L'édito de Gauthier Le Bret : «Retraites : ce soir on n'en parle plus ?»

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Dans son édito du 14/04/2023, Gauthier Le Bret revient sur la décision du Conseil constitutionnel concernant la réforme des retraites.

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Transcription
00:00 La politique, avec vous Gauthier Lebrecht, le Conseil constitutionnel va donc rendre sa décision aux alentours de 18h.
00:07 Rarement elle aura été aussi attendue. Gauthier, quels sont les différents scénarios possibles ?
00:12 Alors le premier scénario, c'est la censure totale. Ce n'est pas du tout le plus probable,
00:16 mais les 9 sages pourraient juger que le gouvernement est trop passé en force avec un 47-1 pour limiter le nombre de jours de débat,
00:23 un 49-3 à l'Assemblée, un vote bloqué au Sénat.
00:26 Le deuxième scénario possible, c'est la validation totale. Mais là aussi, ce n'est pas celui qui tient la corde,
00:33 puisque vous le savez, le gouvernement a fait le choix de passer par un texte budgétaire.
00:36 Et dans ce cas-là, puisque sur les textes budgétaires, le 49-3 est illimité, l'usage du 49-3 est illimité,
00:40 et dans ce cas-là, il faut que chaque article soit un article budgétaire.
00:44 Or, ce n'est pas le cas du fameux article 2, l'index senior.
00:48 Pareil pour le CDI senior, deux mesures en faveur de l'emploi des plus âgés.
00:53 On attend aussi la décision du Conseil constitutionnel sur le RIP, le référendum d'initiative partagée.
01:00 Et la gauche sent bien que ça sera sans doute compliqué et qu'il sera peut-être retoqué par les sages,
01:05 puisqu'elle a déposé une deuxième demande hier de référendum d'initiative partagée.
01:10 Si elle est validée cette demande par le Conseil constitutionnel,
01:13 la NUPES aura neuf mois pour trouver 5 millions de Français, 10% du corps électoral,
01:19 un peu moins de 5 millions, prêts à signer leur demande de référendum.
01:22 Alors Emmanuel Macron espère que cette décision va mettre fin à la crise.
01:26 C'est ce qu'il veut croire Romain, effectivement.
01:29 La mobilisation était une nouvelle fois en baisse hier,
01:32 200 000 personnes de moins par rapport à la semaine dernière.
01:36 Mais surprise, l'intersyndicale restera uni.
01:38 On sait que Laurent Berger, patron de la CFDT, avait dit que les mobilisations pourraient s'arrêter ce soir
01:43 avec la décision du Conseil constitutionnel, puisqu'il est légitimiste.
01:47 Laurent Berger va reconnaître la décision des Neuf-Sages, mais il appelle à un 1er mai historique avec l'intersyndicale.
01:55 Et puis, vous savez qu'Emmanuel Macron a proposé de recevoir les syndicats par esprit de Concorde,
02:00 mais pour parler d'autre chose que des retraites.
02:03 Et puis cet esprit de Concorde, il n'y a pas eu recours pendant l'épisode des retraites,
02:06 puisqu'il a laissé sa porte fermée à l'intersyndicale.
02:09 Et donc, Laurent Berger a répondu qu'il était d'accord pour aller rencontrer le chef de l'État,
02:15 mais qu'il fallait un délai de décence et que ça dépendait de la méthode proposée par le président de la République.
02:20 Tandis que Sophie Binet, la nouvelle patronne de la CGT, a répondu "lol".
02:24 Elle s'est fendue d'un lol.
02:26 D'ailleurs, pas sûr que ça soit à la hauteur des enjeux.
02:30 Alors évidemment, Emmanuel Macron pense à l'après, à sa fameuse loi travail, une loi plein emploi.
02:35 Il aura besoin évidemment des syndicats autour de la table.
02:39 Et puis dans cette loi plein emploi, il pourrait réincorporer ce que le conseil dit constitutionnel a censuré,
02:46 l'index et le CDI senior.
02:48 Pas sûr que ça soit la bonne méthode pour commencer les négociations avec les syndicats.
02:53 Emmanuel Macron, il refuse de reconnaître que c'est une défaite politique.
02:56 C'est pourquoi le remaniement s'éloigne.
02:58 Elisabeth Borne pourrait rester à Matignon, parce que si il la limoge,
03:01 évidemment c'est montrer que la situation n'est pas bonne.
03:04 C'est un aveu.
03:05 Alors oui, si le conseil valide les 64 ans, il aura gagné.
03:08 Mais ça sera une victoire à la pyrus.
03:10 Une victoire à la pyrus, c'est une victoire obtenue au prix de perte si lourde pour le vainqueur
03:16 qu'elle équivaut quasiment à une défaite.
03:18 Parfaite définition de la situation.
03:20 Il reste quatre ans au président.
03:22 Et comme disait Frédéric Dhabi de l'IFOP dans les colonnes du Figaro cette semaine,
03:25 on a déjà l'ambiance d'une fin de règne.
03:29 Gautier Lebret, merci Gautier.
03:31 Merci.
03:32 [Musique]
03:34 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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