ENVIRONNEMENT - Des pics de chaleur à plus de 50 °C, des départements les pieds dans l’eau, des virus qui prolifèrent… C’est le film catastrophiste d’une France qui se réchaufferait de 4 degrés en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. Un scénario « du pire » auquel le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a appelé à se préparer car il pourrait devenir réaliste si nous ne réduisons pas drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.
En fonction des politiques qui seront ou non mises en place, les experts du Giec ont dessiné cinq trajectoires d’augmentation des températures pour la fin du siècle. L’une mène à un réchauffement planétaire d’environ trois degrés, ce qui correspond à une hausse de la température moyenne dans l’Hexagone évoquée plus haut. Ce scénario « médian » n’est pas le plus pessimiste, et pourtant, un tel réchauffement bouleversait déjà nos quotidiens, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.
En fonction des politiques qui seront ou non mises en place, les experts du Giec ont dessiné cinq trajectoires d’augmentation des températures pour la fin du siècle. L’une mène à un réchauffement planétaire d’environ trois degrés, ce qui correspond à une hausse de la température moyenne dans l’Hexagone évoquée plus haut. Ce scénario « médian » n’est pas le plus pessimiste, et pourtant, un tel réchauffement bouleversait déjà nos quotidiens, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.
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00:00 Les mêmes températures en étaient qu'au Maroc.
00:02 Des virus qui prolifèrent, des animaux qui disparaissent
00:05 et des émeutes qui éclatent en période de sécheresse.
00:08 Ça, c'est le film Catastrophe d'une France qui se réchauffe à +4°C d'ici 2100
00:13 par rapport à l'ère pré-industrielle.
00:14 Le mal n'est donc pas fait,
00:16 surtout si nous arrivons à baisser drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.
00:19 Mais les politiques et experts du climat réfléchissent déjà
00:22 à comment nous pourrions nous adapter à un tel réchauffement.
00:25 Quand on lit les études, on s'aperçoit que
00:28 penser qu'on va rester sur une trajectoire à +2°C
00:31 alors que des hypothèses où on est à +4°C existent
00:33 nécessite qu'on modélise cette trajectoire
00:36 et qu'on ait donc deux scénarios dans notre stratégie d'adaptation.
00:40 Un scénario optimiste et un scénario pessimiste.
00:43 Ce scénario à +4°C de réchauffement
00:46 n'est même pas le pire évoqué par les scientifiques du GIEC.
00:48 Pourtant, les conséquences seraient déjà terribles.
00:51 L'été 2022, qui nous a paru pourtant extrêmement chaud,
00:54 deviendrait plutôt un été moyen en 2100.
00:57 La mer augmenterait de près d'un mètre
00:59 et grignoterait les littoraux,
01:01 en particulier ceux de la Manche, de la Charente maritime et de la Gironde.
01:04 Deux tiers des stations de ski dans les Alpes manqueraient de neige.
01:07 Nous connaîtrions aussi des déluges et des tempêtes.
01:10 Les pluies intenses augmenteraient de 20% dans l'Hexagone.
01:13 Dans nos villes, l'eau déborderait des systèmes d'évacuation
01:16 car ils ne sont pas adaptés à des intempéries aussi intenses.
01:19 Rappelez-vous, avec les orages cet été,
01:21 nos bouches de métro s'étaient transformées en piscines.
01:23 Les moustiques porteurs de dingue ou de chikungunya
01:26 profiteraient d'un climat idéal pour se reproduire
01:28 avec des centaines de cas chaque année.
01:30 Nous abandonnerions sans doute certaines cultures trop gourmandes en eau,
01:34 comme le blé qui serait remplacé par le sorgho pour faire nos gâteaux.
01:37 Sous l'effet des sécheresses, les fruits seront minuscules,
01:40 déformés, parfois trop sucrés.
01:42 Et les patates seront si petites
01:44 que les industriels ne pourront même plus en faire des frites,
01:47 tandis que le vin deviendra amer.
01:49 Berc !
01:50 Et ce à quoi on pense moins, ce sont les répercussions sociales.
01:53 Tout le monde va vouloir se protéger face aux risques climatiques.
01:56 Problème, certains auront les capacités financières pour se protéger
01:59 en achetant une clim par exemple l'été,
02:01 tandis que d'autres non.
02:03 Des conflits pourraient aussi éclater autour de la ressource en eau,
02:06 qui manquera.
02:07 Nous en avons eu déjà les prémices avec les affrontements
02:09 autour des méga-bassines à Saint-Sauline.
02:11 Saint-Sauline, des gens ont besoin d'eau,
02:13 mettent en place une stratégie pour eux,
02:16 privent les autres,
02:18 et mobilisation à cause d'un sentiment d'injustice pour les autres,
02:23 pour les générations futures.
02:24 Mais nous pouvons encore surmonter ces menaces.
02:27 Pour cela, la stratégie du GIEC est double.
02:30 Il faut d'abord s'adapter en réfléchissant à de nouveaux modèles
02:33 économiques, touristiques, énergétiques.
02:36 Mais aussi atténuer les conséquences de ces risques
02:38 en diminuant drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.
02:41 Ce qu'il faut retenir,
02:43 c'est que l'homme survivra à un tel réchauffement climatique.
02:45 Mais la question qui se pose aujourd'hui est la suivante,
02:47 quelle France laisserons-nous aux générations futures ?
02:50 [Musique]