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Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique de la France, répond aux questions de Sonia Mabrouk.
Retrouvez "L'entretien" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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NewsTranscription
00:00 Heure à 5.
00:01 Il est 8h13 sur Europe 1, votre invité Sonia Mabrouk est le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté
00:07 industrielle et numérique de la France.
00:09 Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Bruno Le Maire.
00:12 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:13 Les déclarations d'Emmanuel Macron sur Taïwan provoquent un
00:16 tollé aux Etats-Unis mais aussi en Europe notamment en Allemagne et chez nous en France. Le président français a affirmé que la pire des choses
00:22 serait de penser que nous européens
00:25 devrions être suivis sur ce sujet et nous adapter un rythme américain et à une surréaction chinoise.
00:30 Après ces propos Emmanuel Macron est accusé de s'agenouiller devant la Chine. Que répondez-vous ?
00:35 Je réponds que le président de la république a parfaitement raison.
00:38 Parfaitement raison de réclamer
00:41 l'indépendance et la souveraineté européenne comme il le fait depuis
00:44 2017. Nous n'avons pas vocation parce que nous sommes les alliés des Etats-Unis, nous sommes évidemment les alliés des Etats-Unis, nous partageons les mêmes valeurs,
00:53 partageons beaucoup d'intérêts économiques en commun, mais ce n'est pas parce que nous sommes les alliés des Etats-Unis que nous devons être
00:59 contre la Chine.
01:01 Et nous n'avons pas à être pris à partie dans cette rivalité qui existe entre les Etats-Unis et la Chine. Nous voulons bâtir
01:07 l'indépendance européenne, renforcer l'Europe.
01:10 Mais là c'est un sujet brûlant Taïwan, on n'arrive pas à comprendre monsieur le ministre une telle déclaration
01:14 faite dans l'avion de retour de Chine. Est-ce que le président a voulu être disruptif ? Est-ce que c'est une provocation
01:19 mal calculée ? Est-ce que c'est pesé ou sous-pesé comme vos mots ce matin ?
01:22 Tout cela est pesé et sous-pesé comme ce que je vous dis ce matin, il n'y a pas de raison de se précipiter.
01:26 Nous nous choisissons la voie du dialogue, c'est celle qui est portée par l'Europe, c'est celle qui a été
01:31 portée lors du déplacement du président de la République en Chine. Est-ce que ce n'est pas préférable à une logique de confrontation
01:37 et d'accélération de quelques conflits que ce soit ? Est-ce que vous avez vraiment l'impression
01:43 que l'Europe, qui est déjà confrontée à la guerre en Ukraine, a besoin d'un conflit supplémentaire ?
01:49 Est-ce que le monde a besoin d'un conflit supplémentaire ?
01:51 Non. Donc je le redis avec beaucoup de force, ce qu'a dit le président de la République est nécessaire,
01:56 nous devons bâtir l'indépendance européenne. Et l'indépendance Sonia Mabrouk, ce n'est pas simplement l'indépendance économique, militaire, financière,
02:03 c'est aussi quelque chose d'encore plus précieux.
02:05 L'indépendance de penser, être capable de penser...
02:09 - Ça, ce sont des grandes déclarations, de grands mots. Ça n'engage à rien, monsieur le ministre.
02:12 - Mais si, ça engage à quelque chose, ça engage à dire...
02:14 - Concrètement à quoi ?
02:15 - Ça engage concrètement à se dire que sur les sujets économiques, sur les sujets financiers, sur les sujets géopolitiques,
02:20 l'Europe doit avoir sa propre pensée stratégique. Elle est alliée des Américains, mais n'a pas la même pensée stratégique
02:27 nécessairement que les États-Unis. Est-ce que vous pensez que les États-Unis, sur les sujets qui sont les miens comme l'économie,
02:32 se demandent quelles vont être les conséquences de leur Inflation Reduction Act lorsqu'ils décident de renforcer les intérêts économiques
02:39 américains, de subventionner massivement leur industrie ? Est-ce qu'ils se préoccupent de savoir quel impact ça va avoir sur l'Europe ?
02:46 Non. Mais il faut que nous apprenions, nous aussi, à penser par nous-mêmes. C'est ce que réclame le président de la République depuis 2017.
02:52 - Mais qui est ce "nous", Bruno Le Maire ? Est-ce que c'est l'Europe ou est-ce que c'est la France ?
02:54 - Penser par nous-mêmes, c'est défendre nos propres intérêts.
02:56 - Est-ce que c'est la France ? Est-ce que vous, ce matin, vous nous dites sur Taïwan, c'est la position de la France ou est-ce que c'est la position de l'Europe ?
03:01 Parce qu'à entendre bien madame Ursula von der Leyen, elle ne pense pas du tout la même chose.
03:05 - Je ne sais pas, nous étions avec la présidente de la Commission européenne à Pékin.
03:11 Nous avons eu un entretien conjoint entre le président de la République, la présidente de la Commission européenne et le président Xi Jinping.
03:18 Et il m'a semblé que c'était un message d'unité qui était très fort et par ailleurs sans réveiller de grands secrets.
03:23 Ce qui était au cœur de ces discussions avant Taïwan, c'est l'Ukraine.
03:28 Parce que le vrai sujet pour les Européens, c'est la guerre en Ukraine.
03:32 Et ce que la présidente de la Commission européenne, le président de la République, ont voulu faire comprendre au président Xi Jinping,
03:38 c'est que ne pas respecter les frontières d'un État souverain, c'était dangereux pour l'ordre politique mondial.
03:44 Et que de ce point de vue, la guerre en Ukraine n'était pas un conflit régional, mais un conflit qui concernait toutes les grandes puissances.
03:50 C'est cela qui était au cœur de leurs entretiens.
03:52 - À vous entendre, Bruno Le Maire, ce matin sur Europe 1.
03:54 L'idée étant de ne pas se laisser dévorer par les blocs américains et chinois.
03:57 Et en même temps, quand le président est en Chine... - C'est un excellent résumé.
04:00 Nous n'avons pas à être pris entre le marteau et l'enclume. Nous avons à bâtir notre propre puissance.
04:05 - C'est ce que vous avez dit. Vous y étiez aussi, Bruno Le Maire, à Pékin.
04:08 Et avec Ursula von der Leyen, qui peut-être parce qu'elle vise la présidence de l'OTAN, je ne sais pas,
04:12 et pour un grand rapprochement avec les États-Unis, elle, elle est hyper offensive avec la Chine.
04:17 Où est notre cohérence ?
04:18 - Je ne crois pas. Je connais bien Ursula von der Leyen depuis de nombreuses années.
04:22 Je pense qu'elle partage cette volonté, qui est celle du président de la République,
04:26 qui est celle du chancelier allemand aussi, qui est celle de beaucoup d'autres partenaires européens,
04:30 de bâtir cette indépendance et cette souveraineté.
04:33 Et je pense qu'il faut reconnaître que le premier chef d'État en Europe
04:38 à avoir dit que la souveraineté et l'indépendance devaient être au cœur de l'ambition européenne,
04:42 c'est le président de la République, dans son discours de la Sorbonne de 2017.
04:45 - Mais c'est ce que certains vous reprochent, monsieur le ministre des Grands Mots.
04:48 C'est la défense européenne, c'est le serpent de mer, en réalité.
04:51 - Bien sûr. Il y a des décisions, des décisions nouvelles,
04:55 qui je pense marqueront l'histoire européenne.
04:57 Quand nous décidons, prenez la politique industrielle,
05:00 pour la première fois depuis des années, nous avons une politique industrielle
05:03 à l'initiative de la France et de l'Allemagne.
05:05 Quand nous décidons que nous devons être plus indépendants,
05:07 quand on importe ces batteries électriques pour les véhicules électriques à 85% de Chine,
05:12 qui a décidé que nous bâtirions nos propres usines de production de batteries électriques ?
05:17 C'est le ministre de l'économie allemand et c'est votre serviteur.
05:20 Nous l'avons lancé et nous allons avoir nos propres usines de production de batteries.
05:24 Vous voyez donc que ce n'est pas parce que nous sommes alliés des Etats-Unis
05:28 que nous sommes contre la Chine et que nous ne bâtissons pas notre propre indépendance.
05:32 - Mais pardonnez-moi, n'y a-t-il pas une contradiction ?
05:34 Parce que là, ce sont des barrières, évidemment, des outils de défense commerciales.
05:38 - Ce n'est pas des barrières, c'est simplement de l'indépendance.
05:40 - Et en même temps, on l'a renu sur le marché chinois.
05:41 - Je vais parler encore plus simplement, c'est simplement avoir nos propres batteries,
05:44 c'est avoir notre propre production.
05:46 C'est ceux d'IA l'hydrogène vert, on va le produire chez nous.
05:48 Les batteries électriques, on va les produire chez nous.
05:50 Les panneaux solaires qu'on importe massivement de Chine, il faut qu'on les produise chez nous.
05:53 Les semi-conducteurs, il faut qu'on les produise chez nous.
05:56 Ça s'appelle réindustrialiser la France, ça s'appelle reconquérir 30 années d'abandon de l'industrie française.
06:03 Et croyez-moi, j'y travaillais avec le ministre de l'Industrie Roland Lescure.
06:06 - Après un quinquennat, quand même, Monsieur le ministre.
06:07 - Mais tout cela remonte à 6 ans.
06:09 - C'est vrai.
06:10 - Je ne me suis pas réveillé hier matin en me disant "Tiens, je rentre de Chine,
06:12 tout d'un coup, il faudrait qu'on ait nos propres batteries électriques".
06:14 Ça fait 4 ans qu'on a lancé les initiatives sur les batteries électriques.
06:18 Ça fait 3 ans que nous nous sommes battus pour les semi-conducteurs.
06:21 Et nous engageons maintenant un projet de loi sur l'industrie verte
06:25 qui va nous permettre de renforcer encore ce mouvement d'indépendance industrielle nationale et européenne.
06:32 - Alors dans quel contexte mondial vous partez dans les prochaines heures à Washington
06:36 pour les réunions du FMI et de la Banque mondiale, au cœur de ces rencontres, une croissance mondiale,
06:40 on va dire pas foolishe, qui reste faible, en dessous de 3%.
06:44 Quelles conséquences pour nous ?
06:46 - D'abord, ne cédons pas là aussi au pessimisme ambiant.
06:50 Le FMI vient de confirmer que la croissance française se maintiendrait en 2023.
06:56 Son évaluation c'est 0,7.
06:58 Je rappelle que ça fait des mois qu'on nous explique qu'il y aura une récession en France,
07:01 que la situation va être dramatique.
07:03 Non, la croissance française est là, elle est solide.
07:06 La France résiste mieux que beaucoup d'autres pays européens en matière d'inflation.
07:10 Maintenant il faut rester justement le plus solidaire possible,
07:14 voir avec tous les autres pays, membres du G20, du G7, quelles sont les bonnes stratégies économiques.
07:19 D'abord pour se débarrasser de l'inflation,
07:21 qui est un fléau qui pèse sur les plus modestes, qui pèse sur les plus fragiles.
07:25 Et nous devons avoir une stratégie collective pour faire baisser l'inflation.
07:29 Je maintiens notre perspective qui est de la faire baisser en 2023.
07:33 Regarder ensuite comment renforcer notre croissance.
07:35 Et puis troisième sujet qui sera abordé,
07:37 comment ne pas abandonner les pays qui sont en développement,
07:40 les pays qui sont les plus fragiles,
07:42 les pays qui sont les plus touchés par les conséquences de ces difficultés économiques,
07:46 pour qu'on n'en n'ayons pas deux mains à en subir des conséquences.
07:49 Sur l'inflation, avant d'entrer dans les détails, en France, le pic justement en août 2022,
07:54 vous dites qu'on est au pic.
07:55 En janvier 2023, Elisabeth Borne parle d'un pic.
07:58 Le gouverneur de la Banque de France parle d'un pic en mars.
08:00 En fait c'est plus un pic, c'est une arlésienne.
08:02 Je répète, je pense depuis septembre, octobre 2022, deux choses.
08:07 La croissance française se maintiendra en 2023, dont acte,
08:11 et l'inflation devrait commencer à refluer mi-2023.
08:15 Je maintiens ces prévisions.
08:16 Les prix alimentaires, Bruno Le Maire, progressent.
08:18 Avant de voir la courbe s'inverser, il faudra encore du temps,
08:21 et surtout que ce soit répercuté.
08:23 Vous avez adressé un courrier en ce sens aux industriels de l'alimentation.
08:26 Est-ce que votre inquiétude, c'est que ces baisses, quand elles seront concrètes,
08:29 ne soient pas répercutées et justement prégnantes et concrètes pour les consommateurs ?
08:33 Oui, c'est exactement ça.
08:34 J'ai du mal à comprendre que les répercussions à la hausse soient immédiates,
08:37 et les répercussions à la baisse prennent plus de temps.
08:40 Je trouve ça inacceptable et révoltant pour le consommateur.
08:43 Et je sais à quel point c'est difficile aujourd'hui pour des millions de nos compatriotes
08:46 de se nourrir correctement, de nourrir sa famille correctement.
08:50 Je sais à quel point dans toutes les grandes surfaces, dans toutes les GMS,
08:53 on me dit que les consommateurs font de plus en plus attention.
08:56 Chacun regarde les prix, chacun remplit moins son caddie.
08:59 Donc, moins longtemps cette situation durera, mieux ce sera pour tout le monde.
09:02 Donc j'ai adressé un courrier à tous les grands industriels,
09:05 ça ne concernera pas les petites PME, mais à tous les grands industriels,
09:07 de dire "écoutez, moi je suis les cours du blé,
09:09 ils ont été divisés quasiment par deux en quelques mois.
09:12 Je suis les cours de l'énergie, ils ont baissé.
09:14 Je suis les cours du fret maritime, ils ont également baissé.
09:18 Donc nous souhaitons que ces baisses sur les prix de gros, sur les prix de transport,
09:23 se répercutent le plus vite possible dans les prix alimentaires, avant l'été.
09:27 Donc j'ai adressé cette lettre aux grands industriels,
09:29 pour qu'ils rouvrent les négociations commerciales avec les distributeurs,
09:33 et que les prix puissent baisser le plus rapidement possible.
09:36 - Il y a une part, pour le dire, d'opportunisme de la part de ces grands industriels ?
09:41 - Je ne vais pas commencer à juger...
09:44 - Ça vous met en colère, vous êtes choqué.
09:46 Surtout ceux qui font leurs courses sont choqués de voir cette distorsion.
09:49 - Ce qui me choque, c'est les difficultés que peuvent rencontrer nos compatriotes.
09:51 Nous les protégeons, avec le président de la République, contre l'inflation, depuis maintenant deux ans.
09:55 Nous avons mis en place un bouclier énergie, nous avons mis en place une indemnité carburant transport.
09:59 Nous faisons le maximum de ce que l'État peut faire pour amortir le choc.
10:04 Et d'ailleurs les résultats sont là, nous avons, je le redis, un des taux d'inflation les plus faibles de la zone euro.
10:08 Mais il faut que chacun joue le jeu, notamment les grands industriels.
10:12 Et donc, sinon on prendra toutes les mesures qui peuvent être à la disposition du ministre de l'économie...
10:17 - Ah, le bâton alors ?
10:19 - Non, c'est pas le bâton, c'est simplement la justice.
10:22 Notre pays a besoin de justice.
10:24 Et la justice face à l'inflation, c'est que l'État fasse son travail, il le fait,
10:28 que les pouvoirs publics fassent leur travail, ils le font, mais que les grands industriels le fassent aussi.
10:32 - Dans ce contexte, Général Bruno Le Maire, on cherche des économies partout.
10:35 Une lettre en ce sens va être envoyée par Élisabeth Borne au ministère.
10:38 Alors l'idée c'est de dégager plusieurs milliards d'économies pour le budget 2024.
10:42 Vous en parlez déjà depuis longtemps.
10:44 C'est une foire aux idées ? Chacun va y aller de sa proposition ?
10:47 - Vous avez compris que la seule stratégie qui vaille pour moi en matière économique et financière,
10:51 ce sont des stratégies de long terme.
10:53 Je le fais pour la réindustrialisation du pays.
10:56 Et depuis maintenant plusieurs années, nous avons engagé cette réindustrialisation,
11:00 baissé les impôts de production, mis en place de nouvelles filières comme les batteries électriques,
11:03 les résultats sont là.
11:05 On crée des emplois industriels, on ouvre plus d'usines qu'on enferme.
11:08 Même chose pour le rétablissement des finances publiques.
11:11 C'est pas la foire aux idées.
11:13 Ça fait un an que j'y travaille.
11:15 Je crois que c'est à votre micro que j'avais dit que nous étions à l'euro près.
11:19 Je l'ai dit il y a maintenant quasiment un an.
11:22 Depuis un an, qu'est-ce que nous faisons avec Gabriel Attal, le ministre du Compte public ?
11:25 Nous travaillons tous les jours pour chercher les économies,
11:28 trouver une méthode, envoyer des lettres de cadrage au ministre,
11:32 sous l'autorité de la Première Ministre, Elisabeth Borne,
11:34 préparer des assises des finances publiques, mobiliser tous les moyens avec un objectif.
11:39 - Mais pour quel résultat ?
11:40 - Pour un résultat qui a déjà été affiché.
11:42 Retourner sous les 3% de déficit public en 2027.
11:46 J'aurai l'occasion d'ici la fin du mois d'avril de présenter ce qu'on appelle le programme de stabilité.
11:50 C'est ce que nous prévoyons comme trajectoire des finances publiques d'ici 2027.
11:56 Je peux vous dire ce matin que ce sera une trajectoire ferme, résolue et crédible.
12:03 - Il faudra en trouver des économies, vu que ça fond comme neige au soleil pour la réforme des retraites.
12:08 La semaine est décisive, comme on dit, avec la décision du Conseil constitutionnel.
12:11 Bruno Le Maire, quelle serait la pire des décisions pour le gouvernement ?
12:14 - Un ministre n'a pas à juger les décisions du Conseil constitutionnel, ni avant, ni après.
12:19 - Vous la surveillez comme le lait sur le feu.
12:21 - Je la surveille, oui, c'est normal.
12:23 Le Conseil constitutionnel prend ses décisions de manière libre et indépendante.
12:28 - D'ailleurs, une décision dont on ne parle pas assez par rapport à la constitutionnalité du texte,
12:31 c'est le RIP, le référendum d'initiative partagée.
12:34 Ce serait, dit-on, un poison lent si le Conseil constitutionnel le valide.
12:39 - Nous verrons quelle sera la décision du Conseil constitutionnel.
12:42 - Le vrai problème réside-t-il dans cette réforme des retraites,
12:44 ou comme le disent les opposants à Emmanuel Macron, dans sa manière de gouverner ?
12:48 - Je trouve là aussi qu'on fait de très mauvais procès au président de la République.
12:52 - Il n'y a pas de crise démocratique, pas de crise politique, tout va bien.
12:55 - Non, il n'y a pas de crise démocratique.
12:57 - Tout va bien.
12:58 - Il y a une crise des démocraties.
13:00 - Là, vous noyez le poisson.
13:02 - Non, je ne noie pas le poisson, je vous dis ce que je pense, Sonia Bellbrook.
13:05 Je trouve que cette expression "crise démocratique" en France est inappropriée
13:09 et qu'elle ne voit pas le vrai sujet, comme souvent.
13:11 Le vrai sujet, c'est que partout dans le monde, dans les démocraties libérales,
13:15 effectivement, il y a une crise des démocraties, il y a une crise de la représentation.
13:18 - Il n'y a pas de spécificité, de singularité en France, avec tout ce qui se passe,
13:21 avec parfois les violences, les tensions.
13:23 - La France a toutes ses singularités.
13:24 Je dis simplement qu'aujourd'hui, le grand débat, celui qui nous concerne tous,
13:29 c'est l'opposition entre des régimes autoritaires, comme la Chine par exemple,
13:33 comme la Russie, et d'autres régimes qui sont les démocraties,
13:36 qui traversent des crises de représentation.
13:38 Parce qu'aujourd'hui, le peuple français, comme beaucoup d'autres peuples démocratiques,
13:41 dit "déléguer son pouvoir, que ce soit à des représentants, des députés,
13:45 à des sénateurs, un président de la République, une fois pour toutes,
13:47 ça ne nous convient plus, nous voulons pouvoir intervenir davantage dans le débat public".
13:52 - Déléguer son pouvoir peut-être à d'autres institutions européennes.
13:55 - C'est ce qui fait la crise des démocraties partout à travers la planète.
13:59 Mais prenons, je pense, le sujet au bon niveau,
14:02 ça nous permettra d'apporter des bonnes réponses.
14:04 - Il fallait le prendre avant alors, peut-être un peu trop tard, sur la réforme des retraites.
14:08 - Mais qui a proposé un grand débat ? C'est le président de la République !
14:10 Qui a proposé qu'il y ait un Conseil National de la Refondation ?
14:13 C'est le président de la République !
14:14 - Des grands machins !
14:15 - Mais qui a ouvert la concertation sur les retraites depuis maintenant plusieurs mois ?
14:19 - Je vais vous citer un soutien !
14:20 - J'adore les reproches que vous faites, on dit "vous n'avez pas assez concerté,
14:23 vous n'avez pas assez dialogué", mais ça fait depuis le lendemain des élections présidentielles
14:27 que sur cette réforme des retraites, nous avons ouvert le dialogue avec les syndicats,
14:31 avec nos compatriotes, nous avons donné plus de temps que ce qui était prévu.
14:35 Nous avons ramené l'âge légal, 65 ans, proposition du président de la République...
14:39 - Bon alors tout va bien, on se demande pourquoi le pays est parti du pays t'insiste.
14:42 - Je ne dis pas que tout va bien.
14:44 Je mesure parfaitement les inquiétudes et les angoisses de nos compatriotes
14:48 sur la rémunération du travail, sur les difficultés au travail,
14:51 sur la manière dont on redonne du chance à sa carrière professionnelle.
14:54 Mais pour autant, qu'on ne nous fasse pas des reproches infondés
14:57 sur le manque de concertation, de dialogue,
14:59 alors que cela fait un an que nous dialoguons et que nous cherchons la voie de la concertation.
15:03 - Je vais vous citer en conclusion un soutien inattendu en la personne de Françoise Hardy
15:07 pour qu'une réforme des retraites est nécessaire,
15:10 vu les réalités économiques, je vous vois sourire.
15:13 C'est précieux un tel soutien.
15:14 - Non mais j'ai lu les propos de Françoise Hardy, je ne peux pas dire mieux.
15:17 Elle a raison de rappeler que quand on a un pays où il y a beaucoup de dettes,
15:21 où il y a un régime social qui est très généreux,
15:24 un régime de retraite pas répartition,
15:26 la responsabilité politique, aussi difficile soit-elle,
15:29 c'est de garantir les équilibres financiers de ce régime social.
15:32 C'est ce que nous essayons de faire avec le Président de la République et la Première Ministre.
15:35 - Merci Bruno Le Maire d'avoir été notre invité ce matin.
15:37 Bonne journée à vous.