À Saint-Denis, l'inflation touche aussi les marchés : «J'achetais au kilo, maintenant à la pièce»

  • l’année dernière
Alors que les prix de l’alimentation ont bondi de 15,8 % en mars sur un an, les clients interrogés sur deux marchés franciliens déclarent avoir changé leurs habitudes de consommation. « Avant, j’achetais au kilo, maintenant à la pièce », explique Mariam, croisée à Gennevilliers.

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Transcription
00:00 J'étais obligé de prendre un crédit, j'avais pas le choix, parce que sinon j'aurais pas pu manger.
00:04 Au lieu de prendre un kilo, on va prendre 300 grammes, 100 grammes.
00:07 Donc on réduit, on est obligé de réduire, on a du mal.
00:27 Voilà, j'ai pris une petite barquette de céleri, une petite barquette de tomates,
00:33 et puis un croque-monsieur.
00:35 Avant je prenais des barquettes un peu plus grandes,
00:37 maintenant je prends des petites barquettes,
00:40 pour manger un peu de chaque chose, mais en petite quantité.
00:43 - Est-ce que le fond, il vous demande vos revenus ponctuels ?
00:46 - Moi c'est 1 300.
00:50 Il y a des mois où c'est plus difficile que d'autres.
00:53 Moi j'y arrive pas, je vais vous dire franchement.
00:55 Je ne mange plus de viande, plus du tout, rarement du poulet.
00:59 C'est compliqué de suivre le rythme pour se nourrir,
01:04 tout simplement pour avoir une vie décente.
01:06 - Une pastèque entière ?
01:12 - Oui, oui, mais deux poulets.
01:14 - Pour l'instant, tout le monde leur demande des petites morceaux.
01:16 Avant ils achetaient une pastèque comblée, maintenant ils demandent même 500 grammes.
01:23 - Une pastèque, on aurait pris à l'époque une pastèque entière.
01:26 Là on a pris que des petites tranches, on prend par grammes,
01:29 on réduit la consommation parce que justement le prix,
01:32 on trouve que c'est très cher.
01:34 J'ai trois enfants, c'est vrai qu'avant on ne comptait pas les fruits,
01:37 combien on va manger par jour.
01:39 Maintenant on donne à la quantité, une orange par jour.
01:41 S'il a envie de l'après-midi, ce sera une orange par jour.
01:44 Je suis à Missisnet, donc pour l'instant j'y arrive,
01:48 mais ça monte très vite, on a du mal.
01:50 - Les clients ne sont pas partis tous, par contre ils les achètent moi.
02:04 La droite royale, on faisait une dizaine de boîtes le samedi,
02:08 et aujourd'hui on ne fait même pas cinq boîtes.
02:10 On a beaucoup de difficultés d'avoir à payer tous les frais de l'État,
02:18 de payer les employés.
02:22 - Je diminue beaucoup, d'ailleurs j'ai fait des courses,
02:24 mais je ne prends pas par kilo, je prends par deux pièces, trois pièces.
02:27 J'ai acheté des courgettes, des courges,
02:30 donc courgettes d'habitude j'achète par kilo, là j'ai acheté trois pièces.
02:34 Maintenant je fais attention,
02:37 c'est-à-dire qu'il n'y a rien qui passe à la poubelle en fait,
02:41 parce que la vie est chère.
02:43 Donc à un salaire de 2000 euros par mois, on n'arrivera pas,
02:46 avec le loyer, on arrivera jamais.
02:49 ♪ ♪ ♪
02:59 - Voilà, et à 14h11, c'est assez.

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