Invité de la rédaction du 13 avril

  • l’année dernière
François Ducamp
Transcript
00:00 C'est la douzième journée de mobilisation aujourd'hui contre la réforme des retraites
00:05 et peut-être la dernière d'ailleurs à la veille du passage du texte devant les sages
00:09 du Conseil constitutionnel.
00:11 On va parler de cette étape, peut-être ultime d'ailleurs ce matin avec notre invité, le
00:15 délégué départemental du Rassemblement National.
00:19 Bonjour François Ducamp.
00:21 Bonjour.
00:22 Et merci d'être avec nous ce matin à quelques heures de cette nouvelle journée de lutte.
00:27 Chacun attend la décision des sages qui interviendra donc demain.
00:30 Est-ce que vous avez franchement l'espoir que le texte va être retoqué ?
00:34 Eh bien écoutez, de toute façon on peut toujours avoir cet espoir-là.
00:37 Effectivement, il faut savoir que les sages du Conseil constitutionnel ont statué sur
00:42 le droit théoriquement plus que sur la politique.
00:45 Donc dans le fond, ce texte, il va passer devant le Conseil des sages.
00:49 On va voir cette décision-là vendredi.
00:51 On espère que le Conseil va le censurer totalement.
00:57 Après qu'il le censure partiellement, qu'il le fasse.
01:00 Mais dans tous les cas, nous au Rassemblement national, évidemment qu'on attend cette décision
01:04 comme toutes les oppositions, avec beaucoup d'attention.
01:07 Et en fonction du résultat de ce que donnera le Conseil constitutionnel, on prendra position, etc.
01:17 Mais la mobilisation, elle doit quand même continuer malgré le fait que potentiellement
01:21 le Conseil valide ce texte ou pas ?
01:24 Rien n'empêche la mobilisation de continuer si jamais le Conseil constitutionnel valide
01:27 effectivement ce texte.
01:28 Et d'ailleurs, ce sera un petit peu la réponse de l'ensemble des oppositions, je pense, si
01:33 jamais le Conseil constitutionnel le valide.
01:34 C'est-à-dire que la mobilisation va se poursuivre, le combat à l'Assemblée nationale sur d'autres
01:38 textes va continuer et après les élections parleront d'elles-mêmes.
01:42 L'autre attente, c'est ce référendum qui est demandé par la gauche et qui sera validé
01:47 ou pas par le Conseil aussi demain.
01:50 Ça, vous le soutiendrez s'il a lieu ou pas ?
01:53 J'ai envie de vous dire un peu comme ce qu'on a toujours fait.
01:56 C'est-à-dire que oui, pour répondre à votre question, oui, effectivement, nous soutiendrons
02:00 ce référendum.
02:01 Mais j'aimerais bien rappeler un petit peu à la gauche que lors des débats à l'Assemblée
02:04 nationale, nous avons proposé dans notre niche parlementaire un référendum aux Français.
02:09 Ces derniers ont refusé de voter notre niche parlementaire.
02:12 Nous avons toujours, nous au Rassemblement national, prôné l'intérêt des Français.
02:16 Et cela, on l'a fait de façon totalement transpartisane.
02:19 C'est-à-dire que toute l'émotion de censure qui avait été proposée par la gauche, nous
02:23 avions voté pour.
02:24 Toutes les motions référendaires qui vont être proposées, nous allons voter pour.
02:28 À la différence de la gauche et de la NUPES en particulier, qui, elle, fait une obstruction
02:33 premièrement parlementaire et qui pense d'abord à faire du clientélisme politique, voire
02:38 du sectarisme.
02:39 Ce que nous, nous avons toujours combattu au sein de l'Assemblée nationale et que nous
02:44 continuerons à combattre d'ailleurs.
02:45 C'est pour ça que l'intérêt des Français est notre chemin, est notre priorité.
02:49 Et si jamais la gauche ou de quelques parties proposent un référendum ou demandent de
02:55 renverser le gouvernement, nous les suivrons évidemment.
02:57 Tout en respectant les institutions.
02:59 On a peu entendu au Rassemblement national pendant ces débats, ces trois mois de mobilisation.
03:04 Et pourtant, certains experts disent que ce seront les grands gagnants.
03:08 Vous parliez des élections justement dans quatre ans.
03:11 Vous en pensez quoi finalement ? Vous êtes les grands gagnants ? Vous êtes-tu volontairement ?
03:15 C'est une stratégie du Rassemblement national ?
03:17 J'ai envie de vous dire, si jamais c'était pour proférer des insultes, des insénités
03:20 à l'Assemblée nationale, faire le cirque comme l'a fait la NUPES, faire de l'obstruction
03:26 parlementaire avec des milliers d'amendements, oui, nous avons été silencieux effectivement.
03:30 Et j'en suis très fier de mon groupe à l'Assemblée nationale de ne pas avoir donné
03:33 un spectacle de cirque à l'Assemblée nationale par notre groupe.
03:37 Cependant, sur le fond, nous avons quand même déposé 200 amendements, nous avons ôté
03:40 toute l'émotion de censure, nous avons déposé un référendum devant l'Assemblée nationale.
03:44 Il a été refusé.
03:45 Nous avons fait le travail, comme Marine Le Pen l'a dit hier sur RMC.
03:50 Nous avons fait tout ce qu'il a fallu, entre guillemets, pour empêcher ce texte de passer.
03:54 Mais vous pensez que cette crise poétique ambiante, elle va permettre enfin, je dirais
03:58 au RN, d'être à la tête du pays à terme ?
04:01 - Écoutez, de toute façon, Emmanuel Macron, lors de son programme de 2022, il l'avait
04:06 annoncé qu'il allait faire cette réforme des retraites.
04:08 Nous l'avions dit, nous avons dit, si Emmanuel Macron passe, il fera cette réforme des
04:12 retraites.
04:13 Et il l'a fait.
04:14 Aujourd'hui, les Français se rendent bien compte que nous avons justement les réponses
04:20 à leurs questions.
04:21 Nous avons un programme qui avait été bien ficelé pendant les présidentielles.
04:25 Nous allons en reproposer un pour 2027.
04:28 Oui, oui, c'est normal.
04:30 J'ai envie de vous dire, face à une nupèce, face à une extrême gauche, on va dire, sectariste,
04:36 et un rassemblement national qui cherche d'abord avant tout l'intérêt des Français, oui,
04:41 effectivement, tout Français qui se comprend, entre guillemets, pourrait être amené à
04:47 voter rassemblement national.
04:48 Et nous leur disons qu'il ne faut pas perdre espoir, évidemment, il va y avoir des prochaines
04:52 élections, notamment les européennes l'année prochaine.
04:54 Il va y avoir, après les élections municipales, enfin après, il va y avoir tout un tas d'élections.
04:58 Et nous serons là à chaque fois et nous proposerons à chaque fois le même programme et nous
05:02 serons évidemment prêts à gouverner.
05:04 Et cette réforme des retraites, si vous passez justement à l'échelle, à vos élections
05:08 présidentielles, c'est de l'enlever en fait cette réforme ?
05:10 Oui, nous retirerons cette réforme.
05:11 Mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on n'a pas besoin de réforme des retraites,
05:14 contrairement à ce qu'on nous dit ?
05:15 Oui, oui, nous avons…
05:16 On ne va rien faire sur la réforme des retraites ?
05:18 Alors, il y a besoin d'une réforme des retraites, nous en avions proposé une avec les 40 annuités.
05:23 Aujourd'hui, le gouvernement a dit "elle est nécessaire" pour des questions de finance.
05:30 Il a été démontré que non, ce n'était pas excédentaire.
05:35 Donc non, la réforme des retraites n'était pas obligatoire en ce sens.
05:41 Surtout qu'aujourd'hui, qui va être impacté par cette réforme ?
05:44 Ça va être les ménages modestes, les ménages moyens, et qui vont se retrouver à travailler
05:48 beaucoup plus longtemps.
05:49 Et je pense notamment à des métiers beaucoup plus pénibles, comme mes parents qui étaient
05:54 agriculteurs et d'autres, les couvreurs, les charpentiers, les métiers physiques…
05:58 Mais monsieur Ducamp, ce n'est pas de la démagogie ça de dire "on n'en a pas besoin,
06:01 on verra, etc." ?
06:02 Mais j'ai envie de vous dire, allez leur demander aux Français si jamais ils en ont
06:05 besoin de travailler beaucoup plus longtemps.
06:07 Oui, mais comment sur un système de répartition aujourd'hui où on nous dit qu'à terme,
06:10 au vu du changement de la démographie française, il ne tiendra plus ?
06:14 Non, cette réforme n'est pas nécessaire.
06:19 Je ne parle pas forcément de cette réforme, je parle d'un système de répartition qui,
06:23 à terme, on le sait, il y aura beaucoup plus d'anciens de joints à la retraite que d'actifs.
06:27 Donc la réalité, elle est là.
06:28 Mais j'ai envie de vous dire, après il faut relancer la natalité.
06:31 Une réforme des retraites, ce n'est pas un texte qu'on amène comme ça.
06:34 Ce n'est pas une fatalité.
06:40 Si jamais derrière vous avez un programme qui va mettre en avant les jeunes actifs,
06:45 qui va mettre en avant la natalité, qui va mettre en avant un départ à la retraite
06:51 beaucoup plus proportionné aux travailleurs, vous pourrez y arriver, évidemment.
06:58 Nous, nous prenons effectivement que cette réforme n'est absolument pas du tout nécessaire.
07:03 Et nous comprenons la colère des Français dans la rue.
07:06 Voilà, on avait notre programme des retraites, on le reproposera et si jamais demain à l'Assemblée
07:11 nationale et aux présidentielles, Marine Le Pen arrive au pouvoir, nous retirons cette réforme.
07:16 - François Ducamp, un dernier mot.
07:17 Est-ce que le gouvernement doit démissionner si le texte passe ou s'il ne passe pas dans les prochains jours ?
07:22 Oui ou non ?
07:22 - Je crois que le gouvernement aujourd'hui a l'obligation de démissionner, effectivement,
07:29 puisqu'il a été mis en échec à l'Assemblée nationale.
07:31 Il a été mis en échec par l'entièreté des Français.
07:34 Et aujourd'hui, il n'est plus tenable pour Elisabeth Borne de rester à Matignon, c'est sûr.
07:37 - Merci beaucoup, François Ducamp d'être intervenu ce matin sur France Bleu Touraine.

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