• il y a 11 mois
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Bruno Le Maire, ministre de L’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet du discours de politique générale du Premier ministre, de la colère agricole qui ne faiblit pas, du respect de la loi Egalim et de la hausse des prix de l’électricité.

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Transcription
00:00 -Bienvenue et bonjour Bruno Le Maire. -Bonjour Sonia Mabrouk.
00:04 -Merci de votre présence. Vous êtes le ministre de l'Economie, des Finances, de la Souveraineté Industrielle et Numérique.
00:09 Vous êtes le numéro 2 du gouvernement. Au lendemain du discours de la politique générale du Premier ministre,
00:14 la colère et la détresse des agriculteurs ne retombent pas et leur mobilisation, Bruno Le Maire, ne faiblit pas.
00:19 On va en parler en détail car au moment où nous nous parlons, des convois de tracteurs se rapprochent,
00:24 notamment de Rungis, chez des aéroports Orly et Roissy.
00:27 Mais tout d'abord, Gabriel Attal a promis hier, M. le ministre, de déverrouiller le pays, de désmicardiser la France,
00:33 de débureaucratiser, de simplifier, bref, libérer et délivrer. En quoi ce n'est pas un enchaînement de slogans ?
00:39 -D'abord, c'est un beau discours de politique générale. C'est une feuille de route qui est claire, à laquelle je souscris à 100 %.
00:47 Je pense que tout ce que vous venez de dire, simplifier la vie des Français, alléger les charges,
00:52 faire en sorte qu'il y ait des perspectives salariales pour tous, c'est exactement ce qu'il faut à la France.
00:57 Et derrière, Gabriel Attal a présenté un certain nombre de mesures qui sont très concrètes,
01:02 que ce soit sur le SMIC, sur le logement, permettant aux maires, par exemple, d'attribuer eux-mêmes les logements sociaux.
01:07 Dans les constructions, il faut plus de logements intermédiaires pour les classes moyennes.
01:11 Il est allé dans un degré de détail qui, je pense, est salutaire parce que ça crédibilise la parole politique.
01:17 Quand il parle des AESH, les personnes qui accompagnent les enfants en situation de handicap à l'école,
01:22 on sait que partout dans des communes, il y a une difficulté pour savoir qui paye la période du déjeuner.
01:28 Là, il dit que c'est l'État qui va prendre à sa charge parce qu'il faut sortir de cet imbrou gliau sur les AESH.
01:34 C'est très concret. C'est la vie quotidienne des Français. C'est une réponse qui me paraît salutaire.
01:38 -Nous sommes d'accord, mais que ne l'avez-vous fait avant ? Ça apparaît comme un discours de rupture.
01:42 Un discours de rupture avec vous-même, avec ce que vous avez fait depuis 2017. C'est assez étonnant.
01:46 -En matière économique, je ne crois pas du tout. Je pense qu'au contraire, c'est dans le droit fil de ce que nous avons fait.
01:52 La preuve, on a fait une loi industrie verte qui permet de construire des usines en France qui vont produire des éoliennes,
02:00 des pales d'éoliennes, des batteries électriques. Il annonce une loi industrie verte 2 pour accélérer encore plus
02:07 la réindustrialisation du pays qui me tient profondément à cœur et sur laquelle, avec le président de la République,
02:11 nous nous battons chaque jour depuis 7 ans. C'est dans le droit fil de ce que nous avons fait.
02:16 Quand ils disent « simplification de la vie des PME et des TPE », c'est mon grand chantier de 2024.
02:21 Je l'avais proposé au président de la République il y a 2 ans en lui disant qu'il faut qu'on accélère sur la simplification.
02:26 C'est le prolongement direct de la loi PACTE de 2019 qui simplifiait la vie des PME et des TPE, qui allégeait certains seuils,
02:34 voire qui supprimait certains seuils quand une entreprise grossit. On va aller plus loin avec les propositions de simplification
02:40 qui ont été faites par Gabriel Attal. Tout ça est dans la continuité, mais avec une vraie accélération qui est indispensable
02:46 quand on s'approche de la fin du quinquennat.
02:48 Les oppositions brunelmères ont dénoncé de leur côté un catalogue sans souffle pour Éric Ciotti et Marine Le Pen.
02:52 C'était Gabriel Thatcher pour Jean-Luc Mélenchon, le jeune Giscard aux yeux de Ruffin.
02:57 Et vous, comment vous décririez le nouveau Premier ministre ?
03:00 C'est Gabriel Attal.
03:01 Tout simplement ? Ça suffit à lui-même ? Il n'y a pas besoin de le qualifier ?
03:04 Je suis frappé du caractère totalement convenu des réactions des oppositions.
03:07 C'est désolant, j'aurais dû lui faire preuve d'un peu plus d'imagination. L'esprit français, c'est l'imagination, la créativité.
03:12 Il y a eu peur de la veillère, de la créativité, de l'imagination ?
03:15 De la part des oppositions, non. Mais je trouve que c'était le discours de Gabriel Attal, Premier ministre, avec son style,
03:22 avec son ton, avec ses formules. Je le sais, puisque je l'ai lu au Sénat.
03:26 On peut en parler, oui.
03:28 On s'y retrouvait, on retrouvait le personnage politique qui est Gabriel Attal. C'est un discours qui lui appartient en propre.
03:34 Sur la colère agricole qui ne faiblit pas Bruno Le Maire, ce matin, des convois de tracteurs se rapprochent de points névralgiques.
03:40 Rungis, mais aussi les aéroports de Roissy et d'Orly, des blindés ont été placés.
03:45 Certains dénoncent, malgré ce dispositif des forces de l'ordre, un deux-poids de mesure, une indulgence, une mensuitude de votre part à l'égard des agriculteurs.
03:53 Est-ce que vous l'assumez, ce matin ?
03:55 L'ordre, il s'impose à tous. Et je pense que le ministre de l'Intérieur a été très clair sur ce sujet.
04:00 L'ordre s'impose à tous et il ne s'agit pas de nos aéroports bloqués ou Rungis bloqués.
04:07 Et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a eu raison de rappeler que la France ne pouvait pas, ne devait pas être bloquée.
04:13 Ça ne m'empêche pas, très personnellement, de dire à quel point je comprends la colère et la souffrance des agriculteurs.
04:20 J'ai été trois ans ministre de l'Agriculture. C'est un monde que j'aime profondément.
04:25 Et on voit bien aujourd'hui que ce que demandent les agriculteurs, c'est une chose très simple.
04:29 De la justice. Ni plus, ni moins.
04:33 Quand on impose des normes ou des règles, il faut que les normes qui s'appliquent en France ne soient pas plus dures que celles qui s'appliquent en France.
04:39 On impose des normes. Parce qu'hier, Gabriel Attal a dit que ce sont des normes qui viennent d'Anszézou.
04:43 Mais est-ce que vous n'avez pas nourri vous-même l'hystérie normative ?
04:47 Parfois, la France a surtransposé un certain nombre de règles.
04:50 La majorité, d'ailleurs, a corrigé un certain nombre de surtranspositions au cours des mois et des années passées.
04:54 Ce sont des débats qui sont toujours longs, qui sont toujours difficiles.
04:57 La justice, c'est faire en sorte que si on interdit à nos éleveurs d'utiliser les hormones pour faire grandir leurs bêtes, on n'importe pas.
05:05 Et d'ailleurs, on y veille rigoureusement des bêtes qui sont nourries aux hormones.
05:08 C'est cette justice qu'ils demandent. La justice, c'est de faire en sorte, et j'y veille personnellement,
05:13 que les dispositions de la loi EGalim, qui préserve le revenu des agriculteurs, soient strictement et rigoureusement respectées.
05:19 On va commencer par la justice.
05:21 De la justice, mais il dénonce une injustice. Et dans les faits, comment ça se passe ?
05:25 L'exécutif a dénoncé le contournement et le non-respect de la loi EGalim.
05:29 Il y a quelques jours, Gabriel Attal a promis de lourdes sanctions.
05:32 Il a été annoncé des contrôles par la répression des fraudes sur trois groupes industriels agroalimentaires.
05:37 Et finalement, il ne s'agirait, semble-t-il, que de préinjonctions, de simples avertissements.
05:42 À ce jour, aucune sanction. Pourquoi avez-vous reculé ?
05:45 Ce n'est pas du tout un recul, c'est le respect de la règle de droit.
05:48 Et comme je viens de le dire, je suis attaché au respect de la règle de droit pour tous.
05:51 Il y a une procédure, des injonctions, ensuite des contrôles, puis des sanctions.
05:56 Donc j'ai lancé hier quatre préinjonctions, c'est le terme réglementaire,
06:00 à quatre groupes industriels qui ne respecteraient pas les dispositions de la loi EGalim.
06:06 Vous mettez cela aux conditionnels, qui ne respecteraient pas ?
06:09 Oui, parce qu'on est dans un état de droit. Donc il y aura un contradictoire.
06:12 Elles vont se défendre. Et s'il apparaît que c'est nous qui avons raison, les contrôleurs de la DGCCRF,
06:17 dans ce cas-là, ils seront lourdement sanctionnés jusqu'à 2% du chiffre d'affaires.
06:21 C'est ça, les lourdes sanctions promises par le Premier ministre ?
06:24 2% du chiffre d'affaires, c'est très très lourd pour une entreprise.
06:30 Ensuite, il y a les distributeurs. Donc sur les distributeurs, je vais lancer 500 contrôles sur les cinq grands distributeurs.
06:38 500 contrôles, c'est beaucoup, parce que quand on contrôle les dispositions de la loi EGalim,
06:42 c'est des contrats qui peuvent faire 100, 150, 200 pages. Nous allons éplucher chacune des dispositions
06:48 et vérifier avec ces 500 contrôles que tous les distributeurs, sans exception,
06:53 respectent rigoureusement les dispositions de la loi EGalim, notamment l'obligation de contractualisation
06:58 et de préservation du revenu des agriculteurs de la matière première agricole.
07:02 500 contrôles, c'est le double de ce que nous faisons d'habitants.
07:05 J'arrive à la grande discussion. Je voudrais comprendre, pour ces quatre groupes agroalimentaires,
07:09 ces quatre entreprises, des noms sont sortis dans la presse, la lettrie Malo, il y a deux filiales de Bigard.
07:16 Est-ce que vous dites aujourd'hui que c'est confirmé ? Est-ce que ça a fuité ?
07:19 Non, je ne donnerai pas de nom, ça est à ma bouche. Je regrette d'ailleurs que ces noms soient sur la place publique.
07:24 Je suis attaché au respect de l'état de droit. Je suis là pour contrôler, prononcer des sanctions
07:31 si les contrôles montrent qu'effectivement, il y a eu une infraction. Mais il y a un contradictoire,
07:37 il y a une défense. Derrière, il y a des industriels, il y a des emplois.
07:41 Donc respectons les règles de l'état de droit. L'autorité, ce n'est pas faire ou dire n'importe quoi.
07:47 L'autorité, c'est être intraitable sur le respect de la règle. Je serai intraitable sur le respect de la règle.
07:52 Et sur les distributeurs, je vais ajouter un point qui est très important.
07:54 Il y a beaucoup de distributeurs aujourd'hui qui achètent par des centrales d'achat européennes.
07:58 Cela a été dénoncé hier par le président de la République.
08:00 Oui, je veux dire avec beaucoup de force.
08:02 Mais rassurez-nous, tout le monde était au courant, monsieur le ministre.
08:04 Mais bien sûr, tout le monde sait qu'il y a des centrales d'achat européennes.
08:07 Alors pourquoi on ne se réveille pas ce matin ?
08:08 Je ne me réveille pas ce matin. Ces contrôles, j'en fais depuis des années.
08:10 Et j'ai prononcé des sanctions. Alors pour le coup, je peux le dire, c'est contre Leclerc,
08:14 de plus de 6 millions d'euros parce qu'il y avait un contournement par la centrale d'achat de monsieur Leclerc.
08:19 Donc je n'hésite pas à contrôler et sanctionner fermement.
08:23 Et pour les centrales d'achat européennes, je veux lever toute ambiguïté.
08:26 Les règles de droit, c'est-à-dire la loi EGalim, s'appliquent à tous les distributeurs
08:31 et s'appliquent aux centrales d'achat européennes.
08:34 Donc je vais lancer des contrôles spécifiques sur les centrales d'achat européennes
08:37 pour m'assurer qu'il n'y a pas de contournement par ces centrales d'achat européennes
08:41 des règles de la loi EGalim, c'est-à-dire la protection du revenu des agriculteurs.
08:45 Je ne veux pas que le revenu des agriculteurs soit la variable d'ajustement des négociations commerciales.
08:49 Mais qu'est-ce que ça va changer ? Ces distributeurs auront toujours ces centrales d'achat hors de France en Europe
08:54 et permettront toujours de contourner la loi EGalim. D'ailleurs, ce n'est pas illégal.
08:57 Est-ce que ce contournement...
08:59 Il est tout à fait illégal s'ils ne respectent pas la loi EGalim.
09:02 Qu'est-ce qu'on fait ? On ferme les centrales d'achat hors de France ?
09:05 Si ils vont acheter, alors ça ne concerne que les très grands industriels,
09:07 ce n'est pas le petit producteur qui va passer par une centrale d'achat.
09:10 Mais si un distributeur utilise sa centrale d'achat et prend un très gros industriel de l'agroalimentaire,
09:15 par exemple dans les yaourts, prenons un exemple où il y a beaucoup de masse et beaucoup de produits,
09:21 et que ça ne respecte pas la protection du revenu du producteur de lait qui fournit le lait pour ses yaourts,
09:28 il y aura sanction. La sanction s'applique à tous, partout sur le territoire, pour tous les distributeurs,
09:34 que ce soit négocié au niveau national ou par des centrales d'achat européennes.
09:38 Et comme j'ai le sentiment qu'il peut y avoir, pas une volonté, mais la tentation de contourner par les centrales d'achat européennes,
09:45 je vais renforcer les contrôles sur ces centrales d'achat européennes.
09:48 Pourquoi il a fallu attendre que les électeurs soient dans la rue ?
09:51 Pourquoi il a fallu attendre que les tracteurs soient en route vers les grandes villes ?
09:55 Pourquoi il a fallu attendre ces blocages pour qu'on ait cela ?
09:58 Je vous rassure, je n'ai pas attendu. Une fois encore, je peux donner la liste des sanctions que j'ai prononcées
10:02 avec la Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes, mais là encore, je reviens à l'autorité.
10:07 L'autorité, ce n'est pas sauter sur son tonneau en disant "mais regardez comme je suis autoritaire".
10:13 C'est avoir l'assurance que le ministre de l'Économie et des Finances n'aura jamais le bras qui tremble pour protéger les plus petits.
10:21 Je n'ai jamais eu le bras qui tremble pour faire respecter la règle et pour protéger les plus petits, en particulier les producteurs.
10:28 Mais je ne le clame pas matin, midi et soir, il suffit que ça se sache.
10:31 Mais est-ce qu'il n'y a pas aussi des boucs émissaires un peu commodes ?
10:34 On vise et beaucoup visent la grande distribution. Est-ce que c'est vraiment le grand méchant loup qui s'en met, pardonnez-moi l'expression triviale ?
10:41 Moi, je n'ai jamais aimé les boucs émissaires, donc je considère qu'il faut faire respecter la loi, pas pointer du doigt les uns et les autres.
10:47 Et surtout qu'il faut regarder quel est en réalité le vrai problème de nos agriculteurs.
10:53 C'est un problème de revenus, c'est un problème de compétitivité, c'est un problème de marge qu'ils arrivent à dégager sur l'exploitation.
10:59 Donc faire respecter la règle, oui.
11:01 Dire que si on tape les distributeurs et les industriels, ça va aller beaucoup mieux pour les agriculteurs, ce n'est pas vrai.
11:06 On le fait depuis 20 ans. Et quand j'étais ministre de l'Agriculture, j'ai toujours refusé de tomber dans ce panneau.
11:11 Là, je vous dis exactement la même chose.
11:13 On pourra respecter la règle, c'est très important, chez les distributeurs et chez les industriels.
11:17 Mais regardons la réalité du problème agricole français, qui touche dans le fond un problème très national.
11:23 Notre pays, depuis quelques décennies, a avantagé la consommation sur la production.
11:29 On l'a vu sur l'industrie. Il y a eu 40 années de désindustrialisation.
11:33 Avec le président de la République, nous avons inversé la tendance.
11:36 On a dit « Stop ! » Il faut à nouveau des usines, des ouvriers, de la production industrielle en France.
11:40 Sur l'agriculture, on en est exactement au même point.
11:43 Le président est arrivé, tout s'est inversé.
11:45 En matière industrielle, je suis obligé de constater qu'on fermait des usines, on en ouvre.
11:49 On détruisait des emplois au voyer, on en recréait.
11:52 Sur l'agriculture, c'est exactement la même chose.
11:55 On a laissé depuis des décennies notre agriculture dépérir, avoir moins d'exploitation, moins de fermiers, moins de production, plus d'importation.
12:05 Il faut inverser la tendance.
12:07 - Vous êtes dans le discours d'un opposant à sa propre politique, notamment sur l'agriculture européenne.
12:11 - Pas du tout. Sur l'industrie, on a réussi à inverser la tendance.
12:14 Pour moi, je le dis très sincèrement, c'est une vraie fierté de me dire que depuis 7 ans que je suis ministre de l'Economie et des Finances,
12:20 avec le président de la République, nous avons posé le bon diagnostic, pris les décisions courageuses que personne ne voulait prendre sur l'impôt de production,
12:28 et ouvert à nouveau des usines.
12:30 Sur l'agriculture, regardons quelle est la réalité des problèmes agricoles français.
12:34 Répondons-y sur les normes, sur la transposition, sur les accords commerciaux et inversons la tendance.
12:40 - Justement, le président de la République qui sera demain à Bruxelles dit non à l'accord UE-Mercosur.
12:44 - Il a mille fois raison.
12:46 - Attendez, il y a la suite. La Commission européenne compte bien poursuivre les négociations.
12:49 Elle l'a fait savoir hier en n'affirmant pas du tout.
12:52 Les négociations se poursuivent, les contacts avec les partenaires de Mercosur également.
12:56 Est-ce que la France n'est pas désavouée par ce qui a été dit hier par la Commission ?
12:59 - Il y aura un bras de fer et la France fera tout le nécessaire pour que le Mercosur tel qu'il est aujourd'hui ne soit pas signé.
13:05 - C'est un vote à la majorité qualifiée. Quel choix a-t-on à part se soumettre ?
13:10 - Croyez-moi, quand la France veut quelque chose en Europe, elle a suffisamment de poids pour l'imposer.
13:15 C'est ce que fait le président de la République. C'est grâce au président de la République.
13:18 Et uniquement grâce à lui que cet accord n'est pas signé aujourd'hui.
13:21 Cet accord Mercosur tel qu'il est, il n'est pas bon pour nos éleveurs.
13:24 Il ne peut pas, il ne doit pas être signé en l'Etat, il ne sera pas signé en l'Etat.
13:29 - Comment vous croirez-vous sur le Mercosur alors qu'en même temps vous avez voté les importations massives d'Ukraine,
13:34 sans droit de douane, sur les volailles, les céréales, les betteraves,
13:37 que les accords de libre-échange sont signés ou en train de l'être, sans close miroir avec la Nouvelle-Zélande, le Chili ?
13:42 Est-ce que vous êtes, pour le dire clairement, compatissant avec nos agriculteurs à Paris et très complaisant à Bruxelles ?
13:47 - Pas du tout. Je pense qu'il ne faut pas caricaturer comme ça.
13:50 Parce qu'il y a des accords commerciaux qui sont très bons pour nos agriculteurs.
13:54 Je vous dis, j'aime le monde paysan, profondément.
13:56 - En ce moment, il n'y a que des déclarations d'amour.
13:59 - Sonia, c'est très bien. Je vous rappelle que j'ai été trois ans ministre agriculteur
14:03 et je pense avoir apporté des preuves en monnaie sauvage et trébuchante.
14:06 Quand nous allons avec le président de la République en Chine
14:08 et que nous négocions directement avec le ministre du Commerce chinois
14:11 et pour le président de la République, avec le président Xi,
14:13 pour permettre l'exportation de porcs français vers la Chine,
14:19 ça fait exploser le prix du porc en France, ça soutient nos agriculteurs.
14:22 On se bat, mais très concrètement, c'est des négociations qui sont difficiles.
14:25 - Vous avez aussi porté le Green Deal, le pacte vert, avec un projet de décroissance.
14:29 - Quand nous négocions l'accord avec le Canada, ça permet d'augmenter de 46%
14:33 les exportations de vins et de spirituels vers le Canada.
14:36 Ça permet d'augmenter les exportations de fromage vers le Canada.
14:39 Même chose pour le Japon, ça permet d'exporter plus de vins et plus de spirituels.
14:43 Moi, je les entends, tous ces ignares de la vie économique,
14:48 qui vous font des leçons dans le livre "Échange, c'est terrible".
14:50 Qu'ils aillent le dire dans une ferme, qu'ils aillent chez un producteur de porc de Bretagne
14:55 pour lui dire "on arrête de commercer avec la Chine, on verra la réaction".
14:59 Arrêtons à la faveur d'une crise de dire tout et n'importe quoi.
15:02 Il faut regarder chaque accord commercial, vérifier qu'il est dans l'intérêt de nos producteurs
15:08 et ne les signer qu'ils sont réellement dans l'intérêt de nos producteurs.
15:11 Avec le Canada, avec le Japon, ça valait le coup.
15:14 Avec les pays d'Amérique du Sud et de Mercosur, les conditions ne sont pas garanties, on ne signe pas.
15:19 Et la France ne signera pas en l'état.
15:21 Quelle garantie que ce ne soit pas ratifié à la fin ?
15:23 Le président de la République s'est opposé.
15:25 La voix de la France, c'est ça ?
15:27 Croyez-moi, faites confiance au poids de la France.
15:30 C'est aux agriculteurs qu'il faut le dire, M. le ministre.
15:32 L'INSEE va dévoiler tout à l'heure, dans un petit quart d'heure maintenant,
15:34 son estimation de l'inflation pour le mois de janvier.
15:37 Je suppose que vous connaissez évidemment déjà la tendance.
15:39 Pouvez-vous nous l'annoncer ce matin ?
15:41 Je ne vais pas donner le chiffre puisqu'il est encore sous embargo.
15:43 Ce que je peux dire, c'est que je me suis engagé à ce que l'inflation décroisse rapidement au début de l'année 2024.
15:49 Ce sera le cas. Les engagements que je prends, je les tiens.
15:52 Une petite note d'humour pour finir cet entretien.
15:54 Bruno Le Maire, c'est vous, vous êtes le numéro 2 du gouvernement,
15:56 qui avez prononcé le discours hier de Gabriel Attal au Sénat.
16:00 Cela fait sourire à un moment beaucoup le président du Sénat et toute l'Assemblée,
16:04 puisque vous avez dû dire cette phrase que vous êtes né en 1989.
16:09 Vous avez un secret ?
16:11 J'ai dit si seulement.
16:13 Si seulement, c'est vrai.
16:14 Jean-Bienri avait raison.
16:16 C'est une drôle de chose de se dire "je suis né en 1989".
16:20 C'est formidable d'avoir un jeune Premier ministre.
16:22 C'est la deuxième fois que vous prononcez ce discours de politique générale, semble-t-il ?
16:25 C'est la deuxième fois. Un petit exercice de schizophrénie.
16:27 En tant que numéro 2 du gouvernement, merci Bruno Le Maire.
16:29 Merci.
16:30 C'est votre grande interview ce matin.

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