«Maman j'ai arrêté l'avion - La fuite en avant ?» : Daphné Roulier est l'invitée de Culture médias

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Dans son émission média, Philippe Vandel et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Daphné Roulier, journaliste et présentatrice TV, pour "Maman j'ai arrêté l'avion - La fuite en avant ?" sur LCP.

Retrouvez "L'invité média" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-du-grand-direct
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Transcript
00:00 Vous écoutez Culture Média, Philippe Vandel avec votre invité média du jour.
00:04 Bonjour Daphné Roulier.
00:05 Bonjour Philippe Vandel.
00:06 On vous a connu ici parce que c'était ici les locaux de Canal+
00:09 Absolument, ça me fait plaisir de revenir.
00:10 Pareillement, pendant 23 ans, moi, pareillement de vous voir parce que moi j'y viens ici dans ces locaux tous les matins.
00:14 23 ans à Canal+ notamment à la présentation de l'Effet Papillon, émission de grand reportage,
00:19 rapide passage sur Paris 1ère et puis comme on dit dans le jargon vous avez rebondi sur LCP et pas qu'un peu.
00:24 Vous avez déjà une émission "Les grands entretiens" et vous êtes désormais à la tête d'une mensuelle
00:28 "Maman, j'ai arrêté l'avion", prochain numéro ça sera ce vendredi, ça sera sur LCP à 21h.
00:33 Avant qu'on parle de l'émission qui va passer vendredi, thème de vendredi,
00:37 le principe de "Maman, j'ai arrêté l'avion", très joli titre, il est de qui ?
00:41 De moi.
00:42 Félicitations.
00:43 Je pense que c'est très important de pouvoir parler sérieusement sans se prendre au sérieux
00:48 d'un sujet aussi important que le dérèglement climatique.
00:52 C'est le dérèglement climatique le sujet, c'est pas l'avion du tout.
00:55 Le principe de l'émission ?
00:56 Le principe de l'émission c'est d'essayer d'interpeller les élus.
01:00 Vous savez, au fur et à mesure des années,
01:02 ça fait 10 ans que j'essaie de monter une émission sur l'environnement,
01:05 l'environnement c'est pas faire son composte.
01:09 C'est pas mettre une brique dans la chasse d'eau.
01:12 Ça concerne bien évidemment tous les corps de société, l'économie, l'éducation, la santé.
01:23 J'ai eu beaucoup de mal à trouver un diffuseur.
01:26 Maintenant, de plus en plus, les médias s'emparent du sujet,
01:29 mais il reste encore, à mon avis, un très net défaut d'information sur le sujet
01:32 et une forme de déni, en tout cas sur la finitude des ressources chez les élus.
01:37 Imaginez que chaque année, 25 millions de mètres cubes d'eau,
01:42 soit l'équivalent de 8000 piscines olympiques, sont utilisées pour les pistes de ski.
01:47 43% des stations utilisent aujourd'hui, c'est important de le dire,
01:51 de la neige artificielle.
01:53 - Je souris parce que vous me racontez l'émission de vendredi,
01:56 mais moi je voulais que vous me racontiez le principe de l'émission.
01:58 - Le principe de l'émission, c'est d'interpeller les élus et d'essayer d'informer sur le sujet.
02:04 - Comment l'émission est construite ?
02:06 - L'émission est construite...
02:07 - Il y a un plateau, mais il y a aussi des sujets, il y a aussi des reportages.
02:10 - Il y a deux sujets, réalisés par Nova Prod, qui sont les anciens de l'effet papillon.
02:14 Donc voyons, je ne vais pas aller en chercher très loin, ça reste en famille.
02:17 Un sujet qui s'appelle "Le tout oppose".
02:21 - J'aime beaucoup cette idée, parce que j'ai regardé l'émission sur l'eau,
02:25 qui va passer vendredi, et "Le tout oppose", ce qui est très intéressant,
02:28 et c'est ça, on comprend l'essence même de la politique et pourquoi c'est complexe,
02:32 c'est qu'il y a ceux qui sont pour les grandes bassines,
02:35 et ceux qui sont contre.
02:36 Et les deux camps ont raison.
02:38 Et c'est ça qui m'a vraiment...
02:40 - Les deux arguments, ils pourront s'avoir raison, je ne pense pas...
02:44 - Moi, les deux arguments m'ont séduit. Les deux arguments m'ont convaincu.
02:48 Et c'est ça la politique.
02:49 - En réalité, il y a un consensus scientifique aujourd'hui sur ces méga bassines
02:53 qui fragilisent les écosystèmes.
02:55 Maintenant...
02:56 - Attendez, rien que comme ça, dans ce sujet-là, parce que c'est vraiment...
03:00 - En tout cas, on donne la parole.
03:03 - Je vais le dire, la première question, elle est sémantique,
03:05 il y en a qui disent "méga bassines" et d'autres "des réserves de substitution".
03:09 Il y en a qui disent "agro-business" et d'autres qui disent "réponse à la sécheresse".
03:12 Et on voit qu'il n'y a pas les bons et les méchants dans votre émission.
03:15 - Non, il n'y a pas les bons et les méchants,
03:16 il y a des filières qui sont absolument dépendantes de l'eau.
03:20 Simplement, aujourd'hui, on parle de privatisation de l'eau.
03:24 La question de ces bassines, de "méga bassines" ou des bassines de substitution,
03:30 c'est l'affectation de cette eau, la privatisation de cette eau.
03:35 Alors, aujourd'hui, l'agriculture irriguée, ça représente 7,3% du territoire en France.
03:41 Et qu'est-ce qu'on produit sur cette terre irriguée ?
03:44 Eh bien, de l'alimentation pour les bêtes ou pour l'exportation.
03:47 Donc, on peut légitimement se poser la question de l'usage de cette eau.
03:51 Qu'est-ce qu'on en fait ?
03:52 - Il y a une des séquences incroyables, il y a un battleur qui met du feu à du méthane,
03:55 mais simplement, il creuse dans la vase, il est sur un canal,
03:58 il creuse dans la vase, un petit peu, comme ça, il creuse dans la vase,
04:01 et à la suite de quoi ? Il approche un briquet de la surface de l'eau.
04:03 - Et ça s'enflamme.
04:04 - Mais c'est incroyable !
04:06 - Vous savez, 99% des cours d'eau aujourd'hui sont pollués.
04:10 - Oui, mais je ne pensais pas... - Aux nitrates et aux pesticides.
04:12 - Je ne pensais pas, j'aurais vu ça sur YouTube, j'aurais pensé que c'était un trucage.
04:15 - Eh bien, c'est pas un trucage. - C'est pas un trucage.
04:17 - Ça s'enflamme. - Voilà.
04:18 Alors, il y a eu une émission de plateau, en l'occurrence là, vendredi.
04:23 Vous avez en tête vos invités, sinon je les ai notés pour vous.
04:25 - Oui, il y a le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires,
04:29 Christophe Béchut, l'hydroéo-géologue et directrice de recherche au CNRS,
04:33 Florence Abetz, et bien sûr, François Gemmaid, qui est chercheur,
04:36 poétologue et membre au GIEC.
04:38 - Alors, je veux dire que c'est assez pointu et je vous fais un compliment,
04:41 Daphné Rouliet, vous ne restez pas à la surface des choses.
04:43 C'est très technique. Vous avez un débat avec le ministre, Christophe Béchut.
04:47 - Alors, on essaie de vulgariser au maximum. - Oui, oui.
04:50 - De rendre... - Ne m'interrompez pas au moment où je vous fais un compliment,
04:52 parce que sinon, vous allez le regretter.
04:54 Il est question du BRGM, j'avoue que j'ai un peu oublié ce que c'était,
04:58 et là, Daphné Rouliet est intraitable sur les chiffres, même avec un ministre, la preuve.
05:03 - Dans le plan O que nous avons présenté, nous allons actualiser,
05:08 d'ici la fin de l'année, les prévisions pour justement intégrer la perspective,
05:12 non pas d'une France qui se réchauffe de 2 degrés, mais qui se réchauffe
05:16 avec des températures qui peuvent atteindre 4 degrés, ce que j'ai eu l'occasion de dire.
05:19 C'est-à-dire modifier les modèles et les références qui permettent au BRGM
05:23 de faire ses projections. Un des axes de critique, c'est de dire...
05:25 - Ce qui n'a pas été le cas pour ces méga-bassines...
05:28 - Ça a été sur la base des prévisions... - De 2000, 2011.
05:32 - Exactement. - Sans prendre en compte le réchauffement climatique.
05:35 - Si, prenant en compte le réchauffement... - Non, non, non, non, non,
05:38 le bureau de recherche géologique et minière ne l'a pas pris, c'est lui qui le dit.
05:41 - Non, il dit, on s'est basé sur les chiffres de 2006 à 2011,
05:44 le nouveau modèle qui prend en compte ces 4 degrés,
05:47 il est en train d'être établi et il sera disponible à la fin de l'année.
05:51 - C'est Mancotte et maîtresse d'école, c'est ça ?
05:53 - Oui, oui, mais c'est ce qui est intéressant, c'est qu'on n'est pas à la surface des choses,
05:56 on n'est pas dans le vague, on est précis. - Ah oui, on est précis,
05:59 on a travaillé, on a bossé ces sujets. - Voilà, je vous avais dit que c'était un compliment.
06:02 Alors le débat n'est pas facile pour le ministre Christophe Béchu,
06:05 parce que vous êtes dans son opposition, et c'est normal quand on fait une interview,
06:08 on cherche ce qui ne va pas, mais il y a là votre journaliste Raphaël Ittier,
06:13 l'hydrologue, vous l'avez dit, Florence Abetz, un membre du GIEC, François Guéhenne,
06:17 et les trois sont contre lui. - Gémen.
06:19 - Gémen, pardon. Et les trois sont contre lui, à un moment donné,
06:21 Christophe Béchu tourne la tête vers les uns et vers les autres,
06:23 4 personnes face à lui sur le plateau, il se défend avec ironie, il dit
06:26 "je suis ravi d'être comptable de tout ce qui se passe dans ce pays depuis 70 ans,
06:29 de tout ce qui ne s'est pas passé". - Oui, en l'occurrence, c'est lui
06:32 qui est en charge aujourd'hui, donc c'est à lui de répondre.
06:34 - Oui, mais pourquoi ne pas avoir mis... - On ne réveille pas les morts !
06:37 - Il est sans les morts, mais quelqu'un qui était favorable, par exemple, au mégabassine.
06:41 - Il est dans le sujet ? - Oui, mais pourquoi il n'est pas en plateau ?
06:46 - Parce qu'on ne peut pas être... Vous avez vu, c'est un petit plateau,
06:49 non non mais c'est un petit plateau, et on ne va pas refaire,
06:52 on ne va pas redonner la parole à quelqu'un qui est favorable au mégabassine,
06:55 sachant qu'il est déjà dans le sujet, donc on ne va pas faire des doublons.
06:58 Là, en l'occurrence, c'est un débat, on interpelle celui qui est en charge, le ministre,
07:02 et face à lui, des scientifiques, c'est très étonnant,
07:05 parce que la parole scientifique n'est pas entendue, y compris par les élus.
07:09 - Là-dessus, je suis totalement d'accord avec vous.
07:11 - Donc c'est très important de confronter cette parole à la parole politique.
07:14 - Justement, confrontons les paroles aux actes, l'émission s'appelle "Maman, j'ai arrêté l'avion",
07:17 question basique, est-ce que vous-même, depuis que vous faites l'émission, vous avez arrêté l'avion ?
07:20 - Je n'ai pas arrêté l'avion, parce que, comme vous le savez, je suis un produit hybride,
07:25 moitié française, moitié grecque.
07:26 - Donc vous n'avez pas arrêté l'avion ?
07:27 - Je pourrais arrêter l'avion, mais comme je ne vais pas en Grèce tous les 4 matins,
07:31 quand je dois y aller, je n'ai pas de permis de conduire,
07:34 je n'ai pas d'empreinte carbone de voiture, il faut que je prenne l'avion.
07:39 - Petite question, peut l'avion ?
07:41 - La question, est-ce que je prends l'avion pour un week-end en Europe ? La réponse est non.
07:47 - Les grands entretiens, ça continue la saison prochaine sur LCP ?
07:49 - Je le souhaite.
07:50 - Vous avez signé ou pas encore ?
07:52 - Je ne signe pas parce que je suis pigiste, je suis à la pige,
07:56 donc à chaque fois que je fais une interview, je signe mon contrat à la pige.
08:00 - Merci beaucoup Daphné Roulier, je rappelle, maman, j'ai arrêté l'avion,
08:04 vous avez vu, c'est une émission extrêmement précise, c'est ce vendredi sur LCP à 21h,
08:08 évidemment à voir en replay sur le site de la chaîne, merci d'avoir été avec nous.
08:12 - Et c'est vous qui en parlez le mieux.
08:13 - Pas de compliments pendant l'émission.
08:15 Merci beaucoup, culturelle, culturelle.

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