Comment l’assassin de Dominique Bernard s’est-il radicalisé ?

  • il y a 1 heure
Avec Maître Mikaël Benillouche, avocat de la mère et de la sœur de Mohammed Mogouchkov, assassin de Dominique Bernard

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-10-14###

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Il est 7h12, témoignage ce matin sur l'antenne de Sud Radio,
00:08témoignage de Maître Michael Benilouch qui est avocat de la mère et de la sœur de Mohamed Mougouchkov,
00:14l'assassin de Dominique Bernard, du professeur Dominique Bernard.
00:18Vous savez que ce lundi, une minute de silence sera observée dans tous les collèges,
00:22dans tous les lycées de France, en hommage à Dominique Bernard et à Samuel Paty.
00:28Bonjour Maître.
00:29– Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:30– Merci d'être avec nous Maître Michael Benilouch.
00:33Mohamed Mougouchkov est en prison, l'assassin de Dominique Bernard.
00:38Son procès devrait avoir lieu au plus tôt en 2026, pourquoi si tard d'ailleurs ?
00:45C'est la première question qu'on peut se poser, pourquoi si tard ?
00:49– Il y a besoin très certainement d'un grand nombre d'investigations,
00:51notamment pour comprendre cette filière-là,
00:53c'est-à-dire la radicalisation des personnes qui sont originaires d'Ingouchi,
00:58ou encore de Tchétchénie, pour essayer de comprendre.
01:01Donc j'imagine qu'il y a des investigations qui sont en cours de ce point de vue-là,
01:05pour essayer véritablement de démanteler, de comprendre un petit peu
01:09toutes les ramifications de ce réseau ou de cette mouvance.
01:13– Oui, Mohamed Mougouchkov est né en 2003, il a donc 21 ans aujourd'hui,
01:20en Ingouchi, qui est une province russe majorité musulmane proche de la Tchétchénie,
01:26il est arrivé en France à 5 ans avec sa famille, avec Haren, puis Arras.
01:30Le père de famille est parti assez vite, a abandonné sa famille,
01:36et là Mohamed Mougouchkov est devenu en quelque sorte le chef de la famille.
01:44C'est comme ça que s'est passé l'emprise qui a débuté sur la mère et les sœurs.
01:50– Absolument, tout d'abord ça a été effectivement le père,
01:53le père qui par exemple, par rapport à l'une de mes clientes,
01:56c'est-à-dire la fille aînée, a quand même fortement influencé
01:59le fait qu'elle commence à porter le voile très jeune, ici à l'âge de 11 ans.
02:03– Il l'a obligé à porter le voile très jeune.
02:05– Oui, on peut dire ça, oui, il l'a obligé à porter le voile très jeune,
02:08et au gré de ses pérégrinations liées à sa situation administrative,
02:13mais aussi à ses agissements, il a commencé à déscolariser cette fille aînée,
02:18montrant le peu d'intérêt qu'il pouvait avoir pour l'éducation de sa fille.
02:22– Ah, il a commencé à ce moment-là.
02:25Comment a-t-il pu exercer son emprise sur la mère et sur les filles, sur ses sœurs ?
02:33– Alors, initialement, je dirais tout simplement par le biais du patriarcat,
02:38de l'origine d'une société patriarcale, ici,
02:41qu'il a imposée, dans laquelle il s'inscrivait parfaitement,
02:43et puis au fur et à mesure de véritablement montrer
02:45que c'était lui le chef de famille, pater familias,
02:49qui allait diriger, prendre des décisions pour tout le monde, et ainsi de suite.
02:52Mais toujours, la mère lui a opposé une certaine résistance,
02:56dans la mesure de ses possibilités, dans la limite de ses possibilités.
02:59– Oui, donc le père n'était plus là, Mohamed Mougouchkov a imposé
03:06au assesseur de porter le voile, et obligé sa mère à ne plus avoir de vie sociale,
03:15en quelque sorte. – C'est cela, concrètement, c'était ça, oui.
03:18– C'est-à-dire ? – On trouve trace, à un moment donné...
03:20– Vous avez des exemples ? – Oui, on trouve trace,
03:22à un moment donné, d'une plainte, qui est extérieure au dossier,
03:25à un moment donné, d'une dispute de voisinage,
03:30où la maman était allée simplement prendre un verre,
03:33ou aller discuter avec des voisins ukrainiens,
03:36et où Mohamed est allé la chercher manu militari,
03:40manu militari, c'est-à-dire qu'il l'a prise par les poignets
03:42pour la ramener à l'appartement, en invoquant le fait
03:45que, comme il s'agissait d'Ukrainiens, donc qu'il ne s'agissait pas de musulmans,
03:48ceux-ci étaient susceptibles de consommer d'alcool,
03:50donc c'était encore plus, ici, gravissime qu'elle puisse s'éloigner du domicile.
03:55– Donc il exerçait cette emprise sur toute la famille, on est bien d'accord,
04:00lui-même radicalisé à travers les réseaux sociaux ?
04:05– Oui, à travers les réseaux sociaux, oui.
04:07– Bien, il exerçait donc cette emprise sur toute la famille,
04:12jusqu'au moment où lui-même a commis cet acte effroyable,
04:17il a tué Dominique Bernard, qu'a-t-il dit d'ailleurs ?
04:20Il était prof de français, c'est l'une des matières
04:22où on transmet la passion, l'amour, l'attachement au système en général,
04:26de la République, de la démocratie, des droits de l'homme,
04:29des droits français et mécréants,
04:31c'est la raison pour laquelle j'ai tué Dominique Bernard, voilà, c'est clair.
04:35Aujourd'hui, évidemment, plus aucun contact, j'imagine,
04:39entre Mougouchkov et sa mère, et ses sœurs, plus aucun contact.
04:44– Aucun contact.
04:45– Comment vive-t-elle et de quoi vive-t-elle ?
04:49– Alors depuis cet événement, il y a eu leur placement en garde à vue,
04:52jusqu'ici on est dans quelque chose de logique,
04:54à leur retour en garde à vue, en garde à vue à l'ASDAT,
04:57à la sous-direction antiterroriste de la Valois,
05:00à leur retour, elles ont eu la mauvaise surprise
05:02de trouver les serrures changées de leur appartement,
05:04donc elles ne pouvaient plus retourner dans le logement social qu'elles occupaient,
05:08il y a eu toute une campagne de presse qui a conduit,
05:11notamment par le biais du maire d'Arras également,
05:13à bien faire comprendre qu'elles étaient indésirables,
05:16et elles sont placées dans un foyer d'accueil de femmes d'urgence,
05:21ça a conduit également au placement de la petite sœur,
05:24elle a 11 ans, ici dans une famille d'accueil.
05:27– Il y a la mère et les deux filles, c'est bien cela,
05:29la fille aînée qui est avec sa mère, et la petite sœur qui est placée.
05:33– Absolument.
05:34– Et la mère est sous OQTF, si j'ai bien compris,
05:37la grande sœur non, et la mère et la grande sœur demandent
05:44une naturalisation, ou du moins des papiers pour vivre en France.
05:49– Absolument, pour vivre en France, pour pouvoir y travailler,
05:52pour pouvoir suivre une formation.
05:53– Parce qu'elles ne travaillent pas là.
05:55– Non, actuellement elles ne travaillent pas,
05:56elles essayent justement de faire en sorte d'avoir une situation
05:59qui soit licite en France,
06:02pour pouvoir adhérer à une formation, ou encore pour pouvoir travailler.
06:06Le rêve de la sœur aînée, le rêve véritablement,
06:08je discute, j'échange assez régulièrement avec elle,
06:11elle me dit régulièrement que son rêve
06:13c'est de passer le brevet des collèges en candidat libre.
06:15– Oui, à quel âge a-t-elle ?
06:17– 19 ans.
06:17– Elle a 19 ans, elle n'est pas scolarisée,
06:20elle n'est plus scolarisée du tout, elle s'occupe de sa mère.
06:24– Tout à fait, elle s'occupe de sa mère,
06:25elles restent ensemble toutes les deux,
06:27et elles font face aux différentes échéances juridiques.
06:29– Est-ce qu'elles sont victimes ou complices ?
06:32– Elles sont victimes, j'ai essayé de me constituer partie civile
06:35au nom de la mère, ce qui a été rejeté par la juge d'instruction,
06:39ça a été rejeté aussi par la cour d'appel,
06:41c'était une entreprise assez hardie juridiquement,
06:43il aurait fallu reconnaître véritablement tous leurs préjudices,
06:45mais il faut quand même constater qu'en raison des agissements de Mohamed,
06:50la mère et la fille ont perdu leur emploi,
06:52elle ne côtoie plus leur jeune sœur quotidiennement,
06:55il y a une oprobre terrible sociale portée sur elle,
06:59à tel point que pour elle c'est une honte de pouvoir porter ce nom,
07:02et puis elles sont systématiquement assimilées aux différents propos
07:06qui peuvent être tenus dans le cadre de cette procédure,
07:08qui sont à chaque fois des propos infamants, salissants pour la France.
07:12– Merci Maître Miquel Benilouch,
07:15merci beaucoup d'être venu nous voir ce matin,
07:17il est 7h19, ça vous fait réagir j'imagine ?
07:190826-300-300, 7h19,
07:23allez, le rappel des titres de l'actualité avec vous, Laurie Leclerc.

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