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Ringo Lam l'incendiaire
Transcription
00:00:00 Bonjour à tous, bonjour à toutes, bienvenue dans cette vidéo.
00:00:05 On va parler aujourd'hui d'un genre que j'apprécie particulièrement,
00:00:09 qui est donc le polar hongkongais, le polar de Hong Kong.
00:00:11 Et on va parler d'un des maîtres du polar de Hong Kong,
00:00:13 un des maîtres qu'on n'évoque pas tant que ça,
00:00:15 parce que c'est vrai qu'on va évidemment vous parler de Tsui Hark,
00:00:18 pour Time and Tide et des choses comme ça.
00:00:20 On va vous parler très couramment de John Woo,
00:00:23 et c'est pas à voler pour moi, puisque je sur-kiffe John Woo.
00:00:26 On va peut-être vous parler beaucoup moins, déjà, beaucoup, beaucoup moins,
00:00:29 mais duquel aussi il faudrait parler, à savoir Kier Koong.
00:00:31 Et là, aujourd'hui, on va parler de l'un des très grands,
00:00:35 puisqu'il a inspiré, entre autres, des Tarantino.
00:00:37 Bref, il a travaillé avec Jean-Claude Van Damme et tout.
00:00:40 Bref, on va parler de Ringolam.
00:00:42 Et pour en parler, nous avons un invité, que je vais laisser se présenter lui-même,
00:00:45 comme ça, ça m'évite de dire des ananas.
00:00:47 Voilà.
00:00:48 Bonjour.
00:00:50 D'abord, oui, pour commencer, je suis tout à fait d'accord
00:00:53 avec la description de Ringolam.
00:00:55 Oui, mais moi, je suis Sébastien Lecoq,
00:00:57 et j'ai récemment écrit un livre consacré entièrement à Ringolam.
00:01:02 Voilà.
00:01:04 Alors, on va essayer de montrer un petit peu le livre,
00:01:06 pour vous montrer à quoi il ressemble.
00:01:08 Tac.
00:01:09 Il est là.
00:01:10 Tac.
00:01:11 Donc, il sort chez, si j'arrive enfin à le dire sans dire de bêtises,
00:01:14 c'est Hard Vark ?
00:01:16 Hard Vark édition ?
00:01:17 Hard Vark édition, voilà.
00:01:18 Oui, j'ai réussi, enfin.
00:01:20 Même si je l'avais écrit.
00:01:21 Non, parce qu'à chaque fois, j'inverse, je dis Hard Vark.
00:01:23 Hard Vark.
00:01:25 OK, Hard Vark édition.
00:01:26 Je rappelle quand même qu'Hard Vark édition,
00:01:28 j'ai déjà parlé de plusieurs livres,
00:01:29 donc celui sur lesquels il joue par Fabien Moreau,
00:01:32 quand même un sacré bouquin.
00:01:33 Puis, on avait parlé du livre de Marvin Montez
00:01:35 sur le cinéma d'action de Hong Kong, justement,
00:01:37 où on retrouvait un petit peu tous ces polars-là.
00:01:39 Donc, un éditeur qui, je trouve, a des...
00:01:42 Est-ce que je dois rester poli ?
00:01:44 Des cojones, on va dire.
00:01:45 Je trouve qu'il a vraiment des trucs qui sont cools,
00:01:47 et ça fait plaisir, au passage, je te remercie aussi,
00:01:50 de voir qu'il y a une espèce de petit regain d'intérêt
00:01:52 du cinéma de Hong Kong.
00:01:54 C'est pas juste, c'est vrai.
00:01:55 Et ça, franchement, c'est cool.
00:01:57 Alors, avant d'aller plus loin,
00:01:59 qui c'est ce Ringo Lam ?
00:02:01 Qu'est-ce qu'il...
00:02:03 À part mettre le feu, qu'est-ce qu'il a fait ?
00:02:05 Alors, Ringo Lam, souvent, quand on parle de Ringo Lam,
00:02:10 le premier, les deux premiers noms qui viennent,
00:02:13 c'est Jean-Claude Van Damme et Quentin Tarantino.
00:02:17 Bon, Jean-Claude Van Damme,
00:02:18 parce qu'ils ont tourné trois films ensemble,
00:02:20 "Répliquante", et c'est surtout "Répliquante"
00:02:23 pour lequel il est très connu.
00:02:25 Et puis, Quentin Tarantino, on va dire qu'il s'est,
00:02:29 comment dire, inspiré de plusieurs séquences
00:02:32 de "City on Fire",
00:02:34 qui est le film un peu phare de Ringo Lam,
00:02:37 pour créer son "Reservoir Dogs".
00:02:39 C'est-à-dire, en gros, on pourrait dire
00:02:41 que "Reservoir Dogs" commence là où "City on Fire"
00:02:45 se termine, grosso modo.
00:02:47 On a une ligne directrice du scénario
00:02:50 qui est très semblable.
00:02:52 On a quelques scènes qui sont reprises plan pour plan.
00:02:56 Après, voilà, Tarantino a ajouté sa petite sauce,
00:02:59 ses dialogues, sa violence décomplexée, fun, tout ça,
00:03:02 pour faire un film qui est violent,
00:03:04 mais finalement assez fun,
00:03:06 là où "City on Fire" n'est pas fun du tout.
00:03:09 Il y a une approche qui est vraiment plus directe
00:03:11 et plus dure de la violence.
00:03:14 Donc, voilà, "Reservoir Dogs" et "Tarantino"
00:03:17 sont les deux noms qui reviennent
00:03:18 quand on parle de Ringo Lam,
00:03:19 mais il n'a pas fait que ça.
00:03:20 Il a fait beaucoup d'autres choses.
00:03:22 Il a travaillé beaucoup avec Shoyun Fat aussi.
00:03:24 Ils ont réalisé cinq films ensemble,
00:03:26 dont la fameuse trilogie "On Fire",
00:03:29 donc "City on Fire", "School on Fire",
00:03:31 "Prison on Fire" et "Prison on Fire 2",
00:03:33 qui est un petit peu à part de la trilogie.
00:03:35 C'est fait un peu plus tard.
00:03:37 Ringo Lam n'était pas chaud, chaud pour le faire,
00:03:39 mais bon, il sortait de quelques échecs.
00:03:41 Donc, on l'a dit.
00:03:42 On a Shoyun Fat, il est chaud, faisons en deux.
00:03:45 Il a fait le deux, mais qui sortit un peu plus tard,
00:03:48 alors que les trois premiers se sont suivis
00:03:50 sur deux ans d'intervalle.
00:03:52 Donc, voilà, c'est quelqu'un qui a eu une carrière.
00:03:54 On le résume souvent au polar,
00:03:55 mais il a fait beaucoup d'autres choses.
00:03:57 Il a une filmographie qui est assez hétérogène
00:04:00 sur les gens abordés,
00:04:02 mais dont la mise en scène reste quand même...
00:04:04 On retrouve beaucoup de ses thématiques
00:04:07 et de son style de mise en scène,
00:04:10 quel que soit le genre qu'il aborde.
00:04:12 Et effectivement, comme tu disais,
00:04:14 c'est un des grands du polar
00:04:16 qui est un peu resté dans l'ombre,
00:04:17 derrière John Woo, que j'adore aussi,
00:04:19 Tsuya, que j'adore aussi, Kirk Wong.
00:04:21 Ensuite, il y a Johnny To,
00:04:23 qui est un de ses bons amis,
00:04:24 qui est arrivé aussi,
00:04:25 qui a pris beaucoup de lumière.
00:04:26 Et Ringo Lam est resté là, dans l'ombre,
00:04:28 un petit peu caché,
00:04:30 mais ce rôle d'outsider,
00:04:32 c'est un rôle qui lui va très bien,
00:04:34 qui lui correspond tout à fait.
00:04:36 Donc, là, ça lui a permis de traverser
00:04:38 toutes les grandes époques du polar hongkongais
00:04:40 sans être trop exposé,
00:04:42 mais en réussissant à travailler toujours
00:04:44 de façon régulière
00:04:46 et en faisant de bons films.
00:04:49 - Et si on devait essayer de qualifier son style,
00:04:53 moi, je dirais que c'est celui
00:04:56 qui fait les films les plus réalistes.
00:04:58 Et j'ai l'impression,
00:05:00 alors peut-être qu'il faut revoir certains films,
00:05:02 mais globalement, il se concentre pas mal
00:05:04 sur la psychologie des personnages.
00:05:06 - Oui, tout à fait.
00:05:07 C'est quelqu'un qui centre beaucoup
00:05:09 ses films sur les personnages.
00:05:11 Il le répète souvent.
00:05:13 Moi, ce qui m'intéresse,
00:05:15 c'est les films de personnages,
00:05:17 les films centrés sur les personnages.
00:05:19 Qu'il fasse de la comédie,
00:05:21 de l'action, un petit peu d'horreur,
00:05:23 du cinéma, du Wu-Tiang-Piang,
00:05:25 il reste toujours centré sur les personnages.
00:05:26 C'est ça qui définit son cinéma.
00:05:28 En fait, Ringo Lam,
00:05:29 c'est quelqu'un qui est né à Hong Kong,
00:05:31 qui est mort à Hong Kong,
00:05:32 contrairement à John Woo,
00:05:33 Tsoyar, qui sont nés en Chine et au Vietnam.
00:05:36 Donc, il est vraiment né à Hong Kong,
00:05:38 dans des quartiers très difficiles,
00:05:39 il a eu une enfance très difficile, très pauvre.
00:05:41 C'est ça qu'il a forgé.
00:05:43 Il connaît Hong Kong,
00:05:44 il connaît tous les repoints de Hong Kong.
00:05:46 Il a toujours été filmé dans des coins un peu ghetto,
00:05:51 on va dire, dans des coins difficiles,
00:05:53 et toujours avec une volonté de montrer Hong Kong
00:05:57 de façon dure, de façon réaliste.
00:05:59 C'est le Hong Kong que lui a connu.
00:06:01 On n'est pas chez John Woo,
00:06:03 qui a ce côté opératique où tout est magnifié.
00:06:05 Non, chez Ringo Lam, on rentre dedans,
00:06:08 c'est très noir, c'est très sombre,
00:06:10 c'est très charbonneux.
00:06:11 C'est quelqu'un qui avait une vision pessimiste de la vie.
00:06:14 Les personnages passent par mille tourments
00:06:16 tout autour de ses films.
00:06:18 Il ne faut pas s'attendre à des balais de violence,
00:06:22 comme on peut en voir chez John Woo,
00:06:23 à des expérimentations visuelles,
00:06:25 comme on en a chez Tsoyar.
00:06:27 Ringo Lam, il se rapproche plutôt de "Kirkong",
00:06:30 dans l'approche frontale du cinéma, de la violence,
00:06:35 avec un côté psychologique plus poussé que chez "Kirkong".
00:06:39 Parce que, toujours, Ringo Lam,
00:06:41 c'est les personnages, les personnages et les personnages.
00:06:44 D'ailleurs, il ne cite pas beaucoup de films,
00:06:46 il n'a pas beaucoup d'influence,
00:06:48 enfin, il ne cite pas beaucoup d'influence,
00:06:49 mais celle qu'il cite souvent, c'est "French Connection"
00:06:52 de William Friedkin.
00:06:54 C'est un film qu'il adore.
00:06:56 Friedkin, c'est un réalisateur qu'il respecte beaucoup
00:06:58 et qui, lui aussi, a fait des films
00:07:00 qui sont très centrés sur les personnages,
00:07:02 dont, justement, "French Connection".
00:07:05 Quand Ringo Lam a fait "Seat on Fire",
00:07:07 il a dit, voilà, moi, je veux essayer de faire "French Connection".
00:07:10 Et donc, voilà, il s'est toujours centré sur les personnages
00:07:12 de façon ultra précise.
00:07:15 C'est des personnages qui sont toujours très fouillés,
00:07:17 qu'ils soient masculins ou féminins, d'ailleurs.
00:07:19 C'est des personnages qui ne sont ni noirs ni blancs,
00:07:22 ils sont toujours dans les nuances de gris, en fait.
00:07:25 - Oui, tout à fait.
00:07:27 Alors, bon, moi, je ne vais pas mentir,
00:07:29 je n'ai pas vu tous ses films.
00:07:31 Je pense que c'est les principaux.
00:07:33 Et je pense qu'on va un petit peu toucher un peu à tout ça.
00:07:36 Mais je pense, en effet, que...
00:07:38 Bon, par exemple, il a fait un "Aces Go Play",
00:07:40 "Aces Go Cap", donc un "Mad Mission", "Mad Mission 4",
00:07:42 peu importe ce qu'il voit là.
00:07:44 Mais je pense que, si je ne dis pas de bêtises,
00:07:46 son premier gros carton, vraiment énorme carton,
00:07:48 c'est justement "Seat on Fire".
00:07:50 - C'est "Seat on Fire", oui.
00:07:52 Mais il est important de dire que sans "Mad Mission 4",
00:07:54 il n'aurait pas pu faire "Seat on Fire"
00:07:56 parce qu'il a fait "Mad Mission 4" en accord avec Karl Maka.
00:08:00 Karl Maka, qui était le producteur et l'acteur principal
00:08:03 du "Mad Mission".
00:08:05 Il lui a dit, voilà, fais un "Mad Mission 4",
00:08:07 si le résultat est bon, on va s'arranger.
00:08:09 Donc là, "Mad Mission 4" a été un gros succès,
00:08:11 comme tous les films de la série, d'ailleurs.
00:08:13 Et ensuite, Karl Maka lui a donné 4 millions de dollars
00:08:15 à Hong Kongais, ce qui est très peu,
00:08:17 ça correspond plus ou moins à 400 000 euros, grosso modo.
00:08:20 Et avec ça, il a pu faire "Seat on Fire",
00:08:22 qui a été vraiment, vraiment révélé au monde entier,
00:08:25 pratiquement, parce que c'est un film qui a eu
00:08:27 beaucoup de succès, il a eu reçu beaucoup de prix,
00:08:30 de nomination, à l'équivalent des Césars hongkongais.
00:08:34 Il a pu travailler avec "Shengde Fat",
00:08:36 c'est un des films qui a permis à "Shengde Fat"
00:08:38 d'éclater aussi.
00:08:40 Donc voilà, c'est vraiment le film par lequel tout commence
00:08:43 et le premier vrai film, entre guillemets, de Ringo Lam,
00:08:46 le film sur lequel il a pu faire ce qu'il a voulu,
00:08:48 ce qu'il a pu travailler librement.
00:08:50 Parce qu'avant ça, il faisait des comédies
00:08:52 pour la "Cinema City", mais bon, les comédies
00:08:54 de la "Cinema City", on les connaît,
00:08:56 ce sont des films de commandes, lui, la comédie,
00:08:58 il détestait ça, il voulait faire autre chose.
00:09:00 Donc voilà, il aurait pu faire un film,
00:09:02 un film indépendant, un polar,
00:09:04 qui a cartonné,
00:09:06 qui est un des grands films qui a enclenché
00:09:08 la vague du polar,
00:09:10 avec le syndicat du crime et "The Killer" surtout.
00:09:12 Donc voilà, c'est toutes ces vagues de films
00:09:14 et "Seat on Fire", c'est le premier
00:09:16 qu'il a réalisé lui-même en faisant ce qu'il voulait.
00:09:18 Et ce qui est important aussi,
00:09:20 c'est qu'ils ont pris des comptes de comédie
00:09:22 ensemble à la TVB avec Sean Fatt,
00:09:24 donc ils se connaissaient avant,
00:09:26 et c'est grâce à ça qu'il a pu avoir Sean Fatt
00:09:28 dans son film, et Sean Fatt a pu
00:09:30 vraiment entrer dans la peau du personnage,
00:09:32 il a pu jouer un personnage qui sortait
00:09:34 un peu de ce qu'il faisait habituellement,
00:09:36 un personnage qui est plus fouillé,
00:09:38 qui a ses zones d'ombre, qui a un petit truand
00:09:40 comme ça, un petit indic qui circule
00:09:42 dans les milieux interloves des Hongkongais.
00:09:44 Alors tout ça filmé sur la caméra
00:09:46 hyper réaliste et hyper immersif
00:09:48 de Ringolam,
00:09:50 c'est un peu sa carte de visite,
00:09:52 il dit "voilà, moi je suis Ringolam,
00:09:54 et voilà mon cinéma, c'est "Seat on Fire"".
00:09:56 - Et sans oublier aussi
00:09:58 qu'il y a la présence d'un acteur
00:10:00 que je trouve incroyablement classe,
00:10:02 Dan Ely, qui est utilisé un peu aussi
00:10:04 pas comme à son habitude,
00:10:06 puisque lui, il est très connu
00:10:08 pour ses rôles de flic,
00:10:10 mais là, il ne fait pas le flic.
00:10:12 - Il a été vraiment dans un contre-emploi
00:10:14 total, parce que
00:10:16 Dan Ely, c'est quelqu'un qui a
00:10:18 beaucoup de... qui a un droit de regard
00:10:20 sur ses scénarios, c'est-à-dire qu'il regarde
00:10:22 les personnages, il regarde le scénario,
00:10:24 si ça correspond à ses valeurs, il peut
00:10:26 le faire, il dit "ok, je le fais".
00:10:28 Là, il a tellement été frappé par le scénario
00:10:30 et par le personnage, qui est un personnage
00:10:32 de truand, donc c'est pas du tout un flic comme il joue habituellement,
00:10:34 parce que Dan Ely, c'est le flic
00:10:36 du cinéma hongkongais des années 80-90,
00:10:38 il y avait un polar, il y avait un flic, il y avait Dan Ely.
00:10:40 Et là, il prend tout l'inverse, donc il joue
00:10:42 un braqueur de banque,
00:10:44 mais voilà, qui est aussi
00:10:46 dans les zones grises, qui est pas tout à fait méchant,
00:10:48 qui a beaucoup d'humanité,
00:10:50 et je pense que c'est ça qui a parlé
00:10:52 à Dan Ely. Donc voilà, il reforme le duo
00:10:54 chez une fatte Dan Ely, qu'on retrouvera
00:10:56 après dans les films très très connus.
00:10:58 Mais oui, Dan Ely, c'est quelqu'un qui a été
00:11:00 important aussi, qui a permis
00:11:02 au final du succès, parce que c'est quelqu'un
00:11:04 qui remplissait les salles, mine de rien.
00:11:06 Et voilà, dans un rôle en contre-emploi qui est devenu
00:11:08 mythique, avec "Sénie à du soleil"
00:11:10 sa veste remontait très haut.
00:11:12 Et c'est le duo
00:11:14 chez une fatte Dan Ely qui est présent.
00:11:16 Et puis,
00:11:20 ça c'est du classique, c'est un film d'infiltration
00:11:22 qui est un genre très
00:11:24 très très très
00:11:26 populaire à Hong Kong, entre autres.
00:11:28 C'est ce que tout le monde dit, toujours le côté
00:11:30 dualité des gens de Hong Kong, qui sont chinois
00:11:32 mais qui en même temps sont pas chinois, enfin ils sont
00:11:34 ânes mais pas chinois, ils aimeraient l'être mais
00:11:36 pas trop, les colons, ils cassent les bonbons
00:11:38 mais en même temps, ils offrent une liberté.
00:11:40 Donc on retrouve tout cet aspect-là.
00:11:42 Alors moi, je donne un avis tout complet, j'ai trouvé que
00:11:44 "City on fire", c'est un film
00:11:46 d'infiltration dans lequel il y a pratiquement un peu
00:11:48 j'ai envie de dire presque tous les clichés mais bien
00:11:50 utilisés. C'est-à-dire le mec qui perd ses repères,
00:11:52 le flic infiltré qui perd ses repères
00:11:54 qui des fois il sait plus trop où il en est,
00:11:56 des soucis avec les supérieurs, des soucis
00:11:58 pour gérer sa vie privée, la même chose du côté
00:12:00 des gangsters, il y a un peu
00:12:02 tout ce qu'on aime dans ce genre de films
00:12:04 qui sont là-dedans et qui sont vachement bien traités.
00:12:06 C'est un film complet, vraiment.
00:12:08 - Oui, on se base sur les
00:12:10 grandes lignes du film d'infiltré, évidemment.
00:12:12 Il y a tout ce que tu as dit, il y a un personnage qui est perdu
00:12:14 un peu entre deux eaux, qui d'ailleurs
00:12:16 symbolise un peu l'état de Hong Kong
00:12:18 à cette époque, parce que la rétrocession approche.
00:12:20 On voit là,
00:12:22 ça reste des colons
00:12:24 anglais, c'était une colonie, Hong Kong, il ne faut pas
00:12:26 se cacher, c'était une vraie colonie.
00:12:28 Mais ce n'était pas génial, mais ils disaient "Bon, c'est toujours
00:12:30 moins pire qu'être sous régime chinois".
00:12:32 L'histoire leur a prouvé qu'ils avaient raison, c'était
00:12:34 "C'est toujours moins pire qu'être sous régime chinois", comme on le connaît actuellement.
00:12:36 C'est un personnage qui est
00:12:38 au centre de tout ça.
00:12:40 Le personnage de Shun Fat, Ko Cho, il est au centre
00:12:42 de tout ça, il est pris entre le marteau et l'enclume
00:12:44 à plusieurs niveaux, au niveau
00:12:46 des truyants, il traîne beaucoup
00:12:48 avec ces gens-là, donc il est finalement plus proche
00:12:50 des truyants que des policiers qui sont
00:12:52 ses collègues. Il est pris
00:12:54 entre les nouveaux policiers, les anciens
00:12:56 policiers, il est pris entre deux mondes,
00:12:58 entre deux feux. C'est quelqu'un qui est au centre
00:13:00 de plusieurs foyers, de plusieurs brasiers.
00:13:02 D'un côté, la police, où il y a les guerres intestines,
00:13:04 donc il y a un seul
00:13:06 personnage qui est au courant de son
00:13:08 vrai rôle d'infiltré.
00:13:10 Ensuite, il est avec ses amis
00:13:12 gangsters qui sont devenus ses amis,
00:13:14 parce qu'il traîne beaucoup avec eux, il fait des casses avec eux.
00:13:16 Ensuite, il a beaucoup de dilemmes
00:13:18 moraux, parce qu'il est obligé de les
00:13:20 donner à la police.
00:13:22 Donc, il faut qu'il donne les personnes qui sont devenues
00:13:24 ses amies. Sa vie personnelle est très
00:13:26 compliquée, parce qu'avec sa fiancée
00:13:28 qui ne connaît pas son vrai rôle d'infiltré,
00:13:30 il est obligé de jongler avec tout ça.
00:13:32 C'est un personnage qui est toujours
00:13:34 en lutte, partout,
00:13:36 avec la ville, avec lui-même, avec la police,
00:13:38 avec les truands, avec sa copine. C'est quelqu'un
00:13:40 qui est constamment sous tension, en fait. Tout le temps.
00:13:42 S'il fallait résumer le film
00:13:44 comme ça, c'est le film d'un personnage qui est
00:13:46 sous tension permanente. On le voit, il se fait
00:13:48 tabasser par ses collègues, par les policiers
00:13:50 qui l'arrêtent sans savoir qui il est.
00:13:52 Et c'est un personnage, c'est une espèce de
00:13:54 grande
00:13:56 fuite en avant constante.
00:13:58 Tout ça filmé par un golem qui le filme au plus
00:14:00 près, une caméra qui est très immersive,
00:14:02 vraiment dans la ville de Hong Kong, dans les
00:14:04 nuits hongkongaises, dans les petites ruelles.
00:14:06 Et ça donne une atmosphère vraiment
00:14:08 qui est oppressante.
00:14:10 Et nous, on se trouve au plus proche
00:14:12 du personnage et de ses tourments,
00:14:14 qui sont vraiment très forts.
00:14:16 Et c'est là où on retrouve toujours l'amour
00:14:18 des personnages, des golems qui prend
00:14:20 un gros soin à l'écriture,
00:14:22 à écrire des personnages troublés.
00:14:24 Effectivement, "City on Fire", c'est vraiment
00:14:26 un film de la dualité constante.
00:14:28 Et on retrouve ça aussi dans la mise en scène
00:14:30 de "Ringolam", où il y a
00:14:32 toujours plein de motifs qui reviennent
00:14:34 concernant les personnages, concernant la mise en scène,
00:14:36 le scénario aussi,
00:14:38 plein de motifs qui reviennent sans arrêt.
00:14:40 C'est vraiment le film qui définit
00:14:42 le genre
00:14:44 "Ringolam" et le genre d'infiltration
00:14:46 qu'on retrouvera forcément plus tard, notamment
00:14:48 avec "Infinite Affairs",
00:14:50 qui reprend aussi quelques motifs
00:14:52 chers à "Ringolam".
00:14:54 - Tout à fait.
00:14:56 D'ailleurs, je trouve que tu as très bien résumé.
00:14:58 Je pense que le "City on Fire",
00:15:00 c'est pas que ça se tire dans tous les sens,
00:15:02 c'est sous pression, sous tension, c'est ça je pense.
00:15:04 - C'est ça.
00:15:06 C'est une cocotte qui est prête à exploser,
00:15:08 constamment en ébullition,
00:15:10 sous tension, sans arrêt.
00:15:12 Il ne faut pas s'attendre à un ballet
00:15:14 de gunfight, c'est pas ça du tout.
00:15:16 C'est vraiment beaucoup plus intériorisé.
00:15:18 Les tensions, la violence des personnages
00:15:20 est plus psychologique.
00:15:22 C'est un personnage qui est en combat avec lui-même
00:15:24 et avec son environnement finalement.
00:15:26 Il y a très peu de scènes d'action, de coups de feu,
00:15:28 de coups de feu tirés, mais quand il y a des coups de feu tirés,
00:15:30 ils ne le sont pas à moitié.
00:15:32 C'est vraiment des coups de feu qui font du bruit,
00:15:34 ça fait mal, c'est moche.
00:15:36 "Ringolam", c'est une violence qui fait mal,
00:15:38 une violence qui est moche, qui n'est jamais glamourisée,
00:15:40 c'est très très dur.
00:15:42 Elle est utilisée avec parcimonie dans le film,
00:15:44 mais quand elle sort, elle sort.
00:15:46 - On ne se tire pas dessus pour le fun,
00:15:48 dans ce film.
00:15:50 - Non, on ne se tire pas dessus, c'est violent.
00:15:52 Je propose, puisqu'on est sur la trilogie,
00:15:54 puis que c'est le film qui l'a fait après,
00:15:56 on peut partir sur "Prison on Fire".
00:15:58 - C'est un film aussi qui reprend
00:16:00 les codes du genre de prison.
00:16:02 C'est un "innocent" qui se retrouve en prison,
00:16:04 un crime qui est grosso modo
00:16:06 de la légitime défense finalement.
00:16:08 Il se retrouve en prison,
00:16:10 et là la prison, c'est l'enfer.
00:16:12 Toutes les tards dans la société hongkongaise
00:16:14 se retrouvent dans la prison,
00:16:16 et là, c'est l'enfer.
00:16:18 Toutes les tards dans la société hongkongaise
00:16:20 se retrouvent dans la prison,
00:16:22 il y a la corruption, la violence,
00:16:24 il y a une lutte des classes qui est là
00:16:26 entre les policiers, les gardiens,
00:16:28 les chefs de gang.
00:16:30 C'est une société qui est très hiérarchisée en prison.
00:16:32 Et donc là, on a ce personnage
00:16:34 qui est joué par Tony Leung Ka-Fai,
00:16:36 qui se retrouve là, perdu au milieu de tout ça,
00:16:38 qui est un civil qui se retrouve en enfer.
00:16:40 C'est ça le film en fait.
00:16:42 C'est un civil qui est projeté dans un milieu
00:16:44 qui est hyper dur.
00:16:46 Il se fait tabasser,
00:16:48 il se fait fouiller,
00:16:50 il se fait brutaliser à la fois par les gardiens
00:16:52 et par les détenus.
00:16:54 Et au milieu de ça, il va rencontrer
00:16:56 un espèce d'ange gardien, si je peux dire,
00:16:58 qui est joué par Shun Fat,
00:17:00 qui va un peu le guider dans la prison.
00:17:02 Shun Fat qui a un rôle plus léger que dans Stonefire,
00:17:04 qui a un rôle de...
00:17:06 C'est un peu un duo entre le clown triste
00:17:08 et l'auguste en fait dans ce film.
00:17:10 T'as Shun Fat qui est très jovial,
00:17:12 qui fait des blagues, qui connaît la prison comme sa poche,
00:17:14 et t'as Tony Leung qui est là,
00:17:16 qui n'est pas chez lui, qui est pas dans son milieu,
00:17:18 qui va témoigner un peu de tous les problèmes
00:17:20 qu'on peut trouver dans la société hongkongaise,
00:17:22 mais vu par le prisme de la prison.
00:17:24 C'est là où Ringolab
00:17:26 pose son regard.
00:17:28 C'est qu'il ne fait pas un film de prison en fait.
00:17:30 Il fait un film,
00:17:32 un drame social,
00:17:34 où il parle de Hong Kong, mais par le prisme de la prison.
00:17:36 C'est-à-dire que tous les problèmes hongkongais
00:17:38 se retrouvent dans la prison, mais ils sont amplifiés.
00:17:40 Donc c'est une manière pour lui d'amplifier son discours,
00:17:42 son regard critique sur la société hongkongaise,
00:17:44 où la corruption est partout présente.
00:17:46 Il y a beaucoup de scènes
00:17:48 où on voit les gardiens de prison
00:17:50 discuter avec les chefs de gang, s'arranger entre eux
00:17:52 pour essayer de garder une paix sociale, plus ou moins.
00:17:54 Et donc le personnage de Tony Leung,
00:17:56 Kha Fai, qui va être un peu
00:17:58 le bouc-émissaire de tout ça,
00:18:00 qui va trouver d'espoir
00:18:02 qu'avec Shun Fat,
00:18:04 qui va un peu le guider,
00:18:06 le protéger un petit peu
00:18:08 du milieu de cet enfer pénitentiaire.
00:18:10 Tout à fait.
00:18:12 Très bon film, celui-là, j'ai eu la chance de le voir.
00:18:14 Je profite parce qu'après, il y en a que j'aurais pas vu.
00:18:16 Donc je profite.
00:18:18 Celui-là, il est très très bon.
00:18:20 Franchement, j'ai beaucoup aimé aussi.
00:18:22 C'est un film qui a eu du succès commercialement aussi,
00:18:24 qui a beaucoup marché, parce que Shun Fat,
00:18:26 parce que Ringolam qui sortait juste de School on Fire,
00:18:28 donc qui commence à se faire un petit nom,
00:18:30 c'est un des plus gros succès commerciaux
00:18:32 de Ringolam.
00:18:34 On attaque le troisième.
00:18:36 School on Fire.
00:18:38 Celui-là, je pense que c'est le film
00:18:40 le plus sombre et le plus dur
00:18:42 de toute la filmographie de Ringolam.
00:18:44 Quand on connaît sa fin mot,
00:18:46 c'est pas un vrai mot.
00:18:48 Là, c'est pareil.
00:18:50 On remplace la prison par l'école.
00:18:52 C'est une histoire
00:18:54 où des jeunes collégiens, lycéens,
00:18:56 se font raqueter par des membres des triades
00:19:00 qui viennent recruter dès le collège.
00:19:02 C'est des membres des triades
00:19:04 qui viennent recruter des futurs gangsters
00:19:06 dès le collège, dès l'âge des lycées.
00:19:08 On a des personnages
00:19:10 qui sont pris vraiment
00:19:12 dans la violence de la ville.
00:19:14 C'est un film qui a été tourné dans des quartiers
00:19:16 très difficiles, très dur, très noir.
00:19:18 Les personnages, il n'y a aucune
00:19:20 porte de sortie pour eux.
00:19:22 Les collégiens et lycéens, s'ils s'en sortent,
00:19:24 soit ils se prostituent, soit ils meurent,
00:19:26 soit ils rejoignent les triades.
00:19:28 C'est leur trois choix finalement.
00:19:30 C'est la mort, c'est la prostitution
00:19:32 ou c'est le gangstérisme.
00:19:34 C'est une vision qui est très, très, très dure
00:19:36 de Ring of Arms. C'est un film qui est très dur,
00:19:38 encore plus dur que les autres.
00:19:40 Sa mise en scène est encore plus sèche,
00:19:42 plus rentre dedans.
00:19:44 Ce qui est important aussi de le dire,
00:19:46 c'est qu'à partir de Prison on Fire,
00:19:48 le film précédemment,
00:19:50 il va travailler avec Nam Ninh, son scénariste,
00:19:52 qui est en fait son frère,
00:19:54 qui lui, on ne sait pas trop,
00:19:56 mais il est plus ou moins gangstère,
00:19:58 il a fait plus ou moins de la prison.
00:20:00 En fait, il a des liens très proches
00:20:02 avec beaucoup de truands.
00:20:04 Il va mettre toute son expérience de la vie de la rue,
00:20:06 de la communauté dans les films.
00:20:08 Et donc là, à School on Fire, c'est vraiment
00:20:10 le pinacle de tout ça.
00:20:12 Le scénario, c'est une trame narrative
00:20:14 et tout ce qui est autour,
00:20:16 c'est une démonstration
00:20:18 de la violence, de la corruption
00:20:20 de la ville de Hong Kong,
00:20:22 de la rétrocession qui se rapproche.
00:20:24 Il y a des scènes qui sont très, très, très dures.
00:20:26 Des scènes de violence qui sont très sèches,
00:20:28 qui font très, très mal.
00:20:30 Il y a beaucoup de malaise, qu'on ne prend pas le plaisir
00:20:32 à le voir, alors que par vox allemands, c'est peut-être
00:20:34 le meilleur film de Ringo Lam,
00:20:36 mais c'est celui qui offre. Ce n'est pas du tout un film
00:20:38 où on regarde pour le plaisir, pas du tout.
00:20:40 Tu regardes ce film, tu vas prendre une douche après,
00:20:42 tellement tu vas te sentir sale.
00:20:44 Même le film, de par son image,
00:20:46 il exude cette chaleur hongkongaise,
00:20:48 cette moiteur qui est dans les rues de Hong Kong.
00:20:50 C'est un film qu'on peut sentir,
00:20:52 tu peux sentir la ville,
00:20:54 tu peux sentir la violence qui s'en échappe.
00:20:56 C'est un film que moi, je conseille vraiment
00:20:58 de voir si on est fan de Ringo Lam,
00:21:00 mais il faut savoir ce qu'on voit.
00:21:02 C'est un film qui est très dur et qui n'est pas du tout
00:21:04 plaisant à regarder, pas du tout.
00:21:06 - Je pense, au vu
00:21:08 de ce que tu as raconté de sa vie,
00:21:10 que c'est peut-être celui, je ne dis pas que c'est
00:21:12 une autobiographie, mais peut-être celui où
00:21:14 Valpuz, justement, aussi piochait dans sa propre vie,
00:21:16 dans son propre vécu.
00:21:18 - C'est le film dans lequel
00:21:20 il met le plus en scène les caractères durs
00:21:22 dans lesquels il a vécu.
00:21:24 Lui, il dira que son film
00:21:26 le plus autobiographique, c'est Full Alert.
00:21:28 Le personnage de Paul en Full Alert,
00:21:30 il dit que c'est son film
00:21:32 le plus autobiographique.
00:21:34 School on Fire,
00:21:36 c'est vraiment un film dans lequel toutes les thématiques
00:21:38 sont décuplées. C'est un film qui est tellement dur
00:21:40 qu'il a été beaucoup censuré à Hong Kong.
00:21:42 Il y a une version longue
00:21:44 qui n'est pas
00:21:46 trouvable officiellement,
00:21:48 mais qui est trouvable malgré tout.
00:21:50 Si on peut chercher, on peut la trouver.
00:21:52 C'est une version longue
00:21:54 qui remet dans le film
00:21:56 les scènes de violences qui ont été coupées,
00:21:58 surtout vers la fin.
00:22:00 C'est-à-dire que le film est déjà très violent, très brutal.
00:22:02 Quand on voit la version longue avec les scènes brutales
00:22:04 qui ont été rajoutées, c'est encore beaucoup plus dur.
00:22:06 Il y a une scène de viol, notamment,
00:22:08 qui est déjà dure à voir,
00:22:10 qui a été rallongée
00:22:12 dans la version longue.
00:22:14 C'est vraiment
00:22:16 l'acclimé du film, ce situé-là.
00:22:18 C'est un film dans lequel
00:22:20 on peut retrouver
00:22:22 le côté difficile
00:22:24 et dur des premières vies
00:22:26 de Ren Guolam, qui a eu vie
00:22:28 dans la pauvreté, dans la misère,
00:22:30 quand il était enfant.
00:22:32 On retrouve ce côté, vraiment, en vie d'en découdre.
00:22:34 C'est un film
00:22:36 qui donne envie de se battre,
00:22:38 mais qui, en même temps, offre peu d'espoir
00:22:40 de rédemption et un avenir
00:22:42 qui n'est pas du tout radieux.
00:22:44 Fantastique.
00:22:48 Si tu as envie de rajouter des trucs,
00:22:50 je pense qu'on pourrait peut-être déjà...
00:22:52 Le but, ce n'est pas de faire tous ces films,
00:22:54 mais on pourrait passer sur d'autres.
00:22:56 Il y a d'autres films dont certains que j'aime bien.
00:22:58 "Wild Search", "Gare de Londres",
00:23:00 mais je ne sais pas si tu penses
00:23:02 que ça vaut spécialement la peine
00:23:04 de rester dessus.
00:23:06 C'est ce qu'il a.
00:23:08 Une fois qu'il a eu terminé
00:23:10 "Leon Fire", il a envie de faire autre chose
00:23:12 pour ne pas se retrouver catalogué dans un genre.
00:23:14 Il a essayé de faire autre chose.
00:23:16 Ce sont des films qui ont leur qualité,
00:23:18 qui sont très beaux.
00:23:20 C'est des films sur lesquels il a essayé quelque chose.
00:23:22 Il a été tourné en Pologne.
00:23:24 Il a essayé autre chose.
00:23:26 Il a essayé de faire un cinéma
00:23:28 un peu différent de ce qu'il faisait.
00:23:30 Par certains aspects, ça fonctionne.
00:23:32 Par d'autres, un peu moins.
00:23:34 Ce sont des films intéressants
00:23:36 dans son parcours de cinéaste.
00:23:38 Il va essayer des choses,
00:23:40 il va tenter quelque chose,
00:23:42 il va retravailler avec Shunfat.
00:23:44 Ce sont des films intéressants
00:23:46 et c'est une filmographie qui est très...
00:23:48 C'est un chemin, en fait,
00:23:50 quand tu prends cette filmographie.
00:23:52 C'est un chemin qui est parallèle à sa vie.
00:23:54 C'était une période dans laquelle il voulait
00:23:56 essayer de faire des choses nouvelles
00:23:58 pour se sortir de cette image-là.
00:24:00 Il souhaitait tourner à l'étranger aussi.
00:24:02 Il a tourné "Guerre de l'ombre" en Pologne.
00:24:04 Tout le début, c'est ce film en Pologne.
00:24:06 Il voulait faire un film d'espionnage
00:24:08 pour rendre hommage au cinéma européen
00:24:10 qui a fait beaucoup ce genre-là.
00:24:12 C'est un film qui sent très l'Europe,
00:24:14 le cinéma européen, le cinéma français.
00:24:16 Avec Yves Boisset, Verneuil,
00:24:18 on retrouve ces influences-là dans "Guerre de l'ombre".
00:24:20 Après, il y a un film avec Sammo Hung
00:24:22 qui n'est pas vraiment une réussite.
00:24:24 C'est un film qui est là
00:24:26 mais qui n'est pas forcément
00:24:28 ce qu'il a fait de mieux.
00:24:30 C'est un passage un peu compliqué
00:24:32 dans sa vie et dans sa filmographie
00:24:34 qui est importante
00:24:36 quand on fait une analyse complète
00:24:38 de sa filmographie et de sa vie
00:24:40 mais qui, pour les cinéphiles,
00:24:42 les fans du cinéma hongkongais,
00:24:44 ce n'est pas la période la plus intéressante
00:24:46 de "Ringolam".
00:24:48 - Si jamais les deux sont disponibles en France,
00:24:50 "Guerre de l'ombre",
00:24:52 comme déclaré Edouard,
00:24:54 il était disponible en DVD
00:24:56 et "Wild Search" en coffret DVD Blu-ray.
00:24:58 - "Wild Search" reste un bon film.
00:25:00 C'est une tentative de "Ringolam"
00:25:02 de s'attaquer à autre chose.
00:25:04 Avec "Chun-Fat", il y a une belle relation
00:25:06 un espèce de truie l'amoureux
00:25:08 entre Chun-Fat, Jerry Chung
00:25:10 et une fiette qui est très bien faite.
00:25:12 On y trouve quelques traces
00:25:14 d'Eric Bluchet, des grosses fusillades.
00:25:16 C'est un film que j'aime bien
00:25:18 qui montre aussi un Hong Kong
00:25:20 qu'on ne connaît pas bien
00:25:22 qui est beaucoup filmé dans les nouveaux territoires.
00:25:24 C'est ce côté un peu campagnard de Hong Kong
00:25:26 qu'on n'a pas l'habitude de voir.
00:25:28 "Ringolam" n'a pas l'habitude de filmer non plus.
00:25:30 C'est un film qui a ses défauts
00:25:32 mais qui a beaucoup de qualités que j'aime beaucoup
00:25:34 et qui est vraiment intéressant à voir.
00:25:36 - Je suis d'accord.
00:25:38 - C'est un film de côté campagnard
00:25:40 qu'on ne voit pas souvent, qui pourtant est présent et intéressant.
00:25:42 Après, on a pris "Zone Fire 2"
00:25:46 comme on a dit, c'était une commande.
00:25:48 C'est clairement moins bien que le premier,
00:25:50 j'avoue, personnellement.
00:25:52 - Oui, lui, il a fait le film
00:25:54 sans grand enthousiasme.
00:25:56 Il ne voulait pas le faire à la base
00:25:58 mais comme je disais, il a subi plusieurs échecs
00:26:00 donc c'est une façon de se remettre en scelle
00:26:02 commercialement, de retourner
00:26:04 encore avec "Chun-Fat".
00:26:06 C'est un film qui reprend les grandes lignes
00:26:08 du premier film, qui est intéressant
00:26:10 par certains aspects, notamment
00:26:12 il met en scène la rivalité entre
00:26:14 les détenus hongkongais
00:26:16 et les détenus chinois
00:26:18 de "Réunion de la République de Chine"
00:26:20 qui est une espèce d'anticipation
00:26:22 de ce qui va arriver lors de la rétrocession.
00:26:24 C'est un film qui se perd un peu en chemin.
00:26:26 Il y a un gros passage où Chun-Fat
00:26:28 s'évade et pareil, on retrouve un peu
00:26:30 l'histoire de la prison
00:26:32 et c'est un peu moins intéressant.
00:26:34 Après le final est un peu
00:26:36 calqué sur le premier film
00:26:38 on retrouve des choses qui étaient là
00:26:40 ça reste un film correct
00:26:42 mais qui n'arrive pas à égaler
00:26:44 ce qu'il avait fait sur le premier film.
00:26:46 - Je trouve aussi moins intéressant
00:26:48 la thématique qui finalement
00:26:50 était la thématique de l'évasion
00:26:52 qui est un peu moins intéressante
00:26:54 je trouve à vie personnelle.
00:26:56 Bon...
00:26:58 "Double Dragon, Twin Dragons"
00:27:00 avec les deux Jackie Chan qu'on réalisait
00:27:02 avec Tsoy Ark. C'est un film que j'aime beaucoup
00:27:04 j'adore ce film mais je ne pense pas qu'on puisse
00:27:06 le considérer comme une oeuvre personnelle
00:27:08 ou qu'il y a quelque chose de spécial à dire.
00:27:10 C'est un film pour le Nouvel An
00:27:12 il est très bien mais si on se dit "tiens, c'est là que je veux voir l'artiste"
00:27:14 peut-être pas.
00:27:16 - C'est à la fois un film de Nouvel An
00:27:18 et un film de charité. C'était un film qui a été tourné
00:27:20 pour permettre aux
00:27:22 metteurs en scène hongkongais de se payer des nouveaux bureaux
00:27:24 C'est un film qui est purement commercial
00:27:26 qui a tourné avec Tsoy Ark
00:27:28 et
00:27:30 Jackie Chan.
00:27:32 C'est un film de fin d'année, un film de charité
00:27:34 où on retrouve très légèrement
00:27:36 une petite touche rigolable mais c'est pas ça qu'il faut voir
00:27:38 si on veut se faire une idée du cinéaste.
00:27:40 - Effectivement.
00:27:42 Et du coup,
00:27:44 peu après, il pète un câble complètement
00:27:46 puisque... alors c'est pas encore avec Jean-Claude Van Damme
00:27:48 attention, c'est full contact
00:27:50 mais même s'il a passé avec Jean-Claude Van Damme, c'est pas le full contact
00:27:52 avec Jean-Claude Van Damme, c'est celui avec
00:27:54 Shogun Fat, Simon Yam et compagnie.
00:27:56 Je vais me permettre de citer ce qu'il y avait dans le coffret
00:27:58 DVD que j'avais adoré, qui est sans doute tiré du magazine.
00:28:00 Il disait
00:28:02 "Le péché pas si mignon de Ringolam"
00:28:04 - Ouais, c'est ça.
00:28:06 C'est un bon résumé.
00:28:08 C'est un film qu'il a fait
00:28:10 en partie
00:28:12 en réponse aux critiques
00:28:14 qu'il recevait, comme quoi il faisait toujours des films
00:28:16 très engagés, des films très politiques.
00:28:18 Il s'est dit "Ok, vous allez voir,
00:28:20 je peux faire autre chose" et il fait
00:28:22 l'objet full contact
00:28:24 qui est un espèce d'hommage au cinéma
00:28:26 du vidéoclub des années 90
00:28:28 qui est très criard.
00:28:30 Il y a une bande-son hard rock,
00:28:32 il y a des costumes très années 90,
00:28:34 des coupes de cheveux très années 90.
00:28:36 On retrouve Simon Yam
00:28:38 qui fait du Simon Yam,
00:28:40 Anthony Wong
00:28:42 qui fait du Anthony Wong.
00:28:44 Shogun Fat qui a
00:28:46 une dégaine pas possible
00:28:48 dans le film, mais c'est un film qui est hyper fun
00:28:50 à voir, qui est vraiment super...
00:28:52 Moi, c'est un film que j'adore, full contact,
00:28:54 vraiment, qui est vraiment hyper fun.
00:28:56 Là, c'est la seule fois
00:28:58 dans sa carrière où il fait une violence
00:29:00 qui est débridée.
00:29:02 Il y a des vues subjectives sur des balles
00:29:04 qui fusent, il y a des gunfights,
00:29:06 il y a une grosse violence.
00:29:08 C'est un film qui est clairement à part dans sa filmographie.
00:29:10 Il ne faut pas se baser sur
00:29:12 full contact pour imaginer ce que c'est que
00:29:14 Madarin Gollum, mais c'est un film qui est important,
00:29:16 c'est un film qu'il voulait faire,
00:29:18 qu'il a voulu faire pour montrer qu'il savait faire
00:29:20 autre chose. Il y a un gros casting,
00:29:22 tout le monde s'amuse.
00:29:24 C'est un film qui est à la lisière de la catégorie 3,
00:29:26 qui en est lu sans vraiment une aide.
00:29:28 Sans vraiment en aide, pardon.
00:29:30 On retrouve ce côté paroxystique
00:29:32 qui a fait le sel des catégories 3.
00:29:34 Et voilà, moi,
00:29:36 ce film-là, en le revoyant,
00:29:38 par certains aspects,
00:29:40 il m'a rappelé le Doberman de Jan Koolen.
00:29:42 On trouve un peu ce côté un peu fou-fou,
00:29:44 c'est un peu un film de casse aussi.
00:29:46 En fait, c'est la version dégénérée
00:29:48 de Citizen Fire, comme on peut dire.
00:29:50 Parce qu'il y a un casse,
00:29:52 il y a une trahison.
00:29:54 Voilà, c'est un...
00:29:56 Moi, je le définis comme ça,
00:29:58 la version dégénérée de Citizen Fire.
00:30:00 - C'est un film complètement fou.
00:30:02 Enfin, complètement fou.
00:30:04 Il ne faut pas non plus que les gens croient
00:30:06 que c'est un film comique ou un délire.
00:30:08 C'est un polar qui est très sérieux,
00:30:10 dans son principe, mais qui, en même temps,
00:30:12 a un côté très excessif.
00:30:14 - C'est un film paroxystique.
00:30:16 Il ne faut pas s'attendre à avoir Ebola syndrome.
00:30:18 C'est pas ça.
00:30:20 Ça reste un polar, un film de Ringolam,
00:30:22 où il y a un scénario, mais fait différemment.
00:30:24 C'est un scénario de Ringolam
00:30:26 qui est tourné différemment,
00:30:28 qui est plus porté vers l'action,
00:30:30 vers la punchline, vers le fun.
00:30:32 C'est un film qui est fun à regarder,
00:30:34 mais qui a quand même un côté assez sombre
00:30:36 dans son déroulement, dans son histoire.
00:30:38 Il y a quand même une histoire de trahison,
00:30:40 de triangle amoureux qui est un petit peu glauque,
00:30:42 avec un personnage dont on ne sait pas trop.
00:30:44 C'est un film qui est très...
00:30:46 qui reste sombre,
00:30:48 mais c'est du sombre rigolo,
00:30:50 entre guillemets, j'ai envie de dire.
00:30:52 - Oui, c'est ça.
00:30:54 Bref.
00:30:56 Après ça...
00:30:58 Ah, il a fait un film que j'aime personnellement beaucoup,
00:31:00 c'est Burning Paradise, Le Temple du Lotus Rouge.
00:31:02 - Ah oui. - Où là, par contre,
00:31:04 il ne fait pas du polar, il part dans le kung fu,
00:31:06 dans le film de kung fu.
00:31:08 Et en plus, en allant vers des figures mythiques
00:31:10 du film de kung fu, puisqu'il s'attaque à Fox Hayouk.
00:31:12 Et puis, c'est Shaolin Temple on Fire,
00:31:14 c'est le cas de le dire,
00:31:16 puisqu'en plus, c'est la thématique.
00:31:18 - C'est exactement ça.
00:31:20 C'est Burning Paradise, le titre OVO.
00:31:22 C'est le paradis, le parli qui brûle.
00:31:24 C'est les thématiques de Shung Fat,
00:31:26 les thématiques de Ringo Lam,
00:31:28 les personnages de Ringo Lam,
00:31:30 transposés dans le Wu Cha Pian.
00:31:32 C'est un film qui est produit par Tsui Hark,
00:31:34 il faut aussi le signaler.
00:31:36 Donc, ça, à la base,
00:31:38 c'était une production de Tsui Hark,
00:31:40 qui est réalisée par Ringo Lam,
00:31:42 et en fait, il a vraiment infusé
00:31:44 le genre Wu Cha Pian
00:31:46 avec ses thématiques et sa mise en scène.
00:31:48 C'est un film qui est plus sombre
00:31:50 que les Wu Cha Pian habituelles,
00:31:52 qui est plus violent aussi,
00:31:54 c'est un film qui est assez violent,
00:31:56 qui a un côté un peu
00:31:58 arcade, dans les combats,
00:32:00 il y a des films du combat qui sont assez folles.
00:32:02 Le méchant, c'est un personnage qui est plus...
00:32:04 Bigger than life, c'est vraiment un méchant,
00:32:06 un vrai méchant de cinéma, qui tombe dans la folie.
00:32:08 Mais il y a aussi une trame historique,
00:32:10 qui se base sur l'incendie du temple de Shaolin,
00:32:12 avec les personnages de Feng Shai Yu
00:32:14 et de Hong Kekun, qui sont deux personnages
00:32:16 qui ont été souvent
00:32:18 adaptés au cinéma,
00:32:20 notamment dans les deux films de Feng Shai Yu,
00:32:22 qui sont assez connus.
00:32:24 Mais là, c'est Han Shuo,
00:32:26 c'est Ringo Lam qui s'attaque
00:32:28 au Wu Cha Pian, ça donne un côté
00:32:30 au film, un côté assez sombre au film,
00:32:32 qui est assez violent, mais tout en respectant
00:32:34 les codes du genre, donc avec un film de temple,
00:32:36 avec des pièges,
00:32:38 des pièges,
00:32:40 du feu, de la violence, des combats,
00:32:42 et des personnages qui sont
00:32:44 haut en couleur, mais qui malgré tout,
00:32:46 ont des idées moraux
00:32:48 qui sont vraiment très
00:32:50 habituelles du cinéma de Ringo Lam.
00:32:52 Donc c'est vraiment lui qui a
00:32:54 comment dire...
00:32:56 qui a vraiment inséré son cinéma
00:32:58 dans le Wu Cha Pian.
00:33:00 Et c'est un film qui est très sous-estimé,
00:33:02 qui est assez méconnu, mais que moi j'adore,
00:33:04 qui a été un échec,
00:33:06 qui a été un échec cuisant au box-office,
00:33:08 qui s'est ramassé,
00:33:10 vraiment, il aurait ramassé un peu plus de
00:33:12 1 million de dollars hongkongais pour un budget de 25.
00:33:14 Donc c'est un film qui a fait
00:33:16 très très mal, alors que c'est un film qui est vraiment...
00:33:18 Moi c'est un des Ringo Lam préférés, c'est un film qui est incroyable,
00:33:20 c'est un des Wu Cha Pian
00:33:22 préférés aussi dans le genre,
00:33:24 mais qui est malheureusement un peu
00:33:26 maudit à cause de cet échec,
00:33:28 et qui est resté toujours un peu dans l'ombre
00:33:30 des grandes figures du Wu Cha Pian de cette époque.
00:33:34 - Donc est-ce que pour le moment, selon toi,
00:33:36 on peut résumer Ringo Lam à une espèce de...
00:33:38 Comment dire ça ?
00:33:40 D'entertainer, c'est-à-dire, oui, vous allez voir votre
00:33:42 polar, oui, vous allez voir votre film de kung-fu,
00:33:44 dans ce cas-là, oui, vous allez voir votre truc,
00:33:46 donc votre moment de divertissement,
00:33:48 mais en plus, c'est quelqu'un qui, on va dire,
00:33:50 dans cet aspect cinéma commercial,
00:33:52 eh bien, il n'oublie pas d'y rajouter
00:33:54 un peu de profondeur de ses personnages et des thématiques
00:33:56 à lui, ce qui fait que ce sont et des divertissements,
00:33:58 et un petit truc en plus.
00:34:00 - C'est exactement ça, lui s'est toujours vu comme un cinéaste
00:34:02 indépendant, même s'il a fait des films de commandes,
00:34:04 même s'il voit aussi la mise en scène
00:34:06 comme son travail, il dit "voilà, moi, mon travail,
00:34:08 c'est metteur en scène, je fais des films,
00:34:10 des films indépendants, je fais des films de commandes",
00:34:12 mais quel que soit le film,
00:34:14 quel que soit l'atelier du projet,
00:34:16 lui, il s'implique toujours à 100%
00:34:18 dans sa mise en scène, dans son film,
00:34:20 que ce soit un pur film de commandes,
00:34:22 comme il en fera avec Van Damme,
00:34:24 c'est comique, il a fait au début de sa carrière,
00:34:26 que ce soit des films plus personnels,
00:34:28 comme "Leon Fire" ou "Full Alert",
00:34:30 il s'implique toujours à fond, il y a toujours de lui dedans,
00:34:32 toujours, quel que soit le film,
00:34:34 il y a beaucoup de Ringolam dans le film,
00:34:36 donc il fait du polar, il fait de "Woodchapelan",
00:34:38 il fait de la comédie, il fait du fantastique,
00:34:40 il fait du film d'action,
00:34:42 mais il fait toujours des films de Ringolam,
00:34:44 quoi qu'il se passe, il parvient toujours
00:34:46 à mettre des choses de lui dedans, des choses qui lui sont propres,
00:34:48 que ce soit par ses personnages
00:34:50 ou par ses thématiques,
00:34:52 il arrive toujours à mettre
00:34:54 cette petite touche Ringolam
00:34:56 qui est plus ou moins présente
00:34:58 en suivant les films, mais quel que soit le film,
00:35:00 il met toujours de lui dedans,
00:35:02 c'est quelqu'un qui ne peut pas faire les choses à moitié,
00:35:04 ce n'est pas un Yes Man, ce n'est pas quelqu'un qui va faire le film
00:35:06 comme ça, en buvant son café, comme peut l'être
00:35:08 parfois Tsoyark dans certaines productions,
00:35:10 Ringolam, c'est Ringolam jamais,
00:35:12 il se donne toujours
00:35:14 à fond dans son cinéma,
00:35:16 il donne tout pour le film et pour ses personnages,
00:35:18 et là, c'est intéressant de comparer les deux,
00:35:20 c'est-à-dire que
00:35:22 dans le film, j'ai un circuit qui est consacré
00:35:24 à la collaboration dans le livre,
00:35:26 Ringolam et Tsoyark,
00:35:28 et si on reprend, par exemple,
00:35:30 Double Dragon,
00:35:32 c'est un film sur lequel
00:35:34 Tsoyark a délégué les scènes d'action
00:35:36 à Ringolam, il fait les scènes d'action,
00:35:38 moi je fais le reste,
00:35:40 c'est un film dans lequel Tsoyark a laissé
00:35:42 la caméra tourner, il a fait le truc,
00:35:44 quand Ringolam s'est investi
00:35:46 personnellement sur le film,
00:35:48 il s'est investi à fond,
00:35:50 et c'est ce qui le caractérise,
00:35:52 c'est quelqu'un qui se donne à fond pour ses films,
00:35:54 que ce soit la caméra la plus commerciale possible,
00:35:56 ou le film le plus indépendant
00:35:58 et le plus personnel.
00:36:00 Il a toujours le même degré
00:36:02 d'implication que dans les films.
00:36:04 - Profitons,
00:36:06 tant qu'on y est, justement, pour reparler
00:36:08 un petit peu du livre, du coup,
00:36:10 il fait environ combien de pages, le livre ?
00:36:12 - Là, ce sera
00:36:14 240 pages. - 240 pages,
00:36:16 tu connais déjà par hasard son prix ?
00:36:18 - Alors, en pré-vente,
00:36:20 il est à 19 euros, et quand il sortira
00:36:22 en librairie, ce sera 20 euros.
00:36:24 - 20 euros, d'accord.
00:36:26 - Les pré-ventes sont encore en cours jusqu'à la fin du mois,
00:36:28 il ne faut plus se retraîner sur le livre.
00:36:30 - C'est pour ça qu'on en parle.
00:36:32 Comme vous voyez, c'est un réalisateur intéressant,
00:36:34 et l'invité qu'on a dit des choses intéressantes dessus,
00:36:36 c'est d'ailleurs pour ça qu'il est là,
00:36:38 sinon je l'aurais viré.
00:36:40 - C'est mon but.
00:36:42 - Bon, ben voilà.
00:36:44 Du coup,
00:36:46 bon, il a fait
00:36:48 un film d'Adventurers que je n'ai pas vu,
00:36:50 est-ce que c'est un film qui,
00:36:52 selon toi, vaut la peine ?
00:36:54 - Pas vraiment,
00:36:56 c'est un film assez moyen,
00:36:58 qu'il a tourné avec Andy Lo.
00:37:00 Andy Lo commençait à être une grosse star,
00:37:02 donc il avait beaucoup d'influence sur le scénario,
00:37:04 et sur l'imprimé.
00:37:06 C'est un film, en fait, c'est sa carte de visite
00:37:08 pour aller travailler aux Etats-Unis.
00:37:10 C'est un film qui a été tourné aussi à l'étranger.
00:37:12 Une fois qu'il avait fini le film,
00:37:14 il est rentré à Toronto, chez ses parents,
00:37:16 et après, c'est là qu'il va partir
00:37:18 bosser avec Jean-Claude Van Damme.
00:37:20 Moi, je le vois comme une carte de visite
00:37:22 pour les Etats-Unis.
00:37:24 Moi, je préfère des films comme ça.
00:37:26 C'est un film d'action qui est très américain
00:37:28 dans sa façon de faire.
00:37:30 Il adapte un peu sa mise en scène
00:37:32 à un cinéma plus commercial,
00:37:34 plus en public, plus centré
00:37:36 sur les Etats-Unis.
00:37:38 C'est un film
00:37:40 qui est...
00:37:42 Je dirais que c'est plus un film raté
00:37:44 qu'un mauvais film, finalement.
00:37:46 On voit que ce n'est pas ce qu'il voulait faire.
00:37:48 Le scénario a été beaucoup travaillé.
00:37:50 Mais c'est plus ou moins grâce à ce film
00:37:52 qu'il va pouvoir aller bosser
00:37:54 après aux Etats-Unis
00:37:56 avec Jean-Claude Van Damme.
00:37:58 Parce que c'est une chose à laquelle il tenait.
00:38:00 Il voulait aller travailler aux Etats-Unis,
00:38:02 et grâce à ce film-là, il a pu y aller.
00:38:04 Mais c'est un film mineur dans sa filmographie
00:38:06 qui n'est pas...
00:38:08 C'est plus un film que je conseillerais
00:38:10 aux fans d'Andy Lo que aux fans de Ringo Lambe.
00:38:12 - D'accord.
00:38:14 - Du coup, après,
00:38:16 il part aux Etats-Unis faire son premier film
00:38:18 avec Jean-Claude Van Damme.
00:38:20 Risque maximum. Enfin, aux Etats-Unis.
00:38:22 On partit en France aussi, non ?
00:38:24 - Tout à fait. On partit en France.
00:38:26 En fait, là, c'est un film...
00:38:28 Il sortait du tournage de
00:38:30 "The Adventurers" quand il a reçu un coup de fil.
00:38:32 On lui proposait de bosser aux Etats-Unis
00:38:34 avec Jean-Claude Van Damme.
00:38:36 Lui, c'est une expérience qu'il voulait tenter,
00:38:38 d'aller aux Etats-Unis. Donc il y est allé,
00:38:40 avec Jean-Claude Van Damme en plus.
00:38:42 Jean-Claude Van Damme, Ringo Lambe,
00:38:44 sur le papier, c'était pas fait pour fonctionner
00:38:46 parce que Ringo Lambe, c'est quelqu'un qui est très têtu,
00:38:48 qui est très obstiné.
00:38:50 S'il a des choses à te dire,
00:38:52 il va te les dire sans prendre de pincettes.
00:38:54 Jean-Claude Van Damme,
00:38:56 c'est quelqu'un qui a quand même un égo
00:38:58 surdimensionné, surtout à l'époque.
00:39:00 Ça s'était très mal passé avec "John Woo"
00:39:02 sur le tournage de "Chasse à l'homme".
00:39:04 C'est quelqu'un qui aime bien avoir un grand regard
00:39:06 sur ses films,
00:39:08 qui n'est pas facile sur les tournages.
00:39:10 Sur le papier, ça allait être compliqué.
00:39:12 En fait, ça s'est extrêmement bien passé.
00:39:14 Les deux hommes se sont parfaitement
00:39:16 entendus. Van Damme et Ringo Lambe,
00:39:18 ça a marché. Les deux hommes finiront
00:39:20 par devenir amis, en fait,
00:39:22 au fur et à mesure des films qui tourneront ensemble.
00:39:24 Et c'est ça, vraiment, la plus grosse
00:39:26 surprise de ces collaborations,
00:39:28 c'est que les deux hommes, qui sont pour le temps hyper différents,
00:39:30 mais pas tant que ça.
00:39:32 J'en parle un peu dans le livre, ils se rejoignent sur
00:39:34 beaucoup de points.
00:39:36 Mais il n'y avait rien qui était là pour que ça marche
00:39:38 et ça a marché, finalement.
00:39:40 Même si le film a été beaucoup...
00:39:42 En fait, "Risque maximum",
00:39:44 tel qu'on le connaît, c'est pas le
00:39:46 risque maximum qui a été tourné, en fait.
00:39:48 Une fois le tournage terminé, la production
00:39:50 a dit "Hop, hop, hop, hop, hop,
00:39:52 c'est bien, on va s'en occuper,
00:39:54 t'inquiète pas, on va s'occuper de faire le montage,
00:39:56 tout ça". Ils ont coupé beaucoup de choses,
00:39:58 ils ont remonté des choses, il y a eu une séance
00:40:00 de reshoot qui a été organisée.
00:40:02 Que Ringo Lambe ne voulait pas
00:40:04 faire, mais contractuellement, elle était obligée
00:40:06 de le faire, donc il y a eu trois jours de reshoot
00:40:08 après le tournage pour
00:40:10 coller à l'image que les producteurs
00:40:12 voulaient donner du film.
00:40:14 Effectivement, c'est un film qui a été tourné en France,
00:40:16 dans le sud de la France, dans la Banlieue de Nice, si je
00:40:18 me souviens bien.
00:40:20 Il a été tourné à Vancouver aussi,
00:40:22 et malgré tout, il reste des beaux
00:40:24 de choses, ça reste un vrai "Vandamme movie"
00:40:26 où Jean-Claude Van Damme
00:40:28 ne fait pas que se battre, il joue aussi,
00:40:30 il a des scènes, il a un personnage qui est un peu plus
00:40:32 foué que d'habitude, où il joue
00:40:34 encore des jumeaux, comme c'est un
00:40:36 l'étonnement de sa carrière de jouer des jumeaux, encore une fois.
00:40:38 C'est la première collaboration
00:40:40 entre les deux.
00:40:42 C'est un film que moi j'aime bien, malgré le fait
00:40:44 qu'il ait été charcuté, qu'il ait été
00:40:46 remonté, que ce n'est pas le film que Lambe voulait faire.
00:40:48 C'est un film qui
00:40:50 fait se regarder.
00:40:52 C'est un bon "Vandamme", c'est un bon film
00:40:54 de Van Damme dans lequel Van Damme joue plus qu'il ne se bat.
00:40:56 Il y a de l'action, mais on voit
00:40:58 aussi quand même que Lambe a réussi
00:41:00 à créer un personnage qui est plus
00:41:02 torturé qu'habitude pour Van Damme.
00:41:04 Moi, perso, c'est un film que j'aime bien.
00:41:08 Franchement, il est cool.
00:41:10 Tu as tout dit, je vais répéter.
00:41:12 C'est un film de Van Damme, mais il y a
00:41:14 un petit soupçon d'âme en plus.
00:41:16 Il se perdra, hélas,
00:41:18 dans la carrière de Van Damme, du fait
00:41:20 qu'il ira un peu plus dans le DTV.
00:41:22 On en parlera après du DTV,
00:41:24 parce que ça tombe bien, Ringolam est important
00:41:26 dans cette partie-là. On en discutera
00:41:28 après.
00:41:30 Je m'en retiens, ferme ta gueule.
00:41:32 Après avoir fait ce film, ce qui est intéressant,
00:41:36 c'est qu'il n'enchaîne pas tout de suite
00:41:38 les films avec Van Damme. Il retourne à Hong Kong
00:41:40 et il fait son film le plus dépressif
00:41:42 que je pense. Peut-être pas avec "Screamer on Fire",
00:41:44 mais un film très dépressif qui est "Full Alert".
00:41:46 Oui, il fait "Full Alert" qui est
00:41:48 je ne vais pas dire
00:41:50 le film de la résurrection, parce que Ringolam
00:41:52 n'est jamais parti, n'est jamais mort, mais en fait,
00:41:54 quand il est parti à Hong Kong, il sort un enchaînement
00:41:56 de films qui ont été
00:41:58 des échecs commerciaux,
00:42:00 "The Adventurers",
00:42:02 tout ça, qui n'a pas bien marché.
00:42:04 En fait, l'après "On Fire" a été difficile à gérer pour lui
00:42:06 parce qu'il a enchaîné les échecs.
00:42:08 Dans sa vie personnelle, c'était un peu compliqué aussi.
00:42:10 Il est parti aux USA pour oublier
00:42:12 un peu ça. Et puis en fait,
00:42:14 quand il est parti, tout le monde se dit, ben voilà,
00:42:16 il est parti tourner là-bas aux USA avec le confort
00:42:18 des tournages américains, avec Van Damme.
00:42:20 Il ne va plus pouvoir tourner
00:42:22 comme on le faisait à Hong Kong.
00:42:24 Et là,
00:42:26 Ringolam a calmé tout le monde, il a fait "Full Alert",
00:42:28 qui est un film absolument
00:42:30 fantastique, que moi,
00:42:32 j'adore.
00:42:34 Si jamais ça a coupé au moment où tu as dit
00:42:36 qu'il a eu des problèmes dans sa vie,
00:42:38 il est parti. Et là, ça a coupé.
00:42:40 Je reprends partout là, si tu veux.
00:42:42 Voilà, c'est comme ça. Si jamais je coupe,
00:42:44 je regarde. Mais ouais, c'est très bien. Donc il est parti.
00:42:46 Il est parti là-bas
00:42:48 s'il avait quelques problèmes. Donc il est parti
00:42:50 bosser avec Van Damme pour oublier tout ça,
00:42:52 tourner jusqu'au maximum.
00:42:54 Et là, on se disait, voilà, il est foutu,
00:42:56 ça va être un Yes Man américain,
00:42:58 comme a pu l'être Ronny Hue plus tard,
00:43:00 qui va enchaîner les DTV aux USA.
00:43:02 Mais Kunene s'est mal connu Ringolam.
00:43:04 Ringolam, si tu lui dis "mec, t'es foutu",
00:43:06 il va dire "non, non, je suis pas foutu, moi".
00:43:08 Donc il est revenu à Hong Kong, il a fait "Full Alert".
00:43:10 Là, il a calmé tout le monde
00:43:12 avec ce qu'il considérait par bout comme son meilleur film.
00:43:14 "Full Alert", c'est un film qui est
00:43:16 d'une noirceur
00:43:18 qui n'a d'égal que sa qualité, en fait.
00:43:20 C'est un polar qui est ultra sombre.
00:43:22 C'est un polar qui est hanté par la rétrocession.
00:43:24 Le film se tourne en 97,
00:43:26 année de la rétrocession,
00:43:28 avec tout ce que ça a entraîné.
00:43:30 La rétrocession, c'est une des grosses thématiques de Ringolam,
00:43:32 qui le traîne dans toute sa carrière.
00:43:34 Mais là, c'est vraiment le film
00:43:36 sur lequel il traite le sujet
00:43:38 où la rétrocession hante
00:43:40 tout le film du premier image
00:43:42 à la dernière image.
00:43:44 C'est un film sur des personnages
00:43:46 qui se dirigent vers l'abord,
00:43:48 simplement.
00:43:50 C'est un...
00:43:52 On a beaucoup comparé "Ite" de Michael Mann.
00:43:54 Moi, je trouve les films assez différents.
00:43:56 Je le compare plutôt à
00:43:58 "Un flic de Melville".
00:44:00 Il y a la même ambiance funèbre qu'il y a dans les deux films.
00:44:02 Les films sont très
00:44:04 froids, très secs, très sombres,
00:44:06 qui s'approchent
00:44:08 parfois de l'abstraction
00:44:10 au niveau de la mise en scène.
00:44:12 Je trouve que Ringolam, comme d'habitude, il fait de Ringolam,
00:44:14 donc il y a beaucoup d'action dans le film.
00:44:16 Mais ça reste de l'action façon Ringolam.
00:44:18 Il y a des courses poursuite qui sont
00:44:20 dingues. Et ce que voulait faire
00:44:22 surtout Ringolam avec ce film, c'était
00:44:24 cartographier
00:44:26 Hong Kong avant la rétrocession.
00:44:28 C'est-à-dire qu'il a filmé des scènes
00:44:30 spécifiquement dans des endroits bien choisis,
00:44:32 des endroits qui n'existent plus
00:44:34 aujourd'hui, parce qu'il se disait "Voilà, je filme
00:44:36 tel plan dans tel endroit
00:44:38 parce que je sais que cet endroit
00:44:40 dans quelques années n'existera plus".
00:44:42 Effectivement, l'endroit n'existe plus.
00:44:44 Donc, voir "Full Alert", c'est voir un super
00:44:46 film "Full Alert", pour moi c'est un des "shallows" de Ringolam,
00:44:48 vraiment, c'est un de mes "poils hongkongais"
00:44:50 préférés. Mais c'est aussi
00:44:52 se replonger dans le Hong Kong de l'époque, le Hong Kong
00:44:54 près rétrocession. Et c'est un film
00:44:56 qui a été fait comme on le faisait
00:44:58 à l'époque, parce qu'une fois que les gouvernements
00:45:00 chinois
00:45:02 ont pris Hong Kong, on va dire, ont pris
00:45:04 la gouvernance hongkongaise, la manière
00:45:06 de faire des films ont changé, c'est-à-dire que le gouvernement
00:45:08 avait un droit de regard, un droit de faire
00:45:10 de faire des films.
00:45:12 Et Ringolam voulait faire vraiment ce film
00:45:14 avant ça, pour faire un dernier
00:45:16 film qu'on faisait à l'ancienne.
00:45:18 Il a tourné dans les rues, sans
00:45:20 autorisation, à l'arrache, il a fait
00:45:22 des courses poursuite. C'est un peu
00:45:24 le polar ultime finalement, c'est le dernier
00:45:26 polar hongkongais, c'est le polar ultime,
00:45:28 c'est le dernier polar à avoir été
00:45:30 fait de A à Z,
00:45:32 donc du premier mot écrit
00:45:34 à la sortie, avant
00:45:36 la rétrocession. C'est le dernier film qui sortira
00:45:38 avant la rétrocession. Et donc le film
00:45:40 est vraiment hanté par tout ça, les personnages
00:45:42 sont pris dans un
00:45:44 tourbillon de noirceur.
00:45:46 Et voilà, pour revenir sur ce que je disais plus tôt,
00:45:48 en fait, l'inspecteur Pao,
00:45:50 qui est joué par Lo-Chi-Muang,
00:45:52 c'est Ringolam.
00:45:54 Il dit "voilà, c'est mon personnage
00:45:56 dans lequel je me sens le plus proche".
00:45:58 Et c'est un personnage qui est toujours tiraillé aussi
00:46:00 entre sa vie privée, entre sa vie personnelle.
00:46:02 C'est un obsessionnel, c'est quelqu'un qui doit faire le boulot
00:46:04 à tout prix.
00:46:06 Et le film raconte en gros
00:46:08 la traque
00:46:10 d'un braqueur par un flic.
00:46:12 Le film se résume à ça si on regarde
00:46:14 basiquement l'histoire.
00:46:16 Mais il y a énormément de choses autour.
00:46:18 C'est un film qui est basé sur deux personnages,
00:46:20 sur la mise en scène
00:46:22 qui montre à quel point les personnages
00:46:24 sont semblables et différents.
00:46:26 C'est son film qui est l'un de ses
00:46:28 films les plus soignés au niveau de la mise en scène, c'est-à-dire
00:46:30 qu'il casse un peu ce qu'il avait fait avant.
00:46:32 Là, c'est un peu plus propre.
00:46:34 C'est vraiment le film qui synthétise
00:46:36 sa mise en scène hong-ongaise
00:46:38 et son expérience américaine.
00:46:40 C'est le film qui lui prend le meilleur des deux
00:46:42 pour tout insérer dans le tournage
00:46:44 de Full Alert.
00:46:46 Qui est un de ses films les plus connus,
00:46:48 un de ses films les plus réussis,
00:46:50 un de ses meilleurs. Mais qui est aussi
00:46:52 important dans l'histoire du polar hong-ongais
00:46:54 parce que c'est le dernier polar à avoir été fait
00:46:56 comme on le faisait avant la rétrocession.
00:46:58 Ensuite, tu enchaînes avec des films
00:47:04 que je n'ai pas vus, de suspects je n'ai pas vus,
00:47:06 Victim je l'ai vu.
00:47:08 Je ne sais pas si
00:47:10 de Suspect il y a quelque chose d'important
00:47:12 à dire dessus.
00:47:14 Suspect, ça reste un beau film
00:47:16 de Ringolam qui est un peu passé
00:47:18 inaperçu.
00:47:20 Il revient au film
00:47:22 d'espionnage qui est tourné
00:47:24 aux Philippines.
00:47:26 C'est une histoire assez politique
00:47:28 dans laquelle on voit le rôle
00:47:30 des triades aussi
00:47:32 qui infligent cette fois la sphère
00:47:34 politique.
00:47:36 C'est une oeuvre qui détend un peu
00:47:38 dans ses filmographies.
00:47:40 Mais qui est un film
00:47:42 très correct, qui est vraiment un bon film
00:47:44 si on veut voir un bon film d'espionnage
00:47:46 qui part un peu
00:47:48 tout mêlé dans son final où il y a une grosse
00:47:52 scène d'action dans laquelle on n'a pas
00:47:54 l'habitude de le voir. C'est un final qui peut
00:47:56 se rapprocher aussi de ce qu'on faisait dans les
00:47:58 Eric Bluchet, c'est-à-dire qui est
00:48:00 assez opératique.
00:48:02 C'est un film qui est un peu
00:48:04 manquable, mais moi que j'aime bien.
00:48:06 Il y a vraiment de super moments et dans lesquels
00:48:08 on voit Ringolam, une fois de plus,
00:48:10 mettre tout son savoir-faire et toutes ses thématiques
00:48:14 dans un film d'espionnage.
00:48:16 Et Victime, c'est un film qui est
00:48:18 très sombre encore, ça
00:48:20 ne retire pas la jolie vibre.
00:48:22 Le film a été vendu
00:48:24 comme Ringolam va
00:48:26 faire un film d'horreur. Ce qu'il est,
00:48:28 pas tout à fait.
00:48:30 C'est à moitié un film d'horreur,
00:48:32 c'est à moitié un polar, c'est à moitié un drame.
00:48:34 C'est un film qui mixe tout ça,
00:48:36 mais c'est un film qui est d'une noirceur
00:48:38 abyssale.
00:48:40 C'est très
00:48:42 sombre, c'est très noir.
00:48:44 Et toujours, il y a cette critique de la société
00:48:46 hongkongaise qui est en filigrane.
00:48:48 C'est une histoire de...
00:48:50 On ne sait pas trop finalement, c'est une histoire de possession,
00:48:52 c'est une histoire de folie.
00:48:54 C'est un personnage
00:48:56 qui fait faillite,
00:48:58 à la fois matériellement et psychologiquement.
00:49:00 On peut réaliser le film comme ça.
00:49:02 C'est un personnage qui sombre après avoir perdu
00:49:04 tout son argent.
00:49:06 On ne sait pas s'il devient fou, s'il est en prise à des démons.
00:49:08 Le film est toujours un peu entre deux os.
00:49:10 C'est un film d'horreur qui n'est pas vraiment...
00:49:12 Le film est sorti en
00:49:14 1999, donc il y a eu la vague Ring
00:49:16 qui est passée juste avant.
00:49:18 Et comme à Hong Kong, on est bien surfé sur les vagues
00:49:20 et sur ce qui rapporte de l'argent, on s'est dit tiens,
00:49:22 si on faisait un petit film d'horreur avec Ringolam.
00:49:24 Mais évidemment, comme Ringolam,
00:49:26 il ne va pas faire un film d'horreur
00:49:28 comme on peut l'attendre.
00:49:30 Il va prendre le genreifique,
00:49:32 il va le tordre à sa sauce
00:49:34 pour y ajouter des personnages torturés
00:49:36 et un regard très
00:49:38 critique sur la société en Hong Kong.
00:49:40 C'est vraiment un de ces films
00:49:42 les plus durs sur les maux de la société.
00:49:44 Qui surtout se passe après la rétrocession.
00:49:46 C'est le film qui montre
00:49:48 que finalement, il avait
00:49:50 raison d'avoir peur, de craindre la rétrocession,
00:49:52 parce que ce qui arrive n'est pas beau du tout et c'est très sombre.
00:49:54 Ce qui est étrange dans le film,
00:49:56 c'est que c'est très Hong Kongais.
00:49:58 Il y a presque le film en deux parties,
00:50:00 coupé en deux presque.
00:50:02 La première partie, on est dans Ring
00:50:04 et la deuxième partie,
00:50:06 on est dans du Corkou Hong,
00:50:08 pour citer d'autres réalisateurs que lui.
00:50:10 C'est-à-dire, la première partie,
00:50:12 t'as des plans sur des chats qui font miaou
00:50:14 et tout ça, et la deuxième partie,
00:50:16 j'ai adoré la partie Paula où je trouvais
00:50:18 que le film prenait une énergie folle.
00:50:20 Mais ce n'est pas déconnecté pour autant dans l'histoire,
00:50:22 c'est un film très Hong Kong que j'adore.
00:50:24 - C'est ça, c'est un mix.
00:50:26 Si tu regardes les 45 premières minutes,
00:50:28 c'est un film de maison hantée,
00:50:30 c'est un film de possession,
00:50:32 c'est un film de fantôme,
00:50:34 tout ça se mélange.
00:50:36 Puis après, le film part vers autre chose,
00:50:38 vers du polar, vers un film de casse.
00:50:40 Il y a encore une histoire de casse là-dedans.
00:50:42 C'est un des motifs de Ringolam
00:50:44 qui revient souvent.
00:50:46 C'est-à-dire qu'il se sert à la fois du polar et de l'horreur
00:50:48 pour faire un film personnel.
00:50:50 C'est un film qui ne ressemble à aucun autre,
00:50:52 mais qui est très la mienne
00:50:54 dans ce qu'il raconte.
00:50:56 Il faut aussi signaler
00:51:00 la performance assez incroyable de Lo Chin Wan
00:51:02 qui enchaîne après Full Alert
00:51:04 où il signe deux de ses performances
00:51:06 les plus folles.
00:51:08 Et là, il joue vraiment un personnage
00:51:10 qui est très négatif, qui est très sombre.
00:51:12 Pour lui, qui s'est décollé par la comédie,
00:51:14 c'est encore un contre-emploi
00:51:16 qui est amené par Ringolam.
00:51:18 C'est une des performances
00:51:20 qu'il préfère le plus.
00:51:22 Lo Chin Wan qui l'adore.
00:51:24 Il s'est vraiment donné à fond
00:51:26 pour le film.
00:51:28 C'est ce perso qui fait le lien
00:51:30 entre les deux,
00:51:32 qui fait la bascule entre le polar et le film d'horreur.
00:51:34 C'est en suivant son cheminement que le film bascule.
00:51:36 - Je veux juste dire un petit détail
00:51:38 et tu me corriges.
00:51:40 Ce qu'il y a d'excellent, c'est qu'on a dit,
00:51:42 on ne sait pas si c'est un truc de possession,
00:51:44 mais c'est qu'en plus, la fin qui est plus ou moins
00:51:46 une fin alternative.
00:51:48 Même si vous regardez le film, peut-être que c'est l'autre.
00:51:50 - C'est ça.
00:51:52 Il y a deux fins qui ont été tournées.
00:51:54 Il y a la fin du film,
00:51:56 il y a une autre fin, après tout ça expliqué dans le livre,
00:51:58 c'est un peu plus compliqué que ça.
00:52:00 C'est un film de commande à la base
00:52:02 que Ringolam a totalement
00:52:04 réinvesti.
00:52:06 Et le final,
00:52:08 tout le film est entre deux eaux.
00:52:10 Lui-même, il ne savait pas trop comment finir son film.
00:52:12 Il a dit, je vais faire deux fins.
00:52:14 C'est une histoire plus complexe que ça,
00:52:16 parce qu'il y a des éléments extérieurs qui arrivent.
00:52:18 Mais la fin,
00:52:20 la fin du film
00:52:22 est une fin qui n'est pas ouverte,
00:52:24 mais qui pose peut-être plus de questions
00:52:26 qu'elle ne répondent à d'autres questions.
00:52:28 - Ça c'est bien.
00:52:30 Dans ce film, c'est bien.
00:52:32 - C'est un film qui reste en tête.
00:52:34 Tu le vois,
00:52:36 tu y repenses régulièrement,
00:52:38 tu es un peu cogité.
00:52:40 Ensuite, tu peux revoir et tu essaies de remettre en place
00:52:42 ces éléments du puzzle en connaissant la fin,
00:52:44 mais qui est une fin qui n'est pas tout à fait terminée.
00:52:46 Donc, tu essaies de remettre tout ça en place.
00:52:48 C'est un film qui se revoit bien.
00:52:50 Franchement, il se revoit bien.
00:52:52 Tu essaies de souvenir
00:52:54 de petits détails chaque fois.
00:52:56 C'est un film qui est
00:52:58 vraiment riche à la revoyure.
00:53:00 - Je vais préciser un petit détail.
00:53:04 Je suis désolé, je suis mort.
00:53:06 Je fais des phrases et je ne trouve pas mes mots.
00:53:08 C'est une catastrophe.
00:53:10 - C'est une catastrophe.
00:53:12 - Après, là, on arrive,
00:53:14 il s'était séparé de quelques années,
00:53:16 mais là, on arrive dans la vraie collaboration
00:53:18 avec Van Damme sur deux films
00:53:20 qui sont "Réplicante" et "In Hell".
00:53:22 - Oui.
00:53:24 - Est-ce qu'elle serait au même stade ?
00:53:26 - Il y a un peu de ça.
00:53:28 "Réplicante", c'est une nouvelle histoire
00:53:30 non pas de Jume, mais de clones cette fois.
00:53:32 Ça change un peu, mais c'est encore un double rôle
00:53:34 pour Van Damme.
00:53:36 C'est un des films
00:53:38 qui est fort apprécié
00:53:40 par les fans de Jean-Claude Van Damme
00:53:42 parce que je trouve qu'il livre
00:53:44 une de ses meilleures performances d'acteur dedans.
00:53:46 C'est un film où on retrouve
00:53:48 le thème du clone,
00:53:50 des jumeaux, qui est un thème récurrent
00:53:52 dans la filmographie de Jean-Claude Van Damme.
00:53:54 Il a beaucoup fait ça. Il a fait "Double Impact".
00:53:56 Il y a les frères de "Kickboxer".
00:53:58 C'est quelque chose qui est toujours très présent.
00:54:00 Et là, Ringolam parvient
00:54:02 à faire un vrai personnage complexe
00:54:04 qu'il offre à Jean-Claude Van Damme.
00:54:06 Van Damme a toujours été
00:54:08 très littérambique
00:54:10 sur la manière d'écrire de Ringolam.
00:54:12 Et pour Van Damme,
00:54:14 ce que dit Van Damme lui-même,
00:54:16 c'est que c'est Ringolam qui a fait de lui un acteur.
00:54:18 Avant, j'étais un artiste martial
00:54:20 qui jouait. Après Ringolam,
00:54:22 j'ai été un acteur qui savait se battre.
00:54:24 C'est vraiment lui qui a proposé
00:54:26 des rôles difficiles, qui a cru en lui.
00:54:28 Il dit "Voilà Jean-Claude, si tu pourras le faire,
00:54:30 vas-y, fais-le".
00:54:32 C'est une des meilleures doubles,
00:54:34 il joue à la fois un tueur en série
00:54:36 et son clone qui est un
00:54:38 enfant
00:54:40 d'un jeune enfant
00:54:42 de 7-8 ans qui est dans le corps
00:54:44 de Van Damme. Donc il a les capacités physiques
00:54:46 de Jean-Claude Van Damme, mais
00:54:48 les capacités cognitives d'un enfant
00:54:50 qui évolue au fil du film.
00:54:52 Et ça donne un film qui est toujours sur le fil
00:54:54 du rasoir entre le malaise
00:54:56 et... pas le malaise, mais qui tombe
00:54:58 toujours du bon côté.
00:55:00 C'est-à-dire que le film n'est jamais gênant,
00:55:02 il est toujours... il est plus touchant
00:55:04 que gênant finalement. Parce que chaque fois,
00:55:06 Van Damme arrive à trouver le ton juste,
00:55:08 Ringo Lam arrive à trouver
00:55:10 l'image juste, le plan juste,
00:55:12 le mot juste qui fera tomber la pièce du bon côté.
00:55:14 Mais c'est toujours un film qui est sur le fil du rasoir
00:55:16 mais qui finit toujours par tomber
00:55:18 du côté positif
00:55:20 de la chose.
00:55:22 Et Van Damme aussi est secondé par
00:55:24 Michael Rooker qui est un super acteur dedans,
00:55:26 que j'aime beaucoup, qui a un rôle...
00:55:30 qui a un rôle à la fois de chien de garde
00:55:32 et de professeur dans le film,
00:55:34 donc il n'hésite pas à martyriser Van Damme.
00:55:36 On voit Van Damme se faire
00:55:38 frapper comme on l'a rarement vu avant.
00:55:40 Et ce sera aussi un des leitmotifs
00:55:42 de leur collaboration, c'est-à-dire que Ringo Lam
00:55:44 n'hésitera pas à violenter
00:55:46 Van Damme au cinéma.
00:55:48 On le voit se faire frapper comme jamais,
00:55:50 on le voit se prendre des coups.
00:55:52 On voit un Van Damme "faible"
00:55:54 en fait, tout ce qu'il n'avait jamais fait avant.
00:55:56 On voit le personnage qui a
00:55:58 des failles, qui est un personnage
00:56:00 de Ringo Lam, quelque part.
00:56:02 Il a fait deux gentaux de Van Damme,
00:56:04 la méga-star cocaïnée
00:56:06 avec un égocyre dimensionné,
00:56:08 il en a fait un personnage de Ringo Lam et c'est ça qui est très très fort.
00:56:10 - Ce que je trouve spécialement
00:56:12 fort, c'est que beaucoup de gens parlent de cette période
00:56:14 comme étant la déchéance
00:56:16 de Van Damme, et c'est bizarre parce que moi je vois
00:56:18 autant la déchéance, en effet, où il était une star
00:56:20 qui faisait des films au cinéma, il a perdu en popularité,
00:56:22 bla bla bla bla bla, mais pour moi c'est en même temps
00:56:24 la renaissance de Van Damme.
00:56:26 Pour moi la déchéance, c'est de l'avoir lu avant, en fait,
00:56:28 quand il faisait encore des films bien populaires, mais
00:56:30 que lui, il commençait à partir en vrille,
00:56:32 genre un Street Fighter ou des conneries comme ça.
00:56:34 Et pour moi, ce film, c'est plutôt
00:56:36 "je suis en bas et j'en remonte",
00:56:38 je me bats pour remonter, je trouve que c'est vachement beau
00:56:40 à voir aussi, quand on suit la carrière de Van Damme.
00:56:42 - Ouais, c'est ça, c'est...
00:56:44 Voilà, si on compare ça, par exemple,
00:56:48 à "Mort ci-bite",
00:56:50 c'est un peu le jour et la nuit, quoi, "Mort ci-bite",
00:56:52 il se bat avec une mascotte,
00:56:54 et là, Van Damme,
00:56:56 dans "Ride du Grand", il se bat avec lui-même,
00:56:58 autant à l'écran, il se bat avec son clone,
00:57:00 mais on sent que l'acteur lui-même
00:57:02 se bat avec lui-même pour prouver
00:57:04 qu'il est un acteur, pour prouver qu'il n'est pas fini,
00:57:06 pour prouver qu'il peut faire autre chose.
00:57:08 C'est vraiment un film,
00:57:10 si on regarde ça de façon un peu symbolique,
00:57:12 c'est Van Damme,
00:57:14 de par le clone,
00:57:16 qui est rené au cinéma, finalement.
00:57:18 On peut dire que le tueur en série, c'est l'ancien Van Damme,
00:57:20 et le clone, c'est le nouveau Van Damme qui arrive,
00:57:22 qui a soif d'apprendre,
00:57:24 et Ringolam, c'est lui qui va le mettre sur les chemins
00:57:26 de devenir un acteur,
00:57:28 finalement, il va faire éclore
00:57:30 l'acteur Van Damme,
00:57:32 même s'il ferait des DTV,
00:57:34 le film ne marche pas bien,
00:57:36 il faut sortir de ça,
00:57:38 c'est des films qui n'ont peut-être pas eu un énorme succès,
00:57:40 mais qui sont fondamentaux, je pense, pour le Van Damme
00:57:42 d'aujourd'hui, et pour Ringolam,
00:57:44 ça reste de bons films de Ringolam, malgré tout,
00:57:46 dans lesquels il a pu vraiment mettre beaucoup de lui-même,
00:57:48 et créer une relation
00:57:50 autant
00:57:52 amicale que professionnelle
00:57:54 avec Van Damme,
00:57:56 une relation qui va durer,
00:57:58 d'ailleurs, ils auraient pu faire d'autres films ensemble,
00:58:00 mais qui ont été annulés,
00:58:02 mais "Where is Picard" c'est vraiment un film qui est important
00:58:04 pour Van Damme et pour Ringolam,
00:58:06 parce que, voilà, pour ce que je viens de dire,
00:58:08 pour vraiment la renaissance artistique de Van Damme.
00:58:10 Et ensuite, ils font un
00:58:14 remake
00:58:16 de "Prisoner on Fire"
00:58:18 qui est une scène, elle, en enfer,
00:58:20 et c'est un bon résumé du film.
00:58:22 C'est l'histoire d'un Américain
00:58:24 qui est jugé en Russie,
00:58:26 donc qui est jeté
00:58:28 dans un... En fait, ce n'est pas un prison,
00:58:30 c'est un camp de travail, dans un camp de travail russe,
00:58:32 où là, il va se faire maraver,
00:58:34 mais comme jamais, je n'ai pas soumis de voir
00:58:36 Van Damme se faire autant tabasser que dans un film.
00:58:38 Il en prend plein la gueule
00:58:40 pendant une heure,
00:58:42 et ensuite, il y a Van Damme
00:58:44 quelque part, christique dedans. On voit
00:58:46 un personnage qui
00:58:48 touche le fond,
00:58:50 et qui revient à la vie, quelque part. C'est un film qui est assez
00:58:52 symbolique à ce niveau-là, sur le côté christique de Jean-Claude Van Damme,
00:58:54 du personnage.
00:58:56 Et rien que là, il y va à fond dans la violence,
00:58:58 un film qui est très dur, c'est une violence
00:59:00 sèche, c'est les coups, les coups font mal.
00:59:02 Et si on voulait...
00:59:04 Si on fait le pitch du film, c'est
00:59:06 ce personnage-là, Kyle Leblanc, l'Américain,
00:59:08 qui est dans un camp de travail russe, dans lequel
00:59:10 les gardiens organisent des combats
00:59:12 à main nue entre les détenus.
00:59:14 Et donc, on a ce personnage
00:59:16 qui va devenir
00:59:18 une bête.
00:59:20 À un moment donné, il devient un animal,
00:59:22 Van Damme devient une bête. On le voit irresistible,
00:59:24 avec les cheveux longs, une énorme barbe.
00:59:26 Et puis, il va avoir une espèce de
00:59:28 rédemption, encore une fois. C'est encore un film sur la
00:59:30 rédemption de quelqu'un, d'un personnage,
00:59:32 une fois qu'il a touché le fond, qui n'est plus lui-même,
00:59:34 redevient
00:59:36 un autre homme.
00:59:38 C'est un peu une parabole sur toute la carrière
00:59:40 de Jean-Claude et de Ringolam, c'est-à-dire qu'il va être
00:59:42 au contact de Ringolam, il est redevenu
00:59:44 un autre Van Damme, quelque part.
00:59:46 C'est d'ailleurs un chemin
00:59:48 qui va poursuivre plus tard, avec des films comme
00:59:50 JCVD, ou comme
00:59:52 sa série
00:59:54 Jean-Claude Van Jonson,
00:59:56 où il va beaucoup jouer avec
00:59:58 ses double identités, avec l'ancien Van Damme, le nouveau Van Damme,
01:00:00 une idée de résurrection
01:00:02 qui est bien présente au
01:00:04 cœur même de Inel.
01:00:06 - Oui, tout à fait.
01:00:08 Mais je profite,
01:00:10 parce que finalement, il n'a pas fait beaucoup
01:00:12 de films aux Etats-Unis. Est-ce que, justement,
01:00:14 avec la peur de la rétrocession, il aurait voulu faire plus de films aux
01:00:16 Etats-Unis, ou un peu comme tous les autres,
01:00:18 comme John Woo, il a fait
01:00:20 plus d'efforts, on va dire, mais au bout d'un moment, ils ont fait
01:00:22 "On rentre à la maison".
01:00:24 - Oui, il y a eu
01:00:26 d'autres films qui auraient dû
01:00:28 se faire, notamment The Monk,
01:00:30 qui auraient dû se faire avec JCVD,
01:00:32 mais qui ne s'est pas fait.
01:00:34 On a tous plus ou moins vu cette affiche de JCVD,
01:00:36 le crâne rasé dans La position du Lotus,
01:00:38 qui est joué à Muenchholin,
01:00:40 mais le film ne s'est pas fait pour X raisons.
01:00:42 Ensuite, Ringolam aurait dû réaliser
01:00:44 L'empreinte de la mort, qui est réalisé
01:00:46 par Philippe Martinez.
01:00:48 C'est un film, il y a eu une succession de metteurs en scène,
01:00:50 il y en a un au rouglio, le film a été réécrit
01:00:52 des dizaines de fois.
01:00:54 Ringolam a commencé à tourner le film, on ne sait pas exactement,
01:00:56 une semaine, deux semaines, avec Van Damme.
01:00:58 Ensuite,
01:01:00 il a été viré, on ne sait pas vraiment
01:01:02 pourquoi. Il y a un autre metteur en scène qui est arrivé,
01:01:04 le film a été réécrit.
01:01:06 La scène a été virée au bout de quelques jours,
01:01:08 on ne sait pas vraiment trop non plus.
01:01:10 Philippe Martinez, qui était le producteur,
01:01:12 a repris le film en main, il a réécrit le film,
01:01:14 donc il ne reste plus grand chose du film de révis.
01:01:16 Mais c'est un film qui l'aurait bien...
01:01:18 qui l'aurait dû faire au départ,
01:01:20 il aurait dû faire 5 films avec Van Damme,
01:01:22 il n'y en a que 3 qui ont été faits.
01:01:24 Parce que là, c'est le monde du cinéma américain,
01:01:26 dans lequel Ringolam,
01:01:28 il n'était que cinéaste.
01:01:30 Les projets se font, se défoncent,
01:01:32 tu peux arriver sur un projet,
01:01:34 te faire débarquer comme ça,
01:01:36 c'est un peu les aléas du cinéma.
01:01:38 Ensuite, après ça,
01:01:40 Ringolam a fait une petite pause,
01:01:42 il a fait une petite pause dans sa carrière,
01:01:44 parce qu'il voulait prendre un peu du recul.
01:01:46 C'est quelqu'un qui avait été un peu...
01:01:48 qui était un peu dégoûté du monde du cinéma,
01:01:50 la façon de faire les films avait un peu changé,
01:01:52 il voulait prendre un peu de recul
01:01:54 pour réfléchir sur lui-même.
01:01:56 Il voulait profiter un peu de sa vie personnelle.
01:01:58 C'est ça qui est un petit peu...
01:02:00 qu'il n'a pas fait plus de cinéma américain que ça.
01:02:02 Après, il a fait le cheminement qu'on fait beaucoup,
01:02:04 qu'on fait de John Woo, qu'on fait de Tsoi Ark,
01:02:06 qu'on fait de Ronny Hu,
01:02:08 qu'on bossait là-bas au Sydney,
01:02:10 qui sont revenus après à Hong Kong refaire des films.
01:02:12 Ça a bien réussi à certains,
01:02:14 ça a moins bien réussi à d'autres.
01:02:16 Par exemple, Tsoi Ark,
01:02:18 il s'est trouvé une nouvelle vie
01:02:20 en faisant des films en Chine,
01:02:22 il a retrouvé un nouvel élan avec les détectives Lee,
01:02:24 John Woo, qui a fait le film incroyable
01:02:26 "Quelle est l'Ecroite",
01:02:28 qui après s'est fait un peu plus discret.
01:02:30 Et Ringo Lam, il a travaillé en Chine,
01:02:32 mais on va voir, ça a été plus compliqué
01:02:34 parce que c'est quelqu'un qui est...
01:02:36 C'est quelqu'un de très indépendant,
01:02:38 qu'on ne peut pas manipuler à sa guise,
01:02:40 qui est très revêche,
01:02:42 donc voilà, faire des films sous influence,
01:02:44 c'était compliqué pour lui.
01:02:46 Mais ce n'était pas une envie
01:02:48 de ne plus tourner aux Etats-Unis
01:02:50 ou de revenir expressément en Hong Kong.
01:02:52 Les choses se sont faites comme ça
01:02:54 dans sa vie.
01:02:56 Les choses se sont faites comme ça
01:02:58 dans sa carrière,
01:03:00 mais il y a des aléas comme ça
01:03:02 qu'on ne peut pas toujours prévoir.
01:03:04 - Alors la même année qu'On Hell,
01:03:06 il a fait "Lucky You for Mr. Perfect",
01:03:08 que je n'ai pas vu,
01:03:10 mais c'est un de ses noms
01:03:12 que j'ai déjà vu passer plusieurs fois.
01:03:14 - Voilà, c'était une comédie
01:03:16 qu'il a tournée
01:03:18 en gros pour faire plaisir
01:03:20 à Ronny Yu,
01:03:22 qui est un de ses grands amis
01:03:24 où il a fait un...
01:03:26 En fait, c'est un peu un film de vacances
01:03:28 que le film est tourné en Malaisie,
01:03:30 si je me souviens bien.
01:03:32 C'est une espèce de comédie romantique
01:03:34 d'action avec Simon Gave encore.
01:03:36 C'est un film qui est rigolo à voir.
01:03:38 C'est une comédie romantique d'action,
01:03:40 mais une fois de plus,
01:03:42 si tu veux te faire une idée de ringodame,
01:03:44 ce n'est pas ça qu'il faut voir.
01:03:46 En fait, Jonny Toe lui a offert le film
01:03:48 pour qu'il se remette un peu
01:03:50 le pied à l'étrier,
01:03:52 qu'il se lève, qu'il se nage tranquille
01:03:54 sur une plage avec Andy-On
01:03:56 qui venait de tourner Black Mask 2
01:03:58 avec Chut-Ci
01:04:00 qui était une grande star depuis Millenium Mambo.
01:04:02 Il y a des beaux acteurs
01:04:04 qui ne sont pas forcément hyper...
01:04:06 bons.
01:04:08 On ne va pas se mentir, Chut-Ci n'est pas une excellente actrice,
01:04:10 Andy-On n'est pas un excellent acteur.
01:04:12 Mais le film vaut surtout
01:04:14 pour ses second rôles. Il y a Simon Yam qui joue un rôle incroyable
01:04:16 encore une fois dedans.
01:04:18 C'est une petite comédie qui est plutôt légère
01:04:20 à laquelle Ringo Lam parvient
01:04:22 à mettre quelques petites épices à lui dedans
01:04:24 mais ce n'est pas...
01:04:26 C'est le film de retour à Hong Kong,
01:04:28 une comédie qui se regarde sans ennui
01:04:30 mais qui n'est pas représentative
01:04:32 de ce que fait Ringo Lam.
01:04:34 - Je propose qu'on passe à un film
01:04:36 très représentatif de ce qu'il fait, c'est un peu ironique
01:04:38 même si en même temps non, à savoir triangle.
01:04:40 - Oui,
01:04:42 bizarrement, il y a un film
01:04:44 son segment
01:04:46 est très Ringo Lamien en fait.
01:04:48 Et si on prend le film dans son ensemble,
01:04:50 c'est un film qui définit
01:04:52 la place qu'a Ringo Lam dans Simon Kongé.
01:04:54 C'est-à-dire que le film s'ouvre,
01:04:56 pour résumer un peu le film, c'est un film
01:04:58 qui a été fait à trois metteurs en scène, Tsoy Arc, Ringo Lam, Johnny To.
01:05:00 Chacun a
01:05:02 pris la suite de l'autre sans connaître
01:05:04 à l'avance le scénario qui avait été écrit.
01:05:06 Le film se trouve sur Tsoy Arc
01:05:08 qui viralise un film
01:05:10 qui part un peu dans tous les sens au départ.
01:05:12 Il y a plein d'épices qui sont jetées comme ci, comme ça.
01:05:14 Ensuite Ringo Lam
01:05:16 prend la main après
01:05:18 la première demi-heure, il fait
01:05:20 le segment central où c'est là où
01:05:22 l'intrigue se pose, où les personnages
01:05:24 se découvrent, les personnages prennent
01:05:26 de l'épaisseur. Le film est plus
01:05:28 calme dans cette partie-là qu'à partir de
01:05:30 Tsoy Arc. C'est une partie
01:05:32 qui est plus posée, qui est un peu plus sombre aussi.
01:05:34 On voit les personnages qui commencent un peu à s'entre-déchirer
01:05:36 entre eux, à avoir des dilemmes
01:05:38 l'un avec l'autre. Ensuite
01:05:40 il passe relais à Johnny To qui fait du Johnny To,
01:05:42 c'est-à-dire un espèce de long gunfight de nuit
01:05:44 très opératique, très stylisé.
01:05:46 Si on prend le film en son ensemble,
01:05:50 il définit bien
01:05:52 la position
01:05:54 car Ringo Lam dans le cinéma de Hong Kong
01:05:56 est coincé entre les deux là.
01:05:58 Mais si tu enlèves la partie de Ringo Lam,
01:06:00 le film s'effondre, il n'y a plus de personnage,
01:06:02 il n'y a plus d'intrigue. C'est lui qui
01:06:04 met le film sous les rails après des marges en trompe
01:06:06 de Tsoy Arc. C'est lui
01:06:08 qui permet à Johnny To de faire
01:06:10 son opéra de gunfight.
01:06:12 - La dernière partie de Johnny To,
01:06:14 tu as l'impression qu'il fait
01:06:16 "bon, vous savez quoi, je vais tout dynamiter,
01:06:18 rien à cirer".
01:06:20 - C'est exactement ça.
01:06:22 C'est un peu une parodie de ce que fait Johnny To.
01:06:24 - Surtout qu'il y a une scène
01:06:26 de laquelle il est sorti en premier,
01:06:28 c'est dans Vengeance
01:06:30 qu'il le fait.
01:06:32 - C'est dans Vengeance ?
01:06:34 - Oui, c'est dans Vengeance.
01:06:36 - C'est le film qui est fait
01:06:38 avec les trois.
01:06:40 On voit vraiment bien
01:06:42 les spécificités de chacun et le rôle de chacun
01:06:44 dans l'industrie du cinéma.
01:06:46 C'est un film qui se laisse regarder,
01:06:48 qui est très correct, qui se regarde sans ennuis.
01:06:50 Mais on voit vraiment les trois parties distinctes,
01:06:52 les trois styles distincts des metteurs en scène
01:06:54 qui ont chacun mis
01:06:56 leur patte au film.
01:06:58 Moi, ma partie préférée,
01:07:00 c'est celle de Ringolam, la partie centrale,
01:07:02 où tu sens que c'est là où le film se joue.
01:07:04 - Moi, je trouve, hélas, que c'est la plus faible.
01:07:08 Je t'explique pourquoi vite fait.
01:07:10 Parce qu'en fait, elle dépend de l'intro et de la conclusion.
01:07:12 Et lui, il met des trucs au milieu,
01:07:14 mais vu que c'est pas exploité,
01:07:16 tu sens qu'il s'amuse à mettre plein de pistes,
01:07:18 et l'autre, à la fin, il fait "you coulélé",
01:07:20 en même temps, tu te dis "bon, on n'en arrive que là".
01:07:22 Mais je vois ce que tu veux dire.
01:07:24 De toute façon, c'est un film
01:07:26 qu'il faut voir en connaissant le concept,
01:07:28 en disant "regarde un film,
01:07:30 mais tu sais pas ce que tu regardes,
01:07:32 tu vas te dire "il se passe quoi, là ?"
01:07:34 Tu vas te dire "c'est un film schizophrène",
01:07:36 mais c'est quand même ça.
01:07:38 C'est comme si chacun avait vu son film
01:07:40 à l'intérieur d'un film.
01:07:42 - Tout à fait.
01:07:46 - Le film était arcane, tout ça,
01:07:48 mais il a eu son petit succès, malgré tout.
01:07:50 Ce qui est bien pour les trois,
01:07:52 c'est toujours bien d'avoir un petit succès
01:07:54 pour les amis hongkongais,
01:07:56 moi, je crache pas dessus, aucun problème.
01:07:58 - Mais en tout cas, depuis son retour
01:08:00 des Etats-Unis, après une halle,
01:08:02 c'est un peu sa période considérée
01:08:04 comme une trilogie,
01:08:06 mais il y a un Sky on Fire
01:08:08 qui est pas très réputé.
01:08:10 - Il y a un Sky on Fire
01:08:12 de funeste réputation,
01:08:14 et réputation funeste
01:08:16 qui malheureusement n'est pas exurpée,
01:08:18 il faut le dire.
01:08:20 Pour moi,
01:08:22 White City, ça va.
01:08:24 Ça se regarde.
01:08:26 C'est un polar, ça se regarde.
01:08:28 C'est un polar, comme on connaissait
01:08:30 Marchand Luand en sort aujourd'hui,
01:08:32 c'est joli, c'est propre,
01:08:34 c'est trop propre même.
01:08:36 Tu sens que Ringolam, il a pas pu faire
01:08:38 ce qu'il voulait,
01:08:40 que son style...
01:08:42 C'est un golam qui fait un polar chinois,
01:08:44 c'est pas un golam qui fait un polar,
01:08:46 c'est un golam qui fait un polar chinois,
01:08:48 la mise en scène est très différente
01:08:50 de ce qui se fait habituellement,
01:08:52 mais c'est un film qui se regarde,
01:08:54 c'est correct, c'est un film pro,
01:08:56 c'est carré, ça se regarde.
01:08:58 Sky on Fire, c'est quand même
01:09:00 un film qui se regarde,
01:09:02 mais est-ce que c'est un film de Ringolam ?
01:09:04 Franchement, je sais pas,
01:09:06 parce que sur les deux films,
01:09:08 Sky on Fire et White City,
01:09:10 il y a eu ce qui est appelé
01:09:12 un exécutif-directeur,
01:09:14 c'est-à-dire un réalisateur exécutif
01:09:16 dont les attributions sont un peu nébuleuses.
01:09:18 En gros, c'est quelqu'un qui est là
01:09:20 pour s'assurer que le metteur en scène
01:09:22 suivient bien le cahier des charges
01:09:24 qui est dicté par la production,
01:09:26 qui est chapeauté par le gouvernement hongkongais,
01:09:28 qui est chapeauté par le gouvernement chinois.
01:09:30 C'est quelqu'un qui est là pour ne pas trop sortir des clous.
01:09:32 Et si le metteur en scène
01:09:34 est un peu têtu,
01:09:36 comme les Ringolam,
01:09:38 s'il est un peu borné, comme les Ringolam,
01:09:40 s'il est un peu trop engagé,
01:09:42 comme les Ringolam,
01:09:44 il va dire "écoute Coco,
01:09:46 va boire un café, je m'occupe du reste".
01:09:48 Ça se sent un petit peu
01:09:50 sur White City,
01:09:52 ça se sent beaucoup, beaucoup
01:09:54 sur Sky on Fire,
01:09:56 où là pareil, t'as deux films en un,
01:09:58 t'as deux intrigues parallèles
01:10:00 qui sont censées se rejoindre,
01:10:02 mais ça se rejoint aux chausses-pieds,
01:10:04 mais tu veux faire entrer
01:10:06 un pied de taille 43 dans une chaussure d'enfant,
01:10:08 c'est très très compliqué.
01:10:10 Et là, tu sens que
01:10:12 l'exécutif directeur,
01:10:14 il a vraiment acté derrière la caméra,
01:10:16 parce que tu retrouves rien de Ringolam.
01:10:18 Ou les quelques petites
01:10:20 pistes
01:10:22 qui pourraient te faire penser
01:10:24 à Ringolam,
01:10:26 sont vite coupées, vite anéantis
01:10:28 par le film.
01:10:30 Rien que le final,
01:10:32 le final à lui seul,
01:10:34 montre le renoncement
01:10:36 qu'est ce que le film,
01:10:38 parce que dans le final,
01:10:40 on a tout ce qu'a toujours refusé le frère Ringolam,
01:10:42 c'est un final hyper héroïque,
01:10:44 avec des morts par un millier,
01:10:46 il y a quand même une tour qui s'effondre
01:10:48 sur un pont,
01:10:50 il va y avoir des milliers de morts,
01:10:52 alors que la mort de Ringolam, c'est quelque chose
01:10:54 qui a toujours été traité de façon importante.
01:10:56 Comme je disais, dans Ringolam, quand on ouvre le feu,
01:10:58 quand on tue quelqu'un, ça fait mal.
01:11:00 Là, ça fait pas mal,
01:11:02 il y a des effets spéciaux numériques qui sont dégueulasses.
01:11:04 Le personnage s'en sort
01:11:06 d'une manière rocambolesque,
01:11:08 c'est vrai. Tu regardes ça et tu te dis,
01:11:10 c'est ridicule.
01:11:12 Mais ce n'est pas étonnant,
01:11:14 parce que Ringolam, qui travaille
01:11:16 sous tutelle chinoise, ça ne pouvait pas fonctionner.
01:11:18 Il a tellement,
01:11:20 dans ses premiers films,
01:11:22 dénoncé le gouvernement,
01:11:24 la corruption, tout ça.
01:11:26 Là, ce n'était pas possible. Tu te demandes même pourquoi
01:11:28 quelqu'un s'est dit, on va faire tourner
01:11:30 Ringolam
01:11:32 sous tutelle chinoise. Ça ne pouvait pas marcher.
01:11:34 Effectivement, ça ne marche pas du tout.
01:11:36 Les deux films prouvent
01:11:38 que tout ce qu'il a fait avant,
01:11:40 c'était vrai. Il avait raison d'avoir peur,
01:11:42 il avait raison de craindre la rétrocession,
01:11:44 il avait raison de dire que rien
01:11:46 ne serait plus comme avant, parce que rien
01:11:48 ne serait plus comme avant, parce que c'est très difficile.
01:11:50 Et c'est des films
01:11:52 qui montrent
01:11:54 qu'il avait raison.
01:11:56 Même si
01:12:00 on a encore quelques polar hongkongais
01:12:02 de temps en temps qui arrivent à émerger comme ça,
01:12:04 il y a Limbo,
01:12:06 récemment, qui est très bon,
01:12:08 il y a Raging Fire,
01:12:10 de Larry Benichan, qui est
01:12:12 très correct. - Très chinois, quand même.
01:12:14 - Très chinois, oui, mais ça reste
01:12:16 correct. Là, c'est vraiment...
01:12:18 Sky On Fire, en plus,
01:12:20 il s'appelle On Fire,
01:12:22 pour moi, c'est la mise à mort
01:12:24 du cinéma de Hong Kong.
01:12:26 Clairement. Métaphoriquement,
01:12:28 c'est ça. On va prendre On Fire,
01:12:30 qui est une des trilogies les plus animatiques du cinéma de Hong Kong,
01:12:32 et on va la dézinguer
01:12:34 comme on peut.
01:12:36 - D'un côté, ce sera intéressant, ce serait
01:12:38 le spectateur qui va ressentir l'attention
01:12:40 de voir tout ça, pas tant le film en lui-même,
01:12:42 et donc, le spectateur qui
01:12:44 ressent ce qu'on a dit sur On Fire, cette
01:12:46 tension et cette dégénérescence du cinéma de Hong Kong.
01:12:48 Donc, en fait, c'est un art super artistique.
01:12:50 Je ne sais pas que ça va jusqu'à là,
01:12:52 mais c'est intéressant de le voir comme ça.
01:12:54 - En fait, il faut voir le film en connaissant
01:12:56 l'histoire qu'il y a derrière, finalement.
01:12:58 L'histoire du cinéma. Parce que ce qui est
01:13:00 intéressant, c'est le Klingon Lab, c'est qu'il a traversé
01:13:02 toutes les grandes étapes du cinéma
01:13:04 hongkongais. Donc, regarder un film de
01:13:06 Klingon Lab, c'est aussi
01:13:08 scruter la société hongkongaise
01:13:10 à l'instant où le film a été fait.
01:13:12 Et là, Sky On Fire, ça te montre un capitalisme
01:13:14 qui est délirant,
01:13:16 qui est une perte de tous
01:13:18 les repères, une perte de tout ce qu'avait le cinéma
01:13:20 hongkongais. C'est-à-dire que tout est
01:13:22 en effet spéciaux, tout est
01:13:24 en CGI, il n'y a plus de cascadeurs,
01:13:26 alors que quand même, les cascades, c'était
01:13:28 ce qu'avait fait
01:13:30 le cinéma hongkongais, finalement. Et là,
01:13:32 ils ont renoncé à tout ça.
01:13:34 C'est le film
01:13:36 qui te montre la mort
01:13:38 du cinéma hongkongais. Voilà, moi, c'est comme ça que je le résumerais.
01:13:40 C'est un film qui, artistiquement, n'a aucun intérêt,
01:13:42 mais qui, historiquement, métaphoriquement,
01:13:44 est intéressant
01:13:46 pour ce qu'il est et pour ce qu'il montre.
01:13:48 Petite parenthèse, mon ami Mike Sperrera,
01:13:52 il m'a dit
01:13:54 une fois, lui, il connaît
01:13:56 des gens qui sont dans le milieu de la cascade
01:13:58 à Hong Kong, et puis il m'a dit que certains, en tout cas,
01:14:00 ils sont presque déçus eux-mêmes parce qu'ils trouvent
01:14:02 que maintenant, c'est trop sécurisé, c'est trop facile.
01:14:04 Oui, c'est ça.
01:14:06 C'est un peu ce que... Ben, il a mis un peu ça
01:14:08 aussi dans une interview, j'en parle un peu
01:14:10 dans le livre aussi, c'est qu'il est arrivé
01:14:12 avec ses cascadeurs,
01:14:14 les gars qui bossent, et il dit
01:14:16 "On ne bosse plus comme ça aujourd'hui, quoi.
01:14:18 Je ne peux plus jeter un mec du haut
01:14:20 de deux étages.
01:14:22 Je ne peux plus faire ça, c'est plus possible de faire ça aujourd'hui, quoi."
01:14:24 Et donc, ils sont un peu déçus parce que ça enlève
01:14:26 un peu la saveur du... Quand tu regardes
01:14:28 un film hongkongais de la grande époque,
01:14:30 tu as toujours ce petit côté, ces petites sensations
01:14:32 de danger, tu vois, tu te dis "Putain, le mec,
01:14:34 il a dû se faire quand même vachement mal et tout."
01:14:36 D'ailleurs, ils en ont joué, hein.
01:14:38 Joakim Chan en a joué beaucoup en mettant
01:14:40 ses chutes à la fin de sa scène, dans le générique.
01:14:42 Tu avais ce côté
01:14:44 impactant des cascades
01:14:46 que tu n'as plus du tout maintenant, quoi.
01:14:48 - Et ce côté,
01:14:50 tu as l'impression que le gars qui fait la scène d'action,
01:14:52 même si c'est peut-être une doublure qu'il a fait,
01:14:54 il la fond, quoi. C'est pas...
01:14:56 - C'est ça, et tu as l'impression que le cascadeur
01:14:58 hongkong, c'était pas une super place,
01:15:00 parce que tu devais te faire
01:15:02 très très très mal, très très très souvent.
01:15:04 Et bon, voilà, ça a disparu
01:15:06 aujourd'hui, mais c'est aussi pour ça qu'on a aimé ce cinéma-là,
01:15:08 pour ce côté, vraiment, l'inversité
01:15:10 de ce que ça montrait.
01:15:12 - Alors, on va juste encore toucher un tout petit
01:15:14 mot rapide sur cette tête,
01:15:16 que presque personne n'a vue,
01:15:18 parce que dans cette tête, donc,
01:15:20 cet réalisateur, et lui, il a un segment dans cette tête.
01:15:22 Alors, moi, je l'ai vue
01:15:24 quand il est passé à Lyon au Festival des Lumières, donc ça fait quoi,
01:15:26 deux ans maintenant ? Donc, c'est plus
01:15:28 hyper frais, mais je me souviens
01:15:30 qu'il y avait vraiment ce côté,
01:15:32 je renouveau partois le mot, mais testamentaire,
01:15:34 vraiment, Hong Kong avant, maintenant,
01:15:36 le temps qui passe,
01:15:38 les années de nostalgie.
01:15:40 - C'est un peu
01:15:42 le sujet même du film, donc c'est, pour
01:15:44 mettre un peu en contexte, donc c'est un film,
01:15:46 à la base, il va y avoir 8 metteurs en scène,
01:15:48 ça va s'appeler Octet, mais John Woo s'est retiré du projet,
01:15:50 donc ça va s'appeler Septet, et en fait,
01:15:52 c'est 7 metteurs en scène légendaires de Hong Kong,
01:15:54 donc il y a Jonny To, il y a Tsoy Ark,
01:15:56 il y a Ringolam, il y a
01:15:58 Lu Chia-Lang, il y a Han Hoi, tous
01:16:00 prennent une décennie, donc c'est des années
01:16:02 50 à 2020, chacun prend une décennie.
01:16:04 - Lu Chia-Lang, bien sûr.
01:16:06 - Non, plus ça.
01:16:08 - Il y a Yuen Woo-Ping.
01:16:10 - Non, je me dis, c'est compliqué,
01:16:12 mais au moment où je le cite, je me suis dit,
01:16:14 il y a un truc bizarre, il y a Yuen Woo-Ping,
01:16:16 mes excuses. - Il y a Samu Hong aussi.
01:16:18 - Oui, Yuen Woo-Ping est le premier.
01:16:20 - Voilà, c'est un film qui retrace 70 ans
01:16:22 de Hong Kong, et
01:16:24 ce qui est encore plus intéressant, c'est
01:16:26 quand on voit le segment de Ringolam,
01:16:28 qui est
01:16:30 presque, qui a été presque tourné
01:16:32 avec un nom de clairvoyance, parce que
01:16:34 c'est vraiment un film sur quelqu'un
01:16:36 qui se retourne à l'arrière, qui se
01:16:38 retourne sur sa carrière, qui est hyper nostalgique
01:16:40 d'une époque.
01:16:42 C'est le film de quelqu'un qui
01:16:44 se regarde pratiquement, et ça prend encore
01:16:46 une portée supplémentaire quand on sait qu'il est mort
01:16:48 à quelques mois après le tournage.
01:16:50 Donc il n'est pas mort d'une maladie,
01:16:52 donc il ne se savait pas malade, il a eu...
01:16:54 C'est un peu trouble, mais
01:16:56 en gros, il est mort d'une mort naturelle,
01:16:58 il a pris des médocs,
01:17:00 il ne s'est jamais réveillé.
01:17:02 Donc ce n'est pas quelqu'un qui se savait malade,
01:17:04 qui se savait mourant. Donc le fait qu'il fasse
01:17:06 ce segment-là,
01:17:08 et qu'il meurt peu de temps après, ça donne
01:17:10 vraiment un côté...
01:17:12 un côté film testament, finalement, au film.
01:17:14 Comme tu disais bien, le mot testamentaire est bien choisi.
01:17:16 Et ce qui est aussi symboliquement assez fort,
01:17:18 c'est que c'est un film qui est tourné
01:17:20 en 35 mm,
01:17:22 pour vraiment casser
01:17:24 ce qui se fait aujourd'hui en numérique,
01:17:26 pour renouer avec les grandes heures du cinéma de Hong Kong,
01:17:28 tournées en pellicule, avec cette image très granuleuse
01:17:30 comme on l'a connue.
01:17:32 Et c'est un film qui...
01:17:34 un film nostalgique,
01:17:36 et surtout le segment de Ringolam,
01:17:38 parce que moi c'est celui qui m'a le plus intéressé, justement.
01:17:40 Où tu vois, par le personnage qui est interprété par Simon Yam,
01:17:42 c'est quelqu'un qui se retourne
01:17:44 sur sa vie, qui regarde,
01:17:46 qui porte un dernier regard sur son travail.
01:17:48 Et sachant ce qu'il y avait
01:17:50 à Ringolam avant, c'est vraiment troublant
01:17:52 de voir à quel point le film
01:17:54 était raccord avec sa propre vie.
01:17:56 Et je trouve beau
01:18:00 que sa carrière finalement, elle finisse
01:18:02 sur ce petit segment. Je veux dire,
01:18:04 en plus, entouré de ses potes
01:18:06 qui ont fait rayonner
01:18:08 ce cinéma, qui finissent
01:18:10 ces films très jolis, c'est un hommage.
01:18:12 Je trouve que c'est...
01:18:14 Je ne dis pas que le film est parfait,
01:18:16 mais je trouve que c'est une belle sortie quand même.
01:18:18 Voilà, puis en fait ça tranche un peu,
01:18:20 c'est quelqu'un qui est connu pour ses films hyper pessimistes,
01:18:22 hyper noirs, hyper durs. Là, il termine
01:18:24 sur ça. Quelque part,
01:18:26 c'est le film de...
01:18:28 Comme si finalement, il avait trouvé
01:18:30 la paix avec lui-même, comme si
01:18:32 le feu avait éteint et qu'il était en paix
01:18:34 avec lui-même, quelque part. Moi, c'est la sensation que me donne son segment
01:18:36 particulièrement.
01:18:38 - Tout à fait. - C'est un mot
01:18:40 que je n'aime pas trop, qui est un peu galvaudé, mais
01:18:42 c'est un film qui est
01:18:44 bienveillant, tu vois.
01:18:46 Il regarde un regard qui est bienveillant sur lui,
01:18:48 finalement. Comme si, je disais, il avait
01:18:50 vraiment trouvé la paix intérieure
01:18:52 et que tous les démons qu'il m'a animés pendant
01:18:54 toute sa carrière, toutes ces traches qu'il avait en lui,
01:18:56 s'étaient enfin calmés et quelques temps après,
01:18:58 ben, il est arrivé ce qu'il est arrivé.
01:19:00 Il nous a quittés, malheureusement.
01:19:02 Donc voilà, son segment, astre,
01:19:04 est vraiment intéressant à ce niveau-là.
01:19:06 - Un grand réalisateur
01:19:08 qui nous a quittés, mais ses films restent
01:19:10 à nous de les voir.
01:19:12 - C'est ça, c'est son cinéma,
01:19:14 restera toujours. Et c'est un cinéma qui est
01:19:16 vraiment, même si j'ai travaillé avec Jean-Claude Van Damme
01:19:18 aux Etats-Unis, c'est un cinéma qui est
01:19:20 purement hongkongais,
01:19:22 qui respire Hong Kong, ce que lui avait
01:19:24 Hong Kong vraiment dans la peau.
01:19:26 Et c'est pour moi
01:19:28 un des metteurs en scène qui a le mieux
01:19:30 retranscrit le Hong Kong tel
01:19:32 qu'il était à l'époque.
01:19:34 - Et ben,
01:19:36 profitons pour reparler un petit peu aussi
01:19:38 du livre. Il y a des invités
01:19:40 dont David Martinez, qu'on a eu sur la chaîne
01:19:42 quand on a parlé d'Incarnation.
01:19:44 - Tout à fait, il y a plusieurs invités
01:19:46 qui viennent apporter
01:19:48 un point de vue différent
01:19:50 qui viennent soit d'approfondir
01:19:52 un point précis ou apporter leur regard
01:19:54 sur le cinéma de Ringolam,
01:19:56 sur un point, donc là on a
01:19:58 David Martinez qui nous parle de Hong Kong,
01:20:00 qui nous parle un peu de la vie à Hong Kong,
01:20:02 du cinéma hongkongais, dans sa globalité,
01:20:04 de Ringolam,
01:20:06 ce que David a eu de la particularité
01:20:08 d'aller à Hong Kong plusieurs fois,
01:20:10 de rencontrer les metteurs en scène,
01:20:12 d'aller à Hong Kong à l'époque où pas grand monde
01:20:14 encore en parlait en cinéma, où pas grand monde
01:20:16 encore y allait. Donc voilà,
01:20:18 il a fait l'extrême gentillesse de participer
01:20:20 au livre et de pouvoir nous livrer son témoignage
01:20:22 qui est vraiment...
01:20:24 C'est quelqu'un qui a connu la vraie époque de Hong Kong
01:20:26 sur place et qui en plus
01:20:28 en parle avec beaucoup de passion,
01:20:30 il n'a pas ce côté...
01:20:32 Il n'a pas de regret quand il en parle, c'est quelque chose
01:20:34 qui l'a beaucoup touché, qui est important pour lui,
01:20:36 qu'il adore partager avec tout le monde.
01:20:38 Je le remercie encore d'avoir partagé ça dans le livre.
01:20:40 Et d'autres invités, il y a Julien Sévillon,
01:20:42 François Coe, Arnaud Lanuc,
01:20:44 Léo Bellio,
01:20:46 Jimmy Battista, pardon.
01:20:48 - Pour le moment,
01:20:50 que des mauvais. Je dis ça parce que certains,
01:20:52 je l'ai déjà parlé avec eux,
01:20:54 c'est vraiment pas des mauvais, c'est ironique si jamais.
01:20:56 - Voilà, c'est des
01:20:58 personnes que
01:21:00 moi j'ai lues,
01:21:02 qui ont écrit sur Hong Kong,
01:21:04 que moi je trouvais leur avis pertinent
01:21:06 et je trouvais bien d'avoir un petit regard extérieur.
01:21:08 Et donc dans le livre, on a fait ça
01:21:10 comme à la fin de chaque chapitre,
01:21:12 il y a comme ça quelques pages
01:21:14 consacrées à ces personnes-là.
01:21:16 On a vu ça un peu avec l'éditeur
01:21:18 comme un petit bonus en fin de chapitre,
01:21:20 comme sur les DVD, il y a des bonus.
01:21:22 Il y a un petit entretien bonus à la fin,
01:21:24 une petite rencontre avec ces personnes-là
01:21:26 qui m'offrent la gentillesse
01:21:28 de m'offrir leur regard
01:21:30 sur Hong Kong.
01:21:32 - Est-ce que tu as encore
01:21:34 quelque chose à dire sur le livre
01:21:36 ou carrément sur le réalisateur ?
01:21:38 - Alors, il y a rien de grave, je pense que ce serait intéressant
01:21:40 mais je pense qu'on a déjà dit beaucoup,
01:21:42 il faut aussi que les gens lisent le livre.
01:21:44 - J'allais dire, il y a de quoi écrire un livre,
01:21:46 mais ça tombe bien, c'est déjà fait.
01:21:48 - Le livre sortira
01:21:50 début décembre dans les librairies.
01:21:52 J'espère que...
01:21:54 Moi, ce que
01:21:56 je voulais faire avec ce livre, c'est vraiment
01:21:58 rendre hommage à un metteur en scène que j'adore,
01:22:00 qui, je trouve, n'a pas toujours eu
01:22:04 la renommée qu'il méritait.
01:22:06 Je voulais le mettre en lumière.
01:22:08 Un cinéma que j'adore, un metteur en scène que j'adore.
01:22:10 Là, je vais parler
01:22:12 pour moi-même, mais en fait,
01:22:14 en écrivant ce livre, je m'en vais
01:22:16 redécouvrir certains films, et j'ai redécouvert
01:22:18 l'homme derrière le cinéaste.
01:22:20 C'est ça qui m'a vraiment intéressé.
01:22:22 C'est parce que l'homme rigolable est indissociable du metteur en scène rigolable.
01:22:24 C'est ça que je voulais raconter au travers du livre.
01:22:26 Je ne voulais pas faire une analyse
01:22:28 universitaire, hyper théorique,
01:22:30 parce que déjà, ce n'est pas mon bagage, je ne peux pas faire ça.
01:22:32 Je voulais faire un livre qui se lit,
01:22:34 qui lit à la fois le récit,
01:22:36 la critique de film,
01:22:38 mon regard à moi sur le cinéma de
01:22:40 rigolable et sur rigolable l'homme.
01:22:42 Tout ça étayé par des
01:22:44 témoignages de gens qui l'ont connu,
01:22:46 qui ont travaillé avec lui, qui l'ont bien connu,
01:22:48 et par l'invité que je remercie
01:22:50 encore une fois d'avoir participé au livre.
01:22:52 Donc, voilà, j'espère
01:22:54 que c'est un livre qui vous plaira,
01:22:56 et que je l'espère rend hommage à rigolable.
01:23:00 Et en France, on a la chance, je profite,
01:23:02 grâce à toi, d'avoir un livre sur Ringolam.
01:23:04 Là où normalement, ce genre de livre, si on a de la chance,
01:23:06 on peut peut-être en trouver en anglais,
01:23:08 on en a un en France, en français, pour nous,
01:23:10 pour qu'on puisse le lire sur un réalisateur
01:23:12 qui est connu par certains,
01:23:14 mais que encore beaucoup
01:23:16 ont la chance de ne pas connaître, j'ai envie de dire,
01:23:18 et qui peuvent découvrir ces excellents films.
01:23:20 J'envise beaucoup les gens qui vont
01:23:22 découvrir Stonefire,
01:23:24 Full Alert, qui ne l'ont jamais vu, et qui vont l'air découvrir.
01:23:26 Voilà, donc,
01:23:28 c'est un livre qui est à ma connaissance,
01:23:30 c'est le premier livre entièrement consacré à Ringolam,
01:23:32 et donc, il est en français.
01:23:34 Parfois, les hasards...
01:23:36 - Mais j'ai cru t'entendre dire "ne non"
01:23:38 tout à l'heure, donc, français...
01:23:40 - Oui, oui,
01:23:42 le livre est écrit en français.
01:23:44 Moi, je suis belge, donc voilà,
01:23:46 mais le livre est écrit en français.
01:23:48 - Il faut séduire le public, c'est pour ça que je dis ça.
01:23:50 - C'est ça, c'est ça.
01:23:52 Mais je ne renie absolument pas ma belgitude,
01:23:54 je suis fier, je l'incarne.
01:23:56 Mais bon, comme c'est un livre écrit en français,
01:23:58 je vais écrire 70 et 90.
01:24:00 Mais mon esprit,
01:24:02 c'était 70 et 90.
01:24:04 - Il n'y a pas de souci, je pense qu'en fait,
01:24:06 ça veut dire la même chose, donc c'est parfait.
01:24:08 - Tout à fait.
01:24:10 Mais on y est 80, 90.
01:24:12 - Je propose qu'on s'arrête là.
01:24:14 - Bah écoute,
01:24:16 si ça te va, moi ça me va aussi.
01:24:18 - Moi ça me va très bien, ce petit voilà chez Ringolam,
01:24:20 ça m'a donné envie de me revoir quelques films en plus, c'est horrible.
01:24:22 - C'est le but,
01:24:24 c'est un grand plaisir pour moi d'en pouvoir en parler avec toi
01:24:26 et de pouvoir mettre un peu en lumière.
01:24:28 Voilà, c'est un petit apéritif
01:24:30 pour les gens qui liront le livre,
01:24:32 où tout ça est beaucoup plus fouillé,
01:24:34 beaucoup plus détaillé, sur 240 pages,
01:24:36 il y a tout ce qu'il faut savoir
01:24:38 sur le cinéma de Ringolam.
01:24:40 - Et bah voilà.
01:24:42 Si vous êtes intéressé, achetez-le et regardez les films.
01:24:44 Allez, et puis le like, l'abonnement,
01:24:46 vous n'avez pas besoin de vous le dire.
01:24:48 Allez, portez-vous bien tous et puis,
01:24:50 merci encore à toi d'avoir accepté.
01:24:52 grand plaisir. Allez, ciao tout le monde.

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