Dépenses de recherches et développement : la France est loin !

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ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Le Wall street journal a publié le classement des 25 entreprises qui investissent le plus et la France. Nicolas Bouzou fait le point sur une question d'actualité économique.    Retrouvez "L'édito éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-economique LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

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00:00 - Bonjour Nicolas Bouzou - Bonjour Dimitri, bonjour à tous

00:03 - Le Wall Street Journal, le journal américain a publié le classement des 25 entreprises au monde qui investissent le plus en R&D, la recherche, développement.

00:13 Ce classement, ça vous a énervé ?

00:14 - Ah bah oui, ça m'a désolé même parce qu'aucune entreprise française n'y figure.

00:18 Les cinq premières entreprises sont américaines, Amazon, Alphabet, c'est la maison mère de Google, Meta c'est la maison mère de Facebook, Apple, Facebook.

00:28 La sixième est chinoise, c'est Huawei, l'équipementier. - Microsoft aussi, pardon, vous avez dit Facebook, c'est Microsoft le cinquième.

00:33 - Microsoft, pardonnez-moi. La sixième est chinoise, donc c'est Huawei, l'équipementier, Télécom.

00:39 La première entreprise européenne et septième, c'est Volkswagen, donc ça n'est pas une entreprise française.

00:43 C'est évidemment le constructeur automobile, alors pardonnez-moi de dire que ça représente plus l'économie du XXe siècle que l'économie du XXIe siècle,

00:50 même si Volkswagen est une entreprise absolument formidable.

00:53 En fait, c'est important et inquiétant. C'est important pour des raisons économiques et géopolitiques,

00:58 parce que ça veut dire qu'on sacrifie un peu notre croissance économique future,

01:01 et c'est inquiétant parce que finalement ça traduit le fait que nous disposons de moins de puissance dans le domaine de ces nouvelles technologies.

01:09 - Est-ce que c'est un problème de politique économique ? Est-ce qu'on donne assez d'aides à ces entreprises, Nicolas ?

01:14 - Ah oui, je pense qu'on les aide beaucoup, il y a énormément d'aides en France.

01:17 Il y a le crédit import-recherche, il y a des subventions dans le cadre du programme France 2030,

01:21 il y a des financements dans le cadre de la banque publique d'investissement.

01:25 D'ailleurs, en réalité, quand on regarde les chiffres globaux de la recherche et développement en France,

01:30 il y en a, hein, alors on n'est pas au niveau de la Corée d'Israël, du Japon.

01:34 Alors, ces pays-là sont à 4%, nous on est à 2% de notre PIB.

01:38 - On est à peu près à 50 milliards, à peu près.

01:40 - Oui, on est à peu près au niveau rapporté à la taille de notre économie du Royaume-Uni,

01:43 donc ça n'est pas énorme, mais ça n'est pas rien.

01:45 Le problème, c'est qu'on disperse tout, c'est pour ça d'ailleurs qu'on n'a aucune entreprise

01:49 dans le classement des entreprises les plus innovantes,

01:51 donc on disperse dans le privé et puis on disperse aussi dans le secteur public.

01:55 - Y a-t-il assez de chercheurs pour cette recherche-développement aussi, Nicolas ?

01:59 - Bah écoutez, bien sûr, dans le secteur public notamment, oui, il y a des chercheurs.

02:02 Je vais prendre un cas concret, le CNRS, 15 000 chercheurs, donc c'est énorme,

02:06 mais là encore, c'est très dispersé, il y en a dans plein de disciplines,

02:09 il y en a beaucoup dans les sciences sociales,

02:11 avec des salaires d'ailleurs qui ne sont pas assez élevés, ce qui est aussi un problème.

02:14 - Pour le moment, ça gagne, un peu plus.

02:16 - Très concret, un chercheur débutant au CNRS va gagner entre 2500 et 2700 euros de brut par mois,

02:22 et les chercheurs les plus expérimentés vont gagner jusqu'à 6000 euros brut par mois,

02:27 comparé à ce que pratiquent les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne ou la Suisse,

02:32 c'est très inférieur.

02:33 Mais je vais vous dire, c'est surtout un problème d'état d'esprit

02:36 qui frappe à la fois la recherche publique et la recherche privée,

02:38 alors il y a des exceptions, mais enfin, globalement dans notre pays,

02:42 pardon, mais on s'intéresse plus à la retraite qu'à l'école,

02:45 on a peur de l'innovation, on méprise de plus en plus la science,

02:48 le niveau des Français en maths s'effondre,

02:51 ce n'est pas un état d'esprit propice à ce qu'on a les centres de recherche

02:53 et les entreprises les plus innovantes de la planète.

02:55 - Signature européen, Nicolas Bouzou, merci Nicolas.

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