Le 1er mai, et après ?

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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce lundi, il revient sur la mobilisation nationale du 1er mai.
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Transcript
00:00 - Europe 1 matin, 7h, 9h, Dimitri Pablenko.
00:05 - Mais d'abord l'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brézet.
00:09 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:10 - Alors les défilés Alexis du 1er mai sont toujours l'occasion de prendre le pouce au ciel du pays,
00:15 mais aujourd'hui après des semaines et même des mois de conflits sur la réforme des retraites,
00:18 l'événement va être particulièrement scruté.
00:20 Alexis, est-ce que vous pensez, comme on nous le dit, que les manifestations vont prendre cette année des aléas de raz-de-marée ?
00:26 - Il me semble qu'on peut avancer sans trop de risques qu'il y aura du monde et sans doute beaucoup de monde.
00:32 Laurent Berger, le patron de la CFDT, a parlé d'un million ou d'un million et demi de manifestants dans tout le pays.
00:38 C'est possible, on verra bien.
00:40 Songez que les syndicats, tous les syndicats, défilent ensemble cette année, c'est rarissime, ça n'était pas arrivé depuis 2009.
00:46 Donc, me semble-t-il, la question n'est pas tant de savoir s'il y aura foule aujourd'hui,
00:51 que de savoir ce qu'il va se passer demain, après le 1er mai, c'est ça le vrai sujet.
00:56 Ce 13e tour de piste des 13 organisations membres de l'intersyndical
01:02 sera-t-il le dernier baroud, le bouquet final de la bataille syndicale contre la réforme des retraites ?
01:07 Ou bien un épisode de plus, en attendant le prochain épisode, d'un combat politique contre le pouvoir et contre la personne d'Emmanuel Macron ?
01:16 - Bon Alexis, mouillez-vous, vous en pensez quoi ? Vous stoppez ou encore ?
01:19 - Ce qui est sûr déjà, c'est qu'un certain nombre d'acteurs politiques vont tout faire pour que ça continue.
01:23 Du côté de LFI, des écolos radicaux, de l'aile gauche du PS, d'Attaque, des habituelles associations qu'il faut profession de renverser le système,
01:31 on ne va pas renoncer si facilement aux casserolades.
01:35 Alors Roland-Garros, le Festival de Cannes, sans parler évidemment des déplacements ministériels,
01:43 il y aura mille occasions de sortir les batteries de cuisine, batteries qui n'ont jamais si bien mérité leur nom.
01:49 Enfin bon, s'ils sont bruyants et très médiatisés, les braillards de l'ultra-gauche sont aussi très minoritaires.
01:56 Les gros bataillons, ce sont les syndicats.
01:59 Et là, il me semble que lorsqu'une loi a été adoptée, promulguée, validée par le Conseil constitutionnel,
02:06 purgée des recours politiques type RIP, que les décrets d'application ont été pris,
02:11 ça devient très difficile pour le syndicat justement d'entretenir une mobilisation
02:16 dont je vous rappelle que depuis plusieurs semaines elle reculait déjà fortement.
02:20 Ajoutez par-là-dessus l'été qui arrive et vous arriverez à la conclusion que, provisoirement peut-être,
02:25 la contestation de masse devrait se tasser.
02:28 - Et croyez-vous Alexis que les syndicats vont accepter de saisir la main que leur tend le gouvernement
02:33 et de s'asseoir à nouveau à la table des négociations sociales ?
02:36 - Les syndicats, ça dépend lesquels. La CGT probablement pas.
02:39 Jean-Philippe Binet, sa nouvelle secrétaire générale, n'en a pas le mandat.
02:42 La CFDT, c'est différent. Laurent Berger, qui va passer la main, vient de clore officiellement
02:47 le délai de décence qu'il avait fixé à son mouvement avant de reprendre l'angle avec le gouvernement.
02:52 Et il l'a dit sans empage, la CFDT est prête à discuter, salaire bien sûr,
02:57 mais aussi partage de la valeur, assurance chômage, temps de travail, emploi des seniors, pénibilité.
03:03 Seulement, a-t-il prévenu ? Ce sont ses propres mots et puis il faut les méditer,
03:07 parce que tout va coûter plus cher. - Inflation syndicale.
03:11 - Et le gouvernement qui maintenant n'a plus d'autres solutions que d'acheter la paix,
03:14 c'est désormais que ça va lui coûter chaud. Et coûter chaud aussi aux entreprises
03:18 qui n'ont rien demandé à personne et surtout pas la semaine de 4 jours qui leur pend au nez.
03:22 - C'est d'ailleurs la tragique ironie de cette histoire dont on se demande s'il faut en rire ou en pleurer.
03:27 La réforme des retraites devait permettre de faire des économies.
03:31 De concessions avant en cadeaux après, elle va finir par coûter plus cher qu'elle n'aura rapporté.
03:36 Elle était censée aussi, cette réforme, rappelez-vous, nous gagner la confiance des marchés financiers.
03:41 Or voilà que l'agence de notation Fitch, effrayée des conséquences sociales et politiques
03:46 de tout ce psychodrame, vient de nous dégrader. Comme dirait l'autre, tout ça pour ça.
03:51 - L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brezet.

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