• l’année dernière
Le chef de l’État a présenté ce jeudi dans les Hautes-Alpes un plan très attendu destiné à améliorer la gestion de l’eau, ressource menacée par le réchauffement climatique. À Savines-le-Lac, sur les rives du lac de Serre-Ponçon, il était attendu par une cinquantaine de manifestants contre la réforme des retraites.

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Transcription
00:00 Merci beaucoup, Monsieur le ministre,
00:02 et merci pour le travail fait par vous-même,
00:04 votre secrétaire d'Etat, l'ensemble des équipes.
00:06 Monsieur le maire, merci de nous accueillir
00:09 et de ces mots très forts,
00:11 vous nous avez réancrés, si je puis dire,
00:13 dans une histoire et une géographie
00:15 qui donnent tout son sens, au fond,
00:17 à ce dont nous allons... nous parlons depuis tout à l'heure.
00:21 Et mesdames, messieurs les parlementaires,
00:23 M. le président du Conseil régional,
00:25 M. le président du Conseil départemental,
00:29 mesdames et messieurs les présidents
00:30 de conseils départementaux,
00:31 parce que beaucoup d'élus, en effet,
00:33 de cette belle région sont là,
00:34 mais les Savoyards sont là aussi et plusieurs autres.
00:37 Mesdames et messieurs les présidents et présidentes
00:39 et mesdames et messieurs en vos grades et qualités,
00:42 je suis très heureux de vous retrouver,
00:44 d'avoir la chance d'être parmi vous.
00:46 Alors, parler d'eau, c'est parler, vous l'avez parfaitement dit,
00:50 dans une région qui en a toujours manqué,
00:54 de sujets qui ont fait une bonne partie
00:56 de la littérature du XXe siècle
00:57 pour ce qui est de la littérature française ou de la région.
01:00 Pagnol, comme Jeannot,
01:02 pour faire un clin d'oeil à un département voisin,
01:04 madame la présidente,
01:06 ne parle que de bataille de l'eau à l'époque
01:09 dans cette belle région.
01:10 Mais notre pays a inventé une vraie politique de l'eau,
01:15 de gestion, de partage et un modèle inédit.
01:17 Vous en êtes d'ailleurs tous et toutes les dépositaires.
01:20 Et c'est une force.
01:22 Et ce qu'on va collectivement faire,
01:24 c'est quand même déjà de s'appuyer sur cette force,
01:28 cette politique que notre pays a créée.
01:31 C'est une politique de l'eau innovante dès les années 60,
01:34 avec une gestion par bassin,
01:35 faisant travailler ensemble de la source à l'océan
01:38 tous les acteurs de l'eau, les élus, les agriculteurs,
01:40 les industriels, les énergéticiens,
01:42 qui a su bâtir des grands projets.
01:44 Et je le dis parce que parfois, quand on regarde notre actualité,
01:48 on oublie, vous l'avez parfaitement rappelé,
01:49 ce qu'on a su faire par le passé,
01:51 sans quoi nous aurions eu des vrais drames à tous égards.
01:55 Et le lac de Serre-Ponçon,
01:57 qui n'est pas qu'un barrage hydroélectrique,
01:58 mais bien un projet de gestion de l'eau,
02:01 décime les Alpes jusqu'au Valais de la Provence,
02:04 c'est la réalisation de cette grande politique.
02:07 Et cette politique française de gestion de l'eau,
02:10 elle a été particulièrement adaptée pour faire face
02:12 à tous nos grands défis environnementaux de l'eau
02:14 qui se posaient à l'époque,
02:16 en particulier celui de la qualité,
02:18 de la lutte contre les pollutions,
02:21 qui était le coeur de la bataille.
02:23 Et ensuite, avec des grandes lois de l'eau, en 92,
02:26 la directive cadre sur l'eau en Europe en 2000,
02:28 la loi de 2004 qui l'a transposée,
02:30 et avec à chaque fois l'élaboration, je dirais,
02:35 d'un modèle français. Et il est là.
02:37 Donc on ne part pas de rien.
02:39 Et avec une implication, je le disais,
02:41 des acteurs de terrain, bassins, la commune,
02:43 et des acteurs qui en ont les usages.
02:46 Le défi qui est le nôtre, c'est qu'au fond,
02:49 beaucoup de ce qui a été pensé, structuré,
02:51 c'était se battre contre la pollution et pour la qualité.
02:54 Mais au fond, on avait moins de pression sur la quantité.
02:58 Le constat a rigoureusement changé.
03:02 Le ministre a redonné les chiffres,
03:03 et c'est ce sur quoi vous vous appuyez.
03:06 On a une ressource en eau renouvelable
03:08 qui a fortement baissé.
03:09 Moins de 14 % en France métropolitaine d'ores et déjà
03:12 si on compare la période 90-2001
03:14 avec la période 2002-2018.
03:17 Des sécheresses qui sont de plus en plus fréquentes.
03:19 Ce dérèglement climatique qui conduit aux effets
03:22 que le ministre a parfaitement décrits.
03:24 Donc je ne vais pas m'apesantir sur la situation qui a changé.
03:28 Et quand on regarde tous les scénarios,
03:29 ceux qui sont donnés par le GIEC
03:31 et tous les experts qui le déclinent ensuite,
03:35 on voit que les modèles scientifiques nous disent
03:37 qu'on aura -10 à -40 % de débit de nos rivières,
03:41 -15 à -25 % de baisse des pluies en été,
03:44 -10 à -25 % de baisse du niveau des nappes,
03:48 et avec des sols qui seront plus secs
03:50 et donc une humidité inférieure,
03:51 et une capacité à absorber aussi ces précipitations
03:55 qui sera profondément différente.
03:58 Et avec ce changement climatique,
04:00 et même si parfois il pleuvra davantage en hiver,
04:05 nos nappes phréatiques,
04:06 qui sont vraiment les stocks stratégiques d'eau,
04:08 mettront plus longtemps à se remplir et se rempliront moins.
04:11 Et donc pour nous préparer à tous les scénarios,
04:13 on est en train d'intégrer les derniers travaux du GIEC
04:16 à nos modèles scientifiques.
04:18 Et tous ces résultats seront disponibles
04:20 dans le courant de l'année.
04:22 Mais je vais tout de suite être clair,
04:25 sans être définitif dans le détail,
04:27 aucun ne nous dit que la situation va s'améliorer.
04:31 Alors l'année dernière, là aussi, le ministre l'a dit,
04:33 on a eu une sécheresse exceptionnelle
04:35 par rapport à ce qu'on connaissait,
04:37 mais elle ne sera pas exceptionnelle
04:38 par rapport à ce qu'on va connaître.
04:41 Et donc elle nous indique simplement,
04:43 de manière peut-être plus rapide que ce qu'on pensait,
04:47 que les changements sont bien là,
04:49 avec ces 2 000 communes
04:50 qui ont eu des difficultés d'approvisionnement,
04:52 environ la moitié d'entre elles qui ont eu recours
04:54 à des solutions temporaires d'approvisionnement
04:56 en eau potable, bouteilles, camions-citernes,
04:59 93 départements, ça a été dit, qui étaient sous restriction d'eau,
05:03 et des conséquences très difficiles
05:04 pour nombre de nos agriculteurs
05:05 dans beaucoup de ces territoires.
05:08 Une pousse d'herbes déficitaires de 24 %,
05:11 pour redonner les chiffres,
05:12 qui a fait souffrir beaucoup d'exploitants et d'éleveurs
05:15 ensuite en conséquence,
05:16 une production de maïs qui est la plus faible depuis 90,
05:19 un rendement des cultures céréalières de printemps
05:22 qui baisse de 28,4 % en 2022.
05:25 Les chiffres sont là pour montrer la difficulté.
05:27 Et au début de cette année,
05:28 on a eu un autre record inquiétant avec 32 jours sans pluie,
05:32 et notre pays est dans un épisode inédit
05:35 de sécheresse hivernale.
05:36 La conséquence, c'est qu'aujourd'hui,
05:38 80 % de nos nappes ont un niveau bas ou très bas,
05:43 alors que nous étions, avant la sécheresse de 2022,
05:47 à un niveau de 50 %.
05:49 D'abord, on doit préparer l'été prochain.
05:56 Et c'est le 1er élément sur lequel
05:58 je voudrais donner quelques grandes lignes.
06:02 Dès le mois de septembre, on a tiré les leçons,
06:04 lancé les travaux, le ministre l'a rappelé,
06:06 s'appuyant sur ce qui avait été fait dès il y a 5 ans,
06:09 les 1res assises de l'eau, les 2e assises et le Varennes,
06:12 avec déjà des premières actions et réinvestissements
06:15 grâce à votre implication à toutes et tous.
06:17 Des 1ers arrêtés ont été pris par les préfets.
06:20 On a une quinzaine de départements,
06:22 dont les Hautes-Alpes, d'ailleurs,
06:24 qui sont d'ores et déjà placés en vigilance,
06:26 avec des outils de communication, d'informations
06:28 vers les particuliers et les professionnels
06:31 pour inciter tout le monde à faire des économies d'eau.
06:35 On a ensuite une dizaine de départements
06:36 qui sont d'ores et déjà en alerte ou alerte renforcée
06:40 dans certaines zones.
06:42 Je distingue bien ces 2 phases.
06:44 Et là, ces dizaines de départements
06:46 qui sont en alerte renforcée,
06:47 il y a des restrictions qui sont à l'oeuvre
06:49 pour les agriculteurs, les arrosages, etc.
06:52 Mais pour réussir à préparer cet été qui s'annonce difficile,
06:56 on doit tous aller beaucoup plus loin.
06:58 Et donc nous allons mettre en place d'ici à début mai
07:02 un instrument, comme un peu on l'a fait avec EcoWatt
07:04 pour l'énergie, un EcoWatt de l'eau,
07:06 qui va être mis en place par le ministère,
07:09 partagé avec l'ensemble des acteurs,
07:11 qui va permettre de responsabiliser chacun.
07:14 Parce que quand la sécheresse s'annonce
07:16 et que les difficultés sont là, chaque geste compte.
07:19 Vous l'avez très bien dit, c'est exactement la même chose,
07:21 le président de la conseillerie générale l'a rappelé,
07:23 que ce qu'on a fait sur l'énergie.
07:25 Et donc dans chaque territoire,
07:27 en fonction des ressources en eau disponibles,
07:29 les préfets ont fixé des règles de partage
07:31 et de bon usage de l'eau.
07:33 Et comme nous l'avons fait pendant l'hiver sur l'énergie,
07:35 on aura cet outil qui sera disponible
07:37 dès le début de l'été
07:38 pour que chaque Français, chaque agriculteur,
07:40 chaque maire, chaque chef d'entreprise
07:42 puissent connaître les gestes à adapter
07:43 de manière très transparente
07:45 et l'évolution de la situation
07:46 pour voir que chacun contribue à une partie de la solution.
07:51 Ensuite, 2e élément de court terme,
07:53 comme là aussi, nous l'avons fait pour l'énergie,
07:54 nous allons demander à chaque secteur
07:56 un plan de sobriété sur l'eau d'ici à l'été.
08:01 Les ministres réuniront dans les prochains jours
08:04 dans l'ensemble des secteurs concernés.
08:06 L'énergie, l'industrie, le tourisme,
08:08 les loisirs, l'agriculture.
08:10 Ca marche bien quand tout le monde sait
08:11 l'évolution de la situation,
08:12 quand tout le monde est responsabilisé
08:14 et quand on sait que les efforts sont partagés.
08:17 Donc c'est comme ça qu'on va faire.
08:19 Les collectivités, évidemment, seront mobilisées,
08:22 comme l'administration de l'Etat et les bâtiments de l'Etat.
08:24 Et je remercie la région de s'engager dans cette dynamique.
08:27 Ils vont être équipés d'équipements hydroéconomes
08:30 qui peuvent réduire à eux seuls de 30% les consommations
08:34 et de mécaniques de récupération des eaux de pluie
08:36 dès que c'est possible afin, là aussi,
08:38 notamment d'arroser les espaces verts
08:40 avec de l'eau de pluie plutôt que de l'eau potable,
08:42 parce qu'on a des situations
08:43 qui continuent à être incompréhensibles
08:46 pour le nombre de nos compatriotes,
08:48 à cause aussi des règles qu'on s'était fixées historiquement
08:50 et qu'il faut faire évoluer.
08:53 On aura, à côté de ça, évidemment, on le sait,
08:56 des difficultés, et je veux être très clair,
08:58 toutes les crises ne seront pas évitées dès cet été,
09:02 parce qu'on a des situations de très grandes difficultés
09:05 dans certaines communes.
09:07 A l'été 2022, on a le sujet de ces 2 000 communes
09:09 dont le ministre et moi-même venons de parler.
09:11 On en a 200 qui ont été approvisionnées en bouteilles d'eau,
09:14 340 avec des camions-citernes.
09:17 Nous avons d'ores et déjà engagé des travaux
09:18 pour sécuriser ces communes,
09:20 parce que pour bon nombre d'entre elles,
09:22 c'était des sous-investissements historiques
09:23 ou des grandes difficultés de connexion
09:26 en raison de la topographie et, en effet, de la propre géographie.
09:31 Et donc, après la sécheresse de l'été,
09:32 on a d'ores et déjà, en plus de ce qui a été fait
09:34 et des investissements habituels,
09:36 mobilisé 100 millions d'euros
09:38 qui ont permis de financer en urgence 500 projets.
09:41 Et donc, ça, c'est ce qui a été fait depuis l'été 2022
09:43 et qui sera parachevé avant l'été prochain.
09:46 Mais on sait très bien qu'en raison de la spécificité
09:49 de certains territoires, de l'isolement de certaines communes,
09:51 il n'est pas à exclure qu'on ait des situations à nouveau
09:54 de grand stress à l'été prochain, malgré ce plan,
09:59 je dirais, d'urgence et de réduction de nos consommations
10:04 et donc de sobriété.
10:07 Pour accompagner les territoires les plus vulnérables,
10:10 c'est le 3e point sur lequel je voulais insister
10:12 sur le court terme,
10:13 nous mobiliserons, en plus de tous ces investissements,
10:16 180 millions d'euros pour traiter en priorité
10:20 sur ces 2 000 communes fragiles,
10:22 celles qui sont en situation les plus critiques,
10:26 ainsi que ce qu'on a appelé les 170 points noirs
10:28 qui sont identifiés sur le territoire,
10:30 c'est-à-dire toutes les zones où les fuites sont très importantes.
10:33 C'est le cas de votre commune, M. le maire,
10:34 vous avez d'ailleurs engagé, avec ce cofinancement des travaux,
10:37 c'est-à-dire les communes qui perdent plus de 50% de l'eau,
10:41 c'est-à-dire en raison de la vétusté,
10:42 de la difficulté des lieux.
10:44 Et on le voit bien, c'est une situation là aussi aberrante
10:47 qu'on doit absolument corriger en urgence.
10:49 Et donc nous allons travailler avec l'ensemble des maires
10:51 qui ont la compétence de l'eau pour faire le maximum avant l'été
10:54 et accélérer ces travaux
10:56 avec ces 180 millions d'euros supplémentaires
10:58 qui vont là aussi nous permettre de répondre à l'urgence.
11:01 Mais au-delà de cette urgence,
11:03 le coeur du plan, et le ministre le détaillera
11:05 cet après-midi, demain,
11:07 qui est le fruit de votre travail collectif,
11:09 de toutes celles et ceux qui se sont justement engagés
11:13 dans les comités de bassin,
11:15 de Jean Lenay et de toutes celles et ceux
11:17 qui en sont les acteurs au quotidien,
11:19 ce plan eau, donc avec sa cinquantaine de mesures,
11:22 c'est avant tout un plan de sobriété et d'efficacité
11:26 pour l'eau dans la durée.
11:28 Et je veux pour ça fixer un cap à notre nation
11:32 avec un objectif pour 2030,
11:34 qui est de faire 10 % d'économies d'eau dans tous les secteurs.
11:38 C'est une modernisation sans précédent
11:39 de notre politique de l'eau.
11:41 C'est intégrer le rapport à la quantité
11:43 et à l'évolution liée aux règlements climatiques
11:46 pour intégrer totalement dans cette planification
11:50 qui est écologique l'enjeu du changement climatique.
11:54 Il y a 5 axes que je voudrais simplement ici illustrer.
11:58 Accélérer la sobriété
12:02 partout et dans la durée,
12:03 lutter contre les fuites et moderniser nos réseaux,
12:06 investir massivement dans la réutilisation des eaux usées
12:09 et la mobilisation de nouvelles ressources,
12:11 planifier les usages de l'eau
12:13 sur la disponibilité future de la ressource
12:15 et accompagner les transformations de notre modèle agricole,
12:17 vous l'avez dit, président,
12:19 et mettre en place partout
12:21 une tarification adaptée de l'eau.
12:24 Alors d'abord, faire des économies d'eau
12:26 dans tous les secteurs et dans la durée,
12:28 c'est l'objectif qu'on doit se fixer,
12:30 parce que le changement climatique
12:32 va nous priver de 30 à 40 % de l'eau disponible
12:35 dans notre pays à l'horizon 2050.
12:38 Et donc nous devons inscrire la sobriété dans la durée.
12:43 Alors ça concerne tous les secteurs,
12:45 et certains sont à mobiliser tout particulièrement.
12:47 Le 1er secteur,
12:48 c'est celui de la production d'électricité.
12:51 Il représente 51 % des prélèvements,
12:53 12 % de la consommation,
12:55 avec le nucléaire et l'hydroélectricité.
12:58 Et donc là-dessus, demandée sous la supervision
13:01 de la Première ministre,
13:02 et les ministres ont commencé le travail
13:04 avec les grands acteurs,
13:07 de changer là aussi les pratiques,
13:08 et donc on va investir.
13:10 Pour être sobre, c'est de l'innovation.
13:12 Sur le nucléaire, on doit adapter nos centrales nucléaires
13:14 au changement climatique
13:16 en engageant un vaste programme d'investissement
13:18 pour faire des économies d'eau
13:20 et permettre de fonctionner beaucoup plus en circuit fermé.
13:23 Grande difficulté.
13:24 Aujourd'hui, nos centrales, elles utilisent l'eau,
13:27 puis elles la rejettent,
13:28 et donc ça n'a pas tout de suite de manière immédiate
13:30 un effet sur le niveau,
13:32 ça a un effet sur la température,
13:33 et compte tenu des conditions qu'évoquaient
13:36 à l'instant le ministre,
13:37 ça joue sur le niveau, sur la durée,
13:39 et dans certains moments et à certaines périodes de l'année,
13:43 quand on a les pressions qu'on connaît,
13:44 c'est une vraie difficulté.
13:46 Et donc on va lancer ce plan d'investissement
13:48 pour passer nos centrales, justement, en circuit fermé.
13:50 Ensuite, on a l'hydroélectricité,
13:53 car nous devons adapter le rythme de nos barrages
13:55 aux enjeux du climat.
13:57 Et vous le savez ici parfaitement,
13:59 dans notre plus grand lac artificiel de France,
14:01 l'eau a des usages multiples,
14:03 vous l'avez rappelé, président, tout à l'heure,
14:05 vous l'avez d'ailleurs tous rappelé,
14:06 et donc notre volonté,
14:09 c'est par un dialogue de territoire coopératif,
14:12 et vous l'avez entamé depuis plusieurs semaines
14:14 par ces questionnaires,
14:15 de définir dans chaque territoire
14:17 les règles les plus adaptées aux différents usages
14:20 et au partage de ce bien commun qu'est l'eau.
14:24 2e grand secteur après l'énergie, c'est l'industrie.
14:27 Les ministres de la Transition écologique et de l'industrie
14:29 organiseront une réunion des 50 sites industriels
14:32 qui ont le plus grand potentiel de baisse de consommation d'eau
14:36 pour travailler avec eux sur un plan d'investissement
14:38 pour ces économies d'eau.
14:40 Nous voulons continuer de réindustrialiser le pays.
14:43 C'est une de nos victoires des dernières années.
14:45 On va continuer de créer de l'emploi industriel,
14:48 mais ces secteurs industriels
14:50 doivent être de plus en plus décarbonés
14:52 et sobres en utilisation de notre eau.
14:55 Et donc, pour cela, ce sont aussi des investissements,
14:58 mais de la production de batteries à la production d'hydrogène,
15:01 qui sont des activités qui ont besoin, on le sait,
15:03 de quantités importantes d'eau
15:06 pour produire, justement, des biens verts,
15:08 eh bien, nous allons intégrer dans les stratégies d'investissement
15:11 la sobriété en eau et la réduction
15:13 par rapport aux consommations actuelles.
15:16 Le 2e grand axe, c'est la lutte contre les fuites
15:18 et la modernisation de nos réseaux.
15:21 Dans de nombreux territoires, nous avons des réseaux d'eau
15:23 qui connaissent des fuites très importantes.
15:24 A l'échelle nationale, on a 1 litre sur 5
15:27 qui est perdu à cause des fuites.
15:29 1 litre sur 5.
15:32 Ce qui est inacceptable.
15:33 On a, dans certains territoires, 1 litre sur 2 qui est perdu.
15:37 C'est le but, je le disais,
15:39 de la mobilisation de 180 millions d'euros
15:42 qui sont d'ores et déjà actés,
15:45 qui seront chaque année confirmés
15:48 pour résorber nos fameux points noirs et permettre d'avancer.
15:51 Tout ça a été très bien identifié
15:52 au moment des 2e assises de l'eau.
15:55 Et au-delà de ce financement sur nos points noirs
15:57 qui est la priorité,
15:59 on va aussi mobiliser la Banque des territoires
16:01 et la Caisse des dépôts et consignations
16:02 pour lancer un grand plan, justement,
16:05 sur nos infrastructures,
16:07 parce que tout ça, c'est le fruit de quoi ?
16:09 De sous-investissements historiques.
16:10 Et au fond, pendant très longtemps,
16:12 pourquoi on se retrouve collectivement
16:13 dans cette situation ?
16:15 C'est que pendant très, très longtemps,
16:16 on s'est habitué à ne plus investir dans nos réseaux d'eau
16:18 et à ne plus vraiment payer le vrai prix de l'eau,
16:21 si on se dit les choses entre nous collectivement,
16:23 à l'échelle du territoire.
16:25 Il y en a qui se sont adaptés plus vite que d'autres,
16:26 mais c'est ça, la réalité.
16:27 Et donc, c'est ça qu'on doit progressivement faire changer
16:31 et moderniser nos réseaux.
16:33 Les moderniser, c'est aussi le faire de manière adaptée
16:36 avec des compteurs intelligents.
16:39 On ne sait bien économiser que ce qu'on consomme.
16:42 Et donc, je souhaite que nous travaillions
16:43 avec les collectivités pour généraliser en disant
16:45 avec des compteurs intelligents, en commençant, bien sûr,
16:48 par les plus gros usagers de l'eau.
16:49 La région s'est lancée dans ce travail,
16:51 et je le remercie, mais c'est ce qui va permettre, justement,
16:54 d'organiser la sobriété au plus près du terrain
16:56 et donc de lutter, là aussi, contre les fuites
16:59 et la modernisation de nos réseaux.
17:01 Dans ce plan, je veux avoir un mot particulier
17:03 pour nos Outre-mer,
17:05 qui a une situation tout particulièrement difficile.
17:08 Je pense à la Guadeloupe et à Mayotte,
17:10 sur lesquelles on a lancé, il y a maintenant 4 ans,
17:12 des plans massifs de réinvestissement.
17:14 On va donc débloquer 35 millions d'euros supplémentaires par an
17:17 pour l'eau en Outre-mer,
17:18 parce que là, on a un besoin accru
17:20 pour accélérer, justement, le travail sur les réseaux.
17:24 Le 3e axe, c'est d'investir massivement
17:26 dans la réutilisation des eaux usées,
17:29 et plus généralement de tous les usages.
17:31 Alors, avant de passer aux eaux usées,
17:32 les eaux de pluie, vous l'avez dit, président,
17:34 je salue l'effort dans lequel vous vous engagez
17:37 pour, justement, permettre à nos particuliers,
17:39 aux acteurs économiques aussi,
17:41 de mieux récupérer l'eau de pluie.
17:44 Et je souhaite que, dans ce cadre,
17:47 le gouvernement puisse travailler,
17:48 en lien, justement, avec les mécanismes des régions,
17:51 à aider, accompagner les particuliers
17:54 à s'équiper pour mieux récupérer les eaux de pluie.
17:58 Mais la réutilisation des eaux usées après traitement
18:01 permet de faire de très importantes économies d'eau,
18:04 et vous avez évoqué le cas d'Israël,
18:06 il y a le cas de l'Espagne aussi,
18:08 dont nous devons nous inspirer
18:09 parce qu'on peut faire beaucoup mieux et beaucoup plus fort.
18:11 Je vais vous donner simplement un exemple.
18:13 C'est qu'aujourd'hui, en France,
18:14 moins de 1% de l'eau usée est retraitée
18:17 pour être utilisée une seconde fois.
18:20 C'est 10, 15, 20 fois moins
18:22 que certains des comparables les meilleurs dans le monde.
18:25 Et donc notre ambition est désormais,
18:27 elle est raisonnable compte tenu de ce que les autres savent faire,
18:30 de 1% de l'eau usée retraitée et utilisée
18:35 à 10% d'ici à 2030.
18:39 Pour ça, nous avons décidé de lancer 1 000 projets en 5 ans
18:43 pour recycler et réutiliser l'eau.
18:46 Nous avons la capacité de le faire,
18:48 nous avons des acteurs industriels qui savent le faire,
18:50 qui sont déployés sur nos territoires,
18:52 nous avons de l'innovation française,
18:54 nous avons des femmes et des hommes sur notre territoire
18:57 qui savent faire cela.
18:58 Nous devons maintenant bâtir ces projets
19:00 et les déclencher par ces financements.
19:03 Pour faciliter le développement des projets,
19:05 nous devons aussi, ça a été évoqué par l'un d'entre vous,
19:08 faciliter et accélérer les procédures administratives
19:12 et lever quelques verrous dont il ne faut pas exclure
19:14 qu'ils soient également administratifs.
19:17 In fine, nous voulons réutiliser 300 millions de mètres cubes,
19:22 soit 3 piscines olympiques par commune,
19:24 pour donner un exemple,
19:26 ou 3 500 bouteilles d'eau par français et par an,
19:29 ce qui n'est pas rien, et ce qui est faisable
19:31 et ce qui, en même temps, sera créateur d'activités économiques.
19:36 Le 4e axe, c'est de planifier les usages de l'eau
19:39 et les transformations de notre modèle agricole.
19:43 L'eau, on le sait, est indispensable à notre agriculture,
19:45 qui est profondément fragilisée par le changement climatique,
19:48 et le plan eau s'organise donc à cet égard en 3 piliers.
19:52 D'abord, toutes les nouvelles installations agricoles
19:54 seront adaptées au climat de demain.
19:57 Diagnostic eau, sol et adaptation
20:01 sera intégré aux aides à l'installation.
20:03 J'ai pris cet engagement devant les jeunes agriculteurs
20:07 Terre de Jim, au lancement des concertations
20:09 sur le renouvellement des générations agricoles,
20:11 et donc ça veut dire que dans ce que nous allons bâtir
20:13 pour la loi d'avenir agricole,
20:17 nous accompagnerons chaque jeune qui s'installe
20:19 d'un tel diagnostic pour adapter...
20:21 (Bip)
20:22 (...)
20:50 ...les filières et les territoires.
20:52 Et je veux que chaque territoire se pose ouvertement cette question.
20:56 Elle n'est pas neutre, elle n'est pas simple,
20:58 mais je vous le dis en toute franchise,
20:59 nous devons nous la poser aujourd'hui.
21:02 Est-ce que les filières d'aujourd'hui
21:03 sont encore adaptées au climat de demain ?
21:05 Et je peux d'ores et déjà vous dire,
21:09 je crois dans notre agriculture,
21:10 j'ai montré qu'on, depuis 6 ans, on se bat pour elle,
21:14 on avance, et je crois à notre souveraineté alimentaire,
21:16 mais il est évident qu'on aura des territoires
21:18 qu'il va falloir reprocher vers d'autres schémas de culture
21:21 et d'autres schémas agricoles,
21:22 qu'on a des productions agricoles qu'on connaît
21:24 dans certains territoires qui vont sans doute migrer
21:26 vers d'autres territoires qu'ils ne les pratiquent pas aujourd'hui
21:29 et qu'il va falloir réinventer des modèles agricoles
21:32 dans d'autres territoires de notre République.
21:34 C'est une évidence.
21:36 Parce que les sols sont en train de changer,
21:38 parce que le système climatique est en train de changer,
21:43 et donc nous devons adapter nos modes de culture.
21:46 Si nous ne l'anticipons pas, nous le subirons,
21:49 et nous allons mettre en risque notre souveraineté alimentaire,
21:52 parce que ça veut dire qu'on aura des territoires
21:54 qui n'auront plus la capacité à produire
21:55 et qui n'auront pas préparé leur changement,
21:58 et d'autres qui auraient pu récupérer ces cultures
22:00 qui ne le feront pas.
22:01 Et donc c'est toujours très intimidant de penser,
22:04 si je puis dire, de telles transformations,
22:05 mais il nous faut le faire pour les accompagner.
22:09 Le 3e axe de ce changement du modèle agricole,
22:12 c'est de faire évoluer la logique de stockage de l'eau.
22:15 La priorité est de maximiser la capacité
22:18 de nos principaux outils de stockage de l'eau,
22:19 qui sont nos sols.
22:21 Des sols en meilleure santé, avec plus d'arbres, plus de haies,
22:24 qui stockent mieux l'eau
22:25 et qui favorisent la recharge des nappes.
22:27 C'est ça, le choix le plus cohérent,
22:28 partout où on le peut.
22:29 Ensuite, c'est d'utiliser les ouvrages existants
22:32 et d'améliorer l'infiltration dans nos nappes phréatiques
22:35 pour faciliter l'accès à l'eau.
22:38 Et à cet égard, je souhaite qu'un fonds
22:39 pour l'hydraulique agricole permette d'accéder,
22:42 justement, à toutes les solutions et d'accélérer les projets.
22:46 Et puis, concernant les nouveaux ouvrages,
22:47 parce qu'il y a des endroits où il faut des nouveaux ouvrages,
22:50 qui peuvent donc parfois être nécessaires
22:52 en raison de particularités de territoire,
22:55 le cadre doit être très clair.
22:57 Et je veux ici le rappeler.
22:58 Il ne s'agit pas de privatiser l'eau
23:01 ou de permettre à certains de se l'accaparer.
23:03 La règle, c'est bien le partage entre les différents usages,
23:07 entre les agriculteurs,
23:09 avec les nouvelles générations d'agriculteurs
23:11 qui s'installeront,
23:12 avec parfois d'autres usages qui peuvent être touristiques,
23:15 qui peuvent être pour, justement, les habitants de la commune.
23:18 Et donc, les nouvelles retenues
23:20 devront donc être d'abord inscrites
23:23 dans des projets de territoire...
23:25 (...)
23:45 ...diversité.
23:47 Les rivières et les zones humides, par exemple,
23:50 peuvent être aussi des lieux tout à la fois
23:51 de production d'électricité
23:52 avec des panneaux solaires posés sur l'eau.
23:54 Et on le sait, des innovations qui sont en cours
23:56 et qui seront intégrées à cette stratégie.
23:58 Puis, 3ement, ces retenues doivent être conditionnées
24:01 à des changements de pratiques significatifs
24:03 et individualisés,
24:04 notamment des économies d'eau, la réduction de pesticides,
24:07 et donc des schémas de transition agricole,
24:09 ce qui est fait par plusieurs de vos collègues.
24:11 Et l'actualité récente a parlé de certaines retenues.
24:16 C'est exactement dans cette logique
24:18 que les agriculteurs de tout le bassin se sont engagés.
24:21 Je tiens ici à le dire.
24:23 Il faut être clair, l'eau est indispensable à l'agriculture.
24:25 Elle est donc indispensable à notre souveraineté alimentaire.
24:29 Et nous allons avoir plus de surfaces irriguées
24:31 dans les prochaines années, c'est une évidence.
24:33 Et donc, il faut, là où on avait un modèle agricole
24:35 qui concentrait énormément sur une toute petite partie
24:38 de nos surfaces agricoles utiles, l'irrigation,
24:42 tout faire pour réduire cette irrigation
24:44 par des meilleures pratiques et de l'innovation
24:45 ou de l'adaptation de cultures,
24:47 mais on va étendre nos surfaces agricoles utiles
24:52 qui sont à irriguer, d'évidence,
24:54 mais avec des solutions qui doivent être innovantes,
24:56 parce qu'au total, on ne doit pas plus prélever.
24:59 Notre souveraineté alimentaire n'est pas négociable,
25:01 et le plan eau pose un principe simple.
25:03 On doit faire plus d'irrigation avec la même quantité d'eau
25:05 que nous utilisons aujourd'hui.
25:07 Et donc, ça veut dire innovation, partage,
25:10 meilleure organisation.
25:11 Et accompagnement de nos agriculteurs
25:13 lorsqu'ils ont des pratiques qui sont bénéfiques
25:15 à la qualité de l'eau, c'est pourquoi aussi
25:17 nous allons mobiliser 100 millions d'euros supplémentaires par an
25:20 pour financer ces pratiques vertueuses
25:23 afin de protéger la qualité de l'eau.
25:25 Pour faire face à ces ambitions,
25:28 nous allons évidemment mettre les moyens.
25:30 L'économie de l'eau,
25:31 je parle sous le contrôle de M. le ministre,
25:33 c'est environ 20 milliards d'euros par an.
25:36 Elle est, si je puis dire, déclenchée
25:39 par environ 2 milliards 200 millions d'euros
25:42 d'argent public.
25:43 On sait qu'on a besoin, aujourd'hui,
25:49 d'accélérer et de faire davantage.
25:51 Et donc, ce que nous avons décidé de faire,
25:53 c'est, au fond, chaque année,
25:54 d'augmenter ce budget de nos agences de l'eau
25:57 qui est d'un peu plus de 2 milliards,
25:58 c'est 2 milliards 200 millions,
26:00 de les augmenter de 500 millions d'euros par an.
26:02 C'est l'effort dont on a besoin pour déclencher au total
26:06 environ 6 milliards de plus dans l'économie de l'eau chaque année,
26:09 avec le même coefficient multiplicateur
26:11 que celui que je viens d'évoquer.
26:13 Et donc, c'est un vrai effort de la nation,
26:15 à la fois sur la sobriété des usages,
26:17 la rénovation des réseaux, la réutilisation des eaux usées,
26:19 la qualité de l'eau.
26:21 Et donc, au total, 500 millions d'euros supplémentaires
26:24 que nous allons mobiliser chaque année
26:25 via les agences de l'eau
26:27 pour mettre en oeuvre, donc, ces ambitions.
26:29 Le plafond de dépense des agences de l'eau sera supprimé,
26:32 ce qui lui permettra aussi de venir cofinancer
26:34 avec les collectivités toutes les actions
26:37 permettant de s'adapter aux conséquences
26:39 du changement climatique.
26:40 Enfin, presque enfin, pour accompagner tout cela,
26:46 c'est mon 5e axe,
26:47 il faut mettre en place une tarification
26:50 que je qualifierais de progressive
26:52 et responsabilisante de l'eau.
26:54 L'eau est un bien commun.
26:58 Et donc, il nous faut pour ça
27:00 une tarification qui soit progressive.
27:02 L'objectif du plan doit être de garantir à tous les Français
27:05 un accès à une eau potable de qualité
27:07 pour ses besoins essentiels.
27:09 Depuis 2017, nous avons lancé des expérimentations
27:12 sur cette tarification de l'eau,
27:14 et nous souhaitons, en concertation avec les élus,
27:16 que cette tarification progressive et responsable de l'eau
27:20 soit généralisée en France.
27:23 Ca ne veut pas dire que le prix de l'eau va augmenter.
27:25 Il est, d'ailleurs, aujourd'hui dans la moyenne
27:27 quand on regarde le prix de l'eau en France.
27:29 Mais avec une logique simple, il faut être repensé.
27:33 Les 1ers mètres cubes
27:35 sont facturés à un prix modeste, proche du prix coûtant.
27:39 C'est ça, l'évolution vers laquelle on va aller,
27:41 c'est cette tarification progressive pour tout le monde.
27:44 Ca correspond à l'eau dont nous avons tous besoin
27:47 pour boire, nous laver
27:48 et pratiquer les usages domestiques du quotidien.
27:51 Ensuite, au-delà d'un certain niveau,
27:54 le prix du mètre cube sera plus élevé.
27:56 Et c'est normal pour les consommations
27:58 que j'appellerais de confort et pour inciter à la sobriété.
28:01 Ca relève d'un certain bon sens que je suis en train d'évoquer,
28:04 mais ça n'est pas totalement la règle
28:06 sur laquelle nous basons aujourd'hui la tarification.
28:08 Et donc cette tarification progressive et responsabilisante,
28:11 c'est celle qui va permettre d'assumer
28:13 que l'eau est un bien commun
28:14 et d'organiser une incitation à la sobriété
28:17 dont nous avons tous besoin.
28:19 Enfin, pour conclure, je dirais un mot de la gouvernance.
28:22 Dans notre pays, l'eau est une compétence
28:24 largement décentralisée.
28:26 C'est un choix que je considère comme judicieux
28:29 au plus près des territoires.
28:31 (Bruit de réveil)
28:36 (...)
28:37 (...)
28:38 (...)
28:39 (...)
28:40 (...)
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29:35 (...)
29:36 (...)
29:38 (...)
29:39 (...)
29:40 (...)
29:41 (...)
29:42 Je souhaite qu'on puisse avancer.
29:44 J'ai entendu les parlementaires, les élus.
29:47 (Applaudissements)
29:48 (...)
29:51 Et donc, le ministre va faire un exercice de transparence
29:54 en mettant la carte de tous ces points en difficulté
29:57 et des solutions qui sont les plus critiques.
30:00 Je souhaite qu'on puisse consolider partout où c'est accepté
30:02 le modèle de l'intercommunalité
30:05 et ensuite qu'on puisse trouver
30:07 les bonnes solutions de mutualisation.
30:10 Nouveaux syndicats possibles,
30:12 intercommunalité choisie,
30:14 mais en tout cas, une accélération de cet investissement
30:17 avec un modèle pluriel, différencié,
30:20 qui repose sur l'intelligence des élus de terrain
30:24 et de la diversité du territoire.
30:26 C'est ainsi que nous avancerons avec efficacité
30:29 et que je souhaite que nous puissions rendre plus fort
30:31 ce modèle français de l'eau
30:34 et cette planification dont nous avons besoin
30:36 au moment du changement climatique.
30:37 Je ne serai pas plus long.
30:39 Je voulais vous remercier, monsieur le maire.
30:41 Je voulais vous remercier, par votre truchement,
30:43 remercier vos habitants et peut-être aussi les plus anciens,
30:47 parce que nous sommes dans une commune
30:49 qui a glissé de quelques dizaines de mètres,
30:53 mais je ne sous-estime pas ce que beaucoup ont vécu
30:55 dans leur quotidien, dans leur chair,
30:57 dans leur paysage, dans leur intimité.
31:00 Ils l'ont fait pour le bien commun.
31:03 Et ça nous rappelle aussi
31:06 qu'il n'y a pas de solution collective
31:07 qui existe pour un pays
31:08 si d'abord on n'a pas une stratégie partagée.
31:11 Face au changement, il y a toujours des contraintes,
31:14 mais il faut les expliquer, les partager,
31:16 essayer de les planifier, responsabiliser chacun,
31:19 mais aussi reconnaître l'effort de chacun.
31:23 Et il y a ici, il y a 62 ans, des femmes et des hommes
31:26 qui ont accepté l'effort
31:29 de parfois bouger la ferme ou la maison
31:31 qu'ils avaient depuis des générations
31:33 pour nous permettre aujourd'hui d'avoir de l'eau,
31:36 de vivre, d'avoir des projets.
31:38 Ce ne sont pas les mêmes efforts
31:39 qu'on demande à chacun aujourd'hui.
31:42 Les générations ont changé.
31:44 Mais on aura tous des efforts à faire,
31:46 des petits efforts intelligents,
31:48 mais pour permettre à nouveau à nos enfants de choisir.
31:51 Et je le dis en responsabilisé, quel que soit le sujet,
31:54 ceux qui expliquent à la nation
31:56 qu'il ne faut rien changer pour bien vivre,
32:00 ce sont comme ceux qui auraient décidé,
32:01 il y a 62 ans ici, de ne rien bouger.
32:05 Nous ne serions sans doute pas là pour en parler.
32:08 La terre serait sèche,
32:10 il n'y aurait sans doute pas de projet,
32:11 il n'y en aurait pas non plus en aval.
32:13 Nous sommes une nation qui sait
32:15 que c'est par l'intelligence collective
32:16 et le sens de l'effort,
32:18 parfois pour les générations d'après,
32:20 parce que ce n'est pas toujours pour nous,
32:22 qu'on construit les grandes choses.
32:24 Et donc merci à cette leçon donnée
32:26 par les habitants de votre commune.
32:28 Et merci à toutes et tous.
32:29 (Applaudissements)
32:32 Merci, monsieur le maire.
32:34 (...)

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