Gérald Darmanin : «Ce n'est pas le ministre de l'Intérieur qui dirige les faits et gestes du président de la République !»

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Gérald Darmanin répond aux questions de Lionel Gougelot.
Retrouvez "L'entretien - Dimitri Pavlenko" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-dimitri-pavlenko

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00:00 [Musique]
00:02 Heure à 5
00:04 Gérald Darmanin est l'invité de la rédaction de la matinale d'Europe 1.
00:07 Bonjour Monsieur le Ministre de l'Intérieur et bienvenue dans les studios d'Europe 1.
00:10 Hier soir, Gérald Darmanin, la CGT Énergie a coupé l'éclairage d'un stade du rugby à Agin,
00:16 lors d'un match entre Agin et Nevers, un stade plongé dans le noir pendant une demi-heure.
00:20 La preuve que la capacité de nuisance des opposants à la réforme des retraites est toujours bien présente.
00:24 Qu'en pensez-vous et est-ce que vous êtes sûr que cela ne se produira pas demain au Stade de France pour la finale de la Coupe de France ?
00:29 Il y a une forme d'irresponsabilité à faire cela parce que couper le courant,
00:34 ça pose des tas de problèmes quand il y a des dizaines de milliers de personnes dans un stade.
00:38 Les gens peuvent faire des crises cardiaques, il peut y avoir un mouvement de foule,
00:41 il peut y avoir des difficultés avec des enfants, les secours peuvent éviter d'arriver.
00:44 Donc c'est une irresponsabilité très forte, indépendamment du fait que ça politise le sport,
00:49 ce qui n'est jamais un bon signe bien sûr.
00:52 Donc nous faisons tout pour que cela n'arrive pas dans les prochains événements sportifs ou culturels,
00:56 singulièrement pour la finale de la Coupe de France, vous l'avez dit, samedi,
01:00 où il y aura 3000 policiers et gendarmes et notamment des personnes qui seront chargées
01:04 non seulement de vérifier qu'il n'y ait pas ces coupures de courant,
01:07 mais que par ailleurs en effet le Stade de France n'a prévu qu'en cas de sabotage, en cas d'atteinte à la sécurité.
01:15 En tout cas moi je m'inquiète du point de vue de la sécurité civile, de la santé des personnes.
01:19 Et si jamais il devait y avoir des problèmes de santé, il y aurait des responsabilités.
01:24 - Louis Dragnel révèle ce matin sur Europe 1 que ce match est classé à haut risque par les services de renseignement.
01:29 3000 policiers mobilisés, des risques d'affrontement entre certaines franges de supporters,
01:33 Nantais et Toulousains dans la capitale.
01:36 Mais c'est aussi la présence d'Emmanuel Macron dans les tribunes qui met sur les dents les forces de l'ordre,
01:40 compte tenu du contexte. Vous craignez aussi vous donc des débordements ?
01:45 - La présence du président de la République à la finale de la Coupe de France est normale.
01:48 Et ce n'est pas elle qui fait naître une difficulté particulière.
01:52 Depuis qu'il y a des finales de la Coupe de France, il y a des présents de la République qui y vont.
01:56 - On est quand même dans un autre contexte.
01:58 - Oui, ça a toujours eu des contextes compliqués pour les femmes et les hommes politiques.
02:01 Le président de la République n'est pas le seul à venir dans un stade de football
02:05 au moment où parfois il y a des sujets d'impopularité dans le pays.
02:07 En revanche non, il y a évidemment des difficultés.
02:12 On a vu qu'il y a eu des envahissements de terrain, notamment dans le cas du club de Nantes en demi-finale.
02:17 On sait qu'il y a des rendez-vous, alors pas tous les supporters,
02:19 il s'agit d'une petite part de supporters évidemment.
02:22 L'immense majorité des Toulousains et des Nantais veulent supporter classiquement et normalement leur équipe.
02:26 Oui, des difficultés d'affrontement et notamment en dehors du stade.
02:29 Donc il y a 3000 policiers et gendarmes mobilisés et des contrôles très nombreux qui seront mis en place.
02:34 - Est-ce que vous conseillez à Emmanuel Macron de descendre sur la pelouse pour aller saluer les joueurs
02:38 ou de remettre même la coupe à la fin du match ?
02:42 - Ce n'est pas le ministre de l'Intérieur qui guide le président de la République, c'est fait des gestes.
02:45 - Vous avez des conseils de sécurité ?
02:47 - Surtout le passager de football qui est Emmanuel Macron.
02:49 - Donc ça va se faire normalement ?
02:51 - Le président de la République fera ce qu'il souhaite.
02:53 - Aucune certitude là-dessus. Comment vous qualifiez vous, Gérald Darmanin,
02:56 ce climat de casseroleade qui a vu cette semaine plusieurs ministres perturbés dans leurs déplacements
03:00 et une parole gouvernementale couverte par ces bruits de casserole justement ?
03:04 - Moi je n'ai pas eu l'impression que les paroles étaient couvertes par quelques bruits que ce soit.
03:08 - Ça fait du bruit quand même.
03:10 - Oui, mais moi je constate que le président de la République, hier Adol par exemple,
03:13 a pu parler avec la population, d'ailleurs parfois de façon franche,
03:17 de façon extrêmement sincère, de deux côtés, du côté du président et du côté des habitants d'Adol.
03:23 Et ils ont pu parler de ce que, personnellement, moi j'évoque depuis très longtemps,
03:27 que je suis à Tourcoing, l'augmentation des prix, l'augmentation des salaires,
03:32 ou de la nécessaire pondération des salaires des grands patrons, par exemple,
03:35 qui choquent beaucoup nos concitoyens à juste titre.
03:37 Donc je pense que le gouvernement et le président de la République continuent
03:40 et s'est très bien discuté avec les gens.
03:42 Et par ailleurs, des personnes qui veulent montrer leur désaccord sur la réforme des retraites,
03:45 c'est la démocratie et c'est normal qu'ils puissent le faire.
03:47 - Mais les casserolettes vont se perpétuer au moins jusqu'au lundi 1er mai.
03:52 - Mais ne veut pas le président de la République et le gouvernement de travailler.
03:56 Hier j'étais à Lyon sans aucun problème, personnellement,
03:59 et je crois que la Première ministre fait un déplacement également aujourd'hui.
04:04 Voilà, on discute avec, et c'est tout à fait normal, avec la population à portée d'engueulades.
04:09 Vous savez, je pense que cette question d'augmentation des prix et de salaire,
04:12 c'est une question extrêmement importante.
04:14 Et on l'a vu hier à Adole, il y a eu très peu de questions sur les retraites
04:17 et beaucoup de questions sur "est-ce que moi, quand je travaille,
04:20 je suis mieux payé que celui qui ne travaille pas à côté de moi ?"
04:22 - Vous êtes en train de nous dire qu'il faut passer à autre chose ?
04:24 - Non, je vous dis que ce que j'ai toujours pensé depuis plusieurs mois,
04:26 et encore une fois, c'est des gens de Tourcoing qui me le répètent à chaque fois
04:30 que j'ai le bonheur de les rencontrer,
04:32 c'est que le sujet principal de notre pays, c'est l'augmentation des prix.
04:35 Il y a des choses dont vous ne parlez jamais les médias.
04:37 L'augmentation des prix alimentaires...
04:39 - Oh si, si, on en parle régulièrement.
04:42 - Mais l'augmentation des prix alimentaires pour les animaux domestiques, par exemple.
04:44 Vous savez, quand on est dans les cases populaires et moyennes,
04:47 dans les villes populaires et moyennes, quand vous avez des animaux domestiques
04:50 et que vous avez une augmentation des prix du vétérinaire,
04:53 mais aussi alimentaire, de 15-20%, ça aggrève votre budget.
04:56 Quand vous êtes une petite personne retraitée à 900-1000 euros par mois,
05:00 c'est très compliqué.
05:01 Et bien ça, c'est une préoccupation très importante, dont personne ne parle à Paris,
05:05 et je crois que ce que voient les Français, c'est qu'il y a désormais un hiatus
05:08 entre la province et ceux qui décident à Paris.
05:11 Et bien je pense que ce qu'a fait le président de la République,
05:13 c'est de montrer que pour lui, ce hiatus n'existe pas,
05:15 il est au contact de sa population.
05:17 - Gérald Darmanin, lundi auront lieu les défilés du 1er mai.
05:20 Certaines estimations font l'état d'une mobilisation historique
05:22 avec notamment près de 100 000 personnes attendues dans les rues de Paris.
05:26 Des manifestants, notamment les plus radicaux,
05:28 qui seraient présents avec un état d'esprit "vengeur", dit-on.
05:32 Ça vous inquiète, cette terminologie qui est diffusée parmi les futurs manifestants ?
05:38 - En tout cas, il y a une mobilisation historique également
05:40 du ministère de l'Intérieur et des policiers et des gendarmes.
05:43 Il y aura 12 000 policiers et gendarmes en France pour le lundi 1er mai,
05:47 dont 5 000 à Paris.
05:48 Donc c'est une mobilisation vraiment extrêmement importante.
05:51 Cette mobilisation du 1er mai a toujours fait naître beaucoup de manifestations.
05:54 C'est pas nouveau, parfois avec des violences.
05:56 Rappelez-vous 2018, rappelez-vous 2019.
05:59 Et nous nous préparons à cela, à la fois pour que les gens puissent manifester,
06:03 c'est la fête du travail, c'est extrêmement important,
06:05 et les gens puissent démontrer les syndicats étrangers,
06:08 les syndicats étrangers qui vont venir à Paris.
06:10 Ils ne sont pas tous des syndicats français,
06:12 pour qu'ils puissent le faire dans les meilleures conditions possibles.
06:15 Et puis il peut y avoir quelques éléments radicaux.
06:17 Donc on va faire particulièrement attention à Paris.
06:19 - 1 000 à 2 000, dit-on.
06:20 - Oui, il y a un certain nombre d'éléments radicaux
06:24 qui sont sans doute tenus rendez-vous à Paris, à Nantes et à Rennes.
06:27 C'est pour ça qu'à Paris, à Nantes et à Rennes,
06:30 nous avons mobilisé de façon sans précédent le nombre de policiers et de gendarmes.
06:34 Si je prends l'exemple de Rennes et de Nantes,
06:36 il y aura 4 unités de force mobile pour chacune de ces 2 villes.
06:38 Voilà, donc je pense que nous donnons tous les moyens
06:40 pour que les manifestations se passent le mieux possible.
06:42 Et la consigne que j'ai passée au préfet,
06:44 c'est de protéger les manifestants et d'interpeller les fauteurs de troubles.
06:48 - Le dossier de Mayotte, maintenant, Gérald Darmanin.
06:50 On se demande ce matin quand cette opération au Mambouchou va vraiment démarrer.
06:55 Alors il y a certes sur place un important dispositif policier,
06:58 là aussi des opérations de sécurisation,
07:00 mais la destruction des bidonvilles a été bloquée par la justice
07:03 et les expulsions de clandestins sont, on peut le dire, sont au point mort.
07:06 Est-ce que tout cela a été bien préparé ?
07:08 - Ce que vous dites est faux.
07:09 Bon, d'abord l'opération a déjà commencé.
07:11 Il y a 1800 policiers et gendarmes à Mayotte, cette magnifique île française.
07:15 Et je suis très heureux que tout le monde s'intéresse désormais à Mayotte
07:17 puisqu'il n'y a pas beaucoup de monde qui s'y intéressait jusqu'à présent.
07:19 - Parce que la situation est dramatique sur place, monsieur le ministre.
07:21 - Oui, parce que personne ne s'y intéressait.
07:22 Heureusement que le président de la République nous a demandé d'intervenir
07:24 au profit des maïorais pour les protéger
07:26 parce que tout le monde s'en fiche de Mayotte à Paris.
07:28 Je suis très heureux que tout le monde voit que Mayotte
07:31 c'est une belle île, magnifique île,
07:33 où les français ont envie de vivre comme tout le monde.
07:35 - Mais est-ce qu'elle va vraiment commencer, notamment en ce qui concerne les expulsions ?
07:38 - Monsieur, elle a commencé.
07:39 Elle a commencé d'abord parce que nous avons,
07:41 la première minute de cette opération,
07:43 c'est les interpellations des criminels
07:45 qui sèment la mort à Mayotte.
07:47 Cette nuit encore, il y a eu 15 interpellations d'objectifs de la police judiciaire.
07:51 C'est-à-dire que nous avons déjà fait plus de 25 interpellations
07:54 sur les 60 que nous devions faire de bandes criminelles
07:56 que nous présentons à la justice.
07:58 Cela en une semaine.
07:59 Deuxièmement, c'est très important de le dire,
08:01 les opérations de destruction de bangas,
08:03 les bidonvilles dont vous évoquez,
08:05 se sont permises.
08:06 Il y a une opération médiatique
08:08 qui a été arrêtée par le tribunal judiciaire de Mamoudzou.
08:12 On en a fait appel à Saint-Denis, bien évidemment,
08:15 mais il y a d'autres bangas qui sont détruites, bien évidemment.
08:18 Et puis troisièmement, non, les migrations clandestines n'est pas arrêtée
08:22 puisque nous avons renvoyé des Sri Lankais,
08:24 cette nuit encore, des Malgaches dans leur pays,
08:26 des Africains des Grands Lacs.
08:28 - Mais vers les Comores ?
08:29 - Nous discutons en ce moment avec les Comores.
08:30 Certes, depuis trois jours, nous n'avons plus de relations avec les Comores,
08:33 c'est-à-dire de Mahorais qui vont vers les Comores,
08:36 mais je pourrais constater aussi que depuis trois jours,
08:38 première fois dans l'histoire de la République,
08:40 il n'y a plus de "quoisa-quoisa".
08:42 C'est-à-dire qu'il n'y a plus de bateaux...
08:43 - Les fameuses barques qui font la traversée.
08:45 - ... qu'on connaît pour ceux qui sont intéressés à Mayotte,
08:47 qui sont le véhicule, vous le savez bien, de l'immigration illégale.
08:51 Il n'y a plus de passeurs et il n'y a plus de "quoisa-quoisa"
08:54 qui partent des Comores vers Mayotte.
08:57 Et donc, nous continuerons cette opération
08:59 autant qu'il ne faudra, il n'y a pas de date.
09:01 Et on laissera le nombre de policiers et de gendarmes qu'il faut
09:03 pour que Mayotte redevienne une île normale, classique et magnifique.
09:06 - Incidemment sur la question du démantèlement des bidonvilles.
09:09 L'Europe 1 a révélé hier que la juge qui préside le tribunal
09:12 qui a annulé le démantèlement du bidonville de Congo
09:14 avait été une responsable nationale du syndicat de la magistrature.
09:17 Ce même syndicat, qui peu avant le déclenchement de cette opération
09:20 au Grand Bouchou, avait demandé à ses membres de ne pas être
09:22 la caution utile du gouvernement, de ne pas couvrir
09:25 les violations des droits humains.
09:26 Ça vous interpelle sur l'objectivité de cette décision de justice ?
09:30 - Non, moi je ne conteste pas les décisions de justice.
09:32 Je n'imagine pas un seul instant qu'il y ait un juge à Mayotte ou ailleurs
09:36 qui puisse, pour des raisons syndicales ou politiques,
09:38 prendre des décisions qui ne soient pas conformes aux droits.
09:40 Nous, nous pensons que cette décision est contestable.
09:42 C'est pour ça que nous sommes allés devant la Cour d'appel.
09:44 - Ça ne vous trompe pas cette coïncidence ?
09:46 - Je suis ministre de l'Intérieur, je n'ai pas à me troubler.
09:49 J'ai à faire mon travail.
09:50 - Vous êtes demandé des explications à votre collègue Éric Dupond-Morin.
09:53 - Je suis certain que vos fonctionnaires ne s'imaginent,
09:55 et surtout pas les magistrats indépendants qui connaissent
09:58 l'importance de leur rôle, se disent que pour des raisons politiques
10:01 ou pour des raisons syndicales, ils prennent des décisions
10:02 contraires à ce qu'est le droit.
10:03 Je n'imagine pas un seul instant que ça puisse exister.
10:05 Donc non, je ne commenterai pas cette décision.
10:06 - Sur l'aspect diplomatique de cette affaire,
10:09 d'immigration clandestine, est-ce qu'il faut couper les vivres
10:13 aux Comores qui reçoivent 150 millions d'euros
10:16 pour justement tenter de juguler l'immigration
10:19 de leurs ressortissants vers Mayotte ?
10:21 - J'ai entendu beaucoup de responsables du Rassemblement national l'évoquer.
10:25 - Pas seulement ?
10:26 - Oui, beaucoup du RN.
10:27 Pourquoi ? Parce qu'ils préfèrent peut-être que les Russes
10:28 soient à notre place aux Comores.
10:29 C'est peut-être aussi ça l'arrière-pensée.
10:31 - Parce qu'il y a une influence russe et chinoise aux Comores ?
10:34 - Évidemment.
10:35 - C'est ce qui explique aussi cette situation ?
10:37 - On n'est pas dans le pays des bisounours.
10:39 Donc Mayotte, c'est avec la Réunion, d'ailleurs,
10:44 dans cette partie du monde, la présence de la France
10:46 et une certaine idée de ce qu'est le monde.
10:48 Et donc effectivement, coincé entre l'Afrique des Grands Lacs,
10:50 qui est parfois attaquée par l'islamisme,
10:52 et par Madagascar, qui connaît parfois des difficultés
10:55 que nous devons aider,
10:56 il y a les Comores, qui est un pays ami de la France,
10:59 simplement avec lequel nous avons des différences,
11:01 chacun le comprend, mais nous respectons sa souveraineté.
11:03 Et l'idée que ce n'est pas la France qui doit être présente aux Comores
11:06 pour aider les Comores, mais que ce serait à la Russie,
11:08 doit aider les amis de Madame Le Pen, peut-être.
11:10 Oui, c'est possible.
11:11 - Gérald de Darmanins, certains ont dit que cette situation à Mayotte
11:14 était symptomatique de l'impuissance de la France
11:17 à traiter les problèmes migratoires.
11:19 Et il se trouve que cette semaine, vous avez dû,
11:21 vous, Monsieur le Ministre de l'Intérieur,
11:22 faire votre deuil du projet de loi immigration
11:24 ajourné par Élisabeth Borne,
11:26 alors même qu'Emmanuel Macron assurait en début de semaine
11:28 au lecteur du Parisien que la réforme d'un seul tenant serait engagée.
11:32 Est-ce que vous le vivez comme un échec ?
11:33 - Non.
11:34 Vous savez, moi, je fais de la politique pour essayer.
11:36 J'essaye de faire bien ce que voudraient qu'on fasse ces Français.
11:40 Mayotte, personne n'a essayé. J'essaye.
11:42 On n'arrive pas toujours.
11:44 Les expulsions de l'imam Iquisen, ça fait 50 ans qu'il était sur le sol national,
11:47 j'essaye.
11:48 À la fin, j'y arrive.
11:49 Pendant longtemps, on se moque.
11:50 Et puis à la fin, pouf, on y arrive.
11:51 D'ailleurs, vous n'en parlez plus puisqu'il a été expulsé.
11:53 La fermeture de mosquées radicales, j'essaye.
11:55 Parfois, on n'y arrive pas toujours, mais j'ai fait voter une loi
11:57 et désormais, on ferme les mosquées radicales.
11:59 On les ferme d'ailleurs de moins en moins sur vos antennes.
12:01 L'immigration irrégulière, ça a depuis très longtemps que ça existe.
12:04 J'essaye.
12:05 On n'y arrive pas toujours, mais on arrive à augmenter les expulsions récemment.
12:08 La lutte contre la délinquance, j'essaye.
12:10 Donc, des dispositions fermes contre l'immigration, j'essaye.
12:13 Et mon travail de conviction, puisqu'on a fait un projet de loi,
12:16 c'est un projet de loi qui est extrêmement ferme contre les étrangers délinquants,
12:19 qui est extrêmement ferme pour la capacité que nous avons à exiger l'intégration des étrangers, j'essaye.
12:24 La première ministre a considéré, et évidemment, elle m'a consulté,
12:28 que dans les 100 jours que lui a donnés le président de la République,
12:31 nous ne serions pas capables de le faire adopter parce que nous n'avons pas un accord avec les LR.
12:35 Moi, je souhaite cet accord avec les LR.
12:36 Donc, il faut un projet de loi plus ferme pour obtenir leur accord
12:39 et donc obtenir une majorité à l'Assemblée nationale.
12:41 Plus ferme n'existe pas vraiment.
12:43 On attend toujours les propositions des LR.
12:44 J'ai entendu qu'ils déposeront des textes.
12:46 Mais qu'ils le fassent.
12:47 Moi, je regarderai avec intérêt les propositions d'Éric Ciotti, de Bruno Rotaillot, de Gérard Larcher,
12:53 avec lesquelles on peut travailler, bien évidemment.
12:56 Nous avons 100 jours de plus, moi, je les prie pour la concertation.
12:59 En octobre, puisque c'est la nouvelle session parlementaire,
13:02 j'ai appris de la première ministre que nous inscrirons le texte à ordre du jour.
13:05 Je m'en félicite.
13:06 Trois mois de plus pour faire adopter un texte.
13:08 Est-ce que vous pensez vraiment que vous obtiendrez l'accord des LR dans trois mois,
13:13 que vous n'avez pas aujourd'hui ?
13:14 Qu'est-ce qui pourrait faire que ça change ?
13:15 À part faire un véritable texte qui soit plus ferme.
13:18 Un texte de droite, pour dire les choses plus facilement.
13:21 Non, mais l'immigration, vous savez, 80% des Français pensent qu'il faut qu'on soit plus ferme sur l'immigration.
13:24 Donc, ce n'est pas la droite, c'est la gauche, c'est la France.
13:26 Les Français veulent qu'on soit plus ferme.
13:28 Je veux qu'on soit plus ferme.
13:29 Je ne pense pas qu'un texte plus ferme existe,
13:32 puisque je crois que nous faisons des choses que personne n'a jamais fait auparavant,
13:35 dans le texte de droite que je propose.
13:36 Par exemple, c'est la fin de la fin de la double peine.
13:38 Par exemple, on doit exiger que tout le monde parle français lorsqu'il vient sur le territoire national.
13:42 Donc, ce n'est pas possible.
13:43 En revanche, que pour des raisons politiques,
13:45 on prenne un peu de temps pour discuter avec nos amis des LR,
13:47 moi, je le ferai bien volontiers.
13:48 Mais est-ce que cette affaire, Gérald Darmanin,
13:50 cet épisode ne révèle pas une fois de plus que votre gouvernement,
13:53 finalement, va être dans les quatre années qui viennent,
13:56 paralysé par ce poison lent de la majorité introuvable ?
14:00 Je ne crois pas.
14:01 C'est plus dur d'avoir une majorité relative qu'une majorité absolue.
14:04 Monsieur De La Palice n'aurait pas dit mieux.
14:06 Mais je constate qu'il y a des textes importants et durs qui ont été votés.
14:10 Moi, j'ai porté un texte qu'on appelle la loi de programmation du ministère de l'Intérieur,
14:13 qui prévoit 15 milliards d'euros de plus pour le ministère de l'Intérieur,
14:16 un texte extrêmement fort.
14:18 Et qui a été voté à la très grande majorité des députés et des sénateurs.
14:22 Donc, on peut trouver des compromis politiques.
14:24 Simplement, il faut faire de la politique,
14:25 prendre son temps parfois pour discuter,
14:27 et comprendre qu'on n'est pas les seuls à discuter,
14:28 puisqu'il y a les LR en face de nous.
14:30 Moi, je préfère qu'ils soient de moins en moins en face,
14:32 et de plus en plus à côté.
14:34 Merci, Gérald Darmanin.
14:35 Merci d'avoir accepté notre invitation.
14:37 Bonne journée à vous.
14:38 Merci à vous.
14:39 À suivre dans la prochaine demi-heure, la chronique de Catherine Né.
14:42 Et notre deuxième invité dans le cadre des vendredis thématiques
14:44 de la rédaction d'Europe 1,
14:45 pour en finir avec l'enfant roi.
14:47 Ce matin, Didier Pleu, docteur en psychologie,
14:49 directeur de l'Institut français de thérapie cognitive,
14:51 sera notre invité.
14:53 Il a publié récemment "L'éducation bienveillante", ça suffit.
14:55 À tout de suite.
14:56 ♪ ♪ ♪

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