Ce samedi, une manifestation s'est tenue à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, pour protester contre un projet de réserve d'eau. Plus de 3000 gendarmes et policiers ont été mobilisés, alors qu'"au moins un millier" d'activistes "prêts à en découdre avec les forces de l'ordre", participent au rassemblement, selon les autorités.
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00:00 qui est décédée, qui a été tuée ce matin très tôt en Guyane,
00:05 évidemment présente à sa famille toutes nos condoléances,
00:08 ainsi qu'à la Gendarmerie nationale.
00:10 Je vais évidemment revenir sur l'extrême violence
00:13 qui aujourd'hui touche les gendarmes dans le département des Deux-Sèvres,
00:17 puisque vous savez que la préfète des Deux-Sèvres
00:20 a interdit une manifestation depuis le 17 mars dernier.
00:24 Malgré cette interdiction de manifestation,
00:27 des milliers de personnes se sont rendues sur site,
00:30 dont plus d'un millier de personnes extrêmement radicalisées,
00:34 extrêmement violentes, parmi eux des Black Bloc,
00:37 des gens de l'extrême gauche, des gens de l'ultra gauche,
00:39 qui s'en prennent aux gendarmes physiquement.
00:42 Et aujourd'hui, devant les images d'une extrême violence
00:44 que subissent les gendarmes de la République,
00:47 je veux évidemment leur apporter mon soutien total, absolu,
00:51 leur dire que nous sommes à leur côté
00:54 et que ce déchaînement de violence est absolument inexcusable,
00:57 organisé manifestement, je l'ai dit, par des groupuscules d'extrême gauche.
01:01 Aujourd'hui, le bilan est extrêmement lourd.
01:04 Il y a 24 gendarmes blessés, 23 en urgence relative,
01:08 un en urgence absolue.
01:10 Et de ce que nous en savons, il y a 7 manifestants blessés,
01:13 6 en urgence relative, un en urgence absolue.
01:17 Ce dernier d'ailleurs, comme le gendarme en urgence absolue,
01:20 est téléporté en ce moment même par les hélicoptères du SMUR
01:23 et de la gendarmerie vers les hôpitaux.
01:26 Je crois savoir que leur prolestique vital n'est pas engagé,
01:29 mais je veux évidemment y mettre toute réserve.
01:31 Les médecins vont le dire dans quelques instants dans les hôpitaux.
01:34 Je veux d'ailleurs dire que les gendarmes qui ont procédé
01:37 aux évacuations des manifestants blessés,
01:39 ont pour une partie d'entre eux été parfois pris à partie
01:43 par les éléments les plus radicaux,
01:45 empêchant ainsi les opérations de secours
01:47 et complexifiant l'arrivée des médecins sur le site.
01:51 Je veux évidemment déplorer ces actes absolument inqualifiables
01:55 qui ont retardé les secours de façon insupportable.
01:59 Je veux également souligner qu'il y a eu 15 interpellations depuis hier,
02:03 dont 12 qui sont, je crois, au moment où je parle, en garde à vue.
02:07 Les affrontements ont commencé dès hier matin,
02:10 puis de façon plus impressionnante hier après-midi,
02:13 où la chemin de fer a été coupée parce qu'elle a été envahie,
02:17 et puis des centaines de personnes ont commencé à harceler les gendarmes.
02:20 Et puis ce matin, vers 10-11h,
02:23 nous avons vu l'arrivée de trois cortèges d'éléments radicaux
02:28 composés de plusieurs centaines,
02:30 peut-être même de plus d'un millier de personnes,
02:32 habillées, comme vous l'avez vu, avec des masques,
02:35 avec des combinaisons, avec des armes,
02:36 avec des machettes, avec des haches, avec des cocktails Molotov.
02:40 Ils s'en sont évidemment pris de façon extrêmement agressive
02:43 aux gendarmes, positionnés,
02:46 mettant le feu à plusieurs véhicules de la gendarmerie nationale
02:49 et entraînant d'ailleurs une grande partie des blessés que j'évoquais.
02:52 Vers 13h, cette intensité a été encore plus forte,
02:57 puisque c'est durant deux heures que les gendarmes ont essuyé
03:00 des feux extrêmement nourris de la part des manifestants.
03:03 Vers 14h20, le calme relatif est revenu à Sainte-Solide,
03:09 ou en tout cas à ses alentours.
03:10 Je voudrais souligner qu'entre-temps,
03:11 les gendarmes ont lancé plus de 4000 grenades
03:14 des encerclements et affronté évidemment une extrême violence
03:19 que chacun a pu constater.
03:20 Et puis vers 16h, un deuxième affrontement a eu lieu,
03:23 extrêmement violent lui aussi,
03:24 qui vient de se terminer voilà quelques minutes
03:27 et faisant naître le bilan que j'ai évoqué avec vous.
03:30 Je veux ici redire mon soutien total,
03:33 non seulement à la préfète des Deux-Sèvres,
03:35 mais également à l'ensemble des gendarmes, des policiers,
03:38 des agents de préfecture, des sapeurs-pompiers,
03:40 des médecins qui sont sur le site,
03:42 qui subissent encore une fois des violences que rien n'excuse.
03:45 Et je veux solennellement appeler l'ensemble des responsables politiques,
03:49 l'ensemble des élus de la nation,
03:51 quelle que soit leur opinion politique,
03:54 qu'il soit pour la réforme des retraites,
03:56 contre les bassines, après tout cela,
03:58 et dans un débat démocratique bien évidemment,
04:01 à condamner ces violences extrêmement fortes
04:04 contre les gendarmes de la République.
04:06 Je crois que personne ne peut accepter les huit mai,
04:08 personne ne peut accepter les silences,
04:10 et personne ne peut accepter de se taire
04:12 quand on est un élu de la République,
04:14 quand on est un responsable devant cette violence
04:16 qui se déchaîne, totalement désinhibée
04:18 et absolument insupportable.
04:20 - J'ai une première question sur le bilan
04:22 que vous dressez à Saint-Sauline.
04:24 Quel est le type de blessure,
04:27 tant du côté des manifestants que des forces de l'ordre,
04:30 quelle ont été la gravité des affrontements de cet après-midi ?
04:34 - Alors je crois qu'il y a plusieurs traumatismes crâniens,
04:38 dont certains font naître les urgences absolues que j'ai évoquées.
04:41 Il y a plusieurs tirs de mortier,
04:43 c'est-à-dire des feux d'artifice confectionnés
04:45 ou des cocktails mottofs qui ont brûlé,
04:47 à plusieurs degrés parfois, les gendarmes,
04:49 protégés par leurs combinaisons, mais qui les ont brûlés,
04:51 notamment pour le gendarme qui est extrêmement blessé,
04:54 la question de savoir s'il pourra remarcher.
04:56 Il y a évidemment aussi beaucoup de jets,
04:59 de pavés, d'instruments contendants.
05:02 On a vu des haches, on a vu des hachoirs,
05:06 on a vu des couteaux et donc des blessures aussi qui lançaient,
05:09 ces objets étant lancés, puisqu'ils n'ont jamais réussi,
05:11 ces éléments radicaux, à être en contact
05:15 derrière la ligne de protection mise en place
05:16 par la gendarmerie nationale.
05:18 Je veux rappeler que cette manifestation,
05:19 depuis plusieurs jours, est interdite,
05:21 qu'elle a été répétée comme telle,
05:22 que la préfète de Decembre a fait deux conférences de presse,
05:24 ainsi que M. le procureur de la République.
05:26 Tout le monde savait pourquoi il venait,
05:29 c'était un manifestement pour se confronter
05:32 de manière extrêmement violente aux gendarmes,
05:34 et donc ces blessures sont importantes.
05:36 Le bilan n'est peut-être pas définitif,
05:38 parce qu'au moment où je parle,
05:39 évidemment, les gendarmes pensent leur plaie,
05:42 regardent leurs blessés,
05:43 et les médecins très courageux de la gendarmerie nationale,
05:45 ainsi que du SMUR, sont sur place,
05:47 donc il est peut-être appelé à s'aggraver.
05:50 Je veux dire aussi, et je veux tirer mon chapeau
05:53 à ces gendarmes, à ces médecins de la gendarmerie,
05:54 à ces médecins du SMUR,
05:56 qui ont été parmi la foule des personnes radicalisées
06:00 pour soigner les personnes qui étaient blessées,
06:02 parmi ces personnes qui étaient des manifestants
06:04 extrêmement violents.
06:06 Et je veux dire que ça aussi, c'est l'honneur
06:08 de l'État, de la gendarmerie nationale, des médecins,
06:10 que malgré l'hostilité de ces foules,
06:12 de pouvoir essayer de sauver des vies.
06:14 Est-ce que l'ordre est définitivement revenu ?
06:16 Comment s'annonce la soirée ?
06:17 Est-ce que le dispositif va rester en place à Saint-Sauline ?
06:20 Ce dispositif est extrêmement important.
06:23 3 200 policiers et gendarmes,
06:26 des engins blindés, de nombreux hélicoptères.
06:29 Évidemment, il restera sur place, autant qu'il le faudra.
06:32 Il n'y aura pas de ZAD qui va s'installer à Saint-Sauline.
06:35 Je veux d'ailleurs dire que tout cela a été fait
06:37 parce qu'il faut bien comprendre que la justice
06:40 a autorisé et validé ces projets d'infrastructure
06:43 qui sont importants pour nos agriculteurs,
06:45 qu'il faut que nous soutenions.
06:46 Et je crois que l'État est très fier
06:49 de pouvoir dire aux agriculteurs qu'on va protéger
06:50 leur outil de travail, que l'ordre n'est pas le désordre.
06:54 Ce ne sont pas les forces du désordre qui vont l'emporter.
06:56 Ce n'est pas l'extrême gauche qui va l'emporter
06:58 dans la République française.
07:00 Et donc, oui, nous laisserons le dispositif
07:02 de gendarmerie, de policiers, autant qu'il le faudra,
07:05 dans les Deux-Sèvres, bien évidemment.
07:07 Je veux aussi dire, bien sûr,
07:09 que nous ne regardons pas que les Deux-Sèvres.
07:10 Il ne se peut que dans la Vienne, il ne se peut qu'en Vendée,
07:13 là où, effectivement, il peut y avoir
07:15 devant l'impressionnant dispositif que nous avons imaginé
07:19 et qui permet, espérons-le, de ne pas aller vers le drame ultime,
07:24 puisque la force est du côté de l'État et qu'elle est proportionnée.
07:29 Je veux ici le dire, puisque je suis des opérations
07:31 heure par heure, je veux dire que nous protégeons aussi
07:34 tous les autres sites, les maisons des agriculteurs,
07:36 les canalisations, les fermes, qui peuvent être pris à partie
07:39 par des individus qui sont extrêmement dangereux
07:43 et manifestement qui veulent tuer les institutions,
07:46 qui veulent tuer des gendarmes,
07:47 mais qui veulent tuer les institutions de la République.
07:49 – Autre question concernant cet enregistrement
07:52 des policiers de la BRAV, on y entend des menaces
07:54 et des intimidations à l'encontre de manifestants.
07:58 Est-ce que vous espérez aujourd'hui des sanctions sévères
08:01 contre ces policiers ?
08:01 – Le préfet de police, puisque ce sont des services
08:03 qui sont sous son autorité, s'est exprimé.
08:05 Et il a dit qu'effectivement non seulement il condamnait
08:07 ses propos inacceptables et qu'une enquête était lancée
08:10 que dans les prochaines heures, espérons-le,
08:12 les conclusions soient données, évidemment il y aura des sanctions.
08:15 Je veux dire cependant, de façon la plus nette possible,
08:18 que je soutiens totalement les policiers et les gendarmes
08:22 qui depuis plusieurs jours subissent de la part de l'extrême gauche
08:24 des attaques éhontées.
08:25 Plus de 440, sans compter le bilan d'aujourd'hui,
08:28 plus de 440 gendarmes et policiers blessés.
08:30 Et moi j'ai vu surtout une extrême violence
08:33 contre les policiers et les gendarmes,
08:34 qui je rappelle, peut-être ne sont pas tous favorables
08:36 d'ailleurs à la réforme des retraites,
08:37 parfois manifestent contre la réforme des retraites
08:39 et c'est bien leur droit, en cadre des manifestations
08:41 qui sont bien passées jusqu'à présent grâce aux organisations syndicales,
08:44 risquent leur vie tous les jours, comme ce gendarme du GIG,
08:48 pour lequel évidemment j'ai une pensée toute particulière
08:51 aujourd'hui pour sa famille, meurt pour la République,
08:53 meurt pour protéger les autres et il mérite notre considération.
08:56 Les policiers ne sont pas de droite, ils ne sont pas de gauche,
08:59 ils ne sont pas pour le gouvernement,
09:00 ils ne sont pas contre le gouvernement,
09:01 ils font leur travail de fonctionnaires
09:03 et on devrait tous les respecter.
09:04 Moi quand je vois des dirigeants de l'extrême gauche,
09:06 ils crachent à la figure et sur l'honneur
09:08 des policiers et des gendarmes,
09:10 j'en ai évidemment un profond dégoût
09:11 et je le rappelle à leur républicanisme
09:13 et à un petit réveil républicain.
09:15 Ce qui ne veut pas dire évidemment
09:16 que lorsqu'il y a des policiers et des gendarmes,
09:18 comme toute profession,
09:19 qui ne respectent pas leur valeur et la déontologie,
09:20 ils doivent être sanctionnés bien évidemment.
09:22 Et justement concernant la manifestation de mardi,
09:24 on a vu un degré de violence très fort jeudi
09:28 lors de la dernière manifestation,
09:29 est-ce que vous prévoyez un dispositif en conséquence
09:32 plus important même que lors de la dernière manifestation ?
09:35 Le dispositif sera très important.
09:37 Avant de penser à la manifestation de mardi,
09:39 je veux jusqu'à demain réfléchir et être aux côtés
09:43 des gendarmes, des policiers dans les 2CF
09:44 qui subissent encore une fois des accès
09:46 tout à fait inacceptables à une violence
09:48 qui je crois n'a pas de précédent.
09:49 Une dernière question de mes confrères de France Télévisions
09:51 concernant le gendarme qui a été tué en Luyane.
09:54 Est-ce que vous en savez plus sur les circonstances
09:56 de cette fusillade ?
09:58 Est-ce qu'il s'agissait d'une opération Harpie ?
10:00 Combien de personnel était engagé lors de cette opération
10:03 et quel en était l'objectif ?
10:05 Et est-ce que, dernière question,
10:06 vous prévoyez un déplacement en Guyane prochainement ?
10:09 Alors comme tous les jours, comme toutes les nuits,
10:11 les gendarmes du GIGN, mais également les militaires,
10:14 bien évidemment, font des opérations
10:16 depuis de très nombreuses années
10:18 pour protéger la forêt amazonienne,
10:19 pour protéger notre environnement,
10:20 pour protéger la Guyane.
10:22 Et c'est effectivement dans le cadre de cette opération
10:24 que dans la forêt amazonienne,
10:26 3 gendarmes du GIGN,
10:28 accompagnés de leurs collègues,
10:29 de leurs camarades de l'armée,
10:31 ont subi des tirs venant de personnes
10:34 qu'on peut imaginer comme étant des orpailleurs,
10:35 mais évidemment je n'en ai pas pour l'instant la confirmation.
10:38 Vos pouvoirs ont pu malheureusement
10:42 tuer à bout portant, manifestement, ce gendarme.
10:45 Ils ont essuyé des feux nourris extrêmement importants.
10:48 Évidemment, l'opération est terminée
10:51 et les personnes qui ont tiré ont été en fuite
10:53 et nous les recherchons activement.
10:55 J'ai d'ailleurs demandé au directeur de la gendarmerie
10:57 qui est juste à côté de moi,
10:58 de pouvoir envoyer des militaires
11:01 de la Gendarmerie nationale
11:02 pour retrouver ces auteurs
11:03 pour qu'ils soient confondus devant la justice.
11:05 On met une heure et demie à deux heures
11:07 pour un hélicoptère aller jusque sur le point de rencontre
11:09 où le corps de ce gendarme a été évidemment
11:11 retrouvé avec ses camarades.
11:12 Ils sont aujourd'hui, au moment où je parle, en protection.
11:15 Et je veux évidemment, parce qu'il protégeait l'environnement,
11:19 des morts, pour protéger l'environnement,
11:21 pour protéger la forêt amazonienne.
11:24 Je veux lui adresser, comme à tous les gendarmes de France,
11:26 comme à tous les policiers de France,
11:27 mon sincère respect et ma grande reconnaissance.
11:30 J'ai eu l'occasion d'échanger avec ses camarades,
11:33 avec le chef d'antenne de GIGN de Guyane,
11:36 le président de la République lui-même a échangé et s'est exprimé.
11:39 Dès que Sainte-Soline sera terminée,
11:42 je réfléchirai effectivement à me rendre en Guyane.
11:44 Merci beaucoup.