• l’année dernière
Réforme des retraites. Vous en aurez soupé, mais il y a chaque semaine de nouvelles choses à dire.
Après vouloir dissoudre un mouvement : les soulèvements de la terre. Après s’attaquer à la ligue des droits de l’Homme. Le pouvoir s’en prend maintenant au conseil d’orientation des retraites. Le COR c’est ce service indépendant rattaché à la première ministre. Il est composé d’administrations, de parlementaires et de partenaires sociaux. Et son rapport en septembre n’allait pas vraiment dans le sens de l’argumentaire du pouvoir pour défendre la réforme des retraites. On analyse tout cela avec Thomas.

Ça y est, le conseil constitutionnel a validé le texte malgré le chemin législatif atypique pour cette réforme vendredi. On l’a plusieurs fois répété ici : la réforme est passée par un projet de loi de finances de sécurité sociale rectificatif 2023 alors que cette réforme n’est pas une petite rectification d’un budget et surtout ne concerne pas forcément 2023. Chemin qui limite les débats à 50 jours. Avec certains des articles qui ne sont pas budgétaires, dans une loi budgétaire. Sans parler des autres outils utilisés : 49.3, vote bloqué et j’en passe. On décrypte tout cela.

Enfin, les vraies questions de fond ne seraient-ce pas celles des salaires et de l'inflation ?
La mobilisation doit-elle continuer malgré la promulgation de la loi ?

On défriche tout cela, c'est l'Instant Porcher.

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Transcription
00:00 C'est hallucinant. J'ai respecté la démocratie.
00:02 Alors qu'en fait, tout ça, c'était pour éviter le débat démocratique.
00:05 C'est pour éviter le débat à l'Assemblée.
00:06 Et c'est pour ça que les Insoumis ont raison de refuser ce débat.
00:09 C'était un faux débat.
00:10 Et puis après, le 49-3, quand on sent qu'on ne va pas gagner,
00:13 tout en disant "mais attendez, j'ai été élu pour ça".
00:15 S'il avait passé au vote, les gens auraient été beaucoup plus calmes.
00:18 Là, il y a un refus de perte.
00:19 Donc il va y avoir clairement, je pense, des séquelles.
00:21 Bonjour tout le monde et bienvenue pour ce nouvel Instant Porcher.
00:24 Je suis ravie de vous retrouver.
00:26 L'Instant Porcher, c'est un petit moment qu'on se prend entre nous avec Thomas Porcher.
00:30 Chaque semaine pour décrypter l'actualité,
00:31 car les discours sont politiques et les comprendre est une véritable arme démocratique.
00:36 Ce programme s'inscrit dans notre grande ambition,
00:38 débarquer à la télé et continuer de tenir notre antenne 24/7 sur YouTube et Dailymotion
00:43 pour proposer une autre hiérarchie et un autre traitement de l'information.
00:46 À partir du 7 mars, s'est lancée la bataille décisive contre la réforme des retraites.
00:50 Le Média est là pour vous faire vivre cette lutte de manière quotidienne,
00:53 sur son plateau, sur les piquets de grève, en manifestation aux quatre coins de la France,
00:56 bref partout où il y aura des points levés et des slogans scandés.
01:00 Ils ont des milliards, mais nous sommes des millions,
01:01 alors abonnez-vous au Média à partir de 5 euros par mois
01:04 et soutenez à la fois Les Luttes et Le Média des Luttes.
01:06 Vous êtes notre seule force pour garantir une information libre et indépendante.
01:09 Rendez-vous sur soutenez.lemediatv.fr.
01:12 Au programme aujourd'hui, réforme des retraites, saison 2, épisode "On sait plus vraiment",
01:16 c'est l'Instant Porcher.
01:23 Réforme des retraites, vous en aurez soupé,
01:24 mais il y a chaque semaine de nouvelles choses à dire,
01:27 tant le pouvoir a touché le fond, mais creuse encore.
01:29 Après vouloir dissoudre un mouvement, les soulèvements de la terre,
01:32 après s'attaquer à la Ligue des droits de l'homme, rien que ça,
01:34 le pouvoir s'en prend maintenant au Conseil d'orientation des retraites.
01:38 Vous savez, le COR, c'est ce service indépendant rattaché à la Première ministre.
01:41 Il est composé d'administrations, de parlementaires et de partenaires sociaux.
01:45 Et son rapport en septembre n'allait pas vraiment dans le sens de l'argumentaire du pouvoir
01:48 pour défendre la réforme des retraites.
01:50 On en avait beaucoup parlé ici et explicité le rapport.
01:53 En gros, oui, le Conseil d'orientation des retraites prévoit un déficit,
01:56 3-4% par rapport à la caisse totale,
01:59 mais il écrivait qu'il n'y avait pas d'urgence à réformer le système.
02:02 Et puis surtout, en janvier, le président du COR, Pierre Louis Braa, a dit ça.
02:05 Les dépenses de retraite ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées.
02:11 Dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme.
02:14 Et dans l'hypothèse retenue par les gouvernements,
02:16 elles diminuent très très peu, mais un peu à terme.
02:19 Le gouvernement qui s'est installé dans une communication de "non, mais la réforme est juste",
02:22 c'est vous qui n'avez pas compris et mal en point.
02:24 Alors, quelle solution le pouvoir trouve ?
02:26 Menacer le corps, tout simplement.
02:28 France Info et Libération rapportent que,
02:29 deux mois après une première charge contre l'institution,
02:32 Elisabeth Borne envisagerait désormais de refonder l'organisme
02:35 chargé de réaliser les projections financières du système de retraite.
02:38 Thomas, Elisabeth Borne avance qu'elle veut travailler avec un organisme où,
02:42 je cite, "l'on pourra s'entendre sur le diagnostic",
02:44 si on en croit le journal L'Opinion.
02:46 Que pensez-vous de toute cette remise en cause du corps ?
02:49 Je ne sais pas avec quel organisme elle veut travailler,
02:51 peut-être l'IFRAP de Agnès Verdier-Moulinier ou l'institut de l'entreprise,
02:56 qui ont des programmes très libéraux et qui vous disent toujours qu'il faut la même type de retraite,
03:00 c'est-à-dire des retraites par capitalisation,
03:01 parce que dans ce type de think-tank, la seule chose qu'il faut, c'est casser le service public.
03:07 Ce qui est intéressant, c'est que quand on refait tout le film depuis le début,
03:11 c'est que le gouvernement s'est appuyé dans sa communication au début,
03:15 sur les scénarios du corps, en disant "oui, le corps nous le dit,
03:18 c'est très grave, ça va être déficitaire, c'est une pyramide de Ponzi".
03:22 Et donc nous n'avons pas d'autre choix que de faire les réformes.
03:25 Au départ, c'était pour financer d'autres secteurs,
03:27 notamment l'éducation et la transition écologique,
03:29 puis après c'était pour sauver le système de répartition.
03:32 Les membres du corps, notamment son président,
03:35 n'étaient pas sortis de leur silence, n'avaient rien dit.
03:37 Puis ils ont commencé à être auditionnés au Sénat,
03:40 ils ont commencé à faire un petit peu de presse.
03:44 Et là on s'est rendu compte que le corps ne disait pas du tout
03:48 ce que disait le gouvernement.
03:49 En réalité, comme tu l'as rappelé,
03:51 les déficits sont de l'ordre de l'épaisseur du trait.
03:54 Dans la majorité des scénarios,
03:55 les déficits se résorbent d'eux-mêmes au bout de plusieurs décennies.
04:00 Et donc les dépenses de retraite ne sont pas complètement folles,
04:05 elles restent maîtrisées.
04:06 À partir du moment où le président du corps a dit ça,
04:10 l'argument de dire qu'il y a urgence pour réformer,
04:13 que l'on doit passer par une loi budgétaire,
04:15 que tout ça doit aller très vite, qu'il va y avoir peu de débats, tombe.
04:18 Et donc que fait le gouvernement ?
04:19 Le gouvernement s'attaque au corps.
04:22 Alors il y a quand même beaucoup de choses à dire sur le corps.
04:24 Ici, on en a parlé.
04:26 C'est-à-dire que le corps, c'est un organisme qui fait des prévisions
04:27 en fonction aussi de la politique économique du gouvernement.
04:30 Et avec la politique économique du gouvernement,
04:32 effectivement, il y avait un scénario qui était très négatif,
04:34 puisque quand vous gelez le salaire des fonctionnaires,
04:37 quand vous ne renouvelez pas un fonctionnaire sur deux,
04:39 quand vous pratiquez grosso modo de l'austérité salariale,
04:41 eh bien oui, vous allez avoir moins de cotisations
04:43 et vous allez créer de toute pièce un déficit.
04:46 Donc quand on parle des scénarios du corps,
04:48 il faut voir sur quoi ils sont basés.
04:49 Il faut regarder l'ensemble des conventions,
04:51 parce qu'il y en a plusieurs, l'ensemble des scénarios.
04:53 Et puis après, on peut émettre des critiques,
04:54 parce qu'on peut faire aussi des choses que ne font pas le corps,
04:57 qui sont de la prospective en prenant en compte
04:59 un autre type de politique économique,
05:01 création de postes de fonctionnaires,
05:03 augmentation des salaires des fonctionnaires et ainsi de suite,
05:05 où là, effectivement, si on faisait ce scénario-là,
05:07 on n'aurait plus de déficit des retraites,
05:11 de léger déficit des retraites.
05:13 Mais c'est assez impressionnant.
05:14 Donc on a finalement un organisme indépendant
05:18 qui prend en compte la politique économique du gouvernement,
05:20 qui est obligé de le faire, et qui,
05:22 comme ça ne suffit pas pour appuyer la réforme
05:26 que veut faire le gouvernement,
05:27 le gouvernement décide de s'attaquer à lui.
05:28 On dirait que le gouvernement veut tout balayer sur son chemin
05:30 pour aller au bout, jusqu'à coup de matraque,
05:33 d'articles constitutionnels ou menaces de dissolution.
05:37 Dès que ça ne va pas dans leur sens,
05:39 c'est grave quand même.
05:40 Est-ce que tu avais déjà assisté à ce genre de choses ?
05:43 Là, le corps, ça va quand même loin,
05:45 parce que c'est quand même un organisme qui a été créé,
05:48 finalement, pour s'intéresser aux prévisions sur les retraites.
05:53 Mais il y a eu plein d'organismes indépendants,
05:55 comme par exemple France Stratégie,
05:57 qui ont montré que la réforme de l'ISF
05:59 n'avait pas provoqué de l'investissement,
06:01 comme c'était le but au départ de cette réforme.
06:05 Personne n'a écouté cet organisme qui devait s'assurer
06:07 que justement les politiques fiscales avaient un impact.
06:10 Personne ne l'a écouté.
06:11 Et puis, le gouvernement s'est souvent appuyé sur des économistes
06:15 qui pensaient comme eux,
06:17 mais pas sur, on va dire, le débat économique.
06:19 Par exemple, sur la flexibilité du marché du travail,
06:21 quand ils ont fait les lois travail.
06:23 Bon, il y a une note du CAE qui est sortie,
06:24 Conseil d'analyse économique,
06:25 qui sont quand même des gens qui sont plutôt proches,
06:28 on va dire idéologiquement parlant, si on peut dire ça,
06:31 du centre gauche ou droit.
06:33 Et bien eux-mêmes, quand ils avaient fait une grande revue de littérature
06:35 de tous les textes et de tous les articles scientifiques
06:38 portant sur le lien entre flexibilité du marché du travail
06:42 et baisse du chômage,
06:43 ils étaient arrivés au fait qu'il n'y avait pas de consensus
06:45 qui se dégageait.
06:46 Donc à partir du moment où il n'y a pas de consensus,
06:48 pourquoi on doit dire qu'il y a urgence à réformer le marché du travail ?
06:51 Donc en réalité, ces gens-là ne font pas de la politique sur des faits
06:56 en se basant sur des organismes.
06:57 Ils la font sur une idéologie qui favorise plus
07:00 une minorité de personnes que le reste de la population.
07:04 Bon, ça y est, le Conseil constitutionnel a validé le texte
07:07 malgré le chemin législatif atypique pour cette réforme vendredi.
07:11 On l'a plusieurs fois répété ici.
07:12 La réforme est passée par un projet de loi de finances
07:15 de sécurité sociale rectificative 2023,
07:17 alors que cette réforme n'est pas une petite rectification d'un budget
07:20 et surtout ne concerne pas forcément 2023.
07:22 Chemin qui limite les débats à 50 jours,
07:24 avec certains des articles qui ne sont même pas budgétaires
07:27 dans une loi budgétaire,
07:29 sans parler des autres outils utilisés,
07:31 49.3, vote bloqué et j'en passe.
07:33 Comment analyser cette décision du Conseil constitutionnel ?
07:36 C'est hallucinant, parce qu'on voit très bien que Macron
07:39 a utilisé cette constitution par pur opportunisme,
07:41 pour faire passer sa loi.
07:43 On ne peut pas utiliser des textes juridiques
07:44 par opportunisme comme ça,
07:46 surtout quand il s'agit de la Constitution.
07:49 Et là, on voit bien que Macron l'a utilisée pour faire passer sa loi.
07:52 Et que le Conseil constitutionnel valide ça,
07:55 montre bien que le citoyen ne peut plus avoir confiance dans les institutions.
07:58 Parce que finalement, OK, Macron s'est fait élire,
08:01 mais il y a quand même une configuration, on doit en tenir compte.
08:03 Ensuite, il veut passer sa réforme des retraites.
08:05 Il ne fait pas le vote.
08:07 Déjà, il fait le 47.1, on l'a vu, pour la faire passer rapidement,
08:09 pour limiter les débats, pour la faire passer dans une loi budgétaire.
08:13 Soi-disant, cette réforme qui est structurelle
08:15 et qui ne va rien rapporter la première année,
08:16 répond à une urgence budgétaire.
08:18 Ce qui aurait dû poser un débat.
08:21 Puis ensuite, il voit qu'il va perdre, possiblement,
08:23 alors qu'il a une majorité relative.
08:25 Donc, qu'est-ce qu'il fait ? Il fait le 49.3.
08:27 Et là, vous avez finalement le Conseil constitutionnel
08:29 qui valide ce petit jeu opportuniste d'utilisation de la Constitution.
08:34 Il ne faut pas s'étonner qu'après, les gens ne croient plus aux institutions.
08:37 Et je ne sais pas où ça va nous mener,
08:38 parce que les gens ont une telle colère,
08:40 il y a une telle colère en ce moment.
08:41 Cette colère, elle dépasse la réforme des retraites.
08:43 Elle ne s'arrête pas, elle se diffuse dans la société.
08:45 En validant ce qu'a fait le gouvernement,
08:48 cette stratégie pour faire passer sa réforme,
08:52 on se rend bien compte qu'il n'y a plus de garde-fou, finalement,
08:55 et que tout est permis.
08:56 Et donc, je pense que ça va générer une très forte colère
08:59 et qu'à la fin, il ne faut pas s'étonner que les gens ne croient plus aux institutions,
09:02 ne croient plus au vote, ne croient plus à la politique
09:04 et qu'ils pensent que les combats soient menés d'une autre façon.
09:07 Parce que là, finalement, ce que fait le Conseil constitutionnel,
09:09 il valide une politique qui a été extrêmement agressive à l'égard des Français.
09:14 – Il va y avoir des grosses séquelles de tout cet épisode ?
09:16 – Moi, je pense que là, ça va donner un coup supplémentaire au mouvement.
09:21 Macron a très mal estimé la colère des Français.
09:25 Il a dit au début, avec l'inflation, ils ne vont pas pouvoir tenir.
09:28 Puis il a parié sur le pourrissement.
09:32 Il a dit, je vais leur montrer que j'ai une autorité, ça va les calmer.
09:34 Ça a été à chaque fois pire.
09:36 Et là, le mouvement se diffuse et prend une autre forme.
09:38 Ça devient protéiforme et à partir de ce moment-là,
09:40 ça devient très compliqué pour l'exécutif.
09:42 Et là, je pense que ce qui s'est passé avec le Conseil constitutionnel
09:45 va mettre un coup supplémentaire.
09:46 Et on ne sait pas dans quoi on va là, mais ça va aller très très loin.
09:49 Et en même temps, ils n'ont reçu que ce qu'ils ont mérité,
09:53 ce qu'ils ont semé en réalité.
09:55 Depuis le début, il y a un véritable déni démocratique autour de cette loi.
10:00 Et tout a été utilisé pour ne pas qu'elle passe ni au vote de Parlement,
10:03 ni pour écouter les Français, en utilisant le seul argument,
10:06 c'est que j'ai été élu, donc j'ai été élu pour le faire,
10:08 ce qui est complètement faux.
10:10 Donc je pense que là, le mouvement va prendre une forme
10:14 beaucoup plus radicale et beaucoup plus forte.
10:16 – Est-ce qu'il faut que la mobilisation continue
10:19 malgré le fait que la réforme soit passée ?
10:21 – Ah oui, bien sûr.
10:22 De toute façon, la manifestation, elle est contre la réforme des retraites,
10:25 mais la réforme des retraites, elle symbolise beaucoup de choses.
10:27 Elle symbolise, encore une fois, que ce sont la majorité de la population,
10:31 et notamment les plus fragiles, qui doivent payer pour les cadeaux
10:34 qui ont été faits aux plus riches, notamment la baisse des impôts
10:36 de production et la baisse de la fiscalité sur les plus riches
10:39 et les grandes entreprises.
10:40 Que c'est les chômeurs avec l'assurance chômage
10:42 et les retraités aujourd'hui qui vont le payer.
10:43 Et une fois que la réforme des retraites, ça sera un peu calmé,
10:46 on passera à la réforme des aides sociales.
10:48 Ça va être tout le temps comme ça.
10:49 Donc non, c'est un véritable combat, en fait, des 99% contre les 1% en réalité.
10:55 Donc il ne faut pas que le combat s'arrête là.
10:57 Il y a d'autres champs à ouvrir sur les services publics,
11:00 mais aussi sur les salaires.
11:01 Il faut que les salaires augmentent, il faut qu'on reparle
11:04 de l'indexation des salaires et ainsi de suite.
11:05 Donc non, je pense que là, c'est un manque de considération,
11:09 je dirais même un floutage de gueule qui a été fait sur l'ensemble des Français.
11:13 Et le fait que le Conseil Constitutionnel ne soit pas le garde-fou
11:16 de ce qui s'est passé ces derniers mois,
11:17 montre qu'il y a une vraie séparation entre ceux qui représentent l'institution
11:21 et finalement le peuple.
11:22 On a un peu parlé d'inflation pendant les contestations aux retraites,
11:26 mais ce n'était pas le centre du débat,
11:28 plutôt des braises qui alimentaient la colère.
11:30 Où en est-on sur la question de l'inflation ?
11:31 Est-ce que ce n'est pas la vraie question là pour toi en ce moment ?
11:33 C'est la question qui va découler de tous ces mouvements qu'il y a eu
11:37 contre les retraites.
11:38 Où il y a vraiment eu syndicats, jeunes, activistes, il y a eu tout.
11:43 Et puis maintenant, vous avez des manifestations qui se font comme ça,
11:47 de manière sauvage sur l'appel des syndicats.
11:49 Donc ce qui découle de ça, c'est la question vraiment des salaires.
11:51 C'est aujourd'hui, est-ce que le travail permet de vivre dignement ?
11:54 Mais ce n'était pas le cas avant l'inflation déjà.
11:56 Je veux dire, le SMIC, on appelle ça un SMIC,
11:58 ce n'est pas un salaire minimum.
11:59 Personne ne peut vivre avec le SMIC.
12:00 Il faut arrêter de mentir.
12:02 Personne ne peut vivre avec.
12:03 Mais maintenant, en plus avec l'inflation,
12:04 ça devient de plus en plus compliqué.
12:05 Quand vous avez en mars, par rapport à l'année dernière,
12:07 16% d'inflation sur les produits alimentaires, 16%,
12:11 bon, les gens arrivent à s'adapter comme ils peuvent.
12:13 Ils achètent des premiers prix, ils imitent des sorties extérieures,
12:18 ils imitent des produits à la coupe, bœuf, charcuterie, etc.
12:22 ou poisson dans les poissonneries.
12:24 Ils font comme ils peuvent.
12:25 Mais il y a quand même une question de fond.
12:27 Comment ça se fait qu'on a refusé d'indexer les salaires sur l'inflation ?
12:32 De commencer par ceux qui gagnent moins de 2 000 euros,
12:34 de faire comme pour le SMIC ?
12:35 Comment ça se fait que cette question ne soit pas possible ?
12:37 On ne peut pas, on ne puisse pas la poser.
12:39 Donc la question des salaires est vraiment la question qui va découler,
12:42 moi, je pense, de ce mouvement de contestation contre les réformes des retraites.
12:46 Il faut que ça fasse comme en 68, vraiment.
12:47 On est arrivé là-dessus, il y a eu une grosse conférence des salaires.
12:50 Il faut que cette conférence des salaires ait lieu.
12:52 Et pour ça, il faut maintenir une forme de pression.
12:53 Ce qui s'est passé là, ce soutien qu'on a eu contre la réforme des retraites,
12:58 il peut continuer, il peut se poursuivre.
13:01 Il faut qu'il y ait d'autres thèmes économiques,
13:03 parce que je pense que sur les salaires,
13:04 tout le monde est pour l'augmentation des salaires.
13:06 Il faut que sur d'autres thèmes comme ça, ça puisse se poursuivre.
13:09 C'est important, parce que les entreprises vont bien.
13:12 Elles ont été soutenues par l'État, les grosses entreprises.
13:15 La question, à un moment, de l'augmentation des salaires,
13:17 en commençant déjà par ceux qui travaillent dans des grosses entreprises,
13:19 et ainsi de suite, des salariés de base,
13:20 c'est une question qui doit être posée.
13:22 C'est une question qui doit être posée.
13:23 Donc c'est la suite du mouvement.
13:24 C'est quoi les solutions à déployer, selon toi ?
13:26 Moi, les solutions à déployer, on en a beaucoup parlé ici.
13:28 Alors déjà, les salaires sont beaucoup trop faibles.
13:30 Il y a une grosse partie des gens,
13:31 il y a des salaires qui ont augmenté très fortement.
13:33 Alors là, on ne vous a jamais parlé de compétitivité, etc.
13:35 Il y a d'autres salaires qui ont stagné ces dernières années.
13:38 La première des choses, vraiment,
13:40 cette question de l'indexation des salaires sur les prix,
13:43 comme ça a été le cas avant les années 80,
13:45 elle doit être remise sur le tapis.
13:46 Elle doit être remise sur le tapis,
13:48 en le faisant progressivement,
13:49 comme les gens ont très peur de l'inflation.
13:52 On peut le faire en observant si l'inflation décroche complètement.
13:54 Donc on commence par faire ceux qui sont au-dessus de 1 000 euros jusqu'à 2 000 euros.
13:58 S'il n'y a pas d'impact sur l'inflation, on continue.
14:00 Puis on peut aller jusqu'à un montant, au-delà d'un certain montant.
14:03 Ce n'est plus vraiment la peine,
14:04 puisque en réalité, au-delà d'un certain montant,
14:06 vous ne la ressentez plus ou pratiquement plus l'inflation.
14:08 Mais au moins, commencez à aller ceux qui sont au-dessus du SMIG
14:11 et un peu plus pour qu'ils puissent respirer.
14:13 Parce que là, ça commence à être long.
14:15 Ça commence à être très long.
14:16 L'inflation, elle est là depuis pratiquement un an.
14:18 Donc au début, elle devait être là de manière transitoire.
14:21 Là, ça semble s'installer.
14:23 Donc il va falloir faire quelque chose.
14:24 Si on n'augmente pas les salaires au même rythme que l'inflation,
14:27 les gens deviennent plus pauvres.
14:28 Et c'est ce qui se passe depuis un an.
14:29 Les gens deviennent de plus en plus pauvres.
14:31 À cela, on fait en sorte que s'ils sont au chômage,
14:33 ils aient des prestations de chômage qui soient beaucoup plus faibles.
14:36 En plus, ils auront une retraite beaucoup plus faible,
14:39 quoi qu'il arrive.
14:41 Donc tout ça fait qu'il va falloir à un moment
14:43 se poser la question des salaires.
14:44 Et c'est la continuité.
14:45 C'est la continuité de ce mouvement-là.
14:47 Ce programme s'inscrit dans notre grande ambition.
14:50 Débarquer à la télé et continuer de tenir notre antenne 24/7
14:53 sur YouTube et Dailymotion pour vous proposer
14:55 une autre hiérarchie et un autre traitement de l'information.
14:58 À partir du 7 mars,
14:59 s'est lancée la bataille décisive contre la réforme des retraites.
15:02 Le Média est là pour vous faire vivre cette lutte
15:04 de manière quotidienne, sur son plateau,
15:06 sur les piquets de grève,
15:07 en manifestation aux quatre coins de la France,
15:08 bref, partout où il y aura des points levés
15:11 et des slogans scandés.
15:12 Ils ont des milliards, mais nous sommes des millions.
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