Clément Beaune invité du 8h30franceinfo, 31.03

  • il y a 6 mois
Clément Beaune, député de la 7e circonscription de Paris et porte-parole de Renaissance aux prochaines élections européennes était l'invité du "8h30 franceinfo", dimanche 31 mars 2024.

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00:00 Bonjour Clément Beaune. Bonjour.
00:06 Le Premier ministre dit vouloir réformer l'assurance chômage dès cette année.
00:09 L'une des pistes évoquées, c'est la réduction de la durée d'indemnisation de plusieurs mois.
00:14 Certains, dans la majorité, ont déjà exprimé leur malaise sur cette idée.
00:18 Est-ce que vous qui voulez incarner l'aile gauche de la Macronie,
00:20 est-ce que vous êtes aussi mal à l'aise avec l'idée de réduire la durée d'indemnisation des chômeurs ?
00:25 On n'y est pas encore, mais je crois que nous devons être prudents et cohérents.
00:29 Est-ce que la situation actuelle est satisfaisante ?
00:32 On a un chômage qui reste élevé, même s'il a beaucoup baissé,
00:35 et des dizaines de milliers d'entreprises, notamment les plus petites, qui n'arrivent pas à recruter.
00:38 Donc on ne peut pas rester comme ça, se satisfaire d'une situation, ça c'est certain.
00:43 Ensuite, je pense qu'il faut garder la philosophie des réformes de l'assurance chômage
00:47 qu'on a nous-mêmes portées il y a encore quelques mois.
00:49 Mais là, ça dépend de quel cas.
00:50 C'est durcir et c'est aller précariser ceux qui sont déjà dans une forme de précarité.
00:54 Je le dis, je pense que garder l'esprit de la dernière réforme que nous avons portée,
00:58 c'est-à-dire la réforme qui a été portée par Elisabeth Borne, par Olivier Dussopt,
01:02 j'ai appartenu à ses gouvernements, qui consistait en effet à dire, très simplement,
01:06 quand le marché du travail va mieux, on peut être plus exigeant avec les demandeurs d'emploi,
01:11 parce qu'il y a des emplois disponibles, et quand le marché du travail va moins bien,
01:15 et aujourd'hui on a une situation internationale, économique, qui est difficile,
01:19 on est plus protecteur. Je crois qu'il faut garder cet esprit.
01:21 Donc le contrat n'est pas là ?
01:23 Je pense qu'il ne faudrait pas dévier de cette ligne.
01:25 Ensuite, attendons, parce que ce qu'a dit le Premier ministre, et ça je le souligne, je m'en réjouis,
01:29 c'est faisons confiance aux partenaires sociaux qui ont encore quelques jours, jusqu'au 8 avril je crois,
01:33 et moi je souhaite qu'on leur fasse confiance en premier lieu pour proposer un accord entre syndicats et patronat.
01:39 Donc on va voir, un, ce que proposent les partenaires sociaux,
01:42 s'ils trouvent un accord, il faut suivre cet accord,
01:44 on ne peut pas vouloir le dialogue social et ne pas respecter ces résultats, je souhaite qu'il y ait un accord.
01:48 Vous trouvez que l'exécutif contourne un peu les partenaires sociaux en ce moment ?
01:51 Non, mais je pense qu'il y a eu ce débat, manifestement.
01:53 Le Premier ministre a dit "on donne un délai supplémentaire aux partenaires sociaux", c'est bien,
01:57 parce que je pense que c'est toujours mieux d'avoir un accord entre les représentants des entreprises,
02:01 les représentants des salariés, on va voir ce que ça donne.
02:03 Si ça ne marche pas, on prendra un certain nombre de mesures, mais si ça marche, c'est mieux.
02:06 Et puis, il ne faut pas changer de philosophie.
02:09 Et puis ensuite, soyons très clairs, la question pour résorber encore le chômage qui reste trop élevé,
02:16 ce n'est pas seulement la question de l'indemnisation.
02:18 Moi je suis élu à Paris, on voit dans beaucoup de grandes villes, dans les secteurs comme la restauration,
02:22 comme l'hôtellerie, que disent beaucoup de restaurateurs, beaucoup de cafetiers qui n'arrivent pas à recruter,
02:27 c'est que c'est des difficultés souvent de transport, c'est des difficultés de logement,
02:30 pour recruter et fidéliser les salariés.
02:32 Donc ce n'est pas uniquement touchant à la durée de cotisation qu'on va remettre les Français au travail ?
02:36 Non, qu'on ait cette discussion, que ça fasse partie des paramètres chez les partenaires sociaux,
02:39 oui, pourquoi pas, en restant dans l'esprit qu'on a défini nous-mêmes,
02:43 mais en ne se focalisant pas sur une seule mesure.
02:45 Mais pourquoi, Clément Beaune, tu reviens à cette réforme,
02:48 est-ce qu'elle risque de précariser les chômeurs si elle était mise en oeuvre ?
02:50 Cette réforme, elle n'existe pas.
02:52 Mais c'est une volonté du Premier ministre, il a annoncé qu'elle serait faite dès cette année.
02:56 Est-ce qu'il y a un risque de précarisation des plus fragiles ?
02:59 Si on allait vers des paramètres qui sont trop durs, oui,
03:01 mais pour l'instant, on a des partenaires sociaux qui jusqu'à début avril, jusqu'au 8, sont en train de discuter.
03:06 S'ils trouvent un accord, encore une fois, tant mieux, on ne va pas...
03:08 Donc vous dites au gouvernement, il faut renoncer à cette réforme et laisser les partenaires sociaux trouver un accord ?
03:12 Non, je ne dis pas qu'il faut renoncer à une réforme, je vous ai dit,
03:14 on ne peut pas garder le statu quo, qui n'est pas satisfaisant,
03:17 on ne peut pas considérer qu'on a résolu le problème du chômage en France,
03:19 même si on l'a fait beaucoup baisser, et tant mieux.
03:21 Donc il y a des choses à faire, mais ce n'est pas seulement...
03:23 Mais ce n'est pas cette réforme qui, pour vous, va aider au retour à l'emploi ?
03:26 Parce que Bruno Le Maire, il martèle que grâce à cette réforme,
03:29 il y aura plus d'emplois, il y aura plus de retour à l'emploi.
03:31 Je crois que ce soit, il faut être lucide, ce n'est pas un seul paramètre.
03:33 Est-ce que les sujets d'indemnisation jouent ?
03:35 Oui, d'ailleurs, on les a déjà touchés deux fois.
03:38 Est-ce qu'il faut changer d'état d'esprit, de philosophie,
03:41 ce que vous avez appelé un peu techniquement la "contracyclicité",
03:44 ce que je décrivais, quand ça va mieux, on est exigeant,
03:46 quand ça va moins bien, on est protecteur ?
03:48 Il faut garder cet esprit.
03:49 Si on détourne cet esprit, je crois qu'on n'est pas cohérents
03:51 avec ce qu'on a nous-mêmes porté, et on est aussi moins efficace.
03:54 Et vous êtes nombreux à être mal à l'aise, la majorité ?
03:56 Ce n'est pas une question d'être mal à l'aise, pour l'instant,
03:57 c'est une question d'être vigilants pour garder cette réforme qu'on a,
04:00 encore une fois, et elle était courageuse, elle était difficile, nous-mêmes défendues.
04:03 L'idée qui est poussée par Gabriel Attal,
04:06 c'est de trouver de nouvelles ressources, ou en tout cas de faire des économies.
04:09 Est-ce que pour trouver de nouvelles ressources,
04:10 il ne faudrait pas tout simplement aller chercher l'argent là où il est,
04:13 à savoir taxer peut-être les plus riches ?
04:15 Ça, c'est plus compliqué que de toucher aux chômeurs.
04:18 Il ne faut pas caricaturer les choses.
04:20 Mais pour revenir là-dessus, les questions d'indemnisation du chômage,
04:24 les questions d'assurance chômage, ce ne sont pas des questions budgétaires d'abord,
04:27 ce sont des questions de réforme économique.
04:29 C'est un peu comme ça que c'est présenté.
04:30 Justement, je pense qu'il faut garder cet esprit.
04:32 Quand on réforme l'assurance chômage, c'est pour faire baisser le chômage,
04:35 pour être très clair. C'est pour mettre des gens en emploi.
04:37 Et c'est une politique sociale, évidemment.
04:39 Pour aller chercher des fonds, est-ce qu'il faut aller créer de nouveaux impôts ?
04:42 Certains l'annoncent, le proposent par exemple au niveau européen,
04:45 comme Raphaël Glucksmann.
04:46 Oui, moi je l'ai dit, le débat fiscal, ce n'est pas un débat qui est tabou,
04:49 ou ce n'est pas un débat qui est interdit.
04:51 D'abord, il faut être lucide, il existe.
04:53 Moi, j'étais à la réunion du groupe Renaissance mardi, comme député.
04:57 Il y avait les ministres de l'économie et du budget.
05:00 Cette question, elle existe. C'est un fait.
05:02 Et dans la majorité, il y a d'autres groupes aussi.
05:04 Je pense au groupe Modem, qui a soulevé de longue date ces questions.
05:06 Donc on ne peut pas les balayer.
05:07 Je rappelle aussi, c'est un fait politique, que nous sommes en majorité relative.
05:10 Si on veut essayer, il faut toujours essayer
05:12 de trouver des compromis avec d'autres partis politiques.
05:14 On ne va pas commencer par fermer toutes les portes.
05:16 Ensuite, le débat fiscal, ce n'est pas simplement plus ou moins.
05:19 Ce n'est pas simplement la taxation des ultra-riches.
05:21 C'est des questions sur la fiscalité verte, écologique.
05:24 Quand j'étais ministre des Transports,
05:25 on a créé une fiscalité sur les sociétés d'autoroutes.
05:27 Je l'assume complètement.
05:28 Ça permet d'investir dans les transports publics
05:30 pour le quotidien des Français et pour la transition écologique.
05:32 Donc tous ces paramètres-là, moi je pense,
05:34 on a quatre à cinq mois pour construire le budget,
05:37 y compris les paramètres fiscaux.
05:38 Il faut qu'ils soient dans le débat.
05:40 Et quand on a une situation budgétaire nouvelle et difficile,
05:42 on ne peut pas commencer par dire "rien n'est possible".
05:44 Donc d'abord des économies, garder notre politique économique
05:48 et avoir ces débats de manière sereine et ouverte.
05:51 Clément Beaune, on vous entend, vous êtes assez équilibré dans votre propos,
05:53 assez modéré, contrairement à Sacha Houllier,
05:56 qui est un cardinal gauche, comme vous, par exemple,
05:58 qui sur la surmange chômage réclame une explication au gouvernement,
06:02 qui dit que précariser les chômeurs, ce n'est pas notre philosophie, dit-il.
06:06 Pourquoi ce ton ?
06:07 C'est parce que vous êtes devenu porte-parole de Renaissance pour les Européennes ?
06:10 Donc vous êtes rentré dans le rang ?
06:11 Non, mais vous savez, moi je cherche à dire ce que je pense.
06:13 On me l'a parfois reproché.
06:14 On est parfois payé des conséquences politiques.
06:16 Donc moi, je ne cherche pas à tourner autour du pot.
06:19 Mais on a une réforme, pour prendre les cas concrets,
06:22 de l'assurance chômage qui n'est pas encore sur la table.
06:24 Je le dis très clairement.
06:25 Je dis on ne va pas changer de pied, changer de philosophie.
06:27 Il ne faut pas être beaucoup plus clair.
06:28 Donc on a fait une réforme.
06:29 On ne va pas faire des réformes tous les jours qui sont différentes.
06:33 Et le jour de carence ?
06:34 Les partenaires sociaux, ils ont encore entre les mains cette négociation.
06:37 Donc c'est aussi parce que je sais l'importance du dialogue social
06:40 que je respecte ces délais-là.
06:41 Et puis après, on verra les paramètres qui seront proposés.
06:44 Le gouvernement envisage, selon la tribune,
06:47 de diminuer la prise en charge des arrêts de travail
06:49 en rallongeant le délai de carence.
06:51 Donc c'est le temps avant lequel la sécurité sociale
06:53 enclenche l'indemnisation.
06:55 Est-ce que ça, c'est une piste acceptable pour faire des économies ?
06:58 Le jour de carence, c'est un paramètre qui a souvent été allongé ou réduit.
07:03 Moi, je pense que c'est quelque chose sur lequel il ne faut pas aujourd'hui revenir.
07:06 Il faut évidemment, quand on fait des économies sur les dépenses publiques,
07:08 se poser des questions sur la dépense de l'État,
07:10 mais aussi sur les dépenses sociales.
07:12 C'est ça l'état d'esprit.
07:13 Donc on ne va pas égrener chaque jour le concours lépine des mesures d'économie.
07:17 Quand je disais on va construire un budget,
07:18 on va regarder la fiscalité, on va regarder les économies,
07:21 on va faire ça pas en 3-4 mois.
07:23 Il ne faut pas qu'il y ait chaque jour, y compris de nous-mêmes,
07:25 une espèce de ballon d'essai.
07:27 Et c'est un peu le cas là ?
07:28 C'est un peu un festival de propositions ?
07:30 Je le dis pour nous-mêmes, comme parlementaires,
07:31 puisqu'on va voter le budget, ça vaut pour tout le monde dans la majorité.
07:34 Il ne faut pas que chaque jour, on ait un débat, vrai ou pas vrai,
07:37 sur une allocation X, une prestation Y.
07:41 Et si vous me posez très directement la question,
07:43 moi je pense que le jour de carence, c'est important de le garder tel qu'il est.
07:45 Clément Beaune, député de Paris, porte-parole de Renaissance pour les Européennes.
07:48 On se retrouve dans un instant, juste après le Fil Info de Diane Ferchiti.
07:51 Les 8h40 sur France Info.
07:53 Deux départements à la Vienne et l'Indre-et-Loire en vigilance rouge au cru.
07:56 Des pics historiques sont attendus aujourd'hui.
07:58 Ça fait au moins 20 ans qu'on n'a pas eu des niveaux d'eau d'une telle intensité,
08:01 estiment sur France Info la préfecture de la Vienne.
08:03 Quatre autres départements, la Dordogne, la Gironde, la Charente et la Charente-Maritime,
08:07 sont en vigilance orange.
08:09 L'inquiétude des associations, alors que la trêve hivernale se termine ce dimanche,
08:13 avec le lundi de Pâques, les expulsions pourront reprendre dès mardi.
08:17 140 000 personnes risquent d'être expulsées de leur logement, selon les chiffres du gouvernement.
08:22 Nous ne voulons pas toucher à la prise en charge des affections de longue durée,
08:26 un pilier essentiel de la solidarité, déclaration ce matin du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire,
08:31 dans Ouest-France, alors que Bercy cherche à faire des économies.
08:34 Le ministre délégué aux comptes publics s'est dit, lui, ouvert à toute proposition pour pouvoir faire ses économies.
08:40 La 27e journée de Ligue 1 de football, Monaco prend provisoirement ce matin la deuxième place du classement.
08:45 Les Monegasques vainqueurs de Metz 5 à 2.
08:48 Six matchs sont à suivre aujourd'hui, dont le déplacement du PSG à Marseille.
08:51 Rencontre très attendu, c'est à 20h45.
08:55 Retour en plateau avec Clément Beaune, député de Paris, porte-parole de Renaissance pour les Européennes, ancien ministre.
09:08 On parlait des pistes d'économie du gouvernement.
09:11 Pas sûr que ça vous aide à remonter la pente avant les Européennes, qui sont dans deux mois maintenant.
09:17 Pourquoi vous n'arrivez pas à combler l'écart avec le Rassemblement national ?
09:20 L'élection n'est pas jouée deux mois à l'avance.
09:23 Et si je regarde les sondages, effectivement, ils montrent un écart.
09:26 Vous pourriez citer aussi les derniers qui ont montré que la tête de liste, Valérie Haye, notre liste, a effectivement gagné deux points.
09:33 Ce n'est pas négligeable, mais je suis prudent dans un sens comme dans l'autre.
09:36 Avant le 9 juin, on ne sait pas quel est le résultat de l'élection.
09:38 Et je constate sur le terrain, pour y aller, et encore, j'irai ce matin, que beaucoup de Français, à Paris comme ailleurs, j'y suis élu,
09:45 ne sont pas conscients de la date des élections européennes et parfois encore moins des enjeux de ce scrutin européen.
09:50 Donc cette campagne, il faut être extrêmement prudent, elle n'est jouée en rien.
09:54 Parce qu'elle n'est pas jouée, il faut se battre.
09:56 Et il faut se battre en rappelant notre ligne européenne et notre projet européen.
10:00 Mais il y a déjà des tendances qui m'emboînent, pardon, mais il y a une note de la Fondation Jean Jaurès
10:04 qui montre que sur 100 électeurs disant vouloir voter Raphaël Glucksmann aux Européennes,
10:09 30 sont des anciens électeurs d'Emmanuel Macron.
10:12 Vous et la gauche, c'est fini ? Comment vous expliquez ça ?
10:14 Non, je ne crois pas. Moi, je revendique non seulement cet héritage, mais cet engagement.
10:18 Et il faut montrer sur l'Europe, parce que cette élection européenne, certains voudraient en faire un référendum,
10:22 une revanche ou une première manche d'une élection nationale. Ce n'est pas le cas.
10:25 Donc je dis à ceux qui nous écoutent, à ceux qui vont se poser la question progressivement de leur vote,
10:29 qu'est-ce qui est utile pour l'Europe dans les 5 ans qui viennent ?
10:32 Est-ce que, vous pouvez penser à autre chose sur d'autres sujets,
10:35 est-ce qu'Emmanuel Macron, est-ce que le gouvernement, est-ce que notre majorité ont fait des choses utiles pour l'Europe ?
10:40 Est-ce que quand on parlait de souveraineté européenne en 2017, il y a 7 ans, tout le monde ricanait ?
10:44 Est-ce que c'était visionnaire et utile quand on voit la guerre aujourd'hui à nos portes,
10:48 qu'on a vu la nécessité de l'Europe pour répondre à la Covid et à la relance économique ?
10:51 Je le crois. Est-ce qu'on a fait des réformes sur le plan social ?
10:54 Vous parliez de sensibilité de gauche sur le plan social, il y avait un drame européen il y a encore 7 ans,
11:00 c'était le travail détaché et le dumping social. On l'a largement résolu par une réforme qu'on a portée au niveau européen.
11:05 Donc je dis le 9 juin, on va définir pour 5 ans, qui sont nos parlementaires européens qui vont porter une vision de l'Europe.
11:11 Je crois que les nôtres, emmenés par Valéry Ayé, ont été efficaces, ont été utiles,
11:15 et je crois que c'est vrai, si je puis dire en termes européens, des sociodémocrates aux chrétiens démocrates,
11:19 une sensibilité de centre gauche et une sensibilité de droite européenne, on a tenu cet engagement de réforme.
11:25 Juste pour revenir sur l'étude dont parlait Agathe à l'instant, on apprend dans cette étude que les électeurs qui iraient vers Raphaël Glucksmann,
11:31 le fonds pour l'opposition à la réforme des retraites, le soutien à l'immigration,
11:35 le soutien au mouvement féministe après les propos du président, notamment sur Gérard Depardieu,
11:39 donc une forme de progressisme, est-ce que finalement ça n'est pas mettre en lumière ce qui a manqué,
11:44 peut-être ces derniers mois, ces dernières années, à la majorité au macronisme ?
11:47 Attendez, d'abord, à l'occasion des européennes, je souhaite justement, non pas pour éviter les débats, je veux bien y revenir,
11:52 mais qu'on se focalise sur l'enjeu de cette élection. Est-ce qu'on porte une vision de l'Europe qui est utile, positive,
11:57 qui correspond à ces électeurs progressistes ? Est-ce qu'il y a des déceptions ?
12:02 Est-ce qu'il y a des gens qui sont tentés par l'abstention ? Est-ce qu'il y a des électeurs qui sont tentés par d'autres votes,
12:07 écologistes, socialistes, etc. ? Oui, je le vois bien, mais je ne vais pas commenter des tentations de campagne avant qu'on ait convaincu.
12:13 Et donc je le dis, vous avez raison, je vais faire le lien comme vous, que bien sûr il faut qu'on garde et qu'on démontre cette sensibilité
12:21 sociale-démocrate, écologiste-progressiste, constructive, efficace, mais je crois justement que quand on regarde notre bilan européen,
12:29 on a largement de quoi le montrer. La lutte contre le dumping social, je l'évoquais, mais aussi, moi j'en suis très fier,
12:34 les plus importantes mesures écologiques qu'on ait portées au niveau européen, quand on interdit les emballages plastiques,
12:39 quand on interdit les voitures thermiques, c'est des transformations très profondes, qu'on ne peut faire qu'à l'échelle européenne,
12:44 qu'on fait une taxe carbone aux frontières de l'Europe, c'est une réforme écologique majeure, on l'a portée, c'est la France,
12:50 avec Emmanuel Macron qui l'a défendue.
12:51 Ça c'est votre bilan, mais est-ce que c'était une erreur stratégique de la part de Valérie Heillet d'insister sur les 90% de votes en commun
12:57 avec Raphaël Glucksmann ? Est-ce qu'elle n'a pas décomplexé finalement vos électeurs ?
13:02 Non, je ne crois pas, mais on ne va pas revenir sur la tactique, les tentations de ça, moi je veux essayer de convaincre sur notre projet,
13:07 c'est comme ça qu'on fait, nous dire "votez des électeurs".
13:09 Mais donc ce n'est pas une erreur de dire que le concurrent est aligné, et ensuite elle a dit qu'ils avaient des divergences très fortes.
13:15 Oui, il y a des listes différentes, c'est qu'on a des divergences, il faut l'assumer en démocratie, et ce n'est pas sale, ce n'est pas honteux en démocratie,
13:20 c'est comme ça d'ailleurs que fonctionne le Parlement européen, ne le cachons pas, par des compromis, et des groupes politiques différents,
13:26 de droite, du centre et de gauche, votent souvent des choses qui sont identiques à la fin, parce qu'ils se sont affrontés progressivement et qu'il y a eu des compromis.
13:33 Bon, la démocratie européenne marche comme ça, je pense que c'est plutôt un avantage, et parfois je souhaiterais qu'on arrive à fonctionner comme ça au niveau national.
13:40 Maintenant, projet contre projet, est-ce qu'il y a des différences ? On est d'accord sur l'Ukraine et la Russie par exemple, on n'est pas d'accord sur un certain nombre de mesures écologiques.
13:47 Raphaël Glucksmann n'a pas voté la loi climat européenne, peut-être parce qu'il pensait qu'il fallait faire autrement, mais elle porte des transformations écologiques majeures, moi j'en suis fier.
13:54 C'est une différence entre eux et nous.
13:56 On parlait à l'instant des élections européennes, si on se projette un tout petit peu plus loin, il y aura des élections municipales,
14:00 et un sondage Ipsos montre que Rachida Dati fait la course en tête largement à Paris.
14:04 Vous-même, vous dites ce matin dans la tribune dimanche que personne n'est candidat naturel, on sait que c'est une éventualité, la mairie de Paris qui vous intéresse,
14:14 qu'il faudra compter sur vous, dans quel scénario vous seriez candidat ?
14:17 Dans des scénarios qui vont se dessiner au fur et à mesure.
14:21 Moi je le dis et je l'assume, on voit bien qu'on a du mal à intéresser nos concitoyens sur l'élection européenne qui ont lieu dans deux mois,
14:27 on ne va pas leur parler de municipales de 2026.
14:30 Moi je suis élu à Paris, donc je ne découvre pas le terrain parisien, l'échange avec les électeurs, la vision pour Paris, les projets pour Paris.
14:37 Est-ce qu'il faudra faire une primaire à Paris ?
14:39 Il faudra désigner un candidat, une candidate unique, et un projet unique d'ici sans doute le début de l'année prochaine.
14:46 Pourquoi pas des primaires ?
14:47 Est-ce qu'il y aura plusieurs ambitions à ce moment-là ? Peut-être.
14:50 Et à ce moment-là il ne faut rien exclure, moi je pense que la primaire ce n'est pas un instrument qui là aussi est exclu, tabou, honteux.
14:57 D'autres parties l'ont fait, y compris à Paris d'ailleurs dans le passé, donc on verra.
15:01 S'il y a beaucoup d'ambitions, il faudra une règle démocratique pour les partager,
15:05 s'il y a une sorte d'union naturelle, spontanée, tant mieux, ce sera plus facile.
15:09 En tout cas ce qu'il faut éviter, c'est la division au moment où la campagne va commencer,
15:14 parce que ça fait 10 ans qu'Henri Delgaud est maire de Paris,
15:16 et je pense que le bilan que les parisiens voient aujourd'hui, c'est une mauvaise gestion dont ils veulent se débarrasser.
15:21 Si Rachida Dati continue à faire la course en tête, vous qui êtes issu de la gauche, vous pourriez rallier Rachida Dati et l'aider dans sa campagne ?
15:29 Je ne commence pas un scénario qui pour moi est de la fiction politique aujourd'hui.
15:32 Mais si jamais c'était le cas, oui ou non, est-ce que vous l'aideriez ?
15:35 Et par ailleurs, je vais vous dire, je souhaite qu'on ne se détermine pas uniquement en fonction de sondage.
15:39 Si on l'avait fait d'ailleurs en 2020, on serait aujourd'hui, la majorité présidentielle, installé à la mairie de Paris.
15:45 On voit que ce n'est pas une évidence pour vous de soutenir Rachida Dati.
15:47 Rien n'est une évidence quand une élection n'est pas jouée, quand le projet n'est pas défini.
15:51 Et donc moi, je veux d'abord contribuer au projet.
15:53 Et ensuite, je le redis, je serai engagé dans cette bataille d'une façon ou d'une autre, et peut-être en première ligne.
15:58 Clément Bonny, il nous reste une minute.
15:59 Un texte prévoyant un congé monstruel a été rejeté en commission des affaires sociales à l'Assemblée nationale.
16:04 Les écologistes regrettent que vous, la majorité, avec la droite, vous ayez rejeté cette avancée pour les femmes.
16:10 Est-ce que c'était une erreur de rejeter ce texte ?
16:12 J'ai pris mon avis très clair sur cette proposition de loi qui instaure un congé monstruel, un forfait pour les femmes,
16:17 de 13 jours qu'elles peuvent utiliser dans l'année, sans avoir à revenir chaque fois chez un médecin, par exemple.
16:23 J'y suis favorable. Je pense que c'est une avancée importante.
16:26 La proposition de loi des écologistes est sans doute imparfaite sur les points techniques, les modalités.
16:31 Mais je pense, on parlait de travail, on parlait de qualité de vie au travail.
16:36 Vous voteriez ce texte ?
16:38 Je voterais ce texte. On saura comment il sera amendé. Mais je souhaite qu'on instaure ce congé monstruel.
16:42 Encore une fois, on peut discuter de ses paramètres.
16:44 Mais c'est une avancée qui me semble importante, parce qu'on ne parle pas de quelque chose d'anecdotique.
16:47 Je le dis humblement comme un homme qui ne connaît pas directement ce problème.
16:51 Je l'ai testé par ailleurs.
16:53 C'est aujourd'hui 7 millions de femmes qui souffrent de règles douloureuses régulièrement, près de 3 millions qui souffrent d'endométriose.
16:59 On a fait une avancée très importante là-dessus. Dans ce même esprit, je pense que ce serait un beau progrès social.
17:04 Merci beaucoup Clément Beaune, député de Paris, porte-parole de Renaissance pour les Européennes.
17:07 On a été l'invité du 8.30 France Info, Agathe Lambret.
17:09 On se retrouve la semaine prochaine pour de nouvelles interviews.
17:12 Il est 8h50, vous êtes sur France Info. C'est l'heure du Fil Info de Diane Fershit.

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