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Membres du Collectif pour les libertés fondamentales au Maroc

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00:00 [Musique]
00:28 Qu'est-ce que dit Siyah Oulamah ?
00:29 Ils n'ont pas conclu.
00:31 Ils ont dit que sur les deux ou trois sujets sur lesquels on les a concertés,
00:35 que le débat est possible. C'est tout.
00:36 Ils ne disent pas "on conclut par alpha" ou "on conclut par beta".
00:40 Ça veut dire que l'orthodoxie permet, il y a une marge des discussions.
00:44 C'est tout.
00:46 Après, pardon, le membre, je vais vous répondre.
00:48 Le membre, celui-là on peut le citer, c'est pas la gaffe,
00:51 si ça se peut citer, Mme le Marapt, qui s'est chargée de cette partie-là,
00:55 elle, elle a décidé d'en préserver l'identité.
00:58 D'abord, un, on ne les connaît pas, je voulais le dire très simple,
01:00 même si on voulait on ne les connaît pas.
01:01 Et deuxièmement, si je les connaissais, c'était à elle de me donner l'autorisation.
01:04 Donc c'est très transparent, il n'y a pas de...
01:06 Et je comprends votre question, mais en même temps,
01:09 ce n'est pas un grand sujet, si vous pouvez me permettre,
01:12 parce que le principe c'est de dire "le débat est possible".
01:15 [Musique]
01:21 Effectivement, c'est ce que j'appellerais, moi, c'est le centre du débat
01:27 et de notre réflexion profonde qui a été menée pendant des années.
01:31 Je vous parle, donc, nous nous sommes les enfants d'une société
01:35 qui réfléchissant depuis des années sur notre façon de penser,
01:41 notre culture à nous-mêmes.
01:44 Et ce que nous avons fait, effectivement, c'est de revenir aux sources.
01:50 Et quand on revient aux sources, comme j'ai dit, on découvre des choses,
01:57 que ce langage que portent les conservateurs d'aujourd'hui,
02:01 il a été construit à une certaine époque.
02:06 Et personnellement, si vous voulez, moi je parlerais peut-être à titre personnel,
02:14 mais moi je suis pour la pensée d'Averroëst, Ibn Rushd.
02:21 C'est-à-dire que pour moi, pour moi, "al-aql wal-manteq" en arabe,
02:26 c'est-à-dire la logique et la raison,
02:30 puisque "al-aql" ne maintient pas la traduction en français de façon correcte,
02:35 c'est la pensée d'Averroëst qui dit que la logique, la pensée,
02:40 c'est une base avant toute transmission littéraliste de textes.
02:46 Si vous voulez, nous sommes partis d'une conviction profonde
02:53 que l'islam, dans sa globalité, ne peut être en contradiction
02:59 avec l'évolution humaine et son intelligence.
03:04 Et c'est là où on s'est retrouvé avec Averroëst.
03:08 Et notre grande, pas surprise, notre grande fierté,
03:13 c'est de trouver dans le système qui gère la religion au Maroc,
03:18 des institutions et un mode de fonctionnement qui va dans le même sens.
03:24 Si vous voulez, tout en respectant profondément les institutions marocaines telles qu'elles existent,
03:31 avec une ouverture d'esprit logique,
03:36 on est convaincu que l'islam, donc dans l'islam marocain,
03:42 ne peut être et n'est que conforme à toute liberté fondamentale universelle actuelle.
03:50 On n'y voit pas de contradiction.
03:51 Pour nous, il y a une compatibilité totale.
03:54 Je pense que si on plante le décor aujourd'hui, ça sera jouable un jour prochain,
04:04 quand les décideurs de ce pays considéreront qu'il y aura l'alignement des assassins suffisant.
04:08 Je ne dis pas que c'est dans 6 mois, je ne dis pas que c'est dans 2 ans,
04:10 je dis qu'il faut participer au débat, il faut, excusez-moi l'expression, faire du bruit,
04:15 parce que sans bruit, il n'y aura rien.
04:18 Et les arbitrages qui se feront dans 3 mois, dans 6 mois, dans 1 an, dans 10 ans,
04:22 se font toujours en fonction, 1) de rapports de force, sociaux, etc. et politiques,
04:28 et 2) en fonction d'un contexte et d'une opinion publique et du bruit qui est fait.
04:33 S'il n'y a pas de bruit, il n'y aura pas une seule page de ce document qui sera...
04:37 S'il y a beaucoup de bruit, il y aura peut-être une dizaine de pages.
04:39 S'il y a beaucoup, beaucoup de bruit, il y aura peut-être la moitié. Je schématise.
04:42 Notre problématique au Maroc et peut-être même partout ailleurs, sauf peut-être en Turquie,
04:55 la notion de l'État et de la relation de la religion et de l'État,
05:01 elle a été échafaudée. C'est-à-dire qu'on a parlé de la laïcité,
05:07 et moi je n'aime pas ce terme, j'utilise la sécularisation.
05:12 La sécularisation, elle est beaucoup plus généraliste, et la laïcité est le cas français,
05:18 et l'expression française de la sécularisation, qui est plus générale.
05:24 La sécularisation, c'est beaucoup plus le fait de dire que l'État,
05:31 l'État, il respecte les religions, mais demande aux religions de ne pas imposer ces lois à l'État.
05:42 En gros, d'une façon vulgarisée, c'est ça la sécularisation.
05:48 La laïcité demande à l'État de ne pas s'ingérer dans le financement, la gestion de tout ce qui est religieux,
05:57 et ne même pas porter, que les gens qui représentent l'État, c'est-à-dire les fonctionnaires,
06:02 ils ne doivent même pas porter tout signe religieux.
06:06 Et toute la complexité, tout ce qui a rendu la laïcité, ou la sécularisation plutôt, contraire à l'islam,
06:12 moi je trouve que la laïcité est une application, une réalisation,
06:19 en tant que mathématicien, je dis réalisation, est une application extrémiste, radicale de la sécularisation.
06:27 Ce que veut dire ce que c'est un peu radical.
06:29 On est d'accord là-dessus.
06:30 Bravo Eric.
06:31 Si tu le permets, ça c'est pas une définition personnelle, mais je pense que c'est une définition relativement universelle.
06:38 La sécularisation c'est également, c'est tout ce que tu dis, mais c'est aussi, pour moi c'est l'évolution,
06:43 l'adaptation de la religion avec son temps.
06:46 C'est ça pour moi la sécularisation, en tout cas c'est comme ça que je la comprends.
06:49 C'est l'évolution, l'adaptation de la religion ou des pratiques, avec le temps, avec son siècle.
06:54 C'est s'adapter à son siècle.
06:56 Donc si vous voulez, on revient à la vision, mais à long terme.
06:59 On est conscient qu'actuellement, peut-être on n'est pas tout à fait prêt,
07:03 et c'est pour ça qu'on dit, globalement, il faut ouvrir un débat.
07:07 Il faut ouvrir le débat, mais ça va être un débat à long terme,
07:11 mais régler des choses rapidement, comme celles que nous proposons.
07:15 Il y a des choses qu'il faut régler tout de suite.
07:17 La Moudouana, tout ça c'est à tout de suite.
07:21 Mais il y a une réflexion profonde sur la sécularisation, et ça qui va demander peut-être du temps.
07:26 Et notre vision à terme, c'est que tout simplement, moi je vois d'une façon claire et nette,
07:32 on peut concevoir une sécularisation à la marocaine.
07:36 Avec Amir Moumini, qui est le garant de notre islam,
07:42 qui lui, l'islam, n'impose rien aux autres, tout simplement.
07:46 Donc il n'y a pas cette contradiction.
07:49 Et moi ce qui m'a toujours révolté, c'est pour ça que quand j'ai discuté avec les islamistes,
07:55 en général, j'étais très... Pourquoi ?
07:57 Puisqu'il y a ce qu'on appelle un sophisme malsain dans leur discours.
08:04 C'est-à-dire que ce sont des gens qui savent la réalité,
08:08 qui savent que la sécularisation n'est pas que l'état soit tel que ça a été décrit par Ibn Taymiyya,
08:15 mais qui m'annonce Ibn Taymiyya, par exemple,
08:18 qui est quelqu'un qui voulait couper toutes les têtes qui existent.
08:21 Et Ibn Taymiyya c'est quelqu'un dont je respecte l'esprit et la force de l'esprit.
08:27 Et justement, c'est ça ce que je dis, il y a une problématique, moi je ne sais pas,
08:35 on dirait que l'esprit humain il est digital, zéro au un.
08:39 - Binaire, binaire.
08:40 - Non, il n'est pas binaire.
08:42 Ibn Taymiyya dans son domaine, à son époque, était un leader politique
08:46 qui a milité pour que l'islam revienne et pour ça nous le respectons.
08:53 Mais moi, ce Ibn Taymiyya, quand il me dit qu'il faut couper la tête à celui qui boit une gorgée d'alcool,
09:00 moi je dis que c'est des frémites.
09:02 Est-ce que tu sais que Ibn Taymiyya il te dit,
09:05 quelqu'un qui n'a pas fait la prière à son moment, il faut lui couper la tête.
09:10 - Non, non, non, c'est une fabrique, c'est une fabrique.
09:16 - Mais je ne veux pas entrer dans ce...
09:18 - Non, c'est important, juste un point.
09:20 - Sans être un expert d'Ibn Taymiyya.
09:24 - On peut le dire de deux façons.
09:26 - Si vous permettez, Ibn Taymiyya a été analysé par des centaines et des centaines d'experts à travers les siècles.
09:32 Et les avis sont à peu près les mêmes.
09:34 Il peut y avoir quelques erreurs, mais le gros est vrai.
09:38 Deuxièmement, le problème d'Ibn Taymiyya, ce n'est pas Ibn Taymiyya à son époque.
09:42 A son époque, c'est ce qu'a dit Sidi Mouhammed Ghaizi, c'est Ibn Taymiyya aujourd'hui.
09:46 Donc se référer aujourd'hui à Ibn Taymiyya, c'est ça qui pose problème.
09:49 C'est ça, c'est ce que nous avons à dire.
09:51 Nous ne critiquons pas son histoire.
09:54 Nous critiquons les gens qui réfléchissent à lui aujourd'hui.
09:58 C'est ça, c'est ce que nous avons à dire.
10:00 [Musique]
10:04 [Silence]

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