90 Minutes Info du 12/04/2023

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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour et bienvenue sur CNews, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle édition de 90 minutes info dont je vous présente le programme juste après le rappel des titres signés Somaya Labidi, bonjour.
00:00:09 Lancement de la campagne de déclaration des revenus 2022 dès demain pour les déclarants en ligne.
00:00:17 Elle prendra fin le 25 mai, le 1er juin ou le 8 juin selon votre département de résidence.
00:00:23 Avec quelques nouveautés cette année, le barème de l'impôt sur le revenu a été revalorisé de 5,4% pour tenir compte de l'inflation tout comme le barème de l'indemnité kilométrique.
00:00:35 L'été 2023 sera-t-il propice aux canicules et aux sécheresses en Europe et en France ?
00:00:40 En tout cas, c'est ce que prévoient les principaux modèles de prévision qui tablent sur de nouvelles périodes caniculaires au mois de juin, juillet et août.
00:00:47 La France pourrait même enregistrer un nouveau record de chaleur cet été.
00:00:52 Et puis le classement des applications les plus téléchargées dans le monde.
00:00:56 Et sans surprise, et pour la troisième année consécutive, c'est l'application chinoise TikTok qui a cumulé le plus de téléchargements l'an dernier.
00:01:04 Au total, le réseau social a été installé sur 672 millions de téléphones.
00:01:09 Instagram et WhatsApp complètent la seconde et troisième marche de ce podium.
00:01:16 Au sommaire de cette édition, nous parlerons d'Emmanuel Macron, même à distance de la contestation sociale.
00:01:22 Il est rattrapé par l'actualité hexagonale, exemple ce matin encore à Amsterdam, où un activiste a été interpellé à quelques mètres de lui.
00:01:28 Et puis il y a toujours ces slogans hostiles qui continuent de fuser partout où il met le pied.
00:01:34 Macron, même à l'étranger, on ne laisse pas rien passer.
00:01:38 Et nos valeurs communes.
00:01:40 Bonjour.
00:01:41 Je pense qu'on a perdu quelque chose.
00:01:43 Pourquoi la démocratie française ?
00:01:45 Pourquoi nous l'avons perdu ?
00:01:48 Je peux répondre à cette question si vous me donnez du temps.
00:01:53 À la veille de la douzième mobilisation contre le texte retraite, les commerçants sont fatigués et énervés d'être pris pour cible au passage des ultras.
00:02:02 Des feux de poubelle devant chez nous, que ça cogne sur les vitrines, c'est affolant.
00:02:09 Il faut arrêter de s'en prendre au kiosque.
00:02:10 Moi je suis juste gérant et cette réforme, je ne la soutenais pas forcément.
00:02:14 Donc effectivement, il faut arrêter.
00:02:16 On n'est pas représentatif, nous, de la pub ou quoi que ce soit.
00:02:19 Enfin, nous parlerons de Christian Estrosi, qui dévoile son plan pour lutter contre les trafiquants de drogue à Nice
00:02:24 et qui investit dans du matériel vidé au dernier cri.
00:02:28 Au passage, il dénonce l'inertie du gouvernement.
00:02:31 J'ai alerté plusieurs fois le ministre de l'Intérieur, avec lequel j'ai plutôt des relations courtoises, cordiales, amicales, républicaines.
00:02:40 Et j'ai le sentiment que quelque part, on n'a pas pris au sérieux la manière opérationnelle où on pouvait indiquer tout de suite le problème.
00:02:49 Et bonjour à nos invités du jour. Bonjour Najwa El Haïti, merci d'être là.
00:02:54 Je vous rappelle que vous êtes avocate. Merci beaucoup d'avoir répondu à notre invitation.
00:02:57 On l'accueille également Judith Vintrobe, grand reporter au Fligaro Magazine.
00:03:01 Bonjour à vous, Philippe Doucet à vos côtés, porte-parole du PS. Merci d'être là.
00:03:05 Ainsi d'ailleurs que Harold Imane du service international de CNews.
00:03:10 Alors qu'il est, nous sommes tous suspendus, d'une certaine manière, à la décision du Conseil constitutionnel,
00:03:16 avec, vous le savez, une échéance qui se rapproche, puisque la décision sur la constitutionnalité du texte de la réforme des retraites devrait être rendue vendredi, a priori.
00:03:26 Alors y aura-t-il validation ou au contraire camouflet pour Emmanuel Macron ? Nous verrons bien vendredi.
00:03:32 On va parler de lui pour commencer cette émission. Vous savez, il y avait l'anus horribilis de la reine d'Angleterre il y a quelques années.
00:03:39 Et bien là, il semblerait qu'on soit en pleine semaine horrible pour Emmanuel Macron.
00:03:44 Ce n'est pas simple pour le chef de l'État de parler, de s'entretenir sans être chahuté, même à l'étranger.
00:03:52 On va le voir à plusieurs reprises, alors qu'il tentait de prendre un peu de hauteur, on le sait, par rapport aux contestations sociales de l'Hexagone.
00:04:01 Alors on va vous expliquer tout ça.
00:04:03 Ça commence par un Emmanuel Macron qui a été chahuté à son arrivée aux Pays-Bas, avec cette banderole d'accueil à Amsterdam, au cri de "Macron, même à l'étranger, on ne laissera rien passer".
00:04:13 Je vous propose de la revoir, cette séquence.
00:04:15 Macron, Macron, même à l'étranger, on ne laissera rien passer.
00:04:25 Et puis quand même, pour vous montrer qu'il y a une récurrence, il y a eu ce moment avec des questions un peu embarrassantes posées depuis le public,
00:04:33 lors d'un colloque auquel il prenait part, à l'AS cette fois.
00:04:37 Regardez.
00:04:39 [Exemple de la France]
00:04:49 Je peux répondre à cette question si vous me donnez du temps.
00:04:54 [Exemple de la France]
00:05:17 [Exemple de la France]
00:05:33 On a joué à laité.
00:05:35 C'est assez malaisant dans le sens où ça dure quand même assez longtemps, il n'y a pas d'intervention particulière.
00:05:41 On comprend bien à l'accent des uns et des autres qu'il s'agit sans doute d'activistes français qui ont réussi à s'introduire dans le public,
00:05:49 qui font mine de lui parler en anglais, il leur répond en anglais.
00:05:52 Mais bon voilà, c'était pour montrer un petit peu la récurrence de cette contestation.
00:05:55 Ce n'est pas le premier.
00:05:57 Ce n'est pas le premier aussi à miser sur l'éloignement pour penser pouvoir s'extraire finalement de la contestation sans que ça marche vraiment.
00:06:05 On le voit, la contestation existe bien sûr en France et on l'a vu avec ses nombreuses manifestations en ce qui concerne la réforme des retraites.
00:06:14 Mais le président de la République vraisemblablement pensait s'extraire de ces perturbations nationales en allant à l'international.
00:06:26 Mais force est de constater que ce n'est pas le cas et puis vous avez une communauté française qui vit aussi aux Pays-Bas.
00:06:32 Alors certes vous avez des activistes, mais il y a aussi une communauté française qui vit aux Pays-Bas,
00:06:38 on l'estime à peu près à 30 000 personnes et puis qui sont aussi concernées par cette réforme des retraites.
00:06:45 Vous ne croyez pas si bien dire parce qu'il est en train précisément en ce moment de s'adresser à cette communauté française.
00:06:50 On imagine que dans le courant de la discussion, des questions qui dérangent, qui gênent seront posées à propos de la réforme des retraites.
00:06:58 Judith Winthrop, en général on se dit que c'est un truc de partir, de laisser la Première Ministre, en l'occurrence la Première Ministre Elisabeth Borne,
00:07:07 se coller aux pratiques, aux pratiques. Visiblement dans son cas ça ne marche pas trop.
00:07:12 Non ça ne marche pas trop, mais est-ce que ça pourrait être pire ? Peut-être.
00:07:16 Rappelez-vous qu'après la seule intervention qu'il ait faite, collée précisément à une journée de grève et de manifestation,
00:07:25 ça a donné un regain à la mobilisation, son intervention.
00:07:30 Donc je fais pas mal de s'abstenir. Il ne faut pas non plus exagérer le côté spontané et représentatif de ces interpellations.
00:07:42 On sait que l'une des caractéristiques de ces mouvements qui visiblement se réclament de l'écologie et aussi de l'opposition à la réforme des retraites,
00:07:52 en même temps l'une des caractéristiques c'est d'être très internationalisée et notamment en Europe.
00:07:58 Moi je ne sais pas reconnaître et notamment à l'accent de la première personne qui a interpellé Emmanuel Macron,
00:08:04 si elle était française ou pas, moi je trouve qu'elle a son anglais très bon,
00:08:08 mais il est fort possible que cette espèce d'international antifa ait des correspondants partout.
00:08:14 Ce qui ne change rien au fond du problème qui est la passe dans laquelle se trouve Emmanuel Macron.
00:08:22 Alors Philippe, avant de vous faire réagir, je voudrais vous montrer cette autre séquence que vous voyez déjà à l'écran.
00:08:26 C'est un opposant qui s'est fait interpeller devant l'université d'Amsterdam.
00:08:31 On va l'étudier d'un peu plus près. Regardez, il y a le président qui sort de sa voiture et au même moment,
00:08:36 là le ralenti nous aide bien, un petit peu plus loin, sur le haut de l'écran, on voit que quelqu'un se jette littéralement sur le trottoir
00:08:43 et se fait interpeller par plusieurs agents de sécurité ou de l'entourage présidentiel de la garde rapprochée du président qui se trouve là.
00:08:53 Ça commence à ressembler à un fiasco, tous ces déplacements pour vous ?
00:08:56 Écoutez, ce qu'on constate, quand vous allez en Chine, la police chinoise, tout ça est extrêmement contrôlé.
00:09:04 Quand le président de la République fait des déplacements en France, les services de police français,
00:09:09 notamment de protection des hautes personnalités, ils ont aussi l'habitude et c'est très organisé.
00:09:14 Là, ce qu'on constate, y compris dans cette dernière séquence, mais même celle de la première,
00:09:20 on voit bien que les services néerlandais n'ont pas obligatoirement l'habitude de ce type de perturbations dans la vie politique néerlandaise.
00:09:29 Parce que là, on voit bien que le cordon de sécurité, habituellement, quand ils déplacent en France, il y a les barrières, il y a les CRS,
00:09:35 il y a tout un dispositif. Là, le dispositif est beaucoup plus léger. La preuve, c'est que même les policiers néerlandais se font...
00:09:40 Il y en a d'ailleurs qui tombent, ils se font doubler en fait.
00:09:42 C'est les services de sécurité français, la protection rapprochée qui font le système.
00:09:46 Donc là, on voit bien que... En plus, Amsterdam, c'est quoi ? Deux heures, deux heures et demie de Paris en train.
00:09:51 Donc, vous pouvez monter à 10 dans un train, plus ceux qui vivent peut-être sur place.
00:09:55 Ça peut être aussi des alter-mondialistes.
00:09:57 Ça peut être des alter-mondialistes, ça peut être un ensemble, des amis qui appellent des amis néerlandais pour aller...
00:10:01 Bon, donc tout ça existe par rapport à ça. Donc, c'est clair que ça va devenir compliqué pour Emmanuel Macron
00:10:08 dans un centre de déplacement européen, parce que ce qui se passe là au Pays-Bas, si demain il va en Allemagne,
00:10:13 ou en Belgique, ou en Italie, il peut se retrouver dans ce type de situation.
00:10:16 La difficulté dans laquelle il va être, c'est que finalement, quand je discutais l'autre fois avec un certain nombre de jeunes de mon entourage,
00:10:25 c'est que pour beaucoup d'entre eux, le mandat qu'ils lui ont donné au moment de l'élection présidentielle,
00:10:29 c'est pas un mandat pour cette réforme. Au premier tour, il a son noyau dur, 25-26% des Français qui ont voté pour lui, pour Abraham.
00:10:37 Mais au deuxième tour, en fait, ils ont voté contre Marine Le Pen.
00:10:41 Et donc, c'est dans ce hiatus-là, c'est dans cet écart-là que se trouve en fait cette crise politique.
00:10:46 C'est-à-dire que quand il dit "j'ai eu mandat du peuple français pour faire la réforme de la retraite", que je l'avais mis dedans,
00:10:50 en fait, les habitants et les citoyens vous disent "bah non, on n'a pas voté, nous, au premier tour, on n'a pas voté pour toi.
00:10:56 Au deuxième tour, on a voté pour faire barrage, on a voté contre, on n'a pas voté pour".
00:11:00 Et finalement, dans sa campagne, il avait dit "ce résultat ou ce soutien m'oblige".
00:11:04 Les gens ont un peu le sentiment que...
00:11:06 C'est vrai qu'il avait dit "votre confiance m'oblige".
00:11:09 "Votre confiance m'oblige".
00:11:10 Et sans entendre qu'il lâcherait peut-être du lest.
00:11:13 Du coup, il le ferait différemment et qu'il tiendrait compte de ce dispositif-là.
00:11:16 Et donc là, on voit bien, dans ce qu'on appelle, bien sûr, il a sa légalité, mais la question de sa légitimité est quand même posée.
00:11:22 C'est pour ça que ça devient compliqué.
00:11:24 Est-ce que c'était une sorte de quitus qui était donné à Emmanuel Macron ou pas du tout ?
00:11:30 Le président de la République peut l'estimer, puisque à deux reprises, en 2017, dans son programme, il annonce cette réforme des retraites.
00:11:39 Une autre.
00:11:41 Dans son deuxième programme, il annonce de nouveau la même réforme des retraites, mais simplement en garde de...
00:11:48 65 ans.
00:11:49 Oui, 65 ans. Mais politiquement, je rejoins Philippe Doucet, ça a eu quand même un impact, et il ne faut pas l'oublier, sur les élections législatives.
00:11:58 C'est-à-dire que quand vous étiez sur le terrain, et moi je l'ai vu, notamment à Évry-Courcouronne, où je suis élue,
00:12:04 j'ai pu constater que là, il y a eu un vrai rejet de la candidature d'Emmanuel Macron sur ce point-là.
00:12:12 C'était un point d'achatement.
00:12:13 Et il n'y a pas eu de majorité absolue derrière le scene.
00:12:15 Ce qui est arrivé, c'est qu'aux élections législatives, ça s'est traduit par une majorité relative à l'Assemblée nationale.
00:12:21 Le reste est entré dans l'histoire, comme on dit, pour mal traduire l'anglais. Harold nous en parlera tout à l'heure.
00:12:27 Judith, vous êtes d'accord ? Dans ce sens, il y a eu la présidentielle, et puis on a un petit peu rebattu les cartes,
00:12:33 lorsqu'il s'est agi de voter pour la représentation nationale ?
00:12:36 Oui, mais dans les deux cas, vous avez quand même un président élu, et ensuite des députés, certes sans avoir la majorité,
00:12:49 qui sont le groupe le plus nombreux à l'Assemblée nationale.
00:12:53 Il y a aussi le groupe Les Républicains, dont je rappelle que même s'il s'est divisé à l'occasion, non pas du vote,
00:12:59 puisque vote il n'y a pas eu, mais en tout cas à l'occasion de l'examen du texte de la retraite,
00:13:06 une partie majoritaire était quand même favorable à repousser la retraite.
00:13:13 Donc vous dites qu'il n'y a pas eu de rejet à proprement parler ?
00:13:15 Non, et puis aller donc trier dans les votes pour, ceux qui sont pour mais pas pour le programme,
00:13:21 pour une partie du programme mais pas pour les retraites, c'est absolument impossible.
00:13:26 Cette séparation qui a été faite, y compris par Gérard Larcher d'ailleurs, tout au début,
00:13:32 le président du Sénat, entre l'égalité et l'égitimité, je la trouve assez spécieuse.
00:13:39 Oui, alors je vous disais qu'Emmanuel Macron avait du mal en ce moment,
00:13:42 il fait face à beaucoup d'adversités, et pas seulement en raison de la politique sociale qu'il mène dans notre pays,
00:13:49 puisque lors de son retour de Chine, vous vous en souvenez peut-être, il y a quelques jours,
00:13:53 il a fait une interview aux Échos qui a fait énormément réagir dans les chancelleries sur la question de Taïwan,
00:13:59 Harold Eman en disant ne pas vouloir courir le risque de crise qui ne sont pas les nôtres,
00:14:03 le fait de ne pas être suiviste, sous-entendu des Américains, et s'adapter à eux ou à une surréaction chinoise.
00:14:10 Que n'avait-il dit à ce moment-là ? Tout le monde lui est tombé dessus.
00:14:14 On se souvient aussi de la réaction assez virulente d'un sénateur républicain qui est très connu aux États-Unis,
00:14:19 Marco Rubio, qui a dit tout simplement peut-être que nous, on devrait finalement les laisser gérer la question de l'Ukraine,
00:14:26 sous-entendu les Européens. Est-ce qu'on peut parler de faux pas diplomatiques ?
00:14:31 Oui, on peut parler de faux pas diplomatiques, tout à fait, parce que la réaction américaine n'est pas positive,
00:14:39 la réaction allemande, il y a des députés qui disent que Macron ne parle pas pour l'Europe.
00:14:46 Il y a des bruits comme ça. Alors ça n'a pas scandalisé le monde entier, mais la réponse est peut-être entre la perplexité
00:14:55 et un léger refus de ce qu'il a dit. Personne n'a dit bravo à ces phrases-là, et certainement pas les Taïwanais.
00:15:01 En tout cas, il y en a un qui n'a pas du tout goûté cette sortie, c'est Donald Trump, dans une interview à Fox.
00:15:07 Il reproche à son ami, alors moi je vais utiliser un langage peut-être un peu plus châtié,
00:15:12 mais de lécher les bottes de la Chine. D'où ça sort ? Que lui reproche-t-il exactement ?
00:15:18 Alors, c'était Donald Trump qui était interviewé par la chaîne Fox News pour parler de la politique intérieure,
00:15:25 mais ils se sont étendus sur la politique extérieure. Et là, Trump a un petit peu joué le vieux sage, l'homme d'État,
00:15:34 et il a dit voilà, il y a des problèmes nucléaires dans le monde, pour l'Ukraine, pour la Corée du Nord et pour Taïwan.
00:15:41 Moi, quand j'étais au pouvoir, j'ai réussi à calmer tout ça. Et voilà que Biden n'y arrive pas, et par-dessus le marché,
00:15:49 Macron, un ami, est allé lécher le derrière de Xi Jinping. C'est ça en anglais, c'est d'une vulgarité parfaite,
00:15:58 parce que c'est le seul moment de vulgarité de 30 minutes d'interview, c'était celui-là.
00:16:04 Et il a dit voilà, il ne fallait pas dire ça à la Chine. Moi, je leur ai dit, si vous touchez à Taïwan, vous allez voir quelque chose de terrible.
00:16:12 Alors, ça se tient, ce raisonnement ?
00:16:14 Ça se tient d'autant plus. Moi, je trouvais les déclarations d'Emmanuel Macron complètement hallucinantes.
00:16:20 La présentation, sa présentation fait comme s'il fallait se tenir à équidistance des États-Unis et de la Chine dans l'affaire de Taïwan.
00:16:31 En affaire de Taïwan, il y a un agresseur, ou en tout cas quelqu'un, un pays qui a des attentions hostiles,
00:16:37 qui multiplie depuis des mois et des mois les manœuvres, l'encerclement simulé, etc.
00:16:43 C'est la Chine. Les États-Unis, eux, sont entièrement en défensive. Or, que fait Emmanuel Macron ?
00:16:51 Il critique les États-Unis et il n'a pas un mot pour critiquer la Chine.
00:16:56 En plus, replaçons ça dans le contexte franco-français, si la France était menacée d'être trop atlantiste,
00:17:05 c'est-à-dire trop favorable aux États-Unis, ça se saurait. Je ne pense pas que ce soit le danger.
00:17:10 Vous avez une théorie, avant de faire réagir Philippe et Najwa, vous avez une théorie, au fond,
00:17:14 sur ce qu'Emmanuel Macron cherchait à faire, finalement, peut-être maladroitement, en tout cas, il n'a pas réussi,
00:17:19 mais il y a une logique derrière, de son point de vue, pour vous Harold.
00:17:21 Il a quand même réussi, le président français, à arracher quelques phrases à Xi Jinping sur la guerre en Ukraine.
00:17:30 Et celui-ci a dit, oui, d'accord, je vais téléphoner à Volodymyr Zelensky,
00:17:36 à lui qui avait fait le voyage Xi Jinping à Moscou, il y a quelques semaines, je vais lui téléphoner,
00:17:42 et puis je réitère qu'il ne faut pas violer l'intégrité territoriale d'un autre pays,
00:17:49 et il ne faut pas menacer d'utiliser les armes nucléaires.
00:17:52 Donc l'idée, en gros, que je propose, c'est que le président français a dit, en gros,
00:18:00 Xi Jinping, aidez-nous sur l'Ukraine, et nous, on ne dira rien, nous, les Européens, sur Taïwan.
00:18:08 Oui, ce serait un peu du donant-donant, une sorte de marché tacite.
00:18:11 Absolument, et l'astuce, c'est qu'en fait, on ne peut rien faire pour Taïwan, la France,
00:18:16 il n'y a qu'une toute petite flotte à Nouméa, et les autres Européens, zéro.
00:18:21 Donc voilà, on a donné quelque chose qu'on ne pouvait pas assurer.
00:18:24 Donc du coup, il a perdu une occasion de se taire, Philippe Doucet ?
00:18:27 Ah oui, franchement, je trouve ça une vraie faute diplomatique,
00:18:31 parce que les seuls qui se félicitent, c'est les gouvernements chinois,
00:18:33 dans leur journal officiel pour l'étranger, qui s'appelle Global Times, où ils disent, bravo,
00:18:38 mais à l'arrivée, il faut quand même voir l'humiliation.
00:18:40 Emmanuel Macron, son avis, on n'a même pas encore quitté la Chine,
00:18:44 que déjà, les manœuvres militaires chinoises de pression se font autour de Taïwan,
00:18:49 donc ils n'ont même pas eu la décence d'attendre au moins qu'il soit hors de l'espace aérien chinois.
00:18:54 Donc c'est en gros, Emmanuel Macron, tu es sympathique,
00:18:56 mais en gros, ce que tu nous racontes, on s'en moque complètement,
00:18:58 et en sens inverse, si on se met une vue un peu plus éloignée.
00:19:03 D'un côté, on explique que Poutine, ce n'est pas bien qu'il agresse un État souverain, l'Ukraine,
00:19:08 qu'on défend et on demande, de fait, aux Américains de nous accompagner,
00:19:12 et d'être même le premier fournisseur d'armes, d'argent pour la défense de l'Ukraine,
00:19:16 et de l'autre côté, les Américains qui sont en soutien de Taïwan,
00:19:19 parce qu'aujourd'hui, Taïwan, c'est une démocratie,
00:19:22 elle va avoir des élections présidentielles l'an prochain extrêmement importantes,
00:19:27 dans lesquelles les Chinois essayent d'avoir une intrusion,
00:19:29 donc au moins, on se taime, même si on n'a pas les moyens d'envoyer la flotte,
00:19:32 encore que là, il y a une frégate française dans le couloir entre Taïwan et la Chine,
00:19:41 au moins, on se taie, on n'est pas obligé de reprendre le discours officiel chinois par rapport à ça,
00:19:48 alors que de l'autre côté, on a de fait un soutien des Américains sur l'Ukraine,
00:19:53 et pas qu'un peu, donc au moins, on peut se taire, même si on n'est pas en première ligne sur Taïwan,
00:19:58 encore que vu nos enjeux économiques, technologiques avec Taïwan,
00:20:03 aujourd'hui, si demain la Chine envahissait Taïwan,
00:20:06 on aurait des problèmes dans nos usines automobiles, dans nos téléphones,
00:20:09 parce que toutes les puces qui sont fabriquées par TSMC, je ne sais pas,
00:20:13 aujourd'hui, on ne les produit pas.
00:20:15 Aujourd'hui, ces puces-là, c'est le bouclier de Taïwan,
00:20:18 donc derrière, il faut être un peu habile,
00:20:20 et là, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il s'est fait mépriser,
00:20:23 et par ailleurs, il a été plus que maladroit.
00:20:25 Emmanuel Macron, finalement, s'accorde-t-il trop d'importance,
00:20:29 y compris vis-à-vis de ses comparses européens,
00:20:34 en pensant tirer un peu les ficelles de la diplomatie mondiale ?
00:20:41 Moi, ce que je constate, c'est que le président de la République,
00:20:45 Emmanuel Macron, souvent portait un discours
00:20:50 prônant l'autonomie stratégique européenne.
00:20:53 Donc là, aujourd'hui, très maladroitement, je le conçois,
00:20:57 souvenez-vous de son discours sur la défense,
00:21:00 où franchement, c'est un des seuls chefs d'État
00:21:04 à défendre une défense européenne,
00:21:06 parce qu'on voit que l'Allemagne...
00:21:08 - Qui n'existe pas.
00:21:09 - Qui n'existe pas, mais après, on peut porter une ambition.
00:21:13 - Ça fait 40 ans qu'ils essaient et que personne n'arrive.
00:21:16 - Mais en tous les cas, c'est pas un discours nouveau
00:21:20 chez le président de la République.
00:21:23 Après, pourquoi c'est maladroit ?
00:21:25 Parce que si Taïwan, et je rejoins les propos qui ont été tenus,
00:21:29 si Taïwan tombe dans l'escarcelle de la Chine,
00:21:33 je suis désolée, c'est l'influence de l'Occident
00:21:36 qui va vraiment en pâtir.
00:21:40 Parce que là encore, Philippe Doucet a rappelé justement
00:21:44 que Taïwan, c'est quand même 60% des semi-conducteurs
00:21:48 produits et surtout créés là-bas.
00:21:51 Donc c'est pas négligeable.
00:21:53 Donc à partir du moment où si Taïwan bascule
00:21:56 sous l'emprise chinoise, je peux vous dire que même
00:22:01 les autres pays de l'Asie pacifique eux-mêmes vont se dire
00:22:06 "Ouh là là, nous n'avons pas des alliés solides,
00:22:09 ni auprès des États-Unis, ni auprès de l'Europe".
00:22:13 Donc là, je trouve extrêmement maladroit en termes d'influence.
00:22:17 - Des bouleversements potentiellement dangereux.
00:22:19 Et pour finir là-dessus, Judith ?
00:22:21 - Si la Chine s'emparait de Taïwan, oui.
00:22:24 - Et qu'on fait pour les alliés.
00:22:26 - Évidemment, ce serait un choc absolument terrible.
00:22:31 Moi je comprends bien ce qu'a voulu faire Emmanuel Macron,
00:22:34 mais je trouve ça complètement fou.
00:22:37 - Trop acrobatique.
00:22:38 - Complètement fou, trop acrobatique.
00:22:40 Et encore une fois, présenter dans cette affaire
00:22:43 les États-Unis et la Chine comme deux entités
00:22:47 à traiter également, c'est fou.
00:22:51 - C'est un peu rocambolesque.
00:22:53 - Le problème de ça, c'est que quand on veut faire du gaullisme diplomatique,
00:22:56 en tout cas l'image du gaullisme diplomatique,
00:22:59 d'abord parce que c'est toujours la version de De Gaulle,
00:23:01 la version de De Gaulle au moment de la crise d'Ibici, la Cuba,
00:23:05 c'est qu'à ce moment-là, il a été du côté des Américains.
00:23:08 C'est qu'à un moment donné, il a dit à l'ambassadeur soviétique
00:23:11 qu'il menaçait sur la guerre nucléaire,
00:23:12 "Monsieur l'ambassadeur, nous mourrons ensemble".
00:23:14 Donc il avait clairement choisi son camp.
00:23:16 Dans ce sujet-là, sur Taïwan comme sur l'Ukraine,
00:23:19 on ne peut pas franchement mégoter et faire le petit malin.
00:23:21 - On va s'interrompre quelques secondes.
00:23:23 Merci encore, Harold, d'être venu nous analyser tout ça.
00:23:26 Dans un instant, on parlera évidemment de la nouvelle manifestation
00:23:28 qui se prépare pour demain.
00:23:30 Ce sera la 12e contestation du genre contre le taxe sur les retraites.
00:23:34 Et à la veille d'un moment sans doute bascule,
00:23:37 c'est-à-dire la décision du Conseil constitutionnel sur deux aspects,
00:23:40 on le rappelle, la constitutionnalité à proprement parler,
00:23:43 et puis le fameux référendum d'initiative partagée
00:23:45 qui pourra peut-être signifier une suite à cette histoire.
00:23:48 A tout à l'heure.
00:23:50 - Avant de reprendre le cours de notre discussion dans 90 minutes info,
00:23:54 je vous propose de rejoindre Mickaël Dorian pour son JT.
00:23:58 Bonjour, Mickaël.
00:23:59 - Bonjour, Néli.
00:24:00 Bonjour à tous.
00:24:01 Emmanuel Macron poursuivi par des manifestants jusqu'à l'étranger.
00:24:05 Le président de la République, qui est en visite actuellement aux Pays-Bas,
00:24:08 visite une nouvelle fois, perturbé par deux manifestants,
00:24:11 un homme et une femme.
00:24:12 Ils ont été interpellés à son arrivée à l'université d'Amsterdam.
00:24:15 Le porte-parole de la police précise que les deux individus
00:24:18 ont été arrêtés pour troubles à l'ordre public et menaces,
00:24:22 car ils couraient en direction du président.
00:24:25 La réforme des retraites à présent,
00:24:27 alors que le Conseil constitutionnel rendra ses conclusions vendredi.
00:24:31 Elisabeth Borne poursuit de son côté ses consultations à Matignon.
00:24:35 Après avoir reçu les syndicats et les chefs de parti,
00:24:38 la Première ministre s'entretient dès aujourd'hui avec les élus locaux.
00:24:42 Écoutez François Sauvadet,
00:24:43 le président de l'Assemblée des départements de France.
00:24:46 On attendait une feuille de route, nous aussi,
00:24:48 partagée avec le gouvernement.
00:24:50 Aujourd'hui, la Première ministre nous a proposé un agenda territorial,
00:24:54 avec les questions institutionnelles,
00:24:56 aussi sur la lassitude de l'élu au moment qu'on le ressent sur le terrain.
00:25:00 Il y a un agenda sur les finances publiques.
00:25:03 On souhaite un toilettage pour avancer et agir mieux pour les Français.
00:25:06 Nous, nous y avons fait 103 propositions.
00:25:08 Donc les agendas sont sur la table.
00:25:10 On a une feuille de route, travaillée, partagée.
00:25:12 On va l'enrichir d'ailleurs, départements de France,
00:25:14 les gens qui viennent et puis on est au travail.
00:25:16 Et pour se poser à la réforme des retraites,
00:25:18 les syndicats seront dans les rues demain pour la douzième fois.
00:25:22 En deux mois et demi, 11 500 policiers seront mobilisés en France,
00:25:26 dont 4 200 à Paris.
00:25:29 Et direction le Sénat, à présent,
00:25:31 où Elisabeth Borne a répondu à la sénatrice communiste de Seine-Saint-Denis,
00:25:35 Eliane Acaci.
00:25:36 La Première ministre était interrogée sur la Ligue des droits de l'homme,
00:25:39 alors que la semaine dernière, Gérald Darmanin avait affiché
00:25:42 une défiance vis-à-vis d'elle, qui accuse les forces de l'ordre
00:25:45 d'avoir entravé l'intervention des secours à Sainte-Soline.
00:25:48 Écoutez la réponse de la Première ministre.
00:25:50 J'ai beaucoup de respect pour ce que la LDH a incarné.
00:25:55 Je ne comprends plus certaines de ses prises de position.
00:25:59 Cette incompréhension n'est pas nouvelle.
00:26:02 Elle s'est fait jour dans ses ambiguïtés face à l'islamisme radical
00:26:08 et elle s'est confortée depuis quelques mois.
00:26:12 Dans le reste de l'actualité, plusieurs députés, les Républicains,
00:26:16 veulent réguler les activités des ONG en Méditerranée,
00:26:20 suspectés d'être pro-migrants.
00:26:22 Une proposition de résolution est examinée aujourd'hui
00:26:25 à l'Assemblée nationale, où on retrouve Florian Tardif,
00:26:28 qui est au Palais Beaubon avec Florian Pomme.
00:26:30 Bonjour Florian.
00:26:31 Que dit ce texte porté aujourd'hui par des députés LR ?
00:26:34 Oui, c'est une proposition de résolution qui vise à faire respecter
00:26:40 le droit international en termes de sauvetage de migrants en mer Méditerranée.
00:26:45 Proposition de résolution qui a été déposée par les députés LR en novembre dernier,
00:26:51 ce qui faisait suite à ce sauvetage de migrants en mer Méditerranée
00:26:58 par plusieurs associations, dont l'Ocean Viking et la France,
00:27:03 qui avaient dû accueillir sur son sol une partie des migrants secourus en mer Méditerranée.
00:27:08 Alors concrètement, que propose cette proposition de résolution
00:27:12 de la part des députés LR ?
00:27:14 Premièrement, elle vise à reconnaître les crimes des passeurs
00:27:18 comme étant des crimes contre l'humanité.
00:27:20 Deuxièmement, et vous en avez parlé à l'instant,
00:27:22 elle vise notamment à mieux encadrer le rôle des organisations
00:27:26 telles les ONG en mer Méditerranée.
00:27:29 Et troisièmement, elle souhaite confier à Frontex, l'agence européenne,
00:27:34 et à Frontex uniquement, le sauvetage des migrants en mer Méditerranée.
00:27:38 Elle souhaiterait également que le gouvernement crée,
00:27:42 avec ses partenaires européens, des hot spots,
00:27:44 ces centres de traitement, de demande d'asile,
00:27:47 non pas sur le sol européen, mais en Afrique, au sein des pays du Maghreb.
00:27:51 Cela n'engage pas le gouvernement, mais cela permet, vous l'avez compris,
00:27:55 aux députés LR de peser dans le débat sur l'immigration
00:27:59 avant les débats ici au Parlement sur une proposition de loi
00:28:03 du gouvernement, cette fois-ci, Asile et Immigration.
00:28:06 Merci beaucoup Florian Tardif en direct de l'Assemblée nationale
00:28:09 et merci à Florian Pomme qui vous accompagne.
00:28:11 Dans le reste de l'actualité, enfants maltraités, punitions démesurées
00:28:15 et humiliations, c'est ce que dénonce un rapport de l'Inspection générale
00:28:18 des affaires sociales publié hier.
00:28:21 Le texte alerte sur de nombreuses négligences dans les crèches.
00:28:24 Les précisions de Solène Boulan.
00:28:26 Tablettes, télévision et ordinateurs ont une place trop importante
00:28:30 dans le quotidien des enfants.
00:28:32 Selon une étude publiée par Santé publique France,
00:28:34 les enfants de 2 ans passeraient 56 minutes devant un écran,
00:28:38 1h20 à 3 ans et 1h34 à 5 ans et demi.
00:28:41 Des données inquiétantes et qui varient selon l'origine des parents.
00:28:44 Selon cette étude portée par l'Ined et l'Inserm,
00:28:47 le temps devant les écrans est plus élevé chez les familles
00:28:49 ayant des origines immigrées.
00:28:51 Le niveau d'études de la mère joue également.
00:28:53 Si la mère a un niveau collège, les enfants passent 45 minutes
00:28:56 à 1h15 de plus devant leur tablette ou la télévision.
00:28:59 Par rapport aux enfants dont la mère a un niveau d'études
00:29:02 supérieur ou égal à Bac+5.
00:29:04 Alors que l'Organisation mondiale de la santé préconise
00:29:07 de ne pas exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans,
00:29:10 puis de limiter le temps à 1h par jour entre 2 et 5 ans,
00:29:13 les médecins alertent.
00:29:15 Une surconsommation d'écrans risque d'entraîner chez l'enfant
00:29:18 des troubles alimentaires, des difficultés de concentration
00:29:21 et une perte d'attention.
00:29:23 - Evidemment, ce n'était pas sur les crèches,
00:29:26 mais sur les temps d'écran limités pour les enfants.
00:29:29 Voilà pour ce journal qui se termine.
00:29:32 L'actualité continue sur CNews avec Nelly Denac
00:29:35 et ses invités pour la suite de 90 minutes Info.
00:29:38 - Merci Michael.
00:29:40 On reviendra à certains des sujets que vous avez évoqués
00:29:43 dans votre journal, y compris au droit maritime,
00:29:46 qui sera peut-être adapté à ce projet de proposition
00:29:49 de résolution européenne émise par les LR pour tenter
00:29:52 de sanctionner les ONG de secours en mer.
00:29:56 Mais avant cela, j'aimerais qu'on se projette avec nos invités,
00:29:59 Najwa El Haïté, Judith Vintrobes et Philippe Doucet,
00:30:02 sur ce qui va se passer demain.
00:30:04 Il y a une nouvelle mobilisation à la veille de la décision
00:30:07 du Conseil constitutionnel sur le texte des retraites,
00:30:11 une manière de mettre la pression de la part des syndicats
00:30:14 une dernière fois, et après on verra ce qui se passera
00:30:17 au-delà en fonction de la décision prise.
00:30:20 Pourquoi je voulais vous parler de ça ?
00:30:22 Parce que depuis deux mois maintenant, on sait que de nombreux commerçants,
00:30:25 que ce soit à Paris ou en région, sont soumis, eux,
00:30:28 à la pression des radicaux, des éléments les plus ultra
00:30:32 qui tentent de s'immiscer dans les cortèges.
00:30:35 Alors ça va du lancé de peinture à la vitrine dégradée
00:30:40 et dans le pire des cas, le pillage carrément du magasin.
00:30:43 Mais certains ont eu à faire à plusieurs reprises
00:30:46 assez malfrats et ils commencent un petit peu à en avoir plus qu'assez.
00:30:51 Regardez ce reportage qui a été tourné à Rennes par Michel Chahyou.
00:30:54 À Rennes, une centaine de commerces du centre-ville
00:30:57 sont ainsi recouverts de contreplaqués, préventivement
00:31:00 ou bien parce qu'en dessous, la vitrine a été détruite.
00:31:03 Banques et agences immobilières sont les cibles privilégiées des casseurs.
00:31:07 Pas question de parler aux journalistes.
00:31:09 Les commerçants touchés laissent leur représentant s'exprimer pour eux.
00:31:13 Certains craignent des représailles, certains ont peur.
00:31:16 Si ce n'est pas eux-mêmes qui ont peur, leurs équipes ont peur
00:31:19 et les équipes commencent à être très réticentes à l'idée de communiquer.
00:31:24 D'autres ont des ordres de leur franchiseur, par exemple,
00:31:27 ou ont des ordres de leur direction de ne surtout pas communiquer.
00:31:31 Selon l'enquête réalisée par le Carré Rennais auprès de 1000 commerces,
00:31:34 en moyenne en mars, le chiffre d'affaires est en baisse de 60% dans le centre-ville.
00:31:39 Les clients se font de plus en plus rares.
00:31:41 Toutes ces vitrines cassées, toute cette ambiance morose du centre-ville,
00:31:45 on n'a plus actuellement vraiment envie de venir se rendre.
00:31:48 Dans cette boutique de lingerie, la chute du chiffre d'affaires s'est limitée à -20% en février-mars.
00:31:54 Les jours de manif, l'équipe a la peur au ventre.
00:31:57 Quand on a des feux de poubelle devant chez nous, que ça cogne sur les vitrines, c'est affolant.
00:32:03 C'est la première fois en 17 ans qu'on a fait zéro sur une journée de manifestation.
00:32:08 Dans les prochains jours, les commerçants rennais rencontrent la mairie
00:32:12 pour lancer une campagne de redynamisation du centre-ville au plus vite.
00:32:16 Il y a plusieurs aspects. Il y a le désagrément que ça cause.
00:32:20 Si on est dans la boutique ou aux abords de la boutique, ça fait peur.
00:32:24 Il y a le chiffre d'affaires et puis il y a le fait qu'on peut perdre aussi à terme sa clientèle.
00:32:29 Les gens vont peut-être arrêter de fréquenter momentanément les centres-villes.
00:32:32 On l'a déjà vu dans les manifestations, les cortèges sont moins fournis.
00:32:36 On imagine que ceux qui faisaient du shopping ou leurs courses en centre-ville
00:32:40 sont encore plus concernés par cette peur-là.
00:32:43 Oui, mais en même temps, dans le cas...
00:32:46 Rennes, c'est quand même un exemple assez édifiant.
00:32:48 Oui, mais Rennes est l'exemple.
00:32:51 Parce que j'ai pu faire un certain nombre de manifestations à Paris.
00:32:54 Justement, vu qu'on avait l'occasion de reparler sur ce plateau,
00:32:57 j'ai un peu regardé comment les commerçants géraient leur affaire.
00:33:00 Il y en a même qui font un peu plus de chiffre d'affaires, tous les cafés, les restaurants,
00:33:04 enfin donc autour. Dans le cas du centre-ville de Rennes,
00:33:08 vous avez eu là une opération Black Block, en fait, toute une soirée.
00:33:12 C'est une ville, paradoxalement, ce qu'on a en Bretagne,
00:33:15 qui peut être une région plutôt calme en règle générale.
00:33:18 Là, le centre-ville de Rennes s'est fait détruire par...
00:33:21 C'est la première océan de Black Block qui s'est fait à Rennes.
00:33:24 Et donc c'est vrai que pour les commerçants, les habitants, les élus de Rennes,
00:33:28 parce que je sais que Nathalie Appel et la maire de Rennes étaient très inquiètes de cette situation,
00:33:32 effectivement, là il y a eu une opération destruction du centre-ville de Rennes
00:33:36 par les Black Block dans une ville...
00:33:39 - Pardon Philippe, je veux pas juste prendre position,
00:33:42 mais enfin, vous dire "oui, Rennes, c'est particulier",
00:33:45 on peut citer Nantes, là, dans les dernières semaines.
00:33:48 - Oui, mais pas au niveau de Rennes. - Non mais pardon.
00:33:50 - On peut citer Paris, il y en a qui décommercent Rennes.
00:33:53 On va voir Paris dans un instant. On peut parler de Bordeaux, juste pour rester en région.
00:33:57 On peut parler de Lyon aussi, quand même.
00:34:00 Mais pas à ce niveau-là, franchement, si on regarde sur les opérations,
00:34:03 la maire de Rennes a interpellé le préfet d'État pour que, effectivement,
00:34:07 je pense que quand c'est arrivé, les manifestations se passaient globalement bien.
00:34:12 Au début, il n'y a pas eu les Black Block sur les grands rassemblements.
00:34:15 C'est venu. Et la première fois qu'il y a eu cette logique de Black Block,
00:34:18 c'est sur Rennes que c'est tombé. Et c'est vrai que là, je pense que les forces de l'ordre
00:34:21 n'avaient pas obligatoirement à ce stade intégré ça, et donc ils se sont retrouvés.
00:34:24 Moi, j'ai eu l'occasion d'échanger, y compris avec les élus de Nantes ou d'autres villes.
00:34:28 On voit bien que c'est à Rennes que la cristallisation s'est faite,
00:34:31 avec ce niveau de violence-là et ce niveau de vitrines cassées.
00:34:35 Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu des problèmes à Bordeaux, à Paris, etc.
00:34:38 On le sait très bien, mais à ce niveau-là, il y a vraiment une opération de destruction.
00:34:42 Il ne devrait pas y en avoir du tout, en fait, à la base. Judith, pour la réponse.
00:34:44 D'abord, il ne devrait pas y en avoir du tout.
00:34:46 Bien sûr.
00:34:47 Ensuite, avant même la casse, il y a l'obligation de fermer.
00:34:50 Enfin, l'obligation, la contrainte de fermer, puisque certains commerçants...
00:34:54 Moi, je n'ai pas tellement vu de cafetiers qui se félicitaient de...
00:34:57 Peut-être parce que vous ne faites pas les manifestations avec nous, Judith.
00:35:00 On y va ensemble demain, je vous emmène et puis on va avoir le café.
00:35:04 Je ne sais pas si elle va...
00:35:05 Je ne sais pas si elle va...
00:35:06 Je ne sais pas si elle va...
00:35:07 Près de la République et près de la Bastille, boulevard Richard Lenoir et ailleurs,
00:35:11 qui est un trajet traditionnel des manifestations, je peux vous assurer qu'ils ferment.
00:35:16 Parce qu'ils ne veulent surtout pas avoir d'ennuis...
00:35:20 Il faut connaître les petits coins dans les rues derrière.
00:35:22 Ils veulent pas subir de la casse.
00:35:23 Mais au-delà de ça, c'est toujours le problème policier sur lequel on retombe,
00:35:29 de l'incapacité à attraper ces antifas.
00:35:34 Moi, je voudrais aller au-delà des casseurs, au-delà des Black Blocs.
00:35:38 Le Black Blocs, on le sait, c'est une stratégie, c'est une formation,
00:35:42 ce n'est pas un mouvement, mais s'agrège depuis quelques semaines
00:35:47 à ces gens qui adoptent cette stratégie des antifas,
00:35:51 c'est-à-dire des gens qui ont une idéologie qu'ils décrivent comme anticapitaliste
00:35:57 et contre laquelle la police n'arrive pas à être efficace
00:36:02 et la justice se montre parfois laxiste.
00:36:05 Donc ils ont de beaux jours devant eux, quoi.
00:36:07 Je pense.
00:36:08 C'est ce que vous nous dites.
00:36:09 Hélas.
00:36:10 Najwa, sur l'exemple René, est-ce qu'il faut vraiment, comme le dit Philippe,
00:36:14 voir Rennes comme une sorte de loupe et de miroir grossissant du problème
00:36:18 et considérer que bon, ailleurs, ça s'est plutôt bien passé
00:36:21 ou il faut quand même s'inquiéter de la santé et de la survie
00:36:25 de certains de ces commerces, y compris en région, quoi ?
00:36:28 Moi, je fais confiance à Francis Palombic,
00:36:31 vous connaissez, qui est le président de la Fédération des petits commerçants
00:36:34 et que vous recevez souvent, et qui me disait récemment
00:36:38 que les commerçants étaient très inquiets.
00:36:41 Très inquiets parce qu'en effet, ils enregistrent une forte hausse,
00:36:45 enfin plutôt baisse, parce que "hausse" ce serait très bien pour eux,
00:36:48 mais une baisse, exactement, une forte baisse de leur chiffre d'affaires.
00:36:52 Et puis cette baisse du chiffre d'affaires s'enregistre dans les grandes villes.
00:36:56 Vous les citiez, Bordeaux, Nantes, Rennes à hauteur de 60%.
00:37:01 On peut parler également de la capitale, de Paris.
00:37:04 Et autant vous dire que les commerçants, depuis deux ans, c'est la galère
00:37:08 parce qu'ils sortent d'une crise sanitaire où là encore, vous voyez,
00:37:11 il y a eu des faillites quand même de commerçants.
00:37:14 Il y a eu des magasins qui ont fermé.
00:37:16 Il y a eu des redressements également collectifs.
00:37:20 Donc on ne peut pas dire...
00:37:23 - Les commerces de bouche, il y a la facture énergétique.
00:37:25 - Exactement, mais on peut dire...
00:37:27 - Et n'oublions pas les gilets jaunes.
00:37:29 - J'allais en parler, c'est-à-dire qu'ils sortent quand même d'une crise sanitaire
00:37:33 qui a impacté leur chiffre d'affaires.
00:37:35 Donc on ne peut pas dire que la période est rose pour eux, loin de là.
00:37:39 Donc le chiffre d'affaires en berne, le fait de ne pas pouvoir ouvrir
00:37:43 et d'une clientèle aussi qui ne veut plus se rendre en centre-ville.
00:37:47 Donc certes, le droit de grève est un droit fondamental,
00:37:50 mais le droit de commercer est aussi légitime.
00:37:54 Et donc bon, c'est...
00:37:56 Après, je me pose moi la question, pour terminer,
00:37:58 je me pose également la question du parcours
00:38:00 qui est établi en collaboration avec la préfecture.
00:38:03 - Ça change, mais ça alterne.
00:38:06 Vous remarquerez qu'on était soit en rive droite, soit en rive gauche.
00:38:09 Là, on repasse rive droite avec une petite modification.
00:38:12 Enfin, demain, pour le coup, le cortège partira d'Opéra pour se rendre à Bastille.
00:38:16 Mais bon, ça transite souvent par République, Bastille et Nation pour le point d'arrivée.
00:38:20 Donc effectivement, c'est quand même des grands couloirs, des grands boulevards
00:38:24 où les mêmes commerces sont concernés semaine après semaine.
00:38:27 - Je n'ai pas dit que c'était rose pour les commerçants.
00:38:30 Je dis simplement que sur Rennes, il y avait cette situation-là.
00:38:33 Après, si on veut aider les commerçants, de ce que moi j'entends aujourd'hui,
00:38:37 ce que je constate, c'est que l'État ferait bien peut-être
00:38:39 d'étaler le remboursement des PGE parce que là, c'est en train de tomber.
00:38:43 Les prêts garantis par l'État.
00:38:45 Et je vois un certain nombre de commerces fermés,
00:38:47 non pas pour les prêts de manifestation, mais parce qu'ils sont en train
00:38:50 de se faire étrangler par les remboursements des PGE,
00:38:53 enfin des prêts garantis par l'État, qui étaient étalés,
00:38:56 où je pense que le gouvernement aurait intérêt à lisser le remboursement
00:39:00 parce que certains n'ont pas vu le retour au tchil d'affaires
00:39:04 précédemment, avant la période du Covid.
00:39:06 Donc la question des PGE, c'est un bon sujet du moment
00:39:09 sur l'histoire des commerçants.
00:39:11 - Alors, on parlait de Paris, pardon, mais on a aussi un sujet
00:39:15 à vous montrer sur ce qui se passe à Paris, parce qu'on avait l'exemple
00:39:18 en région et à Rennes en particulier, vous l'aurez compris.
00:39:21 Mais à Paris aussi, il y a les kiosques.
00:39:23 Vous savez, les kiosques à Paris, c'est typiquement parisien.
00:39:26 Ils sont souvent sur les boulevards.
00:39:28 Il y en a beaucoup, il y en a un certain nombre.
00:39:30 Et c'est tellement facile de s'en prendre à eux.
00:39:32 Écoutez à travers ce reportage de Maxime Lavandier.
00:39:37 - Les commerçants qui se trouvent ici, boulevard des Capucines,
00:39:40 à côté de la place de l'Opéra, dans le 9e arrondissement de Paris,
00:39:43 se disent inquiets.
00:39:44 Inquiets puisque demain, c'est ici que débutera la 12e journée
00:39:47 de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:39:49 Et une inquiétude qui se justifie notamment par l'engrenage
00:39:52 des violences et des casses que ces commerçants subissent
00:39:55 presque chaque semaine.
00:39:56 Pour anticiper ces casses, certains magasins,
00:39:59 comme les Bijoutiers ou les Banques, seront fermés demain.
00:40:02 Ils ont également mis en place des protections en bois
00:40:04 sur les vitres pour éviter d'éventuelles casses.
00:40:07 D'autres, comme les brasseries, eux, seront ouverts,
00:40:09 mais les terrasses seront vidées pour éviter que le matériel urbain
00:40:13 soit pris par les casseurs comme projectiles
00:40:16 sur les forces de l'ordre.
00:40:17 Et d'autres, comme les kiosques, qui sont la cible principale
00:40:20 des casseurs, seront eux fermés, comme celle qui se trouve
00:40:23 à côté de moi.
00:40:24 Celle-ci, il faut savoir qu'elle est fermée depuis le 23 mars
00:40:27 puisqu'elle a été incendiée lors d'une précédente journée
00:40:30 de mobilisation.
00:40:31 Nous avons pu nous entretenir avec ce gérant et également
00:40:35 d'autres commerçants de la rue.
00:40:36 Je vous propose de les écouter.
00:40:37 Arrêtez de s'en prendre au kiosque.
00:40:39 Moi, je suis juste gérant et cette réforme,
00:40:41 je ne la soutenais pas forcément.
00:40:43 Donc, effectivement, il faut arrêter.
00:40:45 On n'est pas représentatifs, nous, de la pub ou quoi que ce soit.
00:40:48 Notre terrasse, ça sera à l'intérieur, ça, c'est sûr.
00:40:50 Et maintenant, la question de savoir si est-ce qu'on sécurise
00:40:52 toutes les vitres du restaurant.
00:40:54 Le sujet, c'est qu'on en a sur quelques dizaines de mètres.
00:40:58 C'est embêtant.
00:40:59 C'est un coup.
00:41:01 Des commerçants inquiets, même à bout, face à cette violence.
00:41:04 Mais demain, ils seront un peu plus rassurés puisque la manifestation
00:41:07 commence ici.
00:41:08 Et quand on sait que les casses interviennent généralement
00:41:11 en milieu de manifestation, voire en fin de manifestation.
00:41:14 Donc, des commerçants rassurés, mais qui restent cependant vigilants.
00:41:18 Il y a plusieurs mètres de vitres à sécuriser parce qu'on a vu,
00:41:21 effectivement, dans certains cortèges, et notamment, je crois, à Rennes,
00:41:24 pour le coup, avant de revenir, que rien n'arrêtait les casseurs.
00:41:29 Ils arrachent même les panneaux de bois qui sont censés protéger les vitres.
00:41:33 - Surtout, arrêtons de leur trouver des excuses en termes d'idéologie.
00:41:38 Là, ce kiosque, il y a plus d'une douzaine de kiosques
00:41:41 qui ont été attaqués pour certains incendiés, ne serait-ce qu'à Paris,
00:41:46 depuis le début des manifestations.
00:41:49 Plus d'une douzaine, ce qui est énorme.
00:41:51 Et en termes d'impact sur la vente de la presse, c'est extrêmement lourd aussi.
00:41:56 Mais ce kiosque qui est victime et qui dit "oui, mais moi,
00:41:59 je ne suis pas pour la réforme des retraites",
00:42:01 mais ils s'en foutent, ces gens-là, mon pauvre monsieur.
00:42:03 - Oui, c'est ça qui est un peu désespérant, en fait.
00:42:05 - C'est vrai que le boulot de ce kiosque, c'est un boulot qui est dur.
00:42:09 - Oui, c'est 10 à 12 heures par jour.
00:42:11 - C'est une amplitude horaire extrêmement importante,
00:42:13 avec un niveau de rémunération pas très élevé.
00:42:16 Et donc, d'ailleurs, la preuve, c'est que maintenant,
00:42:18 les kiosques, il paraît, ont du mal à trouver des kiosquets,
00:42:20 parce que le boulot étant dur, le rapport temps passé salaire
00:42:23 étant pas très bon, ils ont du mal à trouver certains kiosquets.
00:42:26 - Et puis, c'est froid. - Voilà, effectivement, le froid,
00:42:28 l'évolution de la presse et tout.
00:42:30 Donc, c'est un métier qui est compliqué.
00:42:31 Donc, c'est vrai que c'est des travailleurs comme les autres.
00:42:33 - Donc, les attaques sont totalement débiles.
00:42:35 - Oui, d'ailleurs, en règle générale, on manifeste pour des idées.
00:42:38 On n'est pas là pour détruire des biens.
00:42:41 - D'autant que ce sont peut-être les mêmes qui, la semaine d'après,
00:42:43 vont acheter leur journal.
00:42:45 - Je ne sais pas s'ils achètent le Figaro, mais peut-être.
00:42:47 - Il n'y a pas tout le Figaro dans les kiosques, mais enfin,
00:42:50 on connaît aussi le profil.
00:42:52 - Comme il y a Vigilite à côté de moi, c'était l'instant promotionnel
00:42:54 pour le Figaro.
00:42:55 - On va dire qu'ils sont très bien insérés dans la société
00:42:57 et que sans doute, ils lisent la presse aussi.
00:43:00 Najwa, une réaction au désespoir, en fond ?
00:43:04 - Je le disais, le désespoir, bien sûr, est palpable.
00:43:09 Il date depuis, je le rappelais, plusieurs mois.
00:43:14 J'ai envie de vous dire que...
00:43:17 - Qu'est-ce qu'il fait ? On change les cortèges ?
00:43:20 - C'est ma question. Je parlais des parcours.
00:43:23 Mais la question, elle peut se poser.
00:43:25 Tout à l'heure, Philippe Doucet disait "je ne comprends pas
00:43:27 que demain, la manifestation partira d'opéra".
00:43:33 Alors qu'opéra, on sait très bien qu'il y a beaucoup de restaurants,
00:43:37 de cafés, de commerces.
00:43:39 - De boutiques de luxe.
00:43:41 - De boutiques également de luxe.
00:43:43 Mais est-ce que c'est judicieux de faire partir
00:43:46 cette manifestation de ce lieu-là ?
00:43:49 C'est des questions qu'on peut aussi se poser.
00:43:52 - Ce sont des pisalets. Qu'est-ce qu'on fait ?
00:43:54 On remet sur le chantier la loi de 2019
00:43:56 qui a été tapée par le Conseil constitutionnel
00:43:59 pour permettre d'interdire de manifester
00:44:02 des individus qui ont déjà commis des violences
00:44:05 et que ce soit le préfet et non pas le juge,
00:44:08 le préfet qui puisse prendre ses interdictions.
00:44:11 On essaie à nouveau, puisque ça aussi ça a été rejeté,
00:44:16 de permettre l'usage des drones par la police
00:44:19 dans les manifestations.
00:44:21 - Alors ça, ça va arriver, non ?
00:44:23 - Mais j'espère.
00:44:25 - Si on a bien compris Gérald Darmanin,
00:44:27 il ne reste pas beaucoup de choses à faire.
00:44:29 - Les manifestants peuvent se servir de drones
00:44:31 pour agresser et repérer des policiers
00:44:33 et voir les mouvements des policiers
00:44:35 et éventuellement les agresser.
00:44:37 Mais la police ne peut pas s'en servir
00:44:39 et la justice, ses pièces, ses preuves,
00:44:42 qu'elle se plaint toujours de ne pas avoir.
00:44:44 - Mais rapidement par rapport à ça,
00:44:46 ce qui est terrible, c'est que de tous les côtés,
00:44:49 il y a des perdants. Je m'explique.
00:44:51 Les manifestants qui veulent manifester
00:44:53 par rapport à des convictions,
00:44:55 du coup ils se retrouvent, on va dire, salis aussi.
00:45:00 Salis par ces gens-là qui cassent, qui agressent.
00:45:04 Et puis d'un autre côté,
00:45:07 vous avez des commerçants qui sont victimes.
00:45:11 Parce que moi je suis très attachée bien sûr
00:45:13 au droit de grève.
00:45:15 C'est un droit constitutionnel.
00:45:17 Mais le problème, ce droit commence à devenir,
00:45:21 à être fragilisé dans certains discours
00:45:24 parce qu'il y a ces casseurs.
00:45:27 Et donc vous voyez, il n'y a que des perdants.
00:45:29 - Bon, Philippe, est-ce qu'il faut en venir,
00:45:31 comme le suggère au fond Judith,
00:45:33 à des méthodes ou à des moyens,
00:45:35 des outils plus coercitifs ?
00:45:37 - Derrière tous les Black Blocs,
00:45:39 c'est les idiots utiles d'Emmanuel Macron.
00:45:41 Ça lui permet de dire "moi je suis une partie de l'ordre".
00:45:43 Parce que derrière, effectivement,
00:45:45 regardez les premiers cortèges.
00:45:47 - Ça ne répond pas à la question.
00:45:49 - Non, mais j'ai vu.
00:45:51 - Donc c'est pour ça qu'on ne fait rien ?
00:45:53 - Non, mais ce que je viens de parler,
00:45:55 c'est que le mouvement social,
00:45:57 s'il vous plaît, qu'il y ait des familles,
00:45:59 des mamans qui viennent avec des enfants.
00:46:01 Toutes les premières manifestations,
00:46:03 et du coup il y avait une bonne ambiance.
00:46:05 Parce que les gens ont envie de manifester
00:46:07 contre quelque chose pour défendre des idées,
00:46:09 ils n'ont pas envie de venir dans la violence
00:46:11 dans leur immense majorité.
00:46:13 Et donc effectivement, ça dessert le mouvement social.
00:46:15 La preuve, c'est qu'on parle de ça
00:46:17 et pas du mouvement des problèmes des retraites.
00:46:19 Donc effectivement, moi, à titre personnel,
00:46:21 je suis pour que, notamment sur le contrôle des Black Blocs,
00:46:23 les 2000 individus,
00:46:25 j'aimerais bien savoir
00:46:27 comment les renseignements généraux
00:46:29 ne sont pas au courant de si Najwa est une Black Bloc ou pas.
00:46:31 - Je vous rassure.
00:46:33 - Ça doit se savoir.
00:46:35 Donc si elle ne l'est pas, on le saura.
00:46:37 À un moment donné, c'est 2000 personnes,
00:46:39 on ne parle pas non plus de 50 000 personnes.
00:46:41 - Donc vous êtes d'accord avec elle ?
00:46:43 - Oui, après, le sujet de ça,
00:46:45 c'est toujours la question des libertés individuelles,
00:46:47 la liberté de manifester,
00:46:49 parce qu'il y a le droit de grève,
00:46:51 mais aussi la liberté de manifester.
00:46:53 Donc effectivement, c'est toujours ce débat,
00:46:55 c'est pour ça que le Conseil constitutionnel
00:46:57 a invalidé en 2019 la disposition,
00:46:59 il ne pouvait pas faire ça.
00:47:01 Nos amis britanniques, dans un autre sujet,
00:47:03 sur le hooliganisme,
00:47:05 ils ont réussi à tuer la question du hooliganisme
00:47:07 qui pourrissait les stades britanniques,
00:47:09 et nous, manifestement, on n'arrive pas à régler
00:47:11 la question des Black Blocs, et après, ça nous désert.
00:47:13 - Et sur les drones ?
00:47:15 - Sur les drones, de toute façon, on y viendra.
00:47:17 - Je pense que c'est imminent sur les drones.
00:47:19 - Oui, moi, mon inquiétude est plutôt
00:47:21 sur ce qui va se passer sur les Jeux olympiques
00:47:23 et ce qui passe derrière,
00:47:25 c'est les questions de reconnaissance faciale,
00:47:27 c'est toujours la question de l'état policier,
00:47:29 comment on va, c'est toujours l'équilibre
00:47:31 entre liberté et sécurité,
00:47:33 et c'est vrai que la reconnaissance faciale,
00:47:35 quand on voit ce qui se passe en Chine,
00:47:37 honnêtement, ça fait flipper.
00:47:39 - Nul doute qu'on aura un débat en temps venu aussi
00:47:41 sur ces questions, c'est sûr que ça reviendra sur la table.
00:47:43 On va s'interrompre à nouveau, et puis,
00:47:45 dans la dernière demi-heure de notre émission,
00:47:47 on parlera notamment de cette initiative
00:47:49 de Christian Estrosi d'installer des caméras
00:47:51 de vidéosurveillance à Nice,
00:47:53 ça a toujours été la ville à peu près curseur en la matière,
00:47:55 encore plus performante
00:47:57 pour tenter d'endiguer le trafic de drogue
00:47:59 parce qu'au fond, lui, de son point de vue,
00:48:01 ça part d'un constat, c'est que l'État
00:48:03 est défaillant en la matière.
00:48:05 A tout à l'heure.
00:48:07 De retour pour 90 minutes Info.
00:48:11 On s'interrompt,
00:48:13 le temps de se rafraîchir la mémoire
00:48:15 sur l'actualité en compagnie de Sommeil à la Bidi à nouveau.
00:48:17 - L'acte 2 de la mobilisation des éboueurs
00:48:23 contre la réforme des retraites
00:48:25 avec un nouvel appel à la grève reconductible
00:48:27 à partir de demain.
00:48:29 On repart parce que pour nous,
00:48:31 cette réforme des retraites doit tomber
00:48:33 et ce, quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel
00:48:35 vendredi a déclaré Régis Huitchelli,
00:48:37 secrétaire général CGT,
00:48:39 FTD NEA.
00:48:41 Au plus fort du mouvement,
00:48:43 plus de 10 tonnes de déchets jonchaient
00:48:45 le sol de la capitale.
00:48:47 Cette mauvaise nouvelle, à présent,
00:48:49 pour les épargnants, le taux du livret A
00:48:51 n'a pas augmenté au printemps,
00:48:53 selon une information du Parisien.
00:48:55 Et ce, malgré une inflation galopante.
00:48:57 Son taux devrait rester bloqué à 3%
00:48:59 jusqu'au 1er août.
00:49:01 Pour rappel, 55 millions de Français
00:49:03 sont détenteurs de ce type de livret.
00:49:05 Et puis, un morceau de bruit blanc
00:49:07 pour bébés vient de dépasser
00:49:09 le milliard d'écoutes sur la plateforme Spotify.
00:49:11 Signe de l'engouement
00:49:13 pour les sons qui aident bébés
00:49:15 et ses parents à trouver le sommeil.
00:49:17 Mais quel est donc ce bruit magique
00:49:19 qui vient de l'envers ?
00:49:21 C'est une sorte de bruit de fond
00:49:23 comme un arrière-plan sonore
00:49:25 qui va avoir sur certaines personnes
00:49:27 des propriétés hypnotiques.
00:49:29 Cela peut être des bruits d'aspirateur,
00:49:31 de ventilateur, de sèche-cheveux,
00:49:33 mais aussi des sons naturels
00:49:35 comme une chute d'eau, des vagues
00:49:37 ou encore de la pluie.
00:49:39 - Je dois être encore un enfant
00:49:41 parce que je m'endors très bien
00:49:43 en se rendu sèche-cheveux.
00:49:45 - Et moi de l'aspirateur.
00:49:47 - Il y a une proposition de parlementaire LR
00:49:49 qui présente une proposition
00:49:51 de résolution européenne
00:49:53 pour faire respecter le droit international
00:49:55 dans le secours des migrants en mer Méditerranée.
00:49:57 Cela fait suite évidemment au sauvetage
00:49:59 du Ocean Viking.
00:50:01 C'était en novembre dernier.
00:50:03 Avec cette question,
00:50:05 les ONG détournent-elles à leur profit
00:50:07 le droit international ?
00:50:09 Regardez ce qui est en jeu.
00:50:11 Sujet de Marine Sabourin.
00:50:13 - Ils exigent un encadrement plus strict
00:50:15 privé affrété par les ONG
00:50:17 et les accusent de détourner à leur profit
00:50:19 le droit international.
00:50:21 Chypre, Malte, la Grèce et l'Italie
00:50:23 dénoncent les méthodes utilisées par les ONG
00:50:25 qui ne respecteraient pas selon eux
00:50:27 les juridictions propres à chaque pays.
00:50:29 Ils demandent à ce que l'Union européenne
00:50:31 propose de nouvelles règles plus fermes.
00:50:33 Plusieurs députés républicains
00:50:35 demandent aujourd'hui au gouvernement
00:50:37 de rejoindre cette initiative.
00:50:39 - C'est un intérêt commun
00:50:41 d'écrire un code pour dire
00:50:43 à les ONG
00:50:45 vous pouvez rester dans les marges méditerranéennes
00:50:47 mais vous devez respecter
00:50:49 les règles des Etats.
00:50:51 L'Italie, la France, l'Espagne,
00:50:53 les Etats européens.
00:50:55 Dans leur proposition, les LR demandent
00:50:57 également que les ONG consultent aussi
00:50:59 les pays d'Afrique du Nord,
00:51:01 que l'agence Frontex, agence européenne
00:51:03 de garde-frontière et de garde-côte,
00:51:05 soit la seule à recueillir les migrants en détresse
00:51:07 et que les crimes commis par les passeurs
00:51:09 soient reconnus comme des crimes contre l'humanité.
00:51:11 Enfin, les députés souhaitent
00:51:13 qu'une réflexion soit menée sur les ports
00:51:15 ayant la capacité d'accueillir les migrants en détresse.
00:51:17 En 2021,
00:51:19 123 000 personnes ont traversé la Méditerranée.
00:51:21 Elles sont plus de 3000
00:51:23 à avoir perdu la vie en tentant
00:51:25 de rejoindre l'Union européenne.
00:51:27 - Pour aller plus loin sur cette question,
00:51:29 je propose d'écouter Patrick Stefanini,
00:51:31 spécialiste évidemment de l'immigration.
00:51:33 Ecoutez.
00:51:35 - Donc oui, nous avons besoin
00:51:37 d'une meilleure régulation
00:51:39 et même d'une régulation
00:51:41 tout court de l'activité
00:51:43 des associations de sauvetage
00:51:45 aux migrants.
00:51:47 Elle nous fait gravement défaut.
00:51:49 Le premier pays qui a réagi, c'est l'Italie.
00:51:51 Je me réjouis qu'il y ait
00:51:53 une initiative qui soit prise
00:51:55 en France.
00:51:57 Bon, maintenant, il faudra respecter le droit maritime
00:51:59 international qui n'a absolument pas été
00:52:01 conçu en intégrant, évidemment,
00:52:03 le rôle des associations dont vous parlez.
00:52:05 - Ce qui veut dire, Judith,
00:52:07 qu'il faut quand même l'adapter, ce droit maritime,
00:52:09 le réécrire à un moment donné ?
00:52:11 - Oui, bien sûr, parce qu'en l'état actuel des choses,
00:52:13 et ça vaut aussi pour l'Italie d'ailleurs,
00:52:15 la justice
00:52:17 peut condamner
00:52:19 les responsables politiques,
00:52:21 les élus, les ministres
00:52:23 qui s'opposent
00:52:25 à l'accueil
00:52:27 de bateaux d'ONG
00:52:29 qui transportent des migrants.
00:52:31 Matteo Salvigni l'a fait
00:52:33 lorsqu'il était ministre de l'Intérieur en 2019.
00:52:35 Il doit...
00:52:37 Son procès n'est pas terminé.
00:52:39 Il est renvoyé devant la justice
00:52:41 italienne et il doit répondre de ça.
00:52:43 En France,
00:52:45 quiconque ose
00:52:47 dire qu'il y a des contacts
00:52:49 entre les passeurs et certaines ONG
00:52:51 afin que
00:52:53 les bateaux se coordonnent
00:52:55 est tout de suite
00:52:57 menacé de poursuite quand il n'est pas poursuivi.
00:52:59 Je pense que Nadine Morano
00:53:01 l'était également.
00:53:03 Elle a dit d'ailleurs que la justice
00:53:05 a estimé qu'il n'y avait pas lieu
00:53:07 de la poursuivre.
00:53:09 Donc il faut en finir avec ça, il faut changer le droit.
00:53:11 C'est-à-dire qu'il faut tenir compte des nouvelles données
00:53:13 et de l'activisme de ces ONG.
00:53:15 Bon, Philippe Doucet, vous n'allez sans doute pas
00:53:17 aller dans ce sens.
00:53:19 Il y a quand même une recomposition de ce qui se passe en mer,
00:53:21 de nouvelles réalités qui font
00:53:23 que peut-être ce droit maritime est obsolète aujourd'hui.
00:53:25 Oui, enfin, ce que je constate
00:53:27 c'est que
00:53:29 ces ONG soient ce qu'on appelle dans l'idéologie
00:53:31 nos bordeurs, nos sans frontières.
00:53:33 Il n'y a pas de surprise.
00:53:35 Mais ce que je constate aussi
00:53:37 c'est que Giorgia Melloni,
00:53:39 qui a la tête d'un gouvernement
00:53:41 post-fasciste en Italie,
00:53:43 qui avait expliqué aux Italiennes et aux Italiens
00:53:45 qu'on allait voir ce qu'on allait voir,
00:53:47 il n'y a jamais eu autant
00:53:49 de bateaux de migrants
00:53:51 qui sont arrivés en Italie
00:53:53 depuis le début de l'année que même par rapport
00:53:55 à l'an dernier ou il y a deux ans.
00:53:57 Pourquoi ? Parce que la difficulté
00:53:59 auxquelles l'Europe se trouve confrontée
00:54:01 c'est que
00:54:03 quand vous avez des pays,
00:54:05 30% de la jeunesse tunisienne veut immigrer.
00:54:07 Quand on connaît les difficultés du Mali,
00:54:09 du Burkina, du Nord-Nigéria,
00:54:11 du Nord-Cameroon, etc.
00:54:13 On voit bien qu'il y a une espèce
00:54:15 de pression vers ce qui peut nous
00:54:17 paraître étonnant vu comment
00:54:19 on vit en Europe, mais comme un eldorado
00:54:21 européen par rapport à ça.
00:54:23 De toute façon, les gens essaieront de passer.
00:54:25 Bon, donc après, certains
00:54:27 ont rééculé, c'est une chose. Là, dans ce qui est
00:54:29 la proposition sur la question des ports sûrs,
00:54:31 si vous avez des migrants qui sont sur un bateau
00:54:33 et qu'on leur dit "Est-ce que vous voulez retourner
00:54:35 en Tunisie, en Touisienne, ou retourner en Libye,
00:54:37 ou même en Algérie,
00:54:39 ou vous voulez aller en Italie ?"
00:54:41 La réalité, c'est que tout le monde veut aller en Italie
00:54:43 ou en Grèce, ou en Espagne.
00:54:45 Donc il faut le laisser ? Il faut laisser les gens ?
00:54:47 Non, mais ce n'est pas ça. Ce que je veux dire par là, c'est que...
00:54:49 Non, mais la question
00:54:51 migratoire aujourd'hui,
00:54:53 moi je pense qu'on a un sujet européen.
00:54:55 Le problème, c'est qu'on n'a pas de politique migratoire européenne
00:54:57 et que donc du coup, tout le monde
00:54:59 se repasse la patate chaude
00:55:01 de ce sujet-là. On laisse nos amis italiens
00:55:03 se débrouiller tout seuls, on laisse nos amis grecs se débrouiller
00:55:05 tout seuls, un moment donné, on est nos amis espagnols.
00:55:07 Donc moi je pense qu'on a un sujet frontex.
00:55:09 C'est-à-dire, quand est-ce qu'on se met d'accord
00:55:11 sur une grande politique migratoire européenne ?
00:55:13 Parce qu'on parle de la Méditerranée, mais vous pouvez arriver
00:55:15 avec un visa à Amsterdam, et deux heures
00:55:17 après, être en France. Donc vous voyez,
00:55:19 ces questions migratoires ont besoin d'être élargies
00:55:21 et penser à un bon niveau européen.
00:55:23 C'est exactement ce que disait sur notre antenne
00:55:25 Renaud Muselier, vous voyez,
00:55:27 vous pouvez partager certains points de vue
00:55:29 avec Renaud Muselier, président de la région sud.
00:55:31 Il disait, oui, il y a des problèmes
00:55:33 à plusieurs niveaux, et notamment
00:55:35 au niveau de Frontex, écoutez.
00:55:37 Il y a des migrants,
00:55:39 moi à Marseille, j'en ai
00:55:41 plus qu'à Nice,
00:55:43 très notamment dans les Alpes-Maritimes,
00:55:45 mais c'est un problème européen et Frontex,
00:55:47 donc il faut partir par Frontex, c'est un problème
00:55:49 de coopération avec les pays voisins, et c'est très difficile
00:55:51 de coopérer avec les pays voisins pour les renvoyer,
00:55:53 et c'est une défense de nos frontières,
00:55:55 donc c'est une action à trois ou quatre
00:55:57 niveaux en même temps, et bien entendu,
00:55:59 il faut protéger nos frontières.
00:56:01 Les Italiens aussi sont submergés
00:56:03 chez eux, donc ils montent pour aller en Europe,
00:56:05 donc il faut les bloquer au fur et à mesure
00:56:07 et pouvoir les renvoyer chez eux, mais comment on fait
00:56:09 pour les renvoyer chez eux, quand les Européens
00:56:11 ne s'en mêlent pas, quand Frontex
00:56:13 est une passoire, et que ceux qui
00:56:15 sont les pays voisins ne veulent
00:56:17 pas les récupérer.
00:56:19 - Le président de Frontex
00:56:21 a démissionné,
00:56:23 précisément parce qu'il ne tenait
00:56:25 pas de réponse à la question simple,
00:56:27 est-ce que Frontex sert à protéger les frontières
00:56:29 ou à garantir l'accueil des migrants ?
00:56:31 - Ah oui, ce qui est quand même une question
00:56:33 essentielle et fondamentale.
00:56:35 - Il y a eu un débat sur Frontex,
00:56:37 sur le "repush",
00:56:39 une expression anglaise, où en fait,
00:56:41 les gironds reprochaient
00:56:43 aux agents de Frontex,
00:56:45 notamment en Grèce, d'avoir contribué à repousser
00:56:47 des migrants, et donc il y avait ce débat,
00:56:49 effectivement, accueil ou protection des frontières,
00:56:51 qui est devant nous.
00:56:53 Le débat politique, d'au fond, il n'est pas
00:56:55 traité. Et juste, pardon Najwa,
00:56:57 une incidente, là, il y a l'opération
00:56:59 qui va se passer sur
00:57:01 Mayotte. Il faut voir la position
00:57:03 des Comores, alors qu'en fait, là, ce n'est pas la
00:57:05 Méditerranée, ce n'est pas des ONG, c'est
00:57:07 l'État des Comores, qui,
00:57:09 par rapport à l'opération qu'envisage
00:57:11 M. Darmanin de renvoyer
00:57:13 des personnes qui sont arrivées
00:57:15 de manière illégale sur le territoire français
00:57:17 et sur l'île de Mayotte, l'État comorien
00:57:19 dit "Bah, nous, on ne veut pas
00:57:21 accueillir nos concitoyens
00:57:23 qui sont partis illégalement à Mayotte".
00:57:25 Donc, vous voyez que cette situation...
00:57:27 - Il y a la même problématique avec...
00:57:29 - Là, on a la même problématique avec le Maroc,
00:57:31 la Tunisie, l'Algérie, on a cette
00:57:33 difficulté-là, c'est que la question
00:57:35 migratoire, paradoxalement, ça se traite à deux.
00:57:37 - Et puis, il y a eu la question de la manche
00:57:39 aussi avec Frontex, on s'en souvient, avec l'Angleterre,
00:57:41 c'était un gros problème de mobiliser
00:57:43 des agents supplémentaires. Bon, voilà,
00:57:45 on n'en a pas fini. - Non, c'est sûr.
00:57:47 - Quelle que soit l'issue de cette proposition
00:57:49 de résolution, dont on voit bien aussi
00:57:51 que c'est une manière de peser dans la politique
00:57:53 interne et de reprendre
00:57:55 la main à l'Assemblée post-réforme
00:57:57 des retraites, ça va prendre du temps, quoi.
00:57:59 - En tous les cas,
00:58:01 cette question-là, et
00:58:03 Renaud Muselier l'a rappelé, c'est une question
00:58:05 à plusieurs niveaux. Moi, je rappelle quand même
00:58:07 que la mer est devenue un
00:58:09 cimetière à ciel ouvert.
00:58:11 C'est des drames humains, il ne faut pas
00:58:13 l'oublier, donc je commence par là.
00:58:15 Mais une fois que j'ai dit ça,
00:58:17 vous avez en effet des ONG qui
00:58:19 profitent de la misère humaine.
00:58:21 Mais, enfin, je veux dire, c'est des
00:58:23 coûts extrêmement
00:58:25 importants pour ces personnes
00:58:27 qui décident, en famille ou
00:58:29 pas, à titre individuel, de quitter
00:58:31 leur pays d'origine.
00:58:33 - Il y a deux choses. - Les ONG ne profitent pas
00:58:35 de la misère humaine. - Non, non, non.
00:58:37 Les passeurs, mais certaines... Attends, non, non.
00:58:39 - Les ONG, on va la laisser préciser son propos.
00:58:41 - Merci, je vais préciser mon propos.
00:58:43 Les passeurs profitent,
00:58:45 mais certaines ONG
00:58:47 sont en lien
00:58:49 avec des passeurs. - Oui, c'est ça.
00:58:51 - Mais par idéologie, pas par pas de gain, je pense.
00:58:53 - Et je ne mets pas attention, parce qu'après, mes propos
00:58:55 peuvent être tranchants. - Non, mais les ONG ne raquettent pas.
00:58:57 - Non, c'est ça. Par volonté de les aider.
00:58:59 - Il y a des ONG
00:59:01 qui, voilà, ont des
00:59:03 liens avec les passeurs. On ne va pas le nier.
00:59:05 Je ne dis pas l'ensemble des ONG,
00:59:07 mais ces liens existent.
00:59:09 - Ça sert sans doute, sans doute, à d'autres motivations.
00:59:11 - Après, en effet, et je suis redondante
00:59:13 par rapport à ce qui a été dit, mais néanmoins,
00:59:15 je suis désolée, cette problématique,
00:59:17 elle ne se règle pas à l'échelle de la France.
00:59:19 Elle se règle, et ça a été
00:59:21 rappelé, à l'échelle
00:59:23 de l'Europe. Et Frontex
00:59:25 a montré son impuissance.
00:59:27 - Oui, il va falloir revoir ça. - Un moment ou un autre,
00:59:29 il va falloir donner des moyens à Frontex.
00:59:31 Et deuxièmement, Renaud Muselier
00:59:33 parlait de
00:59:35 faire collaborer les pays du Maghreb
00:59:37 pour
00:59:39 "amenuser"
00:59:41 ou réduire les flux
00:59:43 migratoires, et notamment
00:59:45 mettre en place des ports de transit
00:59:47 au Maroc ou en Algérie.
00:59:49 - Ça coince sur les vies consulaires, vous y croyez ?
00:59:51 - Autant vous dire que, moi, je ne parle pas au nom du Maroc,
00:59:53 mais en tous les cas, je me suis intéressée à cette question-là.
00:59:55 Et autant vous dire que
00:59:57 cette proposition-là
00:59:59 de faire un port de transit
01:00:01 dans un des pays du Maghreb n'a pas
01:00:03 forcément été acceptée par
01:00:05 les pays du Maghreb.
01:00:07 - Merci, on doit s'interrompre à nouveau,
01:00:09 mais on reviendra pour parler, je vous le disais,
01:00:11 de cette initiative de Christian Estrosi.
01:00:13 Et là, on parle de trafic de drogue.
01:00:15 Ça se passe à Nice. Quelques minutes
01:00:17 et on se retrouve.
01:00:19 ...
01:00:21 - De retour pour la toute
01:00:23 dernière partie de notre débat.
01:00:25 Il dénonce
01:00:27 l'inertie du gouvernement. C'est le maire
01:00:29 de Nice, Christian Estrosi,
01:00:31 qui lance au passage un plan d'action
01:00:33 pour le quartier sensible des Moulins, dont les
01:00:35 dealers tentent de prendre le contrôle
01:00:37 afin d'éviter à sa ville ce qu'il qualifie
01:00:39 de situation à la marseillaise.
01:00:41 Alors, il va le faire via
01:00:43 le renforcement du réseau
01:00:45 de vidéoprotection.
01:00:47 Mais il ne va pas s'arrêter là, Christian Estrosi.
01:00:49 Il a dit également
01:00:51 qu'il voulait proposer de réunir les bailleurs pour
01:00:53 embaucher des agents de sécurité
01:00:55 privés. Ils sont au nombre
01:00:57 de 24. D'ici à la fin
01:00:59 de l'année, regardez le tout résumé par
01:01:01 Corentin Brion.
01:01:03 - C'est un cri de colère du maire de Nice.
01:01:05 Christian Estrosi, alerte
01:01:07 sur la délinquance et le trafic de drogue qui sont
01:01:09 devenus un réel problème dans sa ville.
01:01:11 Chez nos confrères d'RTL, il s'interroge
01:01:13 sur la gestion de ce problème par le gouvernement
01:01:15 et interpelle le ministre de l'Intérieur.
01:01:17 - Lorsque le ministre de l'Intérieur m'a appelé
01:01:19 il y a 4 mois pour me dire "à ta demande,
01:01:21 je t'envoie une
01:01:23 compagnie de CRS à demeure",
01:01:25 elle fait du tourisme
01:01:27 entre Cannes, Antibes,
01:01:29 Nice, etc. - Donc le ministre de l'Intérieur
01:01:31 ne dit pas la vérité sur la situation de Nice.
01:01:33 - Alors que je demande à ce que cette compagnie de CRS
01:01:35 soit 24h/24,
01:01:37 jour et nuit, pour qu'on enraye
01:01:39 en 15 jours, 3 semaines le problème.
01:01:41 - C'était Eric Ciotti, député
01:01:43 des Alpes-Maritimes qui a alerté il y a
01:01:45 quelques jours via une vidéo sur la
01:01:47 situation dans le quartier des Moulins à Nice.
01:01:49 Une vidéo qui montre des
01:01:51 individus se baladant armés en plein coeur
01:01:53 de la cité. Une opération de police
01:01:55 a d'ailleurs eu lieu ce mardi dans le même quartier
01:01:57 et a vu l'interpellation de 7 personnes
01:01:59 avec la saisie de cannabis,
01:02:01 de cocaïne et d'armes.
01:02:03 Un quartier sous tension, comme l'explique
01:02:05 Bernard Gonzales, préfet des Alpes-Maritimes.
01:02:07 - À partir du moment où on se livre
01:02:09 à ce genre de pratiques,
01:02:11 il est clair qu'il faut tout faire
01:02:13 pour que la phase
01:02:15 suivante ne soit pas franchie.
01:02:17 Et...
01:02:19 Je l'ai dit, je le redis,
01:02:21 moi-même,
01:02:23 effectivement, je suis
01:02:25 choqué, je suis
01:02:27 aussi peiné pour les habitants
01:02:29 et décidé
01:02:31 et déterminé.
01:02:33 Une inquiétude pour la ville donc, malgré une situation
01:02:35 qui s'améliore, la préfecture des Alpes-Maritimes
01:02:37 rapporte une baisse des chiffres
01:02:39 de la délinquance à Nice.
01:02:41 Réaction à distance de Grégory Joron,
01:02:43 secrétaire général d'Unité SGP.
01:02:45 Bonjour, merci d'être avec nous, vous venez d'entendre ce sujet.
01:02:47 Est-ce qu'il a raison,
01:02:49 Christophe Astrozy, de prendre lui-même
01:02:51 le taureau par les cornes et d'une certaine manière,
01:02:53 est-ce que vous dites, au fond,
01:02:55 cette compagnie de CRS, elle n'est pas utilisée
01:02:57 à bon escient, comme le sous-entend
01:02:59 le maire de Nice aujourd'hui ?
01:03:01 On est dans l'expression un peu
01:03:03 politique, s'entendre
01:03:05 quand même dire qu'une compagnie
01:03:07 de CRS fait du tourisme entre Cannes
01:03:09 et Nice et Antibes,
01:03:11 c'est évidemment
01:03:13 caricatural, donc je laisse
01:03:15 M. Astrozy à la responsabilité de ses propos.
01:03:17 Après, la réalité,
01:03:19 c'est que, de toute façon,
01:03:21 la guerre contre les stupéfiants,
01:03:23 si tant est qu'on
01:03:25 doit la mener sur tous les fronts,
01:03:27 elle est quand même difficile à mener
01:03:29 parce que les forces de police
01:03:31 ne sont pas une ressource inépuisable,
01:03:33 que ça mérite d'avoir
01:03:35 une action à deux niveaux,
01:03:37 la première sur le terrain, pour être
01:03:39 justement omniprésent,
01:03:41 gêner les trafics en surface,
01:03:43 et ensuite avoir
01:03:45 une action dans le deuxième temps, qui est beaucoup plus long,
01:03:47 qui est évidemment
01:03:49 aussi coûteuse en effectif,
01:03:53 en savoir-faire, je le dis souvent,
01:03:55 mais si on veut réellement avoir un effet aussi
01:03:57 sur les réseaux, c'est souvent des enquêtes
01:03:59 qui durent un an pour pouvoir
01:04:01 faire tomber un réseau dans son ensemble,
01:04:03 en sachant que c'est une hydre à plusieurs têtes
01:04:05 et que malheureusement, de toute façon, assez rapidement,
01:04:07 le réseau se reconstitue.
01:04:09 Donc en fait, tout ça pour vous dire
01:04:11 que la réponse à ces problèmes-là,
01:04:13 elle n'est pas essentiellement policière,
01:04:15 si on attend de la police
01:04:17 de régler d'un coup de baguette magique
01:04:19 le problème des stupéfiants en France,
01:04:21 je pense qu'on n'y arrivera jamais.
01:04:23 Donc ce n'est pas qu'une question d'effectif,
01:04:25 c'est ça que vous nous dites, et d'une certaine manière,
01:04:27 tout ce qu'il prône en matière de vidéosurveillance,
01:04:29 c'est-à-dire mettre
01:04:31 des caméras encore plus performantes,
01:04:33 qui par exemple, ce que j'ai cru comprendre,
01:04:35 c'est qu'elles pouvaient zoomer sur les plaques
01:04:37 d'immatriculation pour repérer les entrées et sorties,
01:04:39 tout ça, c'est quoi ? C'est de l'ordre du gadget pour vous ?
01:04:41 Ou ça peut quand même servir à étayer
01:04:43 les enquêtes qui seront menées après ?
01:04:45 Non, ça peut éventuellement servir,
01:04:47 de toute façon, on reste dans le continuum de sécurité
01:04:49 qui est aujourd'hui de toute façon indéniable
01:04:51 et incontournable.
01:04:53 C'est-à-dire que, je le répète, l'action de la police seule
01:04:55 ne viendra pas à bout
01:04:57 du problème des stupéfiants en France.
01:04:59 Au-delà d'ailleurs de la question de sécurité,
01:05:01 il y a aussi une question de santé publique,
01:05:03 qu'est-ce qu'on fait sur le consommateur,
01:05:05 comment on agit à ce niveau-là ?
01:05:07 Parce qu'il y a aussi cette question-là,
01:05:09 s'il n'y a pas de consommateur,
01:05:11 s'il n'y a pas de demande,
01:05:13 il y a quand même beaucoup moins d'offres.
01:05:15 Malheureusement, on est quand même dans une espèce de spirale,
01:05:17 où on le sait, et vous le savez très bien,
01:05:19 ça a été dit plusieurs fois, mes collègues,
01:05:21 qui s'occupent des stupéfiants,
01:05:23 qu'ils soient en surface ou en profondeur sur l'investigation,
01:05:25 ont l'impression de vider l'océan avec une petite cuillère.
01:05:27 Ce n'est pas pour ça qu'il faut désarmer,
01:05:29 il faut continuer, en tout cas pour la police
01:05:31 et pour mes collègues, je peux vous assurer
01:05:33 qu'ils sont très engagés,
01:05:35 d'ailleurs c'est l'impulsion du ministre,
01:05:37 sur la question des stupéfiants,
01:05:39 mais ce que j'aimerais dire
01:05:41 et vraiment éclaircir,
01:05:43 c'est qu'encore une fois, ce n'est pas sur les seules épaules
01:05:45 de la police que le règlement
01:05:47 de cette situation et de cette problématique se réglera.
01:05:49 Encore une fois, il y a une question
01:05:51 d'engagement des élus locaux,
01:05:53 c'est très bien, monsieur Estrosi va le faire,
01:05:55 tant mieux, il y a une question de santé publique,
01:05:57 je l'ai dit aussi, il y a une question de responsabilité,
01:05:59 il y a une question de réponse pénale,
01:06:01 la police ne peut pas tout faire.
01:06:03 - Donc d'une certaine manière, aujourd'hui, Christian Estrosi,
01:06:05 en un mot, il fait un faux procès à Gérald Darmanin ?
01:06:07 - Écoutez, ça,
01:06:09 il fait de la politique, Christian Estrosi,
01:06:11 je pense que tout le monde l'aura compris aussi,
01:06:13 malheureusement, la situation de Nice,
01:06:15 c'est la situation de beaucoup de villes de province,
01:06:17 avec la gangrène que représente
01:06:19 aujourd'hui le trafic de stupéfiants en France,
01:06:21 c'est la première entreprise quasiment
01:06:23 au niveau du nombre d'employés,
01:06:25 c'est un chiffre d'affaires
01:06:27 de 3,5 milliards d'euros par an,
01:06:29 et c'est une vraie problématique
01:06:31 de sécurité pour l'ensemble des villes,
01:06:33 à Nice comme ailleurs, malheureusement.
01:06:35 - Merci beaucoup Grégory Jean, vous restez avec nous
01:06:37 jusqu'à la fin de l'émission, si vous voulez,
01:06:39 il reste que deux minutes et demie, je vais faire réagir
01:06:41 nos invités en plateau, bon, c'est pas qu'une question
01:06:43 d'effectifs, c'est une question de volonté.
01:06:45 - Christian Estrosi, c'est le maire de Nice,
01:06:47 si les trafics
01:06:49 sont empêchés
01:06:51 à Nice et vont ailleurs,
01:06:53 lui, ça lui va,
01:06:55 il ne parle pas comme quelqu'un qui a la responsabilité
01:06:57 de la politique nationale
01:06:59 en termes de lutte contre les trafiquants.
01:07:01 - Donc il essaie d'ajouter sa pierre à l'édifice.
01:07:03 - Ailleurs, ça va, mais d'ailleurs,
01:07:05 les caméras, c'est efficace, la meilleure preuve
01:07:07 c'est que les dealers,
01:07:09 les bousilles,
01:07:11 partout où elles sont installées.
01:07:13 - Philippe Doucet, France 1.
01:07:15 - Effectivement, Christian Estrosi, il fait de la politique
01:07:17 et donc il veut réagir par rapport à la vidéo
01:07:19 qui est destructrice pour sa ville, qu'on a vue
01:07:21 avec les hommes en armes, etc.,
01:07:23 en plus, qui a été diffusée par son ami
01:07:25 Eric Ciotti, et donc du coup,
01:07:27 il a besoin de remonter
01:07:29 au front politique par rapport à ça,
01:07:31 et c'est l'impression, l'image
01:07:33 qu'à Nice, il y a des trafiquants d'armes
01:07:35 et que c'est open bar pour le trafic.
01:07:37 Après l'histoire des caméras,
01:07:39 qu'on y relance
01:07:41 pierres, bombes de peinture,
01:07:43 c'est extrêmement compliqué.
01:07:45 Et notre
01:07:47 ami syndicaliste policier,
01:07:49 quand on l'écoute
01:07:51 attentivement, on voit bien que
01:07:53 c'est une partie extrêmement compliquée
01:07:55 parce que là où il y a des acheteurs,
01:07:57 on trouve toujours des vendeurs.
01:07:59 Je vous rappelle qu'en France, vous avez un million de consommateurs
01:08:01 jour de cannabis, je ne vous parle même pas, cocaïne,
01:08:03 héroïne, et donc on est le pays en Europe
01:08:05 qui fume le plus de cannabis, et donc quand vous avez autant
01:08:07 d'acheteurs, vous trouvez toujours des vendeurs.
01:08:09 Il va peut-être falloir se pencher sur cette question de la consommation sérieusement,
01:08:11 la joie de l'été ?
01:08:13 Oui aussi, mais je remondis sur ce qui vient
01:08:15 d'être dit, Christian Estrosi,
01:08:17 le maire de Nice, fait de la communication politique.
01:08:19 On sait très bien que l'État,
01:08:21 je veux bien qu'il accable
01:08:23 l'État, mais l'État a mis en place
01:08:25 un plan de lutte contre le trafic de drogue
01:08:27 en donnant des moyens supplémentaires
01:08:29 à l'OFAS, qui est l'Office
01:08:31 anti-stupéfiants, donc il y a eu
01:08:33 des prises, vous avez en 2022
01:08:35 plus de 156,7 tonnes
01:08:37 de stupéfiants qui ont été
01:08:39 saisies, vous avez 37 000
01:08:41 trafiquants de drogue qui ont
01:08:43 été interpellés, donc on ne peut
01:08:45 pas dire que l'État ne fait rien,
01:08:47 mais comme l'immigration,
01:08:49 ces questions-là ne se traitent pas qu'à l'échelle de la France,
01:08:51 ça se traite également à l'échelle
01:08:53 au niveau
01:08:55 de l'Europe également,
01:08:57 et donc c'est important qu'il y ait
01:08:59 une coopération entre les différents pays
01:09:01 européens pour pouvoir lutter
01:09:03 de manière efficace contre
01:09:05 le trafic de drogue.
01:09:07 - Merci beaucoup, merci à tous les trois, c'est déjà la fin de cette émission.
01:09:09 Merci Grégory Joron d'être resté
01:09:11 avec nous jusqu'au bout, j'imagine qu'on aura l'occasion
01:09:13 de vous sonder à nouveau sur toutes ces
01:09:15 questions d'ici quelques semaines.
01:09:17 Je vous laisse dans un instant en compagnie de Laurence Ferrari,
01:09:19 ce sera le début de Punchline, bien évidemment.
01:09:21 Je vous dis, rendez-vous ici, même heure,
01:09:23 15h30, dès demain.
01:09:25 Au revoir.
01:09:27 [Musique]

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