'Adieu Aaricia' variation autour de Thorgal : Robin Recht se met en 4

  • l’année dernière
Le dessinateur publie une variation tendre, humaine et audacieuse autour du héros viking. L'occasion de nous expliquer comment il a dessiné son héros, l'histoire de ce volume hommage à la saga viking, de dessiner son héros d'enfance et de donner les quatre références qui l'on construit. 


ITW : Anne Douhaire
Son et Image : Julien Michel
Montage : Didier Mariani



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Transcription
00:00 Bonjour, je suis Robin Rescht et j'ai été invité sur France Inter.
00:03 Comment dessiner Torgal ?
00:09 J'ai choisi de ne pas le dessiner dans sa maturité
00:12 parce que c'est un exercice très compliqué que Seul Rosinski,
00:16 le créateur de Torgal, avait réussi à faire.
00:19 Moi, j'ai choisi de le faire vieux.
00:21 Torgal, c'est des yeux un peu longs.
00:23 Ça, je l'ai gardé.
00:26 Dans ma version à moi, il a les cheveux blancs.
00:28 C'est plus pour marquer sa vieillesse par rapport à l'année
00:31 dont on le connaît d'habitude le personnage, avec des rides.
00:35 Il a pris ce pauvre Torgal avec les années.
00:37 Dans l'album, il a 70 ans.
00:39 Je vais rajouter une barbe.
00:41 Une barbe un petit peu épaisse,
00:47 pas très bien soignée.
00:49 Quand même, c'est un viking.
00:53 Il a le visage un peu plus émacié avec les années.
00:58 Sa petite cicatrice.
01:00 Et un regard un peu fatigué.
01:04 Il vient de perdre sa bien-aimée.
01:07 C'est un moment très difficile pour lui.
01:09 Et voilà, c'est à peu près un Torgal de 70 ans maintenant.
01:13 Le héros de mon enfance, qui a été interdit à la maison
01:18 quelques temps après son arrivée, c'était Léonard,
01:21 dessiné et scénarisé par Turc et De Groote,
01:24 deux auteurs belges qui ont enchanté mes jeunes années.
01:28 Léonard était interdit de présence chez moi
01:31 parce que ma mère en avait absolument marre,
01:34 elle n'en pouvait plus, de nettoyer et de changer mon pyjama
01:38 tous les soirs parce que je hurlais tellement de rire
01:41 que je faisais pipi dans mon pyjama.
01:44 Et donc, monsieur Léonard était interdit de séjour
01:47 dans la famille Recht, qui je pense, pour un auteur comique,
01:51 est une espèce d'apothéose.
01:54 C'est un personnage que j'ai adoré quand j'étais mou,
01:57 mais qui reste en moi et que je fais découvrir aujourd'hui
02:00 à mon fils Martin, qui a 5 ans, et qui explose de rire.
02:03 Pour l'instant, je ne l'ai pas encore interdit,
02:06 mais je commence à y penser.
02:08 Torgal, c'est un héros qui a maintenant plus de 40 ans.
02:12 Et moi, j'ai décidé de lui donner encore plus d'âge
02:15 dans le proche temps, dans ses 70 ans.
02:18 Et il vient d'enterrer sa bien-aimée,
02:21 et c'est le pire moment de sa vie.
02:24 La belle Aricia est morte.
02:26 Et c'est le moment où son vieil ennemi Nidhogg
02:29 lui propose un voyage dans le temps pour la revoir
02:32 une dernière fois.
02:34 Évidemment, il ne peut pas refuser, et il se retrouve
02:37 plus de 60 ans en arrière à vivre une aventure
02:40 que j'espère passionnante.
02:42 La première qui me vient, c'est de la bande dessinée.
02:45 C'est un dessin-eye de Frank Miller qui m'a percuté
02:48 comme une météorite.
02:50 Je sortais des schtroumpfs de la Franco-Belge,
02:53 et tout à coup, un auteur immense, majeur,
02:56 revisitait le genre comics en le projetant
02:59 dans le monde des adultes.
03:01 Le deuxième qui me vient, c'est du cinéma.
03:04 C'était le film "Amadeus" de Milos Forman.
03:07 Ça racontait la jalousie de Salieri vis-à-vis du génie
03:10 de Mozart, et quel est le rapport des artistes
03:13 au génie et en général au fait d'en manquer.
03:16 Un immense artiste français qui m'a accompagné
03:19 toute ma vie et que mon père m'a fait découvrir,
03:22 c'est Georges Brassens, dont les chansons me suivent
03:25 en permanence, une auquel je pense particulièrement,
03:28 c'est "Les oiseaux de passage", qui est pour moi
03:31 la plus belle chanson sur les originaux et les artistes.
03:34 Le texte n'est pas de lui, mais j'aurais pu en citer
03:37 tant d'autres, "À l'ombre des marées", "Les passantes",
03:40 qui sont des chansons français pour moi dans toute
03:43 sa modestie et son humanité. Un immense dessinateur,
03:46 j'aurais pu prendre toute son oeuvre, c'est "Sans paix"
03:49 qui vient de nous quitter, et dont la tendresse
03:52 et l'humanité sont pareilles, très françaises,
03:55 une espèce d'élégance qu'il a fait reconnaître
03:58 partout dans le monde, et en particulier aux Etats-Unis.
04:01 J'ai envie de citer le petit Nicolas qui m'a accompagné
04:04 à tous les âges et qui m'a fait découvrir la lecture
04:07 de ce merveilleux dessin.
04:10 (indicatif musical)
04:13 ♪ ♪ ♪

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