Membres du Collectif pour les libertés fondamentales au Maroc
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00:00 [Musique]
00:28 Donc effectivement, comme on a dit, nous sommes tous des gens issus de familles traditionnelles.
00:39 Personnellement, moi je me dis musulman à 100%, je crois.
00:45 Mais mon islam à moi, celui des marocains, l'amir al-mou'minin, je le conçois d'une façon ouverte sur le monde.
00:58 Et que, effectivement, nous sommes devant un discours et une réforme, une nécessaire réforme très lourde, qui nécessiterait énormément de temps.
01:08 Et nous, nous sommes des gens pragmatiques. On n'est pas des fouqars. On ne veut pas rentrer dans quelque chose de fouqar.
01:17 Nous, nous avons des enfants et nous voulons que notre société évolue le plus vite.
01:22 Et donc, ce que nous avons fait, on a fait une démarche qu'on a appelée démarche consensuelle, minutieuse, pragmatique et prudente.
01:36 C'était le mot prudent.
01:38 C'est-à-dire que, éventuellement, comme vous dites, peut-être que la liberté de conscience, actuellement, les gens ne sont pas prêts, peut-être.
01:47 Mais ce que nous disons, nous, s'ils ne sont pas prêts, c'est à cause des parties qui ont mal encadré les gens.
01:55 Puisque même les ulama disent que la liberté de conscience fait partie intégrante de l'islam.
02:01 Ce que je dis, c'est qu'effectivement, l'opinion publique, peut-être, elle aura des réticences.
02:10 Et des fois, quand on voit des sondages, on est...
02:14 Pourquoi ?
02:15 Moi, par exemple, Tzassez, on parle de Tzassez, même si ce n'est pas très faible partie des sujets.
02:20 Mais Tzassez n'existe pas ni dans le Coran, ni dans rien du tout.
02:24 C'est une tradition paternaliste, le Julien.
02:29 - C'est ça, patriarcal, tout ce que vous voulez.
02:31 - Les parents.
02:32 - En fait, en fonction malienne, avec accent chapeau malienne, ou les mâles dans une société donnée.
02:40 Et je les comprends.
02:42 À l'époque, il y a peut-être même 100 ans, le chef de famille, ça devait être un homme.
02:48 - Absolument.
02:50 - Et le chef de famille, ça devait être un mâle, avec accent chapeau.
02:54 Et actuellement, non.
02:56 Je suis désolée.
02:57 Ma femme, elle est plus cultivée que moi, par exemple.
03:00 Je ne peux pas...
03:03 - Mais moi, je trouve que...
03:04 - Je ne peux pas lui dire "tu n'as aucun droit".
03:09 - Et c'est là où on revient, c'est la notion de sécularisation.
03:12 Parce qu'un des sous-jacents de notre démarche, c'est justement de lire le référentiel ou les textes...
03:18 - Pour revenir à la source.
03:19 - ...dans la logique, sur l'adaptation, mais dans les marges qu'on s'est fixées.
03:24 Il y a une évolution d'adaptation, non, une évolution de la pratique qui est tout à fait possible à l'intérieur des marges qu'on s'est fixées.
03:31 - Et le discours royal, il est incroyable.
03:35 Il a expliqué tout ça.
03:37 Il a dit "effectivement, là où Harim..."
03:41 Mais il faut s'ouvrir sur le Makas et le Ilyas, sur les objectifs supérieurs, sur l'ouverture, sur le jtihad.
03:49 Mais il nous a donné le schéma.
03:51 Il nous a donné le chemin plutôt.
03:54 Et c'est ça la voie.
03:56 Nous ce qu'on voudrait, c'est avoir des personnes, des citoyens éclairés.
04:01 Et on croit que ce sont les intellectuels qui initient les grands changements et qui les amènent.
04:09 Si vous avez des partis politiques, un parti politique par définition est une élite d'une société.
04:16 Si vous avez une élite qui vous dit "retournez au 7e siècle", il y a un problème.
04:23 C'est ça notre problème.
04:25 C'est-à-dire que notre élite doit changer d'orientation.
04:28 Elle doit tirer les gens vers l'avenir.
04:31 - C'est un sujet très lourd.
04:38 Alors bon, on va forcément parler quelques minutes de politique.
04:43 Nous sommes dans une démarche non-partisane, mais on ne peut pas faire l'économie de quelques commentaires politiques.
04:48 Je rappelle qu'une des raisons qui ont fait ce timing, c'était la configuration gouvernementale.
04:53 Maintenant, je répète, nous sommes non-partisans, mais en tout cas, moi, de titre personnel,
04:58 mais je pense que je peux le faire au nom de collectif, on salue par exemple la démarche du mise à la justice.
05:04 On la salue.
05:05 Qui pour moi a une double valeur par rapport soit au silence ou à la réaction des autres partis.
05:11 Que ce soit de la majorité ou de l'opposition.
05:14 Il y a trois composantes du gouvernement.
05:17 Il y en a une qui porte un projet.
05:20 Il y en a une qui, de ce que nous croyons savoir, y travaille mais est silencieuse.
05:25 Et une qui a, que je ne cite pas, et une qui a émis quelques réserves.
05:29 Donc déjà, on voit qu'il n'y a pas forcément, on ne ressent pas l'homogénéité souhaitable et souhaitée.
05:36 Ça, c'est un constat.
05:37 Mais ce que je veux dire, moi, surtout ce matin, c'est que je pense que je peux ou que nous pouvons saluer la dynamique qui est enclenchée par la mise à la justice.
05:44 Ça, je crois, objectivement, on la salue.
05:46 Je peux même vous dire, bon, on l'a vu il y a deux, trois semaines.
05:49 Alors, en répondant directement à ta question, si Amine, nous avons, là aussi, c'est très modeste, ce sont des petites étincelles.
05:55 Ce n'est pas plus, on sait où est-ce qu'on est, qu'est-ce qu'on fait.
05:58 On a écrit à tous les patrons de parti.
06:01 On a envoyé ça formellement.
06:03 On a envoyé ça aux deux présidents du Parlement.
06:05 C'est ça, oui, les deux présidents, des deux chambres, pardon.
06:08 Des deux chambres.
06:09 Et au CNDH et au chef du gouvernement, naturellement, avec le même texte, en disant, justement, créant le débat.
06:14 Par contre, ce qu'on peut constater aussi d'une manière objective, c'est qu'il y a, en dehors, encore une fois, du ministre de la Justice,
06:21 avec lequel on n'a pas de relation particulière, il y a pratiquement, pratiquement zéro réaction dans l'association,
06:26 hormis quelques éléments de l'association civile, quelques associations actives.
06:31 Et là, ce qui fait peut-être aussi, très modestement, j'insiste, la particularité, c'est sa transversalité.
06:36 Vous avez des associations, comme celle d'ailleurs de Mohamed David et de Mme Amrani,
06:40 qui sont très focus sur tel chapitre ou tel chapitre ou tel chapitre.
06:44 Nous, nous avons voulu faire comme une polyclinique, par rapport à une clinique spécialisée,
06:50 pour toucher tous les sujets qui nous ont paru intéressants.
06:53 Il y a des gens qui vont être plus dans le Moudouana, il y a des gens qui sont complètement investis sur le Code pénal,
06:59 il y a des gens qui parlent de temps en temps de Code de la nationalité,
07:02 il y a ceux qui vont aller sur le fond de la Constitution.
07:05 Nous, on a fait une plateforme transversale.
07:07 Je commence par la fin. Le système actuel ne permet pratiquement pas le testament.
07:24 La liberté du citoyen marocain, on ne peut même pas l'imposer à la limite,
07:30 on l'absolue si tous les gens, tous les hommes, veulent ne rien donner aux femmes.
07:36 On ne peut rien proposer en théorie.
07:39 Mais là, nous avons donné une ouverture à ceux qui voudraient effectivement assurer cette équité entre femmes et hommes.
07:48 C'est-à-dire que nous avons trouvé, comme on l'a dit, une solution intelligente, prudente,
07:55 qui permet, et orthodoxe, tout en respectant à 100% l'esprit de l'islam,
08:02 comme je vous ai dit tout à l'heure, on part du principe que nous, nous respectons plus l'islam que ceux qui viennent d'ailleurs.
08:10 Je ne dis pas plus.
08:12 Ceux qui m'arrivent avec un islam qui vient de l'Est, moi je ne suis plus musulman eux,
08:17 mais mon islam il est marocain.
08:19 Et cet islam là, nous l'avons étudié, nous avons discuté avec des gens qui sont des spécialistes,
08:26 et qui tous nous disent effectivement vous avez raison, ce testament pourrait aider à résoudre le problème.
08:33 On ne dit pas qu'il va assurer l'égalité à 100%, mais surtout, je ne dirais pas un bricolage,
08:39 mais une solution intelligente et pragmatique qui permettrait aux hommes, aux pères,
08:45 qui le voudraient, assurer cette équité, s'ils ne veulent pas.
08:50 Nous avons dit entre nous, nous allons nous défendre.
08:54 Franchement, choix multicritères.
09:01 Bien sûr, nécessairement.
09:03 Très vite, d'abord il y a eu un petit noyau qui était Ségueizi, Sibneï et moi-même,
09:09 très très vite, ça c'est le noyau du noyau on va dire,
09:11 et très très vite on s'est accordé, et sur les choix qu'on va vous dire, et sur les critères,
09:16 il fallait d'abord des expertises complémentaires et différentes.
09:20 Je vais tout de suite vous citer les personnes les plus visibles, de toute façon elles le sont presque toutes,
09:25 sinon toutes, ça va de Drisbne Hima avec son expérience, son profil, sa connaissance de l'État, etc.
09:32 De Madame le Mrabt, dont vous connaissez l'expertise,
09:36 Madame Khadija Marani qui est une juriste, qui a aussi vécu, je dirais même à titre personnel,
09:41 des situations compliquées, qui a animé son militantisme,
09:46 et comme vous le savez, vous connaissez un peu ses casquettes,
09:48 dont Ségueizi est très proche, et c'est lui d'ailleurs qui l'a invitée,
09:50 et c'est grâce à lui qu'elle est venue.
09:52 Madame Ghelichi en tant que justement communicante, un œil différent, une culture différente, etc.,
09:57 tout en étant foncièrement et profondément marocaine.
10:00 Ségueizi, voilà, professeur Charebi qui est venu,
10:05 les deux derniers c'était Madame Baddou et Ségueizi qui sont arrivés quelques mois plus tard,
10:10 mais le noyau principal a été constitué en 30 jours.
10:14 C'est ça que je voulais te dire.
10:16 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
10:19 Merci.
10:22 [SILENCE]