Françoise Degois : "Macron, l'isolement face à l’union sacrée sociale"

  • l’année dernière
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##L_EDITO_POLITIQUE-2023-04-06##

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Transcription
00:00 - Édito politique comme chaque jeudi avec vous, Françoise de Groix. Bonjour Françoise.
00:03 - Bonjour Patrick.
00:03 - La onzième journée de mobilisation, évidemment, aujourd'hui encore.
00:09 Il y a eu cet échec des négociations hier, les portes ont claqué très vite.
00:14 L'union s'a créé avec une opinion qui suit, environ 70%, et un gouvernement qui lui reste inflexible, Françoise.
00:21 - Oui, alors hier, Patrick, c'était la force de l'image.
00:23 Vous avez vu ces syndicalistes, cette intersyndicaline, ceux qui ne puent plus, on peut le dire,
00:28 ils sont arrivés à pied ensemble à Matignon, ils ont posé ensemble sur les marches,
00:32 ils ont posé, là, sous une autre forme, chacun à la fin de l'intervention, la même question à Elisabeth Borne,
00:40 Madame la Première Ministre, retirez-vous votre réforme, et à la fin, au signal de Laurent Berger,
00:45 ce qui est normal puisque c'est la synthrate syndicale la plus importante de France,
00:48 eh bien ils se sont levés, ils sont partis en même temps.
00:51 Une véritable fraternité syndicale, jamais vue en France depuis 50 ans, je pense qu'on peut le dire,
00:57 et qui nous rappelle aussi que la France est d'abord et avant tout une république sociale,
01:01 on l'a complètement oublié, c'est une démocratie sociale, la France,
01:04 et c'est bien sûr les syndicats hier qui ont gagné la partie véritablement en termes d'image,
01:10 puisque cette union, en plus de ça, elle crée de la confiance dans l'opinion.
01:13 C'est probablement pour cette raison que l'opinion est aussi élevée,
01:17 et suit tellement ce mouvement social, parce que, tout simplement,
01:20 l'union est sacrée entre les syndicats, malgré la violence, malgré les blocages,
01:25 eh bien l'opinion aujourd'hui, 11e journée, elle ne bouge pas,
01:29 70% des français rejettent toujours cette réforme et souhaitent que le syndicat et le mouvement aillent jusqu'au bout.
01:35 Alors ils ont deux défis les syndicats devant eux, le premier défi aujourd'hui c'est la mobilisation.
01:39 Alors c'est vrai qu'elle a été un petit peu en baisse, mais ça reste quand même des niveaux extrêmement élevés.
01:44 On ne s'est plus habitués, depuis le 19 janvier, on s'habitue à 700 000, 800 000, 1 million,
01:50 mais ça reste extrêmement élevé, avec un fait aujourd'hui, Patrick vous l'avez probablement noté,
01:55 370 rassemblements sont prévus, c'est la première fois depuis le début du mouvement
02:00 qu'il y a autant de rassemblements prévus depuis le 19 janvier.
02:03 Le deuxième objectif, vous le savez tous, on est tous attentifs à cela,
02:07 c'est le 14 avril avec la décision du conseil constitutionnel.
02:10 Alors il a deux missions le conseil constitutionnel, valider ou censurer tout ou partie la réforme sur les retraites,
02:17 et puis surtout valider ou pas le fameux référendum citoyen.
02:21 Alors imaginez la situation kafkaïenne, je me projette mais on n'en est pas loin,
02:24 imaginez que le conseil constitutionnel censure les seniors,
02:29 mais valide globalement la réforme des retraites,
02:32 mais valide dans le même temps le référendum d'initiative populaire.
02:38 Imaginez que nous serions dans une campagne référendaire pendant des mois,
02:42 au moins jusqu'en septembre, pour recueillir 4,5 millions de signatures,
02:46 et on voit mal comment finalement les porteurs de ce projet ne les recueilleraient pas,
02:50 4,5 millions de signatures, quand on voit l'opinion,
02:53 évidemment que ce référendum aboutirait,
02:56 et vous auriez en même temps la fin du processus de récolte des signatures,
03:00 avec le mois de septembre qui collerait à l'entrée en vigueur de la nouvelle réforme des retraites.
03:06 Imaginez cette situation, et bien je peux vous dire que le 14 avril au soir on peut être dans cette situation.
03:11 - Et puis il y a une nouvelle tête de turc dans cette histoire, c'est Laurent Berger.
03:14 - Ah bah oui, parce que depuis dix jours on assiste quand même à la criminalisation de la gauche,
03:18 la gauche terroriste qui veut détruire les institutions,
03:21 c'est une stratégie de l'épouvantail qu'on connaît bien,
03:23 mais là cette fois-ci c'est Laurent Berger.
03:25 Alors on sait que Emmanuel Macron et Laurent Berger ne partiront pas ensemble en vacances,
03:28 ils ne s'aiment pas, ils ne s'apprécient pas,
03:30 mais depuis quelques jours on sent bien que l'entourage du chef de l'État,
03:34 autrement dit le chef de l'État,
03:35 fait passer des messages de plus en plus sévères sur Laurent Berger,
03:39 notamment parce que Laurent Berger explique que nous sommes dans une crise démocratique,
03:42 ce en quoi il a parfaitement raison,
03:45 et on voit bien qu'Emmanuel Macron est crispé sur Laurent Berger,
03:48 pourquoi ? Parce que tout le monde pensait au gouvernement qu'ils arriveraient à retourner Laurent Berger.
03:52 Aucune réforme d'importance ne passe en France sans la CFDT qui est la centrale la plus importante,
03:57 ils n'ont pas réussi, ils n'ont pas compris,
03:59 ils n'ont pas cru aux alertes de Laurent Berger, de tous les syndicalistes,
04:04 attention l'âge légal ça n'est pas possible,
04:06 ils n'y ont pas cru, Laurent Berger n'a pas cédé,
04:09 il n'est pas prêt de céder,
04:10 mais au-delà du duel entre deux hommes, Patrick,
04:13 c'est quand même pour moi aujourd'hui le duel entre un président et son propre pays.

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