L'interview en intégralité de Michel-Édouard Leclerc

  • l’année dernière
Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc, était l'invité de BFMTV. Alors que les prix de l'alimentaire ont augmenté de plus de 15% depuis un an selon l'Insee, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire souhaite remettre les acteurs de la grande distribution et les fournisseurs autour de la table des négociations, afin d'amorcer une baisse des prix.
Transcript
00:00:00 Merci messieurs, nous allons maintenant ouvrir notre émission spéciale "Pouvoir d'achat"
00:00:04 avec Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres Leclerc.
00:00:07 Un beau temps aussi.
00:00:08 Merci de nous avoir accordé ce temps.
00:00:09 On se doit le souvenir des bonnets rouges.
00:00:11 C'est vrai qu'à propos des casseroles, le prix des casseroles, lui, augmente ou pas ?
00:00:15 Ça a augmenté, oui.
00:00:17 Mais bon, c'est pas un bon symbole, quoi.
00:00:21 C'est pas un bon symbole de la démocratie.
00:00:23 On peut pas à la fois s'énerver de voir Trump aux Etats-Unis envahir le Parlement,
00:00:30 regarder des effigies brûlées en Iran et tout ça, et jouer cette partition en France.
00:00:35 Quel que soit notre colère.
00:00:37 On est tous violents.
00:00:38 On a tous une forme de violence qui a envie de s'exprimer en nous, moi comme vous.
00:00:43 Mais on vit dans une société, on se civilise.
00:00:47 Et puis, je trouve que c'est une violence symbolique, peut-être elle est même manipulée.
00:00:53 C'est comme ça que ça commence.
00:00:56 On a dit que les élections d'Angleterre avaient été trustées par des Russes, à
00:01:04 l'époque des Ukrainiens, peut-être.
00:01:06 On dit qu'aux Etats-Unis, ça a été manipulé.
00:01:08 Là, c'est quand même quelques mecs, quelques filles qui viennent faire du...
00:01:12 En plus, on marche dedans.
00:01:13 Regardez sur BFM, le temps qu'on a mis pour parler de ces casseroles, c'est d'autant
00:01:18 de temps qu'on ne parle pas de la société.
00:01:19 On parle de l'inflation, on fait une émission spéciale ce soir.
00:01:22 Non, je veux dire, moi je suis de l'époque, vous êtes trop jeunes pour avoir connu, mais
00:01:26 moi j'ai lu les Situationnistes, la société du spectacle, on est en plein dedans.
00:01:30 Mais je vous sens inquiet.
00:01:31 Oui, bien sûr, je me sens inquiet.
00:01:34 Inquiet par quoi ? Qu'est-ce que vous créez ?
00:01:35 Par la violence difficilement contenue de tout le monde.
00:01:39 Vous avez raison, on la comprend cette violence.
00:01:41 On est contre, on déteste, on trouve que l'autre en fait trop.
00:01:46 C'est droit dans les bottes, ou comme vous avez dit tout à l'heure, je ne lâcherai pas.
00:01:53 Ça ne parle pas forcément à celui qui est dans la souffrance.
00:01:56 C'est sûr que ça ne marche pas.
00:01:58 Et qu'est-ce qui peut venir après ?
00:01:59 La violence, après l'accroissement de la violence.
00:02:04 Et donc, je pense qu'on n'avait pas vu ça quand les syndicats manifestaient.
00:02:10 Il y avait une forme, pas de pudeur, mais on sentait une violence contenue, organisée.
00:02:17 Tout à l'heure, vous vous demandiez si cette violence n'était pas manipulée.
00:02:20 Dans ce cas-là, manipulée par qui ?
00:02:21 On n'en sait rien, vous voyez ?
00:02:22 Non, mais on pose des questions.
00:02:23 Mais je trouve que là, on va passer…
00:02:26 Moi, je ne sais pas, je n'ai pas envie de passer des heures à commenter.
00:02:29 On arrête.
00:02:30 Non, mais c'est pour vous dire que…
00:02:32 Parce que je vous regarde, je regarde la télé, je regarde toutes les chaînes,
00:02:34 on ne parle que des casse-treuils.
00:02:35 En fait, ce sont des gens qui ont parfaitement compris la manière de prendre la parole
00:02:39 et d'occulter celle des autres, surtout.
00:02:41 Peut-être pour conclure, Michel-Édouard Leclerc, parce que vous parliez des syndicats.
00:02:45 Quand Laurent Berger, à la tête d'un syndicat réformiste,
00:02:50 s'inquiète du fonctionnement démocratique sur cette séquence de la réforme des retraites,
00:02:54 qu'est-ce que ça vous inspire comme réflexion ?
00:02:55 Moi, je partage son avis.
00:02:57 Je trouve que ces dossiers sont mal instruits, sont verticaux, le dialogue est vertical.
00:03:04 On vous a demandé vraiment votre avis sur la réforme des retraites ?
00:03:08 Il y a beaucoup de choses à dire pour lesquelles on est contre.
00:03:12 Moi, je ne la comprends pas, cette réforme.
00:03:13 Je ne comprends pas le timing, je ne comprends pas cette obsession.
00:03:15 Je vois aussi tous ces hommes politiques, ils étaient pour ou ils étaient contre.
00:03:20 Ils ont changé d'avis, pas que le président.
00:03:22 Le président a changé d'avis en deux ans, mais LR aussi.
00:03:24 Et puis, le spectacle de l'Assemblée nationale dans ces nocturnes bruyantes
00:03:31 n'était pas non plus très ragoûtant.
00:03:33 Donc, je n'ai pas de légitimité.
00:03:37 Et puis, je suis un privilégié.
00:03:38 Je suis dans l'action, ça marche.
00:03:41 Je ne suis pas le mieux placé pour donner des consignes.
00:03:43 Puis, même avec l'âge, on n'est pas si sage.
00:03:45 On parle beaucoup de capteur en politique.
00:03:47 Vous êtes un gros capteur.
00:03:50 Vous aviez senti le mouvement des Gilets jaunes.
00:03:51 Qu'est-ce que vous sentez aujourd'hui ?
00:03:53 Je pense qu'il y a d'abord...
00:03:55 Le politique ne fait pas réponse à la demande.
00:03:57 C'est un peu commercial comme expression.
00:04:00 Mais je pense que nos enfants ne regardent pas les émissions politiques.
00:04:05 Ils ne vont pas non plus chercher en podcast beaucoup d'informations.
00:04:09 Ils regardent Twitch et il y a des émissions politiques, parfois, qui sont plus adaptées.
00:04:13 Oui, mais ils sont dans l'écologie, la refondation du monde,
00:04:16 la recherche de sens au travail, au truc.
00:04:19 Et donc, à un moment donné, cette crise du politique, c'est une crise de l'offre aussi.
00:04:23 Et je pense qu'autant il faut condamner cette violence,
00:04:26 autant il faut répondre aux demandes sociales.
00:04:28 Je ne sais pas, je ne vais pas refaire ma vie et je ne vais pas me présenter aux élections.
00:04:32 Justement, imaginons deux minutes que Michel-Edouard Leclerc est député
00:04:36 de la circonscription de Quimper, par exemple, ce n'est pas très loin de chez vous.
00:04:39 Vous êtes à l'Assemblée nationale le mois dernier.
00:04:42 Ce texte, vous le votez ou pas ?
00:04:44 Moi, j'aurais commencé l'histoire beaucoup plus tôt.
00:04:48 Moi, je suis d'accord avec le Macron d'hier et avec Laurent Berger.
00:04:54 Je suis d'accord de maintenir le système de répartition.
00:04:57 On ne va pas refaire le débat.
00:04:58 Mais vous voyez, par exemple, je l'ai expliqué ici,
00:05:02 je crois que c'était chez Maxime Zouhitek un soir.
00:05:05 On dit que le nombre d'actifs va diminuer.
00:05:07 C'est les actifs qui vont quand même cotiser pour les passifs,
00:05:11 ceux qui partent à la retraite, mais les robots ne payent pas.
00:05:13 C'est-à-dire que quand vous fermez, vous mettez un distributeur automatique de billets
00:05:17 à la place d'un guichetier, le guichetier paye sa cotisation,
00:05:20 mais pas le DAB, pas le distributeur de billets.
00:05:23 Un terminal de caisse automatique, un Paypal, etc., ça ne paie pas de cotisation,
00:05:28 alors qu'avant, celui qui faisait le job, il payait sa cotisation.
00:05:31 Donc moi, je suis pour une fiscalisation d'une partie des charges sociales.
00:05:34 Je suis pour que, justement, la robotique, celle qui vient,
00:05:38 si ce n'est remplacer, du moins suppléer le travail,
00:05:41 complémenter le travail, paye une partie de la retraite des actifs.
00:05:44 Ça va ?
00:05:45 Oui.
00:05:45 J'ai fait le job ?
00:05:47 On va tout de suite parler de l'inflation, justement,
00:05:48 parce qu'on se demande si on a atteint un palier.
00:05:50 Elle accélère moins vite que ce qu'on craignait en avril.
00:05:52 La hausse des prix de produits de grande consommation a atteint 17,6% en avril,
00:05:57 après 16,2% en mars, selon l'institut Circana.
00:06:00 Ce sont des chiffres qu'on a appris ce soir.
00:06:02 Ça reste très haut, mais c'est quand même moins haut que ce qu'on attendait.
00:06:05 Alors, est-ce qu'on a atteint plus haut que prévu, plus tôt que prévu ?
00:06:09 Je vous vois sourire.
00:06:10 Le plateau de l'inflation ou est-ce que c'est le calme avant une nouvelle tempête ?
00:06:13 Non, mais d'abord, je ne sais pas si vous vous rappelez,
00:06:17 on est tous venus, pratiquement, les leaders de la distribution,
00:06:21 ici, pour dire, avant que le politique ne le reconnaisse,
00:06:26 on est venus dire l'inflation qui allait arriver.
00:06:28 Moi, on m'a pris pour un agité du marché dès décembre.
00:06:30 Vous parliez du mur de l'inflation, un tsunami de l'inflation.
00:06:33 Un tsunami. Alors, 17%, je suis marin, une vague scélérate,
00:06:37 c'est à peu près dans le Pacifique, c'est 17 mètres.
00:06:40 C'est énorme.
00:06:41 C'est la force d'un tsunami et comme c'est un impôt, l'inflation pour les Français,
00:06:45 vous vous rendez compte, 17%, vous tapez ça comme un impôt, c'est énorme.
00:06:49 Et donc, c'est peut-être moins que prévu.
00:06:50 Enfin, je ne sais pas ce qu'ils avaient prévu, à mon avis.
00:06:53 Rappelez-vous, ils n'ont pas prévu.
00:06:55 Déjà, ils n'avaient pas prévu.
00:06:57 D'accord. Et aujourd'hui.
00:07:00 Non, mais si, parce qu'il y a eu vos négociations avec les industriels
00:07:02 et ensuite, qu'ils nous promettaient une hausse de 10% des prix.
00:07:05 Donc, on se disait...
00:07:06 Ça s'additionne, ce qui a été pris ne sera pas redonné.
00:07:11 Donc, on a eu déjà l'année dernière, il y avait une inflation très élevée.
00:07:17 Et là, le gouvernement nous a obligés, dans un premier temps,
00:07:21 d'accepter pratiquement une fin de négociation très inflationniste.
00:07:26 Ce que vous voyez en magasin, c'est la traduction,
00:07:30 le transfert en magasin de ce qu'on achète maintenant
00:07:33 sur la base de ces négociations.
00:07:34 Ça va continuer jusqu'à l'été.
00:07:37 À quelle hauteur ?
00:07:38 À mon avis, ça va faire dans les 20%.
00:07:41 Enfin, dans une ancienne comme la mienne, chez Leclerc,
00:07:45 on se fait une obligation de freiner ça au maximum.
00:07:49 Et donc, on a trois mois de retard, nous, dans l'application des tarifs.
00:07:52 Mais pour ne pas parler que de Leclerc,
00:07:55 il y a un groupe de têtes dans la distribution qui est plus performant.
00:07:57 Il y a Aldi, Lidl, Hyper U.
00:08:01 Même si on est moins cher, l'inflation, elle est là.
00:08:05 Et donc, je trouve qu'on ne se mobilise pas assez contre cette inflation.
00:08:11 Je trouve que...
00:08:11 C'est qui "on" ?
00:08:13 Le gouvernement, Patronat,
00:08:15 l'ensemble des forces économiques de ce pays
00:08:17 n'a pas pris la mesure de ce tsunami.
00:08:20 Le président n'a peu parlé, finalement,
00:08:22 dans ces différentes interventions,
00:08:24 et notamment la dernière qui était très attendue dans son allocution,
00:08:26 finalement, la question du pouvoir d'achat,
00:08:29 la question de l'inflation, de l'augmentation des prix de l'alimentaire
00:08:33 et des biens de première consommation.
00:08:36 Mais est-ce que vous vous rendez compte que...
00:08:39 Alors, c'est vrai pour le président,
00:08:41 c'est vrai pour son groupe parlementaire.
00:08:43 Il y a trois mois,
00:08:45 il votait et il proposait
00:08:48 une restriction de promotion sur l'Ajax,
00:08:52 les couches et les produits non alimentaires.
00:08:54 Il reconduisait la limitation des promotions sur l'alimentaire
00:08:58 et il nous imposait la reconduction
00:09:01 de 10% de marge minimale sur les produits alimentaires.
00:09:05 C'est complètement anachronique,
00:09:07 c'est complètement décalé.
00:09:09 Donc, je pourrais vous dire, un peu politicien,
00:09:13 que le président ne fait pas ses courses
00:09:16 et qu'il est en dehors du marché.
00:09:18 Mais ce texte a été voté aussi par des PS, par des LR.
00:09:21 Et donc, moi, ça m'impressionne.
00:09:23 Parce qu'il avait la vocation aussi, ce texte,
00:09:25 de protéger les plus petites entreprises agroalimentaires
00:09:29 par rapport aux géants que sont Unilever, Nestlé et Comso.
00:09:32 Ou même par rapport à nous.
00:09:33 Enfin, je veux dire, je comprends cette notion de régulation,
00:09:36 je ne suis pas libéral à tout crin,
00:09:39 je suis un social-démocrate de marché,
00:09:41 je ne sais pas si ça se dit encore aujourd'hui.
00:09:42 Ça m'intéresse encore.
00:09:43 Je suis un orphelin de Rocart, de Delors, etc.
00:09:47 C'est ma formation.
00:09:48 Donc, j'accepte la régulation,
00:09:50 mais autant ça faisait sens les années de déflation.
00:09:54 Mais quand vous avez, comme ce mois-ci,
00:09:56 une inflation de 17%
00:09:58 et qu'à l'Assemblée nationale,
00:10:01 dans des soirées absolument délirantes,
00:10:03 où on ne parle ni de prix ni de consommateurs,
00:10:05 on dit, sous prétexte de protéger l'agriculteur,
00:10:08 qu'on va donner à Procter et à Unilever
00:10:11 la marge due à la limitation des promotions,
00:10:15 moi je tombe sur le cul.
00:10:16 C'est comme beaucoup d'ailleurs de...
00:10:19 Tous les distributeurs aujourd'hui sont contre ça.
00:10:20 Pour vous, M. Leclerc,
00:10:22 l'exécutif n'a pas mis sur la table tous les moyens
00:10:27 pour lutter contre...
00:10:28 C'est sûr.
00:10:29 C'est sûr.
00:10:30 Et d'ailleurs, en tout cas, n'a pas vu venir cette vague d'inflation,
00:10:34 puis a voulu, après le quoi qu'il en coûte,
00:10:37 et l'aide à l'industrie a voulu prolonger ça,
00:10:39 probablement en les laissant reconstituer leurs marges,
00:10:42 mais il n'avait pas imaginé,
00:10:46 en fait, aujourd'hui,
00:10:47 les résultats de certaines grandes entreprises
00:10:49 qui montrent bien qu'il y a des dividendes importants.
00:10:54 Justement, on va voir dans un instant
00:10:55 comment faire baisser les prix.
00:10:56 Parce qu'il y a plusieurs pistes.
00:10:57 En effet, ce que peut faire le gouvernement.
00:10:59 Parce que l'idée, c'est quand même qu'on accouche de solutions.
00:11:01 Mais pour le consommateur qui nous regarde,
00:11:03 qui se dit, jusqu'à l'été,
00:11:05 ça va être autour de 20%
00:11:06 et ça va être difficile.
00:11:07 Est-ce qu'on peut être clair et lui dire
00:11:09 quand ça va commencer à baisser
00:11:10 ou plutôt quand ça va arrêter de monter ?
00:11:13 Quel est l'horizon que vous pouvez lui donner ?
00:11:14 Pour que ce soit moins cher,
00:11:16 il faut une volonté politique.
00:11:18 Il faut un cadre législatif qui ne nous bride pas.
00:11:24 Et il faut, après, des volontés entrepreneuriales
00:11:26 de relever la concurrence.
00:11:28 Donc aujourd'hui, par exemple,
00:11:30 les enseignes que je viens de vous citer,
00:11:32 ce sont des collègues, ce sont des concurrents.
00:11:34 On se tire des bourres.
00:11:37 Je pense que d'ailleurs, on fait économiser aux Français,
00:11:39 cette concurrence fait économiser aux Français
00:11:42 deux à trois points d'inflation cette année.
00:11:45 Mais le cadre législatif, aujourd'hui,
00:11:49 nous empêche, par exemple, de renégocier.
00:11:51 Vous ne pouvez pas dire quand est-ce que les prix
00:11:53 vont arrêter d'augmenter ?
00:11:54 Vous ne pouvez pas nous dire...
00:11:55 Non, je n'ai pas de boucle de cristal.
00:11:56 Non, parce qu'il est impossible de voir quand.
00:11:58 Parce que quand on parle des prix qui sont élevés,
00:12:00 on se dit la faute à qui ?
00:12:02 Non, non, d'abord, c'est...
00:12:04 Vous pouvez dire la faute à qui, pardon.
00:12:06 On dit que le cours des matières premières baisse,
00:12:10 mais que quand on va faire les courses
00:12:12 ou quand Franck va faire les courses,
00:12:13 parce que Franck a fait les courses tout à l'heure,
00:12:15 s'il veut bien nous montrer son panier.
00:12:17 Il y a Bruno qui s'est déjà cru sur le...
00:12:19 Oui, parce que Franck, pour vous raconter...
00:12:20 C'est déjà un sac Leclerc.
00:12:22 Franck a fait ses courses,
00:12:24 mais il n'a pas commencé à les manger.
00:12:26 Je ne sais pas s'il y a de bonnes choses,
00:12:27 mais je vais vous dégrigner de tête.
00:12:28 Aurélie, je vous fais remarquer quand même
00:12:30 que c'est un sac en jute,
00:12:31 que ce n'est pas un sac en plastique
00:12:33 et qu'il est réutilisable.
00:12:34 Mais pendant que Bruno déballe
00:12:36 ces très intéressants produits,
00:12:37 est-ce que vous pouvez nous...
00:12:38 Donnez-nous quelques secrets, Michel-Edouard Leclerc,
00:12:40 quant à paquets de pâtes qu'on va montrer,
00:12:42 quant à paquets de café qu'on va montrer également,
00:12:46 augmentent de cette manière-là.
00:12:48 Qui prend l'augmentation ?
00:12:49 Qui prend la marge bénéficiaire ?
00:12:50 Décryptez-nous tout ça.
00:12:52 Alors, d'abord, je vais vous dire,
00:12:54 c'est ce qui s'est passé sur les pâtes,
00:12:56 un certain nombre d'enraies...
00:12:58 Non, mais hé, il a vraiment fait les courses, non ?
00:13:01 C'est vraiment Bruno qui a fait les courses ?
00:13:02 Non, non, c'est Franck.
00:13:03 Je vais vous répondre.
00:13:04 Non, vous m'impressionnez.
00:13:05 Oui, oui, non mais...
00:13:07 En plus, je vois où il a fait les courses
00:13:09 parce que je reconnais les marques.
00:13:10 Donc, la dernière fois que je suis venu sur un plateau,
00:13:12 c'était Casino.
00:13:13 Ah, vous voyez ?
00:13:14 Non, mais on a été chez vous.
00:13:16 Alors, je vous laisse répondre à ce que me demande Franck.
00:13:19 Name and shape, s'il le faut. Dites-nous.
00:13:22 Il y a eu plusieurs séquences.
00:13:24 D'abord, on a prétexté...
00:13:26 Les industriels ont prétexté la guerre en Ukraine,
00:13:29 par exemple pour les pâtes ou les céréales.
00:13:31 Or, au moment où le prix des pâtes a augmenté,
00:13:35 à l'époque déjà de 20 %,
00:13:37 c'était, je ne sais plus, l'année dernière,
00:13:39 enfin autour du mois de mars,
00:13:43 les marques qui ont augmenté ces produits-là
00:13:47 n'allaient pas acheter les céréales ukrainiennes.
00:13:49 C'était déjà des pâtes qu'ils avaient en stock.
00:13:52 Donc, c'est de la spéculation qu'il y a eu aujourd'hui
00:13:55 et de la raréfaction du marché.
00:13:57 Ensuite, je vois l'huile de tournesol derrière.
00:14:00 Je ne sais pas si la marque Le Sueur,
00:14:02 le nouveau président de la FNSOA,
00:14:04 reconnaîtra ses petits,
00:14:06 ou alors vous n'êtes pas très politique.
00:14:10 Le Sueur, par exemple, faisait sa publicité en 2021.
00:14:14 Vous pouvez encore aller le vérifier sur son compte Twitter
00:14:17 pour dire que c'était de la graine française,
00:14:19 que c'était des produits bien français, etc.
00:14:21 Et on nous sort la crise en Ukraine
00:14:23 pour augmenter le prix de l'huile de tournesol de 34 %,
00:14:26 je me rappelle de ce chiffre.
00:14:28 Donc, qui est-ce qui se sucre ?
00:14:30 D'abord, il y a des céréaliers qui ont bien engrangé.
00:14:36 Il y a des transformateurs, donc des industriels.
00:14:38 Plus le produit est transformé,
00:14:40 plus on s'éloigne du coût du produit,
00:14:42 de la matière brute, plus il a de la marge.
00:14:45 Et puis après, il y a eu de la raréfaction sur le produit.
00:14:48 Il y a eu des spéculateurs.
00:14:50 Et tout ça a tapé le consommateur français.
00:14:53 Moi, au moment où les ministres de l'Agriculture,
00:14:56 successifs, sont venus nous dire
00:15:00 "il faut augmenter le prix des pâtes
00:15:02 parce que sinon c'est une industrie
00:15:03 qui va disparaître de la France",
00:15:04 je ne comprenais pas pourquoi il fallait
00:15:05 augmenter le prix des pâtes.
00:15:06 Est-ce que c'est la fin des grandes marques ?
00:15:08 Non, mais est-ce que vous dites
00:15:11 que certains se gavent, certains se sucrent ?
00:15:13 Pour reprendre votre expression.
00:15:15 Certains se sucrent,
00:15:16 mais ce n'est pas que l'explication de l'inflation.
00:15:19 Ce qui s'est passé...
00:15:20 Il y a certains se sucrent.
00:15:22 Quand on nous a dit qu'il n'y avait pas de conteneurs
00:15:25 et qu'on nous a fait payer des conteneurs
00:15:28 parce qu'ils étaient rares,
00:15:29 c'est passé de 1 500 euros à 15 000 euros,
00:15:35 franchement, on y a cru
00:15:36 et les industriels y ont cru.
00:15:39 Et donc on a acheté cher nos conteneurs.
00:15:42 Et après, on voit que cette société
00:15:44 fait 10 ou 12 milliards de profits.
00:15:46 C'est un marché GEM pour ne pas la citer.
00:15:48 Entre temps, ils se sont fait recadrer
00:15:49 pour baisser le prix des conteneurs
00:15:51 par le ministre de l'Économie.
00:15:51 Entre temps, ils ont fait un deuxième exercice
00:15:53 où ils ont sorti 16 milliards de profits.
00:15:55 Et voilà.
00:15:56 Et moi, je demandais...
00:15:58 Je suis venu ici, dans ces émissions,
00:16:00 sur cette chaîne, demander
00:16:01 des commissions d'enquête parlementaires.
00:16:03 Aux États-Unis, l'inflation avait démarré
00:16:05 aux États-Unis avant nous.
00:16:06 Aux États-Unis, Joe Biden avait obtenu,
00:16:08 fin 2021, du Congrès américain
00:16:10 qui ne lui était pas favorable,
00:16:12 une commission d'enquête.
00:16:13 Et ça a aidé les industriels américains
00:16:14 à acheter moins cher leur transport,
00:16:16 leur énergie, etc.
00:16:17 Nous, en France, on nous a dit
00:16:19 "Circuler, il n'y a rien à voir".
00:16:20 Et ce n'est pas que le gouvernement,
00:16:21 c'est ça que je réponds à votre question.
00:16:22 Ce n'est pas que l'exécutif.
00:16:24 Parce qu'au Sénat et au Parlement,
00:16:26 il y a des groupes parlementaires
00:16:27 qui m'ont dit et qui ont dit
00:16:29 aux autres distributeurs
00:16:30 "Ouais, ça nous intéresse, expliquez-nous".
00:16:31 Et pourquoi n'ont-ils pas fait alors ?
00:16:32 Je ne sais pas.
00:16:34 Je ne sais pas.
00:16:34 Enfin, allons jusqu'au bout.
00:16:35 Ils sont travaillés par les lobbies
00:16:38 de l'industrie agroalimentaire.
00:16:40 Ça, c'est sûr.
00:16:40 Ça, c'est sûr.
00:16:41 Mais je pense que c'est aussi culturel.
00:16:44 Quand l'industrie se plaint
00:16:45 ou quand l'agriculture se plaint,
00:16:47 il y a un écho au Parlement et au Sénat.
00:16:49 C'est historique, France.
00:16:51 Par contre, quand l'information
00:16:52 vient du commerce,
00:16:54 la France est un pays
00:16:55 industrialiste et agrarien.
00:16:57 Dans les pays anglo-saxons,
00:16:58 à obédience protestante...
00:16:59 Elle était un peu industrielle,
00:17:00 à Lyon.
00:17:01 Ah bah écoutez, toutes les lois
00:17:03 qui viennent d'être votées,
00:17:04 c'est des lois dites de rééquilibrage
00:17:05 entre l'industrie et le commerce.
00:17:07 Vous êtes d'accord ?
00:17:08 Oui.
00:17:09 Voilà.
00:17:10 En résumé, ce que vous êtes en train
00:17:10 de nous dire, Michel-Édouard Leclerc,
00:17:11 c'est que le sieur,
00:17:14 l'huile sucrue, par exemple,
00:17:15 pour les pâtes, le sieur pour l'huile,
00:17:17 sont les grands gagnants
00:17:18 de cette séquence.
00:17:19 Il y a des céréaliers
00:17:20 qui sont grands gagnants.
00:17:20 Ils ont quand même touché
00:17:21 les subventions de la PAC,
00:17:23 en plus de l'augmentation
00:17:25 des prix du marché.
00:17:25 La biscuiterie aussi, apparemment,
00:17:27 a beaucoup augmenté.
00:17:28 Il faut regarder...
00:17:30 Je fais simple, il faut inviter
00:17:31 nos auditeurs.
00:17:33 Ils achètent une fois le journal
00:17:34 Investir, et vous regardez
00:17:35 les cotations.
00:17:37 Vous n'avez pas ça dans l'Ibé,
00:17:37 mais vous avez ça.
00:17:40 Vous avez les cotations de toutes les...
00:17:41 On l'a fait la semaine dernière,
00:17:42 en effet, avec les BN.
00:17:43 Mais alors, une fois qu'on a dit ça,
00:17:45 une fois qu'on a pointé du doigt
00:17:46 certaines marques, qu'est-ce qu'on fait ?
00:17:47 Est-ce qu'il faut maintenant
00:17:48 tout de suite renégocier ?
00:17:49 Se remettre à la table ?
00:17:50 C'est ça qui va nous sortir
00:17:51 de cette tempête ?
00:17:52 Je viens de vous le dire,
00:17:52 on a commencé.
00:17:54 Donc il y a Bruno Le Maire,
00:17:55 depuis septembre dernier...
00:17:56 Vous avez recommencé quand ?
00:17:58 Attendez...
00:18:00 En septembre dernier,
00:18:02 Bruno Le Maire a essayé d'alerter
00:18:05 le président de la République,
00:18:06 les parlementaires,
00:18:07 sur les conséquences sociales
00:18:10 de l'inflation,
00:18:10 les conséquences politiques
00:18:11 de l'inflation.
00:18:12 En plus, il gère la dette française.
00:18:13 Donc...
00:18:15 Il est concerné.
00:18:17 Et donc, il a été retoqué.
00:18:19 Il ne voulait pas de cette loi
00:18:20 des creusages, il ne voulait pas
00:18:21 limiter les promotions.
00:18:22 Il a été retoqué,
00:18:22 ainsi que Olivier Grégoire,
00:18:24 qui est notre ministre du commerce
00:18:25 et de la consommation.
00:18:27 Et donc, on est dans cette espèce
00:18:29 de période où le politique
00:18:30 est en train de se diviser
00:18:32 sur la chose.
00:18:33 Et Bruno Le Maire,
00:18:34 la semaine dernière,
00:18:35 ou la semaine il y a 15 jours,
00:18:37 a écrit à tous les industriels
00:18:39 qu'il y a un principe
00:18:41 de réversibilité.
00:18:42 OK, ils ont une loi qui leur a
00:18:44 été favorable,
00:18:45 donc ils ont pu faire passer
00:18:46 leur hausse de coût de production,
00:18:47 leur hausse de matières premières.
00:18:49 Maintenant que les marchés,
00:18:50 il appelle ça les marchés de gros,
00:18:52 sont en train de redescendre,
00:18:53 vous évoquiez ces marchés-là
00:18:54 tout à l'heure.
00:18:55 Eh bien, il faut que les industriels
00:18:57 nous donnent des remises,
00:18:58 des rabais pour qu'on puisse
00:18:59 en faire bénéficier les consommateurs.
00:19:00 Et comment ça se passe alors ?
00:19:02 Et donc, je comprends,
00:19:04 pardon, je parle beaucoup, mais...
00:19:05 Excusez-moi, non, mais comme vous
00:19:06 vous dites, on a commencé
00:19:08 à renégocier, il y a une lueur
00:19:10 d'espoir.
00:19:10 On se dit, ça veut dire qu'on va y arriver.
00:19:12 Je ne viens pas vous tenir
00:19:13 un discours de Cassandre.
00:19:15 L'inflation de l'année dernière
00:19:18 et l'application des tarifs
00:19:19 de cette année va continuer
00:19:20 à augmenter jusqu'à l'été.
00:19:22 Et là, on est en train de négocier,
00:19:25 d'ouvrir les négociations
00:19:27 pour nos négociations d'achat
00:19:29 pour l'automne.
00:19:30 D'accord ?
00:19:32 Alors, c'est très compliqué.
00:19:34 D'abord, je vous donnerai
00:19:36 des bonnes nouvelles quand même,
00:19:38 sur le non alimentaire surtout.
00:19:40 Mais c'est très compliqué
00:19:42 parce que la loi française
00:19:43 qu'on nous applique,
00:19:44 elle était théoriquement faite
00:19:45 pour protéger le petit agriculteur.
00:19:48 Tout le monde est petit,
00:19:49 c'est le petit industriel,
00:19:50 la PME, etc.
00:19:51 Celui qui n'est surtout pas grand.
00:19:52 Voilà, celui qui n'est pas grand.
00:19:53 Dans la réalité,
00:19:54 on a un carcan juridique
00:19:57 qui fait qu'on ne peut pas
00:19:58 dire à l'industriel
00:20:00 on s'assied sur le contrat.
00:20:03 En France, on ne peut pas négocier
00:20:04 les prix comme ça.
00:20:05 Oui, mais alors Michel-Édouard Leclerc.
00:20:06 Donc, on va le faire.
00:20:07 Oui.
00:20:07 Donc, on va le faire.
00:20:09 Puisque Bruno Le Maire,
00:20:11 puisqu'Olivia Grégoire
00:20:12 ont signé cette lettre
00:20:13 et que ça engage, à mon sens,
00:20:15 le gouvernement.
00:20:16 Ils n'ont pas le pouvoir
00:20:16 de forcer la main non plus
00:20:17 des industriels.
00:20:18 Nous allons, en tout cas,
00:20:19 et nous avons investi,
00:20:22 nous avons reconvoqué,
00:20:23 nous demandons de la transparence
00:20:26 aux fournisseurs.
00:20:26 Et là, passé le 1er mai,
00:20:29 la semaine de début de mai,
00:20:31 on reconvoque tout le monde
00:20:33 et nous exigeons
00:20:35 la réversibilité des tarifs
00:20:36 pour pouvoir faire profiter
00:20:38 nos consommateurs français
00:20:40 de cette baisse des marchés.
00:20:41 Encore vous avez bon espoir
00:20:42 parce que vous savez bien
00:20:43 que ces prix ne sont pas tenables.
00:20:44 On l'a déjà vu
00:20:45 lors du 1er trimestre de cette année,
00:20:47 il y a déjà une baisse
00:20:47 de consommation de 9 %.
00:20:49 À un moment, peut-être
00:20:49 que le consommateur
00:20:50 va arrêter d'acheter les BN,
00:20:52 arrêter d'acheter telle ou telle marque.
00:20:54 Je devrais en citer plusieurs.
00:20:56 Les Lustucru, non, c'est ça.
00:20:57 Il faut en citer trois.
00:20:58 Ou le café Carstenor.
00:21:00 C'est dire c'est bon, j'arrête.
00:21:00 Donc, ça va se retourner contre.
00:21:02 Ça va se retourner contre.
00:21:03 Aujourd'hui, la plupart de ces marques
00:21:05 sont en perte de vitesse.
00:21:07 C'est-à-dire qu'ils ont pris du prix,
00:21:09 mais ils ont perdu du volume.
00:21:11 Et d'ailleurs,
00:21:11 s'ils étaient un peu commerçants,
00:21:13 c'est pour ça que je
00:21:15 je dis aux hommes politiques
00:21:16 qui défendent la hausse des prix,
00:21:18 parce qu'il y a beaucoup de gens
00:21:19 qui ont intérêt comme à l'inflation.
00:21:21 Je leur dis avoir du prix,
00:21:22 mais de ne pas avoir la vente.
00:21:24 C'est ça.
00:21:26 Ça ne donne pas de profit.
00:21:27 Il y a certains de vos collègues
00:21:28 qui disent qu'on pourrait même envisager.
00:21:30 Ils envisagent même que certaines marques
00:21:32 ne soient plus référencées
00:21:34 de grandes marques,
00:21:35 y compris dans les prestigieuses,
00:21:36 ne soient plus référencées
00:21:38 dans leurs magazines.
00:21:39 C'est votre arme ultime.
00:21:40 C'est l'arme ultime.
00:21:41 Mais en même temps,
00:21:43 c'est la dissuasion.
00:21:45 Parce que l'intérêt...
00:21:48 Moi, ce que je voudrais surtout,
00:21:49 c'est qu'on reste dans la rationalité,
00:21:53 pas simplement dans un rapport de pouvoir.
00:21:54 On se sert du rapport de pouvoir.
00:21:56 Mais le but,
00:21:56 ce n'est pas de priver
00:21:57 les Français de leur marque.
00:21:59 Donc, je fais deux choses.
00:22:01 Les centres Leclerc,
00:22:02 d'abord, on a des partenariats européens.
00:22:03 On sait tous les prix qui sont pratiqués
00:22:06 par les fournisseurs sur la scène européenne.
00:22:08 Et on a fait l'Europe
00:22:09 pour que ça profite aux consommateurs français.
00:22:11 Donc, ça ne nous gêne pas.
00:22:12 Si en France,
00:22:14 les fournisseurs sont trop chers
00:22:16 et qu'on voit...
00:22:17 On a des Leclerc en Pologne,
00:22:18 au Portugal, en Espagne.
00:22:19 Si on voit que ces prix
00:22:20 sont déjà en décroissance,
00:22:22 on va aller les chercher là-bas
00:22:24 si on ne nous les donne pas ici.
00:22:25 Ça, c'est une première chose.
00:22:26 C'est une mécanique.
00:22:27 Ça explique.
00:22:29 On a fait ça avec Coca.
00:22:31 Et on est...
00:22:32 - Qui est une des marques visées.
00:22:33 - Voilà.
00:22:34 Mars, enfin bon.
00:22:35 Ça peut être aussi le fournisseur
00:22:36 qui ne nous livre pas
00:22:38 si on ne paye pas.
00:22:38 C'était la menace
00:22:39 pour l'huile de tournesol.
00:22:41 Ça a été aussi une discussion
00:22:42 sur la goutarde.
00:22:43 On en a beaucoup parlé.
00:22:46 Donc, on va chercher ces prix bas-là.
00:22:48 Et en France,
00:22:49 on veut utiliser
00:22:50 le parrainage de Bruno Le Maire
00:22:52 pour reconvoquer les industriels
00:22:54 purement français
00:22:55 et leur dire "désolé les gars,
00:22:58 vous servez les intérêts du pays".
00:22:59 - On a parlé de l'alimentaire.
00:23:01 On parlera du non alimentaire aussi.
00:23:02 Je voulais aussi qu'on parle
00:23:03 des carburants.
00:23:04 C'est-à-dire que ce total
00:23:05 clafonne à 1,99€
00:23:07 le litre de carburant.
00:23:07 Est-ce qu'aujourd'hui, c'est suffisant ?
00:23:09 - Non.
00:23:11 C'est mon fournisseur et mon concurrent.
00:23:12 - Oui.
00:23:12 - D'accord ?
00:23:13 En fait, c'est assez malin.
00:23:18 Il dit "je ne dépasserai pas 2€".
00:23:22 Mais aujourd'hui,
00:23:23 nous sommes le clair.
00:23:25 Intermarché, on est moins cher que lui.
00:23:27 D'accord ?
00:23:28 - Parce que le prix du baril
00:23:29 est redescendu.
00:23:30 - Oui, alors il y a un délai
00:23:34 entre le cours
00:23:37 de la matière première
00:23:38 et le produit issu du raffinage.
00:23:40 - Une dizaine de jours.
00:23:41 - Mais le baril est redescendu
00:23:42 depuis un temps certain.
00:23:43 - Oui, mais je ne sais plus le chiffre,
00:23:44 mais on doit être à 1,78€
00:23:46 ou quelque chose comme ça.
00:23:47 Donc, on est loin.
00:23:48 - Pour bien comprendre le mécanisme,
00:23:50 Total ne vous fait pas une ristourne ?
00:23:52 - Total est un de nos fournisseurs.
00:23:54 Il ne nous a pas fait ça.
00:23:55 Il n'a pas fait de ristourne.
00:23:56 Quand lui faisait des ristournes
00:23:57 dans son réseau,
00:23:59 nous, on ne pouvait pas suivre
00:24:00 parce qu'il ne nous la faisait pas
00:24:01 en tant que son client.
00:24:03 Et donc, on n'a pas pu faire
00:24:04 bénéficier nos consommateurs.
00:24:05 - Pendant la première période,
00:24:07 lorsqu'il faisait sa ristourne de 30 centimes.
00:24:10 - Il ne l'a pas fait non plus
00:24:11 aux pompistes indépendants
00:24:12 qui sont pourtant sous sa marque.
00:24:14 Donc, il y a...
00:24:15 Et reconnaissez que vous n'avez pas
00:24:16 trop entendu les autorités
00:24:17 de la concurrence dire
00:24:19 il y a discrimination.
00:24:19 - C'est un jeu de dupe ?
00:24:21 - Non, moi, je...
00:24:22 Alors, j'ai transformé ma critique
00:24:23 en chose politique.
00:24:24 Je pense qu'il faut réhabiliter
00:24:25 les politiques de concurrence.
00:24:26 Parler concurrence,
00:24:27 ce n'est pas un péché.
00:24:29 On est un pays, justement,
00:24:30 qui a peur de la concurrence.
00:24:32 Dès qu'on parle de compétition,
00:24:33 on parle de guerre des prix.
00:24:34 Et dès qu'on dit de guerre des prix,
00:24:35 on dit qu'il faut arrêter.
00:24:36 En fait, il faut bagarrer ça.
00:24:38 C'est trop cher.
00:24:39 C'est trop cher, ça.
00:24:40 Et donc, à un moment donné,
00:24:43 il faut arrêter de simplement
00:24:44 de parler d'équilibre
00:24:46 ou même de masse monétaire.
00:24:47 C'est juste...
00:24:49 L'inflation, c'est aussi
00:24:50 qu'il n'y a pas assez de concurrence
00:24:52 entre industriels.
00:24:54 Il y en a entre distributeurs,
00:24:55 je peux vous l'assurer.
00:24:56 Mais il n'y en a pas...
00:24:56 Mais aujourd'hui,
00:24:58 il n'y a pas assez de concurrence
00:24:59 entre industriels.
00:24:59 - Mais vous pouvez l'introduire,
00:25:00 Michel-Édouard Leclerc,
00:25:01 parce que finalement,
00:25:02 si ce paquet-là de marque nationale,
00:25:05 il est trop cher,
00:25:06 on en a juste à côté un
00:25:08 qui est de votre marque distributeur.
00:25:10 - Il est 25% moins cher
00:25:11 que la marque nationale.
00:25:11 - Donc, au bout du compte,
00:25:12 vous avez tout intérêt
00:25:13 à ce que les clients achètent
00:25:14 plutôt celui-là,
00:25:16 sachant qu'en plus,
00:25:17 il semblerait que votre marge
00:25:18 soit plus importante sur celui-là
00:25:19 de marque distributeur
00:25:20 que sur celui de la marque nationale.
00:25:22 - La marge des centres Leclerc,
00:25:23 c'est 2,4, 2,5.
00:25:25 Vous mettez toute la marge
00:25:26 de la distribution
00:25:27 en déduction d'une inflation de 17%,
00:25:30 on reste à 15%.
00:25:31 Donc, les distributeurs là-dedans,
00:25:32 la part sur leur ponction,
00:25:34 sur la valeur,
00:25:35 elle est très faible.
00:25:36 Par contre, quand on fabrique
00:25:39 la marque de distributeur
00:25:41 Petit Daily ou Eco+ là,
00:25:43 on maîtrise le cahier des charges,
00:25:45 donc on fait peut-être moins joli,
00:25:48 on fait plus simple,
00:25:49 il n'y a pas de marge marketing.
00:25:51 Et ça, c'est ce qui nous permet
00:25:52 d'être 25% moins cher.
00:25:53 - Et de gagner plus de sous aussi.
00:25:54 - Et aujourd'hui,
00:25:54 ces produits de marque
00:25:55 des distributeurs,
00:25:57 elles sont à +20%
00:25:58 dans les centres Leclerc
00:25:59 et les produits premier prix
00:26:00 sont à +38% de vente.
00:26:02 - C'est ça l'effet inflation,
00:26:03 c'est que les consommateurs
00:26:05 regardent en bas des rayons,
00:26:07 alors qu'avant...
00:26:08 - Ça, c'est remis au milieu.
00:26:09 - Et ça, c'est remis au milieu.
00:26:10 - Mais ce n'est pas forcément
00:26:11 une mauvaise chose pour vous
00:26:13 à trois des centres Leclerc.
00:26:14 - Non, non, mais attendez,
00:26:15 moi, je suis...
00:26:16 On revient au centre Leclerc
00:26:17 tel que mes parents l'ont créé
00:26:20 dans des temps d'inflation antérieurs.
00:26:22 Et je vois que même
00:26:23 quand on baisse nos marges,
00:26:25 quand on contient nos prix,
00:26:27 quand on diminue le taux d'inflation,
00:26:29 on a un tel afflux de clients
00:26:30 que même avec petite marge,
00:26:32 ça marche pour nous.
00:26:33 En même temps, c'est bien.
00:26:34 Ça veut dire qu'on peut vendre
00:26:36 moins cher et gagner sa vie.
00:26:37 Et c'est là où on voit la différence
00:26:39 entre, par exemple,
00:26:40 aujourd'hui, vous voyez une enceinte
00:26:42 qui est en difficulté comme Casino,
00:26:43 ça fait l'actualité.
00:26:45 Ça fait deux pages dans les échos.
00:26:47 Je ne sais pas trop ce qui s'y passe,
00:26:48 mais ce que je peux vous dire,
00:26:49 c'est qu'il n'est plus
00:26:49 dans mon horizon concurrentiel.
00:26:51 C'est-à-dire qu'il ne gagne pas d'argent
00:26:52 et il vend très cher.
00:26:53 Et nous, on marche bien
00:26:55 et on ne vend pas cher.
00:26:56 - Vous êtes le grand gagnant
00:26:58 dans cette période, il faut le dire.
00:26:59 - Ouais, en tout cas,
00:27:01 on est le moteur de la consommation
00:27:03 dans cette période.
00:27:04 - Votre chiffre d'affaires 2022,
00:27:06 vous êtes aussi un des gagnants.
00:27:08 - Vous n'êtes pas obligé de dire merci,
00:27:10 mais quand même, moi,
00:27:11 il y a 140 000 salariés,
00:27:13 collaborateurs dans l'enceinte Leclerc.
00:27:15 Il y a 1500 chefs d'entreprise.
00:27:18 On sait que personne n'applaudira,
00:27:23 même s'ils feront économiser
00:27:24 4 à 5 % d'inflation.
00:27:25 Je peux vous dire qu'aujourd'hui,
00:27:27 tous les jours, dès qu'il y a
00:27:29 un concurrent moins cher,
00:27:31 ça remonte au national.
00:27:32 Ça rentre dans des bécales.
00:27:33 L'intelligence artificielle,
00:27:34 la data, on a ça.
00:27:35 On est des anciens ploucs.
00:27:37 On sait équiper, on sait faire.
00:27:39 Et je peux vous dire aujourd'hui
00:27:40 que la réactivité des adhérents
00:27:43 Leclerc face à notre concurrence,
00:27:46 elle est vachement bonne.
00:27:47 Et donc, oui, ça marche.
00:27:49 Mais c'est parce que ce sont des gens
00:27:50 qui sont sur le terrain,
00:27:51 qui sont sur le carrelage
00:27:52 et qui, aujourd'hui, méritent
00:27:55 compliments.
00:27:56 En tout cas, moi, c'est ma fierté.
00:27:57 J'ai 45 ans de métier.
00:27:59 Je retrouve l'esprit
00:28:00 des centres Leclerc
00:28:01 du temps de la création de mes parents.
00:28:03 On va dans un instant parler
00:28:04 de vos prix bloqués.
00:28:04 Nadia Zann, de l'association
00:28:06 Familles Rurales, va nous rejoindre
00:28:07 dans quelques secondes.
00:28:08 Mais je voulais aussi qu'on parle
00:28:09 des comportements des Français.
00:28:10 Leurs habitudes ont changé.
00:28:13 À quel point ?
00:28:13 C'était Dominique Schoelcher
00:28:14 qui disait que 3 Français sur 4
00:28:16 avaient changé ses habitudes.
00:28:17 Est-ce que vous faites
00:28:18 le même calcul ?
00:28:19 Oui, en fait, on se parle beaucoup
00:28:21 parce qu'on est concurrent,
00:28:22 mais en même temps, on se regarde.
00:28:24 Et puis, je regarde BFM,
00:28:26 donc je vois Dominique Schoelcher,
00:28:27 Michel Birault, le patron de Lidl
00:28:29 ou Thierry Cotillard d'Intermarché.
00:28:32 On s'expose en plus.
00:28:34 Nous, nous venons sur les plateaux
00:28:35 parce que nous croyons dans notre job.
00:28:37 On aime notre métier,
00:28:38 mais c'est aussi parce que l'inflation,
00:28:40 elle se passe chez nous
00:28:42 et on ne trouve pas ça correct
00:28:44 que quelquefois, les pouvoirs publics
00:28:46 disent aux industriels de monter les prix
00:28:49 alors que ça se passe chez nous.
00:28:51 En plus, pardon, je fais des digressions,
00:28:53 mais je n'ai pas oublié ma question.
00:28:55 Non, mais vous voyez,
00:28:58 il y a le côté anecdotique
00:29:00 et l'épiphénomène des choses,
00:29:02 mais il y a le fond, quoi.
00:29:03 Si le pouvoir public laisse
00:29:05 au titre de la reconstitution des marges
00:29:07 les prix augmentés,
00:29:08 après, c'est avec de l'argent public
00:29:10 qu'on fait des chèques alimentaires.
00:29:13 Et ça, je regarde l'IB,
00:29:14 mais parce que vous voyez, politiquement,
00:29:16 moi, je ne trouve pas ça...
00:29:17 À quel point les habitudes ont changé ?
00:29:19 Pour les finances publiques,
00:29:20 bien évidemment, quand il faut mettre
00:29:21 en place des boucliers.
00:29:22 Et c'est les gens qui payent de l'impôt
00:29:25 qui payent pour l'augmentation des marges
00:29:27 ou pour les dividendes des actionnaires
00:29:29 qui ont trop augmenté.
00:29:30 Je ne trouve pas ça moral, quand même.
00:29:31 L'un des moyens de corriger tout ça
00:29:33 serait peut-être une taxe sur les superprofits.
00:29:34 Elle a un petit peu de mal à avoir le jour.
00:29:36 Mais même, vous voyez,
00:29:37 ce n'est pas qu'il y a les superprofits,
00:29:41 mais ça, c'est extraordinaire.
00:29:44 Mais c'est simplement qu'on a raconté aux gens
00:29:46 et on nous a fait raconter aux gens.
00:29:47 Et même vous, journaliste,
00:29:48 vous avez raconté aux gens,
00:29:50 parce que c'était le flux,
00:29:51 que c'était à cause de la rareté due à l'Ukraine, etc.
00:29:54 Et en fait, quand vous voyez après
00:29:55 des entreprises se donner des dividendes,
00:29:57 même s'ils ne sont pas super,
00:29:59 ils se donnent des dividendes,
00:30:00 ça veut bien dire que les augmentations des prix
00:30:02 n'ont pas simplement...
00:30:04 Une cause géopolitique.
00:30:05 Oui, ce n'est pas qu'une cause géopolitique.
00:30:07 Ce n'est pas simplement la hausse des coûts de production.
00:30:09 Ce n'est pas seulement la rareté.
00:30:11 Ça a nourri les marges des entreprises.
00:30:12 Comment voulez-vous, Michel-Édouard Leclerc,
00:30:14 corriger ce type de comportement
00:30:16 qui est extrêmement néfaste ?
00:30:18 La concurrence à l'heure d'aujourd'hui
00:30:19 ne va pas montrer...
00:30:20 J'ai posé une question il y a dix minutes.
00:30:21 Oui, c'est vrai, mais ça s'appelle du teasing.
00:30:24 Ça s'appelle du teasing.
00:30:25 Non, mais parce que Nadia Sey et Nadia nous a rejoints.
00:30:27 Bonsoir, Nadia Zann,
00:30:28 directrice du département consommation
00:30:29 de l'association Familles Rurales.
00:30:31 Vous avez plusieurs questions
00:30:32 à poser à Michel-Édouard Leclerc.
00:30:33 Avant cela, je voulais qu'on plante le décor.
00:30:35 À quel point nos habitudes ont changé ?
00:30:36 Les habitudes de qui ?
00:30:38 Et quel changement ?
00:30:39 Tous les Français comptent.
00:30:41 D'accord ? Riche ou pauvre.
00:30:42 Les pauvres par nécessité,
00:30:44 les riches parce qu'ils n'ont pas envie de se faire avoir.
00:30:46 Donc, j'exagère, je caricature,
00:30:48 mais c'est la réalité.
00:30:49 Donc, en fait,
00:30:50 les marques qui ont trop augmenté
00:30:52 aujourd'hui sont délaissées.
00:30:53 Elles sont en perte de volume.
00:30:56 Il n'y a pas que les marques,
00:30:57 il y a aussi des secteurs.
00:30:59 Par exemple, dans la parfumerie
00:31:01 ou dans des produits plus accessoires.
00:31:04 Le bio...
00:31:04 Le problème d'hygiène aussi,
00:31:05 on se lave, mais avec moins de gel rouge.
00:31:07 Non, là, c'est plutôt le deuxième comportement,
00:31:09 c'est qu'on se reporte sur des marques de distributeurs
00:31:12 qui sont 20 à 25 % moins chères,
00:31:14 voire sur des premiers prix,
00:31:16 qui sont des entrées de gamme
00:31:18 et qui étaient même moins proposées
00:31:21 par les distributeurs il y a encore deux, trois ans.
00:31:23 Par exemple, nous, sur les drives,
00:31:24 on ne mettait pas beaucoup la marque Ecoplus.
00:31:26 Aujourd'hui, on la met beaucoup en avant.
00:31:27 D'accord ?
00:31:28 Et donc, ces comportements,
00:31:31 ça, il faut regarder que...
00:31:34 Oui, en deux ans, c'est énorme.
00:31:35 Énorme.
00:31:36 Et après, là, on ne parle que d'alimentaires,
00:31:40 vous voyez, ou de produits de consommation courante.
00:31:42 Mais ça impacte aussi l'utilisation de la voiture,
00:31:46 l'accès aux loisirs, le voyage.
00:31:49 Est-ce qu'on va faire du camping plutôt qu'à l'hôtel ?
00:31:51 Et donc, toutes ces consommations-là
00:31:52 sont impactées par les Français.
00:31:54 Quels sont les produits qu'on n'achète plus aujourd'hui ?
00:31:57 D'abord, le textile.
00:31:59 Alors, c'est une tendance déjà longue, mais...
00:32:02 Pour d'autres raisons que le pouvoir d'achat, d'ailleurs, sans doute.
00:32:04 Ou peut-être, peut-être.
00:32:06 Parce qu'il y a une nouvelle génération,
00:32:09 on dit les jeunes, mais il y a une nouvelle génération
00:32:11 qui achète...
00:32:12 La seconde main.
00:32:13 Oui, mais ça, c'est quand même peut-être l'inflation aussi
00:32:16 qui accélère le processus, vous voyez.
00:32:18 Vous disiez le textile.
00:32:19 Le textile, aujourd'hui, c'est très...
00:32:21 Après, il y a des vrais drames sur l'hygiène.
00:32:24 C'est pour ça qu'on avait sorti des kits menstruels,
00:32:28 des kits hygiène, etc.
00:32:29 Parce qu'il y a des familles où ce n'est pas prioritaire.
00:32:33 Préservatif, le président de la République
00:32:36 s'était investi ou avait demandé qu'on s'investisse là-dessus.
00:32:38 Mais sur les autres problèmes d'hygiène,
00:32:41 il faut s'investir aussi.
00:32:44 Qu'est-ce que vous me demandiez ?
00:32:45 Les secteurs qui marchent moins bien ?
00:32:46 Le bio.
00:32:48 Alors que c'est un élément très important
00:32:51 de la narration du mieux manger, du mieux être et de porter,
00:32:54 le bio est cassé.
00:32:56 Alors peut-être aussi que le marketing du bio s'est fourvoyé.
00:32:59 Parce que quand le bio est 60% plus cher
00:33:02 que sur un marché qu'un produit dit naturel et local,
00:33:06 les gens ont le droit de se poser des questions
00:33:07 sur savoir ce qu'ils payent.
00:33:09 Vous dites que tout le monde est touché,
00:33:10 ça veut dire que vous avez une bouteille d'eau,
00:33:12 c'est bon, tout va bien.
00:33:13 Et je vous laisse, hydratez-vous pendant que je parle.
00:33:16 C'est quand même du plastique.
00:33:17 Oui, c'est vrai.
00:33:17 Mais oui, on aurait pu...
00:33:19 - On passera aux gourdes. - Chacun ses tailles.
00:33:20 Non, vous avez raison.
00:33:21 Je parle trop.
00:33:23 Mais puisque vous parliez de ces secteurs
00:33:25 qui sont les plus touchés aujourd'hui,
00:33:27 vous disiez que tous les Français comptent aujourd'hui.
00:33:29 Oui.
00:33:30 Est-ce que vous parlez en particulier de la classe moyenne ?
00:33:34 Tout le monde compte.
00:33:36 Et c'est d'ailleurs très spectaculaire.
00:33:38 Enfin, je ne veux pas attiser le voyeurisme,
00:33:40 mais vous voyez, quand même moi, je vais dans les magasins
00:33:43 et que je prends un peu de recul
00:33:44 et que je regarde la sortie de caisse,
00:33:47 que je parle avec le personnel, avec les collaborateurs,
00:33:51 on voit souvent les gens relire leur ticket de caisse.
00:33:56 Ils n'ont pas osé poser la question avant.
00:33:58 Certains ont laissé peut-être sur un rayon
00:34:01 des produits qu'ils ont deviné trop chers.
00:34:04 Donc, il y a des arbitrages en famille
00:34:06 avant d'aller faire les courses,
00:34:07 mais au moment de faire les courses,
00:34:09 il y a aussi des résistances, des refus,
00:34:11 des frustrations très fortes.
00:34:13 42% des Français les plus précaires
00:34:16 sont contraints aujourd'hui de sauter un repas.
00:34:19 Vous le voyez, vous ?
00:34:20 Oui, il y a une augmentation de la précarité.
00:34:22 Nous sommes un des premiers contributeurs de la banque alimentaire
00:34:25 et après qui alimente les épiceries solidaires.
00:34:28 Il n'y a jamais autant de personnes
00:34:30 qui sont touchées par la précarité.
00:34:34 Et après, vous savez, il y a même des bourgeois
00:34:36 qui ne veulent pas apparaître comme pauvres,
00:34:39 mais dont on voit que les comportements
00:34:40 sont aujourd'hui très bridés.
00:34:42 Pourquoi ?
00:34:44 Parce qu'une chose, c'est d'avoir du patrimoine,
00:34:46 une autre, c'est d'avoir des rentrées d'argent liquide,
00:34:49 pour pouvoir faire ses courses.
00:34:51 Quand je vous demandais quels sont les produits
00:34:54 qu'on achète moins aujourd'hui,
00:34:55 c'est-à-dire qu'on fait une croix sur le plaisir.
00:34:57 Est-ce que les biscuits,
00:34:58 vous dites qu'il faut continuer à les acheter quand même ?
00:35:00 Les bonbons aussi ?
00:35:01 Oui, le snacking, ça marche,
00:35:03 malgré le Covid et la préoccupation sanitaire.
00:35:07 Je ne sais plus, c'est Bruno qui m'a offert tout à l'heure
00:35:09 un bonbon à ribeaux, une fraise à ribeaux.
00:35:12 Je balance ça.
00:35:14 Il n'y en a plus ?
00:35:15 C'est bizarre le paquet d'arribeaux, je ne le vois pas.
00:35:16 Il a été consommé, je le sens.
00:35:18 Il n'est pas sur la liste.
00:35:20 Je sais pas ce que je dis,
00:35:21 il y avait plus de produits tout à l'heure.
00:35:22 On ne va pas révéler les coulisses, on ne va pas dire.
00:35:24 Mais ça, ça marche, ça marche quand même.
00:35:26 Non, non, il y a...
00:35:28 Et puis, il va y avoir, par exemple,
00:35:29 bientôt les foires au vin,
00:35:31 septembre, octobre, on les achète maintenant.
00:35:33 Donc, les prix sont relativement raisonnables,
00:35:36 c'est un des nouvelles à venir.
00:35:39 Et en fait, à ce moment-là,
00:35:41 les foires au vin, ça continue de marcher très fort.
00:35:44 C'est-à-dire que quelque part, quand même,
00:35:46 il y a la tradition, il y a le manger ensemble,
00:35:49 le plaisir, enfin, vous me contredirez.
00:35:51 Mais c'est...
00:35:52 Non, il y a...
00:35:53 On a envie de plaisir, c'est simplement...
00:35:55 On va se restreindre ailleurs
00:35:56 pour garder des petits espaces de plaisir.
00:35:58 Oui.
00:35:58 Nadia, vous êtes venue avec vos questions, on vous écoute.
00:36:00 Absolument.
00:36:01 D'abord, peut-être pour vous dire que les fraises à ribaud,
00:36:03 à titre personnel, les fraises tout court,
00:36:05 c'est un produit plaisir aussi.
00:36:07 C'est-à-dire que si vous me proposez
00:36:09 une option bonbons ou une option fraises fraîches,
00:36:12 je ne suis pas sûre que je choisisse les bonbons.
00:36:14 Ceci étant dit, justement, on a été assez surpris,
00:36:18 à famille rurale, de votre posture
00:36:20 au moment où on a eu cette discussion,
00:36:22 notamment avec le cabinet d'Olivier Grégoire,
00:36:24 sur la mise en place d'un panier
00:36:27 qui comprendrait une cinquantaine de références.
00:36:30 Ces références seraient basées, pourquoi pas,
00:36:32 sur le programme national nutrition santé.
00:36:35 En fait, on a été assez surpris, pour ne pas dire déçus,
00:36:38 que d'emblée, vous refusiez toute discussion sur le sujet.
00:36:43 Et ce que vous venez très justement de pointer,
00:36:45 c'est que ce n'est pas tout à fait la même chose quand même
00:36:48 quand on n'a pas de moyens et quand on en a.
00:36:51 Or, nous savons qu'aujourd'hui,
00:36:53 ce que nous mettons dans notre assiette est déterminant.
00:36:56 Donc, ce qu'il aurait fallu faire, à nos yeux,
00:36:58 c'est ne pas se contenter de proposer des produits
00:37:02 accessibles à tous, quelle que soit leur qualité,
00:37:05 mais c'est au contraire, précisément,
00:37:07 de mettre en place, de faire un effort sur vos marges,
00:37:10 s'agissant des produits sains pour notre santé
00:37:13 dont on a besoin quotidiennement.
00:37:14 C'est 50 produits, une cinquantaine de produits
00:37:16 sur vos milliers de références.
00:37:18 Voilà, on a été déçus, pour être honnête, de votre posture.
00:37:21 Mais ce n'est pas une posture,
00:37:22 c'est parce que vous êtes arrivé à la fin.
00:37:25 Et moi, je voulais que justement, on puisse vendre moins cher,
00:37:29 non pas 40 articles, 50 articles, mais l'ensemble.
00:37:31 Je voulais faire sauter la marge minimale de 10%
00:37:34 qu'on nous obligeait de maintenir,
00:37:36 théoriquement, pour protéger les agriculteurs
00:37:38 au nom d'une théorie du ruissellement
00:37:39 qui n'existe pas, etc.
00:37:41 Et en fait, donc, j'ai simplement refusé un acte politique
00:37:44 qui consistait à les monter sur une estrade
00:37:46 pour présenter 40...
00:37:47 Même si ça vous aurait fait plaisir,
00:37:49 c'était quand même vis-à-vis des 19 millions de consommateurs
00:37:52 qui fréquentent les centres Leclerc.
00:37:54 Ça aurait été une hypocrisie que de venir vous dire
00:37:56 "je m'engage sur un panier anti-inflation pendant trois mois
00:37:58 qui est de 40 ou 140 articles".
00:38:01 C'est en fait ma réponse.
00:38:02 Vous allez quand même bloquer des prix ?
00:38:04 Attendez, personne ne conteste que Leclerc est moins cher aujourd'hui.
00:38:08 On est écarté par rapport au peloton.
00:38:11 Énorme, quoi.
00:38:13 Je pense que...
00:38:15 On a publié des comparateurs.
00:38:16 Mais si vous prenez même des références professionnelles
00:38:19 comme Nielsen, Distripris, sur les drives, etc.
00:38:22 On a un écart de 1 à 10 avec des anciennes prestigieuses.
00:38:26 Donc les centres Leclerc aujourd'hui ont beaucoup baissé leurs marges,
00:38:28 y compris sur les produits frais,
00:38:30 y compris sur les marques.
00:38:32 Mais notre idée, c'était...
00:38:35 Parce que justement, notre vision, c'est globale,
00:38:38 c'était de ne pas la réduire à un petit panier.
00:38:40 Est-ce que derrière ça, il n'y a pas votre philosophie, Michel-Édouard Leclerc,
00:38:43 qui est "je n'ai pas envie qu'on m'impose les trucs,
00:38:46 je vais juste reprendre une phrase qui figure dans un excellent bouquin
00:38:48 qui a été écrit par une journaliste de LSA, Magali Picard, sur vous,
00:38:51 qui vient de sortir, qui est bourrée d'anecdotes,
00:38:54 et au début, elle rapporte un de vos propos sur Europe 1,
00:38:57 qui est "la loi, je m'assieds dessus quand elle est faite contre moi".
00:39:00 Vous avez dit ça au micro d'Europe 1 en février 2013.
00:39:02 Eh bien non, ce n'est pas la phrase.
00:39:04 Mais c'est vrai que c'est comme ça que ça circule.
00:39:05 Et puis, de toute façon, personne ne va en page 14 de Google.
00:39:07 Donc tout le monde reste sur le "on dit".
00:39:10 Non, la réalité, c'est que j'étais dans un débat avec des députés
00:39:15 qui disaient "nous allons vous y obliger, vous Leclerc".
00:39:18 Et donc, ils me ciblaient.
00:39:19 Et je disais "une loi qui est détournée et qui est à vocation
00:39:22 de pénaliser l'un des acteurs économiques, je n'ai pas à la respecter.
00:39:25 Ce n'est pas une bonne loi".
00:39:26 Mais le "si" et tout ça a disparu du truc Twitter.
00:39:31 Enfin, vous voyez, c'est réducteur.
00:39:32 Mais ceci dit, j'ai ça dans le caractère.
00:39:35 Vous avez pensé qu'on vous imposait les trucs ?
00:39:36 Je suis un vrai breton, d'accord ?
00:39:38 Et je ne porte pas un bonnet rouge.
00:39:39 Mais c'est vrai qu'aussi, c'est pour avoir résisté à ce genre de trucs
00:39:43 qu'on voit aujourd'hui Bruno Le Maire.
00:39:45 Et ça n'avait rien de personnel.
00:39:47 Ça ne vous plaisait pas cette affaire de panier anti-impression ?
00:39:51 Pendant qu'on nous obligeait à augmenter nos prix à l'Assemblée nationale,
00:39:54 on me demandait de venir dire "je bloque 140 articles".
00:39:58 Enfin, franchement, moi aussi, je sais faire de la politique.
00:40:01 Ce n'était pas de bonne politique.
00:40:02 Et d'ailleurs, vous voyez bien aujourd'hui,
00:40:03 Bruno Le Maire et Olivier Grégoire demandent aux industriels
00:40:08 de baisser leurs prix, leurs tarifs, de renégocier avec nous,
00:40:12 d'être patriotes de manière à ce que nous puissions répercuter ces baisses.
00:40:15 Ça a changé de dimension.
00:40:17 Je ne dis pas qu'on a gagné,
00:40:18 parce qu'en plus, ça n'a pas changé le cadre législatif.
00:40:21 Ça va être assez compliqué.
00:40:22 Mais par contre, vous voyez, Bruno Le Maire...
00:40:24 Vous voulez changer le cadre législatif ?
00:40:25 Ah oui, oui.
00:40:26 Vous voulez que les renégociations ne soient plus annuelles, qu'il y en ait tout le temps ?
00:40:30 Est-ce que vous savez qu'en France, une fois que vous avez fini les négociations tarifaires,
00:40:35 on ne peut plus revenir, contrairement à partout en Europe,
00:40:38 et notamment là où est implanté Lidl et Aldi en Allemagne et partout,
00:40:42 c'est des gros en Allemagne.
00:40:43 Eh bien, en France, vous ne pouvez pas renégocier les prix.
00:40:46 Vous avez le droit, si vous faites des prestations de service, de les vendre et on vous fait...
00:40:50 À ce moment-là, on vous donne de l'argent que vous pouvez remettre dans les prix.
00:40:53 C'est comme si...
00:40:54 Vous savez, vous voulez acheter une Peugeot, une Renault,
00:40:57 vous allez voir, il y a un concessionnaire qui vous fait plein pot et l'autre qui dit
00:41:01 "c'est 8%, mais vous devez nettoyer mon garage".
00:41:04 La législation française, c'est ça.
00:41:06 Je ne peux acheter moins cher que si j'offre des prestations.
00:41:08 Ça va changer ou pas ?
00:41:09 Non, ils ne veulent pas.
00:41:11 Parce qu'il faut quand même préciser que cette loi et ce dispositif
00:41:14 a été prévu pour des périodes de non-inflation.
00:41:17 Et quand les prix n'augmentent pas, on peut imaginer qu'une négociation annuelle
00:41:20 soit suffisante et que le distributeur ne torde pas le bras à l'industriel,
00:41:24 surtout s'il n'est pas très costaud.
00:41:25 Tout le monde est d'accord en prenant en compte qu'il faut que ça change.
00:41:27 En période d'inflation, effectivement, il y a un problème.
00:41:29 Mais regardez, l'année dernière, au mois de mars, on était en train de négocier
00:41:34 et en fait, le gros de l'inflation n'était pas encore arrivé sur le marché français.
00:41:38 Les pouvoirs publics qui nous menaçaient d'amende à 100 millions si on finissait pas le...
00:41:42 Je parle du groupe "Si on finissait pas les négo en fin mars",
00:41:46 un mois après, ils rouvraient...
00:41:49 Ça se dit comme ça ?
00:41:50 Un cycle de négociation, dit "Ukraine", et on a négocié pendant quatre fois...
00:41:54 Ils nous ont obligés d'accepter pendant quatre fois des hausses
00:41:56 du prix des pâtes, de l'huile de tournesol, etc.
00:41:58 Donc, ce qui a été fait dans un sens,
00:42:00 normalement, les pouvoirs publics devraient pouvoir le mettre en place de l'autre côté.
00:42:05 Pour le moment, on en est juste à une lettre d'intention du ministre de l'Economie et des Finances.
00:42:09 Ceci dit, elle va nous servir.
00:42:10 Parce que, je vous dis, on va aller chercher des baisses, des moindres hausses.
00:42:14 Et d'ailleurs, au deuxième semestre,
00:42:16 je pense qu'on va casser l'inflation en deux.
00:42:20 Casser l'inflation en deux ?
00:42:20 Ah oui, oui, oui.
00:42:21 Mais, enfin, il faut casser l'inflation en deux, ça veut dire que les prix ne descendront pas.
00:42:24 Ça ne descendra jamais.
00:42:25 On ne retrouvera jamais les prix d'avant.
00:42:26 Mais non.
00:42:27 Là-dessus, il faut quand même être assez limpide.
00:42:29 Mais même d'un point de vue social,
00:42:31 est-ce que vous pensez que les agriculteurs accepteraient de rebaisser les prix
00:42:34 après avoir goûté à cette loi ?
00:42:36 Non.
00:42:36 Est-ce que vous pensez que les boulangers,
00:42:38 qui déjà m'ont flingué parce que je faisais de la baguette à 0,29 €, etc.,
00:42:43 est-ce que vous pensez qu'après avoir demandé de pouvoir augmenter le tarif de la baguette,
00:42:47 est-ce que vous croyez vraiment qu'ils vont le rebaisser ?
00:42:49 Non.
00:42:50 Même si la farine descend.
00:42:50 Pardon, mais encore faudrait-il quand même que les agriculteurs,
00:42:54 comme je vous évoquais notamment le seuil de revente à perte
00:42:56 qui avait été construit pour eux,
00:42:58 encore faudrait-il qu'ils en récupèrent les fruits.
00:43:02 Aujourd'hui, ça n'est pas le cas.
00:43:04 Et notamment, la filière lait s'en tire pas trop mal.
00:43:08 C'est pas le cas pour les fruits et les légumes.
00:43:10 J'aimerais justement, pardon d'être la première à vous contredire,
00:43:13 s'agissant des prix les moins chers,
00:43:16 je suis d'accord avec vous sur la gamme Eco+.
00:43:19 Effectivement, l'avantage avec les centres Édouard Leclerc,
00:43:22 c'est que quand on y va et qu'on met ces produits dans nos paniers,
00:43:26 on sait que c'est le produit théoriquement le moins cher de la gamme.
00:43:30 Ce qui n'est pas le cas de certains de vos concurrents
00:43:32 qui affichent des -1 €, -2 €.
00:43:35 Et quand on regarde le prix au kilo,
00:43:37 en réalité, ces produits d'appel sont en plus pas forcément les moins chers.
00:43:41 Donc j'aimerais revenir sur votre sujet "je suis le moins cher".
00:43:46 Nous, ce qu'on attend de vous,
00:43:48 c'est un effort sur les fruits et légumes frais.
00:43:52 Parce qu'autant, quand on regarde votre site,
00:43:54 votre comparateur qui est le moins cher,
00:43:57 vos magasins Leclerc sont très bien positionnés,
00:44:00 mais parce qu'on compare très souvent des marques nationales,
00:44:03 on a quelques fruits et légumes en conserve,
00:44:07 mais on manque cruellement de frais.
00:44:09 Or, on sait que d'un point de vue nutritionnel,
00:44:12 rien n'est mieux que le frais dans nos assiettes.
00:44:14 Et les renoncements dont on parlait tout à l'heure avec les descentes de gamme,
00:44:18 à fin févral, ce n'est pas tant ça qui nous dérange.
00:44:21 Ce n'est pas de passer d'une marque nationale à une marque de distributeurs.
00:44:24 Il y a des marques de distributeurs qui sont très bien.
00:44:26 Ce qui nous embête, c'est les renoncements de produits
00:44:30 dont on a besoin, encore une fois, pour être en bonne santé,
00:44:32 au nombre desquels les légumes frais ont augmenté de 30% en un an.
00:44:37 Donc il est assez logique,
00:44:39 alors qu'on devrait les mettre en priorité dans nos paniers,
00:44:42 qu'on le fasse faire.
00:44:43 Qu'avez-vous prévu ?
00:44:44 Parce que pour le coup,
00:44:46 je vous rejoins sur le manque d'ambition gouvernementale,
00:44:49 mais vous, comment avez-vous prévu de nous aider
00:44:51 pour que l'ensemble des consommateurs aient accès à ces produits ?
00:44:54 Alors, puisque vous m'offrez la possibilité de le dire,
00:44:58 c'est que parallèlement au blocage des prix de la marque Ecoplus,
00:45:02 on est toutes les semaines sur des opérations produits frais.
00:45:05 Et alors, pour ne pas tirer la ficelle qu'à moi,
00:45:10 intermarché, c'est tous les jours,
00:45:11 et on est beaucoup sur les produits frais.
00:45:15 Mais pourquoi on communique,
00:45:16 on communique par du ticketing sur les produits frais,
00:45:20 on dit 10% de remise, etc. ?
00:45:23 C'est parce que, justement,
00:45:24 le monde agricole ne voulait pas qu'on baisse ces prix-là.
00:45:28 Parce que déraber sur les produits frais,
00:45:30 pour eux, c'était casser la valeur.
00:45:32 Et vous-même, famille rurale, vous avez soutenu ça.
00:45:35 Et donc, on ne peut pas nous reprocher à la fois
00:45:38 de ne pas matraquer le prix des produits frais,
00:45:41 et en même temps de nous demander
00:45:43 de limiter nos rabais sur les produits frais.
00:45:47 Donc, je suis d'accord avec vous.
00:45:48 Et là, aujourd'hui, mais après, ça devient de la publicité,
00:45:52 d'abord, je suis d'accord sur le diagnostic,
00:45:54 il faut que les Français mangent des produits frais.
00:45:57 Et dans ces gammes-là,
00:46:00 on a quand même pas mal de produits frais,
00:46:01 mais à côté, on a des très grands produits frais.
00:46:03 Leclerc est aussi le premier distributeur de bio en France.
00:46:07 C'est simplement que ça, c'est un élément du dispositif
00:46:10 qui répondait à une demande sociale,
00:46:12 le prix d'accès au marché.
00:46:14 Mais j'espère qu'on est meilleur sur les produits frais.
00:46:17 - On ne pourrait pas imaginer quelque chose,
00:46:18 monsieur Alédore Leclerc,
00:46:19 vous faites l'essence à prix coûtant.
00:46:21 Pourquoi ? Parce que c'est quand même important,
00:46:22 comme le soulignait Madame, pour la santé et la nutrition.
00:46:24 Pourquoi vous ne nous feriez pas des légumes à prix coûtant ?
00:46:27 - C'est pas possible.
00:46:28 À sa décharge, il n'a malheureusement pas le droit
00:46:31 avec le seuil de revente à perte.
00:46:32 Mais justement, sur les fruits et légumes,
00:46:36 nous, vous savez, on a un panier,
00:46:38 on compare les prix d'un panier de produits sains.
00:46:40 Il n'y a que des produits qui sont PNNS compatibles,
00:46:44 donc le Plan National Nutrition Santé.
00:46:46 Celui qui nous dit qu'il faut,
00:46:48 nous devons manger tous les jours
00:46:49 au moins cinq fruits et légumes par jour,
00:46:52 un certain nombre de légumineuses, des protéines, des laitages.
00:46:55 Et effectivement, le PNNS n'inclut pas dans les produits
00:46:59 que nous devons consommer quotidiennement
00:47:01 pour être en bonne santé,
00:47:03 les produits ultra transformés, etc.
00:47:05 Et ce panier-là, pour être honnête,
00:47:07 qui isole cette cinquantaine de produits,
00:47:10 il était moins cher en 2022 dans les EDMP,
00:47:14 les établissements à dominante marque propre,
00:47:16 que dans les supermarchés et les hypermarchés.
00:47:18 Donc ça veut dire que dans notre panier Famille Rurale,
00:47:22 en 2022, vous n'étiez pas les mieux positionnés.
00:47:25 Ça ne veut pas dire que les années précédentes,
00:47:27 cela n'avait pas été le cas.
00:47:29 Ça veut dire que si on isole cette année-là,
00:47:31 vous ne pouvez pas prétendre avoir été le moins cher,
00:47:35 en tout cas sur nos références.
00:47:37 Je ne sais pas répondre à ça,
00:47:39 mais je vois le jus d'orange ou le jus de fruit.
00:47:42 Vous voyez, c'est un produit EcoPlus, c'est un premier prix,
00:47:44 mais vous regardez en dessous, il y a un Nutri-Score.
00:47:47 Vous faites très bien, Bruno.
00:47:48 Oui, et surtout, je suis très content de le voir
00:47:51 parce que je pensais que j'avais les mauvaises...
00:47:53 Et en fait, nous Nutri-Score-ons nos produits premier prix.
00:47:58 C'est pour vous dire que ce n'est pas simplement du produit,
00:48:01 ce n'est pas de la merde.
00:48:02 Enfin, je veux dire, il y a le problème de la localisation,
00:48:06 de la fabrication, les conditions de fabrication.
00:48:08 Et aussi, je suis d'accord sur le plan national santé,
00:48:12 on va dans ce sens.
00:48:14 Et donc, nous sommes des militants du Nutri-Score.
00:48:16 C'est-à-dire que ce n'est pas parce qu'un produit
00:48:18 est le moins cher du marché, qu'il ne doit pas répondre...
00:48:20 Il y a Nutri-Score sur celui-là, pas Nutri-Score.
00:48:22 Et l'autre, c'est une grande marque.
00:48:23 Et il n'y a pas Nutri-Score.
00:48:24 Il n'y a pas de Nutri-Score, c'est la grande marque.
00:48:26 Si on peut s'arrêter deux minutes sur le pur jus d'orange,
00:48:30 c'est là où vous prenez un exemple qui est très intéressant
00:48:32 parce que vous prêchez une convaincue.
00:48:34 Ce produit-là que vous citez, c'est du pur jus d'orange.
00:48:38 Quand on regarde votre gamme,
00:48:39 qu'on a quand même bien regardé à Famille Rurale,
00:48:41 vous avez un jus d'orange Jaffa Den qui est vendu moins cher
00:48:47 que votre jus d'orange Eco Plus.
00:48:49 Et donc là, vous pouvez perdre le consommateur.
00:48:53 En réalité, quand on y regarde de plus près,
00:48:56 l'Eco Plus est plus cher parce que c'est du pur jus d'orange,
00:49:00 alors que le Jaffa Den est à base de jus concentré.
00:49:03 Je confirme, cet après-midi, 1,85, 1,49.
00:49:06 Bon, j'achète pas cher, mais j'achète l'observation
00:49:10 et je vais aller regarder.
00:49:11 Ça veut dire qu'on a des intérêts convergents.
00:49:13 C'est ce que je vous dis, on a des intérêts convergents
00:49:15 à mieux accompagner ensemble les consommateurs
00:49:19 vers des choix de produits qui sont nutritionnellement bons
00:49:23 pour leur santé.
00:49:24 Je suis d'accord avec vous.
00:49:24 Moi, si vous me dites,
00:49:26 que conseillez-vous aux consommateurs entre ce jus Eco Plus...
00:49:30 - Et le Jaffa Den, vous prenez celui-là ?
00:49:32 - Bien sûr que je prends celui-là,
00:49:32 parce que celui-là présente des qualités nutritives.
00:49:35 Maintenant, dans l'idéal, je prends aucun des deux.
00:49:38 Je prends un kilo d'orange,
00:49:40 parce que la meilleure manière de consommer un fruit,
00:49:43 c'est quand il est brut.
00:49:44 Et c'est là où je vous dis, on a besoin
00:49:47 d'avoir plus d'ambition de votre part
00:49:50 pour mettre dans l'assiette de nos consommateurs...
00:49:52 - Vous êtes pris en étau,
00:49:54 parce qu'il y a en même temps les producteurs d'Eau Tomate,
00:49:55 je ne sais pas si vous avez vu,
00:49:56 qui ont fait un communiqué aujourd'hui, Légumes de France,
00:49:58 qui cite l'exemple du taux de marge de 84%
00:50:00 pour les tomates grappes produites en France,
00:50:03 marge de 84% actuellement,
00:50:05 contre 28% sur la moyenne des trois ans.
00:50:07 Ils vous disent qu'avec ces marges,
00:50:08 donc ils ne s'adressent pas à Leclerc,
00:50:10 mais s'adressent aux distributeurs,
00:50:12 vous mettez en danger la santé financière des producteurs.
00:50:14 C'est ce qu'ils disent directement aux distributeurs,
00:50:16 qu'est-ce que vous répondez ?
00:50:17 - Non mais c'est des marges excessives, c'est évident.
00:50:19 Mais je ne crois pas qu'on est concerné.
00:50:20 - Et pour compléter le propos,
00:50:22 je ne sais pas si vous êtes les seuls concernés,
00:50:24 mais ce matin, en préparant l'émission,
00:50:26 j'ai appelé justement un producteur de pommes
00:50:29 avec lequel on discute,
00:50:30 on a une vraie concertation engagée avec les producteurs,
00:50:33 qui nous a expliqué, je vais vous traduire
00:50:36 ce qu'il m'a dit ce matin.
00:50:38 Il avait un kilo de pommes
00:50:40 qui lui a coûté à produire plus de 40 centimes le kilo.
00:50:44 Sa coopérative lui a acheté 39 centimes,
00:50:48 donc moins cher que son coût de production,
00:50:49 il y perdait déjà.
00:50:51 Cette coopérative, elle les a vendues,
00:50:54 ces mêmes pommes,
00:50:55 à la grande distribution entre 1 euro et 1,10 euro.
00:50:59 Et ces pommes, elles se sont retrouvées sur nos étals
00:51:02 entre 2,50 euros et 2,80 euros le kilo.
00:51:05 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:51:07 Mais qu'est-ce qui s'est passé
00:51:08 entre la sortie de la coopérative ?
00:51:10 J'entends, on parle de marge brute.
00:51:12 C'est une marge 100%.
00:51:13 Ça fait 130%.
00:51:14 Alors j'entends, il y a les salaires à mettre dedans.
00:51:17 Non mais c'est comme si vous compariez BFM et d'autres chaînes.
00:51:20 Non mais c'est un vrai cas.
00:51:21 C'est un cas très concret, ça.
00:51:22 Oui mais moi, je soutiens pas ça.
00:51:25 Vous voyez, je vais pas me justifier de ça.
00:51:27 Je suis pas le représentant de tous les distributeurs français.
00:51:31 Je vous dis, il y a 35% d'écart
00:51:32 entre les prix de Casino et de Leclerc.
00:51:35 Casino, ils se démerdent avec ces...
00:51:37 Je pense aux salariés de Casino,
00:51:39 je pense aux collaborateurs
00:51:41 et je vais pas rajouter ma sauce.
00:51:43 C'est des moments difficiles,
00:51:44 mais par contre, je vais pas défendre les prix
00:51:47 qui sont très chers.
00:51:48 Non mais vous, vous les achèteriez plus chers à ces producteurs ?
00:51:52 Si c'est votre...
00:51:53 Les coopératives...
00:51:54 Le problème qu'on a aujourd'hui avec le monde agricole,
00:51:56 c'est qu'on n'achète pas à la ferme.
00:51:58 Et donc, on passe par des coopératives,
00:52:00 des groupements ou par des transformateurs.
00:52:02 Et tous ces intermédiaires ne sont pas transparents.
00:52:04 Ceci dit, j'ai 45 ans de métier,
00:52:06 ça fait 45 ans que ça dure.
00:52:08 Mon père...
00:52:09 Les premières manifestations d'agriculteurs contre mon père,
00:52:12 c'était la coopérative de Landernaux.
00:52:13 Mon père achetait le lait plus cher à la ferme
00:52:16 et le vendait moins cher
00:52:17 que la coopérative n'achetait aux paysans, etc.
00:52:19 Ça a toujours été une petite guéguerre.
00:52:21 Et je vous dis d'ailleurs que s'il y avait plus de concurrence,
00:52:24 si on parlait moins,
00:52:25 il faut parler de filières pour parler de décarbonation,
00:52:27 il faut parler de filières pour parler de logistique, etc.
00:52:30 Mais si on mettait un peu plus de compétition
00:52:33 entre ces industriels,
00:52:35 entre Lactalis, Danone, Yoplait, etc.
00:52:38 et qu'il y aurait un peu plus de transparents,
00:52:39 je pense qu'on y trouverait.
00:52:40 - On va revenir sur une question, Michel,
00:52:42 dans laquelle tout à l'heure vous avez dit
00:52:43 "on va casser l'inflation".
00:52:45 - C'est ce qu'on a écrit au second semestre,
00:52:47 on va casser l'inflation en deux.
00:52:48 - Dans quelle proportion vous voyez ça ?
00:52:49 - En deux, mais à l'horizon...
00:52:51 - Je ne vais pas faire...
00:52:52 Il y a plein d'interviews du patron de la Banque de France
00:52:55 qui dit en 2024 ça reviendra à 2%,
00:52:57 je suis incapable.
00:52:58 Ils s'étaient tellement trompés avant que...
00:53:02 - Vous prenez ça avec beaucoup de précaution.
00:53:04 - Un peu d'ironie aussi.
00:53:05 Mais bon, il défend aussi...
00:53:08 - L'économie française.
00:53:08 - L'économie française.
00:53:09 Mais vous voyez, ce sont des personnes qui...
00:53:11 Je fais une digression.
00:53:13 Ils parlent de l'inflation
00:53:15 parce qu'ils parlent de la masse monétaire,
00:53:16 ils ne parlent pas du prix des choses.
00:53:18 Nous d'ailleurs, on dit inflation,
00:53:19 on parle de hausse de prix là.
00:53:20 - Oui, hausse de prix.
00:53:20 - Ce n'est pas la hausse de la masse monétaire.
00:53:22 - Non.
00:53:23 - Là, quand c'est trop cher,
00:53:24 c'est parce que des gens ont pris de la marge
00:53:25 ou ont mal acheté,
00:53:26 ou aussi ont peut-être raflé une hausse de prix rapide
00:53:30 en se disant "je prends le gouvernement,
00:53:32 il nous soutient là,
00:53:33 l'année prochaine, il sera contre nous,
00:53:34 donc je prends tout et puis je me démerderai après".
00:53:37 C'est ça aussi le marché.
00:53:38 C'est de l'anticipation,
00:53:39 ce n'est pas forcément de la grosse spéculation.
00:53:42 Et beaucoup d'industriels ont eu peur
00:53:45 au début de l'année 2022.
00:53:46 Et on paye ça, ce principe de précaution,
00:53:49 je prends tout, ils n'ont pas étalé.
00:53:51 - Donc après les vacances, à la rentrée.
00:53:52 - Après les vacances,
00:53:53 avec ce qu'on est en train de renégocier,
00:53:55 je pense qu'on sera sur une inflation
00:53:57 qui va redescendre,
00:53:58 une inflation globale, une hausse des prix global,
00:54:00 qui va descendre vers 4%.
00:54:04 Je ne vous fais pas la...
00:54:06 Je ne lis pas dans la boule,
00:54:06 c'est juste que c'est ce qu'on va demander
00:54:09 aux industriels sur des bases objectives,
00:54:11 en tenant compte des mercuriales
00:54:12 sur le prix des marchés de matières premières.
00:54:14 On a déjà acheté la rentrée des classes.
00:54:17 Donc ça, je sais que c'est inférieur à 3% d'inflation,
00:54:21 ce qu'il y aura en magasin.
00:54:22 J'imagine que chez mes collègues,
00:54:24 malgré les hausses du prix du papier,
00:54:27 donc nous avons bien acheté,
00:54:31 on va avoir les jouets de Noël et tout ça.
00:54:34 On les a déjà achetés,
00:54:34 ils ne sont pas forcément arrivés,
00:54:37 mais que ce soit en Europe, en France,
00:54:39 en Asie ou le gros du marché,
00:54:41 l'inflation sera inférieure à 3% aussi.
00:54:43 Je vais, je donne des bonnes nouvelles quand même.
00:54:46 - Faut qu'on nous dise on ne s'en reviendra pas avant.
00:54:48 - Alors après, il y a un phénomène d'inertie
00:54:50 qui est naturel,
00:54:51 ce que vous constatez sur le marché du cacao,
00:54:54 pour fabriquer du chocolat,
00:54:58 il faut que le fournisseur, lui par exemple,
00:55:00 il doit écouler son stock au prix précédent,
00:55:05 prendre sa matière première,
00:55:06 faire des biscuits et nous les revendre.
00:55:08 Donc il y a bien trois mois d'inertie
00:55:10 entre le cours de la matière première
00:55:13 et sa répercussion dans le prix transformé,
00:55:15 du produit transformé, il y a bien trois mois.
00:55:17 - Et ce cycle qu'on est en train de vivre,
00:55:19 dites-vous même qu'il va sans doute durer dix ans.
00:55:21 - Ah non, c'est autre chose.
00:55:23 - Le niveau d'avant, on ne l'aura jamais.
00:55:24 - Non, c'est autre chose.
00:55:26 Pardon, je ne veux pas...
00:55:28 Mais je suis passionné aussi.
00:55:29 Donc j'écoute ce que vous avez dit.
00:55:34 Mais vous voyez, le fait de manger mieux,
00:55:37 de produire français, moins de sel, moins de sucre,
00:55:40 des choses plus localisées au nom de la souveraineté
00:55:42 ou tout simplement de la praticité ou de la géopolitique.
00:55:47 Ça va coûter plus cher dans les dix ans qui viennent
00:55:51 de produire en France, en Europe,
00:55:54 parce qu'en plus, on va décarboner,
00:55:56 il va y avoir une meilleure appréciation
00:56:00 de ce qu'on appelle les coûts externes
00:56:02 de nos impacts sur l'environnement.
00:56:04 Donc ça va coûter plus cher.
00:56:06 Sur un marché qui ne sera pas plus grand,
00:56:09 parce que ce n'est pas évident qu'on va exporter autant vers la Chine.
00:56:12 C'est à peu près sûr qu'on ne va pas tout de suite exporter vers la Russie.
00:56:16 Ça, c'est des marchés à 100 millions, 200 millions, un milliard d'habitants.
00:56:19 Et ces pays-là aussi, l'Inde, l'Afrique,
00:56:22 vont beaucoup produire.
00:56:25 Et donc, il y a une inflation décennale,
00:56:28 une inflation plus profonde de reconversion de l'économie
00:56:31 qui sera peut-être moins brutale,
00:56:33 qui sera un peu erratique, mais moins brutale
00:56:35 et qu'il faut intégrer.
00:56:36 Et ça va être notre combat
00:56:40 que de rendre ce meilleur, ce plus écologiste,
00:56:43 ce plus vertueux, accessible au plus grand nombre.
00:56:46 Parce qu'il ne faut pas faire du bio 60% plus cher,
00:56:50 c'est punitif pour ceux qui ne peuvent pas y accéder.
00:56:52 Donc là où je renouvelle le contrat Leclerc, si je puis dire,
00:56:56 ou d'autres que moi le renouvelleront, et j'impulse,
00:56:59 c'est que cette économie décarbonée, qui va coûter plus cher à produire,
00:57:02 il faut quand même la rendre accessible.
00:57:04 Il faut la rendre accessible au plus grand nombre.
00:57:06 Il faut démocratiser l'accès à l'écologie.
00:57:09 Il faut la démocratiser, sinon on ne va pas embarquer les gens.
00:57:12 Mais peut-être mettre deux choses en perspective quand même.
00:57:14 On va le faire juste après la pub.
00:57:16 Je suis obligée de prouver.
00:57:17 On m'a dit de lancer la pub à 21h36.
00:57:20 On se retrouve dans quelques secondes.
00:57:21 [Musique]
00:57:41 Ils sont là pour mettre leurs compétences au service du bien-être des enfants.
00:57:45 - Bonne journée. - Bonne journée.
00:57:46 - Tu peux bien me donner ton bonnet s'il te plaît ?
00:57:49 Ils sont là pour les accompagner dans leur développement.
00:57:51 - Ça va, ça va.
00:57:52 Ils sont là pour leur apprendre à s'ouvrir aux autres et au monde.
00:57:56 Les métiers de la petite enfance nous font grandir.
00:58:00 [Musique]
00:58:04 - C'est pas rentable les panneaux photovoltaïques.
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00:58:10 Inogreen, pour être sûr de ne pas se tromper.
00:58:12 - Vous avez commandé Deliveroo.
00:58:14 Votre pizza est en chemin.
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00:58:18 [Sonnerie]
00:58:19 - Quoi ? Déjà là ?
00:58:20 [Sonnerie]
00:58:22 - Hmm, pizza.
00:58:24 On se fait un Deliveroo.
00:58:26 [Musique]
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00:58:48 [Musique]
00:58:49 - Jacob, tu peux pas déclencher une guerre de territoire.
00:58:52 - Cette guerre a déjà commencé.
00:58:54 [Musique]
00:58:56 - C'est absolument incroyable.
00:58:57 - La cupidité, c'est ce qui va finir par nous tous.
00:59:00 - Si on riposte pas, ils reviendront s'en prendre à nous.
00:59:03 - 1923, la nouvelle série exclusivement sur Paramount+.
00:59:08 - Combat contre papa.
00:59:09 [Rires]
00:59:11 - Hmm, hmm, des petites carottes.
00:59:13 - Merci.
00:59:14 - Si tu veux être fort comme une championne, mange tes raites.
00:59:16 - Des bonnes tomates, ça serait bien aussi.
00:59:17 - T'as raison.
00:59:18 - Ils sont à combien, ces oignons ?
00:59:19 - Ils sont à 99 centimes, comme tout ce rayon fruits et légumes.
00:59:22 - Ok, tu prends les bananes, poivrons, pommes de terre.
00:59:24 - Ce soir, c'est la tarte de papa.
00:59:26 - Ouais !
00:59:27 - On aime à plus !
00:59:28 - Ouais !
00:59:29 [Cris]
00:59:31 - T'es la meilleure.
00:59:32 - Chez Carrefour, c'est plus 10 fruits et légumes à 99 centimes.
00:59:35 C'est ça le défi anti-inflation.
00:59:37 - Merci, trop meilleur.
00:59:38 [Musique]
00:59:39 - Hmm.
00:59:40 - C'est juste des framboises.
00:59:41 - Mais non, Anna, c'est pas juste des framboises.
00:59:44 - Morel, vous vous êtes...
00:59:46 - Aïe.
00:59:47 - Et puis...
00:59:48 - Et même...
00:59:49 - Aïe.
00:59:50 - Mais heureusement...
00:59:51 - Vous allez y arriver.
00:59:52 Il faut surtout bien s'équiper.
00:59:53 - Alors quand on vous dit...
00:59:54 - Hmm.
00:59:55 - Vous répondez...
00:59:56 - Ben oui.
00:59:57 - Chez Gambert, il y a tout pour vous rendre fier de votre potager.
01:00:01 [Musique]
01:00:06 [Musique]
01:00:09 - Voilà, fais un peu plus et décale.
01:00:10 [Musique]
01:00:13 - Aïe.
01:00:14 - Allez, allez, allez, là, ça, c'est très bien.
01:00:15 - C'est comme ça qu'on va faire.
01:00:17 - Allez, allez.
01:00:18 - Encore, encore.
01:00:19 - Plus vite, plus vite.
01:00:20 [Musique]
01:00:24 - On a tous besoin de quelqu'un sur qui s'appuyer.
01:00:27 Chez Alliance aussi, vous préparer et vous accompagner jour après jour, c'est notre métier.
01:00:32 Alliance, partenaire mondial d'assurance de Paris 2024.
01:00:36 - Moi, c'est Léo Dupont.
01:00:37 - Et là, c'est la base secrète des Dupont.
01:00:40 [Musique]
01:00:41 - Ah, ça, c'est Louis.
01:00:42 - Mon manier pour optimiser la base.
01:00:44 - Eh, ça va Léo ?
01:00:46 - On peut toujours compter sur lui.
01:00:48 - La boutique du menuisier, fenêtres, portes, volets.
01:00:51 [Musique]
01:00:53 [Applaudissements]
01:00:55 - eBay.
01:00:56 Mais ils ont craqué.
01:00:58 Je leur demande un téléphone, ils arrivent avec un truc des années 2000 genre.
01:01:01 Le respect, il est mort en fait.
01:01:03 [Musique]
01:01:08 - Maintenant, où penserez-vous le plus souvent ?
01:01:10 [Musique]
01:01:12 - Ben non.
01:01:13 - Quoi ?
01:01:14 - Ben, c'est encore le chien des voisins.
01:01:15 - Oui, mais on ne va pas clôturer tout le jardin.
01:01:16 - Ben, pourquoi pas ?
01:01:17 [Musique]
01:01:20 - Oh !
01:01:21 - Vous ne pouvez pas me retenir.
01:01:22 - Ah ouais, ben là, je ne peux rien faire.
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01:03:29 [Musique]
01:03:43 Michel-Edouard Leclerc est notre invité ce soir.
01:03:45 Vous nous avez fait plusieurs annonces des bonnes nouvelles.
01:03:48 Comme vous dites, on va casser l'inflation en deux au second semestre.
01:03:51 Et la hausse globale des prix redescendra vers 4% à la rentrée.
01:03:54 C'est ce que vous dites. Bonnes nouvelles, certes.
01:03:56 Mais ça ne veut pas dire que les prix vont baisser.
01:03:58 Ça veut dire que le taux d'inflation sera moindre.
01:04:00 Et je ne peux pas inverser le cours des choses.
01:04:03 Mais je peux vous garantir que nos collaborateurs,
01:04:07 nos adhérents de la coopérative, on va aller les chercher ces moindres hausses.
01:04:12 Et surtout, on va exiger des industriels.
01:04:15 Appuyé par la lettre de Bruno Le Maire à tous les industriels en France,
01:04:19 on va aller exiger le retournement des marchés,
01:04:22 la répercussion des baisses de marché des matières premières.
01:04:25 Alors, les agriculteurs sont protégés.
01:04:27 J'insiste parce que sinon, ça va encore faire rentrer en ébullition sur les parkings.
01:04:32 Les agriculteurs sont protégés.
01:04:35 Le prix de la matière première et leur coût de production sont,
01:04:39 comment on dit ?
01:04:40 Sanctuarisés.
01:04:41 Sanctuarisés.
01:04:42 Donc là, je parle des transformateurs,
01:04:45 de ceux qui font des biscuits, de ceux qui font des pâtes,
01:04:48 les grandes marques et tout ça.
01:04:49 Il faut qu'ils restituent maintenant aux consommateurs.
01:04:51 Le prix des céréales est fortement à la baisse.
01:04:54 Il n'y a aucune raison qu'après des hausses très fortes sur les pâtes,
01:04:57 on ne répercute pas des baisses aux consommateurs.
01:04:59 On ne le voit pas aujourd'hui, vous dites qu'on va le voir demain.
01:05:01 Là, je parle de baisse, effectivement.
01:05:02 Mais dans ce contexte-là, est-ce que vous craignez prochainement une récession ?
01:05:05 Non, je ne pense pas, parce que justement,
01:05:08 la distribution française ayant développé des gammes de substitution,
01:05:11 des gammes alternatives, ça continue à tirer.
01:05:16 Nous continuons à garantir, en fait, quelque part,
01:05:19 la croissance de la consommation.
01:05:21 Et je ne vois pas de signe de récession.
01:05:23 Je vois bien que les grandes marques vont payer très cher leur arrogance de prix
01:05:27 par la baisse des volumes.
01:05:29 Mais je pense que la consommation va quand même tenir son rang.
01:05:33 Et puis, juste un petit...
01:05:35 Il y a encore 100 milliards ou 150 milliards d'épargne ou d'argent
01:05:43 qui a été mis dans la société française pendant le Covid,
01:05:48 le fameux "quoi qu'il en coûte",
01:05:50 et qui sont quelque part, et qui n'ont été ni investis ni dépensés.
01:05:53 Donc, il y a encore une ressource dans la société française
01:05:57 qui peut tirer cette croissance.
01:05:59 Donc, je ne crois pas trop à la récession.
01:06:01 Cette ressource-là est celle de ceux qui ont pu épargner,
01:06:03 Michel-Édouard Leclerc, et pas de la plupart de ceux
01:06:06 qui ont du mal à boucler leur caddie à la fin de la semaine.
01:06:09 Oui, mais j'insiste quand même, parce que ce n'est pas forcément...
01:06:12 Il y a des écarts-types énormes, ce n'est pas la moyenne des Français,
01:06:15 mais il y a une épargne de précautions qui concerne aussi
01:06:20 les classes moyennes et même le bas des classes moyennes.
01:06:24 Qui s'est constitué par la crise sanitaire.
01:06:26 C'est pour ça que j'aimerais aussi qu'on parle des solutions.
01:06:28 Vous évoquiez cette transition écologique dont on a besoin,
01:06:33 cette transition alimentaire autour du "manger mieux".
01:06:36 Vous laissiez penser, finalement,
01:06:38 qu'on oppose un peu fin du monde et fin de mois.
01:06:41 Nous, on est intimement persuadés, à Fabien Aural,
01:06:43 que c'est au contraire, en pensant fin du monde,
01:06:46 qu'on réussira à mieux boucler nos fins de mois.
01:06:48 Je m'explique sur le secteur de l'alimentaire.
01:06:51 Et on a été reçu, pas plus tard que la semaine dernière,
01:06:54 par Agnès Firmin-Lebaudot, la ministre déléguée à la Santé.
01:06:57 Ce qu'on lui a expliqué, c'est, dans une situation
01:07:00 où payer les soins de pathologie qu'on aurait pu éviter
01:07:05 si on avait aidé chaque consommateur
01:07:08 à suivre les préconisations de santé publique,
01:07:11 c'est-à-dire ne pas consommer ses 5 fruits et légumes
01:07:14 par jour et par personne,
01:07:16 ne pas consommer suffisamment de laitage, de protéines,
01:07:19 induit des effets sur notre santé,
01:07:21 que notre assurance maladie paye chaque année.
01:07:24 Ce n'est pas moi qui l'ai évaluée,
01:07:26 c'est la direction générale du Trésor.
01:07:28 Chaque année, c'est 20 milliards d'euros
01:07:30 qu'on dépense juste pour les maladies induites
01:07:33 par le surpoids et l'obésité.
01:07:35 Donc, s'agissant des solutions, nous, on considère
01:07:39 que mettre en place, j'ai vu une tribune de votre part,
01:07:42 mettre en place une allocation alimentaire
01:07:45 qui permettrait, plutôt que de soigner des pathologies,
01:07:49 d'éviter de les avoir, serait une solution à condition,
01:07:52 et on a commencé à travailler avec des solutions de paiement,
01:07:56 à condition de dédier ces allocations aux produits
01:08:00 dont on sait qu'ils sont sains pour notre santé.
01:08:02 Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:08:04 D'abord, je suis d'accord avec vous, manger mieux,
01:08:06 c'est mieux pour la santé, et ça a un prix.
01:08:08 Mais après, c'est pas le moment d'aller dire aux Français
01:08:12 "il faut que vous payiez plus cher", quoi.
01:08:15 C'est juste, je dis, c'est anachronique,
01:08:18 et c'est pas recevable.
01:08:19 C'est un petit peu comme la réforme des retraites,
01:08:21 où on dit "à vous qui gagnez 1500 balles,
01:08:24 vous allez nous aider à rééquilibrer les comptes publics".
01:08:28 - C'est pas payer plus cher, je peux pas vous laisser dire ça.
01:08:31 Un kilo de carottes, ça coûte pas plus cher
01:08:35 que des plats transformés.
01:08:37 Donc il faut pas laisser penser non plus, voyez,
01:08:39 que forcément, manger sainement, ça coûte cher.
01:08:44 - Il nous reste vraiment très peu de temps.
01:08:46 Vous voulez répondre ?
01:08:47 - Non mais, peut-être de l'incompréhension,
01:08:50 on veut aller vite, mais on est d'accord sur l'objectif,
01:08:53 simplement, aujourd'hui, on a tellement dit
01:08:56 "il faut payer plus cher pour notre agriculture",
01:08:58 "il faut payer plus cher pour l'écologie",
01:09:00 "de toute façon, c'est trop tard,
01:09:02 la terre a déjà consommé ses ressources",
01:09:04 c'est pas entendable par la population française,
01:09:07 il faut comprendre à un moment donné.
01:09:09 Donc moi, mon combat, en tout cas,
01:09:11 la leçon que j'en tire, c'est que chacun là où il est,
01:09:14 les industriels doivent essayer d'acheter mieux,
01:09:17 les transformateurs, les distributeurs,
01:09:20 en orientant leur proposition marchande
01:09:23 vers le plus sain du produit frais, etc., j'entends bien,
01:09:26 mais par contre, ils font un rythme.
01:09:29 Les Français peuvent pas payer tout plus cher,
01:09:33 même si la cause est noble.
01:09:35 - Surtout si ça baisse pas.
01:09:36 - Et surtout si ça revient jamais à la case "moins cher".
01:09:39 Donc vendre moins cher, c'est pas un péché,
01:09:42 c'est pas anti-écologie, c'est pas de droite,
01:09:44 c'est pas de gauche, c'est vendre moins cher,
01:09:46 c'est juste se préoccuper du sort de nos compatriotes, c'est tout.
01:09:50 - On va peut-être reboucler par quoi nous avions commencé cet entretien,
01:09:53 la réforme des retraites.
01:09:54 Vous nous avez dit que vous n'auriez pas voté ce texte tout à l'heure
01:09:57 si vous aviez été parlementaire.
01:09:58 Je veux savoir ce que vous pensez d'un dossier
01:10:00 qu'on a soulevé dans Libération il y a quelques jours,
01:10:02 c'est celui d'une salariée d'un centre Leclerc,
01:10:05 dans le sud de la France, dans les Alpes-Maritimes,
01:10:08 qui est menacée de licenciement parce qu'elle a posé un jour de grève
01:10:12 pour aller manifester, un jour de congé pardon,
01:10:14 pour aller manifester contre les retraites.
01:10:15 Il y a une procédure de licenciement qui est engagée contre elle.
01:10:17 - Alors j'ai lu ça dans Libé,
01:10:19 et donc comme je suis pas dans l'exécutif des centres Leclerc,
01:10:22 j'ai demandé, je savais pas qu'on allait se voir,
01:10:24 donc j'ai pas la réponse, si c'est vrai c'est pas bien.
01:10:27 - Vous vous êtes emparé du dossier quand même.
01:10:29 - Comment ?
01:10:30 - Vous vous êtes emparé du dossier.
01:10:31 Moi je reçois toutes les alertes,
01:10:33 tout ce qui est Leclerc, y compris le char de Leclerc,
01:10:36 je reçois tout, je fais mon tri,
01:10:38 mais non, j'ai vu cet article, si c'est ça le truc, c'est pas défendable.
01:10:41 Donc je soutiendrai pas, c'est clair.
01:10:45 - Merci beaucoup Michel-Édouard Leclerc d'avoir passé cette heure,
01:10:48 même plus d'une heure, ça fait une heure dix qu'on est ensemble.

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