L'écart de rémunération entre les PDG et les employés de leur entreprise se creuse de plus en plus

  • l’année dernière
La branche française de l'ONG Oxfam dénonce dans un rapport dévoilé ce jeudi matin, l'écart des salaires qui se creuse de plus en plus entre les PDG et leurs employés. En 2011, les chefs d'entreprise gagnaient 64 fois plus que leurs salariés. Cette année, cet écart atteint 97. Les détails avec l'éditorialiste BFM Business Pierre Kupferman. 

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00:00 Bonjour Pierre. La branche française de l'ONG Oxfam dénonce dans un rapport qui a été dévoilé ce matin les inégalités salariales qui s'accroissent au sein des grandes entreprises.
00:10 Oui, l'ONG a fait plancher une équipe d'experts évidemment sur le sujet avec un objectif, c'est calculer l'écart entre ce que gagnent en moyenne les salariés dans les 100 plus grandes entreprises françaises
00:21 et la rémunération annuelle de leur PDG. Ce sont les chiffres de 2021 parce qu'on n'a pas encore toutes les données pour 2022 et on constate qu'en moyenne le patron dans ces entreprises
00:31 perçoit une rémunération 97 fois plus élevée que le salaire moyen de ses salariés et cet écart s'est effectivement accru en 10 ans puisqu'en 2011 il se limitait à 64.
00:43 Ce qui signifie que les PDG ont été beaucoup plus généreux avec eux-mêmes qu'avec leurs salariés.
00:48 Exactement, en moyenne leur rémunération a augmenté en 10 ans de 66%, c'est-à-dire trois fois plus que leurs salariés qui eux-mêmes ont vu leur salaire augmenter davantage que le SMIC.
01:01 Alors si on reprend les chiffres, ces PDG sont désormais 100 fois mieux payés que leurs salariés mais ça c'est une moyenne Pierre, il y en a qui sont très très au-dessus.
01:08 Oui, Oxfam cite notamment le cas du PDG de Téléperformance, c'est le leader mondial des centres d'appel, dont la rémunération annuelle est 1 484 fois plus élevée que le salaire moyen dans son groupe.
01:24 Une différence qui s'explique notamment parce que Téléperformance a beaucoup de centres d'appel dans des pays où les salaires sont particulièrement bas.
01:32 Mais quand même, quand on compare la rémunération de ce PDG au salaire moyen de ses salariés en France cette fois, la différence reste très importante, quasiment 400 fois plus.
01:42 Autre exemple, le PDG du géant automobile Stellantis, groupe né de la fusion entre PSA Peugeot Citroën et Fiat Chrysler.
01:49 Oui, Carlos Tavares qui est aujourd'hui le patron le mieux payé du pays, Oxfam a calculé qu'en 2021, il a gagné en un petit peu moins de 3h30 l'équivalent du salaire annuel moyen dans son entreprise.
02:04 Alors l'argument qu'on entend souvent pour justifier ces salaires démesurés, c'est que les groupes français doivent s'aligner sur ce qui se fait ailleurs pour attirer les meilleurs patrons, notamment quand ils sont étrangers.
02:14 C'est un argument qui peut s'entendre, notamment pour les multinationales qui jouent, si je puis dire, dans le top 10 mondial comme Stellantis,
02:24 sachant que l'écart moyen de rémunération entre PDG et salariés reste 4 fois plus bas en France qu'il ne l'est, vous le voyez à l'écran, aux Etats-Unis.
02:36 Donc ces écarts risquent encore de s'accroître en France ?
02:39 C'est assez probable. Chez Oxfam, on estime que le fond du problème, ce sont les critères sur lesquels repose le calcul de la rémunération des PDG.
02:47 Des critères qui majoritairement, vous le voyez à l'écran, reposent sur leur capacité à rendre leur entreprise plus rentable, à faire gagner plus d'argent finalement aux actionnaires.
03:00 La solution, ce serait donc de faire évoluer ces critères en augmentant la part des objectifs non financiers, par exemple la réduction des émissions de gaz à effet de serre,
03:11 l'amélioration de la qualité de vie au travail, tout ce qu'on appelle la responsabilité sociétale des entreprises.
03:18 Merci beaucoup Pierre.

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