Gilles Bouleau n'a jamais couru derrière la lumière. Il raconte sa première télé absolument "atroce".
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00:00 - On peut dire que contrairement à d'autres, vous n'avez jamais couru après l'antenne ?
00:03 - Ah pas du tout, pas du tout du tout.
00:05 C'est pas du tout pour ça que j'ai fait ce métier.
00:06 J'ai fait ce métier pour raconter des histoires vraies,
00:10 faire du reportage court, long, du documentaire et parcourir le monde.
00:14 - Et alors les premières fois que vous vous retrouvez devant une caméra, c'est compliqué ?
00:17 - Ah non mais c'était dramatique.
00:19 Dans mon souvenir, il y avait la grève,
00:22 il y avait la grève contre la loi Devaquet,
00:24 et la gare de Lyon était paralysée, ça arrive, ça arrive,
00:28 et c'était Bruno Mazur, me semble-t-il, qui présentait le journal,
00:32 et il fallait faire un direct, ce qu'on appelle "roule, roule pas",
00:35 le train de 14h08 ne roule pas, etc.
00:38 Et j'avais acheté au plus un manteau gris informe, 12 jours avant,
00:42 et le premier direct, il ne faut surtout pas le sortir de l'INA, c'est dr-a-ma-ti-que.
00:48 - Vous êtes dramatiquement habillé ?
00:50 - Ah ouais mais c'est les déchiens.
00:52 - Vous êtes dramatiquement... - C'est pas possible, c'est pas possible.
00:54 - Vous êtes dramatiquement crispé aussi ?
00:56 - Ah mais j'étais... En fait j'avais l'impression...
00:58 Je crois qu'à ce moment-là j'aurais préféré mourir.
01:00 Un petit coup de cigu, paf, terminé.
01:03 J'étais en haut d'une falaise à être taillé.
01:05 - Ah bah dis, vieux. - Oh, c'est vertigineux.
01:07 - Mais pourtant ça vous a pas détourné, ça vous a pas dégoûté à tout jamais ?
01:10 - Bah j'en ai fait très peu.
01:11 Après j'en ai fait très peu quand même, vous connaissez.
01:14 Après j'en ai refait pour me guérir de ça, c'est aussi pour ça que je fais ce boulot.
01:17 - Oui, une bonne thérapie, tous les soirs à 20h devant 5,5 personnes.
01:20 Je ne suis pas allongé, je suis assis, comme j'ai l'habitude !