ÉDITO - Retraites: Laurent Fabius sous les projecteurs

  • l’année dernière
Tous les regards sont tournés vers les neuf membres du Conseil constitutionnel: les Sages qui doivent se prononcer ce vendredi sur la réforme des retraites portée par l'exécutif et sur le référendum d'initiative partagée voulue par les opposants au report de l'âge légal de départ. Parmi eux, le numéro des Sages: Laurent Fabius.

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00:00 La politique Mathieu Croissando, le Conseil constitutionnel rend donc aujourd'hui sa décision sur la réforme des retraites.
00:05 Et tous les regards se tournent vers son président Laurent Fabius.
00:09 Oui, et il doit savourer ce moment, Fabius, à 76 ans, ce grand fauve de la politique,
00:15 qui est à l'un des CV les plus fournis de la Ve République, plus jeune Premier ministre,
00:18 deux fois président de l'Assemblée nationale, quatre fois ministre, ancien maire, ancien député,
00:23 et donc président du Conseil constitutionnel depuis 2016.
00:26 Laurent Fabius, c'est un CV, c'est aussi une réputation, celle d'un tueur en politique formé à la meilleure école,
00:32 celle de François Hédéran qui fut son mentor.
00:34 Lui qui fut qualifié longtemps de surdoué de la politique, entretient des relations plutôt fraîches avec Emmanuel Macron.
00:40 Sa parole est comptée de par sa fonction de président du Conseil constitutionnel, il a un devoir de réserve,
00:44 mais ça n'empêche pas de lui faire passer quelques messages de temps en temps,
00:47 comme le 10 janvier dernier, par exemple, lors de la traditionnelle présentation des voeux au président de la République.
00:52 Il avait ainsi glissé une phrase en forme d'avertissement.
00:55 « Notre vie démocratique n'est pas à l'abri de critiques et de tensions.
00:58 Beaucoup ressentant la nécessité de rechercher des remèdes à ce qui est souvent qualifié de malaise démocratique.
01:03 Vous l'avez constaté vous-même, Monsieur le Président, lors de vos récents voeux au pays,
01:06 la confiance dans la vitalité de notre vie démocratique s'est émoussée. »
01:09 Du coup, est-ce que le commun présidentiel en a peur ?
01:12 Oui, beaucoup redoutent depuis quelques semaines, dans la majorité, un coup de Fabius,
01:16 ce qui, entre nous, témoigne d'une drôle de conception de l'indépendance.
01:20 Laurent Fabius, lui, qui a fait NormalSup, l'ENA et qui parle toujours avec 500 mots de vocabulaire pour être compris de tous,
01:26 a livré une belle définition de l'indépendance.
01:29 C'était l'automne dernier devant des étudiants en droit à Montpellier.
01:32 « La meilleure définition de l'indépendance, c'est celle de mon ami Robert Bannater », a dit Laurent Fabius.
01:36 « Être indépendant, c'est n'avoir rien à redouter et rien à espérer ».
01:39 Et puis, il avait ajouté qu'il rendait hommage aux deux présidents de la République.
01:44 « Jamais je n'ai reçu un coup de fil de François Hollande ni d'Emmanuel Macron ».
01:49 Bannater, qui avait été membre aussi du Conseil constitutionnel.
01:51 Et la voix de Laurent Fabius, c'est aussi pour ça qu'on s'intéresse, c'est qu'elle est prépondérante.
01:54 Oui, parce qu'en cas d'égalité, sa voix compte double.
01:57 Mais on rappelle que si les conséquences de la décision du Conseil constitutionnel ce soir ne manqueront pas d'être politiques,
02:02 la motivation de cette décision, elle, est purement juridique.
02:06 Il faut le rappeler, la mission des sages, c'est de s'assurer du respect du droit et des grands principes démocratiques,
02:10 savoir, en gros, si le texte est conforme ou non à la Constitution.
02:14 Alors, les neuf sages connaissent depuis mercredi le projet de décision qui leur est soumis aujourd'hui.
02:19 Ils ont donc eu le temps d'y réfléchir.
02:20 Place aujourd'hui aux arguments et réponse ce soir à 17h, au Conseil constitutionnel.

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