Mercredi 10 mai 2023, BE SMART reçoit Françoise Gri (administratrice) , Guy Mamou-Mani (coprésident, Groupe Open) et Cyrille Lachèvre (associé-fondateur, Cylans)
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00:00 [Musique]
00:08 Salut à tous, c'est Bismarck. On est de retour, une nouvelle heure de débat autour de l'actualité,
00:12 alors politico-économique, on va finalement un petit peu continuer aussi la discussion qu'on avait hier
00:18 autour de, alors le pacte de la vie au travail, autour des classes moyennes, autour des gestes
00:24 que le gouvernement cherche visiblement désespérément, bon là on a eu en plus la nouveauté de partir du moment
00:31 où on ne sait pas trop quoi faire sur la classe moyenne, tiens si on tapait sur les riches,
00:34 et donc il y a l'offensive fiscale sur les gros patrimoines, bon voilà, on va un peu refaire le fil de l'actualité
00:42 politico-économique et puis d'autres éléments quand même, la tech, l'lycée professionnel, Guy Mamoumani,
00:48 l'ancien prof de maths, très très attaché à l'enseignement professionnel sera avec nous,
00:52 donc on a pas mal de trucs à se dire là autour de la réforme annoncée par Emmanuel Macron,
00:58 et puis tiens mais on gardera ça pour la fin, il y a eu quand même là sur ces deux dernières semaines,
01:02 alors pas un gros phénomène, un petit phénomène sur LinkedIn autour du point de vue en plus d'un publicitaire
01:09 que j'aime beaucoup, avec qui on parle régulièrement, autour de la raison d'être,
01:15 visiblement cette histoire est en train de vous exaspérer, voilà, je le résume comme ça
01:19 mais on finira l'émission comme ça, c'est parti, c'est Bismarck.
01:23 [Générique]
01:27 Donc autour de la table, Cyril Lachèvre, salut Cyril, fondateur de Silence, Françoise Gris,
01:34 bonjour Françoise, administratrice, ancienne patronne, d'énormément de choses, voilà,
01:39 et puis Guy Mamoumani qui nous rejoindra dans quelques instants mais on peut démarrer ensemble,
01:44 peut-être avec toi d'ailleurs Cyril, ton passé de journaliste politique,
01:49 et tiens, ah non parce que j'y pensais pas mais j'y repense maintenant parce que t'as longtemps travaillé sur Bercy,
01:55 l'histoire des agences de notation là, tout le monde a balayé d'un revers de main l'histoire de Fitch,
02:02 tu connais vraiment ton ancienne consœur Bertil Bayard, c'est ça, voilà, dont j'adore les éditos, voilà, ça me permet de le dire,
02:12 avait titré tout le monde ce fiche de Fitch, j'avais trouvé ça assez rigolo,
02:16 elle citait d'ailleurs Jacques Delors, où est-ce que j'ai vu ça, Jacques Delors en 1982,
02:21 j'en ai assez, je peux plus supporter cela, on ne peut plus emprunter, il n'y a plus d'argent, Delors 82.
02:28 Est-ce que quand même là, avec la remontée des taux d'intérêt et toutes ces agences de notation qu'on balayait d'un revers de main depuis 2008
02:34 parce qu'elles s'étaient plantées, elles vont pas retrouver un tout petit peu d'intérêt ?
02:38 On attend S&P début juin je crois, sur la note de la dette française.
02:42 Alors évidemment, il y a toujours plusieurs manières de voir les choses, si on s'attache à l'évolution au jour le jour de l'OAT,
02:48 c'est vrai qu'à la limite même d'ailleurs le rendement a baissé, là il est remonté, on est revenu au même niveau que le monde Fitch fin avril,
02:56 donc effectivement à première vue, non événement, et d'ailleurs c'est souvent le cas.
03:01 Le problème c'est que d'abord il ne faut pas que se focaliser sur la dette française, ce qu'on dit à chaque fois c'est que la dette française c'est le benchmark,
03:07 mais quand une agence de notation dégrade la dette, elle va derrière dégrader tous les autres qui sont des émetteurs publics, semi-publics,
03:15 qui ont un tout petit peu moins de garantie d'état, et donc petit à petit c'est cette chaîne-là qu'il faut aussi regarder.
03:21 Donc par exemple sur le refinancement d'EDF, qui est un point critique, SNCF, etc.
03:26 Jire Carco, enfin tout cela, pareil, je n'ai pas regardé dans le détail les courbes, mais c'est toujours ça qu'il faut avoir en tête,
03:31 ce n'est pas uniquement l'OAT française, c'est que derrière il y a des emprunteurs, un jour il y en a un qui va finir par avoir un vrai problème,
03:37 et puis petit à petit ça se rapprochera vers l'État, ça c'est la première chose.
03:41 La deuxième, alors sur le fond Fitch c'est quand même très intéressant parce que,
03:46 évidemment, finalement ils disent qu'il n'y a plus la capacité de faire la moindre réforme,
03:50 et effectivement c'est ce qu'on dit depuis le départ sur la réforme des retraites,
03:53 c'est nécessaire, il faut faire des économies, mais ce n'était que une petite goutte d'eau par rapport à toute la réforme qu'il faut faire en termes de dépense publique,
03:59 et donc on sent bien que là de toute façon pendant les quatre prochaines années, on en reparlera tout à l'heure probablement,
04:03 c'est assez coincé, donc c'est un peu en gros le constat que fait Fitch,
04:06 donc ça n'a pas été une critique de la réforme, mais de la méthode ou du moins du non-dialogue.
04:10 Et puis la troisième chose, moi qui m'inquiète le plus, mais ça c'est le niveau des taux d'intérêt,
04:15 enfin je veux dire on se prend un mur de coût de refinancement de la dette progressivement,
04:20 qui va ne faire que progresser, un point de hausse de taux dans l'absolu c'est 39 milliards de,
04:26 dans dix ans, de coût de la dette supplémentaire, de gestion de la dette.
04:31 Donc en gros on va se prendre 100 milliards de plus dans les dix prochaines années,
04:35 et 100 milliards c'est une fois et demie le budget de l'éducation nationale,
04:38 enfin c'est trois fois le budget de la défense, enfin c'est des trucs de dingue.
04:41 Et donc effectivement ces petites gouttes d'eau feront qu'un jour les agences vont vraiment s'énerver,
04:47 et on basculera dans une zone, bon là pour le coup on va la s'en servir.
04:50 Enfin ça fait un moment qu'on dit qu'on basculera et puis on bascule pas, mais oui oui oui, non non mais je...
04:54 Après il y a plein de raisons pour lesquelles la dette française reste appréciée,
04:56 elle a beaucoup de liquidités, il y a les banques centrales...
04:58 Enfin c'est la dette allemande, la dette française c'est la dette allemande.
05:00 Oui, bah oui bien sûr, et puis il y a les banques centrales qui sont là,
05:02 40% de notre dette est détenue aujourd'hui par les fonds de banque centrale,
05:05 ou les fonds souverains, ce qui est quasi équivalent aux étrangers,
05:08 donc on a quand même des gros matelas, mais encore une fois il ne faut pas se concentrer uniquement sur l'OAT,
05:11 il faut regarder derrière.
05:13 Françoise ?
05:14 Oui alors, oui évidemment on est en train simplement de réaliser que la dette c'est pas gratuit pour toujours.
05:21 La deuxième chose c'est quand même qu'en contrepartie,
05:24 les volumes sont tels que les gens qui détiennent cette dette doivent bien placer leur argent quelque part ailleurs.
05:31 Il n'y a pas beaucoup non plus, compte tenu des montants en question, d'alternatives.
05:35 Donc ça soutient aussi des perspectives un peu plus modérées sur ces sujets là.
05:42 C'était une phrase que mon ancien patron Patrick Drahi aimait beaucoup rappeler,
05:47 "Quand vous devez 10 000 euros à votre banquier et vous en perdez le sommeil,
05:51 quand vous lui devez 10 millions, c'est lui qui perd le sommeil".
05:56 Oh lui c'est un acrobat de la dette.
06:03 Mais en même temps attention, il ne faut jamais confondre dette privée et dette publique,
06:07 pour le coup vraiment rien à voir.
06:09 Guy, un sujet là-dessus, effectivement on démarrait sur,
06:12 merci de nous rejoindre, et on démarrait sur la dette publique.
06:16 Et sur ce constat, non mais Cyril nous a répondu,
06:21 l'idée c'est les agences de notation, il y avait cette idée,
06:23 "Bon c'est fini les agences de notation, on n'en parle plus etc."
06:26 Peut-être le sentiment qu'on va commencer à en reparler.
06:29 Moi je pense aussi que c'est quand même pas anodin.
06:32 Avec la hausse des taux d'intérêt.
06:33 À un moment il va falloir régler ses comptes.
06:36 Alors, reprise du dialogue social.
06:39 La CFDT nous dit qu'elle veut faire payer cher son retour à la table des négociations.
06:45 Alors, trois exigences, et il y en a une qui se confirme,
06:49 et qui m'a quand même au départ surpris,
06:51 mais justement c'est le retour des CHSCT.
06:56 Donc ces fameux comités supprimés par les ordonnances travail de 2017,
07:02 avec les délégués du personnel et les comités d'entreprise.
07:05 Et ça c'est confirmé, ça va être la première exigence de la CFDT.
07:11 Je suis tombé de ma chaise.
07:13 Mais comment ça Françoise ?
07:15 C'est leur fonds de commerce.
07:17 C'est ça.
07:18 Ça touche leur activité.
07:20 Alors si on veut être très généreuse,
07:22 c'est leur capacité à être en lien avec le terrain,
07:26 la réalité du monde du travail.
07:29 C'est ce qu'ils disent.
07:30 Voilà, et c'est vrai.
07:31 En contrepartie, c'est aussi des heures de délégation,
07:35 c'est une capacité de bloquer à tous les étages.
07:40 On a connu quand on avait toutes ces instances.
07:44 Ça pouvait être absolument kafkaïen d'arriver à organiser un dialogue social
07:49 avec des rentes locales, des missions qui étaient
07:53 soi-disant différentes mais réellement redondantes, etc.
07:57 Donc moi ça ne me surprend pas par contre qu'ils remettent le sujet sur le tapis.
08:03 Après la question c'est comment ?
08:06 Comment ils vont poser le sujet si c'est simplement de revenir au monde que je décrivais ?
08:11 Alors là, au secours.
08:13 La seule évaluation que j'ai vue, c'était à la SNCF.
08:16 Et notamment on l'a vu au moment de la grève des contrôleurs, la grève surprise.
08:20 Vous vous souvenez, à Noël, qui a surpris tout le monde.
08:23 Et en fait la SNCF disait que cette réforme avait amené une division par trois en moyenne
08:30 des heures de délégation.
08:32 Et des salariés protégés.
08:34 Et des salariés protégés.
08:35 Parce que c'est ça qu'on a constaté quand il avait fait cette réforme.
08:39 On avait vu vraiment une diminution flagrante.
08:43 Et ça avait permis de gagner en productivité, ça avait permis de gagner en fluidité.
08:50 Alors bon, comme dit Françoise à juste titre, il y a quand même un rôle des CHSCT.
08:55 Mais bon, c'est toujours le problème.
08:57 C'est que pour un rôle qui est important malgré tout, on a des contraintes qui sont
09:03 totalement disproportionnées.
09:05 Et grâce à cette réforme, on avait vu la différence.
09:07 Moi je suis open, mais je crois que ça a été divisé par trois, par cinq.
09:11 C'était impressionnant.
09:13 Parce qu'il n'y avait pas que les CHSCT, il y avait eu d'autres choses aussi.
09:17 Oui, oui, oui, CHSCT, Comité d'entreprise, délégué du personnel.
09:21 Tu avais trois instances qui sont donc fusionnées en un seul, le CSE, le Comité social et économique.
09:27 Ça va par dizaines de personnes.
09:29 Et donc, parce que la France est ainsi faite, donc on a un Conseil national de la refondation.
09:36 On l'oublie, mais en fait il tourne en espèce de séance plénière ce Conseil national de la refondation.
09:41 Non, mais c'est vrai.
09:43 Et donc il a remis des préconisations sur le travail.
09:47 Et donc il demande l'installation de représentants de proximité.
09:52 J'ai adoré ça.
09:54 Ce qui est un peu pathétique dans tout ça, c'est un, le côté un peu boutique.
09:59 Deux, on n'imagine pas autre chose que de revenir au passé.
10:04 Alors qu'aujourd'hui, bien sûr qu'il faut être en proximité.
10:07 Et encore plus dans ces moments de rupture, de fracture, d'inquiétude.
10:13 Il y a plein de raisons d'être au contact de ses salariés.
10:16 Mais il y a plein d'autres façons de le faire.
10:18 Il y a des managers, mais il faut aussi qu'il y ait d'autres, qu'il y ait une espèce de contre-pouvoir en manager.
10:23 Je pense qu'il faut ça.
10:25 Mais on peut avoir des études terrain.
10:28 Là, pour le coup, le référendum peut être utile.
10:32 Il y a plein d'autres façons d'organiser le dialogue.
10:35 En tous les cas, qui ne sont pas forcément exclusives.
10:38 Mais qu'il faut pouvoir mettre en œuvre parce qu'elles vont toucher un nombre de salariés plus important.
10:43 Il faut quand même se souvenir de la réalité de la représentation des syndicats aujourd'hui dans les entreprises.
10:49 Oui, mais ça, c'est la poule et l'œuf, Françoise.
10:50 Oui, absolument.
10:51 On est d'accord.
10:52 Mais je pense que...
10:53 Moins tu leur donneras de place et moins, en fait, ils en auront, les syndicats.
10:56 Oui, et du coup, à la limite, le thème ne me gêne pas.
11:01 Ce qui me gêne, c'est la façon de l'opposer et de ne pas se dire qu'est-ce qu'il faudrait pour mettre en place un dialogue social, réel, en proximité.
11:11 Parce qu'on en a besoin, mais avec des moyens modernes, de façon inclusive et en ne créant pas des propriétaires de la parole du salarié à l'intérieur de l'entreprise.
11:21 Oui, c'est ça.
11:22 Parce que c'est ça, le problème.
11:23 Il faut rajouter aussi à tout ce que vient de dire Françoise, toutes les questions de nouvelles organisations du travail.
11:30 Le télétravail a quand même chamboulé un certain nombre de choses.
11:33 Les réseaux sociaux dans l'entreprise peuvent être utilisés.
11:37 C'est un moyen d'expression qu'il n'y avait pas avant.
11:39 Donc, le numérique est en train, justement, de casser tous ces codes.
11:43 Il y a énormément de boîtes qui, il y a une époque, j'en recevais quasiment une par jour, qui offrent aujourd'hui des solutions de dialogue digitales parfaitement anonymisées, efficaces, rapides, etc.
11:54 Apprenez-moi, c'est pour ça que si j'ai un petit conseil à donner aux syndicats, c'est de aussi penser à leur transformation numérique, comme toutes les organisations.
12:03 On a mis 11 minutes à y arriver à la transformation numérique.
12:06 On ne peut pas imaginer un syndicat aujourd'hui qui soit basé sur la révolution industrielle.
12:13 Donc, il faut se réinventer.
12:14 D'ailleurs, tu as cité tout à l'heure la grève des contrôleurs SNCF.
12:19 Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais ça s'était fait justement par un groupe Facebook totalement parallèle à l'action des syndicats.
12:27 Je pense que ça devrait leur poser question.
12:29 Oui, oui, je t'en prie Cyril, vas-y, vas-y.
12:32 Ce qui est intéressant, effectivement, avec ce nouveau sujet, c'est que quand on regarde la séquence très froidement des retraites des trois derniers mois,
12:39 qu'ont dit les salariés français ?
12:41 Et ça, les sondeurs l'ont vraiment bien montré.
12:43 Alors, ça ne faisait pas aller à une des journaux où on se focalisait sur "ils sont contre les 64 ans", etc.
12:48 Mais les français ont exprimé le fait, enfin les salariés, de trouver leur travail pénible.
12:54 Oui, oui, non, mais c'est le cas.
12:57 Non, mais je ne te dis pas qu'ils ont raison.
13:00 Non, mais là-dessus, ils ont l'impression de faire un travail pénible.
13:04 Et je ne te parle pas de la pénibilité physique, c'est "ils s'ennuient".
13:07 Il y avait des sondages contradictoires là-dessus, Cyril.
13:10 Et moi, parce que Bertrand Martineau vient nous voir très régulièrement,
13:13 l'enquête profonde, pour le coup, de l'Institut Montaigne, qui a été faite à la fin de l'année dernière,
13:20 disait quand même qu'à peu près trois quarts des salariés étaient satisfaits de leur vie au travail.
13:27 Moi, j'ai l'impression qu'il y a eu, parce que tu sais mieux que moi,
13:31 comment est-ce qu'on peut orienter un sondage à travers les questions qu'on y met.
13:35 Je suis très méfiant dessus.
13:37 Bon, admettons quand même que quelque part, alors là, moi je te parle plutôt des sondages Ipso, Sifop, etc.
13:42 Mais ils ont mis le doigt sur le fait que les français, je ne vais pas m'ennuyer encore deux ans au travail.
13:46 Encore une fois, à tort ou à reste.
13:49 Donc, effectivement, et c'est un peu ce qu'on a, à un moment donné, on l'a vu,
13:53 il y a eu une tentative pendant une semaine du gouvernement de détourner l'action sur
13:59 "on va améliorer les conditions de vie au travail".
14:01 Alors il y a eu cette idée qui n'a pas dû être très entendue dans la semaine de quatre jours, etc.
14:05 Mais donc, j'en reviens à ce que vous disiez tout à l'heure,
14:07 effectivement, d'un point de vue politique et social, renouer le dialogue par l'amélioration,
14:14 pardon pour le mot, du dialogue interne, de la meilleure prise en considération des salariés,
14:18 alors évidemment, ça revient sur annuler toutes les réformes de l'Etat.
14:22 Les ordonnances de travail de 2017, c'est un totem.
14:24 - Evidemment, Macron, enfin si.
14:26 - Je ne dis pas le contraire.
14:27 Ce que je veux dire simplement, c'est qu'on sent quand même...
14:29 - On va revenir sur les barèmes des prud'hommes aussi.
14:30 - Un tout petit fil à tirer pour essayer de renouer le dialogue qui reste quand même important.
14:34 Enfin, il faut maintenant passer l'éponge.
14:36 - Je veux rebondir sur ce que vous voulez dire.
14:39 - Je t'en prie.
14:40 - Comment aujourd'hui, on peut oublier l'intelligence artificielle dans la discussion...
14:46 - Oui, mais on va y venir.
14:48 - Oui, mais je m'y arrive pas.
14:50 - Je vais vous le dire tout à l'heure, je ne l'oublie pas.
14:52 - Mais même là-dessus, je veux dire que ce soit la retraite, que ce soit les conditions de travail,
14:56 que ce soit les formes d'emploi, le contrat de travail, c'est absolument incroyable.
15:01 Et d'ailleurs, je pense que c'est une formidable opportunité pour renouer un dialogue.
15:07 C'est de mettre les organisations syndicales dans la discussion sur l'impact de l'intelligence artificielle.
15:14 - On en parle dans la deuxième partie de notre entretien.
15:17 Parce qu'en plus, je vous raconterai, j'ai eu hier soir une discussion passionnante justement avec des CIDIO de grands groupes.
15:24 Et le sujet de... à un moment, il nous faut une stratégie, tout le monde s'en sert dans la boîte.
15:29 On est en train de prendre des risques juridiques invraisemblables.
15:33 Donc on en parle.
15:35 Non, mais c'est... écoutez, tout ça est très... j'ai hésité.
15:38 Quand j'ai écrit CHCT, je ne vais pas leur faire parler de ça.
15:40 En fait, c'est passionnant.
15:42 En fait, on est au cœur du truc.
15:43 - Oui, parce que la question, c'est est-ce que par ailleurs, parce que c'est aussi...
15:46 alors c'est visiblement une vision syndicat parce qu'ils veulent se réapproprier ça.
15:50 Mais est-ce que c'est une loi qui doit décider de comment on gère le dialogue, l'angoisse des scénariés ?
15:56 - Non, c'est des... ah oui, mais c'est à CHCT, ce qu'une ordonnance a fait, une ordonnance peut le défaire.
16:00 - Oui, enfin, ce que je veux dire, c'est qu'on va chercher dans leur cadre réglementaire des pratiques
16:04 qui doivent être d'abord des pratiques de management et de repassage.
16:07 - Oui, et ce que... enfin, le télétravail, etc., l'explosion de l'entreprise.
16:12 - Oui, l'explosion de l'entreprise.
16:13 - C'est d'abord la crise du management et la réinvention du management.
16:18 Et sinon, donc réforme des grilles salariales, bon, ben ça, voilà.
16:22 Et réforme des aides aux entreprises.
16:24 Là, tu soulèves un couvercle.
16:28 - Allègement ? Allègement de charges, j'imagine qu'il y a derrière.
16:30 - Ben, réforme des aides aux entreprises qui seraient liées...
16:32 - Non, je vais pas dire...
16:33 - Non, non, non, non, non, non, non, c'est lié les aides aux entreprises au verdissement ou pas de leur activité.
16:38 - Ah, c'est...
16:39 - Voilà, au maintien ou pas de l'emploi, au... enfin...
16:43 - Moi, je lis encore des livres de gens qui disent "il faut supprimer le CICE".
16:47 - Ah, oui.
16:48 - Il y a encore des gens qui en sont là.
16:50 - Oui, oui.
16:51 - Donc, j'imagine que les syndicats, c'est plutôt un angoissement des charges plutôt que d'allègements.
16:56 - Oui, oui.
16:57 - Malheureusement.
16:58 - Oui, dans les deux cas, quand il dit allègements, c'est aussi pour...
17:00 Enfin, il y a des débats sur... enfin, sur...
17:03 C'est une espèce de grand classique de "où est-ce qu'on arrête les allègements ?"
17:07 Enfin, etc. Le nombre de voix qu'on a eues sur ces sujets-là...
17:10 - Absolument.
17:11 - Non, mais c'est vrai qu'il y a des sujets...
17:13 Bon, ça fait des années qu'on en parle.
17:15 Par exemple, sur le crédit impôt recherche, il faut peut-être regarder à nouveau la façon dont il est...
17:21 - Ah, tiens, c'est intéressant.
17:22 - Oui, bien sûr.
17:23 - Tu évolues là-dessus.
17:24 - Non, non.
17:25 - Parce que moi, j'ai complètement brillé, hein.
17:27 J'ai complètement évolué là-dessus.
17:28 - Oui, oui.
17:29 - Ah, oui, oui, on n'a encore jamais parlé ensemble, mais...
17:31 - Oui, oui, je te rappelle.
17:32 - Il faut un plafond.
17:33 - Il y a 10 ans, on en parlait déjà.
17:34 Non, je pense qu'il faut réfléchir à l'affectation de ce crédit impôt recherche.
17:40 Là, il est un peu trop...
17:43 Quand on voit qu'il y a des centaines de milliards, enfin, c'est des milliards dont on parle...
17:46 - On parle de 7 milliards d'euros.
17:47 - 7 milliards d'euros.
17:48 - Alors, malheureusement, enfin, je l'ai déjà cité, je n'ai plus le chiffre exact,
17:52 mais en gros, tu as 25 grands groupes qui captent à peu près 2 milliards et demi de ces 7 milliards d'euros.
17:59 C'est beaucoup.
18:00 Et pourquoi ? Parce qu'il n'est pas plafonné.
18:02 J'ai découvert ça.
18:03 C'est une aberration.
18:04 - Je suis d'accord.
18:05 - Voilà.
18:06 Et je crois que tu vas être d'accord aussi sur le fait que ce n'est pas dans les grands groupes
18:10 que l'argent injecté pour l'innovation est le plus efficace.
18:13 - Absolument.
18:14 - Voilà.
18:15 - Absolument.
18:16 C'est tout à fait ça.
18:17 - Et il peut être efficace pour que les équipes de recherche en question soient en France.
18:20 - Oui, mais plafonne-le.
18:22 Elles seront en France.
18:23 Plafonne-le.
18:24 - Oui.
18:25 - Non, mais c'est vrai que c'est un outil d'attractivité aussi.
18:26 - En Allemagne, il est plafonné à 4 ou 5 millions d'euros, je crois.
18:28 - Oui.
18:29 - À 20 millions, si tu veux, tu vois.
18:32 - Alors qu'il y en a certains qui ont 200 millions.
18:33 - Mais bien sûr.
18:34 - On parle.
18:35 - Écoute.
18:36 - Oui, parce qu'en plus, on parle de l'informatique.
18:37 - 25 grands groupes qui se partagent 2 milliards et demi.
18:38 - Oui, on parle beaucoup d'informatique.
18:39 - Oui, on parle beaucoup d'informatique.
18:40 - Oui, on parle beaucoup d'informatique.
18:41 - Oui, on parle beaucoup d'informatique.
18:42 - Oui, on parle beaucoup d'informatique.
18:43 - Oui, on parle beaucoup d'informatique.
18:44 - Oui, on parle beaucoup d'informatique.
18:45 - Oui, on parle beaucoup d'informatique.
18:46 - Oui, on parle beaucoup d'informatique.
18:47 - Oui, on parle beaucoup d'informatique.
18:48 - Oui, non, mais sinon, donc, on a cette... alors, je me suis pris les pieds dans mes
18:58 pages, mais ce n'est pas grave.
18:59 J'avais une phrase de Jean-Dominique Sénard qui, visiblement, me paraissait plein de sagesse,
19:05 mais je ne l'ai plus.
19:06 Ce n'est pas très grave.
19:07 La question des classes moyennes, le plan Marshall, etc.
19:09 Classe moyenne, Cyril, on a parlé pendant une heure hier, donc je vous redonne la définition
19:14 d'ailleurs, économique au CDE, entre 0,75 fois le salaire médian et deux fois le salaire
19:21 médian, ce qui nous fait en France quelque chose entre 1200 euros et 3006.
19:28 Tiens, j'ai demandé à Tchad, j'ai pété tout à l'heure, entre 13 et 14 millions de
19:33 salariés d'Illincé.
19:34 Ça fait beaucoup de monde, quoi.
19:37 - Ça fait quoi ?
19:38 - Ça fait beaucoup de monde.
19:39 C'est la moitié des salariés français.
19:40 - Entre le troisième et le huitième décile de revenu, c'est ça à peu près, les classes
19:42 moyennes ?
19:43 - Non, mais ce qu'on a vu depuis 2017, depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron, c'est qu'effectivement
19:51 les deux premiers déciles, donc les déciles les plus bas en termes de revenus, ont finalement
19:57 bénéficié d'un petit regain de pouvoir d'achat.
20:00 Il faut toujours être prudent parce que c'est hors inflation.
20:02 Grâce à certaines mesures, les déciles, le décile le plus élevé, le dixième, les
20:07 plus riches aussi en ont bénéficié.
20:09 Mais effectivement, au milieu, ça n'a quasiment pas bougé.
20:12 - 14 millions de Français.
20:15 Tu ne vas pas relever le barème ?
20:17 - Non, mais je ne dis pas que… Je veux dire que là aussi, encore une fois, il y a un
20:21 sujet politique de vouloir essayer de reconquérir cet électorat-là qui, effectivement, en
20:29 regardant les chiffres, n'est pas forcément celui qui a le plus bénéficié des mesures
20:32 depuis 2017.
20:33 C'est de bonne guerre, mais honnêtement, ce n'est pas comme ça qu'on va y arriver.
20:39 En faisant des emplois plus rémunérés, plus productifs, plus etc.
20:43 - Et qui n'en a visiblement… Tu dis qu'ils n'ont pas bénéficié des mesures depuis
20:50 2017.
20:51 Suppression de la taxe d'habitation, c'est pour eux, en grande partie.
20:54 Allègement des charges sociales, c'est-à-dire la suppression de tout ce qui est cotisation
20:59 chômage sur le salaire, c'est pour eux, en grande partie.
21:03 Gabriel Attal cite l'ensemble des chèques qui nous ont accompagnés cet hiver.
21:08 C'était aussi en partie pour les classes moyennes, mais qui n'en ont aucune perception
21:12 en fait.
21:13 J'ai l'impression qu'ils n'en ont absolument aucune.
21:14 - C'est le problème de perception de tout ça.
21:15 - Oui, de toute façon, c'est ça qui est terrible.
21:18 C'est-à-dire qu'on a distribué le chèque énergie avant qu'on commençait à avoir
21:23 mal.
21:24 On ne va pas reprocher à l'État d'être hyper prévenant, mais sauf que les Français
21:28 n'ont pas vu la facture d'électricité augmenter.
21:30 Et tu aurais distribué les 100 euros après, bon, politiquement, encore une fois, tu aurais
21:35 eu un petit gain, mais là, non, il n'y a même pas eu de gain parce qu'on a distribué
21:37 tout de suite.
21:38 Donc oui, c'est absurde.
21:39 Mais c'est de l'argent mis, enfin, oui.
21:40 Pas jeté en l'air, mais en tout cas politiquement, oui.
21:41 - On a évité, enfin, je pense que la logique, c'était d'éviter, il y avait une peur terrible
21:48 d'une crise sociale à nouveau.
21:51 Enfin, le traumatisme chiles-jaunes dont tout le monde parle, c'est ce qui a provoqué ça.
21:55 Et on ne l'a pas eu.
21:56 Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas...
21:57 - Comment ça, on ne l'a pas eu ? J'ai l'impression qu'on en se rappelle.
21:58 - On ne l'a pas eu au sens...
21:59 - On ne l'a pas eu là où on l'attendait, mais on l'a eu.
22:02 - On ne l'a pas eu là où on l'attendait.
22:03 On ne l'a pas eu là où on l'attendait.
22:04 On ne l'a pas eu autour de l'inflation.
22:07 Il faut regarder ce qui se passe en UK, dans d'autres pays européens.
22:11 - Oui.
22:12 - Là, le coût de l'inflation, les gens l'ont ressenti avec beaucoup de douleur, ce qui
22:19 n'est quand même pas tout à fait...
22:20 Enfin, je ne dis pas qu'il n'y a pas un problème, mais ce n'est pas du tout...
22:23 Ce n'est pas le même niveau de difficulté.
22:25 - Bien, on va marquer une pause et puis ensuite, on va reparler justement de l'intelligence
22:32 artificielle et des lycées professionnels.
22:35 De très bons sujets.
22:37 C'est parti, on se retrouve dans un instant.
22:40 Donc, on repart.
22:46 Alors, essence du macronisme, c'est l'ancien quotidien de Cyril.
22:51 Tu as été cofondateur d'ailleurs de l'opinion.
22:54 Tu étais au tout début de l'aventure.
22:57 Je pense qu'on va voir ce qu'elle est.
22:59 La une, alors d'abord, le titre est quand même très engageant.
23:02 Retour à l'essence du macronisme.
23:04 Et puis, alors le dessin, je le décris parce qu'il est très, très drôle quand même.
23:08 Drôle et ultra pertinent.
23:10 Donc, je le décris pour ceux qui nous écoutent en podcast.
23:13 Donc, on voit Emmanuel Macron devant une salle de classe et il dit « et maintenant, on va
23:19 vous apprendre à traverser la rue ».
23:20 Évidemment, donc avec un panneau de signalisation, mais évidemment, référence à cette fameuse
23:26 phrase qui doit être de 2017-2018.
23:29 Avec ce gars, je crois qu'il était pépiniériste, le gars qui trouvait, ou horticulteur, pépiniériste
23:33 ou horticulteur, le gars qui ne trouvait pas de travail et à qui Emmanuel Macron avait
23:37 dit fort justement d'ailleurs.
23:39 Ben écoutez, venez, on va traverser la rue, on va en trouver tout de suite du travail.
23:42 C'est vrai que s'il avait traversé la rue et qu'il était rentré dans n'importe
23:45 quel restaurant, il aurait eu un contrat.
23:48 Donc, lycée professionnel, c'est l'opinion qui dit retour à l'essence du macronisme.
23:56 Oui, parce que ce sujet porte les thèmes d'égalité des chances, de destin individuel,
24:03 d'élévation par le travail, de plein emploi, tout ce qu'il faisait la campagne de 2017.
24:07 Alors, dans les détails, on a donc d'abord un investissement important, ce sera à vous
24:13 de le juger, mais en tout cas, jamais le lycée professionnel n'avait bénéficié d'un
24:17 milliard d'euros par an d'investissement pour, dit Emmanuel Macron, un bon métier
24:23 avec un bon salaire qui a du sens.
24:24 Les cartes des formations professionnelles seront définies alors de manière dynamique,
24:30 c'est-à-dire qu'elles ne sont pas définies pour 10 ans, de manière dynamique, au plus
24:34 près des territoires.
24:35 Vous voyez dans quoi les syndicats disent que c'est un élément de réflexion, on va
24:41 en parler, c'est peut-être un risque supplémentaire de fracture territoriale.
24:45 Et puis, le nœud du truc, c'est plus de temps en entreprise.
24:48 Si on est dans la dernière année de lycée et qu'il n'y a pas l'idée d'un BTS derrière
24:53 pour l'élève, il va faire 12 semaines en entreprise avec une rémunération payée
25:00 par l'État de 100 euros par semaine en terminale.
25:04 Et là aussi, autre grande question, d'ailleurs je vais te la poser, monsieur l'ancien prof
25:08 de maths, et ça c'est une question très intéressante quand même.
25:11 Est-ce que dans un lycée professionnel, il faut plus de temps de lycée ou plus de temps
25:15 de professionnel ? Est-ce qu'il faut plus de temps en entreprise ou plus de temps à
25:18 l'école ?
25:19 Alors, on a parlé de l'essence du macronisme, moi je dirais que c'est l'essence du bon
25:25 sens.
25:26 À partir de quand on va décider de former des gens pour être employables ? Alors je
25:33 suis bien d'accord, je reviens toujours sur mon épouse inspectrice d'éducation nationale
25:37 qui elle défend la formation générale, la formation du citoyen, la formation apprendre
25:43 à apprendre etc.
25:44 Ok, tout ça à l'école primaire, ok tout ça au collège, mais quand on arrive au lycée
25:48 professionnel, ce nom veut bien dire quelque chose, c'est qu'on est dans un cursus de
25:55 professionnalisation.
25:56 20% des élèves de ces lycées sont-ils lettrés ?
25:58 Non mais ça c'est…
25:59 20% ? Ah non mais…
26:00 C'est une autre question !
26:01 Non, c'est le constat dans lequel j'arrive !
26:02 Non, c'est avant qu'il faut les rendre lettrés.
26:07 Ce n'est pas au lycée professionnel.
26:08 Quand ils sont au lycée professionnel, et en effet j'ai été enseignant dans un LEP
26:13 à l'époque, ça s'appelait lycée d'enseignement professionnel, notre problématique c'est
26:17 la professionnalisation.
26:18 Alors en France, dès qu'on dit ces mots-là, ça devient des gros mots.
26:22 L'école n'est pas faite pour former des salariés.
26:24 Ah mieux, la faculté, l'école d'ingénieur n'est pas faite pour former des salariés.
26:30 Restons sur lycée professionnel.
26:31 On rêve ! Non mais c'est le même sujet.
26:32 Il faut justement trouver les moyens que ces étudiants ou ces lycéens, quand ils sortent
26:38 du lycée professionnel, ils soient employables.
26:41 Et bravo à cette réforme parce qu'elle va dans le bon sens.
26:45 C'est le bon sens pour que ces jeunes aient un équilibre entre une formation générale
26:52 qui est nécessaire, et les maths en particulier, pas que d'ailleurs, et le travail en entreprise
26:59 qui leur permettra à l'obtention du diplôme d'être employable.
27:03 Je rappelle que l'augmentation de l'alternance qui s'est faite, non pas pour eux mais en
27:08 général, a permis d'augmenter l'employabilité de façon phénoménale.
27:15 Ça a coûté très cher, mais en tout cas ça a été extrêmement efficace.
27:18 Et je pense que cette loi, je ne sais pas comment ça va être, cette réforme sera très
27:27 efficace pour améliorer l'employabilité des élèves, des lycéens de ces lycées professionnels.
27:32 Donc tu n'as pas de doute toi là-dessus.
27:35 Effectivement, je reprends ton point, c'est-à-dire que ce n'est pas au lycée professionnel
27:37 de réparer les insuffisances du collège.
27:41 Sauf que si tu ne le fais pas, le constat c'est quand même que tu as 20% d'illettrés.
27:46 Non mais attends, chaque chose à sa place.
27:48 Moi, je dois avoir des enfants qui m'arrivent en seconde ou avant, qui sachent lire, écrire,
27:55 compter et je rajouterai même s'ils peuvent avoir des notions d'informatique, ça nous
27:58 arrange.
27:59 Et bien, après moi, mon rôle en lycée professionnel, c'est de les rendre employables.
28:04 Je sais que c'est un gros mot, mais je le répéterai toujours.
28:06 C'est de l'employabilité.
28:08 Donc, ce que j'ai beaucoup apprécié aussi, c'est que ça ne soit pas statique.
28:13 Parce que moi, je me rappelle à mon école, à une bonne époque, on formait des mécaniciens,
28:17 des fraiseurs, des tourneurs, alors que c'était à la lime, alors qu'il y avait déjà les
28:22 machines outils.
28:23 Donc, il y a tout un sujet, le milliard, j'espère qu'il sera orienté sur ces sujets-là.
28:27 Il faut des formations qui correspondent aux besoins de notre société pour que ces jeunes
28:33 sortent de là avec des bons métiers, bien payés.
28:36 Le milliard, il va en partie servir, parce que c'est peut-être la bonne nouvelle pour
28:41 les entreprises, c'est qu'à un moment, le stage payant, ce n'est pas à l'entreprise
28:45 de le payer.
28:46 Il va quand même servir à...
28:47 Mais ça serait bien que ça serve aussi à un équipement moderne de ces lycées.
28:51 C'est, je n'ai pas noté le chiffre, 600 000 gamins en lycée professionnel, donc un tiers
29:01 en fait de la cohorte annuelle des enfants qui rentrent dans le système de l'éducation
29:08 nationale.
29:09 Françoise, on va ensuite rentrer dans quelques détails autour de cette histoire.
29:12 On ne peut qu'être d'accord avec les principes qu'évoque Guy.
29:16 Après, je pense qu'il faut être pragmatique.
29:18 La plupart de ces jeunes, pas tous, mais une grosse partie, sont là un peu par défaut.
29:24 Ils ont été, comme par hasard, ce sont des jeunes qui sont issus d'un milieu défavorisé,
29:31 qui ont un déficit en culture générale qui peut aller effectivement jusqu'au fait qu'ils
29:35 ne savent pas lire.
29:36 Ilettré, alors après la définition de l'illettrisme, c'est compliqué, mais en gros considéré
29:41 officiellement comme illettré.
29:42 Donc, effectivement, on peut faire abstraction complètement de ça, mais on ne peut pas.
29:47 Du coup, il faut quand même...
29:49 Moi, je trouve que la chose extrêmement positive, c'est effectivement la dynamique des filières
29:54 et le fait que l'on va réduire cette filière qu'on appelle, je ne sais plus comment maintenant,
30:00 métier du tertiaire, mais qui est en gros l'ancienne filière comptabilité-gestion.
30:05 J'aime bien quand on dit comptabilité-gestion parce qu'on comprend dès lors qu'on forme
30:11 des gens sans investissement parce qu'il n'y a pas d'équipement.
30:14 C'est le grand avantage de cette filière, c'est qu'il n'y a pas besoin de rien.
30:17 Donc, elle ne coûte pas cher.
30:19 On n'y parle qu'à peu près 200 000 jeunes de mémoire, dont une immense majorité de
30:24 filles parce qu'elles ne sont pas fraiseurs ou elles ne vont pas sur les métiers techniques
30:30 aujourd'hui.
30:31 Et on ne les forme à rien.
30:32 - A remplir les tableaux Excel.
30:35 - Ah ben, ça, je ne suis pas sûre.
30:38 - Même pas.
30:39 - Donc, réduire cette filière-là, qui est une espèce de parking pour des jeunes qui
30:48 vont prendre des petits jobs après et ils attendent de prendre ce job-là, s'attaquer
30:56 à ça.
30:57 Je trouve que c'est extrêmement sain et rendre cette carte dynamique, c'est effectivement
31:01 difficile parce que c'est bien d'avoir l'intention, mais après, il faut être capable de la réaliser.
31:06 Il y a un problème d'investissement, puis un problème de matière humaine, de ressources,
31:10 des profs qui doivent évoluer aussi.
31:14 Donc, entre l'attention et la pratique, il va falloir regarder.
31:17 Mais il ne faut pas oublier que ces jeunes-là, ils ont besoin aussi de conforter leur formation
31:23 de base.
31:24 Il faut, si possible quand même, qu'ils apprennent à compter et à lire aussi parce que c'est
31:30 la réalité.
31:31 Et que s'ils n'ont pas ça, voilà.
31:33 Mais donc, on est d'accord sur le principe, mais dans la réalité, il faut faire un peu
31:36 plus que ça quand même.
31:37 Quant aux stages payés par l'État, il faut que ces stages soient pertinents.
31:42 100 euros par semaine, ce n'est pas rien.
31:44 100 euros par semaine, ce n'est pas rien du tout.
31:46 Ils sont sensibles à ça.
31:47 Évidemment.
31:48 Mais du coup, qu'est-ce qu'il va faire que ces gamins ? Ils vont faire des stages qui
31:52 vont leur apprendre quelque chose sur le monde de l'entreprise.
31:54 C'est payé par l'État.
31:56 On voit plein de ces jeunes qui font des stages de temps en temps.
32:00 Ils rangent des cintres dans les remises.
32:04 Ils feront des fameux charts.
32:05 Et ce n'est pas ça qui leur donne une ouverture sur l'entreprise.
32:09 Tu es en période de crise de recrutement quand même, Françoise.
32:12 Oui, on va voir.
32:14 Donc, tous les gamins qui débarqueront quand même dans l'atelier si on parle d'industrie.
32:18 Vraiment, vraiment des petits boulots.
32:20 Ah oui, c'est ça.
32:23 C'est-à-dire que tu dis, c'est quand même…
32:25 Ce ne sera pas forcément…
32:26 C'est des mômes de terminal.
32:27 C'est quand même des mômes.
32:28 Oui, oui, je comprends ce que tu dis.
32:29 C'est quand même des jeunes à qui l'intention, c'est de leur donner…
32:32 Ils n'ont pas en général les acquis sociaux qui leur permettent d'avoir une vision des
32:38 différents métiers.
32:39 Ils sont là par défaut.
32:40 On leur a dit, tu habites où toi ? Ah ben, toi, tu vas les faire de la vente.
32:44 Toi, tu vas les faire machin, etc.
32:45 Parce que c'est ça la réalité.
32:46 Il n'y a pas d'orientation.
32:48 Ces gamins, ils sont face à des métiers, ils ne savent même pas ce que c'est.
32:51 Ils ne savent pas quelles sont les alternatives.
32:52 Et du coup, le stage en entreprise, c'est théoriquement quelque chose qui devrait leur
32:57 donner cette ouverture-là.
32:58 Est-ce que le stage payé par l'État est le seul moyen pour arriver à ça ? Moi, j'ai
33:05 un petit doute sur le résultat qu'on va obtenir avec ça.
33:09 Mais c'est une intention louable.
33:10 Cyril ?
33:11 Oui, sur l'idée générale.
33:13 Après, j'ai deux ou trois questions à donner dans les détails.
33:16 C'est statique, c'est ça.
33:17 Dynamique.
33:18 La carte des formations dynamique.
33:21 Pour le coup, ça, je trouve que c'est vraiment bien.
33:24 Parce que c'est vous qui connaissez ça mille fois mieux que moi.
33:27 Mais s'il y a bien un sujet où on peut planifier plus ou moins, alors peut-être de moins en
33:31 moins à long terme quand même, mais c'est bien celui de l'emploi, où on sait plus
33:34 ou moins quels seront les besoins.
33:36 Alors, est-ce que c'est à 10 ans, 5 ans, ça se rétrécit effectivement.
33:38 Après, est-ce que l'éducation nationale a la capacité de s'adapter aussi vite ? Ça,
33:43 je ne sais pas.
33:44 Mais c'est clair que je prends un sujet, pour le coup, je connais bien celui de la santé.
33:47 On sait très bien avec le vieillissement de la population qu'il faut former deux fois
33:51 plus au minimum de personnels de santé grand âge.
33:57 Je ne parle même pas par ailleurs de médecins.
33:59 Bon, il n'y a absolument aucune structure, absolument rien qui permette aujourd'hui de
34:03 le faire.
34:04 Donc, les entreprises doivent se débrouiller par elles-mêmes.
34:06 Le problème, c'est même que tu n'as aucune offre.
34:08 C'est-à-dire, est-ce qu'ils veulent aller faire ça ?
34:11 Alors ça, par contre, je n'en sais rien.
34:12 Mais en tout cas, le fait est qu'il y a des...
34:14 Tu as une demande de la part des entreprises, mais oui.
34:16 Alors ça, c'est...
34:17 Enfin là, ça va au-delà de la demande.
34:19 Oui, c'est la productivité du métier.
34:20 Ça peut aussi être dans les EHPAD publics.
34:22 Ce n'est pas une question d'entreprise.
34:23 C'est juste un métier.
34:24 Bon, alors, évidemment...
34:25 Et donc ça, ça se planifie.
34:27 Mais effectivement, ça, je ne sais pas si l'éducation nationale a la capacité de switcher
34:33 aussi vite.
34:34 Alors, est-ce que c'est des grands mouvements ?
34:35 Est-ce qu'on passe tout à coup du codage informatique à la santé ?
34:38 Je ne pense pas que ce soit aussi violent.
34:40 Mais enfin, c'est peut-être du fine-tuning.
34:41 Mais ça, je trouve que pour le coup...
34:43 Et sur l'aspect, puisque c'était le titre de l'opinion, là, sur l'aspect retour à
34:49 l'essence du macronisme, égalité des sciences, etc.
34:52 J'ai ressenti ce qui était assez innovant chez Macron et assez intéressant quand il
34:58 était ministre de l'Économie.
34:59 C'était sa loi Macron.
35:00 C'est-à-dire que c'était le chauffeur Uber.
35:02 Et d'ailleurs, ça plaisait énormément aux jeunes de Montlieu.
35:04 Vous pouvez tous devenir chauffeur Uber.
35:06 J'adore ça.
35:07 Et indirectement, les grands-parents se disaient, ah, enfin quelqu'un qui arrive à trouver
35:10 un job à mes petits-enfants.
35:12 Et c'est pour ça que...
35:13 Mais ça a été massivement rejeté, qu'on le veuille ou non.
35:15 Ça a été massivement rejeté.
35:16 Et par les corps constitués, syndicaux, etc. et tout.
35:19 Et par les entreprises en situation de monopole édrente.
35:22 Et j'ai l'impression aussi par l'opinion.
35:24 C'est-à-dire que c'est tout ce qu'on a résumé derrière sur la Start-up Nation.
35:27 Tu n'as plus le droit de prononcer ce mot-là aujourd'hui si tu ne veux pas te faire couvrir
35:31 de tomates pourries.
35:32 Oui, alors peut-être que ça a été rejeté.
35:34 Mais c'était un discours qui était assez innovant et qui, encore une fois...
35:37 Je suis d'accord, moi.
35:38 Alors, qui ne passait pas par l'éducation, mais qui était passé plus par le fait de
35:41 casser des normes absurdes.
35:43 C'est une grande théorie, enfin pas une théorie, c'est une grande anecdote sur les coiffeurs
35:47 afros, spécialistes du lissage des cheveux, etc.
35:51 Il fallait avoir un diplôme de coiffeur pour faire ça.
35:54 Bref, des trucs.
35:55 Mais le fait est que oui, c'était ça le macronisme de base.
35:58 Il y a quand même un exemple qui adresse tous les sujets qu'on vient d'évoquer et qui est
36:03 un succès magnifique.
36:04 C'est la grande école du numérique.
36:06 Je vous rappelle que la grande école du numérique, ça s'adresse à des décrocheurs.
36:09 Donc on a un échec de l'éducation nationale.
36:13 Que ça propose une formation en 6 mois, 12 mois, 18 mois, avec des stages en entreprise.
36:19 Et ça forme quelques milliers, voire dizaines de milliers de jeunes qui sont en emploi.
36:25 Après, ah ben si...
36:26 Une dizaine de milliers, pas par an ?
36:27 Par an, tu peux regarder le chiffre.
36:30 Je regarde parce qu'il y a un moment qu'on en parle en ce moment.
36:32 Je crois que c'est 18 000.
36:33 C'est 18 000.
36:34 Alors, je veux être précis, ce n'est pas forcément en emploi.
36:37 Mais c'est ce qu'ils appellent une sortie "successful".
36:40 C'est-à-dire que c'est soit en emploi, soit en continuité.
36:44 C'est ça, avec un projet derrière.
36:46 Avec un projet derrière.
36:47 Voilà.
36:48 Et c'est quand même quelque chose d'extraordinaire.
36:49 Je veux dire, parce que vu la population qui arrive, et comme je suis parrain de 3
36:53 ou 4 écoles du numérique, je les vois.
36:56 Et là, on est à Sarcelles, on est à Sergi-Pontoise, on est à Aubervilliers.
37:02 Je peux vous dire que c'est une école qui réussit quand même des choses absolument
37:07 exceptionnelles.
37:08 Et c'est pour ça qu'il ne faut pas du tout désespérer.
37:11 Parce que si je prends comme acquis tout ce que vous avez dit qui est juste, je ne vais
37:15 pas critiquer ce que vous avez dit, c'est juste.
37:17 Il faudra prendre à lire, il faudra prendre à compter.
37:19 Mais alors on changera jamais les choses.
37:21 C'est le sujet.
37:22 Ce n'est pas antinomique, on est d'accord.
37:24 Oui, non, mais je dis…
37:26 Tu ne sais pas par quel bout prendre le truc.
37:28 Voilà, moi je le prends par le bout de l'espace.
37:30 De l'activité, de l'action.
37:31 Je vais te dire Guy, il y a un truc parce que moi j'ai connu ça dans ma jeunesse avec
37:37 l'école normale.
37:38 Cette histoire de stage rémunéré.
37:40 Donc le stage est rémunéré à 100 euros par semaine si tu ne fais pas de BTS derrière.
37:45 Combien choisiront en fait de faire ça juste parce qu'ils ont besoin de ces 100 balles
37:51 par semaine pour faire vivre tout le monde.
37:52 Et tu comprends, c'est comme ça qu'avec l'école normale dans les années 80, tu
37:57 as des gars qui se retrouvaient profs alors qu'ils n'en avaient aucune envie.
38:00 Parce que tu étais rémunéré à 18 ans à la sortie du bac.
38:03 Non mais je ne crois pas que l'essentiel de la réforme ce soit cette rémunération.
38:08 Pour moi, ce n'est pas ça.
38:10 Je retiens beaucoup plus la question des formations dynamiques, je retiens beaucoup plus les stages
38:15 entre entreprises, l'équilibre entre la formation initiale et la formation professionnelle.
38:18 Et alors même ça les formations dynamiques, parce que je vous voyais lever les os au ciel
38:22 quand je disais les syndicats disent ça peut renforcer les fractures territoriales.
38:25 Moi je veux, ah bah oui mais entre faire un lycée professionnel en Loire-Atlantique
38:30 au cœur de la vallée des Composites ou le faire dans le Barin, ta formation ce ne sera
38:35 pas la même.
38:36 C'est là où tu as un sujet quand même Guy ?
38:38 Non.
38:39 Non parce que le sujet de la mobilité géographique c'est un sujet dont on parle, quand j'étais
38:45 chez Manpower on en parlait déjà.
38:46 On voulait faire bouger des diplômés d'une région à une autre et on n'y arrive pas.
38:52 Donc il ne servirait à rien de former aux Composites dans le Barin parce que le type
38:57 n'irait pas de toute façon en Loire-Atlantique.
38:58 Non, on avait des filières par exemple qui étaient historiques dans le Nord sur de l'industrie
39:04 métallurgique etc.
39:05 Il y avait des industries en Loire-Atlantique qui s'étaient développées, impossible
39:09 de les faire bouger d'un côté à l'autre.
39:11 Et du coup, oui c'est régional.
39:14 Même les écoles d'ingénieurs, ce que dit François c'est parfaitement exact, le Breton
39:19 il fait son lycée à Brest, il fait l'ISEN et il cherche un poste à Lagnon.
39:27 Et alors tu lui dis "attends mais c'est vachement bien ce qui se passe à Paris,
39:30 à Lille".
39:31 Non mais il ne le trouvera peut-être pas à Lagnon mais il le trouvera à Vannes.
39:34 Le Breton il n'est pas trop mal loti en termes de dynamisme.
39:37 En plus je ne critique pas, j'avais beaucoup de collaborateurs comme ça à Lagnon.
39:42 Un père historique des télécoms Lagnon mais qui reste quand même assez dynamique
39:44 aujourd'hui.
39:45 Il y a eu un moment un trou d'air mais ça c'est en train de remettre.
39:48 Il le dit positivement, il le dit juste par rapport à ce que dit François.
39:50 C'est-à-dire que c'est une caractéristique française, on n'aime pas trop bouger.
39:54 Et quand on est dans des niveaux de salaire bas, c'est encore plus compliqué de bouger.
39:59 Oui avec en plus le sujet de l'immobilier, c'est-à-dire quand en plus tu as 20 ans
40:06 de crédit sur une maison dont la valeur est en train de baisser, là tu es vraiment
40:10 tanqué, là tu es coincé.
40:11 Les jeunes normalement ne sont pas dans cette situation.
40:13 Les jeunes normalement ne sont pas dans cette situation, c'est plus les situations de
40:15 ferme et cours d'usine.
40:16 Tout ça est compliqué pour eux.
40:19 Tu gagnes 3000 euros par mois à l'Agnon, tu es à l'aise.
40:22 Tu le gagnes à Paris, tu es juste.
40:24 Ça c'est un autre sujet mais c'est un sujet qui est complètement écarté.
40:33 Quand on parle des classes moyennes, c'est la régionalisation du SMIC.
40:36 Alors ça c'est interdit.
40:40 Je crois que la retraite à 65 ans passerait mieux que la retraite avant jeunesse.
40:45 Quand on commence à toucher au sujet d'égalité.
40:48 Oui, est-ce que régionalisation finalement, seuls les Parisiens en souffrent.
40:51 Tous les autres ont quelque chose à y perdre.
40:53 Seuls les Parisiens ou ceux qui vivent en Ile-de-France ont quelque chose à y gagner.
40:58 Les réponses ne bougent pas tant que ça pour leur province.
41:00 Donc ce chiffre, 3% d'enfants de cadre dans les lycées professionnels et donc effectivement
41:10 un tiers des élèves du second cycle.
41:11 Donc c'est ça, c'est à peu près 600 000 gamins.
41:15 Bon, on a dit tout ce qu'il y avait à dire sur ce lycée professionnel ?
41:20 Rendez-vous dans quelques années.
41:21 Rendez-vous dans quelques années.
41:22 Oui parce que c'est...
41:23 L'efficacité.
41:24 Ce qui va être intéressant c'est comment le mettre en oeuvre.
41:27 Parce qu'on est dans des intentions là.
41:30 Elles sont tout à fait pertinentes.
41:34 Maintenant, le mettre en oeuvre va être très compliqué dans le monde de l'éducation nationale.
41:40 Mais si ils sont...
41:42 Enfin, je ne sais pas, tu restes en contact avec tes jeunes collègues sans doute de lycées
41:47 professionnels.
41:48 Je pense qu'à un moment, tu as le président de la République qui se déplace, tu en fais
41:51 une sorte de grande cause et tout.
41:53 Je pense que pour les gars qui sont dedans, on va essayer de se servir de ce levier quand
41:56 même.
41:57 Enfin pour eux, ça doit être assez valorisant quand même j'imagine.
42:00 Je pense, oui.
42:01 Je pense.
42:02 Françoise, non ? Je vois ton sourire.
42:05 Si je suis prof en comptabilité et que ma filière disparaît, il faut que je devienne
42:10 prof en je ne sais pas trop quoi, etc.
42:13 Je ne suis pas sûre que ce soit si simple pour tous les...
42:16 Et c'est juste...
42:17 Il y a un vrai accompagnement du changement qui est indispensable.
42:20 D'accord.
42:21 Prof au compta, ça nous amène directement à l'IA, tu vois.
42:24 J'allais le dire.
42:27 Bon, nouvelle de la tech.
42:30 Qu'est-ce que j'ai avant qu'on discute comme ça ?
42:32 Oui, donc j'ai IBM.
42:34 Forcément, François, si tu venais, il fallait que...
42:37 J'avais vu ça.
42:38 Quand tu l'as vu dans le Figaro, tu t'es dit j'irais droit.
42:40 Donc, IBM gèle les embauches sur les postes qu'il estime remplaçables par l'IA.
42:47 Donc, il y a une grosse pression sur les fonctions support.
42:50 On parlait des comptables.
42:51 30% des postes qui ne sont pas en relation directe avec le client pourraient être automatisés
42:57 dit IBM.
42:58 Alors, il n'y a pas qu'IBM qui le dit d'ailleurs.
43:00 Non, mais eux, ils en font...
43:03 Alors, ce qui d'ailleurs met une petite touche caustique, ils en font une communication
43:10 au marché.
43:11 Et donc, on se demande si ce n'est pas une forme de prétexte pour...
43:14 C'est d'abord de la com.
43:15 Voilà.
43:16 Et c'est d'abord de la com dans un contexte qu'on ne voit pas très bien, enfin, peut-être
43:20 pas avec la même sensibilité en France ou en Europe.
43:22 Mais aux États-Unis, ils sont devenus fous autour du sujet de l'IA et de l'adoption
43:26 de l'IA.
43:27 C'est-à-dire qu'il y a des listes qui sont publiées par un certain nombre d'analystes
43:30 sur les valeurs qui vont être touchées par la destruction des postes de l'IA.
43:34 Et il y a des gens qui se prennent des impacts absolument monstrueux sur leurs actions parce
43:40 que, soi-disant, ils vont...
43:42 Ils vont être disruptés par l'IA.
43:44 Voilà.
43:45 Donc, il y a un petit mouvement bronnien, comme les Américains sont capables de justifier.
43:50 Donc, dans ce contexte-là, dire qu'on maîtrise la transfromo, c'est important.
43:57 Et je pense que c'est non seulement plus positif de dire ça que de dire qu'on va chercher
44:03 de l'efficacité.
44:04 Mais en plus, on maîtrise ce phénomène qui fait de la destruction de valeur sur un certain
44:10 nombre d'autres valeurs boursières.
44:11 Après, ce qu'ils font, et quand ils citent les éléments ou les domaines dans lesquels
44:18 l'IA va transformer la façon de fonctionner à très court terme, et probablement d'ailleurs
44:25 en 5 ans, c'est des domaines sur lesquels il y a déjà des phases de digitalisation,
44:31 d'optimisation depuis des tas d'années.
44:32 Donc, c'est juste une étape supplémentaire.
44:34 Et quand on parle de la gestion des RH, il y a 20 ans, chez IBM, on mettait en place
44:39 des plateformes, des applications, des centres téléphoniques.
44:42 Rien de tout ça n'était plus fait en proximité.
44:47 Donc, l'étape d'après, qui est d'utiliser toute cette matière digitale et les données
44:51 qui vont avec pour mettre en place des algorithmes et de l'IA spécifique dans cet environnement,
44:59 c'est tout à fait normal.
45:02 C'est déjà fait dans pas mal d'endroits.
45:04 Et ça permet éventuellement, pour ceux qui veulent le faire, de réinvestir sur la proximité,
45:12 le management, etc.
45:14 Donc, on est dans quelque chose d'assez normal.
45:17 Je citerai pas la boîte, mais c'était Chief Digital Officer, ils étaient une dizaine,
45:27 etc.
45:28 Et donc, la jeune femme Chief Digital Officer de ce groupe, c'était sympathique, parce
45:31 qu'elle dit « j'ai jamais vu les membres du COMEX scotché sur leur siège, comme ils
45:36 étaient scotchés sur leur siège, quand ils ont fait, en fait, fonctionner par un accord
45:41 avec Microsoft, fonctionner la technologie OpenAI sur leur Data Lake.
45:45 Et en fait, ces fameux Data Lake, aujourd'hui, les grandes entreprises ont des masses de
45:53 données vertigineuses, déversées, dit-on, dans un lac.
45:56 En fait, de lac, c'est davantage une fausse apurin, c'est-à-dire qu'on sait absolument
46:05 pas quoi en faire, on sait absolument pas lesquelles sont bonnes et lesquelles sont
46:07 pas bonnes.
46:08 Et alors, visiblement, l'efficacité du moteur dans ces Data Lake est vertigineuse.
46:14 C'était sur des données de santé, en plus, tu vois Cyril, dans le secteur qui t'intéresse,
46:22 avec des plans de surveillance de malades, par exemple.
46:24 Cidérant, ce qui met d'une rigueur, d'une précision, qui les a sidérés.
46:34 Mais ça, c'est une bonne chose.
46:38 Je sais, c'est juste le chef, c'est pour ça que je voulais oser, parce que elle m'a
46:42 dit quelque chose par rapport à ce que je disais.
46:44 Si on peut être aidé pour anticiper mieux, ça permet.
46:49 Mais c'est surtout, moi, l'image que je voulais vous transmettre, c'est parce qu'elle est
46:52 jeune, elle est sympathique, c'était super agréable.
46:54 Elle disait "je les ai jamais vus".
46:56 Enfin, j'imaginais les membres du COMEX comme ça.
46:59 C'est-à-dire que tu es au cœur de ces COMEX.
47:02 Enfin, moi, COMEX, plus.
47:03 C'est pas tous les jours.
47:04 Oui, oui, bien sûr.
47:05 C'est pas tous les jours.
47:06 Donc voilà, il y a quelque chose là.
47:07 C'est pathétique Stéphane.
47:08 Quoi, il est pathétique ?
47:09 C'est pathétique.
47:10 Mais enfin.
47:11 Ok, merci, Chade GPT, merci Opéra-I, de leur avoir ouvert les yeux.
47:18 Mais enfin, on n'a pas attendu d'avoir Chade GPT pour ça.
47:22 Mais enfin, je ne dis que le cas exact.
47:25 Tu ne vas pas me dire que toi, tu avais déjà des équivalents parce qu'ils n'existent pas.
47:29 Mais c'est pas vrai.
47:30 C'est pas ça qu'on utilise.
47:31 En tout cas, ils n'étaient pas dans les entreprises.
47:32 Mais des outils comme ça, il y en a des dizaines.
47:35 Ce que tu viens de dire n'a rien à voir d'ailleurs avec Chade GPT.
47:38 Si.
47:39 Non.
47:40 Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas dans les produits.
47:41 Ce n'est pas dans les produits.
47:42 Ce n'est pas dans les produits.
47:43 Ce n'est pas dans les produits.
47:44 Ce n'est pas dans les produits.
47:45 Ce n'est pas dans les produits.
47:46 Ce n'est pas dans les produits.
47:47 Ce n'est pas dans les produits.
47:48 Ce n'est pas dans les produits.
47:49 Ce n'est pas dans les produits.
47:50 Ce n'est pas dans les produits.
47:51 Ce n'est pas dans les produits.
47:52 Ce n'est pas dans les produits.
47:53 Ce n'est pas dans les produits.
47:54 Ce n'est pas dans les produits.
47:55 Ce n'est pas dans les produits.
47:56 Ce n'est pas dans les produits.
47:57 Ce n'est pas dans les produits.
47:58 Ce n'est pas dans les produits.
47:59 Ce n'est pas dans les produits.
48:22 Ce n'est pas dans les produits.
48:23 Ce n'est pas dans les produits.
48:24 Ce n'est pas dans les produits.
48:25 Ce n'est pas dans les produits.
48:26 Ce n'est pas dans les produits.
48:27 Ce n'est pas dans les produits.
48:28 Ce n'est pas dans les produits.
48:29 Ce n'est pas dans les produits.
48:30 Ce n'est pas dans les produits.
48:31 Ce n'est pas dans les produits.
48:32 Ce n'est pas dans les produits.
48:33 Ce n'est pas dans les produits.
48:34 Ce n'est pas dans les produits.
48:35 Ce n'est pas dans les produits.
48:36 Ce n'est pas dans les produits.
48:37 Ce n'est pas dans les produits.
48:38 Ce n'est pas dans les produits.
48:39 Ce n'est pas dans les produits.
48:40 Ce n'est pas dans les produits.
48:41 Ce n'est pas dans les produits.
48:42 C'est ça que j'ai voulu mettre en avant dans une discussion avec Yann Lequin.
48:46 Parce que Yann Lequin dit exactement ce que je viens de dire là.
48:49 Pas tout à fait.
48:50 Il évolue un peu dans son discours.
48:52 La dernière interview dans le monde est beaucoup moins agressive, on va dire ça comme ça,
48:57 vis-à-vis de son concurrent.
48:58 Parce que c'est son concurrent quand même, Guy.
49:00 Il faut juste le préciser.
49:01 Yann Lequin, c'est Facebook.
49:02 Mais c'est quand même une référence.
49:04 Et ce qu'il a oublié, c'est que justement, Tchad GPT a un aspect pédagogique.
49:11 C'est une couche qui a permis à tout le monde d'accéder à l'intelligence artificielle.
49:16 Ce qui était avant un peu plus difficile.
49:18 Mais là où je le reproche, et je dis que c'est pathétique, c'est que quand tu es
49:21 un chef d'entreprise, tu es un comex, tu n'attends pas d'avoir le Tchad GPT pour
49:25 te poser des questions.
49:26 Mais si, Guy.
49:27 C'est exactement comme avec les tableaux Excel.
49:29 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Excel te permet de tout faire.
49:31 Voilà, tu vas me dire, mais tu peux absolument faire rentrer un million de données client
49:36 sur un tableau Excel.
49:37 Sauf qu'à un moment, il y a un innovateur qui va t'amener un truc qui va être avec
49:41 un UX, avec une représentation beaucoup plus efficace que les tableaux Excel.
49:45 Et tu vas dire, waouh, incroyable.
49:46 Mais je ne te donne tout quant au coût.
49:47 Qui n'a rien à voir avec Tchad GPT.
49:48 Tu vois, et quand je dis tout quant au coût, je le cite.
49:53 Ils vont être contents parce qu'ils ne doivent pas en revenir.
49:54 Je les cite autant.
49:55 Mais il y en a comme ça des dizaines d'outils de visualisation.
49:58 Il y en a des dizaines.
49:59 T'inquiète, on n'est pas non plus Cyril Hanouna.
50:01 La résonance n'est pas non plus...
50:03 Ils vont pouvoir gérer.
50:04 Quand je vais twittrer, je les cite.
50:09 On va te sortir l'extrait pour toi.
50:12 En fait, ça n'enlève rien.
50:15 Tu imagines bien que je ne vais pas sous-estimer l'impact de Tchad GPT par rapport à l'avènement
50:22 de l'intelligence artificielle.
50:23 Ce que vient de dire Françoise sur la mobilisation qu'il y a aux Etats-Unis, mais même en France.
50:28 J'étais hier dans un comex d'une très très grosse boîte pour parler d'IA et de Tchad
50:35 GPT.
50:36 C'est quand même des sujets avec leur impact.
50:38 Personnellement, je trouve que ça a eu ce mérite-là.
50:43 Je crie sur tous les toits depuis 10 ans la transformation numérique.
50:46 Maintenant, on a le Tchad GPT.
50:50 Et je ne voudrais pas finir mon intervention sans ajouter que justement, par rapport à
50:54 ce qu'on a dit juste avant sur la comptage, sur les lycées professionnels, et qu'il
50:59 me semble intéressant qu'on commence à réfléchir à l'impact de l'intelligence
51:05 artificielle sur l'enseignement.
51:06 Et donc, dans ces lycées en particulier.
51:08 C'est vrai que Tchad GPT, ça a été un phénomène de démocratisation.
51:14 Tout le monde s'est rendu compte de ce qui se passait parce que tu tapais un truc.
51:17 Mais c'est vrai qu'on n'a pas attendu.
51:19 Une anecdote, je discutais avec des personnes du cinéma, parce qu'il y a Cannes qui arrive
51:24 la semaine prochaine.
51:25 Et l'année dernière, à Cannes, ils ne faisaient que parler du métaverse.
51:29 Plus personne n'en parle de ce truc-là.
51:32 Françoise a été, je dois reconnaître, précurseur sur l'idée que ce truc était…
51:38 Cette année, à Cannes, parce que Cannes c'est des films, mais c'est aussi des
51:41 tables rondes sur l'industrie du cinéma, l'évolution, etc.
51:44 Il y aura des tables rondes sur l'IA dans le cinéma.
51:46 Il y a des scénaristes qui s'amusent maintenant à dire "fais-moi un scénario avec une brigade
51:51 anti-gang".
51:52 Il y a une grève en Hollywood sur ça.
51:53 Voilà, dans Seine-Saint-Denis.
51:54 Et là, je ne dis pas que ce n'est pas l'avenir, mais ça veut dire que le truc se répand
51:58 à toute vitesse dans toutes les industries.
52:00 Et chacun se remet en question.
52:02 J'anime des cercles de chief digital officer, d'efficacité commerciale.
52:08 Non pas les sales, mais vraiment l'efficacité commerciale.
52:11 L'ensemble de ceux qui sont au contact de l'IA.
52:12 Je t'assure, tout cantoco ou pas, je n'avais que des témoignages de déception autour
52:19 de l'IA.
52:20 En gros, c'était ça.
52:21 C'était que des expériences, assez souvent chronophages, qui coûtaient cher et qui,
52:26 à l'arrivée, étaient déceptives pour les professionnels et pour les métiers.
52:30 C'est ça que j'entends à longueur de journée, Guy.
52:33 Tu le sais très bien d'ailleurs.
52:35 Et là, tout à coup, les gars se retrouvent avec un truc qui donne des réponses simples,
52:41 évidentes, rapides.
52:42 Ça n'a rien à voir avec l'intelligence artificielle.
52:44 Ce que tu as dit, toi, ce n'est pas la question de l'intelligence artificielle.
52:48 Voilà, c'est tout ce que je veux dire.
52:49 Et il y a d'autres outils qui le font.
52:51 C'est tout.
52:52 Maintenant, que ça a permis pour ces gens-là d'ouvrir les yeux, tant mieux.
52:57 À condition qu'on passe l'étape d'après, qui est de dire qu'il n'y a pas une seule
53:01 IA.
53:02 Il n'y a pas IA égale, n'est pas égale à l'IA générative.
53:06 Et par ailleurs, que l'on mette bien en évidence le lien entre IA et données, les qualités
53:13 des données, parce que tous les meilleurs algorithmes du monde, comme toutes les filles
53:17 du monde, elles ne savent donner qu'à partir de quoi ils travaillent.
53:21 Donc, ça peut être efficace quand justement, sur les domaines HR, etc., on a déjà digitalisé
53:27 pas mal de choses.
53:28 Du coup, on a des données qui sont de qualité en nombre.
53:31 Et du coup, on a des moteurs d'IA qui peuvent permettre de faire des choses intelligentes.
53:35 Et qu'on a compris les biais, parce que c'est très important.
53:38 Justement, il faut quand même se rendre compte que chaque GPT va chercher à 90% des données
53:43 américaines anglo-saxonnes et que ça fausse totalement les résultats.
53:47 Donc, il faut le faire avec intelligence.
53:48 Voilà.
53:49 C'est ça.
53:50 Tu t'appelles, dans ton ancien métier Cyril, tout à l'heure, là, combien selon l'INSEE
53:57 de salariés en France sont entre 0,75 et 2 SMIC ? Il te faut trois heures sur le site
54:04 de l'INSEE pour aller trouver le chiffre.
54:05 Tu l'as en deux secondes et tu lui as demandé de sourcer l'INSEE.
54:09 Il ne t'a pas répondu, je n'ai pas de données depuis 2001 ?
54:10 Non, il m'a répondu depuis 2019.
54:12 Et par ailleurs, c'est plus une question pour Google que pour un GPT.
54:17 Eh bien non.
54:18 Google va te chercher.
54:19 Enfin bon, bref, ce n'est pas très intéressant comme débat.
54:22 Mais je t'assure que non.
54:23 Vraiment pas.
54:24 Vraiment pas.
54:25 Vraiment pas.
54:26 Non, non.
54:27 Google le…
54:28 S'il avait été très fort, il t'aurait dit, le site de l'INSEE est vraiment très
54:30 compliqué.
54:31 C'est la réalité.
54:32 Raison d'être.
54:33 Réseau d'être.
54:34 Réseau d'être.
54:35 Réseau d'être.
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54:37 Réseau d'être.
54:38 Réseau d'être.
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55:42 Réseau d'être.
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56:00 Réseau d'être.
56:01 Réseau d'être.
56:02 Réseau d'être.
56:03 Réseau d'être.
56:04 Réseau d'être.
56:05 Réseau d'être.
56:06 - Brice Rocher m'a dit ça.
56:07 Brice Rocher m'a dit si ta raison d'être, en fait, ton concurrent pourrait l'appliquer,
56:12 alors c'est que tu t'es trompé.
56:13 - Oui.
56:14 - D'accord.
56:15 Françoise ?
56:16 - Une raison d'être, ce sont des mots.
56:18 C'est important parce que c'est important.
56:20 C'est surtout important quand on les partage et qu'on fabrique une raison d'être à l'intérieur
56:24 de l'entreprise.
56:25 Et il y a des entreprises qui font ça très bien, qui impliquent leurs collaborateurs.
56:27 Et donc c'est un moment de communication important.
56:29 C'est évidemment pas de l'action.
56:31 Voilà.
56:32 Donc c'est pas parce qu'on dit les choses qu'on les fait.
56:35 Et quand on les dit, et c'est peut-être un des avantages de la raison d'être, c'est
56:40 si on ne fait pas ce qu'on a dit, on se retrouve dans une situation où on est en défaut.
56:45 - Oui, mais c'est pour ça qu'elles sont floues, volontairement.
56:47 - Oui, non, non.
56:48 - Beaucoup d'entre elles sont très floues.
56:49 - Attends, nous, on a mis des KPI, tous liés à la raison d'être.
56:58 C'est-à-dire qu'après, dans le quotidien, on va chercher comment on agit en liaison
57:02 avec notre raison d'être.
57:03 - Cyril ?
57:04 - Ben...
57:05 - T'es dubitatif, toi.
57:06 - Non, mais enfin, oui.
57:09 La raison d'être, c'est Friedman.
57:11 La raison d'être d'une entreprise, c'est de maximiser le profit.
57:13 - Business of business is business.
57:15 - Et effectivement, heureusement, depuis pas mal d'années maintenant, les entreprises
57:19 se sont rendues compte qu'effectivement, si elles n'avaient pas une raison d'être
57:21 au-delà, une portée sociétale, elles n'attiraient pas les talents, elles faisaient du mal à
57:25 la planète.
57:26 Et puis, elles ne pouvaient pas elles-mêmes croître, puisque souvent, certaines ont besoin
57:30 de la biodiversité, par exemple.
57:31 Donc ça, c'est très bien.
57:32 Moi, la seule question que je me pose, c'est qu'il y a de la com, c'est clair, beaucoup
57:37 trop de com.
57:38 La seule question, c'est, dans une entreprise aujourd'hui, il y a un conseil d'administration,
57:42 il y a des actionnaires, et il y a des comités de mission.
57:45 Alors, c'est un petit peu différent de la raison d'être, mais on voit émerger des
57:47 comités de mission, etc.
57:48 Moi, la question que je pose, c'est, à un moment donné, qui décide ? Qui va décider
57:52 ? Et le patron, le directeur général, on va dire, qui doit rapporter à son conseil
57:56 d'administration ou à son comité de mission, qui a vraiment le pouvoir d'entreprise ? C'est
58:00 une question.
58:01 Donc, je pense qu'on n'en est qu'au prémis.
58:03 C'est qu'il va y avoir des débats juridiques.
58:04 On a des très bons exemples de patrons qui…
58:07 On en reparlera ensemble, alors.
58:08 On en reparlera ensemble, parce que je pense qu'on soit là-dessus des réponses.
58:11 Oui, conseil d'administration.
58:12 Conseil d'administration, à la fin.
58:13 Je pense que pour l'instant, c'est le cas.
58:14 Mais effectivement…
58:15 Même dans une entreprise à mission ?
58:16 Mais bien sûr.
58:17 Ah, une entreprise à mission ?
58:18 Ah oui, c'est ça, avec le comité de mission ?
58:19 Non, avec un comité de gouvernance qui est pas régulier.
58:23 Mais attention, que le comité de mission, ce n'est pas forcément la raison d'être.
58:27 Non, non, non, c'est pour ça.
58:28 C'est deux choses différentes.
58:29 Tout à fait, deux choses différentes.
58:30 Et c'est quoi la raison d'être d'open ? Tu la connais par cœur ?
58:34 Mais tu plaisantes.
58:35 Ce serait après une déclaration pareille.
58:37 Oui, oui, oui.
58:38 Faire du numérique le vecteur de transformation pour un monde respectueux des valeurs humaines
58:44 et environnementales.
58:45 Ça va vous permettre d'en débattre, justement.
58:50 Merci, chers amis.
58:51 On est au bout.
58:52 On est vraiment au bout.
58:53 Merci à vous de nous avoir suivis et à demain pour Bsmart.
58:56 [Musique]