Clément Beaune, le ministre des Transports, invité du 8h30 franceinfo, lundi 24 avril 2023.
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00:00 Il y a eu ce week-end plusieurs milliers de manifestants protestants contre le projet
00:04 "En France d'autoroute à 69", autoroute qui doit relier Castre à Toulouse.
00:08 Projet, disent les opposants, en totale contradiction avec l'urgence climatique, car il va détruire
00:13 des centaines d'hectares agricoles pour gagner, disent-ils toujours, un quart d'heure de trajet.
00:17 Ça vaut vraiment le coup ?
00:18 On doit évidemment revoir un certain nombre de projets routiers.
00:21 Je l'ai dit, la Première Ministre elle-même l'a dit quand elle a présenté un plan d'avenir
00:25 pour les transports au début du mois de mars.
00:27 Et donc il est hors de question de faire comme avant.
00:30 Je prends quelques exemples.
00:31 Qu'est-ce que vous voulez voir ?
00:32 Dont celui-ci ou pas celui-ci ?
00:33 J'y viens, j'y viens de manière globale, parce que ce n'est pas une approche au cas
00:35 par cas.
00:36 On va avoir des contrats d'infrastructures, d'investissement des infrastructures entre
00:40 l'État et les régions qui vont être négociés à partir des prochains jours.
00:43 Il est clair qu'on va réduire la part des projets routiers, il n'y en aura pas zéro,
00:47 mais il y en aura moins, pour donner une priorité assumée aux transports publics et aux transports
00:51 ferroviaires.
00:52 J'ai déjà annoncé que sur des projets autoroutiers qui paraissaient aujourd'hui
00:56 complètement déconnectés, qui n'étaient d'ailleurs souvent plus attendus par les
00:59 élus eux-mêmes, entre Poitiers et Limoges, ou au sud de Lyon, ce qu'on appelle l'A46,
01:03 ces projets, je les ai suspendus, voire supprimés.
01:05 Et on a lancé sous l'autorité des Premières Ministres, j'ai lancé dès le mois de janvier
01:09 une revue de tous les projets autoroutiers qui sont devant nous.
01:13 L'AS69 est examiné dans ce cadre.
01:15 Et là, en revanche, on va faire une analyse projet par projet parce qu'il y a des critères
01:19 environnementaux, il y a des critères de désenclavement des territoires.
01:22 On ne peut pas dire depuis Paris qu'il n'y a pas de problème de connexion dans certaines
01:25 régions.
01:26 Il y a des questions de coût.
01:27 Pour gagner 15 minutes, ça vaut le coup ou pas ?
01:28 Ça sera examiné justement.
01:29 Moi, je ne vais pas vous le dire.
01:30 Donc le projet, il n'est pas encore forcément...
01:32 Le projet, il est...
01:33 C'est profiable.
01:34 J'y viens pour être très précis.
01:35 Ce projet, il est spécifique parce que c'est le projet autoroutier aujourd'hui le plus
01:38 avancé.
01:39 Il y a des travaux qui ont commencé.
01:40 On est dans un état de droit.
01:41 Il y a eu des règles, des procédures, y compris environnementales.
01:43 Et à chaque fois, le juge, y compris sur les critères environnementaux, a confirmé
01:47 ce projet.
01:48 Il a regardé ce projet et les choses ne sont pas d'ailleurs blanches ou noires.
01:52 On peut imaginer de limiter les impacts environnementaux d'un projet.
01:55 Mais ça veut dire, pardon Clément Beaune, ça veut dire ce matin que le projet peut
01:59 être avorté ?
02:00 Ça veut dire qu'on regarde tous les projets routiers, dont celui-ci, en prenant en compte
02:04 la particularité de ce projet, c'est qu'il est très avancé, c'est qu'il a déjà fait
02:07 l'objet de débats et de procédures juridiques.
02:09 Et je ne peux pas ignorer ce phénomène.
02:11 Mais on peut reculer ou pas ?
02:12 La réponse sur tous les projets routiers, ce sera d'ici le début de l'été.
02:15 Mais on peut reculer donc, si on comprend bien.
02:17 Vous pouvez encore mettre le projet en mode…
02:19 Vous avez une approche où ça consisterait à dire on fait tout comme avant, ou on arrête
02:23 tout.
02:24 Une bétonneuse, soit on l'envoie, soit on ne l'envoie pas.
02:25 On est dans une phase très préliminaire des travaux.
02:30 Et par exemple, réduire les impacts environnementaux, ça me paraît possible et souhaitable.
02:34 Je ne veux pas préjuger puisque j'ai décidé avec les élus d'avoir cette discussion.
02:37 J'ai entendu aussi beaucoup d'élus locaux qui me disent "on est pour ce projet".
02:41 Et très honnêtement, je les ai peu entendus ces derniers jours.
02:43 Donc s'ils tiennent au projet, il faut aussi qu'ils le disent très clairement.
02:45 Parce qu'il y a beaucoup d'élus de toute sensibilité politique, de toute sensibilité
02:48 politique, y compris de gauche, pour être très clair, qui sont pour ce projet et qui
02:53 doivent aussi dire quelle est l'avis de ces élus en tant qu'élus du peuple dans
02:57 la région, dans le département ou dans la ville de Castres.