"La lutte pas très classe", Snug se met en 4 #bandedessinée

  • l’année dernière
Le dessinateur a publié chez Nada un recueil de ses dessins, révélateurs de son regard caustique et politique sur le monde qui nous entoure.
Il explique ici comment il s'y est pris pour dessiner son personnage récurrent, ce que son livre raconte, croque son héros d'enfance, et nous donne les quatre références qui l'ont construit.
ITW : Anne Douhaire
Image et son : Cédric Diallo et Maxime Soulard
Montage : Maxime Soulard
Musique : Kraker Unit
Images : AFP-GETTY-Nada
Plus de bandes dessinées sur France Inter : https://www.radiofrance.fr/arts-divertissements/bd-manga/bandes-dessinees
Plus de vidéos de dessin : https://www.youtube.com/playlist?list=PL43OynbWaTMLSUzMpmqwuKcJNbTeC5GhD

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Transcription
00:00 Je suis David Snugg, vous êtes sur France Inter.
00:02 Alors, mon personnage récurrent, c'est moi-même.
00:09 Sauf que moi, j'ai évolué, c'est-à-dire, enfin évolué, je ne sais pas si j'ai évolué,
00:14 mais j'ai évolué physiquement.
00:16 C'est-à-dire qu'avant, je portais toujours un bonnet, mais je ne le mets plus.
00:19 Et aussi, j'avais une barbe hyper longue et il a souvent les bras ballants comme ça,
00:24 avec, je ne sais pas pourquoi, je mets tout le temps les mains comme ça,
00:27 ce qui est une position attenable dans la vraie vie.
00:31 Il marche parce que je me représente pas mal souvent en train de marcher,
00:34 parce que je marche beaucoup.
00:37 En fait, c'est comme ça que je trouve mes idées de BD.
00:41 Maintenant, je pourrais presque le dessiner les yeux fermés,
00:45 parce qu'il apparaît quasiment dans toutes les cases.
00:47 Et des fois, j'en ai un peu marre, j'aimerais changer,
00:49 mais si je change, on ne me reconnaîtra plus.
00:55 Mon dernier bouquin, La lutte, pas très classe, ce n'est pas vraiment une BD,
00:58 c'est une collection de cinquantaine de dessins avec une petite préface en BD.
01:03 En fait, comme je me balade beaucoup,
01:05 je suis tombé plusieurs fois sur des slogans écrits sur les murs.
01:09 L'écologie sans lutte des classes, c'est du jardinage.
01:12 Et en fait, ça m'a donné envie d'en créer plein,
01:17 parce que je me disais que politiquement,
01:19 c'était hyper intéressant de remettre la lutte des classes
01:22 dans tous les domaines de lutte.
01:25 Quand j'étais enfant, j'ai eu du mal à choisir un héros
01:30 parce que je ne lisais pas de BD enfant.
01:32 Je me rappelle juste avoir lu une fois ou deux des Tintin,
01:35 donc j'ai pris Tintin.
01:37 À partir du moment où il a fait Lotus Bleu, je crois, et Arger,
01:40 il a commencé à se documenter beaucoup, beaucoup, beaucoup.
01:45 Et moi, j'aime moins.
01:45 Je préfère quand il fait des BD un peu en improvisant,
01:52 comme il a fait avec Tintin au Congo,
01:55 Tintin en Amérique ou chez les Soviétes,
01:58 parce qu'on reconnaît beaucoup plus sa personnalité.
02:04 Quelque part, c'est plus autobiographique.
02:07 Et du coup, on se rend compte qu'il était complètement réac.
02:10 Par contre, c'est un peu le problème.
02:12 Donc, ça me gêne un peu, mais je trouve que les BD
02:15 les plus personnels de Arger, c'est les trois premières, je trouve.
02:18 Et là, j'ai complètement foiré l'épaule.
02:22 Voilà, là, j'ai pas fait la bouche.
02:24 Bon, c'est un Tintin vu par moi.
02:27 Je suis pas sûr qu'il ressemble au vrai Tintin.
02:29 Alors, ma première référence, ce serait Élisée Reclus.
02:34 C'est un géographe anarchiste militant du 19e siècle.
02:40 Et il marchait beaucoup.
02:41 Alors, je marche pas autant que lui,
02:42 qu'il pouvait traverser la France à pied, etc.
02:44 Mais ça me débloque des problèmes de scénario, de choses comme ça.
02:48 Il m'a vraiment inspiré.
02:50 La deuxième référence qu'il m'a construit, c'est Yann Moix.
02:56 Comme ça, ça peut paraître bizarre,
02:58 mais une fois, je regardais l'émission de Laurent Ruquier.
03:02 Et en gros, il y avait Jules qui était invité pour Lucky Luke.
03:07 Et Yann Moix, il a ciré les pompes en disant que c'était super, tout ça.
03:11 Et à un moment, comme il fallait lui faire un reproche, il lui a dit
03:14 c'est dommage, il y a deux cases qui sont copiées, collées.
03:17 Et là, comme je ne suis pas très fan de Yann Moix en vérité,
03:21 ça m'a débloqué un truc.
03:23 Je fais des copiées, collées dans tous les sens.
03:25 Je n'ai plus aucun scrupule à décalquer, etc.
03:28 Et par exemple, la lutte Patrick Lasse,
03:31 tous les dessins sont décalqués et ça ne me pose plus aucun problème
03:36 grâce à cette petite phrase de Yann Moix.
03:38 Troisième référence, c'est mon auteur de BD préféré.
03:44 J'ai vraiment été inspiré le jour où j'ai commencé à lire des BD de Joe Matt,
03:49 qui est l'auteur qui a poussé pour moi le plus, le plus loin l'autobiographie
03:55 dans des retranchements que je serais incapable d'aller,
03:58 mais qui m'inspire à chaque fois.
04:00 Quatrième référence, c'est Julia Verts,
04:05 qui est une autrice de BD américaine, qui est un peu dans la même mouvance
04:10 que Joe Matt, mais qui parle beaucoup de sa vie new-yorkaise.
04:14 Pendant plusieurs années, je suis resté sur du noir et blanc à cause de Julia Verts,
04:18 parce que je trouve qu'elle a un super beau noir et blanc,
04:21 qu'on s'est bien maîtrisé.
04:23 Mais moi, je ne suis pas sûr d'y arriver, alors je suis reparti à la couleur.
04:25 (indicatif musical)
04:28 ♪ ♪ ♪
04:30 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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