Table Ronde Par ici l Economie du 25 Avril 2023 sur la CRTV

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00:00 *Musique*
00:09 *Générique*
00:35 Madame, Monsieur, bonsoir. L'économie sociale et solidaire peut-elle constituer une alternative au développement de nos territoires ?
00:43 Si l'on en croit le déploiement que l'on voit au Cameroun, on peut se risquer à dire oui, mais celui-là n'aura pas de sens s'il n'y a pas l'encadrement des pouvoirs publics.
00:53 On le voit déjà, au Cameroun, il y a une loi cadre qui accompagne cette activité. Il y a plusieurs acteurs sur le terrain, il y a plusieurs acteurs de terrain également.
01:04 Je vais faire venir quelques-uns sur notre plateau pour répondre à cette première question. C'est en perspective de la tenue au début du mois de mai prochain du forum mondial sur l'économie sociale qui va se dérouler à Dakar au Sénégal.
01:17 C'est en Afrique, ce sera la première, me semble-t-il. Alors, nos invités ce soir, nous viennent donc du terrain et de l'institution. Vincent Chrysostome Dongo, bonsoir.
01:29 Bonsoir, Monsieur Kengemon Lee.
01:32 Je suis le directeur rechargé de la promotion de l'économie sociale et solidaire au ministère des PME.
01:35 Et c'est exactement cela.
01:37 Pauline Ebefa, bonsoir.
01:40 Merci d'avoir répondu à notre invitation. Ce n'est pas la première fois. Vous êtes habituée de paraître sur l'économie ?
01:46 Ça commence à faire.
01:48 Ça fait du chemin comme l'économie sociale fait du chemin au Cameroun.
01:52 Tant mieux.
01:55 Vous êtes la co-fondatrice de l'ONG PFAC, partenariat France-Afrique pour le co-développement.
02:02 Très bien.
02:04 Isabelle Marlise Elemva, bonsoir.
02:07 Vous êtes présidente du REDES, Réseau Départemental de l'Économie Sociale et Solidaire de l'Océan. C'est dans le sud.
02:16 Merci d'être partie de si loin pour y rendre, répondre à notre invitation.
02:20 Ça va bien le REDES dans l'océan ?
02:24 Vous nous en direz tout à l'heure.
02:25 Et puis, Léontine Evila, bonsoir.
02:28 Madame la présidente également.
02:30 Vous êtes présidente du Réseau Régional de l'Économie Sociale et Solidaire du Centre.
02:34 Oui.
02:36 Merci et bienvenue sur le plateau de Par-ici et l'économie.
02:39 On va donc répondre avec vous rapidement. Je vous pose la question à vous.
02:42 Vous pensez que c'est une alternative au développement des territoires, l'économie sociale et solidaire ?
02:47 Tout à fait. C'en est une. C'est une benne pour les petites mains qui peuvent maintenant voir leurs activités satisfaires aux besoins de la cité, de la famille.
03:01 Quels sont les éléments que vous mettez en votre disposition pour accompagner votre argumentaire ?
03:05 Les éléments, il y en a beaucoup. Il y a déjà le fait de regrouper toutes ces personnes en coopérative autour d'une filière
03:16 et en constituer une chaîne de valeur, c'est-à-dire des semences jusqu'aux produits finis, voire même à l'exportation, où chacun, là-dedans, trouve son compte.
03:27 D'accord. Je pose la même question à votre voisine de droite, Madame la présidente également.
03:34 Comment, de votre point de vue et de l'expérience que vous avez déjà, vous pensez que ça peut constituer une alternative pour le développement de nos villages ?
03:44 Bon, il faut déjà dire que le Redesse regroupe les relaises. Ce sont les relaises qui sont à la base et le Redesse coordonne.
03:52 Donc, j'apporte de l'aide à mes relaises qui s'imprègnent du travail de la base.
04:04 Ce que je peux faire, c'est faire des formations. Tout au départ, je voudrais faire des formations, préparer les femmes à ce qu'elles savent déjà faire depuis.
04:19 Parce qu'à la base, l'économie sociale se faisait déjà. Dès les débuts, mais on ne savait pas, on n'avait pas mis un nom dessus.
04:29 Et on le met parce qu'il y a les réseaux qui sont là et qui permettent qu'on puisse s'organiser en coopérative.
04:41 D'accord. Vous avez parlé de formation tout à l'heure, c'est bien dit. Nous allons recevoir dans la suite de l'émission, sur le plateau, le président de la coopérative des formateurs, Economie sociale et solidaire, Etienne Didier Tangana, qui nous a fait également l'amitié de venir ici.
04:58 Madame Pauline Effard, vous qui structurez cette affaire dans le Cameroun, comment appréciez-vous la démarche du début jusqu'à maintenant ?
05:10 Je peux dire que je bois du petit lait maintenant parce que ça a été tellement difficile au départ, difficile, faute de compréhension, et puis difficile parce qu'il n'y avait pas un cadre juridique.
05:28 Donc, après avoir mené toutes ces démarches pour avoir un cadre juridique au Cameroun, je me rends compte que je vis ce que j'ai vécu ailleurs. L'économie sociale est en train de prendre sa vitesse de croisière.
05:45 Et pour moi, c'est tout simplement le regard que j'ai aujourd'hui, après le chemin parcouru, et puis ces braves dames qui sont là aujourd'hui pour parler concrètement du foisonnement qui se déroule.
06:00 Madame Elemva, vous avez dit tout à l'heure que l'économie sociale existait depuis, mais c'est un nom qu'on lui cherchait. Est-ce que vous pouvez dire que les réunions, les djengis que vous faites, vous les femmes, tous les dimanches, peuvent constituer un noyau de l'économie sociale et solidaire ?
06:17 C'est un noyau. Je crois que c'est le terreau de ce que nous apportons aujourd'hui. Il faut dire que l'économie sociale et solidaire, quand on la fait ailleurs et qu'on a un peu d'honnêteté intellectuelle, comme au Canada, on dit qu'on s'inspire des pratiques africaines.
06:39 Mais ces pratiques-là existaient déjà dans nos sociétés. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les femmes sont toujours au taquet lorsqu'on parle d'économie sociale et solidaire, parce qu'elles sont celles qui portent ces petites initiatives-là.
06:52 Les hommes, ils s'y ancent un peu trop. Ils vous disent qu'on va faire une étude de faisabilité. Quand ils vous reviennent avec leur étude, ils vous disent tout ce qui n'est pas possible.
07:06 C'est l'homme qui est sur le plateau. Comment vous réalisez, M. Ndongo, de votre posture d'homme de société ou d'homme d'institutionnel ?
07:16 J'ai un peu pris l'habitude, quand nous sommes avec Mme Yebefa, il faut s'attendre à tout, d'être dans la posture d'homme tout court et d'être également dans la posture d'homme au sein d'une institution.
07:33 Pour résumer cela, je dirais, en accompagnant ces dames à qui je dis déjà merci, d'être au-devant de la scène pour accompagner le mouvement de l'économie sociale qui a été engagé depuis 2004,
07:51 au ministère des Petits Témoins et d'Entreprise, de l'économie sociale et de l'artisanat, en faisant de l'économie sociale une politique publique, on démarre une autre manière d'entreprendre.
08:05 Cela veut dire que la première manière d'entreprendre avait déjà un problème et il fallait une alternative. Mais seulement il faut remonter un peu plus loin.
08:15 Il y a quelqu'un d'autre qui avait vu venir, il a lu et il a écrit, en 1987, il écrivait pour le libéralisme communautaire,
08:23 cette doctrine-là, qui a lu le paysage, l'environnement de notre société sur le plan économique et social,
08:35 avait commencé à jeter les jalons d'une autre pensée pour voir comment la société pouvait se comporter de manière plus solidaire, en écartant le volet complètement capitalistique de l'existence dans notre société.
08:49 L'homme au centre des préoccupations des politiques publiques.
08:54 D'accord, vous allez continuer tout à l'heure sur ce développement. Je voudrais vous proposer de regarder ce reportage, c'est tout nouveau au Cameroun, un marché coopératif, le tout premier, me semble-t-il.
09:05 Vous allez me le confirmer tout à l'heure, Madame Leontine Evina, ça a été inauguré il n'y a pas longtemps dans la zone de...
09:13 A Conolida.
09:15 Très bien, alors suivez ce reportage, une correspondance particulière pour Parisi l'économie.
09:21 [Musique]
09:38 Place des Fêtes d'Aconolinga, chef lieu du département d'Union Infoumou dans la région du centre, le 7 juillet 2021.
09:48 Le savoir-faire des producteurs et artisans de six régions du Cameroun, à savoir le centre, le sud, le littoral, l'est, l'ouest et la Damaoua,
09:58 est exposé en présence du ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l'économie sociale et de l'artisanat, Achille Basilekintrois, dans le cadre du lancement du premier marché coopératif.
10:12 Ces exposants sont regroupés au sein des réseaux locaux de l'économie sociale et solidaire, relaisse une dynamique mise en place par l'ONG partenariat France et Afrique pour le co-développement,
10:24 en vue de dynamiser les acteurs locaux de façon inclusive à travers la structuration de leurs activités.
10:33 L'économie sociale et solidaire ne se raconte pas, elle se vit. J'ai un mal fou à vous expliquer le relais perché dans vos bureaux.
10:51 Il fallait venir quelque part, toucher du doigt cette réalité. Excellence, monsieur le ministre, voici la structuration, voici les relais.
11:03 En effet, après le vote de la loi sur l'économie sociale en 2019 et le décret d'application publié en janvier 2020,
11:13 le ministère des petites et moyennes entreprises, de l'économie sociale et de l'artisanat signe avec cette ONG une convention le 25 mars de la même année
11:24 relative à l'accompagnement des unités de l'économie sociale dans la structuration des relais.
11:33 Dès lors, une offensive est lancée dans les territoires afin de doter les collectivités territoriales décentralisées de réseaux locaux de l'économie sociale et solidaire.
11:44 Le marché coopératif d'Akonolinga, premier du genre, lancé par le ministre Achille Basilekintroa, est la démonstration du travail mené sur le terrain.
11:57 Je voudrais ici me féliciter du partenariat que nous avons avec le PFAC, parce qu'en termes d'ambition, il s'agit pour nous, en touchant du doigt ces réalités,
12:10 de jeter la base d'une irrigation dans tout le Cameroun des réseaux locaux de l'économie sociale,
12:19 de former les acteurs locaux, techniques, mais surtout aux réalités de l'économie sociale et solidaire.
12:28 Et en cela, je pense qu'Akonolinga marque une nouvelle étape dans le cadre de la mise en œuvre de la politique du gouvernement
12:39 en matière de développement de l'économie sociale et solidaire, et surtout permet au Cameroun de mieux affirmer le leadership qu'il y a de sien en Afrique du Sud du Sahara
12:51 en matière de développement de l'économie sociale et solidaire.
12:54 Ce concept devrait permettre aux acteurs locaux de mieux vendre leurs produits, afin d'étirer le meilleur de leurs durs labeurs.
13:04 Maintenant, les maires doivent s'approprier cette dynamique d'économie sociale, sans laquelle nos territoires n'émergeront pas.
13:13 Parce que le développement commence par le premier développement.
13:18 On a pris le développement, la tête en bas. Il vient du haut, et quand il arrive en bas, il est éclaté.
13:30 Aujourd'hui, on doit le reconstruire dans le bon sens.
13:34 Le reconstruire dans le bon sens suppose que les maires que vous êtes fassiez de cette dynamique le premier partenaire économique de vos territoires.
13:45 De ce fait, cette dynamique en marche dans les territoires permettra aux collectivités territoriales décentralisées de valoriser le potentiel de leurs localités
13:59 et de créer des richesses de façon endogène.
14:03 Reste à apporter à cette dynamique structurante un accompagnement pour sa consolidation.
14:27 Très bien, merci. Madame Ifah, on a vu votre emportement, votre engagement, lorsque vous vous adressez à la fois au ministre et au patron des CTD.
14:37 C'est pratiquement la drogue. Dites-moi, faites-nous cette révélation. Le ministre vous a dit quoi à l'occasion de cet événement-là?
14:44 Ça part d'avant cet événement. Le ministre nous avait dit "c'est par vous que j'irai sur le terrain".
14:54 Nous l'avons pris au mot. Lorsqu'on se retrouve à Konolinga, par exemple, il ne faut pas le louper.
15:03 Il ne faut pas louper les collectivités territoriales. Parce que l'économie sociale et solidaire a un ancrage territorial.
15:13 On dit "une entreprise d'économie sociale et solidaire n'est ni opéable, ni délocalisable".
15:19 Ça veut dire qu'elle est ancrée dans le territoire. Et pour nous, je crois que le combat que nous menons aujourd'hui,
15:28 c'est que les collectivités territoriales s'approprient cette réalité. Le ministère, nous ne sommes plus trop à la castagne,
15:38 parce qu'au départ, ça l'a été. Maintenant, nous commençons à parler le même langage et nous espérons que grâce à la convention
15:48 que nous avons signée avec les CWC, nous allons pouvoir amener, mais vraiment ancrer cette réalité dans les territoires.
15:58 Alors, monsieur, vous avez parlé tout à l'heure de la vision de 2003, au moment où on crée le ministère, des PME 2004.
16:08 Est-ce que le contenu de ce département ministériel était "l'économie sociale vient se greffer à une organisation
16:20 qui n'avait peut-être pas ça comme contenu", tel que c'est expliqué aujourd'hui ?
16:25 Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'au moment où l'on crée le ministère des PME, il y a une situation.
16:33 Je voulais même dire le ministère en charge de l'économie sociale. Il y a une situation réelle, c'est qu'avec la crise des années 80,
16:43 il y a eu un ensemble de problèmes qui ont amené l'État à se désengager du secteur productif.
16:52 Du coup, on s'est rendu compte qu'il y avait une multitude de regroupements qui s'étaient mis en branle
17:01 et qui ont permis au pays de ne pas sombrer en face de cette crise économique.
17:06 Et c'est à ce moment-là qu'il va y avoir un autre déploiement, celui qui va permettre une plus grande liberté de la vie associative.
17:17 Il y a un ensemble de textes qui naîtrant pour la loi sur les associations, sur les coopératives, sur l'Égypte,
17:23 tout cela pour permettre à ces regroupements de devenir formels et de pouvoir jouer pleinement leur rôle.
17:31 Jouer leur rôle, c'est avec des acteurs de terrain.
17:34 Madame Elemba, comment êtes-vous parvenue à convaincre les gens dans votre localité pour adhérer à ce projet ?
17:45 Ce n'est pas compliqué.
17:48 Comme je vous l'ai dit, notre culture, la culture africaine, cameroonaise et surtout dans le sud,
17:57 les femmes et les hommes travaillent déjà ensemble pour faire des chants.
18:05 Chaque femme vient avec une hôte et puis Saou, elle va aider.
18:12 Une voisine ou une soeur du village va faire son chant et elle n'est pas payée.
18:21 En retour, l'autre recevra les mêmes dames qui se sont regroupées.
18:31 Elles allaient à la pêche, elles allaient ensemble, elles pêchaient, elles regroupaient tout ce qu'elles avaient pu recueillir,
18:41 elles se partageaient, puis chacune partait.
18:45 À la base, il y a déjà un fond. Les femmes avaient juste besoin d'une personne ou bien d'un cadre pour qu'elles se regroupent plus
19:05 et qu'elles essaient de comprendre qu'il y a autre chose à faire en dehors de...
19:08 Qu'elles ne fassent pas le congoça comme on dit mais qu'elles parlent de choses concrètes pour le développement de leur localité.
19:14 On a l'impression, Mme Evina, que c'est une affaire plus de femmes que d'hommes.
19:21 L'économie sociale regroupe aussi bien les femmes que les hommes.
19:26 Mais comme c'est les femmes, lorsqu'on parle de tam-tam, ce sont elles qui se lèvent en premier et vont voir de quoi il s'agit.
19:34 Ce n'est pas qu'une affaire des femmes. Les hommes, quand ils vont découvrir ça, les femmes auront déjà pris le devant.
19:40 Elles vont juste adhérer.
19:43 Le marché coopératif qu'on a inauguré à Konolinga va apporter quoi comme plus-value dans la ville de Rueless, dans le centre?
19:55 Le marché coopératif, vous savez, il y a trop d'intermédiaires dans le marché.
20:01 Et qui gagne le moins, c'est le producteur. Et qui paie le plus, c'est le consommateur final.
20:09 Alors un marché coopératif, justement, ça va réguler tout ça.
20:13 Dans la mesure où il y aura vente directe entre le producteur et le consommateur final.
20:21 Ça veut dire donc que les producteurs locaux, déjà regroupés en coopérative, ne vont plus se tracasser pour monter dans les camions, pour venir vendre en ville et tout ça.
20:36 Ils vont s'adresser à leurs coopératives qui pourront mieux négocier leurs produits au meilleur prix.
20:41 Et ils viendront tout simplement prendre leur vie.
20:44 Le temps sera-t-il de produire, d'aller proposer au marché coopératif? Il n'y a pas d'élément de standardisation auquel vous êtes astreint?
20:52 Tout à fait. Il y en a beaucoup même. Parce que nous travaillons, vous avez parlé de la coopérative de formation.
21:01 Elles vont être outillées dans toutes ces techniques culturelles pour les amener à produire mieux et davantage.
21:09 Vous souhaitez ajouter quelque chose, Madame la Présidente?
21:12 Non, je voulais juste ajouter qu'on aura des produits de meilleure qualité et compétitifs.
21:18 De meilleure qualité et compétitifs. Alors l'économie sociale, ce n'est pas une entreprise publique, ce n'est pas une entreprise privée, c'est au milieu.
21:28 Comment elle se définit dans cette trilogie-là?
21:31 Dans cette trilogie, je crois que l'économie sociale, on dit souvent qu'elle comble le gap où ni l'État, ni le privé n'ont pas investi.
21:48 C'est-à-dire que si l'économie sociale et solidaire se développe dans un pays, c'est parce qu'il y avait un manque.
21:56 Parce que ça se développe à partir des besoins des acteurs qui s'y engagent.
22:00 À partir des besoins de ceux à qui on adresse les services, à partir des besoins de ceux à qui, comme disait Madame Evina tout à l'heure, on a un problème sur le marché.
22:16 Un, le marché n'est pas structuré, ça laisse les petits producteurs à la merci des intermédiaires.
22:23 Deux, le marché n'est pas... il y a tellement de production dans nos localités et quand vous allez... il y a manque au niveau des marchés.
22:33 Donc il y a là un gap qu'il faut combler et je pense qu'en s'organisant, en amenant les petits producteurs à s'organiser,
22:44 ils peuvent mieux combler ce gap-là que l'État seul ne peut pas combler et que le seul marché qui ne recherche que son profit ne peut pas combler non plus.
22:58 Donc c'est parce qu'il y a un manque que les acteurs prennent le taureau par les cornes et décident de combler ce manque.
23:07 Là il n'y a pas une question du marché des dupes en tout cas.
23:11 Il n'y a pas une question du marché des dupes parce qu'en économie sociale, on dit qu'on est dans la collaboration et non dans la concurrence.
23:19 Donc il y a un système, d'ailleurs on le voit souvent quand on fait le marché du décembre au boulevard du 20 mai,
23:27 vous avez deux petites dames qui vendent le même produit, mais si un client se présente pour demander le prix de l'une,
23:36 l'autre qui a exactement le même produit va naturellement vendre celui de sa voisine.
23:41 Parce qu'on est là pour les mêmes problèmes, on est là pour rechercher le même fait de grandir ensemble.
23:48 D'accord. Alors le gouvernement qui lui s'est engagé à travers une loi cadre, un cadre légal,
23:57 quels sont les problèmes dans cette coopération-là que les femmes du terrain vous posent au quotidien?
24:03 Les problèmes que les femmes du terrain...
24:07 Alors vous souhaitez qu'on leur donne la parole?
24:10 C'est bon, mais nous parlerons de tout de façon.
24:15 Les problèmes que les femmes du terrain posent sont ceux qui ont commencé à avoir des débuts de solution,
24:24 c'est-à-dire les problèmes de débouchés par rapport à leur production.
24:31 Ils ont des problèmes de conditionnement de leurs produits, des problèmes de transport de leurs produits,
24:40 et des problèmes d'encadrement.
24:45 Et c'est là le moment de revenir sur quelque chose de fondamental,
24:53 c'est que l'économie sociale dans notre pays, quand on a fait un diagnostic,
24:58 on se rend compte que l'économie sociale est confrontée à quatre grands problèmes pour son décollage.
25:02 Le premier problème est un problème de structuration, s'ils ne sont pas structurés, il y a problème.
25:07 Le deuxième problème est un problème de renforcement de capacité,
25:11 parce qu'au départ il y a beaucoup de volonté, mais il faut y mettre aussi une culture entrepreneuriale.
25:17 Et puis le troisième problème est celui du financement des micro-projets portés par ces petites structures,
25:25 qui n'ont pas suffisamment de garanties pour être accompagnées par les banques classiques.
25:29 Et le quatrième problème est celui du suivi et l'évaluation des micro-projets.
25:34 Alors ce sont ces problèmes-là qu'on va retrouver dans leur préoccupation.
25:38 C'est vos problèmes-là, c'est ça mesdames les femmes de terrain ?
25:42 Oui, il y a un gros problème, je ne sais pas si c'est au ministère Addison,
25:50 mais ça ne dépend pas de son département ministériel, c'est celui des infrastructures.
25:55 Parce que vous avez des zones, des bassins de grande production, mais comment faire pour y accéder ?
26:02 C'est ça un autre gros problème de terrain.
26:05 Un véritable problème de terrain.
26:07 Vous avez des champs et des champs de... par exemple le relais de Nia Kokombo, c'est dans la zone de Côte d'Omba,
26:15 où la présidente de ce relais a réussi à demander à chaque femme un hectare de bananier plantant.
26:22 Ce qui a été fait.
26:24 Et maintenant, comment partir de cette zone de commercialisation ?
26:30 Et le bananier plantant, bon, il va mûrir, qu'est-ce qu'on en fait ?
26:36 C'est ça le problème, le gros problème.
26:39 D'accord, ça m'amène à vous poser la question de savoir, Madame la Présidente,
26:43 quel est le rapport que vous avez avec les CTD ?
26:46 Puisqu'on parle de territoire et c'est assez nouveau que ça, c'est situé aussi.
26:51 Il y a beaucoup qui, soit qui ne comprennent pas, soit qui mettent les bâtons dans les roues.
26:59 Et les femmes ont vraiment des problèmes, parce que lorsque vous vous investissez,
27:08 ça a l'air de quelqu'un qui cherche à prendre la mairie, c'est vrai ce que je dis.
27:15 Donc on a vraiment ces problèmes-là, et parfois, c'est pas évident d'avancer.
27:23 Parce qu'il faut aller demander la permission de ceci, il faut, c'est-à-dire, on n'arrive pas.
27:29 Les femmes ne se comprennent pas, je dis les mères et les acteurs ne se comprennent pas.
27:36 Les relais ont déjà signé, Madame la Présidente, un gentleman agréable avec le CVIC.
27:45 Pourquoi est-ce que ça devrait constituer un accord déblocage ?
27:48 Oui, parce qu'il y a le temps de la compréhension.
27:51 Oui, parce qu'il y a le temps de la compréhension.
27:54 Je dois quand même avouer qu'aujourd'hui, on a des mères, mais elles ne sont pas des masses.
28:01 Ce sont des mères qui commencent à comprendre et qui signent même des conventions avec leurs relais.
28:08 Parce qu'ils ont compris que le relais est le premier partenaire économique de la commune.
28:15 Parce que si vous investissez sur votre relais, vous avez, un, la possibilité de valoriser le potentiel endogène,
28:25 c'est-à-dire de valoriser les richesses de votre territoire.
28:29 Parce qu'il ne faut pas attendre que les richesses viendront forcément d'ailleurs.
28:32 Nos communes ont des richesses dont elles ne sont même pas conscientes.
28:39 Alors, si une structure comme le relais se développe dans un territoire,
28:46 je pense qu'il faut faire comprendre aux mères que c'est plutôt une façon de vouloir booster le potentiel de son territoire
28:58 que de vouloir... il faut avoir un regard plus économique que politique sur la démarche
29:07 et considérer les producteurs comme des outils de création des richesses sur un territoire donné.
29:16 Et non des antagonistes localement
29:22 qui pourraient menacer l'exécutif communal.
29:29 D'accord. Alors, on va vous proposer une deuxième halte, une deuxième marche du terrain encore de l'économie sociale.
29:38 Ça va nous permettre de faire rentrer un autre acteur, c'est le formateur, Étienne Didier Atangana,
29:44 qui viendra nous parler lui aussi de sa contribution à l'éclosion, à l'émergence de l'économie sociale et solidaire au Cameroun.
29:50 Des cinq arrondissements. Vous avez ici tout l'Oumfoumi présent.
29:56 Vous avez ici tout le littoral, plus particulièrement le Voury,
30:02 qui sont venus voir, prendre, absorber pour reprendre l'expression du président du REDESS du Voury,
30:10 tout ce que procure le Mur Oumfoumi.
30:17 Sommes-nous à mesure de le faire régulièrement ? C'est là toute la question.
30:22 Donc, nous invitons tous les ressortissants de l'Oumfoumi à augmenter leur productivité,
30:31 parce que désormais, nous allons vendre avant de produire.
30:36 À travers ces réseaux qui sont ouverts aujourd'hui, il suffira qu'à travers la ligne,
30:44 ils nous disent qu'ils ont besoin de temps.
30:48 Par exemple, pourquoi ont-ils commandé les bâtons de manure ?
30:51 Vous avez ici près de 15 000 bâtons de manure qui vont être ramassés aujourd'hui.
30:59 C'est pour cela que je me retourne vers les autorités.
31:04 Allons-nous continuer à faire ça à la place des fêtes ?
31:10 Nous avons besoin d'un cadre, d'une structure qui nous permettra de faire cette activité régulièrement désormais.
31:20 Mon clin d'œil va particulièrement vers M. le maire, à qui je dis d'ailleurs un grand merci,
31:27 parce que de jour et de nuit, nous avons accueilli toutes ces délégations que vous voyez,
31:34 qui ont été mises en place pour résoudre le problème de chambre.
31:40 Et là-même, j'y allais ouvrir une boîte de nuit pour loger les gens.
31:45 Donc, nous nous tournons vers vous pour faire pérenniser cette expérience que nous commençons aujourd'hui.
31:59 Ça dépendra de notre capacité à produire. Nous pouvons faire un marché hebdomadaire,
32:05 nous pouvons en faire un marché bie-hebdomadaire, mensel ou bimensel, comme vous voulez.
32:10 Ça dépendra de notre capacité à sortir ce que nous produisons.
32:15 Y compris les grandes élites, ce n'est pas une affaire de fabaroukales.
32:21 C'est également les grandes élites qui ont les moyens de faire des hectares et des hectares de plantations,
32:29 par exemple, pour ne prendre que le cadre agricole que nous sommes.
32:33 Donc, nous voulons pérenniser cette expérience et nous comptons à la fois sur les populations du Yolkville,
32:44 sur les partenaires qui sont venus pour nous passer davantage et davantage de commandes.
32:51 Je vous remercie.
32:53 Nous aussi nous vous remercions, Madame Evina.
32:58 Vous avez posé quelques doléances là, mais on est revenu sur l'accompagnement des CTD, je crois que c'est sérieux,
33:07 Monsieur Ndongo, qu'est-ce qui peut être fait pour faciliter davantage la tâche au plan local ?
33:14 Oui, ce qui peut être fait, c'est ce qui a commencé à être fait au niveau des pouvoirs publics.
33:20 Au niveau du ministère en charge de l'économie sociale, nous avons dans notre feuille de route la formation des exécutifs communaux à la promotion de l'économie sociale.
33:33 C'est une activité que nous menons depuis trois ans.
33:37 Vous savez, les budgets ne sont pas souvent ce que l'on peut imaginer.
33:42 Avec ce que nous avons, nous essayons de faire une espèce de péréquation pour pouvoir gérer la formation des exécutifs communaux à la promotion de l'économie sociale.
33:54 Cela permet de leur présenter d'abord l'économie sociale comme un levier de développement local,
34:03 et leur faire comprendre que les unités de l'économie sociale sont des partenaires, parce que l'activité de ces unités est comptabilisée par les maires.
34:17 C'est le territoire qui est en mesure d'avoir un second nom à partir des activités qui y sont menées sur le territoire.
34:27 Quand un maire l'a compris, il s'intègre facilement dans la dynamique et il encourage les acteurs sur le terrain.
34:34 Nous avons vu dans cet élément-là une image d'un relais qui produit des bâtons de Manok.
34:44 Madame Eiffa, si on produit 1000 bâtons de Manok dans une localité, destinée au marché de notre localité, une coopérative, comment est-ce que ça peut produire une plus-value à la mairie ?
35:01 Voilà l'exemple le plus simple qui peut illustrer ce qu'une mairie peut tirer de l'activité locale des coopératives et du relais de son territoire.
35:13 On dit souvent, comme disait Madame Evina, on est en train d'organiser le marché.
35:22 Actuellement, dans le Foundry par exemple, nous aurons 7 marchés coopératifs.
35:28 L'aberration est quand même qu'on consomme plus de pain à base de poudre de perlimpinpin que de bâtons de Manok.
35:37 Tout le monde veut manger le bâton de Manok, mais on ne sait pas où le trouver.
35:42 Comment nous organisons notre relais pour le distribuer ? Ça peut faire que si on est une coopérative de transformation au niveau de la Konolinga, on produit un million de bâtons pour distribuer dans 7 marchés de Yaoundé.
36:03 Si la mairie décide de ne prendre que 1 franc par bâton de Manok, 1 million de bâtons de Manok chaque semaine, c'est déjà 1 million de revenus pour la commune.
36:27 Ce n'est pas difficile à comprendre. Et c'est propre. C'est du revenu propre pour la commune.
36:33 Ça peut aider à équiper une école, un centre de santé, un point de dos...
36:38 Voilà de façon simple expliquer comment les collectivités territoriales décentralisées peuvent créer de la richesse avec ce capital humain de leur commune.
36:55 La majorité des collectivités territoriales attendent un investisseur qui viendrait de je ne sais où et qui irait investir dans la commune.
37:09 Si les maires commençaient par investir... Je vais vous donner un exemple.
37:17 On a une localité, la localité de Languinard, qui l'a compris. Qu'est-ce que le maire a fait ?
37:24 Le maire a tout simplement décidé de financer la mise en place d'une vingtaine de coopératives dans son arrondissement.
37:36 C'est déjà un tapis entrepreneurial. Et bientôt, nous allons commencer l'expérience du bâton de Manok venu de Languinard.
37:46 Que nous allons distribuer dans les relais d'une fondue.
37:52 Et ça va être un revenu permanent pour la commune.
37:57 Mais une seule commune ne suffira pas. Il faudra d'autres relais qui s'engagent aussi dans la même...
38:03 Et c'est pour ça, Mme Evina, que les CTD ne doivent pas vous regarder comme des adversaires, plutôt comme des soutiens à l'heure de leurs activités.
38:11 En tout cas, nous avons reçu maintenant M. Etienne Didier Atangana, président de la coopérative des formateurs de l'économie sociale et solidaire.
38:18 Bonsoir. Merci d'être venu sur notre plateau.
38:21 Alors, on a les coopératives de producteurs, maintenant on a les coopératives de formateurs. Pourquoi et comment ?
38:27 Il faut partir du fait que l'économie sociale et solidaire est un concept.
38:34 Même si on la pratique au niveau des territoires, les gens qui la pratiquent ne savent même pas ce qu'ils font dans l'économie sociale et solidaire.
38:42 Vous comprenez qu'à partir de cet instant-là, il faudrait les sensibiliser.
38:48 Il faudra sensibiliser déjà les acteurs, comme vous l'avez entendu tout à l'heure.
38:53 Il faut également sensibiliser les CTD.
38:57 Tu l'as mise en place, les CTD. Au cœur de l'affaire, les CTD.
39:02 Voilà. Et vous comprenez qu'il y a cet accompagnement-là qu'il faut absolument faire.
39:09 Quelles sont les étapes de la structuration au niveau des spas, de la coopérative des formateurs ?
39:14 Oui. En fait, dans le cadre du chantier que nous menons au Cameroun, et ça c'est reconnu partout au monde,
39:21 c'est-à-dire pour que l'économie sociale et solidaire émerge dans un pays, ça passe par cinq étapes.
39:28 Vous avez la première étape, dont la sensibilisation. Il faudra sensibiliser les acteurs sur les enjeux de l'économie sociale.
39:35 Il faudra sensibiliser les maires, dont les CTD, sur le concept de l'économie sociale et solidaire,
39:41 et les amener à comprendre qu'ils doivent s'approprier de la dynamique naissante sur leur territoire.
39:46 Vous voyez tout ce qu'on a évoqué là tout à l'heure. C'est justement parce que les maires ne sont pas suffisamment sensibilisés
39:53 pour comprendre à quoi cette dynamique peut-elle leur être utile au niveau des territoires.
39:58 La deuxième étape, c'est la structuration. La structuration réside sur le fait qu'on met chaque acteur avec les autres.
40:05 Il se structure par secteur d'activité, par filière, et met en place des dynamiques inclusives au sein des coopératives.
40:13 C'est la somme de ces coopératives au niveau des territoires qui crée le relais.
40:19 Vous avez donc un relais au niveau des territoires, dont les communes.
40:23 Au niveau départemental, vous aurez les réseaux départementaux de l'économie sociale et solidaire.
40:28 Au niveau régional, vous avez l'RRS, dont les réseaux régionaux de l'économie sociale et solidaire.
40:34 Et la troisième étape maintenant, c'est la consolidation.
40:39 Vous êtes sans ignorer qu'au Cameroun, il y a plus de 50% des entreprises qui meurent moins de trois ans après leur naissance.
40:48 Il faudrait donc que ces entreprises, ces organisations et entreprises de l'économie sociale qui naissent au sein des réseaux d'économie sociale soient accompagnées.
40:57 Il faut les dynamiser et tout cela repose sur l'accompagnement.
41:01 Alors vous avez cité trois étapes. Gardez les deux dernières étapes.
41:05 Le temps de poser une question à M. Ndongo sur la sensibilisation.
41:12 Vous savez, c'est peut-être une suggestion, on organise chaque année une semaine de l'économie sociale et solidaire.
41:18 Est-ce que vous ne pensez pas, Mme Evila, que dans cette semaine-là, on pourrait inventer une activité de sensibilisation adressée uniquement au patron de CTD?
41:28 Oui. Ce n'est pas chaque année. Pour le moment, on n'a pas une activité chaque année.
41:35 On a une grande activité, c'est une fois tous les deux ans, c'est les Journées nationales de l'économie sociale.
41:41 Et au cours des Journées nationales de l'économie sociale, les récentes Journées de l'économie sociale, ce sont les CTD qui étaient au cœur des préoccupations.
41:48 Juste en venant, en apportant des produits et autres, est-ce qu'il y a eu des questions de sensibilisation pour répondre aux préoccupations des acteurs d'État? C'est sérieux?
41:57 Oui, mais nous avons même déjà une activité au sein du ministère qui s'appelle l'appui aux initiatives locales de développement.
42:08 On sait que le secteur public n'a pas beaucoup d'argent, mais on essaie de mettre le pied à l'étrier de ces organisations pour qu'elles travaillent en symbiose avec les territoires.
42:22 Malheureusement, la dynamique n'est pas toujours rapidement comprise parce que très rapidement, il y a de l'argent dedans.
42:31 Et quand il y a de l'argent, les compréhensions commencent à se fissurer. Mais on fait un effort parce que ces financements vont au niveau des mairies, des communes,
42:42 et c'est les communes qui les mettent à la disposition des unités de l'économie sociale.
42:49 Le grand problème que nous avons est un problème de mentalité également. On a tendance, bien qu'on soit élu local, à privilégier le cousin, la soeur, la tante.
43:07 C'est la mentalité qui fait le développement. On vous donne l'occasion de terminer sur les étapes de la situation avant de parler de la perspective directe.
43:18 J'étais déjà à la troisième étape qui était la consolidation. La quatrième étape est la sécurisation. Il faudrait que les écosystèmes que nous mettons en place soient sécurisés.
43:42 Comment?
43:43 Sécurisés dans la mesure où... Tout à l'heure, on a parlé du marché coopératif. C'est un marché qui n'est pas un marché classique.
43:51 C'est un marché dans lequel les acteurs partagent un certain nombre de valeurs, des principes reconnus et qui sont propres à l'économie sociale.
43:59 Donc, il ne faudrait pas que ceux qui vendent dans ces marchés-là se comportent comme si on était dans les marchés classiques où vous vivez tout ce qu'on connaît dans les marchés.
44:11 Dans ce cas-là, il faudrait que l'écosystème soit sécurisé à partir d'un outil informatique qui permet aux acteurs qui sont dans les réseaux de pouvoir vendre leurs produits sans difficulté.
44:24 Là, le chantier est grand.
44:26 Le chantier est vaste. La cinquième étape réside sur l'accompagnement qui est continu.
44:33 Lorsqu'on parle de l'accompagnement, vous voyez tout ce qui entoure les entreprises et les organisations de l'économie sociale.
44:40 Il faut déjà comprendre que l'économie sociale et solidaire est transversale. Elle touche tous les maillons de l'activité économique.
44:48 Au niveau des territoires, vous allez vous retrouver dans certaines communes avec 50 coopératives qui peuvent être mises en place.
45:01 Vous voyez que le chantier est tellement vaste.
45:04 On passe le message au meilleur. L'économie sociale et solidaire doit faire partie des plans d'action des exécutifs municipaux.
45:13 Je porte le plaidoyer pour vous.
45:15 Merci.
45:17 Le Forum mondial sur l'économie sociale et solidaire se prépare. C'est à Dakar.
45:25 Vous êtes chargée de la préparation de cette activité en Afrique centrale. Vous nous avez révélé que le Cameroun est très attendu à Dakar. Pourquoi ?
45:34 Le Cameroun est très attendu à Dakar parce qu'on peut se plaindre. On voudrait que les choses avancent.
45:42 Le Cameroun est un pays pionnier au monde.
45:47 Le Cameroun est le premier pays à avoir mis en place un ministère dédié à l'économie sociale.
45:54 Même si on peut relever des paradoxes, le Canada, le Brésil ou d'autres pays où l'économie sociale était déjà très avancée,
46:07 elle est souvent logée soit dans le ministère du travail, soit dans le ministère de l'économie.
46:17 La France, récemment, l'a logée dans le ministère de l'économie ou alors dans le ministère de l'entreprise.
46:23 Pourquoi ? Parce que les coopératives, telles qu'on en parle aujourd'hui, sont des entreprises à part entière.
46:32 Le Cameroun est très attendu parce que c'est aussi le seul pays au monde qui a institutionnalisé la structuration du milieu.
46:45 C'est-à-dire qu'après qu'on a voté la loi en 2019, en 2020, en janvier 2020, on a eu le décret du premier ministre qui donnait le tempo sur la structuration.
47:03 La structuration, c'est-à-dire, du relais, du redes, du relais et du rennais infini.
47:14 Donc, le Cameroun est très attendu. Pourquoi ? Parce que l'économie sociale est présentée comme l'alternative de l'après-crise.
47:24 Toutes les crises qu'on a vécues, on voudrait repenser la chose économique, on voit les limites de l'économie classique.
47:33 Le nouveau modèle économique sera l'économie sociale. C'est la raison pour laquelle le BIT a inscrit à son Assemblée Générale de 2022 la discussion sur l'économie sociale et solidaire.
47:50 Aujourd'hui, on cherche un modèle pour l'Afrique et le modèle que nous développons au Cameroun est présenté à d'autres pays africains qui nous emboîtent le pas.
48:02 C'est ce modèle que nous allons présenter à Dakar.
48:04 Au-delà de cela, madame, vous qui êtes femme de terrain, vous participez à ce forum-là, qu'est-ce que vous apportez ?
48:12 Bien que nous soyons en pleine restructuration, il y a quand même déjà certaines coopératives qui sont nées dans certaines parties du Cameroun.
48:27 Nous allons, avec ces produits-là, les transporter.
48:32 Vous transportez un peu le made in Cameroun, les fruits de nos relaises.
48:36 M. Ndongo porte un noeud assez particulier, ça fait partie de ce qu'on peut inventer dans un relais ?
48:44 Absolument. Vous savez, dans notre ministère, nous avons l'économie sociale et nous avons l'artisanat.
48:53 Il y a des gens qui croient qu'il y a une césure entre l'artisanat et l'économie sociale.
48:58 La dynamique c'est que l'artisan, parce qu'il est souvent seul, il est fragile.
49:07 On aide les artisans à se mettre ensemble, à faire de l'entrepreneuriat collectif, alors ils deviennent des acteurs de l'économie sociale.
49:16 Il nous reste quelques temps. Dakar 2023, vous allez présenter votre expérience à Dakar. Qu'est-ce que le Cameroun lui pourra en tirer après ?
49:29 Dakar c'est quand même le carrefour du donner et du recevoir. Le monde entier se retrouve à Dakar.
49:39 C'est l'Afrique, je crois que le dernier forum mondial qu'on a eu c'était en 2005. C'était toujours à Dakar.
49:47 Et là, nous partons aussi pour prendre des autres. On a des pays qui ont développé l'économie sociale, nous allons aussi nous inspirer de leur know-how.
50:01 D'ailleurs, il y a deux forums qui sont organisés avant le grand forum. Il y a le forum Femmes, et le forum Jeunesse.
50:17 Ce sont les jeunes de l'économie sociale et solidaire. Et dans le forum Femmes, les femmes de tous les pays d'Afrique de l'Ouest
50:27 ont demandé à avoir un moment d'échange avec les femmes venues du Cameroun. Je dois dire que la ville de Dakar, par exemple, pense déjà à la structuration des relais dans les arrondissements de Dakar.
50:42 Et on aura ce partage d'affaires. En même temps, toujours la ville de Dakar a un fonds dédié aux municipalités qui finance l'économie sociale et solidaire.
50:57 Et je crois que là, il y a des échanges. Il y a à prendre des uns et à prendre des autres.
51:04 Monsieur Atangana, vous préparez votre argumentaire, vous préparez votre bagage pour aller présenter à Dakar ce que le Cameroun développe?
51:13 Tout à fait. C'est une expérience à partager avec les autres. Comme on attend beaucoup d'eux, on va également à Dakar pour apprendre d'eux et partager ce que nous faisons déjà au Cameroun.
51:26 Tout à fait. Il faut reconnaître que c'est un travail qui se fait depuis un certain temps. Nous sommes en collaboration avec certains pays.
51:34 D'ailleurs, tout récemment, le Togo est venu au Cameroun pour s'approprier des écosystèmes qui se mettent en place et qui rentrent dans l'accompagnement que nous faisons.
51:45 Beaucoup de pays attendent de nous, qu'on leur présente déjà le chantier du Cameroun et qu'ils puissent faire la même chose chez eux.
51:55 Ce qui va justifier que le Cameroun puisse avoir la plus grande délégation à Dakar. On est déjà à combien de participants inscrits qui ont manifesté leur envie d'être à Dakar?
52:03 On a 182 acteurs inscrits à ce jour.
52:07 Ça peut être la plus grosse délégation, ça.
52:09 On espère.
52:11 Madame Ebina, vous êtes prête?
52:13 Oui, tout à fait.
52:16 Merci d'être venu sur le plateau de Paris si l'économie répond à la question de savoir si l'économie sociale pouvait être une alternative réelle au développement de nos localités.
52:26 Ici, on s'en tient à ce que nous avons dit. L'économie sociale va donc développer un nouveau modèle économique pour nos pays après les crises plus réelles que nous subissons.
52:37 Merci Étienne Didier à Tangana, président de la coopérative des formateurs de l'économie sociale et solidaire.
52:44 Merci à Isabelle Marlise Elemba, présidente du REDES, Réseau Départemental de l'économie sociale et solidaire de l'Océan et les Venues du Sud.
52:53 Léontine Ebina, présidente régionale de l'économie sociale et solidaire du Centre.
52:59 Pauline Ebifa, coordonnatrice du PFAC.
53:03 Vincent Kézosom Ndongo, sous-directeur chargé de la promotion de l'économie sociale et solidaire au ministère Didier.
53:12 Par ici, l'économie, nous serons heureux de vous retrouver dans deux semaines pour une nouvelle problématique sur cette même antenne. Bonsoir.
53:21 Bonsoir.
53:22 Merci.
53:23 [Musique]