L'auteur d'"Un océan d'amour" publie chez Delcourt une adaptation du livre d'Antonio Moresco. Il explique ici comme il s'y est pris pour dessiner le héros de la BD, il croque le héros de son enfance, il nous raconte l'histoire, et nous donne les 4 références qui l'on construit.
ITW : Anne Douhaire
Montage et image : Noemie Sudre
Son : Didier Mariani
Plus de bandes dessinées sur France Inter : https://www.radiofrance.fr/arts-divertissements/bd-manga/bandes-dessinees
Plus de vidéos de dessin : https://www.youtube.com/playlist?list=PL43OynbWaTMLSUzMpmqwuKcJNbTeC5GhD
ITW : Anne Douhaire
Montage et image : Noemie Sudre
Son : Didier Mariani
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00:00 Bonjour, je suis Grégory Panachone et je suis sur Transinter.
00:03 Je me suis dessiné le monsieur, il n'a pas de nom.
00:06 J'ai essayé de le faire un peu sur la physionomie de l'auteur du livre.
00:11 La petite lumière.
00:12 Il lui ressemble, disons qu'il a son nez.
00:14 Antonio Moresc, il a un nez qui est incroyable.
00:16 De statue antique.
00:18 Mais en même temps, il ressemble aussi, je trouve,
00:20 à un autre personnage que j'ai fait dans une autre BD
00:23 qui s'appelle "Quelqu'un qui parlait", mais plus vieux.
00:26 Ça donne une continuité un petit peu dans tout le travail que je peux faire.
00:29 Un réalisateur qui utilise toujours les mêmes acteurs.
00:32 Voilà, c'est terminé.
00:35 Donc c'est le monsieur qui est le héros de cette histoire, la petite lumière.
00:39 La petite lumière, c'est le livre que je viens d'adapter,
00:44 de Antonio Moresco.
00:46 Et ça parle de ce monsieur qui est perdu dans la nature,
00:52 dans cette vieille maison abandonnée, dans un amour abandonné.
00:55 En face de lui, il voit cette petite lumière qui apparaît
00:58 sur une montagne complètement inhabitée.
01:01 Donc il se demande ce que c'est.
01:03 Et un jour, il décide d'y aller.
01:05 Moi, j'ai choisi ce bouquin parce que je trouvais que c'était très mystérieux.
01:10 Il y avait quelque chose de très mystérieux dans ce livre.
01:12 Et ça me plaisait particulièrement.
01:15 Ce n'est pas vraiment le héros de mon enfance,
01:19 mais c'est celui que je dessinais quand j'étais petit.
01:21 Je ne me souviens plus très bien comment il était,
01:22 mais je me souviens que je n'arrêtais pas de le dessiner tout le temps.
01:24 Mais j'étais petit.
01:25 Le fait de le dessiner, ça me faisait prendre conscience
01:28 que c'était un personnage dessiné.
01:29 Sinon, je pensais que c'était la réalité.
01:32 Et le fait de le dessiner, je me disais,
01:33 ah, donc, c'est des traits qui sont dessinés, vraiment.
01:36 Ce que je suis en train de faire, c'est des traits qui sont dessinés.
01:39 Je n'avais pas cette conscience-là.
01:41 Je pense comme un peu tous les enfants.
01:43 On pense que c'est fait par la magie.
01:45 Je ne sais pas.
01:46 Donc c'est Lucky Luke.
01:47 J'espère qu'on l'a reconnu.
01:50 Mais je ne sais même pas si je lisais Lucky Luke.
01:54 Mais en tout cas, j'étais fasciné par le dessin.
01:58 Et voilà, je n'arrêtais pas de le dessiner.
02:01 Après, j'ai commencé à dessiner d'autres choses et tout.
02:04 Mais c'était une espèce d'amour de jeunesse.
02:08 En tout cas, c'est sûr que Maurice, il avait vraiment une technique très efficace.
02:12 C'est ça que j'aimais bien aussi.
02:13 C'est que je m'en suis aperçu plus après.
02:16 C'est que ça ne lui ressemble pas.
02:18 Mais bon, tant pis.
02:20 Donc voilà.
02:23 Une des plus importantes références pour tout ce que j'ai pu faire,
02:27 c'est vraiment Hayao Miyazaki.
02:29 Je l'ai découvert dans les années 90.
02:30 Pour moi, ça a été vraiment une révélation,
02:32 parce que c'est comme s'il y avait une imagination sans limite.
02:36 Donc, il se permet tout.
02:38 On sent qu'il y a une liberté totale de créativité.
02:41 C'est ça qui m'a toujours fasciné chez lui.
02:45 Ma deuxième référence, c'est Jean-Gyraud Moebius.
02:48 Comme un peu tout le monde, j'adore en fait sa capacité,
02:52 sa capacité qu'il a de graphique, de représenter l'espace.
02:55 En fait, la profondeur de champ est vraiment très particulière chez lui.
03:01 Et aussi l'harmonie qu'il y a dans son dessin, la sensualité.
03:05 Donc la troisième référence, c'est Daniel Gossens.
03:09 Pour l'humour, il y a quelque chose de vraiment très précis dans son humour.
03:14 Je n'ai jamais retrouvé nulle part ailleurs.
03:15 Et je trouve que c'est les seules fois
03:19 pratiquement de ma vie où j'ai pu rigoler, éclater de rire vraiment devant un livre.
03:24 Donc, je trouvais que c'est fort.
03:26 J'essaye de retrouver ça chez lui, enfin en moi chez lui.
03:30 Et ma quatrième référence, c'est Stanley Kubrick.
03:34 Moi, ce qui m'a vraiment fasciné chez lui, c'est la froideur qu'il a
03:39 de représenter les choses comme si c'était objectif,
03:42 comme si on les voyait d'une façon objective.
03:45 Ses qualités de cadrage, la perfection de ses compositions.
03:50 Donc, c'est comme si c'était une caméra qui n'existe pas, qui est là,
03:54 mais comme si c'était quelqu'un qui regardait une situation
03:58 et comme s'il n'y avait personne, en fait.
04:00 C'est ça qui me fascine chez lui.
04:01 [Musique]
04:07 [SILENCE]