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Chaque semaine, nos critiques Samuel Douhaire et Marie Sauvion commentent et notent un film sorti le mercredi. Aujourd’hui, « Emily » de Frances O’Connor.

Où Emily Brontë a-t-elle trouvé l’inspiration pour écrire son chef d’œuvre «Les Hauts de Hurlevent » publié en 1847 ? La réalisatrice Frances O’Connor part de ce mystère et imagine la vie qu’Emily Brontë aurait pu avoir.

Alors que vaut ce biopic ? Nos critiques répondent.
Transcription
00:00 "Emily" de Francis O'Connor, c'est l'histoire d'Emily Bronte,
00:03 l'autrice inoubliable.
00:05 "Déo" de Hurlevent, c'est les dernières années de sa jeune vie,
00:10 puisqu'elle est morte de la tuberculose à 30 ans,
00:12 juste après la publication de son unique et génial roman.
00:15 "Emily" de Francis O'Connor, c'est l'histoire d'Emily Bronte,
00:19 juste après la publication de son unique et génial roman,
00:22 juste après la publication de son unique et génial roman,
00:25 juste après la publication de son unique et génial roman,
00:27 juste après la publication de son unique et génial roman,
00:29 juste après la publication de son unique et génial roman,
00:30 juste après la publication de son unique et génial roman,
00:32 juste après la publication de son unique et génial roman,
00:33 juste après la publication de son unique et génial roman,
00:35 juste après la publication de son unique et génial roman,
00:36 La grande force d'Emily, de Francis O'Connor,
00:39 c'est de faire un biopic pas du tout traditionnel.
00:41 On est vraiment dans le portrait d'Emily Bronte,
00:44 mais elle raconte Emily Bronte comme une jeune fille d'aujourd'hui,
00:47 une jeune femme d'aujourd'hui, qui rend le film très moderne,
00:50 et ce qui rend ce portrait d'Emily Bronte très moderne.
00:54 C'est un film qui tente d'exister quelque part
00:58 entre l'univers de Jane Austen et celui de Jane Campion.
01:01 Et il n'est ni l'un ni l'autre.
01:03 Le culot d'Emily, c'est d'inventer, de romancer à outrance,
01:08 à mon sens, la vie d'Emily Bronte.
01:10 Ce qui est très beau chez Emily Bronte, c'est son mystère.
01:14 Comment cette jeune femme, cette vieille fille,
01:17 comme on disait à l'époque, a pu imaginer Léo de Hurlevent,
01:21 qui a un rapport très noir, très passionnel, d'un romantisme terrible, etc. ?
01:25 Eh bien, la réponse de Francis O'Connor est toute simple.
01:28 Elle avait un gars, elle avait un Jules,
01:30 elle avait un vicaire super sexoche dont elle était amoureuse
01:34 et avec qui elle couchait dès qu'elle avait l'opportunité.
01:37 Alors, c'est réduire un peu vite, il me semble,
01:39 le mystère de la création chez Emily Bronte.
01:42 Oui, effectivement, elle joue un petit peu avec la réalité historique.
01:45 Moi, ça me dérange assez peu.
01:46 On va dire que ça sert un petit peu le propos.
01:48 Moi, ça ne me dérange pas, cette torsion de la réalité historique,
01:52 dans la mesure où on respecte un petit peu la personnalité d'Emily Bronte,
01:56 ce que ça signifiait pour elle d'être une femme qui voulait écrire
01:59 dans un monde où on la destinait au mieux à devenir institutrice
02:03 et au pire à être simple femme au foyer.
02:06 J'ai souvent du mal à te comprendre.
02:09 (Bruit de torment)
02:10 (Musique)
02:12 -Your poetry.
02:13 (Musique)
02:15 -Do not bring shame on this house, Emily.
02:18 (Musique)
02:20 -Did you write these ?
02:21 -It's an ugly book.
02:23 -There's something ungodly in your writing.
02:26 I feel it when we're together.
02:28 -André Téchinet avait fait un film très prestigieux
02:31 avec Isabelle Adjani, Isabelle Huppert, Marie-France Pizier,
02:34 produit par Gaumont en 1979, qui s'appelait "Les Sœurs Brontées"
02:38 et le personnage qui l'intéressait, c'était le frère, pas de bol,
02:41 joué par Pascal Grégory.
02:42 Donc là, en tout cas, au moins, Frances Connors,
02:45 quand elle appelle son film "Emily", c'est "Emily" qui l'intéresse.
02:48 Il y a une très belle séquence dans le film
02:50 qui touche quasiment au fantastique,
02:51 en tout cas qui donne dans une sorte de bizarrerie
02:54 comme ça en lien avec l'au-delà,
02:56 où les jeunes gens, les sœurs, le frère
03:00 et puis le jeune vitière supersexoche
03:02 sont autour d'une table le soir et ils font un jeu avec un masque blanc.
03:06 Chacun se passe le masque blanc et, sous le masque,
03:10 dit des choses un peu marrantes,
03:12 comme ça, s'invente un personnage, etc.
03:14 Et tout à coup, celle qui va plomber l'ambiance, c'est "Emily"
03:18 qui, on ne sait pas si elle invente
03:20 ou si elle est véritablement en lien avec sa défainte mère,
03:22 mais se met à parler comme la mère morte.
03:25 Il y a des choses comme ça dans le portrait de cet artiste
03:28 asocial, étrange,
03:30 dont tout le monde note l'étrangeté au cours du film,
03:34 qui sont assez intéressantes.
03:36 Et comme l'a très bien dit Marie,
03:37 c'est vraiment la plus belle scène du film, cette scène du masque.
03:39 "Emily Bronte", comme elle le fait dans son livre,
03:41 casse vraiment les rites de la société de l'époque,
03:43 amène l'irrationnel dans un univers hyper corseté
03:47 où tout est guidé par la raison,
03:48 y compris le fameux vicaire trèssexoche, dont parle Marie,
03:52 qui, lui, ne pense que comme ça.
03:54 C'est vraiment un film très étonnant, très surprenant,
03:58 avec vraiment une très bonne actrice
04:01 qui vit le rôle avec beaucoup d'intensité.
04:03 Et comme l'a dit Marie, effectivement,
04:05 au moins, Francesco Connor ne s'est pas trompé de personnage
04:07 comme l'avait fait Téchiné, où c'était quand même limite de l'arnaque
04:09 d'appeler un film "Les Sœurs Bronté"
04:11 et de faire du frère le personnage principal.
04:13 Donc là, le frère est bien là,
04:15 heureusement encore, parce qu'il joue un rôle important
04:17 dans la vie d'Emily Bronte.
04:19 Mais on est vraiment sur cette écrivaine unique
04:22 et ce superbe personnage.
04:24 "Emily", avec Emma Mackey, c'est un petit bien.
04:27 "Emily", de Francesco Connor, avec Emma Mackey, c'est un très bien.
04:31 "Who are you ?"
04:33 ♪ ♪ ♪

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