Immigration : comme disait Edgar Faure : “Il faut avoir le courage de prendre des mesures populaires”...

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Chaque vendredi dans la matinale de Lionel Gougelot, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.


Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1
Transcript
00:00 7h, 9h, Europe 1 Matin.
00:04 8h34 sur Europe 1, l'heure de la signature Europe 1 du vendredi.
00:08 Bonjour Catherine Ney. Bonjour Lionel.
00:10 Alors Catherine, la loi sur l'immigration est devenue un serpent de mer politique
00:15 et un nœud de contradiction surtout au sommet de l'exécutif
00:17 alors que le pays, on le sait, on en parlait avec Gérald Darmanin à l'instant,
00:21 attend des mesures fortes. Quel est votre décryptage Catherine Zemmata ?
00:24 Oui, 70% des Français ne voulaient pas de la retraite à 64 ans.
00:28 Ils l'ont eu. 82% des Français voudraient une véritable réforme de la politique migratoire
00:33 avec expulsion des étrangers illégaux ou délinquants, une politique à la danoise.
00:38 Et bien ils ne l'auront pas. Alors on songe à ce mot d'Edgar Ford.
00:41 Il faut avoir le courage de prendre des mesures populaires.
00:44 Alors cette loi sur l'immigration Catherine est donc reportée à l'automne
00:48 et l'annonce a été faite par Madame Borne cette semaine mais depuis l'Elysée.
00:52 Alors reportée pourquoi ? A cause des républicains dit-elle
00:55 qu'ils veulent dégager une ligne commune entre le Sénat et l'Assemblée.
00:58 Mais là la Première ministre fait le match d'avant, celui de la retraite
01:01 où elle comptait sur les votes LR à l'Assemblée après avoir eu ceux des sénateurs
01:05 mais les députés l'ont lâché, l'obligeant à utiliser le 49-3.
01:09 Alors depuis, elle les a pris en grippe, elle ne les supporte plus,
01:12 croit qu'ils sont la source de tous ces mots.
01:14 Mais sur l'immigration, il y a un consensus sur ce qu'il faudrait faire chez les LR.
01:18 D'ailleurs ils vont écrire ensemble une proposition de loi.
01:21 On a l'impression que le président Emmanuel Macron a cédé à sa Première ministre.
01:26 Enfin regardons les choses de près.
01:28 Le 17 avril, c'est vrai, au 20h, il annonçait un texte unique, voté avant l'été.
01:33 Mais avant cette allocution devant le BEPI, il avait reçu les cadres de son camp
01:37 pour en constater les divisions.
01:39 Le Modem ne voulait pas entendre parler d'une loi avant l'été.
01:42 Quant à Gérard Darmanin, soutenu par Aurore Berger, présidente du groupe Renaissance,
01:46 ils étaient eux favorables au vote avant le 14 juillet,
01:49 y compris avec l'usage du 49-3.
01:52 Rappelons que tous les deux étaient contre le 49-3, mais pour les retraites.
01:57 Nuance ! Alors voyez au grand courroux de Madame Borne.
01:59 Et c'est pas fini.
02:00 Huit jours plus tard, le 24 avril, dans une longue interview aux Parisiens,
02:04 le président a tenu un discours, disons-le, plutôt mou.
02:08 La France, dit-il, est un pays d'immigration.
02:10 Ah c'est peut-être par haut carre qui disait
02:12 "La France ne peut plus accueillir toute la misère du monde".
02:14 Ça non, bon.
02:15 La Première ministre va consulter les différents partis.
02:18 Je ne peux pas vous dire quel sera le chemin.
02:21 On travaille avec les forces qu'on a.
02:23 Quant au 49-3, c'est la Première ministre qui décide.
02:26 Un peu ponce-pilates, non, entre nous ?
02:29 Finalement, en début de semaine, on comprenait que le texte ne viendrait pas en juillet.
02:32 Et oui, la Première ministre s'en prend au Républicain parce que c'est bien commode.
02:36 Mais chez Renaissance, il faut savoir côté gauche, ça bloque.
02:39 Sacha Houllier, le président de la Commission des lois,
02:41 est très vexé que le président n'ait pas consulté sur la question.
02:44 Il l'a dit éclaironné, la loi Darmanin, il ne la votera pas.
02:47 Il faudrait un 49-3, dont Mme Borne ne veut plus.
02:50 Et elle, elle veut garder son aile gauche, ses plus proches soutiens.
02:53 Vous voyez, rien n'est simple.
02:54 Alors, pour résumer, Catherine, on est typiquement en même temps, en fait.
02:58 Oui, comme le dit un élu Renaissance, sur l'immigration,
03:02 le président veut ouvrir à droite pour la fermeté, mais sans ouvrir à droite non plus.
03:06 Les passeurs sont renseignés, la France généreuse continuera d'être une terre d'accueil.
03:11 Mme Borne, elle, reste une femme de gauche sur la question.
03:14 Mais elle n'est pas du tout sur la ligne Darmanin.
03:16 Éric Ciotti, l'ayant alerté sur la pression migratoire accrue à la frontière italienne,
03:20 elle lui envoie quand même, dès la semaine prochaine,
03:22 150 policiers et gendarmes supplémentaires dans les Alpes-Maritimes.
03:25 Vous voyez que c'est pour l'efficacité, se rengorge-t-elle.
03:29 La suspension parlementaire continue,
03:31 mais on retire tout de même de cet épisode un grand sentiment de flottement au sommet.
03:34 Merci Catherine Ney, Catherine Ney, que nous retrouverons demain,
03:38 comme chaque matin, comme chaque samedi,
03:40 dans l'émission des Grandes Voix de 10h à 11h.
03:42 Oui, Pierre Devino est entouré des Grandes Voix d'Europe 1,
03:45 Charles Villeneuve, Gérard Carreyrou, Michel Cotta et Catherine Ney,
03:48 les Grandes Voix qui prennent le temps de décrypter l'actualité de toute la semaine.
03:52 C'est tous les samedis de 10h à 11h sur Europe 1.
03:55 - Oui.

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