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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
Retrouvez "L'invité culture" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
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NewsTranscription
00:00 Et tout de suite votre invité culture, Philippe Vandel dans Culture Média.
00:03 Bonjour Pascal Demolon.
00:06 Oui, c'est moi.
00:06 Vous êtes comédien en train de devenir une figure du cinéma français.
00:10 On vous a vu dans une palanquette de films,
00:12 Doberman, Blueberry, Radio Star qui vous a fait exploser au grand jour,
00:15 c'est comme ça qu'on dit, mais dans des séries, Braco, Peplum, Kaamelott.
00:19 Et puis, vous êtes aussi souvent monté sur les planches.
00:22 Et votre actualité, c'est au théâtre, mais pour votre premier seul en scène,
00:25 c'est qui qui a fait quoi au théâtre de l'œuvre ?
00:27 D'après le roman simple de Julie Estèves, c'est adapté par vous.
00:30 Avant qu'on raconte le spectacle, il faut raconter la manière
00:34 dont c'est arrivé jusqu'à vous.
00:36 Mais d'abord, plutôt autre chose.
00:38 Vous allez le jouer jusqu'au 1er juillet.
00:41 Oui.
00:42 C'est votre premier seul en scène.
00:43 Quelle folie.
00:44 On est le 5 mai.
00:46 C'est ce soir.
00:47 C'est ce soir.
00:48 Vous avez toujours refusé jusqu'à présent les seules en scènes.
00:51 La question que tout le monde se pose, vous êtes émotionnellement dans quel état ?
00:55 Vous avez dormi comment hier ?
00:57 Très mal.
00:57 Par intermittence.
00:59 J'ai fait une nuit de 8 heures en trois fois deux et demi.
01:03 Je ne sais plus.
01:04 Oui, c'est à la fois excitant et en même temps effrayant.
01:10 Parce qu'être seul en scène, ça veut dire ce que ça veut dire.
01:14 On est tout nu.
01:14 C'est-à-dire qu'on attire le regard du spectateur.
01:18 On ne peut pas s'en échapper.
01:19 Et oui, j'avais botté en touche à deux ou trois reprises.
01:23 On me les proposait parce que j'aime tellement aussi jouer avec les autres,
01:27 avec les camarades, que ça me paraissait invraisemblable de me retrouver seul sur scène.
01:33 Il y a une phrase extraordinaire en exergue.
01:35 Aujourd'hui, dans la longue liste des espèces en voie de disparition, peut-on y ajouter la vérité ?
01:40 On va répondre à cette question dans un petit moment.
01:42 Mais avant qu'on raconte le spectacle, il faut raconter la manière dont c'est arrivé jusqu'à vous ce projet.
01:46 Vous partez jouer en Suisse.
01:48 Tous les grands vont jouer en Suisse.
01:49 Jean-Luc Lemoyne, il y est ce soir à Neuchâtel.
01:52 Et vous-même, c'est pour ça que je le cite.
01:53 Quand vous recevez un paquet, racontez la suite.
01:56 Oui, une enveloppe Kraft.
01:57 Je suis stressé parce que j'ai peur de rater mon train.
02:00 Donc, mon gardien m'appelle et me dit...
02:02 Racontez pas non plus tous les détails.
02:04 Faites gaffe, parce que le gars est capable de rentrer dans les détails, ça peut durer longtemps.
02:08 Merci Philippe de me rassembler.
02:10 Donc, je fonce, je prends le train, j'ouvre l'enveloppe.
02:13 Oui, normal.
02:14 Voilà, normal jusqu'à présent.
02:15 Et dedans, il y a un ?
02:16 Un livre et une très jolie lettre.
02:18 Un roman de Julie et Stève qui s'intitule "Simple Simple".
02:22 Et donc, j'ouvre cette enveloppe un peu par curiosité.
02:26 Et je m'aperçois que ce mot me met en doute sur le fait qu'on puisse m'envoyer un livre à moi.
02:32 Je ne connais pas cet auteur.
02:33 Et je pense tout de suite à une vanne d'un copain.
02:35 En disant "Oh là là, on va lui monter un truc pour voir jusqu'où le gars va aller".
02:39 Le gars, c'est moi.
02:40 Et bien, quand même, pendant ces cinq heures de voyage, je lis le livre, j'ouvre et...
02:44 Vérité.
02:46 La dernière page du roman, je vais la lire au moment où j'arrive à la gare de ma destination.
02:52 Je suis sur...
02:53 Vraiment dans un état de chaos absolu.
02:56 J'ai pris une claque avec ce livre.
02:58 Et dans la foulée, j'appelle l'auteur pour lui demander...
03:02 D'abord, m'assurer que ce n'était pas une vanne.
03:04 Donc, ce n'était pas une vanne.
03:05 La dame m'a répondu.
03:05 Elle existe vraiment, Julie et Stève ?
03:07 Ah oui, elle existe.
03:07 Roman publié chez Stock.
03:08 Chez Stock, absolument.
03:09 Et donc, voilà, je m'aperçois qu'effectivement, je l'avais compris dans sa jolie lettre, qu'elle voulait que je m'y intéresse.
03:15 Qu'elle avait pensé à moi en l'écrivant.
03:17 Et la question a été, mais que voulez-vous que je fasse ?
03:19 D'abord, merci de l'avoir envoyé, mais ensuite, qu'est-ce qu'on fait ?
03:22 Et là, j'ai compris qu'elle souhaitait que j'en fasse quelque chose.
03:25 Quelque chose, c'était le théâtre.
03:27 Une adaptation.
03:28 Et là, je lui ai donné toute une liste d'arguments pour lui dire non.
03:31 Et au bout de dix minutes, parlant tout seul au téléphone, je suis inquiet.
03:35 Je demande si elle est toujours au bout du fil.
03:37 Elle me dit oui avec sa petite voix.
03:38 Et là, je ne sais pas pourquoi, ça m'est tombé de la bouche.
03:40 J'ai dit, ben d'accord, on va le faire.
03:42 Mais alors, moi, je n'ai pas lu la pièce, ça démarre ce soir.
03:45 Je n'ai pas vu les répétitions, j'ai lu la pièce.
03:46 Je dois dire, comme vous, la fin, on est complètement scié.
03:50 La fin, c'est une claque.
03:52 Mais vous savez quoi ?
03:54 Pour la présenter, avant que vous racontiez l'histoire,
03:56 vous avez fait une sorte de teaser.
03:58 Ça commence avec une chaise en gros plan et puis votre visage en très gros plan.
04:02 - T'as eu peur du noir ?
04:04 Si, t'as eu peur du noir.
04:08 Elle ne m'effraie pas.
04:12 Moi aussi, un jour, j'ai eu peur du noir.
04:14 Et c'est fini.
04:16 Oui, j'ai gagné.
04:18 Et tu sais comment ?
04:19 J'allumais la lumière.
04:21 Ici.
04:23 Avec tes tresses d'indienne, t'es vraiment pas vilaine.
04:31 Je t'écris ce poème pour te dire que je t'aime.
04:35 Eh, c'est beau, hein ?
04:39 [Musique]
04:41 - Alors, c'est absolument incompréhensible si on entend que ça.
04:46 C'est pour ça que c'est un bon teaser.
04:47 Parce que ce que je n'ai pas raconté, c'est que c'est une enquête policière.
04:50 Votre personnage, ce n'est pas le flic, ce n'est pas Columbo.
04:52 Il a une manière de parler, on va dire, particulière.
04:55 Ce n'est pas n'importe qui.
04:56 C'est ce qu'on appelait autrefois l'idiot du village.
04:58 - Absolument.
04:58 Voilà, c'est ce personnage un peu singulier qu'on a tous croisé un moment dans nos vies.
05:04 Vis-à-vis duquel on ne sait pas comment l'écouter.
05:09 Est-ce qu'on va pouvoir entendre ce qu'il a à dire ?
05:12 Est-ce qu'il a quelque chose à dire ?
05:13 Il a son langage à lui.
05:16 Il défie un petit peu ce qu'on appelle la normalité.
05:21 Et d'ailleurs, c'est un sujet récurrent chez lui.
05:26 C'est quelqu'un...
05:27 Vous voyez, j'ai pour habitude de dire que j'adore les personnages ordinaires qui deviennent extraordinaires.
05:33 Pas de leur volonté, mais simplement parce que les situations de leur vie les amènent à devenir extraordinaires.
05:39 - Ça, c'est sûr, parce que déjà, il a fait 15 ans de prison et c'est rarement de sa propre volonté qu'on va faire 15 ans en prison.
05:44 Mais comment on en arrive là ?
05:46 Parce que pour l'instant, je sais que pour les auditeurs et auditrices d'Europe 1, c'est très mystérieux.
05:50 On marque une courte pause.
05:51 On rassemble nos idées, en tout cas moi, les miennes.
05:53 On se retrouve avec Pascal Demolon dans Culture Média.
05:55 - Culture Média sur Europe 1.
05:58 - Et sur Europe 1 dans Culture Média, on vous retrouve avec votre invité, Philippe Vandel.
06:03 Pascal Demolon à la fiche de "C'est qui, café, quoi ?"
06:05 C'est à partir de ce soir, adaptation par vous.
06:08 Vous n'êtes pas seul. Pour l'adaptation, il y a eu beaucoup de travail.
06:10 C'était un roman classique avec plusieurs personnages.
06:12 - Absolument, oui, oui.
06:13 - C'était pas un monologue.
06:14 - Non, alors au départ, je me disais qu'il fallait peut-être travailler l'adaptation avec l'auteur.
06:19 Et puis très, très vite, je me suis dit qu'il fallait que je le prenne à charge.
06:22 Et voilà.
06:22 - C'est à voir au Théâtre de Love.
06:24 C'est à 21h.
06:25 C'est les jeudis, vendredis et samedis.
06:26 Mais votre première, c'est ce soir, donc vendredi.
06:29 Alors, dans le roman, parce que ça vient dans le roman, le personnage que vous incarnez s'appelle le Baoul.
06:34 Je dis, c'est un peu l'idiot du village, mais chez vous, il n'a pas de nom.
06:36 Parfois, il ne sait pas dire les choses.
06:38 Parfois, il les dit avec trop de précision.
06:39 Par exemple, il sait exactement depuis combien de temps il n'a pas parlé à sa sœur.
06:43 - Oui, il le sait précisément.
06:44 - Comme ça, je teste si vous connaissez votre texte.
06:46 - Oui, c'est gentil.
06:47 Mais à la seconde près, oui, oui.
06:49 C'est-à-dire qu'il a une mémoire qui n'est pas normale.
06:50 C'est-à-dire qu'il ne peut rien oublier.
06:53 Tout s'empile, comme il dit.
06:54 - Il est bourré là-dedans.
06:55 - Il n'a pas parlé à sa sœur depuis un an, quatre mois, cinq jours, trois heures et 47 minutes.
06:58 - Oui, absolument. Et huit secondes.
07:00 - Ah, huit secondes. Donc, il connaît son texte.
07:01 C'est le portrait de cet homme, mais c'est également ce qu'on appelle un fait divers.
07:06 Il y a une jeune fille, Florence.
07:08 Elle a 16 ans, 16 ans et demi.
07:09 Florence a un prénom des années 80.
07:10 Elle est découverte morte dans un bois le 1er janvier 87.
07:15 Et c'est une enquête policière avec des multiples visages, des multiples personnages.
07:20 Et comme le dit votre personnage, il y a plein, plein, plein de personnages principaux.
07:23 - Absolument. Avec un S quand ils sont plusieurs.
07:25 - Voilà. Il y a le frère.
07:27 - Oui, il y a le frère.
07:28 Il y a une femme qui va être importante dans sa vie, qui va lui donner le goût de l'amour,
07:34 en fait, qui sera peut-être même la seule à lui donner la tendresse naturelle qu'on doit à chaque être humain.
07:40 Après, il y a des portraits de gens qui sont dans la contradiction de ce qu'ils sont et aussi de ce à quoi ils aspirent.
07:46 - Oui.
07:46 - Et puis, il y a des gens qui n'aiment pas les Parisiens.
07:48 Il y a une haine des Parigos.
07:50 Et je me suis dit, est-ce que ça résonne en lui ?
07:53 Vous venez de Reims, vous y habitez toujours si je suis bien informé ?
07:55 - Eh bien, pour être dans la confine...
07:57 - Est-ce que... Oui ?
07:58 - Pardon, Philippe, excusez-moi.
07:59 En fait, en réalité, j'ai vécu 33 ans à Paris.
08:01 J'ai quitté Paris il y a 4 ans.
08:02 - Voilà.
08:03 - J'ai fait le grand saut pour retourner un peu dans le berceau où j'avais grandi, c'est-à-dire la Champagne.
08:07 - Et est-ce qu'il y a la haine des Parigos là-bas ?
08:09 - Pas spécifiquement. Enfin, je ne l'entends pas tous les jours.
08:12 Mais bon, vous savez, c'est toujours pareil.
08:14 Quand on est l'étranger de quelqu'un, ça suscite parfois des sentiments divers et variés.
08:19 - Qu'y a-t-il de vous dans ce personnage ?
08:21 - Alors ça, c'est assez étonnant parce que je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite.
08:25 C'est-à-dire que j'ai été happé vraiment par l'histoire de Julie.
08:28 Et au fur et à mesure, et c'est assez troublant, je ne vais pas rentrer dans les détails sinon je vais être trop long,
08:32 je me suis aperçu qu'il y avait beaucoup de choses qui résonnaient chez moi.
08:35 Même des choses extrêmement troublantes.
08:37 - Un exemple, par exemple ?
08:38 - Un jour, je me rends sur ce que je n'ai pas fait depuis très longtemps.
08:43 Et je m'en voulais énormément.
08:44 À cause du temps, je me suis rendu sur la tombe de quelqu'un qui a compté.
08:47 Je me suis recueilli quelques instants sur la tombe de cette femme qui a été importante dans ma vie.
08:57 Et au moment où j'ai posé ma main sur la pierre tombale,
09:00 j'ai cité son prénom, qui est en fait le prénom de la femme qui se trouve dans le spectacle Madeleine.
09:08 Et à ce moment-là, ça a résonné dans ma tête, je n'avais pas fait le lien.
09:12 Pas parce que je ne le voulais pas, je n'étais pas dans un déni,
09:15 pas parce que je ne me sentais pas en danger émotionnellement.
09:19 Et d'un coup, ça m'est sauté à la gueule.
09:21 Je vous assure que des détails comme ça, il y en a eu beaucoup.
09:23 - Il y a des punchlines qui sont de vous, qui n'étaient pas dans le roman ?
09:26 - Un peu, oui.
09:27 - Il y a celle-ci, "Le problème avec le grand amour, c'est qu'on n'arrive jamais à s'en débarrasser, c'est comme les poux."
09:31 - Oui, c'est vrai.
09:33 - Je dis ça, ça peut être du devolon.
09:34 - Oui, c'est du devolon.
09:36 Il y en a quelques-unes comme ça.
09:38 Il y en a une aussi sur un autre sujet qui le tracasse un tout petit peu,
09:41 comme peut-être chacun d'entre nous.
09:43 C'est la politique.
09:44 Et à un moment donné, il rencontre en prison quelqu'un qui va compter aussi dans son histoire
09:49 et qui lui dit "Poétique, c'est belote, re-belote, dis ce de Der et donne ton cul."
09:54 Voilà, c'est des punchlines qui viennent parce qu'on a aussi autour de nous des personnages comme ça,
10:01 qui s'expriment à leur façon et qui en même temps, dans leur naïveté ou dans leur bon sens près de chez vous,
10:06 vous claquent des phrases qui donnent à réfléchir, tout simplement.
10:09 - On va parler de cinéma, on va parler de gastronomie, on va même parler d'Art Onsena.
10:13 Tout ça rassemblé autour de Pascal Demoland.
10:16 Vous allez comprendre pourquoi Culture Média continue sur Europe 1.