situation,
00:09:49 puisqu'on a une partie importante des rongeurs qui vivent en surface,
00:09:53 qui exploitent déjà de la ressource alimentaire,
00:09:55 une autre partie qui vit dans les réseaux dans lesquels il y a moins de nourriture.
00:09:58 Là, si on a une recrudescence de nourriture en surface,
00:10:01 on va avoir une multiplication des rongeurs qui viennent en surface,
00:10:04 et c'est sans rappeler également que ces rongeurs qui vont fréquenter ces poubelles,
00:10:08 à un moment, ils vont laisser de l'urine,
00:10:11 ils vont laisser un certain nombre d'éjections qui portent les pathogènes,
00:10:14 en tout cas les maladies que les rongeurs sont capables de transmettre à l'homme.
00:10:17 Donc la première question qui me vient en tête, c'est quid de la situation sanitaire
00:10:22 que ça va provoquer dans les différents quartiers,
00:10:24 mais quid également des agents de la mairie de Paris qui vont ensuite ramasser ces ordures
00:10:29 après dix jours de vagabondage dans les rues.
00:10:32 Donc on a une vraie situation sanitaire alarmante qui est en train de s'installer,
00:10:36 qu'un certain nombre de maires d'arrondissement sont en train de dénoncer, de signaler.
00:10:41 Donc oui, effectivement, c'est pas très responsable
00:10:43 parce qu'on va une fois de plus donner raison aux rongeurs.
00:10:46 On va aller donner raison aux rongeurs, François Buponi.
00:10:49 Non, c'est surréaliste.
00:10:50 Mais sur Mulot, comme on les appelle, on n'a plus le droit de parler des rares.
00:10:53 Autant il faut respecter le droit de grève, mais quand il y a des problèmes de santé publique,
00:10:58 parce que tous ces dépôts d'ordures sont dans des écoles,
00:11:00 c'est la proximité d'enfants qui passe devant.
00:11:03 On est obligé de faire face et de protéger la santé des habitants.
00:11:07 Le droit de grève, oui, mais la santé publique aussi, c'est aussi important.
00:11:10 C'est bon, on a terminé là sur les poubelles.
00:11:12 Concernant la mairie de Paris, vous ne voyez pas Anne Hidalgo briser un mouvement de grève
00:11:16 en ayant recours à une société privée ?
00:11:19 Là, il y a aussi l'idéologie, il y a aussi le positionnement politique.
00:11:23 On peut le déplorer, mais vous imaginez Anne Hidalgo décider d'appeler une entreprise pour rédiger.
00:11:28 On va évoquer cette semaine des retraites.
00:11:32 Je vous dis, ça passe ou ça casse, parce que c'est cette semaine que ça va se solder ou non.
00:11:36 Solder à l'Assemblée avec un vote ou pas, ça fait partie des différentes hypothèses.
00:11:40 Si je me rends juste, on écoute Marine Le Pen, la patronne des députés RN à l'Assemblée.
00:11:45 Elle estime qu'utiliser le 49-3, qui est une façon de ne pas faire voter le texte, serait délirant.
00:11:51 On l'écoute.
00:11:52 Maintenant, la vraie question, c'est est-ce qu'il y aura un 49-3 ?
00:11:55 Bon, ça, je ne peux pas vous répondre. Moi, ça me paraît très délirant.
00:11:57 Ce qui est sûr, c'est que, comme je l'ai dit avant même l'arrivée de la loi à l'analyse des députés,
00:12:05 si le gouvernement utilise le 49-3, nous déposerons une motion de censure
00:12:10 et nous voterons d'ailleurs l'intégralité des motions de censure qui pourraient être déposées.
00:12:14 Et là, ça devient dangereux, Louis de Ragnel, pour le gouvernement ou pas ?
00:12:17 Alors, ça peut devenir dangereux, la motion de censure, parce que concrètement, ça veut dire que le gouvernement peut être renversé.
00:12:23 Donc, tout le monde démissionne et Emmanuel Macron doit donc…
00:12:26 Tout le monde démissionne, les députés ?
00:12:27 Non, non, le gouvernement.
00:12:29 Le gouvernement.
00:12:30 Alors après, Emmanuel Macron peut décider de dissoudre. Il y a plusieurs possibilités.
00:12:32 Mais en tout cas, il doit renommer un Premier ministre qui est chargé de former le gouvernement.
00:12:36 Mais pour que la motion de censure soit votée, il faudrait en fait que plus de la moitié des députés,
00:12:41 les républicains, votent cette motion de censure.
00:12:44 Et pour l'instant, objectivement, ça a assez peu de chances de voir le jour.
00:12:50 En revanche, il y a une vraie question que souligne Marine Le Pen, c'est la question du 49-3,
00:12:54 qui globalement, disons-le très clairement dès le début, c'est légal, enfin, il n'y a rien de…
00:12:59 C'est dans la Constitution, c'est un outil qui est à la disposition du politique, de l'exécutif.
00:13:03 Donc, le gouvernement a le droit de l'utiliser.
00:13:05 Mais globalement, c'est un signe de profonde faiblesse.
00:13:08 Ça veut dire que le gouvernement n'est pas parvenu à réunir une majorité sur un texte.
00:13:12 Et on sait, en ce moment même, là, et donc c'est une opération qu'on pourrait appeler 4 jours pour convaincre,
00:13:19 avec… - Alors, racontez-nous, c'est quoi l'opération ?
00:13:21 - Alors, eh bien, en fait, c'est ce que me confiait quelqu'un qui travaille pour un ministre,
00:13:26 qui me dit "le gouvernement s'est transformé en call center pendant 3 jours".
00:13:30 Et donc, on a 3 jours et demi, 4 jours pour convaincre, pour appeler 3, 4 amis de droite,
00:13:35 enfin, s'ils ont encore des amis de droite, des députés LR, pour essayer de les convaincre de voter le texte,
00:13:41 pour éviter, justement, le 49-3.
00:13:43 Alors, après, il y a plein de chiffres, des listes qui circulent du côté du gouvernement et du côté de la droite.
00:13:48 Du côté du gouvernement, on nous explique que, globalement, il y a plutôt un gras de…
00:13:53 enfin, il y a 10 voix de gras, de marge, dont dispose le gouvernement.
00:13:57 Et globalement, quand vous appelez les oppositions, elles vous expliquent que le gouvernement n'a pas de marge de main d'oeuvre.
00:14:03 - François Buponi, le 49-3 délirant, selon Marine Le Pen ?
00:14:05 - Non, il ne faut pas le dire, je pense qu'il n'y a pas d'autre solution. C'est ça, moi, en fait.
00:14:08 - Ils ne peuvent pas prendre le risque de se faire retoquer le texte ?
00:14:10 - Non, on va voir ce qui va se passer avec le mix paritaire.
00:14:12 Olivier Marleix va siéger, le président du groupe LR, et puis va mettre tout le poids pour droitiser le projet encore plus,
00:14:20 pour dire « voilà, c'est nous, c'est notre projet, nous avons gagné ».
00:14:22 Mais après, est-ce que le gouvernement va prendre le risque ?
00:14:25 Parce qu'effectivement, on appelle, mais entre ce que disent les gens au téléphone et ce qu'ils vont faire le jour du vote,
00:14:29 on n'est jamais sûr de rien.
00:14:30 - Sachant qu'il faut que le 49-3 soit décidé avant le vote.
00:14:33 - En conseil des ministres.
00:14:34 - Absolument.
00:14:35 - Parce qu'il faut un conseil des ministres qui, sans doute, sera extraordinaire jeudi.
00:14:38 Parce que si on regarde la temporalité, pendant mercredi, commission mix paritaire, et jeudi, il y a le vote.
00:14:43 Donc il faudrait que le gouvernement réunisse...
00:14:45 - Ce sera ministre jeudi.
00:14:46 - Voilà, pour valider...
00:14:47 - Oui, mais je pense que le gouvernement va quand même demander l'autorisation de pouvoir l'utiliser, au cas où.
00:14:51 - En conseil des ministres.
00:14:52 - En conseil des ministres.
00:14:53 Et puis après, sincèrement, prendre le risque de perdre la réforme à deux, trois voix près, c'est tellement risqué,
00:15:00 que vous savez, un peu plus, un peu moins, ils feront un...
00:15:03 Enfin, je pense que le 49-3, quand même, de grande chance d'être utilisé.
00:15:06 - C'est une nouvelle, ça serait un aveu d'échec, en fait, de ne pas réussir à faire voter le texte.
00:15:09 - Oui, ça serait un aveu d'échec.
00:15:10 Alors, on a eu une très bonne interview de Laurent Berger au JDD d'hier.
00:15:12 Il dit trois choses qui sont très importantes pour moi.
00:15:15 D'abord, la fin de non recevoir d'Emmanuel Macron en direction des syndicats.
00:15:19 Le leader de la CFDT dit "c'est un bras d'honneur à la démocratie sociale".
00:15:24 C'est un mot important.
00:15:25 "Bras d'honneur", c'est à la mode en ce moment.
00:15:28 Il dit "si la loi est votée par les règles classiques, on prendra acte", dit-il,
00:15:35 même s'il y aura sans doute encore des mobilisations.
00:15:38 - Mais c'est dangereux.
00:15:39 - Et sur le 49-3, il dit "ça serait incroyable et dangereux".
00:15:43 Et moi, je partage le point de vue de Laurent Berger.
00:15:45 Je vais vous dire pourquoi.
00:15:46 Parce qu'un 49-3, un passage en force sur une réforme qui est tellement impopulaire,
00:15:50 ça peut mettre "le feu aux poudres" dans la rue.
00:15:54 C'est-à-dire que les gens peuvent avoir...
00:15:57 - C'est possible.
00:15:58 - On verra, mais ils peuvent avoir le sentiment que décidément,
00:16:01 on se fout totalement de ce qu'ils peuvent penser.
00:16:04 Donc le 49-3.
00:16:06 Et attention, derrière, vous dites "il n'y aura pas de problème sur la motion de censure".
00:16:09 Si les LR, par exemple, déposaient une motion de censure,
00:16:13 je vous donne mon biais que dans ces cas-là, les oppositions voteraient cette motion.
00:16:17 - Je sais pas si vous avez...
00:16:18 - J'ai pas lu les censures, mais j'ai lu les tribunes.
00:16:20 - Il y avait une tribune d'Eric Sueti qui expliquait que maintenant,
00:16:25 il veut voter cette réforme des retraites.
00:16:27 Il assume...
00:16:28 - Il ne va jamais déposer une motion de censure sur ce texte-là.
00:16:30 - Écoutez, on verra.
00:16:31 - J'aimerais juste qu'on écoute...
00:16:32 - Allez-y François, mais après je veux qu'on écoute un syndicaliste.
00:16:35 - Je pense qu'effectivement, si le 49-3, ce qui est plus que probable,
00:16:37 c'est un très mauvais coup pour la démocratie,
00:16:39 pour l'image du gouvernement et du président de la République,
00:16:41 et de la majorité, elle sera faiblie, bien entendu.
00:16:44 Après, voilà, je pense que la volonté du président de la République,
00:16:47 c'est de très très vite tourner la page et de faire autre chose.
00:16:49 On parle quand même d'un grand remaniement.
00:16:50 - Mais on peut pas se débarrasser d'un truc pareil.
00:16:52 C'est difficile de se dire "allez, on se débarrasse de cette réforme".
00:16:54 - Oui, mais je sais pas qui va s'en débarrasser.
00:16:55 - On s'en fiche de ce que pense les confrères.
00:16:56 - Je veux dire, on tourne la page, on essaie de remonter son truc.
00:16:58 Je dis pas qu'il va y arriver, parce que, dans l'esprit des gens,
00:17:01 il sera passé en force, il n'aura pas écouté le peuple.
00:17:03 - Et la réforme sera pas légitime, au lieu des Français.
00:17:05 - Et puis attention, attendons le recours au Conseil constitutionnel, bien sûr.
00:17:09 - Ah oui, et ça, ça va être...
00:17:10 - Alors qu'elle sera en partie retoquée, là, c'est un autre chose.
00:17:12 - Double effet qui se coule. On va écouter Nicolas Matheux.
00:17:14 Est-ce que c'est sa parole en suite, parce que c'est CGT 73 ?
00:17:16 - Peut-être, c'est un CGTiste des Bouches du Rhône,
00:17:20 qui donne des conseils à tous les travailleurs pour bien bloquer le pays. Écoutez-le.
00:17:24 - Si on avait un conseil pratique à donner à nos camarades travailleurs et travailleuses
00:17:31 qui se lèvent le matin pour aller gagner leur pays,
00:17:34 c'est faites-le plein de carburant, parce que ça va pas durer éternellement.
00:17:39 On annoncera dans pas longtemps que le plus gros dépôt de France
00:17:43 rentre lui aussi dans l'action, dans la grève.
00:17:49 Au plus nous énerverons avec des annonces qui mettront le pays en difficulté,
00:17:57 au plus on mettra un rapport de force. Les choses sont simples.
00:18:02 - C'est clair. L'avertissement, il est limpide.
00:18:05 C'est-à-dire qu'on va bloquer les dépôts de carburant. Faites bien le plein,
00:18:08 dit M. Matheux, de la CGT 13. Et attendez de voir ce qui va se passer.
00:18:14 - Oui, mais là, l'unité syndicale qui a fait la démonstration de sa force
00:18:19 sur l'immobilisation, elle voilerait en éclats.
00:18:21 Parce que dans la même interview que je trouve vraiment excellente
00:18:23 de Laurent Berger dans le JDD, il dit "Nous, notre culture,
00:18:26 c'est pas le blocage à la CFDT". Il le redit.
00:18:29 - Mais il dit qu'il répond pas de ce qui se passera après
00:18:31 si la réforme est accouchée au forcère.
00:18:33 - Très bien, mais il dit que le blocage s'y associerait pas.
00:18:35 Et puis je note, alors évidemment les mots sont incroyablement clairs,
00:18:37 mais là il s'est un peu repris quand il a dit "mettre la France en difficulté".
00:18:40 Il a plus dit "mettre la France à genoux".
00:18:42 - C'est pas lui qui le disait, c'était Manus Plié.
00:18:44 - Mais il aurait pu le reprendre. Donc, des blocages, oui, c'est le risque.
00:18:47 Et notamment avec un Carence-Mostro, avec un passage en force,
00:18:50 sur des secteurs ciblés qui paralyseraient l'économie française,
00:18:53 dont l'énergie.
00:18:54 - Alors Louis, à tout le monde ?
00:18:55 - Non mais ce qui est intéressant, c'est que c'est le rêve de certains syndicalistes.
00:18:58 En fait, ils ont tous en mémoire l'exemple du CPE.
00:19:01 La loi a été votée, les décrets d'application ont été promulgués,
00:19:04 et finalement, la loi n'a jamais été appliquée,
00:19:06 et surtout la loi a été supprimée, finalement.
00:19:08 - Retirée même.
00:19:10 - Retirée, exactement, pardon.
00:19:12 Et donc, leur rêve, c'est exactement ça.
00:19:14 Mais la difficulté aussi, pour la manifestation du milieu de semaine...
00:19:19 - Elle s'annonce un peu compliquée.
00:19:21 - Ça va être très compliqué.
00:19:23 - Oui, mais ça va se radicaliser peut-être.
00:19:25 - Exactement, oui.
00:19:26 Et donc, en tout cas, ce que redoute le ministère de l'Intérieur,
00:19:29 vous savez, dans l'histoire des mouvements sociaux,
00:19:31 il y a toujours des courbes de croissance et puis un peu de descente.
00:19:34 Au début, vous avez trois catégories de personnes.
00:19:36 Il y a les sympathisants, les militants, et les jusqu'au boutistes.
00:19:39 Et progressivement, plus on se rapproche de la date fatidique du vote,
00:19:43 moins vous avez les sympathisants, les gens qui viennent un peu pour regarder,
00:19:46 pour lever le pouce, ou pour dire "on vous soutient, on est contre la réforme des retraites".
00:19:49 Et plus, en fait, les personnes qui restent sont les ultras,
00:19:53 les gilets jaunes, les ultras de tous bords.
00:19:56 Et donc, ce que craignent les policiers, c'est qu'à cette manifestation,
00:19:59 donc la prochaine, il y ait beaucoup de cases dès le début de la manifestation,
00:20:03 et qu'il n'y ait plus que les ultras.
00:20:05 - Écoutons juste Emmanuel Bompard de la France Insoumise,
00:20:07 qui vient d'appeler à la mobilisation la plus massive possible,
00:20:10 aussi bleue, le mercredi 15 mars.
00:20:13 - Dans cette semaine cruciale, la France Insoumise apporte son soutien total
00:20:17 aux salariés engagés dans les mouvements de grève reconductible
00:20:20 pour obtenir le retrait de ce projet de loi.
00:20:23 Nous appelons à nouveau à contribuer aux caisses de grève,
00:20:26 dont celle de la France Insoumise, et nous continuerons cette semaine
00:20:29 à apporter notre soutien financier qui est nécessaire à la poursuite de la lutte.
00:20:33 Nous appelons à participer massivement à la nouvelle manifestation
00:20:37 qui va avoir lieu ce mercredi 15 mars.
00:20:39 - Alors, François Pupponni, il y aura du monde, mais il y aura peut-être...
00:20:42 - Oui, il y aura du monde, peut-être un peu moins.
00:20:44 - Il y aura peut-être des casseurs.
00:20:45 - Oui, des casseurs sûrement.
00:20:46 Mais je pense que les gens ont compris que c'était joué, là.
00:20:49 Parce que le gouvernement a été très très vite.
00:20:51 Enfin, c'est-à-dire, vote mercredi, jeudi...
00:20:54 Enfin, la Commission des préparateurs à mercredi, vote jeudi dans la foulée.
00:20:57 - Vote bloqué au Sénat, ce qui n'était quasiment jamais arrivé.
00:21:00 - Voilà. Un timing avec un texte budgétaire qui a été choisi dès le départ.
00:21:05 Voilà. Donc, tout a été programmé pour que ça aille vite.
00:21:07 Et éviter. En plus, il y avait la cance de scolaires au milieu.
00:21:09 Donc, on voit bien que les syndicalistes et les filles essayent de mobiliser,
00:21:14 mais qui a un peu de mal.
00:21:15 Le mouvement de grève est en train de s'essouffler dans les transports.
00:21:18 Il y aura peut-être, on verra bien, les transporteurs,
00:21:21 et puis peut-être les dépôts d'énergie, enfin d'essence, pardon.
00:21:26 Mais sincèrement, on a plutôt le sentiment que c'est joué.
00:21:29 Alors après, effectivement, les syndicats,
00:21:30 si ils avaient le sentiment qu'ils pouvaient aller plus loin,
00:21:32 pourraient jouer le fait que la réforme est votée, mais on empêche la mise en œuvre.
00:21:36 Plutôt le sentiment qu'on va partir dans des...
00:21:39 - La jeunesse n'est pas entrée dans le mouvement.
00:21:41 - Elle n'est jamais entrée dans le mouvement.
00:21:42 - En somme, ça n'a pas pris.
00:21:43 - Ça n'a pas pris. Un dernier mot, Eric ?
00:21:45 - On peut quand même faire le constat que samedi, c'est un échec, la mobilisation.
00:21:48 Parce que souvent, les syndicats prennent comme argument le week-end
00:21:51 pour dire que ce sont des journées où les gens ne travaillent pas,
00:21:54 donc ils ne perdent pas de journée de salaire.
00:21:56 C'est là où il y a le plus de monde.
00:21:57 Or, samedi, quels que soient les chiffres qu'on prend...
00:21:59 - Je pense que ces gens sont résignés.
00:22:00 Ils ont compris que la loi allait passer, même si elle ne leur convient pas,
00:22:03 mais ils ont compris qu'elle ne passera.
00:22:04 - C'est ce qu'il y a dans les sondages depuis le début.
00:22:05 C'est-à-dire qu'on est opposé à cette réforme,
00:22:07 mais on pense qu'elle va être votée quand même.
00:22:10 Mais là, quand même, samedi, oui, ça s'est dégonflé méchamment, la mobilisation.
00:22:14 Et comme le dit très justement Louis, le pari de Louis, non pas XIV,
00:22:20 mais Louis de Léphy à l'Assemblée nationale, M. Boyard, il a échoué.
00:22:24 C'est-à-dire qu'il n'est pas parvenu à instituer une espèce de révolution
00:22:28 dans les lycées et dans les universités.
00:22:29 Il y a eu très peu, finalement, de jeunes qui sont venus grossir les rangs de la mobilisation.
00:22:34 - C'est peut-être pas plus mal.
00:22:35 C'est comme le dentifrice, comme disait Charles Pascouin,
00:22:37 une fois qu'il est sorti du tube pour les jeunes.
00:22:39 - Là, il n'est pas sorti.
00:22:40 - Non, au total, il y avait pour toute la France, lycéens plus étudiants,
00:22:43 il y avait 2 500 lycéens, donc plus collégiens, plus étudiants,
00:22:47 qui bloquaient les universités.
00:22:49 - Mais peut-être qu'une raison simple, c'est que dans les sondages...
00:22:51 - Il y a 800 000 jeunes par casse d'âge.
00:22:54 - Dans les sondages, les jeunes sont très résignés sur leur avenir,
00:22:57 non pas sur le travail, mais sur la retraite,
00:22:59 puisque la plupart d'entre eux ont le sentiment qu'ils n'auront pas de retraite.
00:23:02 Donc pourquoi se mobiliser et manifester pour une retraite
00:23:06 que vous estimez majoritairement chez les jeunes, que vous n'atteindrez jamais ?
00:23:09 Vous voyez, c'est une des explications possibles à se louper
00:23:12 de la France insoumise en direction des jeunes.
00:23:14 - Le gouvernement et le président peuvent payer l'addition à la fin.
00:23:17 Parce qu'on sent bien qu'il y a quand même du ressenti.
00:23:19 - On a l'impression d'un président un peu déconnecté, qui n'écoute pas.
00:23:22 Un gouvernement qui était un peu aux abois,
00:23:24 et qui a utilisé tous les textes en sa possession
00:23:27 pour faire passer le texte en force,
00:23:29 avec une majorité très relative à la sanglée.
00:23:31 On ne sait même pas si c'est une majorité.
00:23:33 Le gouvernement va en sortir affaibli, le président aussi.
00:23:37 Donc comment lui va-t-il reprendre la main,
00:23:39 quand au gouvernement, je pense qu'il y aura vite à remanier.
00:23:41 - Ces jours sont comptés.
00:23:43 Allez, on fait une petite pause, on se retourne dans un instant.
00:23:45 On a beaucoup parlé des jeunes qui ne sont pas descendus dans la rue,
00:23:47 mais les jeunes vont mal.
00:23:48 Et c'est ce que montre le rapport du Haut Conseil de la Famille et de l'Enfance,
00:23:52 avec une consommation de psychotropes qui a doublé en 10 ans chez les enfants.
00:23:56 Ce qui est vraiment considérable.
00:23:57 On en débat dans un instant dans Punchline, sur CNews, à tout de suite.
00:24:00 17h30 pile, on se retrouve dans Punchline, sur CNews.
00:24:05 Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité avec Somaya Labidi.
00:24:08 Huitième jour de la grève des éboueurs
00:24:15 contre la réforme des retraites.
00:24:17 Les trois usines d'incinération situées à Ivry-sur-Seine,
00:24:20 Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen restent à l'arrêt.
00:24:22 Selon un dernier bilan de la mairie de Paris,
00:24:24 désormais 5 400 tonnes de détritus non collectés
00:24:27 jonchent les trottoirs de la capitale.
00:24:29 Face à l'inflation galopante, le gouvernement dégaine le chèque énergie.
00:24:34 Il sera versé à partir du 21 avril à environ 5,8 millions de ménages.
00:24:38 Son montant devrait varier entre 48 et 277 euros
00:24:42 et pourra être utilisé jusqu'au 31 mars 2024.
00:24:45 Il sera adressé par courrier aux 20% de ménages les plus modestes.
00:24:49 Et puis ce lundi marque les 10 ans du pontificat du Saint-Père
00:24:53 et à cette occasion, le pape François a multiplié les interviews,
00:24:57 interviews dans lesquelles il fustige les États belliqueux et autoritaires
00:25:01 et en particulier le Nicaragua,
00:25:03 qui en représailles menace de suspendre ses relations avec le Vatican.
00:25:07 Merci beaucoup Somaya Labidi pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:25:11 On se retrouve avec Louis Deragnelle, François Puponi et Eric Reuvel.
00:25:14 On accueille le docteur Stéphane Clerget.
00:25:16 Bonsoir. Vous êtes pédopsychiatre.
00:25:18 Merci d'être avec nous parce qu'on va se penser sur l'état de santé mentale
00:25:21 de nos enfants, de nos jeunes en tout cas,
00:25:24 puisque le rapport du Haut conseil de la famille et de l'enfance
00:25:27 fait l'état d'une hausse inquiétante de la consommation de psychotropes
00:25:30 chez les plus jeunes.
00:25:31 On fait le point avec Clémence Barbier et je vous passe la parole ensuite.
00:25:33 Le constat est alarmant.
00:25:36 Antidépresseurs ou psychostimulants,
00:25:38 des traitements administrés trop souvent et à haute dose
00:25:41 à des dizaines de milliers d'enfants.
00:25:43 Le rapport du Haut conseil de l'enfance et de l'âge
00:25:45 pointe une nette augmentation de ces prescriptions,
00:25:48 normalement réservées aux adultes.
00:25:50 Nous pensions qu'en France, on prescrivait traditionnellement peu aux enfants.
00:25:54 Mais les chiffres ont doublé entre 2010 et 2021.
00:25:57 Et cela nous place parmi les pays les plus prescripteurs en Europe.
00:26:01 Entre 2014 et 2021, la consommation chez les moins de 20 ans
00:26:06 a augmenté de 48,54% pour les antipsychotiques,
00:26:11 62,58% pour les antidépresseurs
00:26:15 et 155,48% pour les hypnotiques et sédatifs.
00:26:20 Les jeunes sont soumis à davantage d'épisodes dépressifs
00:26:23 ou de troubles de l'humeur,
00:26:25 trop de pression à l'école, harcèlement, poids croissant des réseaux sociaux.
00:26:29 Le manque de place dans les centres médicaux psychopédagogiques
00:26:32 pousse donc certains médecins à prescrire ces traitements.
00:26:35 Mais ce n'est pas une solution, précisent les spécialistes,
00:26:38 car cette surmédication rendrait les enfants somnolents et parfois apathiques.
00:26:43 Voilà pour le point inquiétant.
00:26:45 Qu'est-ce qui se passe, docteur ? Qu'est-ce qui se passe chez nos jeunes ?
00:26:47 Est-ce que ce sont les médecins qui leur donnent de plus en plus de médicaments,
00:26:50 qui leur font les prescriptions sans arrêt ?
00:26:52 Ou est-ce que ce sont les jeunes qui vont le plus mal ?
00:26:54 Je ne suis pas certain que les jeunes aillent vraiment plus mal.
00:26:57 C'est sûr que l'expression de la souffrance est différente.
00:26:59 C'est vrai qu'aujourd'hui, les adolescents réclament davantage
00:27:02 d'être pris en charge sur le plan psychologique,
00:27:05 alors qu'avant c'était plutôt honteux.
00:27:07 Donc oui, la demande a augmenté.
00:27:09 De dire que les jeunes vont plus mal aujourd'hui qu'il y a 5 ans,
00:27:12 ça reste à démontrer.
00:27:14 Mais en revanche, vous avez raison,
00:27:16 la prescription de psychotropes est beaucoup plus importante qu'autrefois.
00:27:22 Pourquoi ? C'est une facilité des médecins ?
00:27:25 Ils disent "il va mal, toc, je donne des pilules" ?
00:27:27 Il y a plusieurs facteurs,
00:27:29 mais c'est vrai que nous médecins, on doit faire attention,
00:27:32 on doit être vigilant.
00:27:33 La prescription de psychotropes à des adolescents,
00:27:35 et plus encore à des enfants,
00:27:37 doit vraiment être faite avec une grande circonspection.
00:27:44 C'est vrai que parfois, c'est prescrit un peu trop facilement.
00:27:50 Mais pas forcément par des psychiatres.
00:27:53 Maintenant, on sait que les médecins généralistes
00:27:55 n'hésitent pas aussi à prescrire,
00:27:57 ce qui est assez nouveau.
00:27:59 Le souci, c'est que ça soulage, mais ça ne règle pas la cause.
00:28:04 La cause, il faut aller la chercher.
00:28:06 François Puponi ?
00:28:07 Ce que me disent beaucoup de professeurs,
00:28:09 c'est qu'ils constatent que dans leur classe,
00:28:11 surtout au collège,
00:28:12 il y a des jeunes qui sont amorphes,
00:28:14 qui viennent, qui posent le stylo,
00:28:15 qui ne prennent plus de notes.
00:28:16 Donc ça inquiète les parents et les enseignants,
00:28:18 qui disent "mais qu'est-ce qu'il a ?"
00:28:19 Donc les parents consultent plus,
00:28:21 et on essaie de considérer que c'est peut-être un état...
00:28:24 L'enfant fait une dépression, donc on l'aide.
00:28:26 Ça c'est très nouveau.
00:28:27 Enfin, ça fait une dizaine d'années maintenant
00:28:29 qu'on constate un changement de comportement.
00:28:31 Au début, il y en a cinq qui peuvent être très violents,
00:28:33 les autres, ils ne s'occupent de rien.
00:28:35 Ils passent la journée dans le collège,
00:28:37 et puis voilà, ils n'ont pas pris une note.
00:28:38 Mais ils sont sous médicaments ou pas sous médicaments ?
00:28:40 Pas forcément.
00:28:41 Il y a beaucoup de consommation de cannabis.
00:28:44 Le problème, c'est ça aussi.
00:28:46 Le problème, c'est ça aussi.
00:28:47 Les jeunes consomment...
00:28:49 Il y a peut-être des prescriptions,
00:28:50 mais il y a tous ceux qui n'y a pas de prescriptions
00:28:51 et qui vont acheter des produits stupéfiants
00:28:53 et qui en consomment.
00:28:54 Donc, est-ce que ça peut être une conséquence du confinement ?
00:28:56 Parce qu'on a beaucoup dit que ces deux mois,
00:28:58 ces plusieurs mois complètement bloqués chez eux,
00:29:01 plongés sur les réseaux sociaux, leur téléphone,
00:29:03 ça en avait fait basculer certains dans la dépression.
00:29:06 Oui, ça en a fait basculer certains,
00:29:07 mais enfin, ça y est, c'est un peu passé.
00:29:10 C'est un peu loin, comme le confinement.
00:29:12 Là, les adolescents, aujourd'hui, ne sont plus confinés.
00:29:16 Donc non, la souffrance adolescente existe.
00:29:19 Il y a un manque de moyens en pédopsychiatrie, c'est certain.
00:29:21 Un manque de psychiatre spécialisé auprès des adolescents,
00:29:25 ça c'est sûr, il y a un manque de prise en charge.
00:29:27 Pour autant, il faut qu'on réfléchisse.
00:29:30 Les antidépresseurs peuvent être efficaces chez les adultes,
00:29:33 chez les adolescents, beaucoup moins.
00:29:35 Et puis, ça peut être dangereux.
00:29:36 En tout cas, ça doit toujours être associé à une psychothérapie.
00:29:39 On ne doit jamais prescrire de médicaments...
00:29:41 Un traitement en long cours et ça fasse avec un médecin.
00:29:43 Vous avez raison.
00:29:44 Louis Dragnel, vous vouliez rajouter quelque chose ?
00:29:45 Oui, j'avais une question à vous poser.
00:29:46 Je regardais justement ce rapport qui était publié ce matin
00:29:49 et il est écrit qu'il y a en France 20 fois moins de pédopsychiatres
00:29:53 que de podologues.
00:29:54 Alors, je n'ai rien contre les podologues.
00:29:57 Et tu n'as rien contre les podologues.
00:29:58 Je n'ai rien contre les podologues, évidemment.
00:30:00 Mais ça me paraît...
00:30:01 Enfin, j'étais très étonné par ce chiffre.
00:30:03 Comment est-ce que vous l'expliquez, vous ?
00:30:05 Vous savez, c'est le gouvernement qui décide le nombre de postes.
00:30:07 On passe l'internat, il y a un nombre de postes par spécialité,
00:30:10 il y a un nombre de postes de pédopsychiatres et de psychiatres
00:30:14 qui est limité.
00:30:15 Donc, c'est une volonté politique.
00:30:17 Après...
00:30:19 Vous expliquez comment ?
00:30:20 Si le parent...
00:30:21 De ce que vous savez, moi je ne suis pas médecin,
00:30:23 donc je ne vis pas dans cet environnement-là.
00:30:25 Je sais qu'il y a des spécialités qui apparaissent prestigieuses
00:30:29 et qui sont beaucoup plus rémunératrices,
00:30:31 à la fois pour le professionnel, à la fois pour le centre hospitalier.
00:30:34 On préfère avoir un super scanner, un super IRM,
00:30:37 un service de psy, c'est peut-être moins glamour.
00:30:40 Il y a peut-être des facteurs...
00:30:41 Il y a moins de pédopsychiatres aujourd'hui qu'il y en avait il y a 20 ans ?
00:30:45 Non, parce qu'il y a 20 ans...
00:30:46 Quelle est la tendance ?
00:30:47 En revanche, le nombre de pédopsychiatres a plutôt augmenté,
00:30:49 parce qu'avant il n'y en avait pratiquement pas.
00:30:51 Ce n'était pas vraiment une spécialité à part entière.
00:30:53 En fait, les pédopsychiatres, on est psychiatre, on se sur-spécialise.
00:30:56 Donc, c'est d'abord le nombre de psychiatres qui est important.
00:30:59 Pour en revenir aux enfants quand même.
00:31:00 Juste une précision là-dessus.
00:31:01 C'est bien, mais revenir aux enfants.
00:31:02 Parce que sur les pédopsychiatres, lorsqu'ils sont signalés,
00:31:04 souvent par l'éducation nationale,
00:31:05 moi j'en connaissais, il y avait 500 à 600 par an dans ma circonscription,
00:31:08 signalés.
00:31:09 Il faut après que les parents acceptent.
00:31:11 Et ensuite, il faut obtenir un rendez-vous chez le pédopsychiatre.
00:31:13 Et souvent, le rendez-vous, c'est deux ans après.
00:31:15 Donc c'est ça.
00:31:16 Il y a six mois dans le...
00:31:17 Dans certains territoires, c'est deux ans.
00:31:19 Et c'est vrai que les parents n'ont pas le temps.
00:31:21 Donc ici, ils ont va aller chez le généraliste,
00:31:23 qui prescrit des psychotropes.
00:31:24 Parce qu'il ne peut pas faire la manière.
00:31:25 Exactement.
00:31:26 Et après, on connaît mal.
00:31:27 Moi, ce que j'ai découvert aussi, c'est les effets secondaires.
00:31:30 Quand on lit la liste, c'est plutôt affûlant.
00:31:33 Non, bien conduit, bien prescrit, ça peut être utile.
00:31:36 Parfois, il y a des états dépressifs majeurs, c'est indispensable.
00:31:39 Mais parfois, c'est effectivement...
00:31:40 Même assez souvent, c'est mal prescrit.
00:31:42 Et encore une fois, ce n'est pas associé à d'autres prises en charge
00:31:45 plus psychothérapeutiques.
00:31:46 Eric Rebel.
00:31:47 J'ai une question aussi, docteur, pour vous.
00:31:48 J'ai le sentiment que l'addiction aux réseaux sociaux...
00:31:51 Parce qu'en réalité, les réseaux sociaux sont assez stressants,
00:31:54 sont assez angoissants.
00:31:56 Est-ce que l'addiction aux réseaux sociaux,
00:31:58 à laquelle s'adonnent majoritairement maintenant les jeunes,
00:32:01 n'est pas l'un des facteurs explicatifs
00:32:03 qui pourrait faire exploser la consommation de tous ces médicaments ?
00:32:06 Oui, il y a de nouvelles problématiques aujourd'hui.
00:32:08 Il y en a qui sont moins présentes.
00:32:10 Peut-être que la maltraitance intrafamiliale est peut-être moins présente.
00:32:13 Mais en tout cas, l'addiction...
00:32:15 Enfin, elle reste malheureusement trop présente.
00:32:17 Mais l'addiction, effectivement, aux réseaux sociaux
00:32:19 favorise évidemment un isolement, un manque d'activité
00:32:22 bon pour l'épanouissement, le sport, la culture, les rencontres amicales.
00:32:26 Donc oui, c'est évidemment un facteur de mal-être actuel,
00:32:30 mais qui occupe une place importante.
00:32:32 Mais il n'y a pas que les antidépresseurs.
00:32:34 Dans l'article du Parisien, on parle des psychostimulants.
00:32:36 Qu'est-ce que c'est les psychostimulants ?
00:32:38 C'est un dérivé des amphétamines, quand même.
00:32:40 Et c'est ce qui est prescrit à des enfants dès l'âge de 6 ans.
00:32:43 Prescrit par des médecins ?
00:32:44 Prescrit par des médecins.
00:32:45 Heureusement que ce sont des médecins et pas d'autres professionnels
00:32:47 qui les prescrivent, quand même.
00:32:48 Ils savent ce qu'ils font, a priori, les médecins.
00:32:50 Dans ce domaine, c'est prescrit aux enfants qui ont un déficit attentionnel.
00:32:54 Mais parfois, c'est prescrit aussi un peu rapidement.
00:32:57 Parce qu'un enfant qui est hyperactif, qui est agité, qui a un déficit attentionnel,
00:33:01 il faut éliminer de l'anxiété, il faut éliminer de la dépression,
00:33:04 il faut éliminer de la maltraitance.
00:33:05 Il y a vraiment des problèmes physiques qui expliquent ce déficit attentionnel.
00:33:09 Et peut-être que parfois, on ne prend pas assez le temps
00:33:11 d'éliminer, de prendre en charge toutes ces causes sous-jacentes.
00:33:14 Et on donne le traitement qui, effectivement, est efficace.
00:33:16 Vous en prenez, vous êtes beaucoup plus posé.
00:33:18 Mais les gamins sont complètement amorphes.
00:33:21 Ils peuvent être amorphes.
00:33:22 Et surtout, il peut y avoir des conséquences à moyen terme et à long terme.
00:33:26 Et puis, il peut y avoir une forme de dépendance.
00:33:28 Et puis, ça coupe l'appétit.
00:33:30 Enfin, ce ne sont vraiment pas des médicaments anodins qui sont surveillés.
00:33:32 Mais dont le taux de prescription a augmenté dangereusement.
00:33:35 Est-ce que ce n'est pas dû aussi au fait de la responsabilité des parents ?
00:33:38 Parce que c'est les parents qui amènent l'enfant consulter.
00:33:41 Quand ils constatent une attitude qui ne leur convient pas,
00:33:45 ils vont vers le médecin en disant "faites quelque chose".
00:33:47 Oui, ils ne savent pas.
00:33:48 Alors, il peut y avoir une pression.
00:33:49 Mais il y a notamment, vous avez fait allusion, une pression scolaire.
00:33:51 Et moi, j'entends maintenant des écoles où on pousse,
00:33:55 parfois des établissements privés malheureusement,
00:33:57 où on pousse les parents à obtenir cette fameuse molécule
00:34:01 qui va calmer l'enfant parce que l'enfant est un petit peu agité.
00:34:04 C'est-à-dire que la tolérance vis-à-vis d'une certaine agitation des enfants,
00:34:09 des garçons en particulier, c'est eux qui en soivent le plus,
00:34:11 et de moins en moins importante.
00:34:13 Effectivement, et c'est vrai que les troubles de l'attention touchent plus les garçons.
00:34:16 En revanche, la dépression touche deux fois plus pratiquement les filles que les garçons.
00:34:20 Comment ça s'explique ?
00:34:21 Oui, elles expriment davantage leurs souffrances.
00:34:23 Est-ce qu'elles souffrent davantage ? Je ne sais pas.
00:34:25 En tout cas, elles expriment davantage.
00:34:27 Donc oui, officiellement, elles sont plus nombreuses à se plaindre de symptômes dits dépressifs.
00:34:31 Après, il faudrait peut-être affiner les diagnostics.
00:34:34 Ils ne sont pas toujours bien affinés.
00:34:35 Mais les tentatives de suicide, c'est les garçons qui en pâtissent le plus.
00:34:39 Ils meurent davantage que les filles qui, elles, font plus de tentatives de suicide,
00:34:43 mais qui meurent moins, heureusement, que les garçons.
00:34:45 J'aimerais qu'on écoute André Comte-Sponville, philosophe,
00:34:47 qui était mon invité ce matin sur CNews.
00:34:49 Il fait quand même un parallèle entre ce qui s'est passé pendant le confinement,
00:34:52 le fait qu'on ait enfermé les jeunes pendant plusieurs mois,
00:34:54 et leur état de santé mentale aujourd'hui. Écoutez-le.
00:34:56 Je l'avais dit, on est en train de sacrifier notre jeunesse à la santé de leurs parents
00:35:02 ou de leurs grands-parents, plus souvent.
00:35:04 Je trouvais ça anormal et je continue de le trouver anormal.
00:35:07 Alors, je me suis inquiété pour la santé morale de nos jeunes gens,
00:35:10 et puis pour leur avenir.
00:35:11 Parce qu'en gros, on a sacrifié l'éducation.
00:35:14 Les gamins avec des masques, 8 heures par jour,
00:35:16 essayaient d'apprendre à lire ou d'apprendre l'anglais avec un masque
00:35:19 et devant un professeur masqué, vous m'en direz des nouvelles.
00:35:21 On a sacrifié l'éducation des jeunes à la santé de leurs grands-parents.
00:35:25 Mais pour quelqu'un qui est attaché aux idéaux des Lumières,
00:35:28 je trouve ça invraisemblable.
00:35:30 Entre l'éducation des jeunes et la santé des vieux,
00:35:32 je suis vieux, je peux le dire, qu'est-ce qui est le plus important ?
00:35:34 Mais bien sûr, bon sang, l'éducation des jeunes.
00:35:37 Voilà, n'oublions pas les jeunes, François Pépaudie.
00:35:39 Il ne faut pas les laisser de côté.
00:35:41 On est dans une société où on se bat pour les retraites,
00:35:43 et pas forcément pour les jeunes.
00:35:45 Ce qui a été dit par le docteur Teller est impressionnant,
00:35:48 mais c'est vrai que les enseignants en particulier
00:35:51 mettent beaucoup la pression sur des troubles du comportement,
00:35:54 il y a des difficultés à faire quelque chose,
00:35:56 poussent les parents à consulter, et puis après, il y a des prescriptions.
00:35:58 Parce qu'on n'accepte plus que les enfants, que les adolescents
00:36:02 soient un peu différents, parfois un peu ajoutés,
00:36:04 et puissent avoir des problèmes.
00:36:05 35 dans la classe, oui, c'est sûr,
00:36:07 vous ne pouvez pas avoir trois enfants turbulents.
00:36:09 On ne supporte plus qu'on soit un peu déviants.
00:36:12 Et parfois on est déviants parce qu'il y a une bonne raison,
00:36:15 différents, et donc on doit comprendre pourquoi il y a une différence.
00:36:19 Et comme on n'a plus envie d'aller chercher parce qu'on n'en a pas envie,
00:36:21 on donne des médicaments pour calmer tout,
00:36:23 et mettre tout le monde d'une manière uniforme.
00:36:25 Un dernier mot Eric là-dessus ?
00:36:26 Justement sur ce qu'a dit le philosophe Constanville,
00:36:28 qu'on respecte infiniment, évidemment,
00:36:29 je trouve que c'est un peu forcer le trait quand même,
00:36:31 parce qu'on n'a pas sacrifié les jeunes au profit des plus anciens.
00:36:35 Ceux qui sont morts massivement de la Covid-19,
00:36:37 c'est quand même les plus anciens.
00:36:38 On les a protégés, mais un peu tard, notamment dans les EHPAD.
00:36:41 Et je n'ai pas le sentiment quand même,
00:36:43 même si le masque ça a été quelque chose d'épouvantable,
00:36:46 quand on apprend à lire et qu'on apprend avec un masque,
00:36:48 ça doit provoquer des dégâts psychologiques redoutables.
00:36:53 Mais qu'est-ce qu'on aurait pu faire d'autre à ce moment-là ?
00:36:56 Je pose la question.
00:36:58 Maintenant, quand on disait tout à l'heure
00:37:01 que les rythmes infernaux à l'éducation nationale
00:37:04 expliquaient en partie ces difficultés,
00:37:08 ces prises de psychotropes ou de médicaments,
00:37:10 moi je préfère mon explication qui vaut sur les réseaux sociaux
00:37:14 que de dire qu'aujourd'hui les rythmes à l'éducation nationale
00:37:17 sont plus infernaux que ce qu'ils étaient il y a 15 ans ou 20 ans.
00:37:20 Alors peut-être que les jeunes sont moins adaptés
00:37:22 à l'autorité ou au programme, mais ça c'est encore autre chose.
00:37:25 Mais dire que les rythmes infernaux expliqueraient
00:37:27 les dépressions et les prises de médicaments...
00:37:29 Non, non, c'est pas ça. Il a dit la pression.
00:37:31 Mais certains établissements yétistes mettent la pression.
00:37:34 J'ai cru que ça concerne tout le monde,
00:37:36 parce que c'est des dizaines de milliers de jeunes par an.
00:37:38 Mais je ne suis pas sûr qu'il y ait aussi des jeunes qui sont dans le public.
00:37:41 Oui, mais je veux dire, là je parlais juste de la pression scolaire.
00:37:44 Dans le public, on met moins cette pression-là.
00:37:46 Juste en un mot, docteur, pour terminer sur ce sujet,
00:37:48 quels sont les signaux qu'ils doivent nous alerter chez un adolescent ?
00:37:51 Un adolescent qui s'isole, qui n'a plus d'amis,
00:37:53 qui n'a plus de contacts, qui pleure ou pas,
00:37:56 mais qui s'isole éventuellement sur les réseaux,
00:37:59 mais qui coupe évidemment les relations
00:38:02 et qui apparaît triste depuis plus de deux semaines.
00:38:05 Mais encore une fois, consulter un psychologue ou un psychiatre,
00:38:08 ça n'implique pas forcément une prescription.
00:38:11 Et parler à l'adolescent, essayer de comprendre,
00:38:14 mais ce n'est pas à vous, ce n'est pas aux parents qu'il voudra parler.
00:38:16 Non, c'est ça, mais après il y a d'autres membres dans l'entourage.
00:38:19 Ce n'est pas forcément lui parler, c'est surtout l'écouter.
00:38:22 Mais il y a d'autres membres dans l'entourage.
00:38:24 Et puis évidemment, après, il y a plein de recherches.
00:38:26 On parle beaucoup de harcèlement scolaire.
00:38:28 Il faut enquêter aussi.
00:38:31 Et puis on parlait de la prise de cannabis aussi,
00:38:33 la prise de drogue n'aide pas à aller bien moralement.
00:38:36 Ce sont des signaux d'alerte.
00:38:38 L'adolescence construit en opposition aussi.
00:38:40 Si c'est de l'opposition, ça va.
00:38:42 Une opposition un peu forte.
00:38:43 Mais ce n'est pas ça le plus dangereux.
00:38:44 Je vais vous dire, un enfant qui s'oppose,
00:38:46 ce n'est pas ce qui a le plus d'inquiétude.
00:38:47 C'est plutôt l'enfant qui se tête, qui se replie,
00:38:49 qui se fait huître et qui…
00:38:51 Mais le problème, c'est que beaucoup dans des classes du public,
00:38:54 on s'occupe plus de ceux qui sont les plus actifs,
00:38:57 pour ne pas dire les plus virulents,
00:39:00 et ceux qui, nous on peut dire, on les laisse de côté.
00:39:02 Et il n'y a plus personne qui est capable de leur parler.
00:39:04 Il n'y a plus d'assistante sociale,
00:39:06 il n'y a plus d'éducateur, de médecin scolaire,
00:39:09 il n'y a plus d'infirmière.
00:39:10 Et donc on dit aux parents, allez voir un pédopsychiatre.
00:39:13 Mais des fois les parents, ils n'acceptent pas d'entendre
00:39:15 que l'enfant est en souffrance.
00:39:16 Et donc la vraie difficulté, c'est la prise en charge.
00:39:18 Alors il y en a avec des prescriptions,
00:39:20 et puis souvent il n'y a pas de prise en charge du tout.
00:39:22 Et après ça dérape.
00:39:23 Oui, parce que le pédopsychiatre, il ne va pas remplacer l'éducation,
00:39:25 l'environnement familial, le soutien affectif.
00:39:27 Oui, il ne faut pas l'utiliser non plus, il n'y a pas de baguette magique.
00:39:29 Allez, on va juste continuer avec cette annonce
00:39:33 sur les bourses européennes qui chute à la clôture.
00:39:36 -3 à Francfort, -2,90 à Paris, -4 à Milan.
00:39:40 Ce qui se passe, c'est une inquiétude qui vient des Etats-Unis,
00:39:43 Eric Revelle, avec une banque, une start-up,
00:39:47 une banque des start-up qui est en train de s'effondrer.
00:39:50 Et visiblement ça turbule dans tout le système.
00:39:53 Est-ce que, alors on va écouter juste Bruno Le Maire,
00:39:55 qui depuis ce matin à l'Université de l'Economie,
00:39:57 tente de rassurer les Français.
00:39:58 Joe Biden l'a fait aussi en disant, attention,
00:40:00 pas de risque, le système bancaire désormais est sécurisé.
00:40:02 Mais on a tous en tête 2008 et les Man Brothers,
00:40:04 et ce qui s'est passé par la suite.
00:40:05 Donc écoutons juste Bruno Le Maire,
00:40:07 puis on va voir s'il faut s'inquiéter.
00:40:08 Pour vous dire que nous suivons évidemment la situation
00:40:11 avec beaucoup d'attention.
00:40:13 Mais je veux confirmer que nous ne voyons pas
00:40:16 de risque de contagion pour la France.
00:40:19 Et qu'il n'existe pas de risque spécifique pour la France.
00:40:22 D'une part parce que les banques françaises
00:40:24 ne sont pas exposées à la banque de la Silicon Valley.
00:40:27 Et ensuite parce que les modèles économiques
00:40:29 bancaires français sont très différents
00:40:31 avec une diversification des expositions
00:40:34 des banques françaises,
00:40:35 qui protège les banques françaises,
00:40:37 et un système de supervision qui est solide.
00:40:39 Donc je le redis, il n'existe pas de risque spécifique
00:40:42 pour la France.
00:40:43 Nous suivons évidemment la situation
00:40:45 avec beaucoup d'attention.
00:40:47 Voilà, il y a de quoi s'inquiéter.
00:40:50 - Vous parlez de la crise de l'EU,
00:40:52 parce que le crédit SIUS s'effondre,
00:40:54 donc tout le monde a peur en Europe.
00:40:56 - Parler derrière le ministre des Finances,
00:40:58 c'est compliqué, mais on n'est pas du tout
00:41:00 dans le cas de figure de la crise de Sopreim
00:41:02 en 2008, où on a eu la faillite de Lehman Brothers,
00:41:04 mais où on a failli assister également en 2008
00:41:06 à la faillite du premier assureur mondial
00:41:08 qui s'appelait AIG.
00:41:09 On n'est pas dans ce cas de figure-là.
00:41:11 Maintenant, vous savez, la panique bancaire,
00:41:13 c'est la cavalerie légère du capitalisme
00:41:15 depuis des siècles.
00:41:16 Mais oui, elle est à la fois utile,
00:41:18 cette panique bancaire, et elle peut être désastreuse.
00:41:21 Désastreuse parce qu'évidemment,
00:41:22 ça peut entraîner des mouvements terribles,
00:41:24 comme l'Angleterre l'a connue
00:41:26 au moment de la crise de Sopreim,
00:41:28 avec la faillite d'une énorme banque à l'époque,
00:41:30 en Angleterre, qui était à Northern Rock,
00:41:32 qui a fait faillite parce que tout le monde
00:41:33 retirait son argent.
00:41:34 - Tout le monde a peur qu'on se présente au guichet
00:41:36 et qu'on retire les autres.
00:41:37 - En revanche, nous, si on n'est pas impacté
00:41:39 parce qu'on a des banques solides
00:41:40 avec ce qu'on appelle des ratios prudentiels
00:41:42 qui vérifient ce que vous avez en caisse,
00:41:43 ce que vous pouvez débourser,
00:41:44 pour les Anglais, ce n'est pas du tout la même chanson.
00:41:47 Parce qu'eux, précisément, ils ont une filiale
00:41:49 de cette 16e banque américaine qui a fait faillite,
00:41:51 qui finance la plupart de leurs start-up
00:41:53 au Royaume-Uni,
00:41:54 et là, ça peut avoir un effet désastreux
00:41:56 pour leurs start-up.
00:41:57 Maintenant, ce qu'on a tiré comme quelques leçons
00:42:01 de la crise de 2008, des Sopreim américains,
00:42:03 c'est que la réaction des autorités monétaires
00:42:06 américaines, Fed, Anted, Anted, Banque Centrale,
00:42:09 a été beaucoup plus rapide la semaine dernière
00:42:12 que ça avait été le cas pour les banques brusoises.
00:42:14 Donc pas de risque que nos banques s'effondrent
00:42:15 et que les économies, le badlane des Français,
00:42:17 parce qu'il y en a un, soit volatilisée ?
00:42:19 Non, pour l'instant, ce n'est pas du tout
00:42:21 des produits titrisés qui sont dans tous les bilans
00:42:23 des banques.
00:42:24 C'est une faillite parce que cette banque
00:42:26 n'a pas pu obtenir les crédits,
00:42:27 c'est ça qui a déclenché la panique.
00:42:28 Ce n'est pas parce qu'elle était en…
00:42:30 C'est une banque importante aux Etats-Unis ?
00:42:31 C'est la 16e banque.
00:42:32 C'est la 16e banque, oui.
00:42:33 C'est une banque qui est vraiment spécialisée
00:42:35 dans la tech.
00:42:36 Ce qui n'existe pas vraiment en France,
00:42:38 il n'y a pas de modèle comme celui-ci.
00:42:40 Le deuxième élément quand même,
00:42:42 pour donner quelques petits chiffres de comparaison,
00:42:46 en 2008, aujourd'hui, pardon,
00:42:49 la SVB, c'est 209 milliards de dollars d'actifs.
00:42:52 Et à l'époque, en 2008, J.P. Morgan,
00:42:55 c'était 3 200 milliards de dollars d'actifs.
00:42:58 Donc ce n'est pas non plus…
00:43:00 Enfin, c'est très important,
00:43:02 mais ce n'est pas non plus une banque…
00:43:03 Ce n'est pas une des premières banques américaines.
00:43:05 Ensuite, là où je vous rejoins,
00:43:07 il y a peut-être une fragilité.
00:43:09 Le seul signe d'inquiétude,
00:43:11 c'est que vous connaissez ça mieux que moi,
00:43:13 mais le capitalisme repose sur la confiance.
00:43:16 Et donc s'il y a une crise de confiance,
00:43:18 et d'ailleurs la première chose que Joe Biden a dite,
00:43:20 c'est surtout n'allez pas retirer d'argent à la banque.
00:43:24 Ou alors vous différez…
00:43:25 Si on nous disait ça en France,
00:43:26 on irait tous à la banque retirer notre argent.
00:43:28 Mais je vous assure.
00:43:29 Parce qu'on nous a fait le coup sur les pénuries de masse,
00:43:31 les pénuries d'essence.
00:43:32 Si on nous dit surtout n'allez pas retirer votre argent…
00:43:34 En même temps, les autorités américaines ont garanti
00:43:36 l'intégralité de tous les dépôts qui étaient dans cette banque.
00:43:39 À la fois tout le monde dit c'est pas grave,
00:43:42 mais que le président des États-Unis
00:43:44 soit obligé de faire un discours solennel
00:43:47 pour dire ne vous inquiétez pas,
00:43:49 à la fois ça rassure et puis pas tant que ça.
00:43:51 Parce qu'on se dit, si…
00:43:52 Donc il y a un petit risque quand même.
00:43:54 Et au moment où il y a une panique.
00:43:55 Donc effectivement tout le monde…
00:43:57 C'est la plus grande faillite de banque américaine depuis 2008.
00:43:59 Ce n'est pas rien non plus.
00:44:00 Et surtout dans un secteur qui est quand même
00:44:02 normalement un secteur protégé,
00:44:04 en développement, où ça bouge beaucoup.
00:44:06 C'est la Silicon Valley, c'est pas n'importe quoi.
00:44:08 Mais s'il y a une faillite bancaire avec un krach boursier,
00:44:10 là on n'est pas très très bien.
00:44:12 Pour l'instant, il y a un décrochage de la bourse,
00:44:15 mais on verra comment se comporte la bourse demain.
00:44:18 Et des valeurs bancaires.
00:44:19 C'est pour ça que je vous parlais,
00:44:20 j'espère que la formule vous a plu tout à l'heure,
00:44:22 la cavalerie légère du capitalisme.
00:44:24 En réalité, les paniques bancaires,
00:44:25 il y en a eu tout le temps.
00:44:27 Il y a même des gens qui, en 1930,
00:44:29 la grande crise de 1929,
00:44:31 se balançait par les fenêtres,
00:44:32 parce qu'ils perdaient tout du jour au lendemain,
00:44:34 des financiers, etc.
00:44:35 Bon, on n'en est pas là du tout.
00:44:37 Le problème, c'est que cette faillite-là,
00:44:40 elle interdit après.
00:44:41 Je prends l'exemple de la France.
00:44:42 Aujourd'hui, les taux immobiliers,
00:44:44 promoteurs immobiliers par exemple,
00:44:46 ils empruntent avec assurance presque à 5%.
00:44:49 Ils empruntaient à 1% il y a 6 mois.
00:44:51 Les banques ne prêtent quasiment plus.
00:44:53 Donc on sent que le secteur bancaire
00:44:55 est en train de se durcir.
00:44:56 Pour le Brésil, ça n'a rien à voir.
00:44:58 C'est absolument pas lié.
00:45:00 Les taux d'intérêt,
00:45:01 c'est les banques centrales qui le désorment.
00:45:03 Ça se répercute sur le coût du crédit immobilier.
00:45:05 Je ne suis pas en train de dire que ça a à voir.
00:45:06 Mais psychologiquement, pour les Français,
00:45:08 les gens se disent qu'il se passe quelque chose.
00:45:10 Et donc, la confiance, elle joue aussi là-dessus.
00:45:13 Mais vous savez, en 2008,
00:45:14 je me souviens très bien d'un très grand patron
00:45:16 de banque française que je ne vais pas nommer là,
00:45:18 mais vraiment très grand patron.
00:45:19 On se demandait dans quel état
00:45:21 était le secteur bancaire français.
00:45:23 Et je m'étais permis de l'appeler pour lui dire
00:45:25 "Mais alors, on en est où ? Parce qu'on n'apprend que..."
00:45:27 Et il m'avait dit "Si notre banque,
00:45:29 qui était une très grande banque française en 2008,
00:45:31 avait un genou à terre,
00:45:32 alors l'ensemble du secteur bancaire aurait les deux."
00:45:35 Ça veut dire qu'on était dans une situation extrêmement compliquée.
00:45:38 Et si vous vous souvenez,
00:45:39 il y avait un minimum qu'on pouvait récupérer
00:45:41 si les banques faisaient faillite.
00:45:43 Et pour ceux qui avaient plus d'argent, ils perdaient.
00:45:45 Donc, dire ça, ça enclenchait la panique.
00:45:47 Ça nourrissait la panique.
00:45:49 Et les gens avaient tendance à se dire
00:45:51 "Mais est-ce qu'il ne faut pas que je retienne mon argent ?"
00:45:52 On n'en est pas du tout là.
00:45:54 On a quand même, je le disais,
00:45:55 un fort niveau d'épargne en France.
00:45:56 On a un livret A qui a des taux records,
00:45:58 Eric, c'est ça ?
00:45:59 En France.
00:46:00 Le taux du livret A ?
00:46:01 Non, l'épargne.
00:46:02 Ah bien bien sûr.
00:46:03 Le montant global de l'épargne.
00:46:04 Formidable.
00:46:06 Vous avez...
00:46:07 Prenons le taux...
00:46:08 Le livret A, qui est passé à 3%,
00:46:10 on a une collecte sur le livret A
00:46:12 qui bat quasiment en net,
00:46:14 entre les gens qui déposent et ceux qui retirent,
00:46:16 qui bat des records quasiment mois après mois.
00:46:18 Mais attention,
00:46:19 ce n'est pas forcément un très bon signe
00:46:21 de l'état psychologique des Français.
00:46:23 Parce que c'est ce qu'on appelle
00:46:24 de l'encaisse de précaution.
00:46:26 Les gens ont tellement peur du lendemain
00:46:28 qu'en fait, ils préfèrent épargner 200
00:46:30 pour ce qu'ils peuvent,
00:46:31 ou 150 euros par mois,
00:46:32 plutôt que continuer à consommer
00:46:34 avec des prix...
00:46:35 Donc oui, l'épargne est considérable en France.
00:46:37 Sans parler de l'assurance-vie.
00:46:38 Merci au Dr Clerget
00:46:40 d'avoir parlé avec nous
00:46:41 de la santé mentale des jeunes.
00:46:42 On fait une pause,
00:46:43 on se retrouve dans Punchline.
00:46:44 Sur CNews et sur Europe 1,
00:46:45 on reviendra sur cette semaine
00:46:46 de tous les dangers
00:46:47 pour la réforme des retraites
00:46:48 et pour le gouvernement
00:46:49 d'Elisabeth Borne.
00:46:50 A tout de suite.
00:46:52 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:46:54 Bienvenue dans Punchline,
00:46:55 ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:46:57 La semaine de tous les dangers
00:46:58 pour Elisabeth Borne.
00:46:59 En première ligne,
00:47:00 pour faire adopter, s'il le faut,
00:47:01 au Forceps sa réforme des retraites.
00:47:03 On entendra Marine Le Pen
00:47:04 annoncer qu'elle déposera
00:47:05 une motion de censure
00:47:06 si la réforme est imposée
00:47:07 par le biais de l'article 49.3.
00:47:09 De leur côté,
00:47:10 les syndicats d'Ursis-Le Ton.
00:47:11 Notamment dans l'énergie,
00:47:12 ils menacent de pénurie de carburant.
00:47:14 Une journée morte dans les ports
00:47:15 est organisée également jeudi.
00:47:17 Il y a enfin les poubelles
00:47:18 qui débordent dans les grandes marches.
00:47:20 Comme Nantes ou Paris,
00:47:21 le tableau est complet.
00:47:22 On fera le point sur le rapport
00:47:23 des forces en présence.
00:47:25 On parlera aussi de la relance du nucléaire
00:47:27 pour rétablir la souveraineté énergétique
00:47:29 de la France
00:47:30 à l'heure où les facteurs d'énergie
00:47:31 continuent à exploser
00:47:33 pour les entreprises
00:47:34 ou les particuliers.
00:47:35 Voilà pour les grandes lignes
00:47:36 de nos débats.
00:47:37 Ce sera juste après le rappel
00:47:38 des titres de l'actualité de 18h.
00:47:41 [Générique]
00:47:52 Il est pile 18h.
00:47:53 Bienvenue si vous nous rejoignez
00:47:54 à l'instant sur Europe 1
00:47:55 et sur ces news.
00:47:56 Les grèves se poursuivent en France
00:47:57 contre la réforme des retraites.
00:47:58 C'est le cas des éboueurs
00:47:59 qui ne veulent pas baisser les bras.
00:48:01 À Paris et dans plusieurs grandes villes,
00:48:03 les rues sont remplies de poubelles.
00:48:05 Les professionnels du secteur
00:48:06 ne sont pas prêts d'arrêter le mouvement
00:48:07 tant que le gouvernement ne recule pas.
00:48:09 Écoutez ce représentant de la CGT.
00:48:11 La meilleure solution, c'est le retrait.
00:48:14 C'est de se remettre autour de la table.
00:48:15 On a bien compris aujourd'hui
00:48:16 que toutes les organisations syndicales
00:48:18 sont d'accord pour trouver un financement.
00:48:20 On est d'accord sur le principe du financement
00:48:22 mais pas comme ça.
00:48:23 Ce n'est pas qu'aux salariés de payer
00:48:24 et à tous les salariés.
00:48:25 On doit effectivement faire une réforme juste
00:48:28 et pour ça, il faut mettre
00:48:29 les partenaires sociaux autour de la table,
00:48:30 discuter, échanger
00:48:32 et trouver une solution
00:48:33 pour les trouver ces 15 milliards.
00:48:34 Des grèves et des blocages
00:48:35 aussi dans les raffineries.
00:48:36 Je vous le disais,
00:48:37 une nouvelle pénurie de carburant
00:48:38 qui inquiète les Français.
00:48:39 La CGT conseille à tous les travailleurs
00:48:41 de faire le plein d'essence
00:48:42 le plus vite possible.
00:48:44 La semaine dont continue est décisive
00:48:46 sur cette réforme des retraites.
00:48:48 Pour la faire adopter,
00:48:49 le gouvernement peut ne pas recourir au 49-3.
00:48:52 Si c'est le cas,
00:48:53 le Rassemblement national et la France insoumise
00:48:55 déposeront chacun des motions de censure.
00:48:57 Après la réforme des retraites,
00:48:59 les députés s'attaquent cet après-midi
00:49:01 à un autre texte explosif.
00:49:02 Le projet de loi visant à accélérer
00:49:04 la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
00:49:07 4 jours d'examen en première lecture
00:49:10 autour des promesses d'Emmanuel Macron
00:49:11 de bâtir 6 nouveaux réacteurs à l'horizon 2035.
00:49:14 On en débat dans un instant à 18h30
00:49:16 sur Europe 1 et sur CNews.
00:49:18 Le système bancaire est sûr et sécurisé.
00:49:21 Ce sont les mots de Joe Biden cet après-midi.
00:49:23 Le président américain veut rassurer les Américains
00:49:25 à l'ouverture des marchés financiers
00:49:28 alors que 3 banques,
00:49:29 dont la Silicon Valley,
00:49:30 se sont effondrées la semaine dernière.
00:49:31 Écoutez Joe Biden.
00:49:32 Je demande au Congrès
00:49:35 et aux régulateurs du système bancaire
00:49:37 de renforcer les dispositifs
00:49:39 pour éviter ce type de crise
00:49:41 et de protéger l'emploi et les petites entreprises.
00:49:44 Les Américains peuvent être assurés
00:49:48 du fait que le système bancaire est sûr et sécurisé.
00:49:52 Voilà donc pour Joe Biden.
00:49:54 Le temps est très agité aujourd'hui
00:49:56 sur une bonne partie de la France.
00:49:57 Météo France a placé 28 départements
00:49:59 en vigilance orange aux orages.
00:50:01 Une situation très inhabituelle pour la saison
00:50:04 avec une vigilance compte tenu
00:50:06 du risque de phénomènes intenses associés.
00:50:08 Voilà, c'est ce que dit l'Institut de prévision.
00:50:11 Il est 18h02.
00:50:12 On est en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1
00:50:14 avec Louis de Ragnel,
00:50:15 chef du service politique d'Europe 1.
00:50:16 Bonsoir Louis.
00:50:17 Bonsoir Laurence.
00:50:18 François Puponi, ancien député.
00:50:19 Merci d'être avec nous.
00:50:20 Bonsoir.
00:50:21 Fabien Vildieu, pardon.
00:50:22 Fabien Vildieu, représentant SUDRAG.
00:50:24 Bonsoir M. Vildieu.
00:50:25 Loïc Lefloque-Prigent, ancien président de GDF.
00:50:28 Merci.
00:50:29 On va parler avec vous et des retraites
00:50:30 et de l'énergie et du nucléaire,
00:50:31 si vous le voulez bien,
00:50:32 Eric Revel, journaliste.
00:50:33 Bonsoir Laurence.
00:50:34 Allez, on continue sur la réforme des retraites.
00:50:36 Je vous le disais, ça passe ou ça casse cette semaine
00:50:38 avec le texte qui a été amendé par le Sénat,
00:50:41 la commission de mixe parité repris,
00:50:42 le retour devant le Parlement.
00:50:44 Le gouvernement aura-t-il une majorité
00:50:46 pour voter ce texte ?
00:50:47 Pas sûr.
00:50:48 Du coup, l'ombre du 49.3 plane sur les débats.
00:50:51 On fait le point avec Vincent Ferrandez.
00:50:53 Les ministres du gouvernement
00:50:55 sont en pleine offensive médiatique
00:50:58 avec un seul objectif,
00:50:59 rassurer les Français quant à l'utilisation du 49.3,
00:51:02 à l'image d'Olivier Véran et Gabriel Attal.
00:51:05 Nous ne voulons pas de 49.3.
00:51:07 Nous souhaitons transformer notre majorité relative
00:51:09 en majorité absolue.
00:51:11 Il n'y a pas de raison aujourd'hui de faire un 49.3
00:51:13 dès lors que chacun est cohérent
00:51:14 avec les engagements qu'il a pris.
00:51:16 Confiance similaire à l'Assemblée nationale.
00:51:18 Sylvain Maillard, député Renaissance,
00:51:20 insiste sur les engagements
00:51:22 qui ont été pris par les élus.
00:51:24 Une majorité de députés s'est engagée dessus.
00:51:26 Je crois que c'est important de leur dire.
00:51:28 Nous aurons tous un rendez-vous jeudi prochain,
00:51:30 que ce soit au Sénat ou à l'Assemblée nationale,
00:51:32 pour rappeler qu'on peut tenir ses promesses.
00:51:35 Donc oui, nous aurons une majorité jeudi prochain.
00:51:37 De son côté, Éric Woerth, lui aussi de la majorité,
00:51:40 avoue avoir besoin du soutien d'autres députés,
00:51:43 particulièrement celui des Républicains.
00:51:45 C'est l'aveu que vous êtes dans une majorité relative.
00:51:48 Tout le monde le sait, c'est pas nouveau,
00:51:50 il n'y a pas de scoop là-dessus,
00:51:51 que c'est très difficile de travailler comme cela,
00:51:55 notamment sur des réformes aussi emblématiques,
00:51:58 et qu'on a besoin évidemment d'avoir un partenariat
00:52:01 avec d'autres députés.
00:52:03 Le texte pourrait être soumis au vote de l'Assemblée dès jeudi.
00:52:07 Voilà pour les explications.
00:52:09 On est avec Fabien Vildieu de Sud-Haï.
00:52:11 Le trafic SNCF reste encore perturbé demain.
00:52:14 Ça va mieux aller à RATP.
00:52:16 Est-ce que le mouvement est en train de s'essouffler,
00:52:18 M. Vildieu, ou pas ?
00:52:20 Écoutez, là, on est 7e jour de grève reconductible.
00:52:24 J'ai comptabilisé avec tous les temps forts.
00:52:27 On a eu 5 temps forts.
00:52:29 Moi, je suis à mon 12e jour de grève.
00:52:31 12 jours de grève pour combattre ce système de retraite,
00:52:35 parce que justement, je refuse,
00:52:38 et beaucoup de collègues refusent,
00:52:39 le hold-up qu'on nous fait,
00:52:40 où on va nous prendre nos 2 meilleures années de retraite
00:52:42 et les remplacer par les 2 pires années de travail.
00:52:45 Ça vous représente combien d'argent pour vous, ces jours de grève ?
00:52:48 Moi, je perds à peu près 100 euros.
00:52:50 Donc, ça fait 100 euros par jour.
00:52:51 Là, je suis à 1 200 euros.
00:52:52 J'ai perdu 1 200 euros pour l'instant.
00:52:54 Donc, moi, c'est clair que la mobilisation,
00:52:57 est-ce qu'elle est à la hauteur de ce que j'aurais espéré ?
00:52:59 Je vais vous dire non.
00:53:01 J'aurais espéré que la mobilisation soit beaucoup plus forte
00:53:03 à la SNCF et pas seulement.
00:53:05 Pour autant, on est à quelques jours de la fin.
00:53:07 Tout le monde aura bien compris que cette semaine,
00:53:09 il y a quelque chose qui se passe.
00:53:11 Et il est hors de question qu'on reprenne le travail
00:53:13 à quelques jours de la fin.
00:53:16 Ça n'aurait aucun sens.
00:53:18 Aucun sens.
00:53:19 Tout ce qu'on a fait, toute l'énergie,
00:53:20 toute cette mobilisation, tous les gens qu'on a mis,
00:53:23 donc on continue.
00:53:25 À minimum jusqu'à jeudi, le jour du vote,
00:53:28 ou a priori, en plus jeudi,
00:53:30 il y aura peut-être quelque chose qui va se passer.
00:53:32 C'est-à-dire qu'il n'y aura peut-être pas de majorité
00:53:34 pour valider cette réforme qui n'est pour l'instant
00:53:38 pas validée ni par la rue, ni par l'opinion publique.
00:53:41 Si en plus, elle n'est pas validée par l'Assemblée nationale.
00:53:44 Ça commence à faire beaucoup.
00:53:46 Oui, mais le Sénat, c'est quand même le suffrage indirect.
00:53:50 C'est un petit peu particulier.
00:53:52 Ce n'est pas le suffrage direct des électeurs.
00:53:55 Vous n'allez pas remettre en cause le rôle du Sénat
00:53:57 dans l'équilibre dans le pic américain français ?
00:54:00 Non, mais ça a quand même une signification.
00:54:01 Je pense d'ailleurs, ce qui fait que les sénateurs
00:54:03 ont moins l'impression que les députés,
00:54:05 c'est qu'ils ont moins le vote direct des électeurs.
00:54:07 Et on peut comprendre pourquoi un certain nombre
00:54:09 de députés, notamment des LR,
00:54:12 ne se précipitent pas à valider cette réforme
00:54:15 quand on voit l'opinion publique qui est largement conne.
00:54:17 Pour l'instant, on tient.
00:54:19 Moi, je suis conducteur de train sur la ligne DER.
00:54:23 On est encore à 80% de grévistes aujourd'hui.
00:54:26 Ce n'est pas chiffre des organisations syndicales
00:54:28 ni de la police, c'est chiffre de la direction de la SNCF.
00:54:30 80% de grévistes, des conducteurs de train, de la ligne DER.
00:54:33 Donc on a encore du potentiel.
00:54:35 Nous, on va se battre jusqu'au bout.
00:54:37 Loic Le Flop, vous avez aussi dirigé la SNCF.
00:54:39 Le conflit est dur.
00:54:41 Les grévistes se bagarrent pour que cette réforme
00:54:44 ne soit pas adoptée.
00:54:45 Oui, le conflit avec les conducteurs est toujours dur.
00:54:49 C'est certain.
00:54:51 En général, il est sur des choses particulières
00:54:54 sur lesquelles ils ont leur opinion.
00:54:57 Là, effectivement, ça fait un certain temps
00:55:01 qu'ils font grève.
00:55:04 Ils ne seront pas faciles à remobiliser
00:55:08 sur leur voiture.
00:55:10 Donc ça va être compliqué.
00:55:12 Je crois qu'il faut faire attention à ce qu'on fait.
00:55:17 Il faut faire attention à ce que le gouvernement fait.
00:55:19 Oui.
00:55:20 Oui, Dragnel, un tout petit mot sur ce 49.3
00:55:22 dont on parle beaucoup.
00:55:24 Ça ne concerne peut-être pas directement les Français,
00:55:26 mais s'il est dégainé, ça le rendra, cette réforme,
00:55:29 peut-être illégitime aux yeux des Français ?
00:55:31 Illégitime, non.
00:55:33 Elle n'a pas été votée.
00:55:35 Elle n'a pas été votée, mais factuellement,
00:55:37 le 49.3 est un outil qui est à la disposition du gouvernement.
00:55:39 C'est légal, il a le droit de l'utiliser.
00:55:41 Après, forcément, quand un gouvernement l'utilise,
00:55:44 c'est une preuve, une marque de grande faiblesse.
00:55:46 Et surtout sur ce texte où le gouvernement a...
00:55:48 Objectivement, on peut reprocher tout ce qu'on veut au gouvernement,
00:55:51 mais ils font tout pour essayer d'avoir le vote,
00:55:54 d'avoir une majorité sur le texte,
00:55:56 pour éviter d'utiliser cet article 49.3.
00:55:58 On sait que cet après-midi, Emmanuel Macron
00:56:00 était à une réunion interne à l'Élysée
00:56:02 et il a confié à plusieurs participants
00:56:04 qu'il était plutôt serein sur la possibilité
00:56:06 d'avoir une majorité sur le texte.
00:56:08 Ah, donc il n'y aurait pas de vote.
00:56:10 Donc sur un vote, et donc pas avec le 49.3.
00:56:12 Et dans le même temps, on sait qu'il y a plusieurs ministres,
00:56:15 des conseillers de ministres qui vous disent
00:56:17 que le gouvernement s'est transformé, je cite, en "call center".
00:56:19 Et il se transforme en "call center"
00:56:21 jusqu'à mercredi ou jeudi, en fait,
00:56:23 pour le jour du vote,
00:56:25 où chaque ministre, les membres de cabinet,
00:56:27 sont appelés à appeler leurs "copains de droite",
00:56:29 entre guillemets, le plus de députés possible
00:56:31 à l'Assemblée nationale,
00:56:33 pour essayer de les convaincre de voter le texte.
00:56:35 On peut poigner un tout petit mot là-dessus,
00:56:37 avant de passer à la mobilisation de Merkel.
00:56:39 En première lecture à l'Assemblée nationale,
00:56:41 il n'y a même pas eu de vote.
00:56:43 Bon, ben les Français, ils ont dit, ok...
00:56:45 Deux articles étudiés.
00:56:47 Deux articles étudiés, voilà.
00:56:49 Il y a eu 8 ou 9 49.3 dans le cadre du budget.
00:56:51 Bon, ben les Français disent, il y en a eu 9,
00:56:53 il y en fera un 10e, voilà.
00:56:55 Je pense qu'il faut relativiser.
00:56:57 Les Français ont compris que le président
00:56:59 et le gouvernement ont été décis d'aller jusqu'au bout,
00:57:01 et s'ils doivent utiliser le 49.3 pour passer, ça passera.
00:57:03 Mais ça laisse des traces catastrophiques
00:57:05 dans l'opinion publique, ça sera catastrophique.
00:57:07 Et moi je vous rejoins, M. Vildieu.
00:57:09 Mais je pense que le mal est fait pour le gouvernement.
00:57:11 Exactement. C'est-à-dire que pour le gouvernement,
00:57:13 c'est quand même très mauvais.
00:57:15 Un, c'est un signe d'impuissance extrêmement fort.
00:57:17 Et deuxièmement, vous avez Emmanuel Macron
00:57:19 qui a surpolitisé, qui a mis tout son poids
00:57:21 dans cette réforme, forcément créer de la haine
00:57:23 contre sa personne et contre sa politique.
00:57:25 Donc M. Vildieu, sur ce 49.3 ?
00:57:27 D'abord, le gouvernement n'en veut pas,
00:57:29 parce qu'il a compris que ça aura des effets catastrophiques.
00:57:31 Enfin, moi, je ne suis pas d'accord avec vous.
00:57:33 Ça aura des effets catastrophiques,
00:57:35 l'opinion publique, des mobilisations historiques,
00:57:37 pas de majorité,
00:57:39 un 49.3,
00:57:41 oui, ok, ça fait partie de la Constitution.
00:57:43 Il n'y a pas de problème là-dessus.
00:57:45 Enfin, depuis 1958, les Français, ils ont changé aussi.
00:57:47 Et il y a une aspiration
00:57:49 à la démocratie,
00:57:51 et en tout cas un rejet de se faire tordre le bras
00:57:53 via le 49.3,
00:57:55 qui est beaucoup plus fort aujourd'hui qu'il n'était demain.
00:57:57 Le 49.3, ça a toujours été très mal perçu par les Français.
00:57:59 Non, ça a toujours été très mal perçu,
00:58:01 mais là on a un 49.3
00:58:03 avec une opinion publique
00:58:05 qui est largement en défaveur de cette réforme,
00:58:07 avec des mobilisations qui sont historiques.
00:58:09 En fait, c'est vraiment la goutte d'eau
00:58:11 qui ferait, à mon avis, des bordels vases.
00:58:13 Et c'est d'ailleurs pour ça qu'ils n'en veulent pas.
00:58:15 Ils passent leur temps à essayer,
00:58:17 parce qu'autrement, si c'était aussi simple,
00:58:19 ils ne passeraient pas leur temps
00:58:21 à appeler à droite et à gauche,
00:58:23 ils diraient "bon, c'est pas grave, on fait un 49.3".
00:58:25 Si justement, ils font tout pour ne pas y passer par là,
00:58:27 c'est qu'ils savent que ça aurait du mal à passer.
00:58:29 - Un tout petit mot, Leïc Lefebvre, président de la République.
00:58:31 - Il faut faire attention à la suite,
00:58:33 c'est-à-dire à ce qui va se passer en France après.
00:58:37 Et c'est là-dessus qu'il faut certainement
00:58:40 que le gouvernement réfléchisse.
00:58:43 Réfléchisse aussi bien pour les gens de l'énergie chirale
00:58:48 que pour les gens des transports chirales.
00:58:52 Je pense qu'il y a un manque de sens
00:58:55 dans ce qui est fait aujourd'hui,
00:58:57 aussi bien dans les transports que dans l'énergie.
00:58:59 Et c'est ce manque de sens qu'il faut retrouver
00:59:02 et qui risque de conduire à des difficultés ultérieures.
00:59:06 - Une petite pause, on se retrouve dans Punchline,
00:59:08 sur CNews et sur Europa.
00:59:10 On parlera de la dernière mobilisation,
00:59:12 en tout cas, tant que le texte n'est pas voté,
00:59:14 mercredi, dans la rue, avec Louis de Ragnel.
00:59:16 Et puis je passerai la parole à Éric Rebelle.
00:59:18 On parlera aussi de la grève des poubelles
00:59:20 dans certaines grandes villes.
00:59:22 À tout de suite dans Punchline, sur CNews et sur Europa.
00:59:24 18h16, on se retrouve en direct
00:59:28 à Punchline, sur CNews et sur Europa.
00:59:30 On va parler de la grève des poubelles,
00:59:32 avec 8e jour de grève des éboueurs à Paris,
00:59:35 mais également à Nantes et dans certaines grandes villes.
00:59:38 À Paris, ça représente 5 600 tonnes de déchets
00:59:41 qui sont actuellement dans les rues,
00:59:43 avec tous les risques sanitaires que cela comporte.
00:59:45 On fait le point avec Maëve Alamy.
00:59:47 Et je passe la parole à Éric Rebelle.
00:59:49 - Sur les trottoirs, les déchets s'accumulent.
00:59:54 Un triste spectacle que ce riverain
00:59:56 a décidé de partager.
00:59:58 - Je vais envoyer ça à des amis autrichiens,
01:00:00 ils vont être ravis.
01:00:02 Vienne a été nommée première ville du monde
01:00:04 à tous les points de vue.
01:00:06 Paris était à la 20e place.
01:00:08 - La grève des éboueurs dure depuis maintenant
01:00:10 plus d'une semaine.
01:00:12 Si certains habitants sont compréhensifs,
01:00:14 d'autres s'agacent.
01:00:16 - Il ne faut pas penser qu'à soi.
01:00:18 Il faut penser aux gens qui habitent.
01:00:20 Il y a les questions d'hygiène, de salubrité.
01:00:22 - J'étais en train de réfléchir que ça donnait
01:00:24 des problèmes éclairables.
01:00:26 - Pour les restaurateurs aussi,
01:00:28 la situation commence à peser.
01:00:30 Sur le moral, mais aussi sur le chiffre d'affaires.
01:00:32 C'est le cas pour Didier Miquel,
01:00:34 gérant d'une brasserie dans le 20e arrondissement.
01:00:36 - Je subis depuis quelques jours
01:00:38 une perte significative du chiffre d'affaires.
01:00:40 Hier, 60%.
01:00:42 Sur la moyenne que je peux établir.
01:00:44 - Trois usines d'incinération
01:00:46 aux portes de la capitale sont à l'arrêt.
01:00:48 Celles d'ivries-sur-Seine,
01:00:50 d'ici les Moulineaux,
01:00:52 et de Saint-Ouen.
01:00:54 Sur place, les syndicalistes sont en colère.
01:00:56 Comme Marc Bontemps, secrétaire général
01:00:58 du syndicat de la production d'énergie
01:01:00 en région parisienne.
01:01:02 - Quand vous êtes dans un métier difficile,
01:01:04 que vous allez mourir plus tôt,
01:01:06 vous devez partir plus tôt.
01:01:08 La retraite, c'est un dû.
01:01:10 On est dans une société de progrès.
01:01:12 On ne doit pas être dans une société
01:01:14 où on perd systématiquement et où on fait un recul social.
01:01:16 - En attendant un redémarrage,
01:01:18 l'agence métropolitaine des déchets ménagers
01:01:20 prévoit d'autres sites de traitement ou de stockage.
01:01:23 - Voilà pour le point sur les poubelles,
01:01:25 notamment dans la capitale.
01:01:27 Eric Revel, je vous ai autoproclamé spécialiste de la question.
01:01:29 - On en remet avec poubelle.
01:01:31 - Il y a un vrai problème sanitaire quand même.
01:01:33 Qui va finir par se poser dans les quartiers
01:01:35 où...
01:01:37 Et à Nantes c'est pareil, et dans d'autres villes.
01:01:39 - Oui, il y a un vrai problème sanitaire.
01:01:41 Il y a une bonne chose, je trouve,
01:01:43 vous allez me trouver très caricatural,
01:01:45 dans ce qui se passe,
01:01:47 c'est qu'on prend conscience de ces salariés
01:01:49 de première ligne,
01:01:51 de leur maître quotidien,
01:01:53 et quand ils ne font plus leur boulot,
01:01:55 on est dans la situation dans laquelle on est.
01:01:57 C'est-à-dire 5600 tonnes d'ordures
01:01:59 ménagères notamment, dans Paris.
01:02:01 Maintenant, il y a deux...
01:02:03 Il y a deux sujets, il me semble-t-il.
01:02:05 Il y a le ramassage public, fait par des fonctionnaires
01:02:07 à l'améliorer de Paris,
01:02:09 et puis il y a le ramassage qui est assuré par des sociétés privées,
01:02:11 qui elles, majoritairement,
01:02:13 sauf une je crois à Paris, ne fait pas grève.
01:02:15 Et là, évidemment, ce sont des arrondissements
01:02:17 ou des villes qui continuent à avoir
01:02:19 des trottoirs propres.
01:02:21 - Sauf que les incinérateurs aussi sont en grève.
01:02:23 Après, il y a un problème sur le traitement des déchets.
01:02:25 - Oui, mais enfin, elles sont connectées.
01:02:27 C'est-à-dire qu'elles ne restent pas sur les trottoirs
01:02:29 et les fameux surmulots d'une
01:02:31 mère adjointe de la mairie de Paris
01:02:33 ne viennent pas sur les trottoirs
01:02:35 s'il n'y a pas d'ordures.
01:02:37 Mais c'est vrai que ça pose quand même plusieurs questions.
01:02:39 Le problème sanitaire, vous avez raison.
01:02:41 Quand ces ordures vont être ramassées,
01:02:43 on entendait tout à l'heure un spécialiste
01:02:45 qui expliquait que les rats,
01:02:47 quand ils sont rangés en surface, ils urinent sur des sacs,
01:02:49 ces gens qui vont ensuite ramasser
01:02:51 ces poubelles, vous voyez, je suis devenu un expert.
01:02:53 Ils risquent d'être aussi
01:02:55 contaminés eux-mêmes par des maladies.
01:02:57 Donc ça pose des problèmes sanitaires actuellement.
01:02:59 Mais ça en posera aussi
01:03:01 lorsque le travail va reprendre.
01:03:03 - Mais c'est intéressant aussi, Louis Dragnel,
01:03:05 peut-être sur cette question-là. - Je suis un peu moins spécialiste
01:03:07 des poubelles qu'Éric Revel. - Pourtant,
01:03:09 "Ragnel", ça rime aussi avec les poubelles.
01:03:11 - Non, non, il y a un vrai sujet, je trouve, politique
01:03:13 s'agissant de Paris. Parce que je trouve que c'est
01:03:15 difficile de la part de la mairie de Paris,
01:03:17 l'exécutif parisien, de dire "en fait,
01:03:19 tout ça, c'est de la faute de la réforme des retraites,
01:03:21 et pour que les rues de Paris soient à nouveau propres,
01:03:23 il faudrait simplement que le gouvernement retire son texte".
01:03:25 Alors que c'est quand même une des
01:03:27 compétences les plus importantes
01:03:29 d'un exécutif local, d'une mairie,
01:03:31 c'est la propreté, la salubrité d'une ville.
01:03:33 Et donc, il y a effectivement des solutions qui existent.
01:03:35 Il y a le fait de pouvoir recourir
01:03:37 à des sociétés privées. Je prends par exemple
01:03:39 le 15e arrondissement de Paris. Eh bien, à partir
01:03:41 de ce soir, il y a des canions qui circuleront à nouveau
01:03:43 dans les rues de l'arrondissement.
01:03:45 Il y a aussi un pouvoir de réquisition qui existe.
01:03:47 Ça va peut-être faire bondir Fabien Vidieu,
01:03:49 mais le pouvoir de réquisition peut être
01:03:51 utilisé pour des raffineries. Pourquoi
01:03:53 est-ce qu'il ne serait pas utilisé pour nettoyer les restaurants ?
01:03:55 La mairie de Paris qui peut dire
01:03:57 "c'est normal, il faut faire grève"
01:03:59 ne supportera pas la pression des Parisiens
01:04:01 et puis le problème de santé publique.
01:04:03 Donc, elle sera obligée à un moment, soit
01:04:05 de demander à une société privée de faire,
01:04:07 avec la difficulté que ça pose vis-à-vis des grévistes,
01:04:09 mais même lorsque les grévistes vont reprendre
01:04:11 leur travail, de payer des heures supplémentaires
01:04:13 parce qu'ils ne pourront pas, sans un
01:04:15 effort supplémentaire, ramasser toutes ces ordures.
01:04:17 Donc ça coûtera et elle sera obligée de le faire.
01:04:19 Donc effectivement, elle n'a pas d'autre choix
01:04:21 parce qu'on ne peut pas, c'est à côté d'école,
01:04:23 c'est à côté de l'équipement public où il y a les enfants,
01:04:25 les enfants qui sont dans la rue, on ne peut pas laisser
01:04:27 des rats proliférer à côté de poubelles
01:04:29 sans réagir. Parce que
01:04:31 même si les Parisiens peuvent dire
01:04:33 "c'est la faute au gouvernement", ils vont dire à la maire
01:04:35 "faites votre boulot et enlevez ces poubelles".
01:04:37 Fabien Vidieu, vous êtes solidaire de ces grévistes ?
01:04:39 Oui, complètement. Surtout qu'en 2020,
01:04:41 on avait
01:04:43 une picture de rappel sur ce qu'étaient
01:04:45 les salariés de la seconde ligne et leur utilité sociale
01:04:47 pour faire fonctionner l'économie.
01:04:49 Et on se rend compte du coup que quand ils sont en grève,
01:04:51 fatalement, ils ne travaillent pas.
01:04:53 Donc on a une petite
01:04:55 picture de rappel et
01:04:57 on parle beaucoup
01:04:59 de problèmes sanitaires, mais
01:05:01 vous savez, si on décale
01:05:03 la réforme des retraites
01:05:05 de deux ans, il y aura
01:05:07 des problèmes de santé pour énormément
01:05:09 de salariés. Et ça,
01:05:11 pourquoi ils sont
01:05:13 dans ce combat-là ? Pourquoi ils sont dans ce combat-là
01:05:15 où y compris ils perdent de l'argent tous les jours parce qu'ils sont
01:05:17 en grève reconductible ? Pas pour
01:05:19 embêter les Parisiens.
01:05:21 Ils font ça parce que justement,
01:05:23 leur santé à eux, ils veulent la
01:05:25 préserver. Ils veulent la préserver.
01:05:27 Et aujourd'hui, l'outil
01:05:29 qu'ils ont, c'est la grève.
01:05:31 Et c'est la grève reconductible.
01:05:33 Donc effectivement, il y a des
01:05:35 conséquences quand vous êtes éboueur,
01:05:37 quand vous êtes cheminot, il n'y a pas de train.
01:05:39 Quand vous bossez dans l'énergie, il y a des
01:05:41 difficultés au niveau de l'énergie.
01:05:43 C'est la joie du direct.
01:05:45 Quand vous avez
01:05:47 une utilité sociale assez importante,
01:05:49 quand vous faites grève, ça se voit. Et moi, je les soutiens
01:05:51 complètement et j'invite tous les
01:05:53 autres secteurs à faire la même chose qu'eux.
01:05:55 On va écouter Nicolas Mathieu de la CGT après
01:05:57 sur l'énergie parce que c'est
01:05:59 intéressant. Il y a vraiment des
01:06:01 grévistes qui sont très déterminés à aller encore
01:06:03 plus loin. On va l'écouter sur le
01:06:05 combat et le durcissement du mouvement.
01:06:07 Je veux dire très clairement que si le gouvernement
01:06:11 venait à passer par le 49-3,
01:06:13 à ce moment-là, il n'y aura
01:06:15 plus de règles pour personne.
01:06:17 Qu'on soit clair,
01:06:19 cela fait quelques jours maintenant qu'on entend
01:06:21 que le gouvernement magouille
01:06:23 pour se construire une majorité, quitte à l'acheter.
01:06:25 Quand les travailleurs
01:06:27 ne travaillent pas, il n'y a rien qui se fait.
01:06:29 Donc ce qu'on va aller chercher, c'est de la grève partout,
01:06:31 dans le plus de secteurs possible.
01:06:33 Et s'il faut qu'on accélère le rythme,
01:06:35 on accélérera le rythme pour empêcher
01:06:37 ce gouvernement de tenter de faire croire
01:06:39 que par quelques subterfuges ou que ce soit,
01:06:41 il peut imposer sa réforme. Sa réforme,
01:06:43 elle ne passera pas. Personne n'en veut
01:06:45 en dehors du temps réactionnaire. Et même,
01:06:47 on voit bien le patronat qui a une grande difficulté parce que
01:06:49 forcément, c'est un cadeau de plus
01:06:51 qu'il veut lui faire. Donc oui, il y aura
01:06:53 amplification des actions, il y aura diversification
01:06:55 des actions. Et ça, on laisse aussi
01:06:57 l'imagination des travailleurs
01:06:59 et des travailleuses s'exprimer.
01:07:01 - Voilà pour la mise en garde très claire, Loïc Lefloy, président
01:07:03 de la CGT Energy. - On est quand même dans un
01:07:05 système compliqué. C'est-à-dire qu'il y a
01:07:07 un patron de ces gens-là
01:07:09 et ce patron n'y peut rien parce que c'est pas contre
01:07:11 lui que la grève se fait.
01:07:13 C'est un système extrêmement
01:07:15 complexe. C'est-à-dire que
01:07:17 la grève se fait sur un problème général
01:07:19 et ceux qui est attaqué, c'est le gouvernement.
01:07:21 Et là, vous êtes un patron, vous êtes entre les deux.
01:07:23 Alors vous avez des patrons,
01:07:25 effectivement, vous venez de le souligner, dans les
01:07:27 poubelles qui sont des patrons privés
01:07:29 qui continuent à travailler parce que les gens
01:07:31 n'ont pas grève. Et donc il y a un certain nombre de quartiers
01:07:33 de Paris qui sont "safe",
01:07:35 si je puis dire. Et puis là,
01:07:37 sur l'énergie,
01:07:39 mes anciens collègues qui sont
01:07:41 là, qu'est-ce qu'ils peuvent...
01:07:43 On leur demande rien d'autre
01:07:45 que quelque chose de gouvernemental.
01:07:47 Donc ils sont les
01:07:49 otages complets du système puisqu'ils ne peuvent pas
01:07:51 répondre au sujet. Alors,
01:07:53 est-ce que... Et c'est là la question
01:07:55 que je posais un peu tout à l'heure de façon
01:07:57 anecdotique, c'est est-ce que
01:07:59 cette grève est vraiment faite
01:08:01 au sujet des retraites
01:08:03 et c'est le problème du gouvernement en général ?
01:08:05 Ou est-ce que la grève est faite d'une
01:08:07 manière générale sur d'autres sujets que la retraite
01:08:09 parce qu'il y a un monde contentement général ?
01:08:11 Moi j'ai tendance à considérer qu'il y a
01:08:13 plutôt un mécontentement général.
01:08:15 Parce que je ne vois pas
01:08:17 quelle est la raison pour laquelle,
01:08:19 sur ce problème spécifique,
01:08:21 dans le domaine de l'énergie des
01:08:23 entreprises que je connais,
01:08:25 les gens seraient
01:08:27 absolument épouvantés
01:08:29 par l'idée que de travailler plus
01:08:31 et de recevoir très peu d'argent.
01:08:33 Donc je veux dire, c'est quand même pas
01:08:35 l'endroit où les...
01:08:37 La situation, je parle
01:08:39 de l'énergie, c'est pas
01:08:41 l'endroit, c'est pas dans l'énergie
01:08:43 que les gens sont les plus maltraités
01:08:45 me semble-t-il. J'ai pas de raison
01:08:47 qu'on les traite plus mal aujourd'hui qu'hier.
01:08:49 - Juste, mais c'est là où ça fait mal.
01:08:51 Les syndicats savent bien que c'est là où on peut...
01:08:53 - Mais ça suit le gouvernemental, c'est ça que tu veux dire ?
01:08:55 - Oui, et ça met des patrons... Mais c'est pour ça que je revenais aussi sur ce que
01:08:57 tu disais tout à l'heure sur la ville de Paris,
01:08:59 où les élus, ou la ville de Nantes,
01:09:01 à un moment les élus ont une responsabilité pénale
01:09:03 vis-à-vis de la santé de leurs concitoyens.
01:09:05 Et donc ils sont obligés de réagir.
01:09:07 S'ils le font pas, ils peuvent être
01:09:09 mis en cause. Si on laisse les poubelles comme ça
01:09:11 sans réagir, il peut y avoir des plaintes
01:09:13 déposées contre eux. Donc c'est extrêmement compliqué
01:09:15 parce qu'effectivement, comme tu viens de le dire,
01:09:17 c'est qu'aujourd'hui, les patrons
01:09:19 sont dans une difficulté où ils ne peuvent pas négocier la fin de la grève.
01:09:21 Ils n'ont aucun moyen de pression
01:09:23 pour dire aux salariés... Enfin,
01:09:25 d'habitude on peut négocier une fin de grève en payant,
01:09:27 mais là on peut rien faire.
01:09:29 - Alors, fermez avec Dieu.
01:09:31 - Je ne suis pas un salarié de l'énergie, mais
01:09:33 je pense que quand vous
01:09:35 bossez en 3-8, ce qui est le cas de beaucoup
01:09:37 de salariés de l'énergie, quand vous bossez sur
01:09:39 des poteaux à haute tension, quand vous avez
01:09:41 une pénibilité au travail, sauf à croire
01:09:43 et à expliquer qu'il n'y a pas de pénibilité pour les salariés
01:09:45 de l'énergie, mais j'ai quand même du mal
01:09:47 à le croire, voilà, vous ne vivez
01:09:49 pas de façon super sympa
01:09:51 le fait de décaler de 2 ans.
01:09:53 Moi qui, effectivement, dans un certain nombre d'endroits
01:09:55 où les gens arrivent à se projeter jusqu'à...
01:09:57 Même au-delà de 64 ans, j'arrive à l'entendre.
01:09:59 Mais aujourd'hui, qui est le plus
01:10:01 mobilisé aussi ? Ben, c'est les éboueurs.
01:10:03 Je comprends que les éboueurs
01:10:05 n'aient pas envie de mettre les poubelles
01:10:07 dans le camion poubelle à 64 ans.
01:10:09 Comme un collègue de l'électricité
01:10:11 allait à 50 mètres
01:10:13 sur un... Et comme
01:10:15 des collègues qui bossent au matériel,
01:10:17 qui conduisent des trains, qui se lèvent à 3 ou 4
01:10:19 heures du matin, non, ils ne se projettent pas
01:10:21 en se disant "Super, vivement, que
01:10:23 je travaille jusqu'à 64 ans". Non, c'est pas vrai.
01:10:25 C'est pas vrai. Voilà.
01:10:27 Aujourd'hui, il y a une pénibilité
01:10:29 qui existe dans le monde du travail.
01:10:31 Et il y a même une pénibilité,
01:10:33 c'est un sujet à chaque fois que
01:10:35 j'aborde. Il y a
01:10:37 3 jours,
01:10:39 il y a un jeune de 18 ans
01:10:41 qui est mort électricuté.
01:10:43 Voilà. Il bossait sur une entreprise
01:10:45 sous-traitante de la SNCF,
01:10:47 il bossait sur un poste,
01:10:49 voilà, ça faisait 2 semaines qu'il bossait,
01:10:51 il avait 18 ans, il est mort électri...
01:10:53 électrocuté il y a 2 jours.
01:10:55 Voilà. Oui, il y a une pénibilité.
01:10:57 Oui, il y a une souffrance. Oui, dans certains métiers,
01:10:59 quand vous faites une bêtise, c'est pas le café
01:11:01 qui tombe. Ça peut être très grave.
01:11:03 Dans certains métiers, dans le ferroviaire,
01:11:05 vous bossez, il y a des masses d'acier en permanence.
01:11:07 Un train, c'est une masse d'acier énorme.
01:11:09 La moindre erreur, vous faites pas attention,
01:11:11 vous perdez une jambe.
01:11:13 Quand vous bossez sur... Là, il bossait
01:11:15 sur du 380 volts,
01:11:17 bah, a priori, il a touché quelque chose qu'il devait pas toucher,
01:11:19 il est mort directement.
01:11:21 18 ans. Ça faisait 2 semaines
01:11:23 qu'il bossait. Voilà. Bah, il y a plein de gens
01:11:25 qui bossent dans ces métiers-là, et bah,
01:11:27 qui se projettent pas comme ça, en se disant
01:11:29 "Ouais, super, je vais bosser jusqu'à 64 ans."
01:11:31 Il y a souvent un rapport, d'ailleurs,
01:11:33 entre ceux qui se mobilisent là
01:11:35 et la pénibilité au travail.
01:11:37 Allez, un dernier mot, Loïc Lefebvre.
01:11:39 - Ce que je veux dire, c'est que, dans ces métiers,
01:11:41 depuis très longtemps,
01:11:43 on a tenu compte
01:11:45 de la pénibilité, aussi bien dans les
01:11:47 transports que dans l'énergie.
01:11:49 On a tenu compte aussi bien de la capacité
01:11:51 à faire des retraites avant
01:11:53 la date limite, et dans des conditions
01:11:55 satisfaisantes,
01:11:57 de mon point de vue, pas forcément
01:11:59 du leurre, mais de mon point de vue, c'est-à-dire, moi, il y a énormément
01:12:01 de gens qui avaient, au moment de la
01:12:03 retarde à 62 ans, qui l'ont pris à 60 ans,
01:12:05 ou à 58 ans, en étant d'accord pour la prendre.
01:12:07 Donc, il faut faire attention à ce qu'on raconte.
01:12:09 Et ne pas confondre,
01:12:11 quand même, les éboueurs,
01:12:13 dont je reconnais qu'ils ont un travail
01:12:15 pénible, des gens,
01:12:17 en général, dans l'industrie,
01:12:19 il se trouve que
01:12:21 les gens qui font
01:12:23 grève et qui sont
01:12:25 susceptibles d'arrêter une partie
01:12:27 des...
01:12:29 capacités
01:12:31 à en faire le plein,
01:12:33 ces gens-là sont dans des raffineries.
01:12:35 Si jamais, dans les raffineries, ils étaient maltraités,
01:12:37 ça se saurait. Je ne suis pas d'accord
01:12:39 avec l'idée que dans les raffineries, les gens sont maltraités.
01:12:41 – Allez, il est 18h30, on va faire le rappel des titres
01:12:43 de l'actualité sur Europe 1 et sur CNews
01:12:45 avec Somaya Labidi.
01:12:47 [Musique]
01:12:51 – Les suites de l'affaire MSC,
01:12:53 deux anciens supérieurs d'Alexis Kohler
01:12:55 ont été mis en examen pour complicité
01:12:57 de prise illégale d'intérêt.
01:12:59 Dans ce dossier, l'actuel secrétaire général
01:13:01 de l'Élysée est lui aussi mis en examen
01:13:03 pour le même chef d'accusation depuis septembre dernier.
01:13:05 Il est soupçonné d'avoir participé
01:13:07 entre 2009 et 2016
01:13:09 à des décisions relatives à l'armateur
01:13:11 groupe appartenant
01:13:13 à des membres de sa famille.
01:13:15 Gosport, fixé sur son sort ce mercredi,
01:13:17 placé en redressement judiciaire,
01:13:19 la chaîne de magasins, fait l'objet
01:13:21 de plusieurs offres de reprise.
01:13:23 Le tribunal de commerce de Grenoble doit se prononcer
01:13:25 sur le maintien de la période d'observation
01:13:27 et fixer un calendrier
01:13:29 pour un éventuel plan de continuation
01:13:31 par les dirigeants actuels, ou une cession.
01:13:33 Et puis,
01:13:35 de violents combats entre
01:13:37 ukrainiens et russes continuent de faire rage
01:13:39 à Bakhmout, symbole de la résistance.
01:13:41 Kiev espère y épuiser les forces
01:13:43 de Moscou pour pouvoir lancer une contre-offensive.
01:13:45 Mais la présence
01:13:47 du groupe paramilitaire Wagner sur place
01:13:49 rend la bataille difficile.
01:13:51 Merci beaucoup Somaïa Labidi
01:13:53 pour ce rappel des titres de l'actualité.
01:13:55 On remercie Fabien Ville-Dieu, représentant Sud Rail.
01:13:57 Et on va parler dans un instant du nucléaire
01:13:59 puisque l'Assemblée étudie depuis cet après-midi
01:14:01 le projet de loi d'accélération du nucléaire.
01:14:03 On en parle avec vous, Loïc Lefloch-Prigent.
01:14:05 A tout de suite, Dampencheim.
01:14:07 18h35, on se retrouve en direct
01:14:11 Dampencheim sur CNews et sur Europa.
01:14:13 On va parler du nucléaire, de la relance du nucléaire
01:14:15 dans notre pays, puisque le texte arrive
01:14:17 à l'Assemblée nationale, mais avant ça, un petit détour par la centrale
01:14:19 du Blayais, où une centaine
01:14:21 de manifestants contre la réforme des
01:14:23 retraites bloquent
01:14:25 les entrées et les sorties du site
01:14:27 de production nucléaire. Sur place,
01:14:29 Jérôme Randeneau et Antoine Estève.
01:14:31 Il est 5h du matin,
01:14:33 ils sont déjà plus d'une centaine à filtrer
01:14:35 les accès de la centrale nucléaire du Blayais.
01:14:37 Un barrage qui laisse toutefois passer
01:14:39 les personnels chargés de l'entretien
01:14:41 du fonctionnement des réacteurs
01:14:43 et surtout de la sécurité.
01:14:45 John Gazziero est délégué CGT du site.
01:14:47 Tous les personnels qui doivent intervenir
01:14:49 et qui doivent travailler pour assurer la sûreté
01:14:51 de fonctionnement du réacteur rentrent
01:14:53 par une voie de délestage sans qu'ils soient
01:14:55 passés par le barrage filtrant.
01:14:57 Toutes les fonctions de sûreté sont évidemment assurées.
01:14:59 Pour Jean-Sébastien Perrotto
01:15:01 de Force Ouvrière, l'objectif des blocages
01:15:03 c'est de montrer l'union des syndicats
01:15:05 contre la réforme des retraites.
01:15:07 Ils accélèrent le calendrier de vote
01:15:09 des lois.
01:15:11 Donc nous, également, on accélère.
01:15:13 C'est un bras de fer qui
01:15:15 s'est enclenché. On est déterminés,
01:15:17 on va encore durcir.
01:15:19 La grève dans le secteur de l'énergie
01:15:21 a aujourd'hui des conséquences directes sur la production
01:15:23 d'électricité de 12 à 15 mégawatts
01:15:25 en moins dans le pays.
01:15:27 Serge Lepic est délégué FO
01:15:29 de la compagnie Enedis.
01:15:31 Comme si c'était 12 réacteurs à l'arrêt, en sachant qu'il n'y a pas
01:15:33 que les réacteurs. Il y a la partie centrale
01:15:35 à charbon, il y a la partie
01:15:37 hydraulique. Tout est en baisse de production
01:15:39 pour faire comprendre
01:15:41 qu'à un moment donné, on va hausser le ton
01:15:43 jusqu'à ce que ça fonctionne,
01:15:45 jusqu'à ce qu'on bloque le pays par rapport à ça.
01:15:47 Alors, ça ne fait pas tomber le réseau,
01:15:49 ce qui fait que la France est obligée d'importer
01:15:51 un maximum d'électricité.
01:15:53 L'intersyndicale a prévu de se réunir tous les jours
01:15:55 jusqu'à la fin de la semaine.
01:15:57 De nouveaux blocages et mouvements de grève sont prévus
01:15:59 dans d'autres centrales nucléaires dès demain.
01:16:01 Loïc Lefloque-Prigent, vous êtes l'ancien patron
01:16:05 de GEDEF. Là, on voit que les grévistes
01:16:07 ne mettent absolument pas en cause
01:16:09 et en péril la sécurité de la centrale.
01:16:11 Pas du tout. Ils sont en train de dire au gouvernement
01:16:13 "tu vas payer un peu plus d'argent
01:16:15 aux Allemands,
01:16:17 qui vont faire un peu plus marcher leur centrale à charbon
01:16:19 pour avoir du courant".
01:16:21 Et puis, heureusement, la météo se met plutôt
01:16:23 du côté du gouvernement et du côté des grévistes.
01:16:25 C'est ça qu'on peut dire.
01:16:27 - Parlons du nucléaire,
01:16:29 puisque, encore une fois, le texte arrive
01:16:31 cet après-midi à l'Assemblée.
01:16:33 Faciliter la construction de nouveaux réacteurs en France.
01:16:35 6 EPR a annoncé le président Macron
01:16:37 à l'horizon 2035.
01:16:39 C'est un peu tard pour se réveiller,
01:16:41 ou il n'est pas trop tard ?
01:16:43 - C'est un peu tard, surtout lorsqu'on dit
01:16:45 qu'on va mettre 15 ans à les faire,
01:16:47 alors que les mêmes réacteurs,
01:16:49 lorsqu'on les fait en Chine, on les fait en 5 ans.
01:16:51 Donc il faut maintenant essayer
01:16:53 de revenir à la raison.
01:16:55 - Pourquoi ça prend autant de temps ?
01:16:57 - Parce que la réglementation française
01:16:59 est complètement différente de la réglementation internationale.
01:17:01 C'est-à-dire qu'on a une sûreté
01:17:03 qui est
01:17:05 3 fois plus importante, semble-t-il,
01:17:07 que la chinoise,
01:17:09 l'anglaise,
01:17:11 l'américaine ou la russe, et l'indienne.
01:17:13 Donc on a...
01:17:15 une sûreté,
01:17:17 d'une part, sur
01:17:19 les règlements
01:17:21 correspondants à
01:17:23 "il faut faire 45 kilos
01:17:25 de papier avant de commencer
01:17:27 à bouger le doigt", vous voyez ?
01:17:29 Et deuxièmement, parce que les caractéristiques
01:17:31 du travailleur à l'intérieur de ces centrales,
01:17:33 qui pourraient être dans une zone
01:17:35 irradiée, sont
01:17:37 3-4 fois plus dures que dans
01:17:39 tous les autres pays. C'est-à-dire que nos gens
01:17:41 sont très fragiles, et je vais vous faire un exemple,
01:17:43 lorsque je parle de ça, on me dit
01:17:45 "toi qui es breton,
01:17:47 combien tu as sur le granit
01:17:49 de raie de menthe ?" Et j'ai à peu près
01:17:51 la même chose que ce que
01:17:53 l'agence du délégation nucléaire
01:17:55 considère comme épouvantable
01:17:57 si je m'envoie une centrale.
01:17:59 Et souvent, mes anciens collaborateurs
01:18:01 me disaient "finalement, il vaut mieux
01:18:03 que tu ailles vivre dans une centrale
01:18:05 qui sera moins irradiée que sur le granit de menthe."
01:18:07 C'est ça le sujet
01:18:09 qu'on traite. - En même temps, les français ne voudraient
01:18:11 pas qu'on construise trop vite des centrales
01:18:13 au péril de la sécurité. On va juste écouter
01:18:15 Agnès Pannier-Renacher, ministre de la Transition
01:18:17 énergétique, qui dit "l'accélération du
01:18:19 nucléaire, oui, mais pas au détriment de la
01:18:21 sécurité." - Ce
01:18:23 projet de loi ne touche pas une seule
01:18:25 virgule, contrairement à ce qu'on peut entendre
01:18:27 de nos procédures
01:18:29 de sûreté nucléaire.
01:18:31 À un moment où la charge de travail
01:18:33 va devenir croissante, il est
01:18:35 proposé d'élargir les missions de l'autorité
01:18:37 de sûreté nucléaire. Qui peut être contre
01:18:39 de réunir à la manière du Canada
01:18:41 ou encore les Etats-Unis les compétences
01:18:43 de l'IRSN et celles de l'ASN
01:18:45 sous le statut protecteur
01:18:47 d'autorité administrative
01:18:49 indépendante. Voilà la réalité
01:18:51 de ce projet. L'ASN sera
01:18:53 ainsi la deuxième autorité de sûreté au monde.
01:18:55 - Voilà, une autorité de sûreté nucléaire,
01:18:57 là, toujours bien. Ça sent le souffrance.
01:18:59 - Il faut revenir aux standards internationaux.
01:19:01 Pour une fois,
01:19:03 j'ai dit du bien de madame Agnès Pannier-Renacher.
01:19:05 - Que vous ne ménagez pas d'habitude.
01:19:07 - Voilà. Mais,
01:19:09 elle a raison. C'est-à-dire qu'il faut bien
01:19:11 avoir
01:19:13 des standards internationaux, les mêmes.
01:19:15 Nous ne sommes pas plus fragiles que les Américains,
01:19:17 les Russes ou les Chinois. Par conséquent,
01:19:19 prenons les mêmes standards. Il y a une
01:19:21 autorité, une autorité indépendante,
01:19:23 bien sûr, qui fixe les conditions
01:19:25 dans lesquelles doivent se dérouler
01:19:27 les opérations. - 6 réacteurs,
01:19:29 on est d'accord ? - 6 réacteurs d'abord,
01:19:31 et puis ensuite 12, sans me le dire. Mais 6 réacteurs d'abord.
01:19:33 Alors, 6 réacteurs sont déjà prévus
01:19:35 dans la tête des gens d'EDF
01:19:37 depuis longtemps. On sait où les mettre.
01:19:39 On sait quelles sont les caractéristiques
01:19:41 qu'ils vont avoir. Il y a du travail
01:19:43 qui a été fait. On ne commence pas maintenant.
01:19:45 Depuis, maintenant,
01:19:47 plusieurs mois, depuis surtout
01:19:49 le discours de Belfort du président Macron,
01:19:51 tout le monde sait qu'on va y aller.
01:19:53 Donc, il y a eu une préparation.
01:19:55 On sait où vont se faire les
01:19:57 différents éléments. Et en particulier,
01:19:59 Framatome a annoncé
01:20:01 qu'on allait faire
01:20:03 revenir un certain nombre
01:20:05 de cuves, là,
01:20:07 au Creusot. L'origine du Creusot
01:20:09 qui avait été un peu abandonnée
01:20:11 et non maintenue pendant des années.
01:20:13 Là, Framatome a fait un travail considérable
01:20:15 ces 3 ou 4 dernières années
01:20:17 et est en mesure de faire
01:20:19 l'ensemble du travail au Creusot,
01:20:21 ce qui est une bonne nouvelle. - Et on est d'accord que le nucléaire,
01:20:23 c'est l'indépendance énergétique de la France.
01:20:25 Et c'est le coût de l'énergie en France aussi,
01:20:27 le flot pogent. C'est pour ça que c'est important
01:20:29 pour les Français. - C'est extrêmement important.
01:20:31 C'est-à-dire qu'il faut que nous soyons
01:20:33 complètement souverains sur l'ensemble.
01:20:35 C'est la raison pour laquelle, également,
01:20:37 EDF a repris le contrôle
01:20:39 des turboalternateurs qui sont la dernière phase
01:20:41 de la transformation
01:20:43 en électricité. Et c'est la raison
01:20:45 pour laquelle le travail qui a été fait
01:20:47 depuis
01:20:49 l'arrivée de Framatome dans le giron d'EDF
01:20:51 a été considérable avec
01:20:53 l'ingénierie des deux sociétés qui travaillent ensemble.
01:20:55 Et je dois avouer que
01:20:57 on a récupéré
01:20:59 une grande partie... On a l'habitude de dire
01:21:01 "il y a du retard, il y a du retard". On a récupéré
01:21:03 une grande partie de notre retard sur
01:21:05 ce sujet. C'est-à-dire sur le sujet
01:21:07 des EPR qui vont être
01:21:09 réalisées dans les prochaines années. Par contre,
01:21:11 le sujet qu'il faut traiter maintenant,
01:21:13 c'est celui de l'avenir. C'est-à-dire,
01:21:15 après ces 6 EPR,
01:21:17 est-ce qu'on recommence
01:21:19 avec les mêmes outils ? Ou est-ce qu'on
01:21:21 part sur la quatrième génération,
01:21:23 les neutrons rapides, que, je vous rappelle,
01:21:25 on a arrêté en 97 une fois
01:21:27 avec M. Jospin et Mme Voynec,
01:21:29 on a arrêté une deuxième fois en 2019
01:21:31 avec M. Macron,
01:21:33 et qu'il faut reprendre parce que c'est l'avenir
01:21:35 du nucléaire. C'est bien d'utiliser
01:21:37 les déchets comme combustible
01:21:39 de façon à avoir 3 500
01:21:41 ou 1 500 ou 2 000 années
01:21:43 devant nous pour faire de l'énergie
01:21:45 à partir du nucléaire. - Et ne pas laisser des déchets dans les
01:21:47 sous-sols de notre planète. - Absolument. C'est l'avenir.
01:21:49 C'est ça l'avenir. - Et on en est loin encore ?
01:21:51 - C'est-à-dire que tout dépend
01:21:53 du travail qu'on va faire. Pour l'instant,
01:21:55 si nous avions fait, comme Yves Bréchet
01:21:57 l'a très bien dit à son National,
01:21:59 si nous avions fait Astrid en
01:22:01 2019, on en serait un peu plus,
01:22:03 mais j'espère en tous les cas
01:22:05 qu'on arrivera à revenir et qu'on ne sera
01:22:07 pas obligé d'acheter le résultat
01:22:09 de nos travaux à travers la Chine,
01:22:11 la Russie ou les Etats-Unis, ce qui me ferait
01:22:13 très très mal. Parce que, pour moi,
01:22:15 l'énergie nucléaire, c'est quand même
01:22:17 un endroit où on était au niveau de l'excellence
01:22:19 et nous étions abondants, bon marché
01:22:21 et souverains, abondants, bon marché et souverains,
01:22:23 qui est le triptyque qui permet
01:22:25 de pouvoir avoir la prospérité.
01:22:27 - Et que nous ne sommes plus aujourd'hui abondants, souverains ?
01:22:29 - Nous ne sommes plus abondants, la preuve,
01:22:31 tout à l'heure on a bien remarqué,
01:22:33 on a été sauvé cet hiver par
01:22:35 le fait que l'hiver a été doux.
01:22:37 Peut-être l'hiver de l'année prochaine
01:22:39 sera encore doux, enfin en attendant,
01:22:41 il faudrait faire quelque chose. Bon marché, non,
01:22:43 parce qu'on s'est retrouvé dans
01:22:45 des conditions que vous connaissez, je ne vais pas
01:22:47 reprendre ici. Et puis souverains,
01:22:49 eh bien souverains, on ne l'a pas été
01:22:51 parce qu'on a été obligé d'avoir
01:22:53 le charbon allemand
01:22:55 qui est venu nous apporter
01:22:57 un peu d'électricité et des particules fines à Paris.
01:22:59 - L'Allemagne qui est fonctionnée si c'entrera le charbon.
01:23:01 - Il n'y avait pas que l'Era, il y a aussi les particules fines.
01:23:03 - François Péponi, un petit mot là-dessus ?
01:23:05 - On va de revenir sûrement, si on met tout ça
01:23:07 en oeuvre, abondant, et donc
01:23:09 souverain, puisqu'on produira notre énergie,
01:23:11 la question c'est à quel coût on va la rendre.
01:23:13 - C'est là le marché
01:23:15 des Etats-Unis européens, mais moi
01:23:17 ce qui me m'intéresse... - Parce que si on fait tout ça pour
01:23:19 avoir un prix élevé, il nous manquera.
01:23:21 - Non, moi je dis que le coût est important
01:23:23 et qu'il faut revenir à un prix
01:23:25 qui dépend du coût. C'est ça ma
01:23:27 thèse, et c'est ça ma thèse non seulement là,
01:23:29 mais sur l'ensemble de problèmes
01:23:31 d'inflation qui est posé aujourd'hui à la France.
01:23:33 C'est-à-dire qu'aujourd'hui lorsque je vois
01:23:35 tout ce qui est dit sur l'alimentation, je dis moi
01:23:37 je vois le prix de l'énergie
01:23:39 qui a augmenté partout,
01:23:41 et par conséquent qui tient à peu près
01:23:43 60% de l'inflation aujourd'hui.
01:23:45 Et on dit que l'inflation c'est les distributeurs,
01:23:47 c'est les... Non, c'est pas ça.
01:23:49 C'est le prix de l'énergie a augmenté, et donc si jamais
01:23:51 nous avons un prix qui revient
01:23:53 sur les coûts, nous pouvons effectivement
01:23:55 juguler l'inflation. - C'est ce qu'il faut faire.
01:23:57 - Avant d'être abondant
01:23:59 et souverain, il y a un petit sujet
01:24:01 quand même, les 6 EPR dont on parle,
01:24:03 on va les faire
01:24:05 sur le modèle de Flamanville. - Non.
01:24:07 - Pas du tout. Parce que le modèle de Flamanville
01:24:09 il inquiète quand même beaucoup. - Non, non,
01:24:11 vous avez tort d'être inquiet sur le modèle de Flamanville.
01:24:13 Flamanville, ça permet de faire quand même
01:24:15 Taishan en Chine,
01:24:17 qui marche. Et ça permet de faire
01:24:19 10 milliards d'euros. - Non mais ça n'a rien à voir.
01:24:21 - Alors expliquez-nous.
01:24:23 - Alors je peux vous expliquer si vous voulez.
01:24:25 - Allez-y Eric, laissez-le parler. - Je peux vous expliquer.
01:24:27 C'est-à-dire que lorsque vous commencez
01:24:29 à faire une centrale, vous faites du béton.
01:24:31 Vous voyez, il y a du béton dans tout ça.
01:24:33 Et quand vous avez commencé le béton, et qu'on vous dit
01:24:35 "Non, maintenant les règles ont changé",
01:24:37 c'est cher de dire "Est-ce que
01:24:39 je vais supprimer tout le béton,
01:24:41 ou est-ce que je vais essayer avec le béton de gel de faire ?"
01:24:43 - Les EPR ne sont pas du tout sur le modèle.
01:24:45 - Les EPR seront des EPR
01:24:47 qui tiendront compte
01:24:49 des enseignements de Flamanville,
01:24:51 des enseignements de Taishan,
01:24:53 des enseignements de King's Tape Point,
01:24:55 et de la Finlande.
01:24:57 Et ils sont en train, l'ensemble des plans
01:24:59 qu'on fait, on sait
01:25:01 à quel prix on va les faire,
01:25:03 et on sait à quel coût on va pouvoir
01:25:05 faire les règles. - Ça c'est le futur.
01:25:07 - Et ce coût de l'énergie sera légèrement
01:25:09 plus important qu'aujourd'hui,
01:25:11 à la fin de l'année, du changement de réglementation.
01:25:13 - Ça sera à combien à peu près ? - Quoi ?
01:25:15 - Le coût de l'énergie ? - Entre 70 et 100.
01:25:17 - Aujourd'hui on le produit à 50,
01:25:19 et on l'achète à combien ? A 280.
01:25:21 - Ben ça dépend. Non, 280 si jamais
01:25:23 vous êtes un boulanger qui a coché la case
01:25:25 de Mme Pannier-Renousset,
01:25:27 mais si vous êtes un pauvre
01:25:29 industriel comme moi, vous payez 600.
01:25:31 - Alors juste, j'aimerais vous faire écouter,
01:25:33 parce que là on parle du futur, mais c'est bien de
01:25:35 parler du passé. Pourquoi est-ce qu'on en est arrivé là ?
01:25:37 Pourquoi est-ce que la filière nucléaire a été
01:25:39 mise à mal ? Il y a une commission parlementaire,
01:25:41 d'enquête parlementaire, qui
01:25:43 auditionne depuis plusieurs jours
01:25:45 les responsables politiques qui nous ont amenés
01:25:47 à cette situation merveilleuse que nous connaissons.
01:25:49 Je vous propose d'écouter des petits moments
01:25:51 vraiment savoureux. D'abord Arnaud Montebourg,
01:25:53 qui était le ministre de l'économie
01:25:55 et du redressement productif, on s'en rappelle,
01:25:57 Manuel Valls, ancien Premier ministre, et puis aussi
01:25:59 Nicolas Hulot, ministre
01:26:01 de la transition écologique.
01:26:03 Écoutez-les bien,
01:26:05 l'un derrière l'autre, vous allez comprendre
01:26:07 pourquoi on en est arrivé là.
01:26:09 L'accord a été présenté par Martine Aubry
01:26:11 à l'époque comme un changement de société,
01:26:13 et par Cécyline Duflo comme une rupture historique.
01:26:15 Pour moi, c'est un accord de
01:26:17 coin de table. C'est-à-dire qu'on s'est mis d'accord
01:26:19 sur un marqueur politique,
01:26:21 avec une manière à marquer les esprits,
01:26:23 et on s'est retrouvés
01:26:25 avec un programme qui expliquait
01:26:27 qu'il fallait fermer 24 réacteurs.
01:26:29 Et après,
01:26:31 eh bien, vogue la galère.
01:26:33 Les 50%, c'est là où je
01:26:35 me suffranc, je crois,
01:26:37 n'était le résultat d'aucune étude
01:26:39 d'impact
01:26:41 ou analyse de besoin. L'optique,
01:26:43 c'est vrai, était politique.
01:26:45 Passer de 3/4 environ
01:26:47 à 1/2,
01:26:49 à la moitié, la part du
01:26:51 nucléaire dans la consommation électrique.
01:26:53 Jamais
01:26:55 n'a été, comment dire,
01:26:57 acté,
01:26:59 me semble-t-il, dans certaines sphères
01:27:01 du pouvoir,
01:27:03 la sortie du nucléaire
01:27:05 ou le fait qu'on ne ferait pas de nouveaux EPR.
01:27:07 Ça ne m'avait jamais été dit.
01:27:09 On m'a toujours dit
01:27:11 on n'en fera pas tant qu'on n'est pas arrivé aux 50%.
01:27:13 Je pense que
01:27:15 quelque part,
01:27:17 cette programmation était déjà dans les tuyaux.
01:27:19 C'est pour ça que ce rapport,
01:27:23 moi, il m'est pas
01:27:25 parvenu en l'état.
01:27:27 Si ?
01:27:29 - Si ? Ah, Nicolas Hulot,
01:27:31 qui a été correctifié en direct par son ancienne
01:27:33 directrice de cabinet.
01:27:35 On parle du mix énergétique.
01:27:37 L'idée de François Hollande, c'était de faire passer de 75%
01:27:39 de production de nucléaire à 50%
01:27:41 dans le mix énergétique français.
01:27:43 - Il y a eu l'audition aussi de Ségolène Royal,
01:27:45 qui explique tout simplement,
01:27:47 je viens de retrouver sa phrase,
01:27:49 elle dit que c'est simplement le résultat d'un accord politique
01:27:51 entre l'EPS et l'Energie.
01:27:53 - Voilà, exactement.
01:27:55 - Vogue la galère.
01:27:57 - L'important dans cette affaire, c'est ce qui est
01:27:59 dit sur l'impact.
01:28:01 Il n'y a jamais eu d'étude d'impact sur rien.
01:28:03 C'est-à-dire qu'on est parti dans la nature
01:28:05 et on a dit "voilà, on va faire". Et la seule chose
01:28:07 qui a eu lieu, c'est de dire "on va
01:28:09 avoir une complémentarité
01:28:11 entre les énergies
01:28:13 renouvelables et
01:28:15 les centrales nucléaires,
01:28:17 parce que c'est complémentaire". Et tout le monde
01:28:19 est parti sur la façon de dire que c'était complémentaire.
01:28:21 En quoi c'est complémentaire d'avoir une énergie
01:28:23 intermittente et une énergie de base ? Vous pouvez toujours
01:28:25 essayer de me le démontrer, vous n'y arriverez pas.
01:28:27 D'autant que c'est
01:28:29 les pics qu'il faut regarder.
01:28:31 Le pic, vous ne pouvez pas l'avoir
01:28:33 de consommation avec le nucléaire,
01:28:35 avec l'éolien
01:28:37 ou le solaire,
01:28:39 parce que vous ne savez pas quand il y aura
01:28:41 l'un ou l'autre. Et le pic, vous ne l'avez
01:28:43 pas non plus avec le nucléaire, parce que
01:28:45 si vous commencez à jouer au yo-yo avec
01:28:47 le combustible nucléaire,
01:28:49 vous foutez en l'air
01:28:51 non seulement le réseau, mais
01:28:53 également à terme la centrale.
01:28:55 - Quand vous les entendez, tous ces responsables politiques,
01:28:57 vous dites quoi ? - C'est faux. C'est-à-dire que c'est
01:28:59 des gens qui sont, pour moi, ignorants.
01:29:01 Ils sont ignorants, ils ont été mis là, ils sont ignorants.
01:29:03 Ils continuent à ignorer.
01:29:05 Ils continuent à ignorer plusieurs années après,
01:29:07 parce que j'ai entendu Jean-Marc...
01:29:09 - C'est une ignorance coupable quand même.
01:29:11 - J'ai entendu Jean-Marc Ayrault,
01:29:13 sur une station,
01:29:15 parler de ça, en disant
01:29:17 "Mais bien sûr, il faut continuer, il faut faire
01:29:19 des énergies renouvelables, il faut arrêter le nucléaire,
01:29:21 mais ce sera fait plus tard."
01:29:23 Il continue à penser que la décision
01:29:25 sur laquelle il a travaillé
01:29:27 était la bonne, il continue à le penser.
01:29:29 Donc, à partir du moment où on n'arrive pas
01:29:31 à abroger
01:29:33 cette espèce de dénigre de réalité
01:29:35 permanent, où on ne refuse
01:29:37 d'observer la réalité, c'est terrible.
01:29:39 On a bien vu que l'éolien solaire
01:29:41 c'était le gaz, et que
01:29:43 les pics de consommation
01:29:45 ne peuvent pas être pris par
01:29:47 la base nucléaire, on le sait.
01:29:49 Et elles ne peuvent pas être prises par l'éolien solaire,
01:29:51 donc il faut que...
01:29:53 Donc, on va de toute façon
01:29:55 faire soit du charbon, soit du
01:29:57 fioul, soit du gaz, en France, et on va
01:29:59 en faire. Et c'est pour ça que M. Scholl
01:30:01 dit "Quelle que soit la situation, moi
01:30:03 je double le nombre de centrales à gaz
01:30:05 sur mon sol."
01:30:07 - Alors, Éric Rebelle ? - Un chat, c'est un fiasco
01:30:09 idéologique pour la gauche.
01:30:11 Mais si, François Pomponi !
01:30:13 Quand on écoute, mais attendez,
01:30:15 quand on écoute les uns et les autres,
01:30:17 je vais dire mon bout...
01:30:19 - Il y a une idéologie derrière. - Ah bon ?
01:30:21 - Non, non, non ! - Mais si, c'est l'anti-nucléaire !
01:30:23 Mais si, c'est l'anti-nucléaire !
01:30:25 Tous les gens qu'on a entendu parler,
01:30:27 à part Hulot, ils étaient au Parti
01:30:29 socialiste. C'est un fiasco politique !
01:30:31 - C'est plus grave que ça ! - Je comprends,
01:30:33 François Pomponi, vous ne pouvez pas le reconnaître,
01:30:35 mais c'est un fiasco politique,
01:30:37 dont on paye les conséquences !
01:30:39 - Quand je dis, c'est dans l'intérieur d'une vraie idéologie !
01:30:41 - Bah si ! - Il n'y a même pas d'illogie !
01:30:43 - Mais si !
01:30:45 - Comment on peut faire le PS
01:30:47 - François Hollande, les Vérendi,
01:30:49 j'essaie de faire comprendre...
01:30:51 - Si vous voulez nos voix...
01:30:53 - M. Pomponi, j'essaie de faire comprendre,
01:30:55 je ne suis pas en train de dire autre chose,
01:30:57 je suis en train de dire simplement que
01:30:59 les gens qui étaient là ne savaient pas
01:31:01 de quoi ils parlaient. Et que lorsqu'on
01:31:03 ne sait pas de quoi on parle, c'est
01:31:05 forcément de l'idéologie derrière !
01:31:07 C'est parce qu'il y a une idéologie derrière...
01:31:09 - Bien sûr ! - C'est une petite question
01:31:11 de politiciens !
01:31:13 - Les verbes disaient, on vous soutiendra,
01:31:15 si on met qu'on supprime...
01:31:17 - Oui, on met qu'on supprime le nucléaire !
01:31:19 - Terminé M. Leflocq,
01:31:21 j'ai bien compris !
01:31:23 - Ils étaient en train de se dire,
01:31:25 ça m'arrange,
01:31:27 pour politiquement avoir la voix des écolos,
01:31:29 de faire ça,
01:31:31 et je vais avoir la voix des écolos.
01:31:33 - Donc on a mis à mal notre souveraineté énergétique française
01:31:35 pour un accord politique.
01:31:37 - On a mis à mal l'ensemble du mix énergétique
01:31:39 simplement pour avoir des voix écolos.
01:31:41 Et bien ça, c'est de l'idéologie !
01:31:43 - On prenait un ministre écolo,
01:31:45 qui lui montait à la tribune et faisait applaudir
01:31:47 quand il supprimait le nucléaire.
01:31:49 Et tout le monde était content.
01:31:51 - C'est un problème politique !
01:31:53 - C'est un problème politique !
01:31:55 - C'est un problème politique !
01:31:57 - Quand Lionel Jospin arrête
01:31:59 le superphénix, c'est un choix idéologique !
01:32:01 - Bah oui !
01:32:03 - Tout ça est réparable maintenant, M. Leflocq ?
01:32:05 - C'est réparable, avec de l'argent,
01:32:07 avec de la volonté, et surtout,
01:32:09 grâce, j'espère, au fait
01:32:11 qu'on va revenir à des standards internationaux
01:32:13 en matière de sûreté.
01:32:15 Un standard international, il n'est pas question de revenir
01:32:17 sur l'exigence de sûreté, comme le dit
01:32:19 la ministre, mais il faut revenir
01:32:21 au standard international.
01:32:23 - Louis Dragnel, on a le sentiment que le président
01:32:25 Macron a envie de passer,
01:32:27 de tourner la page de cette réforme des retraites.
01:32:29 Il y a le projet de loi sur le nucléaire,
01:32:31 il y aura le projet de loi sur l'immigration.
01:32:33 Ça y est, il cherche le sujet d'après ?
01:32:35 - Oui, lui, dans sa tête, il est très sûr de lui,
01:32:37 il se dit "ça y est, techniquement, ça va passer,
01:32:39 149.3 ou pas", alors lui, il est persuadé que ça passera
01:32:41 149.3, en tout cas, pour la réforme des retraites.
01:32:43 Mais, en fait, la difficulté, c'est un peu ce que vous évoquiez
01:32:45 tout à l'heure, c'est la question du sens de tout ça.
01:32:47 C'est-à-dire que, déjà, depuis le début
01:32:49 de son deuxième quinquennat, on a beaucoup
01:32:51 de mal à comprendre où lui veut nous emmener,
01:32:53 veut aller. Il y a beaucoup de yo-yo, d'hésitation,
01:32:55 des choses qui sont mises à l'agenda, puisque
01:32:57 ils sont retirées, et on a l'impression que c'est un enchaînement
01:32:59 de petits wagonnets,
01:33:01 qui n'ont aucune logique d'ensemble
01:33:03 entre elles, et puis,
01:33:05 à chaque fois, c'est que pour des logiques politiques.
01:33:07 C'est-à-dire que, quand vous avez
01:33:09 les gens de l'Elysée, de Matignon au téléphone,
01:33:11 ils vous expliquent, voilà,
01:33:13 la première étape, la réforme des retraites,
01:33:15 l'objectif, c'était de fissurer un peu la droite, et de montrer
01:33:17 qu'on pouvait travailler avec eux. La deuxième étape,
01:33:19 c'est d'entraîner encore plus la droite
01:33:21 derrière nous, pour les questions
01:33:23 d'immigration. Ensuite, il y aura un autre
01:33:25 texte sur le nucléaire, ce sera la loi de programmation
01:33:27 pluriannuelle, qui entierrinera,
01:33:29 là, pour le coup, définitivement, l'éventuelle
01:33:31 construction de six nouveaux réacteurs. Bref,
01:33:33 tout ça pour dire qu'on a l'impression
01:33:35 que l'objectif, c'est d'abord et avant tout de consolider
01:33:37 sa propre majorité, mais derrière,
01:33:39 le vrai cap, la stratégie,
01:33:41 la capacité à emmener le peuple,
01:33:43 le pays, vers une destination
01:33:45 précise, ça, pour le coup, on a du mal à le voir.
01:33:47 - Bien, mais moi, mon inquiétude, c'est
01:33:49 qu'effectivement, dans ces petits cailloux, là, il y en a
01:33:51 un qui s'appelle "Loi sur l'industrie
01:33:53 verte", alors je dis, il n'a rien compris, alors.
01:33:55 Il n'a pas compris où les amener
01:33:57 les écolos, il repart pour un
01:33:59 tour dans l'industrie verte. - L'hydrogène, c'est pas une piste d'avenir ?
01:34:01 - Quoi ? - L'hydrogène, c'est pas une piste d'avenir ?
01:34:03 - J'en sais rien.
01:34:05 L'avenir ne se définit pas par l'échelle des tailles,
01:34:07 il se définit par la technique. - D'accord.
01:34:09 - Et tant que les techniciens ne m'auront pas dit comment
01:34:11 ils arrivent à faire de l'hydrogène vert moins cher
01:34:13 que l'hydrogène pas vert, je considérerais qu'il n'y a pas
01:34:15 d'hydrogène vert. - Ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup, Loïc Lefleur-Prigent,
01:34:17 Éric Revelle, François Puponi, Louis Derognelle.
01:34:19 Dans un instant, Christine Kely et ses invités
01:34:21 sur CNews pour "Face à l'info" et Europe 1
01:34:23 soir avec Raphaël Devolvé. Bonne soirée à vous sur nos deux antennes et à demain.

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