Pour la journaliste Valeurs Actuelles, Charlotte d’Ornellas, l’attractivité ne relève pas directement du secours : «L’attractivité ne relève pas directement du secours».
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00:00 En effet, Dominique Régnier, il explique qu'avec la Fonds d'Apple,
00:03 ils ont fait une grosse étude du système danois d'immigration.
00:06 Et ensuite, en effet, ils se sont attardés sur qu'est-ce qui existe
00:10 dans la gestion de l'immigration ailleurs qui pourrait être repris en France.
00:13 Donc, on va dire avec un mode de gouvernance et de conception
00:16 de l'immigration et des droits humains à peu près équivalents.
00:20 Ce qui est intéressant, parce qu'évidemment,
00:22 il y a un caractère un peu binaire à la discussion sur l'immigration en France,
00:26 où vous êtes soit gentil, soit méchant.
00:28 Eh bien, eux rentrent dans la brèche et nous expliquent tout ça.
00:30 Or, Dominique Régnier explique que le problème,
00:33 c'est que toute la politique d'immigration a été compassionnelle
00:36 envers des migrants pris individuellement et n'a jamais été conçue
00:40 comme une politique à mener en fonction des intérêts d'un État pris dans son ensemble.
00:46 Et quand vous avez cette politique que vous ne menez
00:49 qu'avec un regard individuel sur les migrants et non pas sur les Français,
00:52 on pourrait très bien dire qu'on a un regard individuel
00:55 sur ce que provoque l'immigration sur les Français.
00:56 Non, ça jamais. Donc, c'est un regard individuel sur les personnes qui arrivent.
01:00 Quand vous vous rendez incapable d'expulser les personnes que vous jugez,
01:06 comment dire, inappropriées, on va dire, sur le territoire français,
01:09 les déboutées du droit d'asile, vous vous rendez incapable de les expulser.
01:13 Eh bien, forcément, quand en plus, vous entretenez un système
01:17 d'une attractivité complètement dingue, notamment sur le terrain économique et financier,
01:22 vous finissez d'une part par être débordé par l'immigration qui arrive et par sa gestion,
01:29 et d'autre part, vous vous rendez injuste vis-à-vis de votre propre population
01:33 dont vous avez premièrement la charge.
01:35 Et ce qu'on comprend, c'est que l'attractivité, c'est ce que nous explique Dominique Rénier,
01:39 elle ne relève pas directement du secours.
01:41 Vous savez, on nous dit tout le temps, mais on reste très attaché au droit d'asile,
01:44 ne comprenant pas ou faisant semblant de ne pas comprendre
01:46 que l'élection au droit d'asile a été considérablement étendue ces dernières années.
01:51 Il ne s'agit pas de la personne que vous sauvez, d'une autre qui est en train de la poursuivre,
01:55 il passe la frontière et vous le protégez du méchant qui le poursuit.
01:58 On n'en est plus là sur le droit d'asile, on n'en est plus là du tout.
02:01 Et donc, notre droit d'asile ne relève plus du secours d'une part,
02:05 mais très largement sur cette question de l'attractivité de la vie meilleure.
02:10 Donc, on a eu deux confusions successives.
02:13 C'est-à-dire que d'une part, on a basé notre politique d'immigration en se disant
02:17 "tous les hommes naissent libres et égaux en droit", ce qui est vrai,
02:20 c'est-à-dire que, étant donné que nous avons l'humanité en commun,
02:22 il y a des droits liés à notre humanité partout dans le monde.
02:25 Mais on a basculé de ce constat-là à "et donc la France est responsable
02:29 pour le monde entier du respect de ses droits".
02:32 Mais là, il y a une bascule, évidemment, puisque si on peut reconnaître
02:36 les mêmes droits à toutes les personnes, vous n'avez pas la charge,
02:38 en tant que Français, en tant que gouvernement français,
02:41 de le faire respecter pour le monde entier.
02:43 On pourrait prendre l'exemple des parents.
02:46 Tous les enfants ont les mêmes droits, mais vous êtes premièrement responsable
02:49 de vos enfants et certainement pas de ceux des autres,
02:50 au détriment des vôtres.
02:52 Donc ça, c'est le premier basculement.
02:54 Et le deuxième, en effet, c'est cette question de la vie meilleure.
02:57 On a basculé du secours vital à la question de la vie meilleure.
03:03 Mais si vous regardez bien le monde entier avec un regard assez froid,
03:07 la vie meilleure en France, elle est potentiellement
03:11 pour une partie conséquente du globe.
03:14 Donc ensuite, comment vous choisissez ? Sur quels critères ?
03:16 Eh bien, vous n'arrivez plus à le faire très concrètement.
03:19 Et alors, il existe des chiffres, en effet.
03:22 Vous le disiez dans le sommaire.
03:24 Un candidat à l'asile aujourd'hui, et c'est ce que nous rappelle
03:26 Dominique Régnier, peut recevoir, alors c'est 204 euros par mois.
03:30 C'est l'allocation, ce qu'on appelle l'allocation pour demandeur d'asile.
03:34 Soit vous êtes placé en centre d'hébergement et vous touchez
03:36 204 euros par mois en plus.
03:39 Soit, si vous n'êtes pas en centre d'hébergement,
03:41 vous touchez 426 euros.
03:43 Et Dominique Régnier nous dit, sur un an, un demandeur d'asile
03:46 peut donc toucher entre 2400 euros et 5100 euros.
03:50 Sauf qu'il nous dit, il faut relativiser ces chiffres
03:53 par rapport aux pays d'origine.
03:54 Il nous prend trois des cinq pays d'origine des demandeurs d'asile en France.
03:59 L'Afghanistan, le revenu annuel moyen, c'est 475 dollars.
04:03 Le Bangladesh, 1999 dollars.
04:06 Et la République démocratique du Congo, 417 dollars.
04:09 Vous comprenez que juste sur ce terrain-là,
04:13 imaginez la vie meilleure et ce que vous pouvez aussi renvoyer
04:17 pour faire vivre votre famille dans votre pays.
04:19 Vous posez la question dans le sommaire,
04:20 est-ce qu'il n'est pas possible de le comprendre ?
04:21 Mais évidemment que vous le comprenez.
04:23 C'est-à-dire que sur un plan de vie individuel,
04:26 où vous vous dites, voilà ce que je peux gagner chez moi,
04:28 voilà ce que je peux imaginer gagner.
04:29 Et ça, c'est sans les droits au travail et donc à la vie,
04:33 potentiellement, de s'installer en France.
04:35 Et sans travailler et sans cotiser.
04:37 Et sans travailler et sans cotiser,
04:38 vous pouvez déjà gagner plus que ce que vous gagnez dans votre pays.
04:40 Le calcul, évidemment, du côté de la personne qui émigre en France,
04:46 elle est évidemment très compréhensible.
04:48 Et Gérald Darmanin nous avait dit,
04:52 oui d'accord, mais bon, il y a évidemment cette allocation.
04:56 Mais d'un autre côté, si on ne leur donnait rien
04:58 quand ils arrivent en attendant leur demande d'asile,
05:00 ils basculeraient irrémédiablement dans la délinquance
05:03 pour pouvoir se nourrir.
05:04 Dans ces cas-là, il faut peut-être revoir le principe de l'accueil.
05:08 Si on est certain que si on ne donne pas de l'argent public,
05:11 donc de l'argent du contribuable contre l'avis du contribuable
05:14 à des personnes, ils basculent systématiquement dans la délinquance.
05:17 Déjà, il faut revoir la question de l'accueil.
05:19 Et deuxièmement, comment explique-t-il que cette allocation
05:23 soit la plus haute qui existe en Europe ?
05:25 Je ne prends pas des comparaisons avec des pays ailleurs
05:28 qui ont des exigences moindres sur ce terrain-là.
05:32 Non, en Europe, c'est l'allocation la plus forte.
05:34 Or, il me semble que sur le terrain de la délinquance,
05:36 on n'est pas les meilleurs dans la restriction de la délinquance
05:39 et la contrainte de la délinquance.
05:41 Donc, il y a en effet ce chiffre-là.
05:44 On comprend dans ce chiffre-là,
05:45 et là, on s'extrait de la question morale sur la question de l'immigration.
05:48 On comprend que l'attractivité est énorme en réalité.
05:52 [Musique]
05:55 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]