Réunion à Matignon: "Négocier, discuter ou blablater? On ira, mais on aura une exigence de méthode", affirme Laurent Berger

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Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, est l'invité de Benjamin Duhamel, dans "Le face à face" sur BFMTV, ce jeudi 4 mai.

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00:00 Laurent Berger, vous avez donc confirmé que la CFDT irait négocier à Matignon avec la Première ministre.
00:03 C'est bon, vous avez reçu l'invitation ?
00:05 Non, on n'a pas reçu l'invitation et d'ailleurs irait à Matignon.
00:08 Mais par contre, on voudrait savoir si c'est pour négocier, pour discuter ou pour blablater.
00:12 Et donc, on aura une exigence de méthode.
00:14 C'est pourquoi...
00:16 Vous avez dit "tout coûtera plus cher".
00:18 Ça, c'est sur le fond.
00:19 Mais sur la méthode, c'est est-ce que la démarche dans laquelle veut s'engager le gouvernement,
00:23 et je le redis aujourd'hui à la Première ministre, au ministre du Travail,
00:27 est-ce que c'est "on vous présente un texte et vous l'amendez à la marge
00:30 et puis de toute façon c'est ce texte-là que les journalistes ont déjà et qui va s'appliquer"
00:34 ou est-ce que vous voulez vraiment discuter et écouter les propositions des organisations syndicales ?
00:39 Pourquoi vous avez dit que vous iriez ?
00:41 Vous n'avez toujours pas reçu ?
00:42 Vous savez quand est-ce que ça va avoir lieu cette rencontre ?
00:43 Non, on n'a pas reçu d'invitation.
00:45 Non ? Ça vous étonne ?
00:48 Vous savez, là maintenant, depuis quelques mois, il n'y a plus grand-chose qui nous étonne.
00:52 D'après ce qu'on a compris, ça allait arriver dans les jours qui viennent.
00:55 Oui, ça pourrait être en début de semaine prochaine.
00:58 Je ne sais pas si la réunion sera en début de semaine prochaine,
01:00 mais l'invitation, on a compris que c'était…
01:02 Vous n'aimeriez pas voir d'abord le président de la République avant de voir Elisabeth Bande ?
01:06 Je pense que ce qui est sur la table, c'est de pouvoir travailler sur les évolutions du travail,
01:11 les augmentations de salaires, le dialogue social dans l'entreprise.
01:15 Enfin nous, les propositions, les revendications de la CVT sont très nombreuses et fortes.
01:22 Je pense que c'est bien de voir ceux qui gouvernent.
01:25 Donc aussi le président de la République ?
01:27 Non, celui qui gouverne, c'est la première ministre.
01:29 C'est la République qui ne gouverne pas ?
01:30 Non, il préside.
01:31 Il se mêle un peu du gouvernement, non ?
01:34 Ah ben…
01:35 Vous l'avez constaté ?
01:36 Je l'ai constaté, mais ce n'est pas moi qui ai fait cette distinction entre la présidence et la gouvernance.
01:40 Entre gouverné et présidé, c'est un ancien premier ministre.
01:42 Edouard Philippe, absolument, vous avez raison.
01:45 Les syndicats réformistes iront, il y a aussi la CFTC.
01:48 Côté CGT, on sent beaucoup moins d'enthousiasme.
01:50 La décision doit être prise aujourd'hui.
01:51 Est-ce que cela affaiblirait l'intersyndical si certains syndicats décidaient de ne pas se rendre à Matignon pour négocier ?
01:57 Non, d'abord dans la déclaration intersyndicale que nous avons faite mardi…
02:00 Vous avez laissé la liberté ?
02:01 Mais bien sûr, on n'a pas créé une seule organisation syndicale.
02:04 Non, mais liberté, ça veut dire qu'au fond, il n'y a plus d'unité intersyndicale.
02:07 Si chacun fait ce qu'il veut…
02:08 Ici, il y a de l'unité intersyndicale contre les 64 ans pour aller au bout de ce combat-là ensemble.
02:13 Et il y a l'idée, et c'est dit dans la déclaration intersyndicale,
02:16 qu'on va tenter de construire des propositions communes dans le cadre de ces concertations.
02:20 Mais ensuite, chacune des organisations syndicales, et moi je suis très clair là-dessus,
02:24 a sa liberté en fonction de sa culture syndicale.
02:26 Ce serait un problème si la CGT n'y allait pas ?
02:27 Non, ce sera son problème.
02:29 Ce sera à elle d'expliquer pourquoi elle n'y va pas et on prendra acte.
02:36 Et vous êtes optimiste sur le fait qu'il vienne ?
02:38 Moi, je pense que le rôle d'un syndicaliste, quel qu'il soit, à l'endroit où il est, c'est d'aller…
02:43 Parler avec son patron, même si…
02:45 Exactement.
02:46 C'est d'aller parler avec celui ou celle qui, à un moment donné, peut améliorer la situation des travailleurs ou pas,
02:52 ou la dégrader, parce que c'est là où on peut obtenir des avancées ou contrecarrer les mauvais coups.

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