• le mois dernier
Avec Franck Rinchet-Girollet, co-Président de l’association Avenir Santé Environnement

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
______________________________________

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
______________________________________

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##LA_VIE_EN_VRAI-2024-10-15##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Aiglaise.
00:056h40, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez sur Sud Radio.
00:08La vie en vrai, je vous le rappelle, on en parlait il y a quelques instants,
00:11cette découverte inquiétante des pesticides dont certains interdits ont été retrouvés
00:15dans les cheveux et les urines de 70 enfants du côté de la Rochelle,
00:19zone touchée par une multiplication des cancers pédiatriques.
00:23Franck Rinchet-Girolet, rebonjour.
00:26Rebonjour.
00:27Merci d'être avec nous ce matin.
00:29On a besoin de comprendre, vous êtes le co-président de l'association Avenir Santé Environnement,
00:34votre association qui a financé ces analyses.
00:37Selon cette étude, des enfants sont imprégnés de pesticides dont certains interdits.
00:41Je le disais, comment se fait-il qu'on retrouve ces pesticides s'ils sont interdits ?
00:45Franck Rinchet-Girolet.
00:47Alors déjà, pour vous expliquer rapidement, effectivement, notre association est née suite à une alerte
00:52lancée par le CHU de Poitiers en 2018 par un médecin qui a vu plusieurs enfants
00:57arriver du même village et déclarer des cancers.
01:01Et on s'est tout de suite intéressés à ce qui se passait aussi dans l'environnement.
01:07Est-ce que des facteurs environnementaux extérieurs pouvaient jouer un rôle,
01:10aggraver ou déclencher des pathologies ?
01:12Et on a eu la chance à ce moment-là d'avoir une agglomération qui était relativement volontariste
01:16et qui a commencé à produire de la donnée sur les polluants industriels,
01:21les polluants agricoles.
01:22Et on a un vrai souci sur notre territoire puisqu'on a une contamination massive des milieux
01:28aux pesticides qui est éprouvée, on est sur une plaine céréalière,
01:31on a en moyenne entre 30 et mollécules présentes dans l'air,
01:36on a eu des contaminations de l'eau, on a des riverains qui ont fait des tests sur leur potager.
01:41Et malgré toutes ces alertes, et malgré le fait qu'il y ait une étude d'Inserm
01:44qui explique qu'il y a une surincidence de cancers pédiatriques,
01:47les pouvoirs publics n'ont jamais lancé de recherche en santé environnementale
01:51pour essayer de connaître le niveau d'imprégnation des populations sur notre territoire.
01:55Et nous c'est un projet qu'on a mené de long terme, on a récolté des fonds pour ça,
02:01et on a décidé dans ce contexte-là d'autofinancer des tests sur les urines et les cheveux
02:08de 72 enfants du territoire pour essayer de connaître leur niveau d'imprégnation.
02:13On a dévoilé les résultats le week-end dernier et on a la capacité de dire
02:17qu'on a sur les 72 enfants qui ont été testés,
02:21on a relevé 45 molécules de pesticides dans les cheveux et 12 dans les urines.
02:26Et ce qui est relativement intéressant avec cette étude d'imprégnation,
02:29c'est qu'on a la capacité de dire que certains sont des pesticides agricoles,
02:33d'autres sont des pesticides domestiques et d'autres sont des pesticides dual-alimentation.
02:37Alors lesquels de ces pesticides sont aujourd'hui interdits
02:40et on les retrouve justement dans les cheveux, les urines de ces enfants ?
02:44Alors il y en a certains qui sont des insecticides interdits
02:47et qui, par effet de rémanence, restent très très longtemps dans l'environnement et donc dans le corps.
02:52Donc ce n'est pas forcément des molécules qui ont posé un souci de par leur interdiction,
02:57mais ce qui est intéressant c'est qu'on les retrouve alors qu'elles sont interdites depuis 30 ans.
03:01C'est incroyable, ça veut dire qu'elles sont restées dans l'environnement pendant une trentaine d'années ?
03:05Elles restent dans l'environnement et certaines sont classées cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques,
03:10c'est des molécules qui se conjuguent avec les molécules qui sont actuellement autorisées sur le marché
03:14et les autorités sanitaires ne prennent pas en considération l'effet cocktail de ces molécules sur la santé.
03:19Donc pour nous il y a une faille qui est énorme là-dessus.
03:22Et après il y a d'autres molécules mais pour lesquelles on va demander des levées de doutes
03:25et sur lesquelles on va certainement demander une enquête puisque
03:28il y a une durée de vie de molécules qui sont bien plus courtes
03:31et qu'on retrouve en quantité non négligeable chez une part de notre cohorte
03:37et qui vous laisse penser que soit il y a eu un effet de rémanence que nous, citoyens, on ne peut pas expliquer
03:43soit potentiellement un usage mais pour ça il faut qu'il y ait une enquête.
03:47Il faut qu'il y ait une enquête. Vous avez dévoilé ces résultats ce week-end.
03:52Est-ce que vous avez eu une réaction ? Parce que vous interpellez les autorités publiques.
03:56Est-ce que vous avez eu une réaction à ce niveau-là, une réponse à vos questionnements et à ce que vous demandez ?
04:02On a travaillé avec deux journalistes principalement pour essayer de mettre en lumière notre enquête.
04:08Une journaliste de France Info et un journaliste du Monde qui ont interrogé aussi les agences sanitaires.
04:14L'Anne Cesse a fait une réponse relativement intéressante en disant l'agence de sécurité sanitaire
04:20en expliquant que toutes les données pouvaient être bonnes à prendre et pouvaient indiquer un peu
04:25aux chercheurs et puis même aux pouvoirs publics des mesures à prendre.
04:29En ce sens, ils ont été satisfaits de se dire qu'on peut récupérer ces données.
04:33Ce qui est plus inquiétant pour nous, c'est que l'ARS a dit qu'on ne commentera pas une étude qui n'a rien de scientifique
04:42sans s'être intéressé à ce qu'était cette étude.
04:46C'est-à-dire qu'on a financé ces tests-là, on s'est fait accompagner par le laboratoire d'analyse médicale pour réaliser les prélèvements.
04:54On a envoyé ces tests-là à un labo d'un CHU public, donc on est en toute transparence.
05:04On a fait les choses bien et on met à disposition de l'ARS ces résultats pour qu'on puisse essayer de voir si on n'a pas intérêt à lancer une étude plus large.
05:13Et quand on voit leurs réponses dans les médias, moi ça me désole puisque on a depuis 2018 un excès de risque de cancer pédiatrique.
05:21On ne fait pas le lien direct entre pesticides et cancer pédiatrique qui sont dans le territoire parce qu'on n'a pas de moyens de le prouver,
05:26mais par contre on sait que les pesticides, de par leur nature et ce qu'on a retrouvé, ne peuvent que contribuer à un effet cocktail délétère pour la santé.
05:34Et l'ARS n'a jamais rien à lancer en santé environnementale.
05:37Donc voilà, on est très très déçus et qu'il y a des suites qu'ils peuvent donner.
05:41Merci en tout cas pour toutes ces explications.
05:44Franck Rinchet, Girolet, vous êtes coprésident de l'association Avenir Santé Environnement qui sonne l'alerte à ce sujet sur la question de ces pesticides
05:53retrouvés, dont certains interdits, dans les cheveux et urine d'enfants.
05:57Merci à vous et bonne journée.

Recommandations