Retraites : l’avenir de la France entre les mains de Fabius et Macron ? - JT du jeudi 13 avril 2023

  • l’année dernière
Au programme de cette édition, le verdict de la réforme des retraites attendu par les Français. Le Conseil constitutionnel présidé par Laurent Fabius doit rendre sa décision vendredi. Les manifestants étaient encore mobilisés partout dans le pays ce jeudi pour faire pression sur le pouvoir politique visiblement frappé de surdité.

Nous évoquerons ensuite le sort des soignants suspendus depuis plus de 18 mois. Malgré les déclarations de François Braun, timidement en faveur de leur réintégration, rien n’est préparé.

Et puis nous nous tournerons vers Mayotte où une opération d’expulsion de clandestins est censée avoir lieu dans les prochains jours.
Transcript
00:00 [Générique]
00:20 Madame, Monsieur, bonsoir, je suis très heureuse de vous retrouver ce soir
00:23 pour une nouvelle édition du journal Télévisé.
00:25 Je compte aussi sur vous pour la partager.
00:28 Laissez vos commentaires juste en dessous de cette vidéo
00:30 et bien sûr, pensez à cliquer sur le pouce en l'air.
00:33 Au programme de cette édition, le verdict de la réforme des retraites
00:36 attendue par les Français.
00:38 Le Conseil constitutionnel, présidé par Laurent Fabius,
00:41 doit rendre sa décision vendredi.
00:43 Les manifestants étaient encore mobilisés partout dans le pays ce jeudi
00:46 pour faire pression sur le pouvoir politique,
00:49 visiblement frappé de surdité.
00:51 Nous évoquons ensuite le sort des soignants suspendus depuis plus de 18 mois.
00:57 Malgré les déclarations de François Braun, timidement en faveur de leur réintégration,
01:01 rien n'est prêt.
01:02 Et puis nous nous tournerons vers Mayotte
01:04 où une opération d'expulsion de clandestins est censée avoir lieu dans les prochains jours.
01:09 [Générique]
01:13 Nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
01:16 Des rassemblements étaient organisés partout en France avec un objectif précis,
01:20 mettre la pression sur le Conseil constitutionnel
01:23 à la veille de sa décision sur le texte.
01:25 Le point tout de suite.
01:26 Douzième jour de mobilisation contre la réforme des retraites.
01:30 Alors que le temps est suspendu depuis le passage en force avec le 49.3 d'Elisabeth Borne,
01:36 la France, majoritairement opposée au texte, retient son souffle
01:40 en attendant la décision du Conseil constitutionnel demain vendredi.
01:44 Conscient de l'enjeu, le gouvernement et tout particulièrement Gérald Darmanin,
01:48 le ministre de l'Intérieur,
01:49 a ordonné la mise en place d'un dispositif important de police autour de la rue de Montpensier,
01:54 dans le premier arrondissement de la capitale.
01:57 Le premier flic de France a même réclamé l'interdiction de manifester autour du site vendredi.
02:03 Une décision qu'il aurait sans doute fallu prendre plus tôt
02:05 pour empêcher la mobilisation de ce jeudi.
02:08 [Chant]
02:16 Avec un départ de manifestation place de l'Opéra,
02:19 il ne fallait pas être bien sage pour imaginer que la rue de Montpensier
02:23 ne serait pas prise d'assaut.
02:24 Il faut dire que l'enjeu est grand et la décision du Conseil constitutionnel,
02:28 présidée par l'ancien ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius,
02:32 sera scrutée de près.
02:34 Lors de son déplacement aux Pays-Bas jeudi, Emmanuel Macron a évoqué cette échéance cruciale.
02:38 Il est clair que les décisions que le Conseil constitutionnel aura à rendre vendredi
02:42 clorent un chemin démocratique et constitutionnel.
02:47 A l'issue, je proposerai en effet à l'ensemble des partenaires sociaux
02:50 que nous puissions avoir un échange
02:52 qui constatera, nous le savons bien, des désaccords avec l'exécutif
02:55 mais qui permettra aussi d'engager la suite et de tenir compte
02:58 des décisions, quelles qu'elles soient, du Conseil constitutionnel.
03:02 Difficile toutefois de penser que le Conseil constitutionnel
03:05 prendra sa décision sans en avoir informé au préalable l'exécutif
03:09 d'une manière ou d'une autre.
03:10 En effet, depuis le début du premier mandat d'Emmanuel Macron,
03:14 l'institution s'est montrée d'une indépendance très relative,
03:17 notamment pendant la crise politique liée au Covid-19
03:21 où toutes les privations de liberté et de discrimination
03:24 ont été validées sans aucun problème.
03:26 La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen,
03:30 a d'ailleurs évoqué la nécessité de transformer
03:33 les membres du Conseil constitutionnel.
03:35 En tout cas, il faut réfléchir peut-être à ce que les membres
03:38 du Conseil constitutionnel soient véritablement totalement détachés,
03:41 totalement indépendants dans leur nomination
03:44 des responsables politiques.
03:46 Quoi qu'il en soit, l'institution n'a pas vocation à revenir sur le texte
03:50 à proprement parler, mais sur sa constitutionnalité.
03:53 Ainsi, plusieurs configurations sont à envisager pour la décision de demain.
03:58 D'abord, une validation complète de la réforme.
04:02 Un choix qui irait dans la droite lignée de la volonté du président Macron
04:05 de passer en force avec brutalité et au mépris de l'opinion
04:09 de la majorité de la population.
04:11 Une éventualité très possible, à plus forte raison,
04:14 si l'on se souvient que le gouvernement a saisi lui-même l'institution
04:18 et non pas seulement les oppositions.
04:20 A l'inverse, le Conseil pourrait décider d'invalider totalement la réforme.
04:24 Pour ce faire, il faudrait considérer que le véhicule législatif
04:27 utilisé par la Macronie n'était pas adapté.
04:31 En effet, la réforme des retraites a été présentée dans un projet
04:33 de loi de finances rectificative de la Sécurité sociale,
04:37 pas idéal pour une réforme telle que celle-ci.
04:40 De même, l'utilisation de l'article 47.1 de la Constitution
04:44 pour limiter le temps des débats à l'Assemblée nationale
04:47 pourrait constituer un facteur bloquant.
04:49 Précisons également à ce sujet que la volonté de limiter les discussions
04:52 sur le texte constitue sans doute la plus grande volonté d'obstruction
04:57 parlementaire de toute cette affaire, contrairement à ce que voudrait
05:00 faire croire la majorité qui vilipende la nupèce en guenille.
05:04 Dernière option, le Conseil constitutionnel ne retoque qu'une partie du texte,
05:09 une décision qui pourrait porter notamment sur le fameux index senior.
05:13 Dans ce cas, le gouvernement reproposerait la mesure dans une autre loi.
05:18 Nul doute d'ailleurs que l'exécutif ait déjà commencé à plancher
05:21 sur cette hypothèse qui apparaîtrait à la population,
05:24 à tort, comme une réponse équilibrée.
05:26 En réalité, quelle que soit la décision de la rue de Montpensier,
05:30 tout laisse entendre aux Français qu'elle aurait été faite
05:32 de concertation avec l'exécutif.
05:35 Ainsi, la décision indiquera avant tout si Emmanuel Macron a décidé
05:38 de continuer sans rien changer de sa politique violente
05:42 ou s'il a besoin d'un motif pour faire baisser la pression.
05:45 Une pression toujours bien présente dans les nombreux cortèges
05:47 réunis ce jeudi dans le pays.
05:49 À Paris, une semaine après l'intrusion des manifestants
05:52 au siège du fonds de pension américain BlackRock,
05:54 c'est le siège de LVMH qui a été pris d'assaut.
05:56 [Cris de la foule]
06:16 Après déjà 11 éditions, rien de surprenant à voir
06:20 les grévistes moins nombreux ce jeudi.
06:22 Certains ont déjà perdu une partie importante de leur salaire
06:25 avec les précédentes actions.
06:26 Il n'en reste pas moins que les rues étaient considérablement occupées
06:29 par les manifestants dans les grandes villes de France.
06:32 Une façon de montrer que le pays veille et que les réactions
06:35 à la décision du Conseil constitutionnel
06:37 pourraient être demain spontanées et massives.
06:39 Après l'acharnement, le flou, deux semaines après la vie favorable
06:47 de la Haute Autorité de Santé de réintégrer les personnels soignants
06:50 suspendus de leur travail depuis le 15 septembre 2021,
06:54 aucun détail n'a filtré explication.
06:58 Quel avenir pour les soignants suspendus.
07:00 575 jours après l'entrée en vigueur de l'interdiction
07:04 des personnels soignants de travailler sans avoir été vaccinés
07:07 contre le Covid-19, le gouvernement n'a toujours rien fait
07:11 pour leur réintégration.
07:13 Fin mars, la Haute Autorité de Santé a indiqué qu'elle ne voyait pas
07:16 d'obstacle à leur retour au travail.
07:18 Le ministre de la Santé, l'incipite François Braun,
07:21 s'est contenté pour sa part de faire savoir
07:23 qu'il suivrait l'avis de l'instance.
07:25 Mais depuis, toujours rien, ou presque.
07:28 Pour Elsa Ruyer, porte-parole des Collectifs unis
07:31 et secrétaire adjointe de la CGT du groupe hospitalier
07:33 Portes de Provence, le sort des soignants est toujours en suspens.
07:37 Pour l'instant, on n'a aucune nouvelle.
07:39 Et puis, je préciserai que tant qu'un décret n'est pas sorti,
07:42 il n'y a pas de réintégration possible.
07:45 Et tant que l'abrogation du décret du 30 juillet n'est pas prononcée,
07:52 c'est pareil, on ne sera pas tranquille.
07:54 Il pourrait y avoir encore des obligations ou encore des suspensions.
07:58 Donc à aujourd'hui, on est encore en suspens.
08:01 Une situation qui, pour l'heure, n'a donc pas changé pour les suspendus.
08:04 En effet, certains personnels non vaccinés ont encore été suspendus
08:08 ces derniers jours à la fin de leur certificat de rétablissement
08:12 valable uniquement quatre mois.
08:14 Une pratique inchangée depuis plus de 18 mois,
08:17 qui montre bien qu'aucune consigne n'a été donnée
08:19 pour le moment aux établissements de santé.
08:21 Par ailleurs, certains praticiens vaccinés ont fait savoir
08:25 qu'ils étaient opposés à la réintégration de leurs collègues non vaccinés.
08:29 Pour Elsa Ruyer, rien d'étonnant.
08:31 En fait, c'est un bon travail du gouvernement quant au clivage qui a été instauré.
08:37 Une belle discrimination qui continue.
08:39 Si je parle du point de vue des suspendus,
08:43 certains vont vouloir réintégrer d'autres non.
08:45 Et je dirais plutôt que les soignants suspendus souhaitent être réhabilités,
08:50 et non pas seulement réintégrés.
08:53 Et puis non provisoirement, mais plutôt définitivement.
08:57 Et quant au personnel sur place,
09:00 qui ne souhaiterait pas éventuellement notre retour,
09:04 c'est à réfléchir quand même.
09:06 Est-ce qu'on est vraiment un danger ?
09:08 Est-ce que ce n'est pas plus important de soigner les patients ?
09:11 Où en est l'éthique ?
09:12 On en est encore à cette histoire d'éthique,
09:15 qui est quand même maltraitée autant que les soignants depuis trois ans.
09:21 Une maltraitance institutionnelle qui se poursuit au mépris des données de la science
09:25 qui ont prouvé que la dite vaccination contre le Covid-19
09:28 n'empêchait pas la contamination ni la contagiosité.
09:31 Une des convenues impossibles à accepter
09:34 pour certaines personnes vaccinées plus ou moins contre leur gré.
09:37 Je comprends que ce soit difficile psychologiquement pour eux
09:40 de nous voir revenir après tout ce qu'ils ont subi.
09:43 Mais je rappellerai l'importance du fait que les soignants sont soignants par vocation
09:50 et pour soigner les autres,
09:51 et qu'on doit tous être à un moment donné tolérants
09:55 et faire preuve d'humanité dans cette histoire.
09:59 Surtout quant au retour de nos collègues qui nous permettront
10:03 de pouvoir continuer à travailler correctement
10:05 et voire même mieux que dans les conditions dans lesquelles,
10:09 ou en tout cas, un tout petit peu mieux
10:12 que dans les conditions dans lesquelles ils sont en train de travailler aujourd'hui
10:15 pour nos collègues encore en poste.
10:17 La situation catastrophique des hôpitaux en France
10:19 devrait en effet pousser tout exécutif normalement constitué
10:23 à accélérer la réintégration des soignants.
10:26 Une réintégration qui ne pourra toutefois pas se faire sans dédommagement.
10:29 On est tous d'accord pour le fait d'être réhabilités.
10:33 Réhabilité voulant dire qu'il va falloir payer
10:36 les salaires sur lesquels on a été provisionnés.
10:39 Il y a les fonds pour pouvoir nous payer
10:41 puisque nous avons été budgétisés.
10:43 Donc nous devons être payés.
10:46 C'est un préjudice aussi qu'il va falloir payer,
10:49 préjudice moral et financier pour tous ceux qui ont été obligés
10:52 de céder leur maison, de partir, de perdre certaines choses.
10:58 Et puis il va falloir aussi, bien entendu,
11:02 un courrier de nos chers ministres du gouvernement
11:05 nous affirmant que nos trimestres de retraite ne soient pas perdus
11:09 puisque nous n'avons pas fait nous-mêmes le choix d'être suspendus.
11:13 Ça, on peut dire que c'est d'actualité.
11:16 Des demandes légitimes que le gouvernement devrait refuser en bloc.
11:20 De quoi transformer les déclarations de François Braune
11:22 en simple opération de communication non suivie des faits.
11:26 Destruction des bidonvilles, expulsion massive de clandestins.
11:33 Bienvenue dans l'opération Wambushu à Mayotte.
11:36 Prévue dans une semaine, l'action coup de poing de Gérald Darmanin
11:40 est toutefois loin d'être lancée.
11:42 Décryptage tout de suite avec Renaud de Bourleuf.
11:44 Le nettoyage de l'île au karcher.
11:46 La formule échoque, c'est celle du canard enchaîné
11:49 pour commenter l'opération Wambushu à Mayotte,
11:52 programmée aux alentours du 20 avril.
11:54 Au programme, destruction des bidonvilles utilisées par les passeurs de clandestins
11:57 et expulsion des étrangers en situation irrégulière.
12:00 Si l'exécutif s'est bien gardé de communiquer sur l'opération,
12:03 le journal Satirique a quant à lui donné des détails dans son édition du 22 février.
12:08 500 gendarmes et policiers devraient être mobilisés.
12:11 Également prévu, des membres des CRS8,
12:14 une force d'intervention spéciale de 200 individus créée en 2021,
12:18 pour pouvoir être déployés en cas de trouble grave à l'ordre public
12:21 et de violences urbaines.
12:23 Le projet semble ambitieux et paraît montrer une volonté de l'exécutif
12:27 de s'emparer des problèmes migratoires et de leurs conséquences
12:29 qui frappent ce département d'outre-mer.
12:32 En effet, l'île est en proie à une immigration massive incontrôlée,
12:35 principalement en provenance des Comores,
12:37 et à une grande criminalité.
12:39 À titre d'exemple, en 2021,
12:41 l'INSEE recensait un taux de viol trois fois plus élevé que dans l'Hexagone.
12:45 Le lien entre immigration et délinquance est fréquemment établi dans le département,
12:48 décrit comme une porte d'entrée des clandestins.
12:50 Ainsi, dans une maison d'arrêt, 70% des détenus sont de nationalités étrangères,
12:54 tandis que le centre de rétention administrative est le plus grand d'Europe,
12:58 25 000 personnes par an.
13:00 Le problème des Comoriens venant clandestinement sur leurs embarcations de fortune,
13:04 les cuaça-cuaça, est connu depuis longtemps.
13:07 Déjà en 2017, Emmanuel Macron, fraîchement élu président de la République,
13:11 l'évoquait sur le ton de la plaisanterie.
13:13 - Non, non, c'est la moyette, les cuaça-cuaça.
13:15 - Vous êtes un connaisseur.
13:17 - Mais le cuaça-cuaça pêche peu.
13:19 - Il pêche peu. - Il amène du Comorien.
13:21 Si ces sarcasmes avaient été moyennement appréciés,
13:24 l'exécutif semble aujourd'hui décider à un peu plus de sérieux.
13:27 L'initiative est bien sûr critiquée par de nombreuses instances internationales,
13:30 telles que l'UNICEF ou la Commission nationale consultative des droits de l'homme.
13:34 Lundi, le président de l'Union des Comores,
13:36 Asali Asoumani, a demandé à la France de renoncer à l'opération Wambushu.
13:41 Il estime que la destruction des bidonvilles de Mayotte,
13:43 ainsi que le renvoi des clandestins aux Comores,
13:45 sont contraires aux droits humains.
13:46 À l'inverse, sur l'île, de nombreuses voix favorables se font entendre.
13:49 Ainsi, le député LR de Mayotte, Mansour Kamardine,
13:53 déclarait, je cite, "vivement le temps de l'action
13:55 pour que nous retrouvions un peu de sérénité à Mayotte".
13:58 Il déclare en outre que c'est la paix civile qui est en jeu
14:00 et que la population maoraise soutient cette initiative.
14:03 Même son cloche chez le député Lyot, Estel Yousoupha,
14:06 qui évoque, je cite, "la dernière chance de rétablir l'ordre et la sécurité",
14:10 effustige les bobos gauchos qui veulent garder des bidonvilles
14:13 au nom des droits de l'homme.
14:14 Elle assure que le gouvernement est déterminé à prendre cette mesure
14:17 à tel point qu'elle a reçu des pressions.
14:19 Elle évoque en effet ce qu'elle nomme explicitement un "chantage".
14:22 Lors des débats sur la réforme des retraites,
14:24 on lui aurait fait comprendre que si elle soutenait la motion de censure
14:26 déposée par son groupe,
14:28 l'opération de destruction des bidonvilles n'aurait pas lieu.
14:31 Cependant, les conséquences d'une telle opération
14:33 seront-elles vraiment positives pour les maorais ?
14:36 On peut raisonnablement craindre que les expulsions
14:38 n'empêchent pas les clandestins de revenir.
14:41 En effet, Mayotte n'est séparée des Comores que par une centaine de kilomètres.
14:45 Certains clandestins sont interpellés après plus d'une dizaine d'allers-retours.
14:49 On peut alors se demander si le ministère de l'Intérieur
14:51 ne prépare pas tout simplement une opération de communication.
14:54 En effet, l'action devrait se terminer durant le mois de juin,
14:57 c'est-à-dire au moment où les textes de loi sur l'immigration
15:00 devraient être débattus.
15:02 Gérald Darmanin cherche-t-il à mettre de la poudre dans les yeux
15:05 en donnant une image de fermeté ?
15:07 C'était ce que suggérait le canard enchaîné
15:09 qui pensait que cela pouvait servir les ambitions d'un ministre
15:12 qui se verrait bien passer de la place Beauvau à Matignon.
15:15 Au moment où Elisabeth Borne paraît sérieusement être sur la touche,
15:18 le moment est particulièrement opportun.
15:24 Partons à présent faire le tour de l'actualité en bref.
15:26 Emmanuel Macron s'embourbe dans les affaires étrangères.
15:33 Après des propos censés assurer de l'indépendance de l'Union européenne
15:36 face aux États-Unis sur le plan international,
15:38 le président français a bombé le torse aux Pays-Bas
15:41 pour affirmer qu'être allié des États-Unis
15:43 ne signifiait pas être "vassal des Américains".
15:46 Une affirmation digne du président français
15:48 qui comme souvent dit l'inverse de la réalité.
15:50 Depuis le début de son premier mandat,
15:52 Emmanuel Macron tente de briller sur la scène internationale
15:55 et enchaîne les fiascos sur tous les continents.
15:57 Étriqué dans son obsession européenne,
15:59 le président français multiplie les déclarations d'indépendance
16:02 en même temps que ses démonstrations de soumission,
16:05 une technique qui lui vaut le talent de se mettre tout le monde à dos.
16:08 Revers inédit pour Emmanuel Macron en France.
16:12 Mercredi, les députés et sénateurs ont refusé de prolonger le mandat
16:16 de Boris Ravignon à la tête de l'ADEME,
16:18 l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie,
16:21 comme le souhaitait le président de la République.
16:24 C'est la première fois qu'une proposition de l'Élysée est retoquée depuis 2008,
16:28 année où cette procédure a été introduite dans la Constitution.
16:31 Le maire de Charleville-Mézières, nommé par intérim par Emmanuel Macron
16:35 en décembre dernier à la tête de l'agence chargée de piloter la transition écologique en France,
16:39 a donc dû affronter 57 votes contre sa candidature
16:42 face à seulement 32 votes favorables.
16:44 Parmi les éléments reprochés aux proches du président,
16:47 le fait de ne pas avoir démissionné de son mandat de maire de la commune des Ardennes.
16:51 Gageons qu'Emmanuel Macron a d'autres idées derrière la tête.
16:54 Et Renaissance a aussi des fuites.
16:57 Quatre députés siégeant dans le groupe présidentiel ont décidé de rendre leur tablier.
17:02 Parmi elles, l'ancien ministre de la transition écologique,
17:05 Barbara Pompili, députée de la Somme.
17:07 Les quatre élus ne rompent pas totalement avec le groupe
17:10 puisqu'elles souhaitent désormais être apparentées à celui-ci,
17:13 une distinction qui pourrait offrir davantage de liberté.
17:16 Barbara Pompili faisait également partie des signataires de la récente tribune
17:19 publiée par l'Humanité pour soutenir la Ligue des droits de l'homme
17:23 face à Gérald Darmanin.
17:24 Nouveaux éléments et nouvelles victimes dans l'effondrement de l'immeuble marseillais.
17:29 Mercredi, la chaîne de Patrick Drahi a révélé des images de vidéosurveillance
17:33 montrant la terrible explosion,
17:35 probablement à l'origine de l'effondrement du bâtiment de la rue de Thivoli
17:39 dans la cité phocéenne dans la nuit de samedi à dimanche dernier.
17:42 Selon les divers éléments recueillis par l'enquête,
17:44 tout semble converger vers une fuite de gaz.
17:47 Le parquet a annoncé mercredi soir que les corps de huit victimes
17:50 avaient été retrouvés dans les décombres depuis le début des recherches,
17:54 un bilan alourdi par les découvertes d'un couple de trentenaires
17:57 et un autre d'octogénaires mercredi.
17:59 Le fils des personnes âgées décédés dans la catastrophe
18:02 a déposé plein de contrix pour homicide involontaire.
18:04 Il affirme qu'une des voisines de ses parents, âgée de 88 ans,
18:08 perdait la tête et avait, je cite, "des problèmes récurrents avec le gaz".
18:11 Il considère que les services sociaux auraient dû agir.
18:14 Le compteur de l'appartement en question a été retrouvé
18:17 et retransmis à GRDF pour une analyse
18:19 et observer une possible consommation anormale avant le drame.
18:23 La fonction publique toujours aussi peu courageuse face à l'islamisme.
18:29 Alors que Florence Bergeau-Blackleur, chercheure au CNRS,
18:33 le Centre national de la recherche scientifique,
18:35 reçoit depuis quelques semaines des menaces de mort
18:37 après son ouvrage sur les frères musulmans,
18:39 le centre d'études s'est contenté du service minimum pour prendre sa défense,
18:43 indiquant que l'intéressé bénéficiait de la protection fonctionnelle.
18:46 Pourtant, dans son livre "Le frérisme et ses réseaux",
18:50 l'anthropologue Florence Bergeau-Blackleur
18:52 évite toute provocation ou insulte et s'intéresse à l'idéologie
18:56 et à la logistique des frères musulmans pour, je cite, "islamiser l'Europe".
18:59 Le plus sidérant réside toutefois dans l'origine des menaces.
19:02 En effet, de violentes attaques contre les séistes ont été publiées,
19:05 notamment sur les réseaux sociaux, par des personnalités reconnues.
19:08 Le magazine "Le Point" cite ainsi l'avocat Rafik Shekat,
19:12 l'indigéniste belge Soulaïl Shisha
19:15 ou l'ex-directeur de recherche au CNRS François Burga.
19:18 La querelle de chercheurs pourrait toutefois avoir de lourdes conséquences.
19:21 Florence Bergeau-Blackleur est désormais conseillée par l'avocat Thibault Demombrial
19:26 et a été placée sous protection policière depuis le mois dernier.
19:29 Le Raid n'a pas toujours les yeux en face des trous.
19:33 Mardi, en Ille-et-Vilaine, une vingtaine de policiers du Raid
19:36 ont défoncé la porte d'entrée d'un couple de sexagénaires.
19:39 Monique et Pierre ont ainsi été réveillés par des explosifs à 6h du matin.
19:43 Ils ont ensuite été plaqués au mur par les forces de l'ordre et mis en joue.
19:47 La maison a ensuite été fouillée.
19:48 L'opération s'inscrivait dans le cadre d'une enquête pour trafic de drogue.
19:52 Problème, les policiers se sont trompés de maison.
19:54 Les retraités vont pouvoir bénéficier d'une indemnisation pour la porte,
19:58 mais ils ont refusé le soutien psychologique
20:01 et avouent avoir déjà eu quelques fourrures en repensant à cette drôle de scène.
20:06 Les Français, toujours généreux en 2022.
20:09 Selon le quatrième baromètre de la générosité étudié par Ipsos pour les apprentis d'Auteuil,
20:14 un Français sur deux déclare avoir fait un don en 2022,
20:17 une augmentation par rapport à l'année précédente.
20:20 Sans grande surprise, au vu du batage médiatique,
20:22 ce sont les victimes de la guerre en Ukraine
20:24 qui ont largement bénéficié de la générosité des Français.
20:27 Le don moyen s'élève quant à lui à 333 euros,
20:30 soit plus de 20 points de plus qu'en 2021,
20:32 mais bien loin des 395 euros de 2020 au début de la crise sanitaire.
20:37 Les plus généreux se situent aux extrémités de la courbe des âges.
20:40 Ainsi, 55% des Français de 18 à 34 ans ont fait un don en 2022
20:45 et 56% des plus de 65 ans.
20:48 Par ailleurs, la proportion des donateurs chez les personnes percevant de faibles revenus
20:51 est en augmentation.
20:53 L'étude laisse toutefois entendre que 2023 devrait être synonyme de revers
20:57 induit par l'inflation qui place de nombreux Français en grande difficulté financière.
21:01 Près de 40% des donateurs envisagent de donner moins en 2023.
21:06 La damnation pour une paire de baskets à virgule.
21:09 Mercredi, la célèbre marque américaine a organisé une opération marketing à Paris,
21:15 place de la République, puis dans le 12e arrondissement de la capitale.
21:19 Un jeu de piste visait à permettre aux aficionados de rejoindre un point de vente
21:23 pour faire l'acquisition d'une nouvelle paire de baskets de la marque.
21:25 Une paire vendue 190 euros, mais laissant espérer
21:29 une revente trois ou quatre fois plus chère.
21:32 Une fois arrivé sur place, le millier de clients présents a découvert
21:35 que seuls 600 paires étaient en vente.
21:37 Des scènes surréalistes ont alors commencé avec des clients forçant les stores
21:41 et s'emparant des baskets.
21:43 D'autres ont carrément dérobé des chaussures au pied de certains clients
21:46 qui avaient déjà été servis.
21:48 Au moins quatre personnes ont été victimes d'un malaise.
21:50 La mairie de Paris a condamné l'irresponsabilité de la marque,
21:54 qui aurait dû prévenir l'hôtel de ville afin de prévoir une sécurité suffisante
21:57 pour un tel événement.
21:58 L'eurodéputée grecque suspectée de corruption avec le Qatar, bientôt libre,
22:03 Eva Kaili, arrêtée le 9 décembre dernier avec 150 000 euros en liquide,
22:09 va bénéficier d'une remise en liberté sous surveillance électronique.
22:12 L'eurodéputée a affirmé qu'elle avait été piégée par son compagnon,
22:15 Francesco Giorgi, en contact avec un ex-député européen,
22:19 Pietro Antonio Panzeri.
22:21 Ce dernier, bénéficiant du statut de repenti, a quant à lui affirmé
22:25 qu'Eva Kaili, ancienne journaliste vedette de la télévision grecque,
22:29 était au cœur de cette affaire de corruption.
22:31 Le père de cette dernière avait également été arrêté quelques jours après sa fille.
22:35 Il était en possession d'une balise contenant 750 000 euros.
22:39 Et nous arrivons à la fin de cette édition.
22:46 Dans un instant, retrouvés un nouveau numéro de Géopole,
22:49 Richard Haddad reçoit Anthony Khoury et Marc Merkos,
22:53 avocats et juristes libanais, pour évoquer l'explosion
22:56 du système multiconfessionnel de leur pays.
22:59 Moi, je pense que oui, il y a peut-être un mode alternatif.
23:03 Pour être franc, je pense qu'il y a aujourd'hui deux solutions pour le Liban.
23:06 Ce ne sont pas les solutions que je propose moi,
23:08 ce sont celles que je tire de la réalité des choses.
23:10 La première, c'est la plus facile, c'est l'affrontement.
23:13 L'affrontement a eu lieu pendant des siècles et des siècles
23:16 entre les minorités de la région, entre les groupes politiques,
23:19 entre les communautés, qu'elles soient religieuses ou non.
23:23 Et l'autre route, l'autre chemin qu'on peut prendre,
23:26 qui est un peu plus compliqué, c'est celui de se demander
23:28 et de se poser la question de comment rétablir l'équilibre de force au Liban.
23:32 Aujourd'hui, le Hezbollah, à l'opposé de tous les autres,
23:37 est en train de créer une sorte d'autonomie dans ses régions,
23:42 pour sa propre communauté, pour ses partisans, etc.
23:44 - L'État dans l'État. - Voilà.
23:46 - Il n'y a pas d'outil État.
23:47 - Qui fait que ces gens-là n'ont plus besoin de l'État.
23:49 Ils n'ont pas besoin de l'État-providence,
23:50 ils n'ont pas besoin du service public,
23:52 ils n'ont même pas besoin de la présence de l'État.
23:53 L'État n'existe pas pour eux et ils n'en ont pas besoin.
23:55 - C'est le Hezbollah leur État.
23:56 - À la différence de tout le reste des Libanais.
23:58 Ce soir, retrouvés également, nouveau numéro d'e-Média,
24:01 Jean-Yves Le Gallou et Florian Janin évoquent le fiasco d'Emmanuel Macron en Chine
24:06 et la désinformation d'Élise Lucey
24:08 sur le projet de repeuplement des campagnes à Calak.
24:12 Tout de suite, c'est François Bieu de Loechner pour mes Libertés politiques
24:14 et c'est aussi la fin de cette édition.
24:16 Merci à tous pour votre fidélité.
24:18 On se retrouve demain.
24:19 Bonne soirée et portez-vous bien.
24:21 [Musique]
24:37 Cette fois, nous pouvons espérer que les Français ont compris.
24:42 Depuis des années et des années, le parti Les Républicains
24:46 est un des faux soyeurs de la France.
24:48 Chacun ne peut que se souvenir des trahisons à répétition de Chirac,
24:53 de Sarko le traître, de Valérie Latraitresse
24:56 et de tant d'autres dirigeants de ce parti.
24:59 Mais l'affaire récente du 49-3 ne peut que convaincre les soutiens de ce parti
25:05 que son logiciel principal, peut-être même son logiciel unique,
25:08 est celui de la traîtrise.
25:10 Enfin, Éric Ciotti décrit comme un presque fasciste
25:16 un suppôt du conservatisme dans ce qu'il a de plus rétrograde,
25:20 un souverainiste passéiste.
25:23 Bruno Retailleau décrit comme villiériste de la première heure,
25:27 comme un conservateur intransigeant,
25:29 comme l'homme de droit dans toute sa splendeur.
25:31 Et tant d'autres que je ne nommerai pas.
25:34 Eh bien, tout ce beau monde a soutenu Mordicus le Macron-or,
25:39 retraite en or, pleurnichant pour qu'il n'abandonne pas sa loi sur les retraites,
25:44 loi refusée par les trois quarts des Français.
25:48 Un tiers des députés républicains a tout de même décidé de voter
25:52 la fameuse motion de censure qui aurait pu aboutir à renverser le gouvernement.
25:57 Mais les deux tiers des députés républicains ont voté contre cette motion de censure
26:03 et ont sauvé à la fois Macron-or-Terminator et son Premier ministre.
26:09 Les républicains avaient une occasion rêvée de réexister
26:13 et de montrer qu'ils sont enfin devenus cohérents.
26:16 Ils ont préféré tromper leur électorat,
26:19 en disant publiquement depuis des années qu'ils sont en opposition
26:23 avec l'adolescent attardé qui prétend nous gouverner,
26:26 mais en le soutenant très concrètement, envers et contre tout.
26:30 Désormais, il ne peut échapper à personne que le RPR, puis UMP, puis LR,
26:37 sont des partis infréquentables,
26:39 car fondés sur le mensonge et la traîtrise à grande échelle.
26:44 À titre personnel, je suis contre l'euthanasie,
26:47 mais je fais une exception pour le parti Les Républicains
26:50 qu'il faut euthanasier le plus vite possible.
26:52 Cela dit, dans le genre "je trahis et j'en suis fier",
26:56 il faut reconnaître que Mme Ménard tient le haut du panier,
26:59 dans la mesure où son ménage est passé brutalement
27:02 du conservatisme le plus total au macronisme le plus débridé.
27:07 Dieu merci, les Français n'acceptent plus les deux pas en avant,
27:11 trois pas en arrière de ceux qui affirment vouloir lutter
27:15 contre la déconstruction de notre pays, alors qu'ils en sont les acteurs.
27:19 À cet égard, les élections européennes qui se profilent à l'horizon
27:24 seront un test capital de l'état d'esprit réel des Français.
27:30 Je vous souhaite une très bonne soirée.
27:32 (Générique)

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