• il y a 10 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi 20 février, il revient sur l'interview d'Emmanuel Macron pour l'Humanité.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
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Transcription
00:00 7h-9h, Europe 1 matin.
00:02 7h51, c'est l'heure de l'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro.
00:07 - Bonjour Alexis Brézé. - Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:09 - Alors en dépit des réserves publiques d'Emmanuel Macron,
00:11 exprimées notamment hier dans son interview à l'Humanité,
00:14 Marine Le Pen a donc fait savoir qu'elle se rendrait tout de même demain
00:17 à l'hommage solennel de la nation à Missak Manouchian.
00:20 Alexis, est-ce que vous pensez qu'elle a eu raison, Marine Le Pen ?
00:24 - Je pense surtout qu'Emmanuel Macron a perdu une bonne occasion de se taire.
00:28 Parce que franchement, tout est stupéfiant dans ses propos.
00:32 Et d'abord le lieu où il s'exprime. Enfin, l'Humanité.
00:37 Aucun président de la République en exercice,
00:40 pas même François Mitterrand qui a eu des ministres communistes,
00:42 aucun président jamais n'avait accordé d'entretien à l'Humanité.
00:46 Et donc là, pour nous donner des leçons de morale républicaine,
00:50 Emmanuel Macron choisit le journal d'un parti qui se revendique
00:54 comme l'héritier d'une idéologie, le communisme,
00:57 qui dans l'histoire a tout de même fait 100 millions de morts, ne l'oublions pas,
01:01 et qui en France n'a pas même jugé utile de changer de nom.
01:05 Un parti, je vous le rappelle, qui a attendu juin 1941 pour entrer en résistance
01:10 parce que jusque-là il y avait le pacte germano-soviétique.
01:13 Un parti qui, durant la guerre, n'a pas fait grand-chose pour protéger le groupe Manouchian,
01:18 et qui après s'est donné beaucoup de mal au contraire
01:20 pour occulter la mémoire des résistants étrangers.
01:23 Et ce sont ces gens-là qu'Emmanuel Macron choisit d'ériger
01:27 en arbitre des élégantes historiques. Mais on croirait...
01:29 - Bref, j'ai bien compris, Alexis, vous estimez qu'Emmanuel Macron
01:32 n'aurait pas dû désapprouver la présence de Marine Le Pen à la cérémonie du Panthéon.
01:36 - Est-ce que vous avez noté, Lionel, les termes exacts de la question qui lui a été posée ?
01:41 Eh bien, tout tranquillement, les journalistes de l'Humanité lui demandent
01:45 "Cette panthéonisation aurait-elle un sens si l'héritière politique
01:49 des bourreaux de Missak Manouchian est là ?"
01:53 "L'héritière politique des bourreaux de Missak Manouchian" ?
01:58 Mais est-ce qu'on se rend bien compte ?
02:00 Si ces mots ont un sens, ça veut dire que Marine Le Pen
02:03 est l'héritière politique des nazis, ni plus ni moins.
02:07 Alors face à cette question, Emmanuel Macron aurait peut-être pu exprimer
02:11 un léger désaccord dans la même interview sur bien d'autres sujets.
02:15 Il le fait, il dit "Vous êtes injustes, je récuse cela,
02:18 je déteste cette façon de raisonner".
02:20 Mais là, quand on lui dit que Marine Le Pen est l'héritière politique d'Hitler,
02:25 rien ! Il valide implicitement l'analyse en répondant que
02:28 "Bien sûr, il ne peut pas faire autrement que l'inviter,
02:31 mais que ce serait tout de même mieux qu'elle ne vienne pas".
02:33 En raison, je cite, de son rapport à l'histoire.
02:36 En fait, l'histoire de quoi parle-t-on ?
02:38 Faut-il rappeler qu'en 1940, Jean-Marie Le Pen avait 12 ans
02:42 et que son père étant mort pour la France, il était pupille de la Nation ?
02:45 Faut-il rappeler pour la centième fois les noms de ses héros de la Résistance,
02:49 honoré d'Estendorve, le colonel Rémy, Daniel Cordier,
02:53 Pierre Guillain de Binouville, Alain Grillotret,
02:56 qui étaient des hommes de droite, et même très à droite, et même morassiens ?
03:00 Alors bien sûr, il y a eu d'anciens collabos au FN,
03:03 bien sûr il y a eu le point de détail.
03:05 Mais Maurice Papon, il n'était pas FN, il était député UDR,
03:08 gaulliste donc et ministre de Giscard.
03:10 Et René Bousquet, ce n'était pas l'ami de Jean-Marie Le Pen,
03:13 mais entre autres de François Mitterrand, lui-même décoré de la Francisque.
03:18 Est-ce qu'on prétend pour autant exclure l'UMP et le PS
03:21 de la panthénonisation des Manoukians ?
03:22 Mais tout ça est délirant !
03:24 On a parfaitement le droit de combattre Marine Le Pen,
03:26 mais pas en disant tout et n'importe quoi !
03:28 - Mais alors là, sur cette question dite "l'arc républicain",
03:31 vous pensez que c'est le cas ?
03:32 - Je crois que là, tout le monde est d'accord.
03:33 Même les plus fervents macronistes n'arrivent pas à suivre le président,
03:36 dont c'est Pallino dit.
03:38 Alors la question c'est pourquoi ce énième revirement ?
03:40 Est-ce qu'il faut y voir un calcul politique ?
03:42 Est-ce qu'il a dit ça simplement pour faire plaisir à l'humain ?
03:45 Allez savoir.
03:46 À la réflexion, il me semble qu'il y a derrière tout cela
03:49 une grande inquiétude et au fond un grand désarroi.
03:52 Alors, de la part de celui qui avait promis de faire en sorte
03:54 que les Français n'aient plus aucune raison de voter Rennes,
03:57 on peut le comprendre.
03:58 Mais il est douteux qu'il parvienne à faire reculer Marine Le Pen
04:02 avec pour seule arme un arc fut-il républicain.
04:06 - L'édito politique sur Europe 1. Merci Alexis Brézé.

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