• l’année dernière
C'était le 24 avril 2013, il y a 10 ans presque jour pour jour. Le Rana Plaza, ce bâtiment où travaillaient 5 000 ouvriers de l'industrie textile à Dacca la capitale du Bangladesh s'effondrait, faisant 1134 morts et plus de 2500 blessés.

Alors aujourd'hui, la mode a-t-elle changé ? Est-elle plus respectueuse des droits humains mais aussi plus écoresponsable, au-delà du greenwashing ?

Les invitées du 13/14 sont l'historienne Audrey Millet, qui avait publié il y a deux ans le retentissant "Livre noir de la mode" et Julia Faure, cofondatrice de la marque Loom qui se veut éthique et durable.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 C'était le 24 avril 2013, il y a 10 ans, jour pour jour, le Rana Plaza, ce bâtiment
00:05 où travaillaient 5000 ouvriers de l'industrie textile à Dhaka, la capitale du Bangladesh,
00:09 s'effondrait.
00:10 Faisant 1134 morts et plus de 2500 blessés, cette catastrophe a été le symbole des dérives
00:17 de la mondialisation, celle de la fast fashion, cette mode consommable, éphémère et jetable
00:23 de l'exploitation des salariés.
00:24 Alors aujourd'hui, la mode a-t-elle changé ? Est-elle plus respectueuse des droits humains
00:29 mais aussi plus éco-responsable, au-delà du greenwashing, ce vernis écologiste ? Pour
00:34 en parler, l'historienne Audrey Millet qui avait publié il y a deux ans le retentissant
00:38 livre noir de la mode, bonjour, et Julia Ford, co-fondatrice de la marque Lume qui
00:44 se veut éthique et durable, bonjour, et bien sûr, vos questions sont les bienvenues au
00:49 standard 01 45 24 7000.
00:53 L'effondrement du Rana Plaza, c'est un peu le Titanic de la mode, avec ces ouvriers
00:57 qui avaient vu des fissures sur les bâtiments et que leurs employeurs ont menacé de ne
01:01 pas payer s'ils n'allaient pas malgré tout travailler, beaucoup en sont morts ou
01:04 sont restés handicapés.
01:06 Ces conditions de travail, Audrey Millet, existent-elles encore ?
01:10 Ces conditions de travail existent au Bangladesh, à Dhaka, en Inde et elles existent aussi
01:17 en Europe, en Italie, à 20 km de Florence, à Prato, à Leicester, on peut s'interroger
01:25 aussi sur Aubert-Villiers, juste au nord de Paris.
01:28 Ces conditions de travail sont récurrentes depuis le XVIIe siècle pour les ouvriers
01:32 de l'habillement.
01:33 Mais pourtant les choses ont bougé, par exemple en France, il y a une loi en 2017 sur le devoir
01:37 de vigilance qui oblige les entreprises à prévenir et à réparer les violations des
01:42 droits humains et les dommages environnementaux.
01:45 Et vous nous dites mais ça ne sert à rien ?
01:46 Ces lois sont très compliquées à appliquer si on considère que l'Organisation Mondiale
01:52 du Commerce, le libre-échange, la libre-concurrence mettra sur la première place du podium, la
01:56 plus importante, la liberté d'entreprendre.
01:59 Donc on a des lois, on a aussi la loi REACH sur les produits toxiques dans le textile.
02:03 Mais ces lois, pour l'instant, de ce devoir de vigilance, on n'a pas eu de condamnation.
02:09 C'est-à-dire qu'il y a eu des inspections mais il n'y a pas eu de condamnation, donc
02:13 ils continuent à faire un petit peu ce qu'ils veulent ?
02:15 Oui, et puis dans les inspections il faut aussi se demander combien on a d'inspecteurs,
02:19 combien on a de contrôleurs, il faut véritablement un corps de fonctionnaire, ce qu'avait inventé
02:23 Colbert pour justement protéger le "Made in France c'est la qualité", afin d'aller
02:29 véritablement inspecter, de contraindre et de faire payer des amendes très fortes.
02:35 C'est-à-dire quand on fait autant d'argent, il faut de grosses amendes.
02:37 Or souvent on sait aussi que ces audits sont décidés par les entreprises elles-mêmes,
02:41 donc ils se retrouvent jugés partis.
02:42 Alors c'est ça, c'est également le cas pour des recherches, véritablement du développement
02:50 et de la recherche.
02:51 Lorsqu'une entreprise commande une propre recherche sur sa qualité, on s'interroge
02:57 qui écrit ça, à quel point il y a des lobbying, et on le voit bien à Bruxelles, c'est ce
03:02 qui se passe.
03:03 Demain il y a une loi qui doit passer à Bruxelles sur le devoir de vigilance.
03:06 On espère qu'elle passera tel qu'elle a été proposée et qu'il n'y aura pas
03:11 30 points en moins par exemple.
03:12 Et cette loi sera vraiment contraignante ?
03:14 Normalement elle est censée être contraignante si on ne la désose pas, si on ne lui enlève
03:18 pas la peau sur les os.
03:20 La mode aujourd'hui c'est encore beaucoup la fast fashion, la mode rapide, celle de
03:25 l'achat impulsif et de ces collections qui s'enchaînent dans les enseignes à bas prix.
03:29 Ça c'est aussi une catastrophe pour l'environnement, Andrée Miet ?
03:33 C'est une catastrophe pour l'environnement.
03:35 70% par exemple des rivières en Chine sont polluées à cause de l'industrie textile.
03:41 On a évidemment ces grandes poubelles, ces grandes montagnes de déchets.
03:45 On parlait dernièrement du Ghana ou du désert d'Atacama au Chili.
03:50 En fait il y en a partout.
03:52 Tous ces microplastiques ou tous ces pesticides dans les terres empoisonnent les gens.
03:56 Julia Fort, vous avez créé votre propre marque de vêtements, Loom, qui se veut éthique
04:03 et responsable.
04:04 Vous avez des jeans dans votre collection ?
04:06 Oui j'ai un jean.
04:07 Il est fabriqué où et comment ?
04:09 C'est vraiment un chouette jean parce qu'on a développé la toile avec une usine d'Esvauge.
04:13 L'usine s'appelle Tissage de France.
04:16 Je ne sais pas si vous connaissez.
04:17 Vous connaissez peut-être parce que c'est aussi l'usine qui fait la toile de jean de
04:20 2083.
04:21 On a développé avec eux.
04:22 Qui fait du durable aussi.
04:24 Qui est une super marque.
04:25 Je sais qu'ils pouvaient acheter les yeux fermés.
04:27 On a mis deux ans à travailler avec cette usine pour développer une toile de jean qui
04:32 troue moins rapidement que les autres à l'entrejambe.
04:34 Oui parce que vous, votre souci c'est non seulement de relocaliser, on est d'accord,
04:39 mais c'est aussi de faire des vêtements durables.
04:41 Expliquez-nous.
04:42 Si on reprend tous les problèmes de la mode, ils ont une racine commune.
04:48 Pourquoi la pollution des eaux a explosé ? Pourquoi il y a de plus en plus de pesticides
04:54 utilisés pour le coton ? Pourquoi il y a de plus en plus de déchets au textile au
04:57 Ghana par exemple ? C'est la conséquence directe de l'explosion des volumes de production.
05:02 C'est-à-dire que l'industrie de la mode produit beaucoup plus de vêtements qu'il
05:06 y a 20 ans.
05:07 Je vous donne un chiffre.
05:08 Dans les années 80, en France, il y avait 1,4 milliard de vêtements qui étaient vendus.
05:12 Là le chiffre de 2023, c'est 3,3 milliards.
05:17 Donc c'est en pire.
05:18 C'est en pire.
05:19 Mais en fait, c'est-à-dire que les volumes de production ont plus que doublé.
05:23 Et ça, c'est la conséquence.
05:25 Et donc c'est cette explosion des volumes, cette explosion de notre consommation de vêtements
05:30 qui a fait exploser aussi les externalités négatives.
05:32 Avec des marques comme le chinois SHEIN justement, Audrey Millet par exemple.
05:38 Ah oui, je vous dirais même qu'on a une trinité.
05:40 On a SHEIN, on a Fashion Nova, on a Pretty Little Things.
05:43 On ne les cite pas assez eux.
05:45 On est trop sur SHEIN.
05:46 Eh bien c'est une marque qui même en Chine ne respecte pas les lois chinoises.
05:52 C'est-à-dire les taux horaires.
05:54 Ils font absolument ce qu'ils veulent.
05:56 Et tout est en polyester.
05:58 Alors voyez les lobbies un peu derrière.
06:00 C'est aussi le lobbying du but rôle.
06:01 Oui mais alors on comprend aussi, on est en période d'inflation.
06:03 C'est compliqué aussi de faire des arbitrages quand on veut s'acheter des vêtements.
06:07 Et on a le droit d'avoir envie de céder à l'impulsion.
06:11 Alors comment fait-on, Julia Fort ?
06:13 Il y a quand même plusieurs choses qu'il faut avoir en tête.
06:16 La première chose, c'est que notre explosion de consommation de vêtements n'a pas réduit
06:20 notre budget qu'on alloue aux vêtements.
06:22 Un français, ça achète en moyenne par an 47 vêtements.
06:25 C'est-à-dire que c'est juste qu'on achète plus de...
06:27 Ou 10 kilos par français.
06:29 Ouais, quelque chose comme ça.
06:30 En fait, c'est pas une mesure d'économie d'acheter beaucoup.
06:34 C'est juste qu'on veut plus de vêtements moins chers.
06:36 Et il faut aussi avoir en tête que cette invasion du low-cost dans nos vies, c'est
06:41 ça qui est responsable de notre perte de pouvoir d'achat.
06:43 Pourquoi il y a du low-cost dans le textile ? Qu'est-ce que c'est ? Comment on l'obtient ?
06:47 On l'obtient en délocalisant notre industrie à l'autre bout du monde.
06:50 Ça, c'est les 300 000 emplois que l'industrie française textile a perdu depuis les années 90.
06:55 On l'obtient en passant justement du commerce physique au commerce digital.
07:00 Les gens commandent sur Chine et ne vont plus chez Camailleux.
07:02 Donc ça, c'est aussi des dizaines de milliers d'emplois qui disparaissent quand il y a des
07:05 chaînes comme ça qui ferment.
07:07 Donc ce qu'il faut avoir en tête, c'est que le low-cost se nourrit de la paupérisation
07:12 de notre population.
07:15 S'en nourrit et l'aggrave.
07:18 Plus vous achetez pas cher, plus on délocalise, plus on délocalise moins en produits localement,
07:22 donc plus il y a de chômage en France, etc.
07:24 Donc ça, c'est la première partie.
07:25 Il faut bien avoir en tête le lien entre cause et conséquence du discount.
07:29 Et ensuite, nous, on s'est quand même posé la question de comment faire pour faire des
07:33 produits qui soient responsables et pas hors de prix.
07:36 Et comment relocaliser ?
07:38 Comment on relocalise quand on a un SMIC en France qui est à 1500 euros alors que l'équivalent
07:46 au Bangladesh c'est 100 ?
07:47 Vraiment, on a un différentiel de 15.
07:49 C'est colossal.
07:50 C'est colossal.
07:51 Donc il y a quand même quelque chose qu'il faudrait faire du côté de la législation
07:53 parce que c'est vraiment une concurrence déloyale pour les industriels français.
07:56 Mais heureusement, je trouve que les marquetiques et les industriels français et européens
08:01 sont pleins d'inventivité.
08:02 Par exemple, je reprends l'exemple de ce jean qui a été développé par Tissage de France.
08:07 Alors du coup, il nous coûte plus cher à produire qu'un jean fait au Bangladesh.
08:12 Mais à la fin, il sort à 100 euros.
08:14 Pourquoi ?
08:15 Parce qu'on a réduit notre marge et nous, par exemple, dans le cadre de notre marque,
08:19 on ne fait ni pub, ni promo, ni incentation à la consommation, ni collection.
08:23 Et en fait, tout cet argent que des marques pourraient consacrer au marketing, nous, on
08:28 décide de le consacrer uniquement à la qualité du produit et à sa responsabilité.
08:33 Et vous incitez justement le gouvernement à réguler le secteur.
08:36 Par exemple, à instaurer l'équivalent d'un Nutri-Score sur les vêtements.
08:41 Ce serait une espèce d'affichage environnemental, c'est ça ?
08:45 C'est ça.
08:46 En fait, l'affichage environnemental, c'est quelque chose qui est prévu par la loi et
08:47 qui va être mis en place dans les prochaines années sur les vêtements.
08:52 C'est-à-dire que de la même manière que sur les produits alimentaires, vous avez une
08:55 note qui vous dit s'ils sont bons ou pas pour la santé, il va y avoir l'équivalent
08:59 pour les vêtements.
09:00 Le risque, c'est que cet affichage ne pénalise pas la fast fashion.
09:03 Cette fast fashion, c'est cette mode rapide qui s'appuie sur deux piliers, les incitations
09:08 à consommer et les bas prix.
09:09 Or, le risque actuel, c'est que...
09:10 Et pourquoi ça ne les concernerait pas ?
09:11 Si c'est un affichage systématique sur tous les vêtements ?
09:14 Parce que cet affichage risque de s'indexer sur les mauvais critères.
09:17 Or, les deux critères principaux, si on revient à la racine du problème, la racine du problème,
09:21 c'est la surproduction.
09:22 Et l'essence qui a permis cette surproduction, c'est à la fois les délocalisations à les
09:29 bas prix et les incitations à consommer.
09:30 Si ces deux critères ne sont pas intégrés dans le calcul de l'affichage environnemental,
09:35 on risque d'avoir un Nutri-Score qui n'évalue pas les bonnes choses.
09:40 On risque d'avoir un t-shirt fait en polyester à l'autre bout du monde qui est aussi bien
09:44 noté, qui impule bon part, en cachemire fait en France.
09:46 Le polyester, c'est un drame ça Audrey Millet.
09:48 Je sais que vous, vous êtes très affûtée sur toutes les questions de santé autour
09:54 de ces vêtements-là.
09:55 Parce qu'il y a des produits extrêmement nocifs.
09:57 Oui, oui.
09:58 Donc on retrouve dans nos vêtements, on fait des analyses, on retrouve du plomb, du mercure,
10:02 du cadmium, du barium.
10:03 Et je vous donnerai deux exemples absolument dramatiques pour vraiment fixer les choses.
10:08 L'Université de Rome a retrouvé dans le lait maternel des microplastiques qui en fait
10:17 finissent dans les bébés, dans les nourrissons qui sont allaités et qui restent dedans de
10:24 20 à 30% par mois d'allaitement.
10:27 Donc c'est extrêmement grave.
10:29 Et nous avons l'école d'Harvard également, l'école de santé d'Harvard qui a travaillé
10:34 sur des microplastiques roses, oranges, bleus, rouges qui ont été retrouvés dans des placentas
10:42 de fœtus, dans 4 placentas sur 6, donc c'est pas exceptionnel, et dans l'utérus des mamans
10:48 concernées.
10:49 Donc moi je parle d'un empoisonnement continu.
10:52 On ne devrait pas mettre sur le marché des produits qui empoisonnent les gens.
10:56 Donc pour vous c'est le prochain scandale de la mode ?
10:59 Oui c'est ça.
11:00 C'est le prochain grand scandale sanitaire.
11:02 On a eu évidemment dans les années 70, 80, 90, la nicotine, les puits acides et les
11:10 pesticides.
11:11 Ça a été difficile de se battre contre les pesticides et puis on n'est pas rendu,
11:14 c'est pas fini.
11:15 Et donc là prochainement, on se demandera comment on va faire des bébés.
11:18 Et au-delà, Julia Fort, il faut en arriver à la sobriété, il faut appliquer, c'est
11:24 le mot du moment, depuis l'été dernier, il faut appliquer la sobriété aussi à nos
11:28 achats de vêtements ?
11:29 Oui et puis c'est pas austère comme mot.
11:34 La sobriété dans le vêtement c'est globalement revenir à notre niveau de consommation des
11:38 années 80.
11:39 Est-ce que dans les années 80, les gens étaient mal habillés ? Est-ce qu'ils étaient, est-ce
11:43 que vraiment ils n'avaient pas de quoi se mettre ? Non, les vêtements étaient beaux,
11:47 on avait moins de vêtements mais on les gardait plus longtemps.
11:49 Il y avait une industrie textile locale en France, il y avait des marques intermédiaires
11:54 qui se développaient en France, qui créaient de l'emploi en France.
11:57 Et si je vous dépeins le tableau de l'industrie textile, c'est catastrophique.
12:00 C'est 7 vêtements sur 10 qui sont vendus en France, c'est du low cost, donc c'est
12:03 des vêtements qui sont faits dans des conditions effroyables à l'autre bout du monde.
12:05 Toutes les marques sont en train de fermer.
12:07 Vous avez vu les Catomb, les Camailleux, Gab, André, etc.
12:11 Ça, cette tendance, elle n'est pas prête de s'arrêter s'il n'y a pas une réaction
12:14 forte au niveau de la législation.
12:16 Et c'est la même chose du côté des marques éthiques.
12:18 Et c'est aussi très dur en ce moment pour les industriels français.
12:20 Parce que non seulement ils ont cette distorsion de la concurrence, on les met face à des
12:24 salaires d'environ 100 dollars par mois, mais en plus de ça, il y a le coût de l'électricité
12:28 qui augmente.
12:29 En plus de ça, il n'y a pas de protection sur une espèce d'importation massive de
12:34 produits chinois sur le marché fin.
12:35 C'est-à-dire que si on ne réagit pas vite, on risque de perdre beaucoup.
12:41 Et donc cette sobriété, elle est désirable.
12:43 Et la seconde main, c'est une bonne idée ou c'est une fausse bonne idée ?
12:47 C'est une bonne idée comme les énergies renouvelables sont une bonne idée.
12:50 Il faut d'abord fermer le robinet de l'énergie fossile pour que les énergies renouvelables
12:54 viennent remplacer les énergies fossiles.
12:56 C'est exactement la même chose qui se passe dans le textile.
12:59 Tant qu'on n'a pas fermé le robinet du neuf, la seconde main vient juste s'ajouter.
13:04 C'est-à-dire qu'on ne consomme pas moins de vêtements neufs.
13:06 C'est juste qu'on consomme beaucoup de vêtements neufs, environ une cinquantaine.
13:09 On parle de la même chose, ça ne change rien.
13:11 Et on rachète en plus de la seconde main.
13:12 Donc c'est une solution à condition qu'on ferme le robinet du neuf, à condition qu'on
13:18 régule la fast fashion, à condition qu'on régule la fast fashion.
13:22 Et vous, vous êtes créatrice et vous dites "il faut en acheter moins".
13:26 Ce qui est quand même assez rare pour un chef d'entreprise.
13:28 Mais non, ce n'est pas rare en fait.
13:30 En fait, le truc c'est que c'est juste que les entreprises qu'on entend beaucoup,
13:34 c'est celles qui vous disent d'acheter beaucoup.
13:35 Mais quand vous achetez un frigo, il n'y a pas quelqu'un qui vous dit "achetez-en
13:39 50 par an, il y a plein de produits qu'on achète".
13:42 Ça ne se porte pas facilement.
13:43 C'est vrai que ça se porte pas facilement.
13:45 Non mais chez votre boulanger, il ne vous laisse pas vous refourguer trois baguettes
13:47 comme vous en avez besoin de qu'une.
13:48 En fait, il y a énormément d'entreprises qui sont là pour répondre aux besoins des
13:51 gens sans les arnaquer.
13:52 Celles qui essayent de vous faire acheter toujours plus en utilisant le bas prix, en
13:56 utilisant les incitations à consommer, en utilisant des collections, elles vous arnaquent
13:58 en fait.
13:59 Bon, achetez moins, ce sera le mot de la fin.
14:01 Merci à vous deux.
14:02 Merci Audrey Emillet, historienne.
14:04 Votre dernier livre aux éditions Peregrine, "Wokewashing, capitalisme, consumérisme,
14:09 opportunisme".
14:10 Merci à vous Julia Faure, cofondatrice de la marque Eco Responsable, L'UM.
14:15 Bonne journée à vous deux.

Recommandations