Midi News du 07/04/2023

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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à tous, soyez les bienvenus sur CNews, dans Midi News, ravis de vous retrouver au menu aujourd'hui.
00:00:06 Les manifestations contre la réforme des retraites.
00:00:09 Onzième journée de mobilisation hier partout en France.
00:00:11 570 000 manifestants étaient dans la rue hier selon les autorités, 2 millions selon les syndicats.
00:00:17 Rennes, Lyon, Nancy, Paris, Bordeaux, des violences ont émaillé les cortèges.
00:00:22 Encore une fois, 240 membres des forces de l'ordre ont été blessés rien que sur la journée d'hier.
00:00:26 Une deuxième journée de mobilisation est prévue jeudi prochain, la veille de la décision du Conseil constitutionnel.
00:00:32 Alors quel est l'avenir de ce mouvement de contestation alors même que dans le même temps,
00:00:36 le torchon brûle entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne.
00:00:39 La Première Ministre qui demande en quelque sorte une feuille de route claire et qui dit
00:00:42 souhaiter que les syndicats ne sortent pas de cette crise humiliée.
00:00:46 À quoi donc joue la Première Ministre ?
00:00:48 Il y a en tout cas beaucoup à dire avec mes invités autour de cette table,
00:00:52 dans cette première heure d'émission.
00:00:54 Naïma Mfadel, bonjour.
00:00:55 Merci d'être avec nous.
00:00:56 Gauthier Lebrade, vous connaissez évidemment dans cette rédaction, journaliste au service politique de CNews.
00:01:02 Raphaël Stainville, bonjour.
00:01:03 Bonjour Vincent.
00:01:04 Merci d'être avec nous, rédacteur en chef de Valeurs Actuelles.
00:01:06 Benjamin Morel, bonjour, maître de conférence en droit public.
00:01:09 Et Noémie Schultz, bonjour de notre service Police-Justice.
00:01:13 On va revenir évidemment dans quelques instants sur ces manifestations et ces violences en marge de ces manifestations.
00:01:18 Mais avant, l'essentiel de l'actu c'était avec vous, Mickaël Dorian.
00:01:21 Bonjour Mickaël.
00:01:22 Bonjour Vincent, bon jour à tous.
00:01:23 Et vous le disiez dans votre sommaire, le torchon brûle-t-il entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ?
00:01:29 La Première Ministre a surpartagé les mêmes objectifs que le Président de la République.
00:01:34 En déplacement dans la Veyron, la chef du gouvernement s'est exprimée après la publication dans la presse
00:01:38 de déclarations qui ont semé le doute sur les relations entre les deux têtes de l'exécutif.
00:01:43 On l'écoute.
00:01:44 On échange régulièrement avec le Président de la République et je pense qu'on partage la même analyse.
00:01:50 Il y a besoin d'apaisement dans notre pays, c'est ce que j'ai dit dès le départ.
00:01:54 Et il y a besoin d'apporter des réponses rapides et on est parfaitement alignés sur ce sujet.
00:01:59 Dans le reste de l'actualité, plusieurs banques attaquées hier à Paris dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites.
00:02:07 Des black blocks ont littéralement caillassé et brisé des vitrines provoquant là encore des heurts avec les forces de l'ordre.
00:02:13 Vous le voyez sur ces images tournées dans le sixième arrondissement de la capitale.
00:02:17 Il restait encore ce matin l'estigmate de cette nouvelle journée de violence.
00:02:22 Dans l'actualité également, le désarroi des habitants d'une résidence de la Seine-sur-Mer dans le Var.
00:02:27 Depuis plusieurs années, leur immeuble est squatté par de nombreux clandestins.
00:02:31 Les locataires, toujours sur place, vivent dans l'insécurité permanente.
00:02:35 Les parties communes ont été incendiées à trois reprises en moins de deux mois.
00:02:39 Les bagarres violentes comme le trafic de drogue sont quotidiens.
00:02:42 Reportage Stéphanie Rouquier.
00:02:45 Dans la cité Berthe, à la Seine-sur-Mer, ce bâtiment est surnommé la tour de l'horreur.
00:02:51 Dans tous les appartements, des infiltrations d'eau, des rats, des cafards.
00:02:56 Anan loue ce cinq pièces depuis vingt ans.
00:02:59 Là, mes enfants, quand je leur fais la douche, j'ai peur qu'un morceau me tombe sur la tête.
00:03:02 Et c'est déjà arrivé sur la tête du petit.
00:03:04 J'ai la grande aussi qui a fait la douche, elle m'appelle "maman, vite, vite".
00:03:07 On a reçu, elle a grossi un gros morceau sur la tête.
00:03:09 Une insalubrité selon l'office HLM qui est due à la présence de squatteurs.
00:03:14 Sur les 67 appartements, 15 au moins sont occupés illégalement par des clandestins.
00:03:20 En se connectant à l'eau et à l'électricité, ils provoquent des inondations et des incendies.
00:03:25 Au douzième étage, nous rencontrons Hakim.
00:03:28 Il vient de Tunisie et squatte un logement depuis huit mois.
00:03:32 Mon collègue m'a dit "viens gratuitement".
00:03:36 J'ai des sous, comment je paye ? Je travaille, moi je fais tout.
00:03:40 Mais j'ai pas de papier, comment je paye ?
00:03:42 Hakim vient de recevoir un ordre d'expulsion, comme d'autres squatteurs.
00:03:46 Mais en attendant, les locataires vivent dans la peur et l'insécurité.
00:03:50 Il y a de la violence tous les jours.
00:03:52 Il y a des cris, des bagarres, des douleurs, il y a de tout là.
00:03:56 On ne peut pas vivre ici.
00:03:58 Mon mari a été agressé avec un squatteur en juin.
00:04:01 Il a dû s'enduire le squatteur, parce qu'il est squatté au-dessus de moi.
00:04:04 Il a dû s'enduire pour frapper mon mari, il y a du sang devant chez moi.
00:04:07 On vit franchement dans l'enfer.
00:04:10 L'office HLM, conscient de la situation, assure que d'ici un mois,
00:04:15 tous les squatteurs seront expulsés.
00:04:18 Quatre écoles et une crèche de Maisons-Alfort sont fermées aujourd'hui
00:04:22 en raison d'une fuite d'ammoniaque.
00:04:24 Ces établissements sont situés près d'une usine où deux fuites ont été détectées hier.
00:04:28 Une mesure de précaution précise la préfecture,
00:04:31 puisque le taux de toxicité détectée est en dessous du seuil de dangerosité.
00:04:35 La maire de la ville assure de son côté que la situation est sous contrôle.
00:04:39 On l'écoute.
00:04:41 La situation est sous contrôle.
00:04:44 Tout n'est pas résolu, puisque les opérations de pompage continuent.
00:04:49 Mais en tout cas, il y a eu un PC de crise qui a été mis en place d'ailleurs hier soir
00:04:56 par la préfète du Val-de-Marne, avec toutes les autorités
00:05:00 qui sont intervenues toute la nuit suite à cette fuite d'ammoniaque sur une des cuves.
00:05:05 Les opérations de pompage vont se terminer en fin de matinée.
00:05:09 Par mesure de précaution, on a établi un périmètre de sécurité,
00:05:14 de confinement hier soir dans un axe de la rue Victor Hugo, rue Georges Médéric à Maisons-Alfort,
00:05:22 parce que les vents emmenaient les odeurs d'ammoniaque.
00:05:26 Enfin, la commission d'enquête parlementaire sur l'indépendance énergétique de la France
00:05:31 a rendu son rapport et il est tacablant.
00:05:34 Il dénonce un retard de 30 ans concernant les choix énergétiques de la France
00:05:38 et conclut à une lente dérive et une divagation politique inconsciente et inconséquente.
00:05:43 Dans ce rapport, 88 personnes ont été auditionnées, dont deux anciens présidents de la République.
00:05:49 On se retrouve dans une heure.
00:05:56 A 13h, Yann Bastière, vous êtes avec nous à distance.
00:06:00 Vous êtes délégué national Unité SGP.
00:06:02 On a beaucoup de questions à vous poser,
00:06:04 parce qu'on va évoquer dans cette première partie des missions
00:06:07 les violences qui ont émaillé certains cortèges partout en France.
00:06:11 A Rennes, à Bordeaux, à Nancy, où le Porsche de la Banque de France a été incendié,
00:06:17 à Charleville-Mézières, où une marionnette à l'effigie du président a été brûlée.
00:06:21 Vous voyez ces images qui ont été tournées hier en marge des manifestations partout en France.
00:06:27 Il y a eu également des violences à Paris, où 240 membres des forces de l'ordre ont été blessés,
00:06:31 selon le préfet de police de Paris.
00:06:34 Les images sont commentées par Adrien Spiteri.
00:06:36 Touchés, ces membres des forces de l'ordre sont obligés de reculer.
00:06:43 Scène similaire sur le boulevard Raspail.
00:06:48 Deux policiers sont visés.
00:06:50 L'un boite, l'autre est recouvert de peinture.
00:06:53 A Paris, hier, les forces de l'ordre ont été l'une des cibles des manifestants radicaux.
00:06:59 Attaqués frontalement, hués par la foule et insultés.
00:07:04 Les policiers et gendarmes constatent une augmentation des violences.
00:07:12 Parmi les projectiles utilisés par les manifestants, des pavés directement arrachés du sol.
00:07:18 Une commissaire a été touchée hier.
00:07:21 Elle a été transportée à l'hôpital.
00:07:23 Derrière ces actions, des groupuscules d'ultra-gauche, selon les services de renseignement.
00:07:29 Au total, hier, 154 membres des forces de l'ordre ont été blessés en France.
00:07:34 111 personnes ont été interpellées.
00:07:37 Yann Bastière, je vous ai présenté à l'instant, je le disais, 240 de vos collègues ont été blessés hier.
00:07:46 Quel bilan vous tirez, vous, de cette journée de manifestation ?
00:07:52 Ce bilan chiffré est pour le moins préoccupant.
00:07:55 Hier soir, j'étais sur vos plateaux, nous étions à 177.
00:07:59 Ce nouveau décompte, ce matin, a fait l'état d'environ 70 collègues de plus de blessés.
00:08:04 Donc, c'est relativement inquiétant.
00:08:07 Le niveau de violence ces dernières semaines, à l'encontre de mes collègues, dans ces actions de maintien de l'ordre, est très inquiétant.
00:08:16 Je ne vous le cache pas.
00:08:17 Le niveau des blessures, cette commissaire de police est évacuée hier.
00:08:21 J'ai eu des images assez inquiétantes également dans l'est de la France, Strasbourg, où on voit ces pavés qui volent.
00:08:30 Pour nous, c'est particulièrement préoccupant.
00:08:34 Vous parliez à l'instant du niveau de violence. Est-ce qu'il augmente au fil des manifestations ? Est-ce que vous constatez cela ?
00:08:41 Ces dernières semaines, légèrement.
00:08:44 On voit de toute façon, le nombre de blessés est assez symptomatique d'un niveau de violence, comme je vous le disais, qui augmente.
00:08:50 Cette haine du flic qui se développe comme un dépositaire de l'autorité publique, l'autorité publique du président de la République, du gouvernement, c'est peu entendable pour nous.
00:09:05 Nous sommes là pour assurer la sécurité des Français, la sécurité des manifestants dans ce cadre de maintien de l'ordre.
00:09:11 Donc, ce n'est absolument pas justifiable du tout.
00:09:14 On voit ces images qui ont été tournées par nos équipes hier à Paris.
00:09:17 Naïm Fadel, que vous inspirent ces images, ces affrontements entre ces éléments perturbateurs ?
00:09:24 On ne va pas les appeler les manifestants, sûrement pas.
00:09:26 Noémie Chou, je parle sous votre contrôle.
00:09:28 On parle d'éléments perturbateurs, de casseurs, de black blocs, mais sûrement pas de manifestants.
00:09:32 Non, ceux qui s'en prennent effectivement aux forces de l'ordre, qui se saisissent de pavés ou qui parfois se rendent dans les cortèges avec des armes par destination,
00:09:44 effectivement, ce ne sont pas des manifestants pacifiques.
00:09:47 La difficulté est qu'ils se disséminent dans le pré-cortège.
00:09:53 C'est cette partie de manifestants qui se situe devant le cortège officiel, avec notamment les services d'ordre des syndicats, qui eux sont très efficaces.
00:10:04 Et dans ce pré-cortège, vous avez aussi des personnes qui ne vont pas aller forcément casser, s'en prendre aux forces de l'ordre,
00:10:14 mais qui ont la conscience qu'elles ne sont pas dans la partie officielle du cortège.
00:10:20 Et c'est parce que ce pré-cortège existe et qu'il était très fourni.
00:10:24 Hier à Paris, on parle d'environ 7000 personnes dans ce pré-cortège.
00:10:27 C'est parce qu'il y a cette quantité de monde, cette masse, que les casseurs, ceux qui vont se constituer ensuite en Black Bloc,
00:10:36 peuvent effectivement passer à l'acte et s'en prendre, on l'a vu, notamment à des banques et aussi bien sûr aux forces de l'ordre.
00:10:46 J'entends qu'on a des difficultés par rapport à ces radicaux qui s'infiltrent, ils ont une manière de faire de telle manière qu'ils sont avec les manifestants,
00:10:58 donc les forces de l'ordre ont du mal à réagir, de peur aussi de blesser les manifestants.
00:11:03 Mais cette image de nos forces de l'ordre en défensive, c'est-à-dire en protection contre ces Black Bloc, elle est terrible.
00:11:13 C'est-à-dire qu'en fait on se dit, mais vraiment, est-ce qu'on est toujours dans un état de droit ? C'est ça la question.
00:11:21 Est-ce qu'aujourd'hui, quels sont en vérité les risques encourus par, que ce soit les Black Bloc ou ceux qu'on arrive à attraper ?
00:11:30 Sachant que ce que disait un policier ce matin sur votre chaîne, il disait en fait, on ne peut rien contre eux.
00:11:36 Et c'est ça toute la difficulté, et c'est vraiment ce sentiment en fait d'impuissance et de fatalisme.
00:11:42 Quand vous voyez que des élus soutiennent, appellent à la manifestation, à la désobéissance civile, et on ne peut rien faire.
00:11:51 C'est aujourd'hui vraiment, on a le sentiment vraiment, et c'est ce que ressentent les Français aujourd'hui,
00:11:57 qu'on est dans un état qui est devenu un état qui n'a plus ses droits justement à la défense.
00:12:04 Nomi Chouz, la difficulté pour les policiers, et je pense que Yann Bastiaire, vous pourrez également abonder en ce sens,
00:12:10 c'est d'interpeller, d'identifier ces personnes avant de les interpeller. On ne peut pas interpeller quelqu'un sans l'avoir identifié auparavant ?
00:12:17 Si, on peut l'interpeller. D'ailleurs, on le voit, il y a énormément, enfin il y a énormément, il y a des interpellations.
00:12:22 Hier, il y en a eu 58 à Paris. La difficulté c'est d'interpeller parce que, encore une fois, les policiers à un moment,
00:12:31 ils sont aussi effectivement, ils sont en train de se faire, ils sont pris à partie, donc il y a la difficulté.
00:12:37 Ils vont repérer des éléments. Ce n'est pas forcément ce moment-là qui est propice pour faire l'interpellation,
00:12:43 parce que, encore une fois, le maintien de l'ordre c'est toujours d'oser à quel moment on interpelle,
00:12:48 à quel moment on est effectivement plus en défensive, plus en offensif.
00:12:52 Et après, une fois que ces personnes sont interpellées, qu'elles sont placées en garde à vue,
00:12:56 ça va être d'avoir des éléments, des preuves qui vont permettre de les renvoyer devant un tribunal éventuellement
00:13:03 et qu'elles poursuitent, on va pouvoir donner à ces interpellations.
00:13:06 Et c'est vrai que ce qu'on a constaté lors de précédentes manifestations, c'est que vous avez, je prends l'exemple par exemple
00:13:11 de la manifestation du 16 mars, vous aviez eu 292 gardes à vue et au final, 9 seulement avaient fait l'objet d'un déferment,
00:13:21 c'est-à-dire d'une présentation à un magistrat. Sur ces 9, la plupart se sont soldés par un rappel à la loi
00:13:27 et très peu se sont terminés devant des magistrats. Et là, c'est pas parce qu'on ne peut rien faire,
00:13:35 c'est parce qu'à un moment, effectivement, le droit est ainsi fait que pour renvoyer quelqu'un et pour condamner quelqu'un,
00:13:41 il faut des éléments de preuve. Quand on va aux comparutions immédiates, ce qu'on fait régulièrement après chaque manifestation comme celle-ci,
00:13:49 vous avez des personnes effectivement dans le boxe, c'était le cas encore il y a quelques semaines,
00:13:54 je me suis retrouvée avec un jeune homme qui était renvoyé pour avoir construit une barricade et avoir mis le feu,
00:14:00 c'est le moment où il y avait encore les grèves des boueurs, donc il y avait toutes ces poubelles, donc il avait construit avec des poubelles une barricade,
00:14:04 il avait mis le feu, en tout cas c'est ce que les policiers avaient déclaré en disant qu'ils l'avaient repéré grâce à son jogging rouge,
00:14:09 mais qu'ils ne l'avaient pas interpellé au moment où ils mettaient le feu parce qu'à ce moment-là, ça n'était pas possible
00:14:13 et qu'ils l'avaient revu un peu plus tard alors que c'était place de la Bastille, il allait prendre le métro,
00:14:18 donc à ce moment-là, ils avaient décidé de l'interpeller, lui dans le boxe, il n'explique absolument pas qu'effectivement,
00:14:22 il était à la manifestation mais qu'il n'avait pas participé aux violences, il y avait des images de vidéosurveillance de l'endroit où ça s'était passé,
00:14:31 il n'apparaissait pas sur ces images-là et donc à un moment, les magistrats, effectivement, le parquet avait requis 8 mois de prison avec sursis,
00:14:39 mais le tribunal a finalement relaxé en raison du manque d'éléments pouvant prouver sa participation à l'incendie d'une barricade,
00:14:46 vous savez, pour condamner, encore une fois, il faut apporter la preuve que l'infraction a été commise,
00:14:49 les témoignages de force de l'ordre ne sont pas forcément suffisants, s'il y avait quelqu'un d'autre qui avait aussi un jogging rouge,
00:14:53 vous savez, en droit, il y a quelque chose d'une règle qui est que le doute profite à l'accusé, en l'espèce, au prévenu
00:15:00 et c'est facile de dire, oui, c'est les magistrats qui sont laxistes et qui ne veulent pas condamner, à un moment, si...
00:15:07 - Le droit est ainsi fait, comme vous l'avez dit.
00:15:09 - Le droit est ainsi fait et que s'il est condamné, il peut faire appel et après, ça peut aller en cassation et au final,
00:15:13 si effectivement la charge de la preuve, enfin, si la preuve n'est pas apportée, il aurait obtenu sans doute à un moment,
00:15:19 une relaxe d'une manière ou d'une autre, vous voyez, c'est ça qui est compliqué.
00:15:25 - Raphaël Stainville ?
00:15:27 - Oui, alors moi, je pense que dans la période, on est obligé, parce que dans le commentariat, on se focalise sur la violence, à raison,
00:15:36 mais il ne faut pas oublier les origines de cette violence, c'est-à-dire qu'on a quand même assisté pendant des semaines
00:15:41 à une mobilisation sociale qui, finalement, s'est déroulée sans heurts, sans violence, de manière très responsable de la part de l'intersyndical
00:15:53 et tout a dérapé, finalement, avec l'usage du 49.3 par le gouvernement et moi, ce qui me navre aujourd'hui, c'est que, finalement,
00:16:02 les forces de l'ordre sont devenues le "punching ball" de la colère sociale parce que le dialogue, parce que les institutions,
00:16:10 parce que tout est un peu bloqué et qu'à cette crise sociale s'ajoute une crise politique, il n'y a pas de réponse politique,
00:16:17 aujourd'hui, à cette défiance d'une grande partie de l'opinion par rapport au pouvoir, par rapport à cette loi.
00:16:26 Et donc, aujourd'hui, les forces de l'ordre, et nombre d'entre eux, sont par ailleurs, en civil ou en tout cas,
00:16:35 étaient dans les cortèges pendant des semaines et se retrouvent, en fait, au piège prisonnier d'un conflit qui n'est pas le leur.
00:16:44 C'est d'abord l'incapacité du pouvoir à trouver, à déboucher une solution pour sortir de cette crise qui explique cette violence
00:16:52 qui profite, bien évidemment, à l'extrême gauche, à Jean-Luc Mélenchon qui joue toujours ce vieux rêve de pouvoir être,
00:17:01 comme il dit, élu Premier ministre à la faveur peut-être d'une dissolution et de nouvelles élections.
00:17:07 Je pense que c'est tout ça qui se joue et les policiers, aujourd'hui, sont victimes de ce blocage politique.
00:17:13 - Mathieu Lebret, vous vouliez ajouter ?
00:17:15 - Oui, parce que ça sert aussi, quelque part, le gouvernement, parce qu'effectivement, on passe plus de temps à parler des violences
00:17:20 que du fond de cette réforme et le gouvernement, évidemment, préfère qu'on parle des violences que du fond de cette réforme
00:17:25 sur laquelle il est plus mal à l'aise. Mais quand on regarde dans les sondages, parce qu'on dit souvent que ces casseurs sont les idiots utiles du pouvoir,
00:17:32 plus de 60% des Français continuent à soutenir le mouvement, au doxa pour le Figaro, et plus de 50% des Français continuent à le soutenir
00:17:40 en s'attendant à ce qu'ils deviennent plus violents. Mais là où ça sert le gouvernement, il y a une majorité de Français qui a peur
00:17:46 de sortir dans la rue pour aller manifester, de peur, justement, d'être pris au milieu de ces violences.
00:17:50 Et là où ça aide le gouvernement, ça vide quelque part les cortèges, parce qu'il y avait 200 000 personnes de moins que par rapport à la dernière manifestation.
00:17:57 Donc il y a un essoufflement, même si les Français ne sont pas dupes de la stratégie du pouvoir, la fameuse stratégie du pourrissement,
00:18:03 c'est-à-dire espérer que l'opinion se retourne vers la figure d'autorité du chef de l'État. Et c'est aussi la stratégie de Gérald Darmanin,
00:18:09 qui cible depuis 15 jours Jean-Luc Mélenchon, qui viendrait mettre de l'huile sur le feu pour attiser les colères et les violences,
00:18:17 c'est d'incarner le parti de l'ordre pour espérer recapter l'opinion de cette manière-là et que, lassés par les violences,
00:18:23 lassés par les blocages, les Français se retournent vers la figure d'autorité. Donc les Français ne sont pas dupes, on le voit dans les enquêtes d'opinion,
00:18:28 mais ils sortent moins dans la rue, notamment à cause des violences. Ça coûte aussi cher de faire la grève, évidemment,
00:18:32 mais il y a eu un sondage YouGov qui montre que les Français craignent d'aller dans la rue manifester face aux violences.
00:18:38 Et on a vu 200 000 personnes de moins, même si, effectivement, les causes sont multiples.
00:18:42 – Benjamin Morel. – Oui, mais il y a un risque, malgré tout, je suis d'accord avec ce que vous avez dit,
00:18:46 mais il y a quand même un risque de retournement de l'opinion dans l'autre sens.
00:18:49 Qui est responsable des violences ? Évidemment, c'est les Black Blocs.
00:18:52 Mais pour l'opinion, qu'est-ce qui crée, et là je rejoins Raphaël, qu'est-ce qui crée la situation d'une forme d'ensauvagement de la rue ?
00:19:00 Eh bien, quand vous regardez les enquêtes, c'est majoritairement l'attitude très bornée du gouvernement
00:19:05 et cette volonté de rester droit dans ses bottes sur cette réforme.
00:19:09 Donc il y a un risque, qu'on l'a vu au moment de la crise des Gilets jaunes.
00:19:12 On dit souvent que la prise de l'arc de triomphe, etc. a enduit à un retournement de l'opinion.
00:19:16 Ce n'est pas vrai, l'opinion, elle se retourne avec le grand débat, pas avant.
00:19:19 Et avant, au contraire, on a un pouvoir affaibli et on a, et c'est le deuxième risque,
00:19:23 et celui-là, il nous peint au nez, une légitimation par une partie de l'opinion des violences.
00:19:28 Que vous disent les enquêtes au moment de l'acmé de la crise des Gilets jaunes ?
00:19:32 Eh bien, pour 30% des Français, la violence, pourquoi pas, si ça permet de mener à quelque chose.
00:19:37 Vous savez que ces dernières années, Notre-Dame-des-Landes, Yvan Colonna, les Gilets jaunes,
00:19:42 quand il y a eu de la violence, on a un gouvernement qui a cédé.
00:19:44 Si vous commencez à avoir une partie d'opinion qui dit, finalement, si ça marche, pourquoi pas,
00:19:49 à ce moment-là, on rentre dans quelque chose de profondément dangereux.
00:19:52 Donc le gouvernement, ici, joue en effet le pourrissement,
00:19:55 il joue la stratégie de déviation en termes de communication,
00:19:59 en appuyant sur les violences pour éviter de parler du fond.
00:20:01 Il n'est pas sûr que ça lui revienne en boomerang, et si ça lui revient en boomerang,
00:20:05 c'est grave, parce que ça ne revient pas en boomerang qu'au gouvernement,
00:20:08 mais également à l'ensemble des institutions.
00:20:10 Oui, Emmanuel Macron ne cède qu'à la violence, Notre-Dame-des-Landes,
00:20:13 les Gilets jaunes, avec la dizaine de milliards débloqués après la crise des Gilets jaunes.
00:20:16 Et c'est ce que disait l'un des responsables syndicaux, Fabien Dupieux de Lunsa,
00:20:21 faut-il que le mouvement devienne violent pour que le gouvernement cède ?
00:20:24 Donc c'est déjà dans l'esprit des leaders syndicaux et effectivement des manifestants.
00:20:28 Emmanuel Macron ne comprend que le rapport de force et la violence,
00:20:30 c'est ce que pensent effectivement de nombreux manifestants,
00:20:33 et c'est ce qu'il a cédé, Notre-Dame-des-Landes et les Gilets jaunes,
00:20:35 encore une fois, après des mouvements violents.
00:20:37 Il y a eu cette scène également hier dans les rues de Paris,
00:20:40 qui a cristallisé les tensions, la célèbre brasserie parisienne,
00:20:45 la rotonde a été la cible de ces casseurs justement.
00:20:48 Vous voyez ces images commentées par Mathilde Couvillier-Flornois et Adrien Spiteri.
00:20:52 C'est aux alentours de 16h que des premiers échauffourés éclatent
00:20:58 entre les manifestants et les forces de l'ordre.
00:21:00 *bruit de tirs*
00:21:05 Devant la rotonde, brasserie parisienne emblématique,
00:21:09 des éléments radicaux jettent des projectiles sur les forces de l'ordre,
00:21:13 repliés devant l'entrée du restaurant.
00:21:15 Entre les pavés, les bouteilles et les pétards,
00:21:18 c'est finalement un fumigène lancé sur l'auvent de la brasserie
00:21:21 qui déclenche un incendie.
00:21:23 La toile rouge de l'établissement s'embrase en quelques minutes,
00:21:26 laissant apparaître un trou béant.
00:21:28 Le personnel du restaurant tente alors d'éteindre les flammes coûte que coûte
00:21:32 avec des seaux à champagne remplis d'eau.
00:21:35 Les pompiers interviennent ensuite rapidement et mettent fin à l'incendie.
00:21:39 Plus tard dans la soirée, les riverains constatent les dégâts.
00:21:43 On a le droit de manifester, qu'on a le droit d'être contre cette réforme,
00:21:47 ce qui est mon cas, mais que casser et briser, c'est pas acceptable.
00:21:51 Je trouve que c'est dommage qu'il y ait des personnes qui cassent,
00:21:54 qui profitent des manifestations pour casser.
00:21:56 La rotonde n'a pas été visée par hasard.
00:21:59 En 2017, c'est là-bas qu'Emmanuel Macron avait fêté son arrivée en tête,
00:22:03 le soir du premier tour de l'élection présidentielle.
00:22:06 Yann Bastiat, vous êtes toujours avec nous.
00:22:09 Pourquoi en fait, ces personnes sont-elles si difficiles à interpeller dans ces cortèges ?
00:22:16 On le répète assez souvent, ce sont des populations assez compliquées à interpeller,
00:22:24 à identifier, Noémie Choultz en a parlé tout à l'heure,
00:22:27 leur mobilité, leur facilité à changer de vêtements, à les identifier.
00:22:34 Ensuite, le phénomène Black Bloc pose une réelle complexité
00:22:41 aux effectifs de maintien de l'ordre, parce qu'ils se mêlent aux manifestants
00:22:49 qui sont là pour juste exprimer leur opposition à la réforme des retraites.
00:22:54 Donc, faire le tri du bon grain et de l'ivrer, c'est très compliqué,
00:22:59 surtout quand on le voit comme sur ces images,
00:23:01 que le niveau de violence et d'intensité est très élevé.
00:23:04 On voit justement sur ces images cette pluie de projectiles en tout genre
00:23:08 que les policiers et gendarmes reçoivent à longueur de manifestation,
00:23:12 en plus des insultes et des agressions verbales, orales.
00:23:18 Quel est l'état d'esprit dans vos rangs de la fatigue ?
00:23:25 Bien sûr, la succession de manifestations hier à la 11e journée de manifestation,
00:23:31 en premier on s'était plutôt passé dans le calme jusqu'à l'adoption du texte
00:23:35 par le biais du 49.3, où là, il y a eu une radicalisation du mouvement
00:23:41 et l'intégration de ces Black Blocs.
00:23:43 Mais là, la fatigue est réelle, le niveau de violence est très élevé,
00:23:48 l'engagement des unités aussi, ça se multiplie dans le temps
00:23:52 et sur tout le territoire, pas uniquement à Paris,
00:23:54 vos images l'ont montré tout à l'heure, où on voit que les unités de force mobile,
00:23:57 CRS et gendarmes mobiles sont très sollicitées.
00:24:01 J'imaginais hier, sur votre plateau hier soir à 21h…
00:24:05 Yann Bastier, je vois qu'on a un petit problème technique avec vous.
00:24:12 Néanmoins, merci d'avoir été avec nous aujourd'hui dans Midi News.
00:24:16 Vous restez bien autour de la table, vous restez bien devant votre télévision.
00:24:19 On revient dans quelques toutes petites minutes.
00:24:21 On reviendra justement sur ces violences qui ont maillé les cortèges dans toute la France.
00:24:24 A tout de suite.
00:24:25 De retour dans Midi News, il est bientôt midi et demi.
00:24:33 L'essentiel de l'actu c'est avec vous, Maureen Vidal.
00:24:35 Bonjour Maureen.
00:24:39 Concernant l'assassinat de Samuel Paty en octobre 2020,
00:24:43 décapité par un islamiste radicalisé devant son collège,
00:24:46 le parquet antiterroriste demande que 14 personnes soient jugées.
00:24:50 Le PNAT demande également que l'infraction la plus grave,
00:24:52 complicité d'assassinat terroriste, soit retenue pour deux amis de l'assaillant.
00:24:56 De son côté, le ministère public requiert les assises pour six autres adultes
00:25:00 et demande que six collégiens soient jugés pour des délits.
00:25:03 Quatre écoles et une crèche fermées aujourd'hui
00:25:06 à cause d'une fuite d'ammoniaque à Maison-Alfort, dans le Val-de-Marne.
00:25:09 Ces établissements sont situés près d'une usine
00:25:11 où deux fuites ont été détectées ce jeudi.
00:25:13 Une décision prise par mesure de précaution, a déclaré la préfecture.
00:25:17 Le taux de toxicité détectée est en dessous du seuil de dangerosité.
00:25:21 Ces fuites sont apparues lors de travaux de soudure
00:25:23 et deux ouvriers ont été légèrement blessés.
00:25:26 En hommage aux victimes toutes-ci du génocide au Rwanda de 1994,
00:25:31 un monument sera érigé à Paris sur les quais de Seine,
00:25:34 juste à côté du ministère des Affaires étrangères.
00:25:37 Un geste qualifié de symbolique et important par l'Elysée
00:25:40 et salué par les rescapés de la tragédie.
00:25:42 Emmanuel Macron avait reconnu les responsabilités de la France
00:25:45 dans ce génocide où plus de 800 000 personnes, selon l'ONU,
00:25:49 ont été massacrées dans des conditions abominables
00:25:52 entre avril et juillet 1994.
00:25:54 Nous sommes toujours avec Naïma M. Fadel,
00:25:57 Noémie Schultz, Benjamin Morel, Raphaël Stainville, Gautier Lebret.
00:26:00 Et nous accueillons autour de ce plateau Eric de Ritmaten.
00:26:02 Bonjour, vous êtes journaliste au service économie de CNews,
00:26:05 de notre chaîne.
00:26:06 Nous allons revenir encore quelques minutes sur ces violences
00:26:10 qui ont émaillé certains cortèges dans toute la France hier,
00:26:13 notamment en région, à Rennes, à Lyon, à Nancy ou encore à Bordeaux.
00:26:18 Les images sont commentées par Adrien Spiteri.
00:26:21 Scène surréaliste à Lyon hier.
00:26:24 Un magasin est pillé par les manifestants,
00:26:26 en marge de la 11e journée de mobilisation
00:26:29 contre la réforme des retraites.
00:26:32 Même scène de chaos à Rennes.
00:26:34 Des manifestants attaquent frontalement les forces de l'ordre,
00:26:37 mettent le feu à des poubelles et pillent un supermarché.
00:26:41 À plusieurs kilomètres de là, à Nantes,
00:26:45 la manifestation dégénère en fin de parcours.
00:26:48 Plusieurs individus déterrent des pavés
00:26:50 et les lancent sur les policiers et gendarmes.
00:26:53 Ces derniers répondent avec des gaz lacrymogènes.
00:26:58 Bilan de la journée, 23 personnes interpellées.
00:27:01 À Nancy, le Porsche de la Banque de France
00:27:05 a été incendié par des manifestants,
00:27:07 avant d'être maîtrisé par les pompiers.
00:27:09 Au total hier, 271 personnes ont été interpellées en France.
00:27:15 Noémie Schultz, on l'évoquait tout à l'heure,
00:27:20 les difficultés d'interpeller,
00:27:22 les difficultés ensuite de sanctionner les casseurs,
00:27:25 les black box, les éléments perturbateurs
00:27:28 en marge de ces manifestations.
00:27:30 Néanmoins, quand il y a sanction,
00:27:32 elles peuvent être très lourdes.
00:27:34 - Oui, il ne faut pas donner l'impression
00:27:36 que la justice va forcément être extrêmement tolérante.
00:27:39 Quand les faits sont établis,
00:27:41 les peines encourues sont lourdes.
00:27:43 Pour des violences contre les policiers,
00:27:46 la peine encourue de 5 ans de prison
00:27:48 et 75 000 euros d'amende.
00:27:50 Quand l'incapacité totale de travail
00:27:52 est supérieure à 8 jours,
00:27:54 on passe à 7 ans de prison et 100 000 euros d'amende.
00:27:57 Il y a une quinzaine de jours, un homme de 30 ans
00:28:00 a été condamné à Besançon, à 3 ans de prison ferme
00:28:03 pour avoir porté des coups de skateboard
00:28:05 sur la tête d'un policier en marge de manifestation
00:28:08 contre la réforme des retraites.
00:28:10 Il avait été jugé en comparution immédiate,
00:28:12 incarcéré à l'issue de l'audience,
00:28:14 interdiction de paraître en Franche-Comté pendant 5 ans.
00:28:17 Là, effectivement, les faits étaient absolument...
00:28:20 Les preuves étaient irréfutables,
00:28:22 les faits avaient été filmés
00:28:24 et il avait déjà un casier judiciaire conséquent.
00:28:26 Je crois que c'est important, effectivement,
00:28:28 de dire qu'il y a aussi parfois des condamnations
00:28:31 et qu'elles peuvent être sévères.
00:28:33 - Oui, mais...
00:28:34 Effectivement, et tant mieux, j'allais dire,
00:28:37 mais bon, hein, sur combien...
00:28:39 Mais c'est là où c'est intéressant.
00:28:41 C'est qu'en fait, on se rend compte
00:28:43 que les radicaux et l'ultra-gauche, notamment,
00:28:45 évaluent le bénéfice-risque,
00:28:47 comme dans certains autres domaines.
00:28:49 Notre justice n'est pas dissuasive.
00:28:52 C'est-à-dire qu'ils se disent pas
00:28:54 "Attention, je risque gros,
00:28:56 malgré que si je peux m'en sortir."
00:28:58 C'est ça qui est terrible.
00:28:59 Et aujourd'hui, on peut que se sentir,
00:29:01 en fait, dans une espèce de fatalité,
00:29:03 d'un état de droit, en fait,
00:29:05 qui se dit état de droit,
00:29:06 mais qui s'empêche, finalement.
00:29:08 - C'est-à-dire 5 à 7 ans de prison,
00:29:10 75 000 euros à 100 000 euros d'amende,
00:29:12 ce n'est pas assez, pour vous ?
00:29:14 - Il faut des peines planchées.
00:29:16 C'est ça qu'il faut, aujourd'hui.
00:29:18 Quand on s'attaque à la police,
00:29:20 il faut des peines planchées.
00:29:21 Parce que les policiers, pour l'instant,
00:29:23 c'est eux qui ont les missions régaliennes,
00:29:25 c'est eux qui doivent nous protéger.
00:29:27 Et attention, parce que c'est la porte ouverte.
00:29:29 Demain, si on a d'autres émeutes, imaginez.
00:29:32 Moi, je voudrais juste rappeler
00:29:34 que les émeutes qu'on a eues en 2005,
00:29:36 il y a eu de prononcées des peines très fortes.
00:29:40 Si vous regardez ce qui s'est passé,
00:29:43 il y a eu, justement, des peines très fortes
00:29:45 qui ont été prononcées.
00:29:46 Ça veut dire quoi ?
00:29:48 À ce moment-là, la justice a voulu faire des exemples.
00:29:51 - Benjamin Morel.
00:29:52 - Oui, la peine planchée, je comprends ce que dit Neymar,
00:29:54 mais la réalité, c'est que pour moi,
00:29:56 c'est plutôt un faux débat pour deux raisons.
00:29:58 D'abord, parce que c'est un constitutionnel.
00:30:00 Et donc, soit on module ça,
00:30:02 comme l'a fait Nicolas Sarkozy, ça ne sert à rien,
00:30:04 parce qu'on multiplie les exceptions
00:30:06 pour le rendre constitutionnel.
00:30:08 Et par ailleurs, ça ne règle pas le problème
00:30:10 du service public de la justice.
00:30:12 Si on veut vraiment régler le problème,
00:30:14 on ne peut pas faire exécuter les peines,
00:30:16 parce que c'est souvent ce qui empêche les juges
00:30:18 de prononcer des peines de prison réellement exécutées.
00:30:20 Et puis, sur l'autre aspect, là, on l'a dit,
00:30:22 le problème, ce n'est pas tellement
00:30:24 d'arriver à condamner les gens,
00:30:26 c'est de prouver pour pouvoir condamner.
00:30:28 Donc, le problème n'est pas un juge qui dirait
00:30:30 "Là, je me retrouve face à un individu
00:30:32 et je n'ai pas envie de le condamner sévèrement."
00:30:34 Le problème, c'est comment est-ce que j'arrive
00:30:36 à prouver que cet individu a réellement fait
00:30:38 ce qu'il a fait pour pouvoir le condamner sévèrement.
00:30:40 Donc là, même si vous mettez des peines planchées,
00:30:42 si jamais vous n'arrivez pas à condamner,
00:30:44 la peine ne sera pas par définition effectuée
00:30:46 parce que vous aurez affaire à quelqu'un
00:30:48 de présumé innocent et déclaré innocent.
00:30:50 Il y a d'autres cas où on a des preuves,
00:30:52 et je vous rejoins à Benjamin.
00:30:54 Effectivement, comme disait le policier ce matin,
00:30:56 on ne peut rien contre les blagues.
00:30:58 Raphaël Stabil.
00:31:00 La difficulté, c'est que lorsqu'on parle de la justice,
00:31:02 on est souvent sur un temps long
00:31:04 et que ça a été évoqué par Noémie Schultz
00:31:06 avec les recours aux questions
00:31:08 avant d'avoir la certitude
00:31:10 qu'un individu soit condamné.
00:31:12 Il y a un certain nombre d'étapes.
00:31:14 En revanche, ce qui est certain,
00:31:16 c'est qu'aujourd'hui,
00:31:18 on est face à un problème de force de l'ordre
00:31:20 et sans être expert, mais en écoutant
00:31:22 un certain nombre de syndicalistes
00:31:24 qui ont pu s'exprimer sur le sujet,
00:31:26 on voit qu'il y a un problème qui est assez criant
00:31:28 et qui est nouveau finalement dans ces manifestations.
00:31:30 C'est qu'à force d'avoir finalement presque
00:31:32 désarmé la police et la gendarmerie
00:31:34 ou en tout cas d'avoir limité
00:31:36 la participation avec un usage
00:31:38 de grenades désencerclantes
00:31:40 moins puissantes qu'auparavant,
00:31:42 cette violence ne cesse de progresser
00:31:44 parce que finalement,
00:31:46 la réponse des forces policières
00:31:48 a été réduite
00:31:50 et donc ça laisse,
00:31:52 je pense,
00:31:54 aux plus virulents
00:31:56 des manifestants
00:31:58 ou des membres
00:32:00 de l'ultra-gauche
00:32:02 qui veulent
00:32:04 faire un coup de force
00:32:06 la possibilité de prospérer
00:32:08 dans ces manifestations.
00:32:10 Pendant ce temps, le torchon brûle.
00:32:12 Vous allez nous expliquer ailleurs
00:32:14 entre Elisabeth Borne
00:32:16 et Emmanuel Macron,
00:32:18 la première ministre qui tente
00:32:20 de "calmer les esprits".
00:32:22 Elle évoque le fait de trouver le bon timing
00:32:24 pour renouer le dialogue avec les syndicats.
00:32:26 Il ne faut pas que les syndicats
00:32:28 sortent humiliés de cette séquence,
00:32:30 dit-elle aujourd'hui.
00:32:32 Il faut respecter une période de convalescence.
00:32:34 Le pays a besoin d'apaisement,
00:32:36 que des mots pour tenter
00:32:38 de calmer un petit peu les choses.
00:32:40 Mais il y a également cette phrase,
00:32:42 "Avant d'aller chercher des alliés pour voter les textes,
00:32:44 c'est important que l'on dise où l'on veut aller",
00:32:46 dit-elle. "Il faut redonner du sens
00:32:48 et du souffle à l'action. Je ne suis pas simplement là
00:32:50 pour administrer le pays."
00:32:52 C'est une phrase, visiblement,
00:32:54 plus que visiblement,
00:32:56 chère Gauthier,
00:32:58 à l'administration d'Emmanuel Macron.
00:33:00 Le CAP et l'entourage du président de la République,
00:33:02 qui est actuellement en Chine, lui a répondu.
00:33:04 C'est-à-dire qu'on est en ce moment
00:33:06 entre une première ministre et un président
00:33:08 qui se répondent par entourage interposé.
00:33:10 Le CAP a été donné lors
00:33:12 de l'interview au 13h.
00:33:14 Le rapport d'entourage du président, c'est que le CAP a été donné
00:33:16 lors d'une interview du journal de 13h,
00:33:18 qu'il a faite il y a 15 jours.
00:33:20 Très intéressant, parce qu'Emmanuel Macron,
00:33:22 vous le savez, est dans un bras de fer avec Laurent Berger.
00:33:24 C'est-à-dire que là, c'est devenu un duel.
00:33:26 C'est au-delà de la CFDT et du gouvernement.
00:33:28 Laurent Berger et Emmanuel Macron
00:33:30 sont dans un face-à-face.
00:33:32 Laurent Berger, il y a deux jours à la télévision,
00:33:34 a dit "ça fait deux fois que je me fais insulter".
00:33:36 Comme je vous le dis là, il n'y en aura pas une troisième fois.
00:33:38 Ça fait deux fois, effectivement, que le président
00:33:40 et son entourage disent que Laurent Berger
00:33:42 n'a rien proposé, alors qu'il est, vous le savez,
00:33:44 pour la réforme à point. Et là, Elisabeth Borne dit quoi ?
00:33:46 "Il ne faut pas humilier les syndicats."
00:33:48 C'est à destination de qui ? Si ce n'est du président.
00:33:50 La question, c'est pourquoi Elisabeth Borne fait ça ?
00:33:52 Elle a dit, il y a quelques instants, en déplacement dans la Veyron,
00:33:54 qu'elle a dit que le président
00:33:56 et elle-même partageaient les mêmes objectifs.
00:33:58 Avant de continuer les discussions, on va justement
00:34:00 écouter la Première Ministre en déplacement dans la Veyron.
00:34:02 On échange régulièrement
00:34:04 avec le président de la République
00:34:06 et je pense qu'on partage la même
00:34:08 analyse. Il y a besoin
00:34:10 d'apaisement dans notre pays, c'est ce que j'ai
00:34:12 dit dès le départ, et il y a besoin
00:34:14 d'apporter des réponses rapides et
00:34:16 on est parfaitement alignés sur ce sujet.
00:34:18 Voilà donc pour la prise de parole de la Première Ministre.
00:34:20 Ce qu'elle a dit face à des journalistes,
00:34:22 ou ce que son entourage a laissé dire aux journalistes,
00:34:24 elle l'a quand même dit, la Première Ministre.
00:34:26 Donc effectivement, elle dit qu'elle partage les mêmes objectifs,
00:34:28 il n'empêche qu'elle a dit qu'il n'y avait pas de cap
00:34:30 et qu'il ne fallait pas humilier les syndicats. C'est directement
00:34:32 adressé au président. Donc que fait Elisabeth Borne ?
00:34:34 Elle sait quelque part que ses jours à Matignon sont comptés.
00:34:36 L'entourage du chef de l'État disait
00:34:38 qu'on ne peut pas la virer avant
00:34:40 qu'elle ait fait le même temps qu'Édith Cresson.
00:34:42 Elle a fait le même temps qu'Édith Cresson, 10 mois
00:34:44 et 18 jours. Elle doit être à 20 jours
00:34:46 aujourd'hui, Elisabeth Borne.
00:34:48 La deadline, c'est le Conseil constitutionnel,
00:34:50 dans pile une semaine.
00:34:52 D'ici là, Emmanuel Macron lui a confié deux missions impossibles.
00:34:54 Élargir la majorité. Avec qui ?
00:34:56 Les Républicains ne sont pas fiables, on l'a vu,
00:34:58 et ne veulent pas entrer au gouvernement.
00:35:00 Et discuter avec les syndicats.
00:35:02 Quand vous n'êtes pas pour bouger sur les 64 ans
00:35:04 et que la seule chose que les syndicats
00:35:06 demandent, c'est justement la suppression des 64 ans,
00:35:08 les discussions, on l'a vu, elles durent
00:35:10 55 minutes et ça s'arrête rapidement
00:35:12 à Matignon. Donc il lui a confié
00:35:14 deux missions impossibles pour en faire un fusible,
00:35:16 pour pouvoir la limoger avec des arguments.
00:35:18 Donc Elisabeth Borne a bien conscience
00:35:20 que son temps est compté. Donc elle essaye
00:35:22 de laisser une trace, aussi petite soit-elle,
00:35:24 en se dissociant de la stratégie du chef de l'État.
00:35:26 Elle joue sa propre carte, en sachant pertinemment
00:35:28 que son heure est comptée à Matignon.
00:35:30 Alors Éric Dorel-Mathen, vous étiez justement avec l'intersyndical
00:35:32 hier. Gauthier évoque
00:35:34 justement les syndicats. Dans quel état sont-ils ?
00:35:36 Dans quel état d'esprit sont-ils aujourd'hui ?
00:35:38 Toujours le retrait, le retrait
00:35:40 et rien que le retrait.
00:35:42 Toujours. Alors si vous voulez, cette semaine va être décisive.
00:35:44 C'est vrai que c'est exactement dans une semaine
00:35:46 pile la décision.
00:35:48 Le mot "apaisement"
00:35:50 est bien trouvé, parce qu'il faut apaiser
00:35:52 des deux côtés. D'abord la réaction du gouvernement,
00:35:54 il faut arrêter maintenant de provoquer.
00:35:56 Et puis les syndicats, eux aussi, sont sur ce
00:35:58 tempo. Ils attendent vraiment.
00:36:00 Alors moi j'ai eu le temps de discuter hier soir,
00:36:02 avec aussi bien la CFDT qu'avec Force Ouvrière.
00:36:04 Et là, ils espèrent vraiment
00:36:06 - Et pas avec la CGT ?
00:36:08 La CGT, elle ne veut pas nous parler.
00:36:10 Non, mais écoutez, il suffit d'écouter
00:36:12 ce que dit Madame Binet sur CNews.
00:36:14 Alors là, concernant la CFDT, qui est
00:36:16 posée, raisonnée, ils espèrent
00:36:18 et ils pensent tous que ce texte
00:36:20 va être détricoté.
00:36:22 Ils utilisent le terme "détricoté". Il y a au moins
00:36:24 une partie qui peut être censurée.
00:36:26 Et le fait que ce soit censuré,
00:36:28 ça bloquerait la réforme. Voilà ce dont
00:36:30 ils espèrent, ce dont ils rêvent,
00:36:32 même on peut dire. Et du coup, ça bloquerait
00:36:34 pour plusieurs mois. J'ai vraiment posé la question.
00:36:36 Si ça se produit, ça peut
00:36:38 effectivement être une manière
00:36:40 de permettre aux syndicats
00:36:42 et à Emmanuel Macron et la Première Ministre
00:36:44 de sortir la tête haute. Je reprends leur terme,
00:36:46 le terme des syndicats. Parce que,
00:36:48 finalement, Emmanuel Macron pourra dire "très bien,
00:36:50 ça retourne au Parlement, pourquoi pas ?"
00:36:52 Parce que l'article 10 le permet, de retourner
00:36:54 au Parlement pour retricoter cette réforme.
00:36:56 En tout cas, sur un aspect.
00:36:58 Et puis, deuxièmement, c'est la possibilité
00:37:00 pour les syndicats de dire "nous, on a réussi,
00:37:02 on a fait pression et maintenant, on se remet
00:37:04 au ton de la table pour discuter sérieusement d'une nouvelle
00:37:06 mouture, disons." Néanmoins, entre ce qu'espèrent
00:37:08 les syndicats, ce que pensent les syndicats
00:37:10 et la réalité des choses,
00:37:12 qui est discutée au Conseil constitutionnel,
00:37:14 il y a quand même une... - Oui, c'est très, très improbable.
00:37:16 Alors, il peut y avoir une validation totale du texte,
00:37:18 c'est très improbable, parce qu'il y a des cavaliers
00:37:20 légistes, des cavaliers sociaux, gros comme une maison
00:37:22 dans ce texte. Les cavaliers sociaux, c'est
00:37:24 quelque chose qui n'a rien à voir dans le texte. Mais c'est quoi,
00:37:26 ces cavaliers sociaux ?
00:37:28 La question de l'index senior,
00:37:30 le contrat, le CDI senior,
00:37:32 peut-être certains dispositifs concernant la pénibilité
00:37:34 et certains régimes spéciaux, peut-être,
00:37:36 on n'est pas certain. Mais dans tous les cas,
00:37:38 c'est un peu la fine couche de sucre glace
00:37:40 sur le gros gâteau amer.
00:37:42 Le fonds de la réforme, les 64 ans,
00:37:44 ça, ça fait partie d'un PLFSS
00:37:46 rectificatif très, très clairement.
00:37:48 Donc, si le Conseil valide, et s'il fait
00:37:50 des réserves d'interprétation, et s'il
00:37:52 liquide les cavaliers sociaux, ça n'empêchera pas
00:37:54 le gouvernement de promulguer le fonds
00:37:56 de la réforme. Alors après, il peut y avoir une censure totale
00:37:58 pour des raisons de procédure. C'est pas le scénario
00:38:00 le plus probable, mais c'est possible, auquel cas
00:38:02 il n'y a plus de loi, par contre. Et là, en effet,
00:38:04 on rentre dans autre chose. Mais si c'est une simple
00:38:06 censure partielle, là, il y aura promulgation.
00:38:08 Le Président a 15 jours pour promulguer.
00:38:10 Il sera tenu de le faire, sinon, ça sera
00:38:12 un droit de veto caché. Donc, il est tenu de le faire.
00:38:14 Il peut y avoir, en effet, la seconde délibération.
00:38:16 Et la seconde délibération, le dit Salina 2,
00:38:18 ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'Emmanuel Macron
00:38:20 dit "Bah, écoutez, voilà, là,
00:38:22 la loi, on l'a fait passer
00:38:24 par 49 à l'INA 3, mais je vais
00:38:26 redemander au Parlement, est-il sûr, réellement,
00:38:28 qu'il veut celle-là ?" Et là,
00:38:30 évidemment, il est assez peu probable qu'il n'y ait pas une majorité
00:38:32 parlementaire pour rejeter la loi. Ce serait une
00:38:34 façon de s'en sortir, mais ce serait une façon
00:38:36 extrêmement coûteuse politiquement.
00:38:38 Et là, il n'est pas certain qu'Emmanuel Macron ait
00:38:40 envie de jouer ce jeu-là.
00:38:42 - Oui, parce que, maintenant, si elle est promulguée,
00:38:44 cette loi, enfin, en tout cas, si déjà, elle est validée,
00:38:46 qu'est-ce qui va se passer ? La question
00:38:48 est posée. Mobilisation immédiate
00:38:50 le 14 au soir, donc,
00:38:52 ça veut dire après, de nouveau
00:38:54 des manifestations et de nouveau des blocages.
00:38:56 Et là, une nouveauté, je vais vous le dire,
00:38:58 c'est qu'en discutant avec
00:39:00 les syndicats... - Rien n'a été annoncé
00:39:02 encore de la part des syndicats. - Il a cédé d'été,
00:39:04 mais ils ne sont pas sur la même ligne.
00:39:06 - L'information que je peux vous donner, c'est qu'ils sont contents
00:39:08 d'être débarrassés... À la CGT, ils sont contents d'être débarrassés
00:39:10 de Martinez, qui était trop gentil,
00:39:12 paraît-il, et beaucoup trop souple,
00:39:14 qui n'a pas osé demander des grèves
00:39:16 reconductibles. - Je rappelle, ce sont les éléments
00:39:18 que vous avez retenus auprès des syndicats eux-mêmes.
00:39:20 - Et que là, la véritable menace,
00:39:22 c'est la mise en place de grèves reconductibles
00:39:24 sous l'autorité de Mme Guinet, qui est prête
00:39:26 à tout, justement, pour semer le chaos
00:39:28 dans le pays. - Oui, mais, justement, Philippe Martinez
00:39:30 a tenu l'intersyndical. Il a refusé
00:39:32 les blocages pour que l'intersyndical tienne
00:39:34 et qu'il n'y ait pas de divorce avec Laurent Berger.
00:39:36 Ce qui va se passer le 14, c'est peut-être
00:39:38 la fin de l'intersyndical. Parce qu'effectivement,
00:39:40 si la CGT fait le choix de se réunir
00:39:42 dès le soir de la décision du Conseil constitutionnel
00:39:44 en disant "le Conseil a fait de la politique et il n'est pas légitime",
00:39:46 c'est pas du tout la position de Laurent Berger,
00:39:48 qui a redit ce matin qu'il
00:39:50 accepterait la décision
00:39:52 du Conseil constitutionnel. Donc, on va peut-être
00:39:54 vivre la fin de l'intersyndical
00:39:56 le soir du Conseil constitutionnel. Et qu'est-ce qui va se passer
00:39:58 pour le gouvernement ? Benjamin le disait,
00:40:00 le scénario le plus probable, c'est qu'effectivement
00:40:02 un ou deux articles soient retoqués
00:40:04 et après, le gouvernement mettra ça
00:40:06 dans la loi travail et essaiera de le refaire
00:40:08 passer, parce qu'en plus, c'est des mesures plutôt consensuelles,
00:40:10 de le refaire passer dans une autre loi.
00:40:12 Donc, il pourra promulguer l'essentiel de ce texte,
00:40:14 surtout l'article 7, les 64 ans,
00:40:16 et le gouvernement va tabler
00:40:18 sur un essoufflement du mouvement, qui est déjà
00:40:20 en cours, 200 000 personnes de moins, hier,
00:40:22 par rapport à la semaine d'avant. Avec une petite incertitude
00:40:24 sur le référendum d'initiative partagée. Exactement.
00:40:26 Si jamais il est validé, ça veut dire collecte des signatures
00:40:28 pendant 9 mois, et là, pour le coup, l'intersyndicale
00:40:30 peut tenir au moins là-dessus, parce que la collecte
00:40:32 des 4 millions 800 000 signatures, la grande
00:40:34 campagne dans le pays, etc.,
00:40:36 c'est un vrai problème pour le gouvernement qui plus est, parce que
00:40:38 s'il devait trouver les 4 millions 800 000 signatures,
00:40:40 il faut voir ce que ça donne. Ça veut dire qu'ensuite,
00:40:42 il y a un texte qui arrive au Parlement. Ce texte,
00:40:44 c'est la retraite à 62 ans. Soit le Parlement
00:40:46 l'examine et le rejette, et il n'y a pas de référendum,
00:40:48 c'est la procédure du RIP, c'est en effet tiré
00:40:50 par les cheveux, mais c'est ce qu'a décidé
00:40:52 le Conseil constitutionnel en 2008, auquel cas,
00:40:54 le gouvernement allume une mèche sociale.
00:40:56 Il dit, grosso modo, pas de référendum,
00:40:58 je m'en fiche des 4 millions 800 000 signatures.
00:41:00 Compliqué. S'il laisse le truc aller au référendum,
00:41:02 ça veut dire que vous avez un référendum
00:41:04 pas sur la retraite à 63 ans,
00:41:06 sur la retraite à 62 ans, et là,
00:41:08 évidemment, à Bruxelles et dans les marchés, ça risque
00:41:10 de tanguer. Donc il va y avoir une vraie
00:41:12 suite à cette affaire si le RIP est validé.
00:41:14 - Alors, juste pour revenir sur les propos de
00:41:16 Laurent Berger, il a dit qu'il reconnaîtrait
00:41:18 la décision du Conseil constitutionnel,
00:41:20 mais entre reconnaître et s'en
00:41:22 accommoder, il y a également...
00:41:24 - Mais c'est pas du tout la même ligne de la CGT.
00:41:26 - Ce n'est pas la même ligne.
00:41:28 - C'est pas du tout la même ligne de la CGT. C'est pas dit que
00:41:30 Laurent Berger appelle à la mobilisation le soir.
00:41:32 Et je vous rappelle ce qu'avait dit Emmanuel Macron
00:41:34 sur la France insoumise, qui se rapproche
00:41:36 plus de Sophie Binet que de Philippe Martinez.
00:41:38 La France insoumise, on connaissait les relations
00:41:40 très tendues entre Philippe Martinez et
00:41:42 Jean-Luc Mélenchon, avec, comme le disait Eric,
00:41:44 la nouvelle leader qui se rapproche
00:41:46 plus d'une ligne radicale que celle de
00:41:48 Philippe Martinez, puisque la candidate de Philippe Martinez
00:41:50 a été retoquée.
00:41:52 La stratégie de la France insoumise, selon
00:41:54 l'Elysée, c'était de délégitimer le Conseil
00:41:56 constitutionnel. C'est peut-être ce que s'apprêtait
00:41:58 à faire la CGT, et elle ne sera pas
00:42:00 soutenue dans ce cas-là par la CFDT.
00:42:02 Ça sera peut-être la fin de l'intersyndical.
00:42:04 - Et même Fadel. C'est un joli bazar.
00:42:06 - Comment ? - C'est un joli bazar, quand même, tout ça.
00:42:08 - Oui, c'est un joli bazar. Mais moi, je voulais revenir sur le profil
00:42:10 d'Elisabeth Borne.
00:42:12 Je vous avoue que j'étais l'une des personnes
00:42:14 qui étaient très heureuses qu'elle soit
00:42:16 dans le gouvernement, en tant que Premier ministre.
00:42:18 Mais je vais vous dire pourquoi.
00:42:20 - J'ai rien dit, quoi.
00:42:22 - En fait, je trouve que c'était intéressant,
00:42:24 son profil, parce que ce n'était pas un profil
00:42:26 politique. Parce qu'elle, elle est ancienne
00:42:28 préfète. Et les préfets, en général,
00:42:30 sont dans la concession, dans la médiation.
00:42:32 C'est des grands serviteurs de l'État.
00:42:34 Et c'est ce qui explique, aujourd'hui,
00:42:36 qu'elle commence un peu à montrer son désaccord
00:42:38 avec Emmanuel Macron,
00:42:40 et qu'elle parle d'apaisement,
00:42:42 qu'elle parle de cap, parce que
00:42:44 les préfets, en général, ils ont une feuille de route,
00:42:46 ils ont un cap à tenir.
00:42:48 Et surtout, il ne faut pas qu'il fasse
00:42:50 de bruit dans le sens où il doit faire en sorte
00:42:52 que tout se passe bien par rapport aux directives
00:42:54 de l'État. Donc là, on voit bien que ce qu'elle dit,
00:42:56 eh bien, effectivement, il y a un désaccord.
00:42:58 Et ce qui explique que peut-être pour
00:43:00 Emmanuel Macron, ce qui peut être intéressant,
00:43:02 c'est plutôt de prendre quelqu'un de politique.
00:43:04 - Bien sûr, voilà. Raphaël St-Mille.
00:43:06 - Non, mais là où je rejoins Naïma,
00:43:08 c'est qu'Elisabeth Borne
00:43:10 réclame un cap.
00:43:12 Le président, on l'a donné un lors de l'interview,
00:43:14 mais ce n'est qu'une illusion.
00:43:16 En fait, il n'y a pas de cap.
00:43:18 Lorsqu'il a répondu aux questions
00:43:20 de nos confrères de France 2
00:43:22 et TF1, il a juste
00:43:24 annoncé que les réformes se poursuivraient.
00:43:26 Mais quelles réformes ? Comment ?
00:43:28 On sait déjà que la grande réforme,
00:43:30 la grande loi sur l'immigration
00:43:32 va être saucissonnée.
00:43:34 Et encore, on ne sait même pas
00:43:36 quand est-ce qu'elle sera débattue.
00:43:38 Donc c'est compliqué d'aller chercher
00:43:40 des majorités de circonstances
00:43:42 sur des textes quand vous ne savez même pas
00:43:44 quels sont les textes qui vont être produits.
00:43:46 Donc d'un côté, on a
00:43:48 Elisabeth Borne qui joue sa carte,
00:43:50 qui essaie de survivre, de gagner du temps
00:43:52 et de grappiller quelques jours
00:43:54 à Matignon.
00:43:56 Et de l'autre côté, on a un président
00:43:58 qui continue à faire
00:44:00 de l'illusion. La vérité, c'est qu'à cette crise sociale,
00:44:02 il y a une crise politique, institutionnelle,
00:44:04 parce que changer de Premier ministre,
00:44:06 finalement, ça ne changera rien du tout.
00:44:08 Quand bien même,
00:44:10 il irait chercher un ministre avec
00:44:12 une coloration plus à droite,
00:44:14 pas certain qu'aujourd'hui,
00:44:16 les députés LR vont
00:44:18 s'empresser de voter
00:44:20 cet ex-Premier ministre.
00:44:22 Parce qu'en arrière-plan,
00:44:24 il y a 2027,
00:44:26 et que la tendance serait plutôt à se dissocier
00:44:28 au maximum de ce bateau
00:44:30 devenu un Titanic
00:44:32 qui est la Macronie,
00:44:34 plutôt qu'à rejoindre
00:44:36 le navire en ce moment.
00:44:38 Donc, c'est là,
00:44:40 cette changement de Premier ministre
00:44:42 ne servirait pas à grand chose. Quant à une dissolution,
00:44:44 ça serait une catastrophe très probable
00:44:46 pour la Macronie, avec encore moins
00:44:48 de députés, une majorité encore plus
00:44:50 introuvable. Donc, aujourd'hui, on efface
00:44:52 quand même un véritable blocage.
00:44:54 - Je voulais juste rajouter quelque chose
00:44:56 concernant Sophie Binet,
00:44:58 qui est bien beaucoup plus radical
00:45:00 que Martinez. Il faut savoir
00:45:02 que jusqu'à maintenant,
00:45:04 c'était des présidents
00:45:06 qui étaient des ouvriers.
00:45:08 Si vous prenez Krasucki, Vianney,
00:45:10 Thibault, ou bien Le Paron,
00:45:12 c'était du mouvement plutôt ouvrier.
00:45:14 Martinez aussi.
00:45:16 Et Sophie Binet, elle est issue des cadres.
00:45:18 Et effectivement, elle est plus proche
00:45:20 de la bien-pensance, et donc
00:45:22 de l'EFI, que des classes populaires.
00:45:24 Et c'est ça qui est intéressant aujourd'hui.
00:45:26 Et c'est là où on voit qu'aujourd'hui, la CGT
00:45:28 va se radicaliser et va se rapprocher
00:45:30 effectivement de Mélenchon.
00:45:32 - Je suis d'accord avec toi.
00:45:34 Au-delà de Sophie Binet, c'est surtout
00:45:36 l'homme avec qui elle dirige la CGT,
00:45:38 avec Laurent Brun, le chef de la CGT
00:45:40 Cheminot, et c'est lui qui est vraiment
00:45:42 tenante de la ligne radicale.
00:45:44 Et donc évidemment, il contamine quelque part
00:45:46 la direction, puisqu'il co-dirige
00:45:48 - la chef, c'est évidemment Sophie Binet -
00:45:50 mais c'est quelque part une co-direction
00:45:52 avec Laurent Brun, qui est vraiment tenante
00:45:54 d'une ligne plus rouge.
00:45:56 - Il ne faut pas non plus trop la définir.
00:45:58 On a affaire à quelqu'un à un profil
00:46:00 de manière dont elle a emporté ce congrès de la CGT
00:46:02 et tout de même extrêmement politique, extrêmement intéressant.
00:46:04 Elle tient l'aile gauche,
00:46:06 mais elle ménage également l'aile droite.
00:46:08 Elle a réussi à la fois à prendre
00:46:10 la CGT par la gauche,
00:46:12 tout en restant pour l'instant très collée
00:46:14 à la ligne sur l'inter-syndical.
00:46:16 Je crois qu'il ne faut pas la sous-estimer.
00:46:18 On a affaire à quelqu'un de très politique,
00:46:20 plus politique que Martinez, et du coup, elle peut surprendre.
00:46:22 - Messieurs, dames, vous restez bien autour de cette table.
00:46:24 Vous restez bien devant votre télévision.
00:46:26 On revient dans un petit peu moins de 10 minutes.
00:46:28 N'hésitez pas.
00:46:30 On reviendra bien évidemment sur ces manifestations
00:46:32 en marge des...
00:46:34 Ces violences en marge des manifestations
00:46:36 justement partout dans le pays hier.
00:46:38 À tout de suite.
00:46:40 ...
00:46:42 ...
00:46:44 - Il est bientôt 13h.
00:46:46 Merci beaucoup d'être avec nous en direct sur CNews, dans MidiNews.
00:46:48 Nous sommes toujours avec Naïma M. Fadel,
00:46:50 avec Benjamin Morel, Raphaël Stainville,
00:46:52 Gautier Lebret, qui est à côté de vous.
00:46:54 Normalement, Naïma M. Fadel,
00:46:56 qui est parti se rafraîchir, que l'on retrouvera dans un instant.
00:46:58 Nous accueillons Shannon Seban.
00:47:00 Bonjour. Merci d'être avec nous. Présidente Renaissance
00:47:02 de Seine-Saint-Denis. Et Pascal Bitto Pannelli.
00:47:04 Bonjour. Merci d'être avec nous.
00:47:06 Expert en sécurité.
00:47:08 Avant d'évoquer les violences en marge des manifestations
00:47:10 hier, l'essentiel de l'actu, c'était avec vous,
00:47:12 Michael Dorian. - Rebonjour, Vincent.
00:47:14 Bonjour à tous. Deuxième jour...
00:47:16 Dernier jour, pardon, de visite
00:47:18 pour Emmanuel Macron en Chine.
00:47:20 Le chef de l'État dîne actuellement avec son homologue chinois
00:47:22 et doit ensuite s'entretenir
00:47:24 avec des investisseurs de l'industrie automobile
00:47:26 plus tôt dans la journée.
00:47:28 Il a pris la parole devant des étudiants
00:47:30 de l'université de Canton.
00:47:32 Je vous propose de l'écouter.
00:47:34 Au fond, peut-être,
00:47:36 serais-je aujourd'hui un jeune chinois,
00:47:38 je serais inquiet.
00:47:40 Pas inquiet pour mon pays, parce que vous avez
00:47:42 un pays fort, un modèle de développement
00:47:44 formidable, mais inquiet de la montée des tensions.
00:47:46 Et je crois que si j'étais
00:47:50 un jeune européen, ce que je ne suis malheureusement plus,
00:47:52 je le serais tout autant.
00:47:54 Et devant ce défi stratégique,
00:47:58 je crois que votre génération
00:48:00 a beaucoup à faire. Nous avons une montée
00:48:02 des tensions.
00:48:04 Elle est palpable,
00:48:06 vous l'entendez dans les discours,
00:48:08 et cette montée
00:48:10 des tensions, elle a un caractère stratégique
00:48:12 entre les États-Unis
00:48:14 d'Amérique et la Chine, on pourra y revenir
00:48:16 aussi de manière très ouverte,
00:48:18 et elle s'accélère
00:48:20 avec les grands conflits
00:48:22 du moment, et en particulier
00:48:24 le retour de la guerre en Europe
00:48:26 et l'agression de la Russie
00:48:28 contre l'Ukraine.
00:48:30 Retour en France à présent, et à Saint-Cloud,
00:48:32 où les vols ont bondi
00:48:34 de près de 5% en 3 ans.
00:48:36 Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur,
00:48:38 il y a eu en 2022 dans cette commune
00:48:40 14,8 cambriolages
00:48:42 pour 1 000 logements,
00:48:44 contre 6,6 dans tout le département
00:48:46 des Hauts-de-Seine, département où à l'inverse,
00:48:48 les vols ont baissé
00:48:50 ces dernières années.
00:48:52 Dans l'actualité également, les factures
00:48:54 d'électricité continuent d'exploser, le gouvernement
00:48:56 a pourtant mis en place un bouclier tarifaire
00:48:58 pour limiter la hausse.
00:49:00 Problème, tous les Français ne sont pas
00:49:02 éligibles. Illustration en Seine-Saint-Denis
00:49:04 où plusieurs résidences dites
00:49:06 "tout électriques" sont en grande
00:49:08 difficulté. Adrien Spiteri.
00:49:10 "Des sénateurs à la retraite,
00:49:12 Michel Vassali est propriétaire
00:49:14 d'un appartement dans cette résidence
00:49:16 à Livry-Gargan. Comme lui,
00:49:18 tous les habitants ont vu leur
00:49:20 facture d'électricité exploser.
00:49:22 En ayant une consommation inférieure
00:49:24 de -20%,
00:49:26 ils ont une augmentation du prix
00:49:28 uniquement sur un seul mois
00:49:30 de 96%. S'il n'y avait
00:49:32 que l'électricité qui augmente en ce moment,
00:49:34 mais quand on voit l'inflation qu'il peut y avoir,
00:49:36 c'est tout qui se cumule.
00:49:38 Construite dans les années 70-80,
00:49:40 la résidence fait partie des
00:49:42 constructions tout électriques.
00:49:44 Les résidents ne sont pas éligibles
00:49:46 aux boucliers tarifaires.
00:49:48 Même problématique à quelques kilomètres
00:49:50 de là, à Courbon, la résidence
00:49:52 de la Renardière a
00:49:54 295 000 euros d'arrière et
00:49:56 d'électricité. Martine
00:49:58 est présidente du conseil syndical.
00:50:00 Elle recueille quotidiennement les angoisses
00:50:02 de ses voisins.
00:50:04 "On en est, est-ce que ça va avancer,
00:50:06 est-ce qu'on va obtenir gain de cause ? Oui, c'est une grande inquiétude."
00:50:08 Pour trouver des solutions,
00:50:10 des réunions sont régulièrement
00:50:12 organisées en présence du
00:50:14 gestionnaire de ces résidences.
00:50:16 "On ne comprend pas que
00:50:18 cette chose-là ne soit pas prise en compte plus sérieusement."
00:50:20 Incapable de pouvoir
00:50:22 payer, certains habitants
00:50:24 craignent désormais des coupures.
00:50:26 Et puis l'actualité internationale,
00:50:28 le Royaume-Uni va bientôt
00:50:30 héberger des demandeurs d'asile dans le
00:50:32 port de Portland. Le gouvernement
00:50:34 britannique a précisé qu'il allait utiliser
00:50:36 une barge à quai pour héberger 500
00:50:38 demandeurs d'asile afin de réduire
00:50:40 les coûts et de tenter de dissuader
00:50:42 les traversées illégales de la Manche.
00:50:44 Le Royaume-Uni
00:50:46 a également appelé à la désescalade
00:50:48 au Proche-Orient après les
00:50:50 tirs israéliens de ce matin sur la bande de Gaza
00:50:52 et le sud du Liban. Israël a
00:50:54 déclaré viser des infrastructures appartenant
00:50:56 aux Hamas. Aucune victime n'est à déplorer.
00:50:58 Hier, en pleine Pâques juive,
00:51:00 une trentaine de roquettes avaient été tirées
00:51:02 du Liban vers Israël, blessant une personne
00:51:04 et causant d'importants dégâts matériels.
00:51:08 C'est la fin de ce journal.
00:51:10 La suite de Midi News, avec vous,
00:51:12 Vincent Flandes, et vos invités.
00:51:14 Merci, cher Michael. Il y avait donc hier
00:51:16 570 000 manifestants dans les rues
00:51:18 partout en France, selon les autorités.
00:51:20 2 millions selon les syndicats.
00:51:22 Des violences ont émaillé certains cortèges
00:51:24 à Rennes, Bordeaux, Nancy, ou encore
00:51:26 Charleville-Mézières, où une marionnette
00:51:28 à l'effigie du président de la République a été brûlée.
00:51:30 Des violences à Paris également,
00:51:32 où 240 membres des forces de l'ordre
00:51:34 ont été blessés. Les images
00:51:36 sont commentées par Adrien Spiteri.
00:51:38 - Un, deux, trois...
00:51:40 - Touchés,
00:51:42 ces membres des forces de l'ordre sont
00:51:44 obligés de reculer.
00:51:46 Scène similaire
00:51:48 sur le boulevard Raspail,
00:51:50 deux policiers sont visés,
00:51:52 l'un boite, l'autre
00:51:54 est recouvert de peinture.
00:51:56 À Paris hier, les forces de l'ordre
00:51:58 ont été l'une des cibles des manifestants
00:52:00 radicaux, attaqués frontalement,
00:52:02 hués par la foule et insultés.
00:52:06 - Matraqueur !
00:52:08 - Les policiers et gendarmes
00:52:12 constatent une augmentation des violences.
00:52:14 Parmi les projectiles utilisés
00:52:16 par les manifestants,
00:52:18 des pavés directement arrachés du sol.
00:52:20 Une commissaire a été touchée hier,
00:52:22 elle a été transportée
00:52:24 à l'hôpital.
00:52:26 Derrière ces actions, des groupuscules
00:52:28 d'ultra-gauche, selon les services
00:52:30 de renseignement.
00:52:32 Au total, hier, 154 membres
00:52:34 des forces de l'ordre ont été blessés
00:52:36 en France, 111 personnes
00:52:38 ont été interpellées.
00:52:40 - Pascal Bitto Panelli,
00:52:44 les syndicats de police nous disent
00:52:46 régulièrement, en tout cas depuis
00:52:48 quelques semaines, que les éléments
00:52:50 perturbateurs, les casseurs, sont là pour
00:52:52 tuer désormais. Est-ce que vous faites
00:52:54 ce même constat ?
00:52:56 - Oui, on constate qu'il y a une montée
00:52:58 malheureusement dans l'intensité
00:53:00 des affrontements
00:53:02 et que la violence appelle la violence.
00:53:04 Les éléments radicaux sont là
00:53:06 comme sur un champ de bataille.
00:53:08 Ils viennent kidnapper la manifestation
00:53:10 et ça implique
00:53:12 qu'on est
00:53:14 sur une situation qui est assez
00:53:16 inquiétante. Il faut que
00:53:18 les forces de l'ordre tiennent sur la longueur,
00:53:20 sur le professionnalisme et sur le sang-froid
00:53:22 en ayant en même temps
00:53:24 de plus en plus de blessés,
00:53:26 de plus en plus de gens armés
00:53:28 face à eux, de moins en moins de repos.
00:53:30 - Plus de 1000 blessés en 3 semaines.
00:53:32 - Voilà. Peu de période
00:53:34 d'entraînement, donc c'est une épreuve
00:53:36 rude sur laquelle il va
00:53:38 falloir tenir. - Shannon Seban,
00:53:40 Pascal Bitto Panelli nous dit que c'est une
00:53:42 période inquiétante. Vous êtes d'accord
00:53:44 avec cela ? - Absolument d'accord
00:53:46 et encore une fois, moi ce que je veux dire, c'est que
00:53:48 je suis lassée, mais très sincèrement
00:53:50 lassée de voir ces
00:53:52 images-là de violence.
00:53:54 Je ne peux pas concevoir aujourd'hui que la rue
00:53:56 ne soit plus un lieu d'expression
00:53:58 mais que la rue soit aujourd'hui devenue le théâtre
00:54:00 de violence comme on peut le voir aujourd'hui.
00:54:02 Et je veux ici redire tout mon soutien
00:54:04 et tout le soutien qui est celui de Gérald Darmanin
00:54:06 et de notre gouvernement
00:54:08 pour ces forces de l'ordre qui encore une fois risquent
00:54:10 leur vie au quotidien pour défendre
00:54:12 et protéger le droit de manifester
00:54:14 des Françaises et des Français.
00:54:16 240 policiers et gendarmes blessés
00:54:18 hier, plus de 1000 personnes,
00:54:20 plus de 1000 policiers et gendarmes
00:54:22 blessés depuis le début
00:54:24 de la manifestation et depuis le début
00:54:26 de la mobilisation contre la réforme des retraites.
00:54:28 Très sincèrement, c'est insupportable.
00:54:30 Et je ne peux pas concevoir ici qu'on ait
00:54:32 certaines parties de la classe politique française
00:54:34 qui n'aient pas un mot pour condamner
00:54:36 explicitement ces violences.
00:54:38 Et je trouve qu'aujourd'hui, on a un moment
00:54:40 très grave. Et si j'entends ici
00:54:42 et là parler de crise démocratique,
00:54:44 mais si crise démocratique il y a,
00:54:46 c'est celle qui est entretenue aujourd'hui par l'extrême-gauche
00:54:48 qui entretient justement
00:54:50 des mouvements
00:54:52 de guérilla urbaine comme on peut le voir.
00:54:54 Et moi, je veux ici qu'on appelle
00:54:56 collectivement, qu'on prenne nos responsabilités
00:54:58 et qu'on appelle collectivement
00:55:00 un retour au calme et à l'apaisement.
00:55:02 Parce que nous ne pourrons pas avancer dans telles conditions.
00:55:04 Vous évoquez les mots de
00:55:06 Laurent Berger, qui a évoqué justement la grave crise
00:55:08 démocratique. - Oui, tout à fait. - On va continuer l'entendre.
00:55:10 - En temps de matignon, Laurent Berger a parlé de crise démocratique.
00:55:12 Il l'a redit à plusieurs reprises.
00:55:14 Et l'entourage du chef de l'État l'a recadré.
00:55:16 On est passé, je vous le disais tout à l'heure, dans un duel
00:55:18 entre Laurent Berger et Emmanuel Macron
00:55:20 qui s'envoie flèche sur flèche depuis
00:55:22 15 jours. Et effectivement, l'entourage du président de la République
00:55:24 a répondu qu'il n'y avait pas de crise
00:55:26 démocratique. Et très énervé à la
00:55:28 télévision il y a deux soirs,
00:55:30 Laurent Berger a dit ça fait deux fois. Il n'y aura pas
00:55:32 trois fois. Parce qu'il n'y aura pas trois recadrages
00:55:34 parce qu'Emmanuel Macron a dit à deux reprises
00:55:36 qu'il n'avait rien proposé, qu'il n'avait pas
00:55:38 proposé autre chose que les 64 ans.
00:55:40 Ce qui n'est pas vrai, puisque Laurent Berger
00:55:42 était favorable à la retraite
00:55:44 à point, porté à l'époque
00:55:46 par Édouard Philippe. Mais est-ce que c'est une bonne stratégie
00:55:48 de se mettre à ce point-là, Laurent Berger
00:55:50 ado, qui est plutôt réformiste,
00:55:52 plutôt mesuré, on l'a rarement vu autant en colère
00:55:54 que ces dernières heures, Laurent Berger.
00:55:56 Oui, une passe d'armes entre Laurent Berger
00:55:58 et Emmanuel Macron, on a Emmanuel Fadel qui ne va
00:56:00 sûrement pas calmer les velléités
00:56:02 des manifestants les plus
00:56:04 jusqu'au boutiste, j'allais dire. Évidemment,
00:56:06 et pour reprendre ce que vient de dire Madame Séban,
00:56:08 moi je vous rejoins complètement dans la condamnation
00:56:10 de toute cette violence.
00:56:12 Mais on aurait pu, je pense,
00:56:14 l'éviter, et comme dit Madame
00:56:16 Elisabeth Borne, la première ministre,
00:56:18 aujourd'hui, qui parle de convalescence et d'apaisement.
00:56:20 Je crois que le pays a
00:56:22 trop souffert, d'ailleurs moi j'ai eu
00:56:24 l'occasion de le dire à plusieurs reprises que c'était pas
00:56:26 la bonne période, et qu'il y a eu des ratages.
00:56:28 Et le dernier ratage qu'il y a eu,
00:56:30 parce que cette radicalisation
00:56:32 elle s'est développée aussi suite
00:56:34 à la main tendue par l'intersyndical
00:56:36 que le président n'a pas saisi.
00:56:38 Elle est aussi suite
00:56:40 aux différents propos du président
00:56:42 qui malheureusement n'étaient pas des propos
00:56:44 d'apaisement. Donc effectivement,
00:56:46 aujourd'hui, il faut absolument que
00:56:48 ça s'arrête, qu'il y ait des condamnations,
00:56:50 comme vous disiez Madame Seban, fortes
00:56:52 des élus, des vrais
00:56:54 républicains, mais en même temps, il faut absolument
00:56:56 que le président de la République se
00:56:58 reconnecte à son peuple, se
00:57:00 reconnecte à la France, et entendre cette
00:57:02 souffrance que Madame Elisabeth Borne
00:57:04 a apparemment entendue.
00:57:06 On y reviendra, sur les propos
00:57:08 d'Elisabeth Borne. Benjamin Morel.
00:57:10 Se reconnecter, en effet, on pourrait l'espérer.
00:57:12 Le problème c'est sur quelle base ?
00:57:14 Aujourd'hui, malgré tout, vous avez
00:57:16 deux types d'acteurs face à face qui n'ont pas
00:57:18 grand chose à se dire. D'ailleurs, la réunion
00:57:20 entre les syndicats et Elisabeth Borne,
00:57:22 auxquels on faisait référence tout à l'heure,
00:57:24 en a été tout le symbole défavorable au gouvernement,
00:57:26 par ailleurs, au vu du traitement.
00:57:28 D'un côté, vous avez des syndicats qui ne veulent
00:57:30 pas discuter d'autre chose que de la retraite
00:57:32 et des 64 ans, qui ont
00:57:34 un mandat là-dessus. C'est-à-dire que
00:57:36 Laurent Berger, il a été élu justement
00:57:38 sur la promesse de pas plus de 63 ans.
00:57:40 Donc, revenir là-dessus, c'est compliqué,
00:57:42 surtout quand vous avez toute une opinion derrière vous
00:57:44 et que vous êtes dépassé par votre base.
00:57:46 Que vous avez, qui plus est, une opinion chauffée à blanc,
00:57:48 également sur les questions de pouvoir d'achat.
00:57:50 De l'autre, vous avez un gouvernement qui aujourd'hui n'a plus de majorité,
00:57:52 une Elisabeth Borne qui tire à balles réelles
00:57:54 sur Emmanuel Macron, qui tire à balles réelles
00:57:56 sur Elisabeth Borne, une majorité décomposée
00:57:58 façon puzzle qui tire sur Elisabeth Borne
00:58:00 et sur Emmanuel Macron. Tout ça
00:58:02 pour arriver à gouverner en pays, en pleine
00:58:04 crise économique, avec un totem
00:58:06 "on tient sur les 64 ans,
00:58:08 sinon, eh bien, le quinquennat est terminé".
00:58:10 Comment voulez-vous régler le souci ?
00:58:12 Donc, à ce stade-là, en effet, il y a besoin
00:58:14 de dialogue, au risque d'être cassandre.
00:58:16 Je ne vois pas la base du dialogue, en revanche.
00:58:18 Raphaël Stabil.
00:58:19 Oui, c'est tout ça pour ça.
00:58:20 C'est-à-dire que tous ces efforts, ces semaines,
00:58:22 ces mois,
00:58:24 presque perdus,
00:58:26 pour une réforme qui, en partie,
00:58:28 a été
00:58:30 désaussée et ne produira pas
00:58:32 les effets escomptés
00:58:34 en termes budgétaires,
00:58:36 alors que d'autres sujets
00:58:38 devraient s'imposer,
00:58:40 en tout cas, dans l'opinion. Je pense notamment
00:58:42 à cette loi sur l'immigration
00:58:44 qui a été repoussée.
00:58:46 Honnêtement,
00:58:48 je comprends
00:58:50 toute l'émotion
00:58:52 et la solidarité que vous
00:58:54 exprimez aux forces de l'ordre, mais je pense
00:58:56 que le gouvernement, et Emmanuel Macron
00:58:58 en particulier, a une immense responsabilité
00:59:00 dans les blocages que l'on vit
00:59:02 et dans le fait qu'aujourd'hui, la France est à l'arrêt
00:59:04 et que les vrais sujets
00:59:06 et les vraies préoccupations ne sont pas
00:59:08 traités, sont différés.
00:59:10 Je ne vois pas, à cette heure-là,
00:59:12 si ce n'est des effets
00:59:14 de manche,
00:59:16 des communiqués apaisants
00:59:18 ou des prises de communication un peu intempestives
00:59:20 les uns et les autres pour essayer de rassurer.
00:59:22 Sans compter la grande
00:59:24 interview en majesté à Pierre Gadget,
00:59:26 je ne vois pas comment sortir de cette situation.
00:59:28 Si je peux me permettre,
00:59:30 aujourd'hui, il y a une chose aussi que je veux rappeler
00:59:32 et qu'on oublie trop souvent, c'est que
00:59:34 la réforme des retraites, c'est aujourd'hui
00:59:36 un alibi pour certains casseurs
00:59:38 pour descendre dans la rue, pour casser
00:59:40 du flic, pour piller des boutiques,
00:59:42 pour piller des banques.
00:59:44 Les casseurs sont aussi un alibi pour ne pas
00:59:46 parler de la réforme des retraites pour vous et des
00:59:48 dits du PS et du PIB. Malheureusement, aujourd'hui, ce qu'on retient
00:59:50 de ces mouvements-là de manifestation,
00:59:52 ce n'est pas la réforme des retraites, c'est justement
00:59:54 les violences, les blessés des deux côtés
00:59:56 des manifestants. Ça, c'est vous qui le dites,
00:59:58 mais moi, je ne vous dis pas que ça m'arrange et je ne crois pas que ça
01:00:00 arrange par ailleurs le gouvernement. Donc,
01:00:02 on ne peut pas ici essayer de monter en épingle
01:00:04 une certaine scénarisation des violences. Nous, aujourd'hui,
01:00:06 l'objectif, c'est qu'on puisse avancer
01:00:08 dans des conditions sereines et dans un esprit
01:00:10 apaisé pour les Français.
01:00:12 - Emmanuel Macron, depuis ses premiers jours, ne gouverne que par la peur.
01:00:14 - Je l'ai mis son propos.
01:00:16 - Et de pouvoir avancer de façon apaisée pour les Françaises et les Français.
01:00:18 Mais je ne crois pas ici, et je veux redire
01:00:20 ici un mot par ailleurs, effectivement, je l'ai rappelé
01:00:22 pour les forces de l'ordre, mais aussi pour les
01:00:24 manifestants, parce qu'on se rend compte qu'aujourd'hui,
01:00:26 vous avez une grande partie des manifestants qui,
01:00:28 eux, sont légitimes pour
01:00:30 descendre dans la rue et exprimer
01:00:32 leur contestation, qu'ils se voient ici délégitimés
01:00:34 par une partie de ces casseurs qui n'ont
01:00:36 qu'un seul but, c'est de casser du flic.
01:00:38 Et moi, aujourd'hui, ça, ça me dérange. Donc, je veux
01:00:40 dire que les manifestants sont légitimes,
01:00:42 que les casseurs ne le sont pas,
01:00:44 et que nous serons, effectivement, toujours du
01:00:46 côté de l'ordre et de la République quand
01:00:48 d'autres prônent le chaos. - Gauthier Lebret.
01:00:50 - Oui, et ces casseurs, encore une fois, sont, quelque part,
01:00:52 pour rejoindre ce que disait Raphaël, les idiots utiles du
01:00:54 gouvernement, parce qu'ils vivent de la rue.
01:00:56 C'est-à-dire qu'il y a encore eu un sondage YouGov
01:00:58 paru hier qui montre que plus de 50% des
01:01:00 Français ont peur de descendre dans la rue,
01:01:02 de peur des violences. Donc, il y a eu 200 000 personnes
01:01:04 de moins dans les cortèges hier par rapport
01:01:06 à la dernière journée de mobilisation. Il y a l'argent,
01:01:08 évidemment, qui entre en jeu,
01:01:10 mais il y a aussi la peur d'être pris
01:01:12 au milieu de ces violences. Donc, ils servent, quelque part,
01:01:14 le gouvernement parce qu'ils vivent de la rue,
01:01:16 même si, selon d'autres sondages,
01:01:18 au dos que ça pour le Figaro, les Français ne
01:01:20 sont pas dupes et continuent à soutenir
01:01:22 le mouvement en ne se laissant
01:01:24 pas piéger par la stratégie du
01:01:26 pourrissement espérée par l'exécutif.
01:01:28 C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, lassés par les violences,
01:01:30 lassés par les blocages, les Français se retournent
01:01:32 vers les figures d'autorité que peuvent incarner
01:01:34 Emmanuel Macron et le ministre de l'Intérieur
01:01:36 qui est sur cette ligne et qui essaye d'incarner le Parti de l'Ordre
01:01:38 depuis deux semaines.
01:01:40 Ce sondage à l'antenne, 85%
01:01:42 des personnes interrogées, selon un dernier
01:01:44 sondage, condamnent les violences contre les forces
01:01:46 de l'ordre lors de ces récentes
01:01:48 manifestations depuis maintenant trois semaines.
01:01:50 Et ça, c'est relativement rassurant parce qu'on avait
01:01:52 à peu près le double
01:01:54 qui approuvait à l'accès
01:01:56 à la crise des Gilets jaunes. Donc ce qui montre
01:01:58 que là-dessus, on a une opinion qui encore n'est pas
01:02:00 autant chauffée à blanc sur la violence
01:02:02 qu'on pourrait le croire et qu'on pourrait le craindre.
01:02:04 Après, en effet,
01:02:06 c'est-à-dire que ce que montrent les enquêtes et celles auxquelles
01:02:08 Gauthier a fait référence, c'est que la stratégie
01:02:10 du gouvernement, qui aujourd'hui a deux piliers,
01:02:12 ne fonctionne pas. D'un côté, jouer
01:02:14 les partis de l'ordre en disant "eh bien voilà,
01:02:16 les violences, c'est grosso modo
01:02:18 la faute des manifestations, etc.
01:02:20 et donc ralliez-vous à nous
01:02:22 et ce sera terminé. Ça ne fonctionne pas aujourd'hui.
01:02:24 Vous avez un gouvernement qui n'est pas
01:02:26 plus populaire, voire même qui s'enfonce
01:02:28 et à qui, indirectement, sont reprochées
01:02:30 la pourrissement de la situation
01:02:32 et donc pas récoché les violences. Et de l'autre
01:02:34 côté, eh bien, vous avez une stratégie
01:02:36 de la diversion. On évoquait PIVGadget,
01:02:38 la question de la fin de vie, etc.
01:02:40 Le gouvernement veut, et on peut le comprendre,
01:02:42 changer de séquence. Il veut qu'on parle
01:02:44 d'autre chose. Mais dès le moment où vous avez
01:02:46 un pourrissement de cette situation, vous avez des syndicats,
01:02:48 des partenaires sociaux qui ne veulent pas
01:02:50 passer à autre chose, passer à la séquence
01:02:52 suivante devient impossible et on a
01:02:54 une opinion qui ne passe pas non plus à la séquence
01:02:56 suivante. Donc aujourd'hui, on a un gouvernement
01:02:58 qui a une stratégie, mais cette stratégie,
01:03:00 elle bégaye, elle ne fonctionne pas.
01:03:02 Toujours est-il qu'il y a
01:03:04 évidemment cette détestation, j'allais dire,
01:03:06 d'Emmanuel Macron vis-à-vis d'Emmanuel Macron
01:03:08 dans les manifestations. On n'entend
01:03:10 que des chants contre
01:03:12 Emmanuel Macron, quasiment pas contre
01:03:14 Elisabeth Borne, un petit peu contre Gérald Darmanin
01:03:16 également, mais quasiment
01:03:18 essentiellement contre Emmanuel Macron, à l'image
01:03:20 j'allais dire de ce que vous allez voir
01:03:22 dans quelques instants. Là, c'est la
01:03:24 brasserie parisienne, la rotonde qui a été
01:03:26 prise pour cible, hier
01:03:28 pour la deuxième fois d'ailleurs,
01:03:30 par les casseurs. La première fois, c'était en
01:03:32 2020, lors de la crise des Gilets jaunes justement.
01:03:34 Vous voyez ces images commentées par Mathilde
01:03:36 Couvillé-Flornois avec Adrien Spiteri.
01:03:38 C'est aux alentours
01:03:40 de 16h que des premiers échauffourés
01:03:42 éclatent entre les manifestants
01:03:44 et les forces de l'ordre.
01:03:46 Devant la rotonde,
01:03:52 brasserie parisienne emblématique,
01:03:54 des éléments radicaux jettent
01:03:56 des projectiles sur les forces de l'ordre,
01:03:58 repliés devant l'entrée du restaurant.
01:04:00 Entre les pavés, les bouteilles
01:04:02 et les pétards, c'est finalement
01:04:04 un fumigène lancé sur l'auvent de la
01:04:06 brasserie qui déclenche un incendie.
01:04:08 La toile rouge de l'établissement
01:04:10 s'embrase en quelques minutes,
01:04:12 laissant apparaître un trou béant.
01:04:14 Le personnel du restaurant
01:04:16 tente alors d'éteindre les flammes coûte que coûte
01:04:18 avec des seaux à champagne remplis d'eau.
01:04:20 Les pompiers
01:04:22 interviennent ensuite rapidement
01:04:24 et mettent fin à l'incendie.
01:04:26 Plus tard dans la soirée, les riverains
01:04:28 constatent les dégâts.
01:04:30 On a le droit de manifester, qu'on a le droit d'être contre
01:04:32 cette réforme, ce qui est mon cas,
01:04:34 mais que casser et briser,
01:04:36 c'est pas acceptable.
01:04:38 Je trouve que c'est dommage qu'il y ait des personnes qui cassent,
01:04:40 en profit d'une manifestation pour casser.
01:04:42 La rotonde n'a pas été visée par hasard.
01:04:44 En 2017, c'est là-bas
01:04:46 qu'Emmanuel Macron avait fêté son
01:04:48 arrivée en tête, le soir du premier
01:04:50 tour de l'élection présidentielle.
01:04:52 Pascal Bitto Panelli,
01:04:54 on s'en prend désormais
01:04:56 à un restaurant,
01:04:58 aussi symbolique soit-il,
01:05:00 certes. On s'en prend également,
01:05:02 on l'a vu à la dernière manifestation,
01:05:04 à un immeuble où tout simplement
01:05:06 des simples citoyens habitent,
01:05:08 j'allais dire. D'ailleurs, au-dessus de la rotonde,
01:05:10 il y a également des immeubles où il y a des gens qui habitent.
01:05:12 Ce type de violence
01:05:14 qui n'est même plus forcément
01:05:16 contre les forces de l'ordre, à ce moment-là,
01:05:18 est-ce que c'est nouveau, au final ?
01:05:20 Non, ça ne l'est pas.
01:05:22 On attaque aussi déjà les forces
01:05:24 de l'ordre par transfert de l'État,
01:05:26 c'est à dire représentant du pouvoir public,
01:05:28 des lieux hautement symboliques.
01:05:30 Vous parlez de la rotonde hier, qui était
01:05:32 un peu un totem. Donc les forces de l'ordre
01:05:34 au niveau du piétonnage
01:05:36 ont sanctuarisé la zone, mais protéger
01:05:38 avec des projectiles incendiaires, c'est plus difficile.
01:05:40 Et maintenant,
01:05:42 ce qui a été dit est juste,
01:05:44 c'est qu'on voit que le président de la République
01:05:46 est un peu au centre d'une conversance
01:05:48 des rages
01:05:50 sur toutes ces manifestations.
01:05:52 On le constate tant par les graffitis,
01:05:54 les panneaux, tout ce qu'on peut entendre.
01:05:56 Et ça, je trouve que c'est de plus en plus
01:05:58 appuyé. Non, mais là, on parlait
01:06:00 effectivement qu'il s'attaque à des
01:06:02 lieux symboliques, en lien
01:06:04 avec le gouvernement, enfin le président
01:06:06 de la République. Mais là, j'ai vu des scènes
01:06:08 où on s'attaquait en fait à des biens
01:06:10 de personnes qu'ils ne connaissent pas. Des voitures ont été
01:06:12 incendiées. Vous voyez, on a vu des
01:06:14 voitures, là... On se souvient de la voiture du médecin,
01:06:16 de SOS Médecins, notamment. SOS Médecins,
01:06:18 et là, j'ai vu une voiture,
01:06:20 pareil, dans les scènes, qui a été
01:06:22 incendiée. Donc on voit bien que, en fait,
01:06:24 il y a effectivement le fait
01:06:26 d'être radicalisé
01:06:28 par rapport à cette
01:06:30 retraite, mais on voit bien que c'est autre chose
01:06:32 qui se joue aussi. - Oui, complètement.
01:06:34 Ça reprend l'adage que je
01:06:36 vous nommais tout à l'heure, en disant que la
01:06:38 violence appelle la violence. On est
01:06:40 sur certaines phases dans la guérillée
01:06:42 urbaine, qui n'a plus de contrôle.
01:06:44 On casse, on pille, on est dans la révolution.
01:06:46 Pas de guerre
01:06:48 entre les peuples, mais pas de paix entre
01:06:50 les classes. - Oui, mais moi, je
01:06:52 trouve que l'exemple de la coupole,
01:06:54 c'est un résumé de la politique de ces
01:06:56 30 dernières années,
01:06:58 et c'est aussi le symbole de toutes
01:07:00 les contradictions que l'on vit.
01:07:02 La coupole, il faut le rappeler,
01:07:04 donc la retourne,
01:07:06 c'est la brasserie
01:07:08 où Emmanuel Macron a
01:07:10 fêté sa
01:07:12 présence, sa qualification pour le second tour.
01:07:14 Et donc, sa victoire, en fait, pour la présidentielle,
01:07:16 parce qu'il était désormais acquis, que face
01:07:18 à Marine Le Pen, il l'emporterait.
01:07:20 Et ici,
01:07:22 on voit que
01:07:24 ces mêmes manifestants qui ont voté
01:07:26 contre le Front National, contre Marine Le Pen,
01:07:28 aujourd'hui sont pris dans leur
01:07:30 contradiction, c'est qu'ils ont participé depuis
01:07:32 2017, 2022
01:07:34 et encore avant, depuis
01:07:36 2002, 2007 et
01:07:38 toutes les élections présidentielles,
01:07:40 à faire en sorte qu'ils ne choisissent plus un président
01:07:42 et un programme, mais qu'ils
01:07:44 finalement ne se prononcent que contre
01:07:46 le Front National, ils ne font
01:07:48 que barrage, et après, ils se retrouvent
01:07:50 face à leur contradiction
01:07:52 avec un pouvoir qui,
01:07:54 finalement, poursuit toujours presque la même politique,
01:07:56 à quelques variants de près, plus ou moins sociale,
01:07:58 plus ou moins sociétale, plus ou moins libérale.
01:08:00 Et là,
01:08:02 on voit que
01:08:04 cette brassie, en fait,
01:08:06 pour moi, elle résume ce
01:08:08 blocage politique, cette impossibilité
01:08:10 de penser la politique
01:08:12 autrement qu'en s'opposant
01:08:14 au Front National. - Est-ce que ce n'est pas aussi
01:08:16 une anarchie, aujourd'hui, l'extrême gauche ?
01:08:18 - Oui, mais d'ailleurs, le rêve de Mélenchon,
01:08:20 le rêve de Mélenchon, aujourd'hui, s'est retrouvé
01:08:22 en 2027, face à Marine Le Pen.
01:08:24 Rien de plus. - Et crée les conditions
01:08:26 aussi du chaos pour créer une
01:08:28 révolution. - Jean-Noël Seman.
01:08:30 - Je crois aussi que cette réforme des retraites,
01:08:32 elle a aussi permis de
01:08:34 permettre une recomposition du paysage politique.
01:08:36 La coalition de l'ANUP est
01:08:38 en train de se déliter parce que vous avez une partie
01:08:40 du Parti Socialiste, notamment, ou une
01:08:42 partie des élus de l'ANUP qui ne cautionnent pas
01:08:44 et qui ne se retrouvent plus dans la ligne politique
01:08:46 qui est celle de la France insoumise,
01:08:48 avec derrière le grand gourou, M. Jean-Luc Mélenchon,
01:08:50 qui impose sa vision à toute la
01:08:52 coalition de l'ANUP. Et puis, de l'autre côté,
01:08:54 pour moi, les grands vainqueurs de cette séquence,
01:08:56 et c'est ce qui m'inquiète au quotidien,
01:08:58 c'est la montée de l'extrême droite
01:09:00 et notamment du Rassemblement National
01:09:02 qui n'a pas dit mot, qui n'a pas
01:09:04 dit mot, et je veux ici le rappeler,
01:09:06 pour parler de cette réforme des retraites.
01:09:08 Et effectivement, quand on se permet d'être dans l'hémicycle
01:09:10 de l'Assemblée Nationale et quand vous avez une partie
01:09:12 des élus de l'extrême droite qui ne se prononcent pas
01:09:14 et qui, ici, véritablement
01:09:16 décident de prendre
01:09:18 un petit peu de distance, et bien, effectivement, ce sont
01:09:20 eux les grands vainqueurs. Et je crois que, aujourd'hui,
01:09:22 la coalition de l'ANUP doit aussi se rendre
01:09:24 compte qu'en 2027,
01:09:26 si on a Marine Le Pen qui arrive au pouvoir,
01:09:28 ce sera aussi de leur responsabilité et de leur faite.
01:09:30 On a une responsabilité qui est collective ici,
01:09:32 dans cette réforme des retraites, et nous devons tous
01:09:34 collectivement appeler au calme
01:09:36 et à l'apaisement et condamner toutes ces violences.
01:09:38 - En fait, ce sont toujours les mêmes arguments qui sont utilisés
01:09:40 pour finalement arriver au même résultat,
01:09:42 c'est-à-dire empêcher Marine Le Pen ou
01:09:44 un représentant de l'extrême droite, mais, en revanche,
01:09:46 votre politique, il n'y a jamais aucune remise
01:09:48 en cause. C'est extraordinaire. - Non, absolument.
01:09:50 C'est d'ailleurs pour ça qu'on a décidé de réviser
01:09:52 l'âge légal de départ à la retraite de 65 à 64 ans.
01:09:54 Donc, on a quand même eu des concertations
01:09:56 de ce string de vie. Mais ça, je peux l'entendre.
01:09:58 Je peux l'entendre et je m'en désole.
01:10:00 Mais, encore une fois, dire qu'on n'a pas fait preuve
01:10:02 de démocratie dans
01:10:04 le passage de cette réforme des retraites,
01:10:06 ici, c'est très sincèrement faire preuve de mauvaise foi.
01:10:08 - Si Marine Le Pen arrive à l'Élysée, ce sera surtout
01:10:10 l'échec d'Emmanuel Macron. - Ah non, ça, je ne vois pas pourquoi.
01:10:12 - Et grâce à vous. - Ah bah non.
01:10:14 - Je vous propose d'y revenir dans notre prochaine partie.
01:10:16 - Ah bah non, je veux dire, c'est clair.
01:10:18 - Et il sera sur le tapis rouge pour lui passer la main, d'ailleurs.
01:10:20 - Le temps d'aiguiser, Seban, vos propos.
01:10:22 On revient dans quelques toutes petites minutes.
01:10:24 On va revenir, forcément, sur
01:10:26 la suite de ce mouvement
01:10:28 et le rôle d'Emmanuel Macron dans tout ça.
01:10:30 A tout de suite.
01:10:32 Allez, il est bientôt 13h30. Merci d'être avec nous
01:10:36 dans cette dernière partie de
01:10:38 Midi News. Sur CNews, toujours avec Shannon Seban,
01:10:40 Naïmame Fadel, Gautier Lebret,
01:10:42 Pascal Buteau, Panelli,
01:10:44 Benjamin Morel et Raphaël Stainville.
01:10:46 Maureen Vidal, nous sommes également avec vous
01:10:48 pour l'essentiel de l'actu.
01:10:50 - Il débutera à Marseille
01:10:56 un événement qui doit être, pour
01:10:58 Fabien Roussel, secrétaire national du parti,
01:11:00 un moment de clarification.
01:11:02 Récemment, le communiste avait qualifié la NUPS
01:11:04 dont il fait partie de "dépassée" et a laissé
01:11:06 présager une nouvelle union avec une gauche
01:11:08 plus modérée.
01:11:10 Une centaine de manifestants tenus
01:11:12 à distance du Mont-Saint-Michel
01:11:14 venus protester contre la réforme des retraites.
01:11:16 Ils se sont vus refuser l'accès au mont par la police.
01:11:18 Leur mobilisation s'est tout de même déroulée
01:11:20 à quelques kilomètres de l'abbaye,
01:11:22 en musique et dans le calme.
01:11:24 La foi religieuse recule en France.
01:11:26 Selon un sondage IFOP fiducial,
01:11:28 44% des personnes interrogées
01:11:30 disent croire en Dieu,
01:11:32 contre 49% en 2021.
01:11:34 Les moins croyants sont les plus jeunes.
01:11:36 La tranche des 18-24 ans se dit religieuse à 36%.
01:11:38 Celle des 50 ans et plus à 50%.
01:11:40 Du côté des hommes et des femmes en général,
01:11:42 la différence est moindre.
01:11:44 45% des hommes se disent croyants,
01:11:46 contre 44% des femmes.
01:11:48 - Je ne sais pas si vous sentez cette odeur autour du plateau.
01:11:52 Ça sent un petit peu le roussi
01:11:54 pour Elisabeth Borne qui s'en prend.
01:11:56 Pas mal.
01:11:58 Bonne accroche.
01:12:00 J'y ai pensé, j'y ai pensé.
01:12:02 Je me suis dit, allez, je me lance.
01:12:04 - Le désamour.
01:12:06 - Absolument.
01:12:08 Gauthier Lebres, vous allez nous expliquer.
01:12:10 Pour faire court, Elisabeth Borne
01:12:12 qui prend ses distances
01:12:14 avec Emmanuel Macron.
01:12:16 Que s'est-il passé
01:12:18 ces dernières heures
01:12:20 entre Elisabeth Borne et Emmanuel Macron ?
01:12:22 - La Première ministre et son entourage
01:12:24 ont fait fuiter à la presse,
01:12:26 à différents médias, le monde RTL,
01:12:28 le sentiment dans lequel se trouve
01:12:30 actuellement la Première ministre.
01:12:32 Elle dit vouloir apaiser.
01:12:34 Elle dit qu'il faut un cap.
01:12:36 L'entourage du président
01:12:38 lui a répondu depuis la Chine.
01:12:40 On vit quand même une séquence
01:12:42 où le président et la Première ministre
01:12:44 répondent avec des milliers de kilomètres d'intervalle.
01:12:46 L'entourage répond du président
01:12:48 que le cap a été fixé lors de son interview
01:12:50 à 13h il y a deux semaines.
01:12:52 Qu'il y a un cap.
01:12:54 Réponse sèche.
01:12:56 Quand Elisabeth Borne dit qu'il ne faut pas
01:12:58 humilier les syndicats, évidemment,
01:13:00 ça fait référence à ce qui se passe
01:13:02 depuis 48 heures et même au-delà.
01:13:04 Ce qui se passe depuis plusieurs semaines,
01:13:06 pour ne pas dire plusieurs mois, pour ne pas dire plusieurs années,
01:13:08 parce que ça remonte à la confrontation
01:13:10 brutale désormais
01:13:12 dans laquelle on est entre
01:13:14 Laurent Berger et Emmanuel Macron.
01:13:16 Donc la Première ministre, même si effectivement
01:13:18 elle a dit, puisque vous le voyez sur les images,
01:13:20 qu'elle était actuellement en déplacement dans la Véron.
01:13:22 Évidemment, les journalistes l'ont interrogée
01:13:24 sur sa relation
01:13:26 actuelle avec le président.
01:13:28 Et je sens, Vincent, que vous me faites signe
01:13:30 pour qu'on écoute la Première ministre.
01:13:32 Allons-y.
01:13:34 On échange régulièrement avec le président
01:13:36 de la République et je pense qu'on partage
01:13:38 la même analyse.
01:13:40 Il y a besoin d'apaisement dans notre pays.
01:13:42 C'est ce que j'ai dit dès le départ.
01:13:44 Et il y a besoin d'apporter des réponses rapides.
01:13:46 Et on est parfaitement alignés
01:13:48 sur ce sujet.
01:13:50 Elisabeth Borne tente d'apaiser
01:13:52 un petit peu ses relations avec les syndicats.
01:13:54 Et maintenant, elle doit apaiser
01:13:56 ses relations avec le président.
01:13:58 Encore une fois, très bon.
01:14:00 Et alors, surtout, les syndicats
01:14:02 ont tous reproché à Emmanuel Macron
01:14:04 de ne pas avoir justement "apaisé"
01:14:06 ce terme qui avait été employé à ce moment-là,
01:14:08 au moment de son interview.
01:14:10 Ou même au contraire, d'avoir mis de l'huile sur le feu
01:14:12 en disant, par exemple, à la CFDT
01:14:14 qu'elle n'avait fait aucune proposition alternative
01:14:16 aux 64 ans. Et là, Laurent Berger avait répondu
01:14:18 "C'est faux, j'étais favorable à la réforme à points
01:14:20 d'Edouard Philippe, portée à l'époque
01:14:22 par Edouard Philippe". Et alors, pourquoi Elisabeth Borne
01:14:24 fait ça ? Parce qu'elle sait que son temps
01:14:26 est à Matignon. Emmanuel Macron lui a fixé
01:14:28 deux missions impossibles. Il lui a donné deux missions impossibles.
01:14:30 Élargir sa majorité. Avec qui ?
01:14:32 On a bien vu qu'avec les Républicains, ça ne fonctionnait pas.
01:14:34 Il n'y a personne qui va entrer actuellement
01:14:36 au gouvernement. Et il n'y a ni à gauche, ni à droite
01:14:38 un parti qui propose de faire partie
01:14:40 de la majorité. Et deuxième
01:14:42 mission impossible, tenter
01:14:44 de trouver des terrains d'entente avec les syndicats.
01:14:46 Les syndicats, ils demandent une chose, retirer
01:14:48 la mesure d'âge à 64 ans. Et le gouvernement
01:14:50 s'y refuse. Donc, on a vu ce que ça a donné
01:14:52 il y a deux jours. La réunion a duré moins d'une heure.
01:14:54 Et les syndicats ont essayé de remobiliser
01:14:56 à partir de l'échec de cette réunion. Ils n'y sont
01:14:58 pas parvenus puisqu'il y avait 200 000 personnes de moins
01:15:00 dans les rues. Donc, l'heure est grave
01:15:02 pour Elisabeth Borne. Son temps est compté probablement
01:15:04 à partir du 14. Le 14,
01:15:06 la semaine prochaine, avec la décision du Conseil
01:15:08 constitutionnel. Et c'est sans doute à partir de ce moment-là
01:15:10 que les choses vont s'accélérer du côté
01:15:12 du gouvernement. En tout cas, avoir une première ministre
01:15:14 et un président qui affichent aussi clairement
01:15:16 leur désaccord,
01:15:18 ça n'était pas arrivé depuis
01:15:20 qu'Elisabeth Borne était à Matignon.
01:15:22 - Vous me permettez de vous charrier ?
01:15:24 Très gentiment, parce que vous êtes la seule représentante
01:15:26 de la majorité autour de cette table.
01:15:28 C'est vrai que c'est assez surprenant.
01:15:30 - Mais vous savez, tout va très bien.
01:15:32 Il n'y a pas d'eau dans le gaz.
01:15:34 Il n'y a pas de torchon qui brûle.
01:15:36 Et je veux ici le redire. Le président
01:15:38 de la République a réitéré
01:15:40 à plusieurs reprises toute sa confiance
01:15:42 envers notre première ministre Elisabeth Borne.
01:15:44 Elle a ici tenu.
01:15:46 Je veux ici rappeler que c'est une fave de courage
01:15:48 qui a su tenir au sein de l'émission
01:15:50 qui a été huée,
01:15:52 qui a été parfois insultée par une partie
01:15:54 de la France Insoumise,
01:15:56 je pense notamment à Mathilde Panot
01:15:58 qui, il y a des mois, a appelé
01:16:00 Madame Borne de rescaper.
01:16:02 Très sincèrement, je veux dire ici qu'on a
01:16:04 à faire face à une femme de courage
01:16:06 qui a tenu sur cette réforme des retraites,
01:16:08 qui a mené par ailleurs de nombreuses négociations
01:16:10 avec les syndicats, qui a reçu pas plus tard
01:16:12 qu'il y a quelques jours à Matignon
01:16:14 les différentes forces politiques de notre pays
01:16:16 pour justement essayer de trouver des voies
01:16:18 pour avancer sur cette réforme-là des retraites.
01:16:20 Et ici, essayer de diviser
01:16:22 pour mieux régner, on voit bien ici
01:16:24 finalement quel est le petit jeu
01:16:26 auquel veulent se prêter les oppositions
01:16:28 en essayant de monter en épingle finalement
01:16:30 un certain conflit entre la première ministre
01:16:32 et le président de la République.
01:16:34 Pourquoi dit-elle qu'il faut un cap, par exemple ?
01:16:36 Ce cap-là, encore une fois,
01:16:38 et je vais ici vous redire des banalités, c'est un secret de politicinelle,
01:16:40 bien évidemment que ce cap-là a été fixé
01:16:42 par le président de la République et cela ne changera pas.
01:16:44 Nous avons une majorité relative
01:16:46 et il faut le reconnaître en toute humilité.
01:16:48 Nous ne pouvons pas gouverner
01:16:50 si ce n'est qu'en faisant des compromis
01:16:52 texte par texte, et ça c'est une réalité.
01:16:54 Mais encore une fois, essayons
01:16:56 ici de faire preuve d'un petit peu
01:16:58 de cohérence et n'allons pas essayer
01:17:00 de monter en épingle un conflit
01:17:02 qui n'existe pas entre le président
01:17:04 de la République et sa première ministre.
01:17:06 La phrase exacte d'Elisabeth Borne.
01:17:08 Il faut redonner du sens et du souffle à l'action.
01:17:10 Je ne suis pas là simplement
01:17:12 pour administrer le pays, il faut redonner un cap.
01:17:14 Si ce n'est pas un message
01:17:16 adressé à Emmanuel Macron,
01:17:18 je ne sais pas ce que ça veut dire.
01:17:20 Elle a quand même corrigé ses propos.
01:17:22 Elle a corrigé ses propos.
01:17:24 Elle a corrigé.
01:17:26 Il y a eu correction.
01:17:28 Elle a clarifié ses propos.
01:17:30 Donc s'il y a eu correction, c'est qu'il y a eu mal d'honneur.
01:17:32 Le cap a été fixé.
01:17:34 Le cap a été fixé.
01:17:36 N'hésitez pas à interpréter les mots,
01:17:38 vous savez très bien que le cap est fixé.
01:17:40 On essaie ici de nourrir l'actualité
01:17:42 en conciliaire.
01:17:44 Emmanuel Macron à 13h,
01:17:46 on va légiférer le moins possible
01:17:48 parce qu'on n'a pas de majorité.
01:17:50 Si je reprends et si je disserne le cap,
01:17:52 c'est tout de même relativement limité pour l'action d'une première ministre
01:17:54 qui en effet, il faut reprendre les termes d'Elisabeth Borne,
01:17:56 si jamais elle s'en tient à ce cap,
01:17:58 ne fait qu'administrer le pays.
01:18:00 Elle cesse de gouverner réellement.
01:18:02 Il y a un vrai sujet.
01:18:04 Emmanuel Macron sur ce thème-là, à mon avis, se leurre.
01:18:06 Le problème aujourd'hui n'est pas Elisabeth Borne.
01:18:08 Enlever Elisabeth Borne ne réglera rien.
01:18:10 Il y a trois types de raisons.
01:18:12 Première raison, qui en vont regarder les courbes de popularité des présidents de la République
01:18:14 à la suite du limogéage d'un premier ministre,
01:18:16 elles n'ont jamais remonté.
01:18:18 C'est une fausse idée
01:18:20 que la technique du fusible fonctionne.
01:18:22 Ça ne fonctionne pas en période de cohabitation.
01:18:24 Le deuxième élément, c'est que prenez
01:18:26 le sondage du Viva Voice pour Libération
01:18:28 il y a quelques jours.
01:18:30 C'est la personnalité aujourd'hui d'Emmanuel Macron,
01:18:32 autant que sa politique, qui est clivante dans l'opinion.
01:18:34 Et on l'a dit quand on parlait des manifestations,
01:18:36 c'est Emmanuel Macron nommément qui est visé,
01:18:38 pas Elisabeth Borne.
01:18:40 Donc l'idée de "je mets ma première ministre en avant
01:18:42 et elle prendra" pour moi,
01:18:44 ça ne marche pas.
01:18:46 Le technique du paratonnerre ne fonctionne pas plus que la technique du fusible.
01:18:48 Le troisième élément,
01:18:50 c'est que le problème aujourd'hui fondamental de ce gouvernement,
01:18:52 au-delà des syndicats, c'est la majorité parlementaire.
01:18:54 Il n'y a pas de partenaire stratégique à LR,
01:18:56 et il y a un intergroupe
01:18:58 qui ne fonctionne plus.
01:19:00 Il y a un modem qui tire sur Renaissance,
01:19:02 une Renaissance qui tire sur Horizon,
01:19:04 et Horizon qui tire sur tout le monde.
01:19:06 Est-ce que vraiment aujourd'hui,
01:19:08 un autre premier ministre arriverait à faire mieux
01:19:10 pour coordonner une majorité parlementaire ?
01:19:12 C'est une situation qui s'impose à Elisabeth Borne,
01:19:14 dont elle n'a pas été à la manœuvre,
01:19:16 sur laquelle aucun premier ministre
01:19:18 aujourd'hui potentiel
01:19:20 ne peut réellement apparaître
01:19:22 comme étant une clé de voûte miracle.
01:19:24 Il y a peut-être une erreur initiale d'Emmanuel Macron,
01:19:26 c'est-à-dire que la sociologie électorale
01:19:28 des électeurs d'Emmanuel Macron
01:19:30 l'a considérablement changée
01:19:32 depuis le début de la crise.
01:19:34 Elle a considérablement changé
01:19:36 entre 2017 et 2022,
01:19:38 avec une droitisation
01:19:40 de son électorat évidente,
01:19:42 et donc le choix
01:19:44 de porter à Matignon une femme
01:19:46 comme Elisabeth Borne,
01:19:48 et ce n'est pas remettre en cause
01:19:50 la qualité qu'elle peut avoir,
01:19:52 mais le simple fait qu'elle apparaisse
01:19:54 déjà comme une figure
01:19:56 venant de la gauche,
01:19:58 la rend
01:20:00 difficile l'exercice
01:20:02 de son ministère,
01:20:04 avec la vocation
01:20:06 pour elle d'aller chercher
01:20:08 notamment des alliés
01:20:10 à droite pour pouvoir
01:20:12 créer des majorités
01:20:14 de circonstances. Donc peut-être qu'il y avait déjà
01:20:16 à l'origine une erreur de casting
01:20:18 ou un choix hasardeux de la part d'Emmanuel Macron
01:20:20 en préférant Elisabeth Borne
01:20:22 à un autre ministre.
01:20:24 Moi j'ai le sentiment que la première ministre
01:20:26 sait qu'elle est en partance,
01:20:28 et que c'est peut-être pour ça qu'elle a ses propos
01:20:30 extrêmement lucides.
01:20:32 Elle emploie quand même des mots très forts
01:20:34 comme la cité Gauthier tout à l'heure,
01:20:36 elle parle d'apaisement,
01:20:38 elle parle de convalescence.
01:20:40 Donc elle a pris la mesure que le pays
01:20:42 avait subi une maltraitance
01:20:44 à ne pas être entendue.
01:20:46 Et c'est ça qui est intéressant aujourd'hui,
01:20:48 c'est que le gouvernement,
01:20:50 enfin Emmanuel Macron, se rend compte
01:20:52 qu'aujourd'hui il ne peut plus, entre guillemets,
01:20:54 la tenir. Et à mon avis,
01:20:56 vraiment, c'est ce qui fait qu'elle a cette déclaration.
01:20:58 Laurent Jacobelli,
01:21:00 député du Rassemblement National
01:21:02 et porte-parole du RN,
01:21:04 était sur notre antenne ce matin, dans la matinale.
01:21:06 Lui en tout cas, il a
01:21:08 ciblé un responsable à tout cela.
01:21:10 Écoutez.
01:21:12 Macron c'est le chaos social,
01:21:14 avec cette réforme des retraites, et le chaos dans les rues.
01:21:16 Il a tout échoué en fait. Il a échoué
01:21:18 à conserver un modèle social
01:21:20 et fraternel auquel nous tenons,
01:21:22 et il a échoué à maintenir l'ordre dans les rues.
01:21:24 Donc évidemment, au final,
01:21:26 c'est Emmanuel Macron le responsable de tout.
01:21:28 Parce qu'il fait tout à l'envers. Il est dur
01:21:30 avec ceux qui demandent le retrait de la réforme
01:21:32 des retraites, et finalement,
01:21:34 il est assez passif, laxiste,
01:21:36 avec ceux qui cassent et qui
01:21:38 violentent. - Shannon Seban,
01:21:40 Emmanuel Macron ne devrait-il pas définitivement
01:21:42 reprendre la main
01:21:44 pour tenter lui-même de calmer
01:21:46 la rue, reprendre la main
01:21:48 sur cette réforme des retraites,
01:21:50 sur ces négociations avec les syndicats, une bonne fois
01:21:52 pour toutes ? Parce qu'on voit que jusque-là, ça ne marche pas.
01:21:54 - Le rôle du président de la République,
01:21:56 c'est de fixer un cap. Il a été élu,
01:21:58 par ailleurs, on le répète souvent, mais sur un programme
01:22:00 dans lequel il était inscrit noir sur blanc
01:22:02 qu'il y allait avoir une réforme des retraites.
01:22:04 Et c'est le rôle de sa première
01:22:06 ministre, justement, que de chercher à élargir
01:22:08 cette majorité et à bâtir
01:22:10 des compromis ensuite, texte par texte.
01:22:12 Donc, moi, je crois encore une fois que
01:22:14 le président de la République et la première ministre
01:22:16 forment un duo. Chacun
01:22:18 et chacune a ses responsabilités.
01:22:20 On ne va pas essayer ici de mélanger
01:22:22 les rôles de chacune et de chacun, sinon on ne s'en sort pas.
01:22:24 Donc, il y a un cap qui a été fixé.
01:22:26 - Sauf que nous sommes dans un impasse pour le moment.
01:22:28 Personne n'accepte de s'entendre,
01:22:30 de s'écouter. - Mais, effectivement,
01:22:32 le dialogue social doit être
01:22:34 retrouvé dans notre pays, ça c'est une réalité.
01:22:36 Et j'ai ici confiance en les syndicats.
01:22:38 Et j'ai ici confiance en la
01:22:40 responsabilité d'une certaine partie de la classe
01:22:42 politique pour essayer de se remettre
01:22:44 autour d'une table et de parler de
01:22:46 sujets qui intéressent véritablement les Français.
01:22:48 Parce que ce qui intéresse aujourd'hui les Français
01:22:50 quand vous allez sur le terrain, ce n'est plus
01:22:52 le report de l'âge légal à la retraite,
01:22:54 de départ à la retraite. C'est plutôt de pouvoir
01:22:56 avoir un pouvoir d'achat qui augmente, de pouvoir
01:22:58 faire face à l'inflation, de pouvoir travailler
01:23:00 dans de meilleures conditions. C'est de cela
01:23:02 dont les Français nous parlent aujourd'hui
01:23:04 et je crois que nous devons ici recentrer le débat
01:23:06 non pas autour des querelles personnelles autour
01:23:08 des uns et des autres qui n'existent pas par ailleurs,
01:23:10 mais plutôt autour des sujets de fond
01:23:12 et de montrer que nous avons aujourd'hui un président
01:23:14 de la République qui a fait un choix très courageux,
01:23:16 qui est celui de ne pas maintenir
01:23:18 une courbe des sondages, mais de
01:23:20 s'assurer aujourd'hui qu'on a un pays qui avance
01:23:22 et un pays dans lequel on puisse faire passer des réformes.
01:23:24 Et c'est là où Emmanuel Macron fait preuve de courage.
01:23:26 - C'est vrai madame, c'est bon, quand je vous entends,
01:23:28 j'ai l'impression qu'on ne vit pas dans le même pays. Vous avez vu la colère
01:23:30 dans la rue ? Vous avez vu toute cette souffrance ?
01:23:32 - Je la vois, mais on l'entend, madame.
01:23:34 - Vous dites que le président finalement est complètement
01:23:36 connecté alors qu'il est déconnecté
01:23:38 de la réalité, qu'il n'a pas su parler
01:23:40 aux Français. Il suffit qu'il parle aux Français,
01:23:42 qu'il se pose, qu'il descend.
01:23:44 - C'est ce message que veut faire passer Elisabeth Borne aujourd'hui.
01:23:46 Moi j'ai compris ce qui se passe dans le pays.
01:23:48 - Et c'est pour ça que je lui rends hommage,
01:23:50 Vincent. Je trouve qu'elle, elle a eu un discours
01:23:52 où elle entend les Français, où elle
01:23:54 veut apaiser. C'est un discours
01:23:56 extrêmement lucide.
01:23:58 Et pour une fois de ce gouvernement, on peut le saluer.
01:24:00 - Mais je trouve que,
01:24:02 très sincèrement, et je me
01:24:04 permets ici une petite incise,
01:24:06 j'entends ici la colère sociale qu'il y a dans le pays.
01:24:08 Cette colère sociale-là, il ne faut
01:24:10 pas mettre la poussière sous le tapis
01:24:12 et faire comme si elle n'existait pas, puisque c'est une réalité.
01:24:14 Et on s'en rend compte quand on va sur le terrain.
01:24:16 Maintenant,
01:24:18 si on décide d'arrêter
01:24:20 de réformer, dès lors qu'on a des violences
01:24:22 dans la rue et dès lors qu'on a une contestation
01:24:24 de la part d'une partie des Françaises et des Français,
01:24:26 dans ce cas-là, le pays n'avancera pas.
01:24:28 Et encore une fois, je veux ici le redire,
01:24:30 on a un président de la République,
01:24:32 Emmanuel Macron, qui a fait par ailleurs,
01:24:34 et on l'oublie souvent, de la démocratie
01:24:36 participative, l'ADN
01:24:38 de la République en marche des 2016.
01:24:40 - Et comment ça s'est passé ?
01:24:42 - Eh bien, ça a été, monsieur, dès 2016,
01:24:44 la grande marche pour l'Europe,
01:24:46 les consultations citoyennes pour l'Europe,
01:24:48 la convoi citoyenne de Clémar.
01:24:50 - 184 citoyens tirés au sort, c'est la démocratie.
01:24:52 - Non, elle ne parle que de ce qui a été créé en marche.
01:24:54 - On a eu énormément de mouvements
01:24:56 et de mesures qui ont été mises en place
01:24:58 par Emmanuel Macron pour écouter les Françaises
01:25:00 et les Français. Maintenant, effectivement,
01:25:02 et on l'a reconnu en toute humilité,
01:25:04 nous n'avons pas réussi à convaincre
01:25:06 autour de cette réforme des retraites.
01:25:08 Je crois que nous sommes tous ici unanimes
01:25:10 pour le reconnaître, mais mettre sous le tapis
01:25:12 les heures de débat qui ont eu lieu au sein de l'hémicycle
01:25:14 de l'Assemblée nationale, mettre sous le tapis
01:25:16 le fait que ce texte ait passé au vote
01:25:18 au Sénat, etc., je trouve que c'est un petit peu...
01:25:20 - Je vais vous répondre.
01:25:22 C'est-à-dire que vous évoquiez, et je pense à raison,
01:25:24 que sur le terrain,
01:25:26 les Français exprimaient leur désir
01:25:28 d'un certain nombre de sujets.
01:25:30 Vous avez évoqué le pouvoir d'achat, l'inflation.
01:25:32 Comment vous expliquez
01:25:34 que le président, aujourd'hui, alors qu'un certain
01:25:36 nombre de sujets s'imposent dans l'opposition
01:25:38 comme absolument
01:25:40 cruciaux pour eux,
01:25:42 veuille faire passer une loi sur la fin de vie
01:25:44 avant l'été 2023 ?
01:25:46 Est-ce qu'il y a une urgence ? Est-ce qu'il n'y a pas d'autres urgences
01:25:48 100 fois plus importantes
01:25:50 que cet espèce de dérivatif,
01:25:52 cet écran de fumée, pour essayer de s'acheter la gauche ?
01:25:54 - Mais ça, c'est le jugement. Mais ça, je crois
01:25:56 effectivement, monsieur Stainville, que vous pointez ici un sujet
01:25:58 qui est très intéressant. Pour vous, effectivement,
01:26:00 ce n'est pas une urgence, mais pour des personnes qui souffrent,
01:26:02 pour des centaines de familles
01:26:04 dont certains membres sont ici en souffrance,
01:26:06 et pour qui c'est un sujet majeur, ça, c'est une réalité.
01:26:08 Vous pourrez ici me dire, monsieur Stainville,
01:26:10 que le déplacement d'Emmanuel Macron pour aller
01:26:12 rendre visite à des jeunes enfants autistes
01:26:14 sur un match de football, c'est pas ici
01:26:16 une urgence. Mais oui, il y a des urgences
01:26:18 dans le pays, et il y a des urgences qui sont
01:26:20 autres que les vôtres. Mais ici, encore une fois,
01:26:22 c'est votre jugement qui l'engage. - Non, mais...
01:26:24 En revanche, il y a des sondages, je ne vous parle pas
01:26:26 sur le fait de savoir si les Français
01:26:28 sont majoritairement favorables
01:26:30 ou non à l'euthanasie.
01:26:32 C'est sur l'ordre des priorités.
01:26:34 Est-ce que dans l'ordre des priorités,
01:26:36 le fait de légiférer sur
01:26:38 l'euthanasie est une priorité
01:26:40 pour les Français ? - Mais peut-être que ça...
01:26:42 Peut-être que c'est une priorité pour les Français. - Non, mais en fait, il y a des sondages,
01:26:44 et ça ne dit pas ça du tout. - Mais en quoi
01:26:46 est-ce que la réforme des retraites et tout
01:26:48 ce qu'on est en train de faire sur la fin de vie est incompatible ?
01:26:50 - Alors, il y avait une loi sur l'immigration, quand est-ce
01:26:52 qu'on allait la voter ? - Mais justement, on prend
01:26:54 le temps, justement, monsieur... - Ah, il faut prendre le temps, mais non.
01:26:56 - Ça fait que vous vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:26:58 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:00 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:02 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:04 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:06 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:08 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:10 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:12 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:14 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:16 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:18 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:20 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:22 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:24 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:26 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:28 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:30 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:32 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:34 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:36 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:38 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:40 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:42 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:44 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:46 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:48 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:50 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:52 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:54 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:56 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:27:58 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:00 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:02 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:04 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:06 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:08 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:10 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:12 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:14 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:16 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:18 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:20 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:22 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:24 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:26 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
01:28:28 vous dites bien qu'elle est dans une impasse,
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