L'interview de Jean-Philippe Tanguy en intégralité

  • l’année dernière
Jean-Philippe Tanguy, député “Rassemblement national” de la Somme, était l’invité de BFMTV pour évoquer les suites de l’épisode de la réforme des retraites, la démission du maire de Saint-Brevin ou encore l’interdiction des manifestations d’extrême droite.
Transcript
00:00 Bonsoir Jean-Philippe Tanguy, vous êtes donc notre invité de ce vendredi soir, vous êtes député Rassemblement National de la Somme,
00:06 on est ravis de vous accueillir et on va commencer donc avec ce déplacement du Président de la République à Dunkerque.
00:12 Il a multiplié les déplacements, il a multiplié les annonces ces derniers jours pour parler d'autre chose,
00:19 parler d'autre chose, autre que ce sujet de la réforme des retraites. Il est en train d'y arriver, non ?
00:24 Je ne sais pas, la réforme des retraites visiblement va revenir au Parlement via la proposition de loi du groupe Lyot, qu'on soutiendra pour abroger ce qui a été fait.
00:33 Le Président ne peut pas décider à la place du Parlement et de la Nation ce dont on veut parler, mais ça n'empêche pas de parler d'autre chose, certes.
00:40 Mais pour parler d'industrie, il faut être légitime et crédible. Monsieur Macron n'est absolument pas ni légitime ni crédible pour parler d'industrie.
00:47 On a l'impression qu'il découvre, j'ai écouté attentivement votre reportage pour ne pas réagir dans le vide, quand il parle des délais,
00:54 effectivement il faut deux à trois fois plus de temps pour ouvrir une usine en France qu'en Allemagne, mais que n'a-t-il fait ?
00:59 Il a été ministre de l'économie il y a maintenant presque dix ans, conseiller en économie de Monsieur Hollande, ministre, Président, Président une deuxième fois.
01:07 Donc s'il faut presque dix ans pour découvrir qu'effectivement en France c'est très compliqué d'ouvrir des usines, c'est en fait une reconnaissance de la faillite.
01:15 Rien n'a été fait depuis six ans dans ce domaine. Dans le domaine industriel, non très peu, si, il y a beaucoup de choses qui ont été faites pour détruire des emplois.
01:21 Je rappelle qu'Emmanuel Macron a le plus lourd bilan de perte de champion industriel de niveau mondial, puisque nous avons perdu sous son mandat Alstom Energy,
01:31 avec 5000 emplois détruits en France dans les domaines justement de transition énergétique, de technologies d'avenir.
01:37 Nous avons perdu Lafarge, nous avons perdu Alcatel, aussi technologies d'avenir avec le numérique, la télécommunication.
01:43 Nous avons failli perdre Alstom Transport, moi je n'oublie pas.
01:46 Je ne sais pas si on peut mettre tout ça sur le pont de la présidence d'Emmanuel Macron.
01:53 Mais malheureusement c'est lui, il y a même une enquête du PNF sur ça.
01:56 C'est lui, tous ces emplois perdus, c'est la faute d'Emmanuel Macron.
02:00 Alors la destruction de ces quatre entreprises c'est lui qui les a vendues, la quatrième est Technip.
02:04 Ce sont des décrets qu'il a lui-même signés de vente à l'étranger.
02:09 Il y a une enquête, je vous rappelle, du PNF sur les raisons de ces ventes,
02:13 puisque visiblement d'après une commission d'enquête parlementaire du mandat précédent, il y a eu un faisceau de corruption.
02:19 En l'occurrence là il est venu annoncer 3000 emplois directs, 12 000 indirects, près de 6 milliards d'investissements.
02:25 Ah mais moi je ne suis jamais dans la politique du pire, moi je me félicite qu'il y ait ces usines,
02:29 mais l'arbre ne peut pas cacher la forêt, vous voyez.
02:31 Moi j'étais dans la Somme encore aujourd'hui, j'avais un éleveur de moutons à Rubempré.
02:37 Il a des centaines de kilos de laine, parce qu'il n'y a plus d'usines en France pour transformer la laine.
02:43 Bientôt on va récolter le lin dans la Somme, la France est le premier producteur de lin au monde,
02:47 75% de la production mondiale, il n'y a plus de transformation du lin en France.
02:51 - Et du coup vous faites quoi vous en tant que député pour l'aider votre éleveur de moutons ?
02:56 - J'essaie de motiver les acteurs économiques, Bercy, à reproduire des filières, à remonter à la filière du lin.
03:01 Ça fait 8 ans que je me batte sur la filière du lin, sur les nouvelles technologies,
03:06 notamment la construction, on peut faire des matériaux innovants d'isolation en lin, la laine aussi,
03:11 on pourrait isoler au Canada, ils isolent beaucoup les logements avec des renforcements en laine.
03:15 Il y a beaucoup de choses à faire, vous savez, sur nos territoires.
03:18 Par exemple aussi j'essaie de rouvrir une mine sur ma circonscription de phosphate,
03:21 qui permettrait de transformer des engrais,
03:23 parce qu'avec la guerre en Ukraine nous avons redécouvert le rôle prépondérant des engrais.
03:26 Donc il y a les nouvelles technologies, c'est très important.
03:28 J'ai toujours soutenu les filières des batteries et de la nouvelle technologie des voitures propres
03:32 dans les Hauts-de-France, puisque c'est ma région,
03:34 mais ça ne doit pas faire oublier que l'industrie c'est aussi les technologies de base,
03:38 et je trouve que depuis le Covid, malheureusement nous n'avons pas reconstruit nos filières de base.
03:42 - Le président a tort de mettre en avant son bilan économique pour essayer de parler d'autre chose ?
03:45 - Oui, mais évidemment qu'il essaie de faire diversion.
03:47 D'ailleurs ce qui est très étrange c'est de le faire tout en le disant,
03:51 en avouant qu'on veut passer à autre chose, alors que, de toute évidence,
03:54 la nation veut encore parler de la réforme des retraites,
03:56 donc nous on continuera à en parler, mais on ne va pas non plus...
03:59 - Là on n'empêche pas l'autre ?
04:00 - Exactement, il y a un double piège.
04:01 Le premier piège ce serait de laisser le président passer sur ce traumatisme des retraites.
04:06 L'autre piège ce serait de rester, nous, en tant qu'opposition,
04:09 coincés dans le seul sujet des retraites, et de ne pas lui répondre,
04:12 comme j'essaie de le faire ce soir, sur les autres sujets qui évidemment préoccupent les Français.
04:15 - Mais sur votre critique sur l'industrie, est-ce que ce n'est pas une critique un peu amère
04:19 parce que finalement il relocalise, il réindustrialise,
04:23 il y a quand même un mouvement qui est objectivement remarqué par la dernière étude de Ernst & Young
04:29 sur l'attractivité, ça fait plusieurs années qu'on est le pays le plus fort
04:34 en termes d'investissement étranger, oui, mais on a quand même des bons résultats.
04:39 - En termes de promesses, parce que quand on regarde les investissements réalisés, on n'est plus prêts.
04:42 - Oui, mais c'est déjà quand même des signaux, on a quand même plus d'emplois industriels,
04:46 il y a un élan qui se remodifie depuis quelques années en termes de création d'emplois industriels,
04:51 une balance entre la création et les destructions et les disparitions d'usines qui se rééquilibrent.
04:56 Finalement, quelque part, c'est des thématiques que vous avez défendues,
05:00 vous vous êtes fait voler un petit peu cette thématique du souverainisme,
05:03 c'est exactement ce qu'il essaie de faire, peut-être difficilement,
05:07 mais il y a quand même des élans, ce ne sont pas des remarques amères que vous avez.
05:10 - D'ailleurs il était sur les heures du Rassemblement National aujourd'hui, il essaie de vous piquer vos électeurs.
05:14 - Vous savez, je ne sais pas ce que personne n'est dupe, mais c'est tout le monde, le président de la République,
05:18 - Le président de toute la République, il peut aller partout, je ne suis pas sûr que les électeurs soient dupes
05:22 de quelques années ou quelques mois de changement après des années de désinsocialisation.
05:26 Vous avez raison madame, il y a des efforts qui ont été faits,
05:28 moi je ne suis jamais dans la politique du pire, je pense que Marine Le Pen n'est jamais dans la politique du pire,
05:32 quand il y a des bonnes nouvelles, vous savez ces usines ont eu des subventions régionales,
05:35 je les ai toutes votées, donc moi je ne suis jamais dans la politique du pire,
05:38 tout ce qui est positif pour mon pays, je le prends, mais bon, il faut quand même regarder avec un peu nuance
05:43 cette étude de Einstein-Jun, par exemple le fait qu'un investisseur étranger achète une pépite française,
05:49 comme Alstom, et là il y a eu 150, je crois cette année, 150 entreprises stratégiques que Bruno Le Maire a laissé partir,
05:55 ça compte dans les investissements internationaux.
05:57 Donc la façon aussi dont ils sont comptés, il y a des bonnes nouvelles, je les prends,
06:00 il y a aussi des fausses bonnes nouvelles, à savoir que quand on a Photonis,
06:03 quand on a des industries stratégiques de défense qui sont achetées par les Américains,
06:07 ce n'est pas pour moi une bonne nouvelle.
06:09 Donc il faut faire la différence entre les deux, et après une fois de plus, vous savez,
06:13 il faut aussi compter l'argent qui est mis, les milliards d'euros qui sont mis avec le plan de relance européen d'une part,
06:19 les plans de relance post-Covid d'autre part, et quand on compte le nombre d'emplois créés
06:23 par rapport à l'argent qui est mis sur la table, on ne peut pas être satisfait.
06:25 C'est-à-dire que oui, quand vous mettez 10 milliards d'euros par an pour ramener des usines,
06:29 heureusement encore qu'il y a des usines qui sont ramenées,
06:31 mais est-ce que le rapport entre l'argent public qui est investi et les emplois réels qui sont créés sont satisfaits ?
06:36 Vous travaillez mieux avec moins d'argent ?
06:37 Moi je pense, non, on ne mettrait pas moins d'argent, je suis honnête avec vous,
06:40 mais je pense qu'on exigerait plus d'emplois, vous savez, une fois de plus,
06:44 moi je parle aussi de mon mandat régional, puisque l'activité économique, vous le savez,
06:48 l'industrie est décentralisée par les régions, il n'y a jamais de clauses ni d'investissement durable, ni d'emplois.
06:54 Donc il est aussi temps que la France mette plus d'exigences entre l'argent qui est mis sur la table
07:00 et les retours qu'il y a en termes de création d'emplois.
07:02 C'était déjà le problème, vous savez, avec François Hollande, et encore Emmanuel Macron,
07:05 avec le CICE, il n'y a jamais de contrepartie qu'on demande aux entreprises.
07:10 Et je pense qu'aujourd'hui les Français, on le voit notamment sur les salaires,
07:12 commencent à être un peu lassés de ces dizaines de milliards d'euros qui sont mis dans l'économie,
07:15 sans doute abonnéciant, mais il n'y a jamais de contrepartie.
07:18 On voit que dans le rapport par exemple sur l'industrie agroalimentaire,
07:21 quand vous avez des marges de 40% dans l'agroalimentaire international,
07:25 il est légitime que les Français se disent qu'une partie de cet argent sert à payer les dividendes
07:28 et pas les salaires ou les investissements.
07:29 Jean-Philippe Tanguy, comment vous imaginez vous la suite de cette bataille contre la réforme des retraites ?
07:34 Parce qu'on l'entend, là aussi, il y avait des opposants qui étaient présents,
07:38 opposants à cette réforme lors du déplacement du président de la République.
07:41 Il y a eu effectivement quelques casserolades, mais les gens étaient peut-être moins nombreux et moins bruyants.
07:47 On sent aussi quand même une forme de résignation.
07:49 Je veux dire, en quoi des manifestations tous les dix jours,
07:53 et une proposition de loi qui peut potentiellement passer à l'Assemblée nationale,
07:56 mais qui n'a aucune chance d'aboutir au Sénat, en quoi ça peut suffire à changer le rapport de force ?
08:02 Sur quoi vous vous concentrez, vous ?
08:03 Nous, sincèrement, on nous l'a d'ailleurs reproché à la NUPES, on n'a pas menti,
08:07 Marine Le Pen n'a pas menti aux Français.
08:08 Tout ce qui peut être fait, on soutient.
08:11 S'il y a des manifestations dans le calme, on le soutient.
08:13 S'il y a une proposition de loi, on va la soutenir.
08:15 Mais nous avons dit aux Français que maintenant, ça a été voté,
08:17 le Conseil constitutionnel a été voté.
08:19 Le vote des Français en 2022 a une conséquence,
08:22 c'est que Emmanuel Macron avait voulu cette réforme.
08:24 Il a utilisé des moyens, y compris je pense des abus de droit, pour y arriver.
08:28 Malheureusement, il y est arrivé maintenant.
08:30 On le dit aux Français, le seul moyen de revenir sur cette réforme,
08:32 en tout cas le principal moyen, le plus crédible,
08:35 c'est de voter pour un changement en 2022, en 2027, pardon.
08:38 Donc vous dites, c'est plié, rendez-vous en 2027.
08:42 On n'a pas dit c'est plié, j'ai dit qu'il y a des petits chances.
08:44 Un peu ce que vous dites.
08:45 J'ai dit, strictement, j'essaie d'être le moins, le plus honnête intellectuellement possible,
08:49 il y a des chances de pouvoir faire des petites choses, cette loi.
08:52 Le Sénat n'a pas le dernier mot en France,
08:54 donc on va voir comment prospère cette loi.
08:56 On la soutiendra, on la votera.
08:57 On a eu un bureau de la Commission des finances cette semaine,
08:59 j'ai soutenu le président Coquerel de la France insoumise
09:03 quand il a dit, sans doute, qu'il allait faire passer cette loi,
09:05 qu'il allait rendre recevable cette loi,
09:07 contrairement à ce que voulait faire la Macronie.
09:10 Donc moi, je ne suis une fois de plus pas dans la politique du pioche,
09:12 je soutiens les bonnes initiatives d'où qu'elles viennent,
09:15 mais soyons honnêtes, vous l'avez dit vous-même,
09:17 ça a peu de chances d'aboutir, et donc on dit aux Français,
09:19 le vote a des conséquences.
09:21 C'est dans une démocratie qui est fragilisée,
09:23 où parfois les gens doutent des conséquences de leur vote.
09:26 Ceux qui se mobilisent depuis des semaines maintenant,
09:30 qui ont perdu du coup de leur salaire
09:32 parce qu'ils se sont mobilisés, parce qu'ils étaient dans la rue,
09:34 ou parce qu'ils ont fait grève,
09:36 et qui pensent encore qu'ils peuvent inverser la tendance,
09:38 vous, vous leur dites, rendez-vous en 2027,
09:40 est-ce que vous pouvez concevoir que ce soit un peu léger pour eux ?
09:43 Il y a quand même plus motivant.
09:45 Oui, mais je comprends, mais vous savez, mentir aux gens,
09:47 ce n'est pas non plus une bonne solution,
09:48 donc moi, je ne veux pas mentir aux Français.
09:49 Je pense que Marine Le Pen, même si ses adversaires lui reconnaissent,
09:51 a une constance, a une cohérence.
09:53 Donc il faut arrêter les manifestations.
09:55 Mais je n'ai pas à donner...
09:57 Vous savez, on nous a reproché au début de ne pas nous mêler
09:59 de l'organisation des manifestations, de ne pas vouloir mélanger.
10:01 Non, on aurait pu...
10:03 Non, on aurait pu aller...
10:05 Non, mais il y avait vos électeurs qui étaient dans cette année des manifestations,
10:07 mais ça a été très clair du côté fonds syndical,
10:09 que ce soit Laurent Berger ou Philippe Martinez à l'époque,
10:11 pour dire qu'ils n'avaient rien envie de faire avec vous.
10:13 Vous avez raison, mais on aurait pu aller au clash,
10:16 on aurait pu vouloir y aller, faire des polémiques.
10:18 Parce que vous, ce n'est plus trop votre truc d'aller au clash.
10:20 Mais non, mais d'accord, sauf qu'on y serait allés,
10:22 on nous aurait dit, on faisait des incidents.
10:24 Ce n'est pas notre mentalité, ce n'est pas la ligne de Marine Le Pen,
10:26 mais on ne peut pas toujours nous reprocher tout et notre contraire.
10:28 Nous, on a toujours disparu...
10:30 Non, mais on ne vous reproche pas tout et son contraire, mais je me dis que c'est une bataille, en fait.
10:32 Là, vous êtes plus dans le commentaire, concrètement, que dans l'action.
10:34 C'est-à-dire, à l'Assemblée, vous avez déposé moins d'amendements que Renaissance,
10:37 en disant "nous", parce qu'on a fait de petits amendements,
10:39 mais on a fait que des choses précises.
10:41 Et concrètement, vous n'étiez pas aux avant-postes de cette bataille-là.
10:43 Mais je ne suis pas d'accord.
10:45 C'est ce qu'on a pu constater.
10:47 Les électeurs n'ont pas l'air d'accord, selon les sondages.
10:49 Après, que vous en tiriez les marrons du feu, c'est encore autre chose.
10:51 Est-ce que le 8 juin, vous allez voter concrètement,
10:55 voter la proposition de loi du groupe Lilliot, pour abroger la réforme ?
10:59 Oui, dans l'esprit tel qu'elle est aujourd'hui présentée,
11:02 sauf si elle est évidemment saccagée par des amendements de la Macronie.
11:06 Vous parliez d'honnêteté intellectuelle sur le 8 juin.
11:09 Il y a l'article 40, c'est pas la Macronie, vous employez cette expression,
11:13 qui a écrit l'article 40 de la Constitution,
11:16 qui considère que le Parlement, et c'est une proposition de loi,
11:18 donc d'origine parlementaire, ne peut pas soit réduire les recettes de l'État,
11:22 soit alourdir une charge.
11:23 Si on abroge cette loi-là, par définition,
11:25 ça va alourdir les charges de l'État, ou réduire les recettes,
11:30 ou d'ailleurs les deux.
11:32 Jusqu'où êtes-vous prêt à aller pour vous mettre d'accord
11:34 avec l'ensemble des autres oppositions pour un mode de financement alternatif ?
11:38 Même si on se mettait d'accord sur un mode de financement dans cette loi,
11:41 ça ne changerait pas l'interprétation de l'article 40.
11:43 Sauf si on va justement en proposer une solution alternative.
11:47 Mais il y a deux choses.
11:48 D'une part, la première année, la réforme coûte de l'argent et n'en rapporte pas,
11:52 donc il y a un biais.
11:53 Et surtout, nous on pense qu'en fait, à terme,
11:55 et on a l'exemple avec la réforme Fillon,
11:57 maintenant c'est renseigné, c'est documenté,
11:59 nous pensons que ces réformes paramétriques coûtent plus d'argent
12:01 à l'État qu'il n'en rapporte, puisqu'il y a un transfert de comptes sociaux,
12:04 c'est-à-dire que vous gagnez de l'argent sur la caisse des retraites,
12:07 mais vous en perdez sur la caisse maladie, sur la caisse des invalidités,
12:10 sur l'accompagnement des personnes.
12:12 Donc en fait, ce sont des fausses économies,
12:13 donc nous ne pensons pas que pour l'État, que pour l'intérêt général,
12:16 ce soit une charge.
12:17 Et une fois plus, la réforme Fillon, qui était pourtant moins dure,
12:19 c'est-à-dire qu'il y a moins d'accidents de la vie entre 60 et 62 ans
12:22 qu'entre 62 et 64 ans, évidemment,
12:25 nous pensons que cette réforme va avoir un coût pour l'État.
12:27 Donc nous pensons que nous, nous sommes cohérents,
12:29 et que la majorité, enfin la minorité présidentielle,
12:32 a menti, y compris d'ailleurs sur les considérations financières de cette réforme.
12:36 Je le pense sincèrement.
12:37 Vous allez poursuivre votre stratégie qui consiste à faire profil bas à l'Assemblée nationale ?
12:42 Mais on ne fait pas profil bas.
12:43 Là, on a eu le drapeau, certes, combat symbolique,
12:46 mais enfin, c'est nous qui avons le plus porté la bataille sur le drapeau,
12:50 sur la réforme des retraites.
12:51 Vous me parlez du drapeau devant les mairies, en l'occurrence.
12:53 Oui.
12:54 Vous pouvez vous expliquer à ceux qui nous regardent.
12:55 Excusez-moi, c'est le dernier texte qu'on a eu à l'Assemblée.
12:57 Mais sur les retraites, moi je ne suis pas d'accord.
12:58 On a analysé le contexte parlementaire.
13:01 C'était un temps bloqué.
13:03 Nous savions que nous n'allons pas avoir beaucoup de temps.
13:04 Donc, nous voulions aller le plus vite possible.
13:06 Nous n'avons pas déposé d'amendement bas pour faire profil bas,
13:08 parce que notre stratégie, c'était d'aller aux articles les plus importants.
13:11 La NUPES n'a pas choisi ces stratégies.
13:13 Donc, peut-être qu'elle a été très bruyante,
13:14 mais elle a été l'idiot utile du gouvernement.
13:16 Même Rosseton ne s'est pas déposé plus d'amendement que vous.
13:18 C'est simplement que ça a été un surpire.
13:20 Un amendement, monsieur Boucher-Péter,
13:21 un amendement,
13:22 non mais, moi je vais vous dire la vision que j'ai de l'amendement,
13:24 c'est améliorer, nuancer un texte.
13:25 Quand vous êtes contre un texte,
13:26 vous n'avez pas l'amendé, vous êtes contre.
13:27 Donc, nous, nos amendements,
13:28 ce sont des amendements de suppression de la loi.
13:29 On ne veut pas l'améliorer.
13:30 On est contre.
13:31 On ne peut pas améliorer 69-64.
13:32 - Le débat parlementaire, il avait un double intérêt,
13:34 c'est-à-dire modifier le texte
13:35 et surtout, publiciser les difficultés de ce texte aux prédés français.
13:39 - Ça, je suis en désaccord avec vous.
13:40 Pour moi, le but du Parlement, c'était de bloquer cette loi.
13:42 Nous avons eu la bloquer.
13:43 Nous avons proposé un référendum.
13:44 Il y aurait un référendum aujourd'hui.
13:45 Si la NUPES n'avait pas boudé, parce qu'elle n'était pas contente du tirage au sort,
13:49 nous avons eu la possibilité de déposer cette motion référendaire.
13:51 La NUPES a littéralement boudé.
13:53 C'est le bon mot.
13:54 - Vous dites que tout ça, c'est de la faute de la NUPES.
13:56 - Oui, il y a eu une co-construction d'idiot utile
13:58 entre le gouvernement qui voulait un faux débat parlementaire
14:01 et la NUPES qui a choisi, enfin, une partie de la NUPES.
14:03 Il faut être honnête, les communistes, les socialistes n'ont pas voulu cela.
14:06 En particulier, les Insoumis ont voulu pourrir la situation.
14:09 On crut provoquer une crise sociale dans le pays.
14:11 Et au final, le texte est passé.
14:13 - Mais le Légion va entrer quand même à leur côté.
14:15 - M. Mélenchon l'a écrit.
14:16 - Il n'y a jamais eu autant de manifestants depuis 30 ans.
14:18 Donc, si le texte est passé malgré la mobilisation,
14:20 ce n'est pas que la faute de la NUPES.
14:22 - Les syndicats n'avaient pas l'air très contents.
14:24 M. Boucher-Persenne, je n'ai pas l'impression que les syndicats
14:26 n'étaient pas très contents du choix.
14:27 - Sur l'article 7, bien sûr.
14:28 - L'article 7, l'article 10 sur le minimum de pension, il y a beaucoup d'articles.
14:31 M. Mélenchon l'a écrit.
14:32 - C'est la mot.
14:33 - M. Mélenchon pensait qu'il n'y avait pas de majorité contre la loi et contre l'article 7.
14:37 Il l'a écrit.
14:38 Il pressait de se faire battre.
14:39 Il s'est trompé. Il avait tort.
14:40 - Bon, ça, personne ne sait vraiment.
14:41 - Si, je pense que les Républicains, c'est nous, en tout cas, le travail qu'on faisait au Parlement,
14:44 il y avait une pression faite sur les Républicains par les autres élus,
14:48 par la CFDT, par leurs électeurs, pour qu'ils ne votent pas.
14:52 Et je pense qu'ils n'auraient pas voté, en tout cas.
14:54 Visiblement, le gouvernement pensait aussi qu'ils n'avaient pas voté.
14:56 Puis, ils ont utilisé le 49-3.
14:58 - Allez, on en vient à ces cinq manifestations de l'ultra-droite qui ont donc été interdites pour ce week-end,
15:02 décision du préfet de police de Paris.
15:04 Dans la foulée de la demande du ministre de l'Intérieur et de cette polémique suscitée par ces images,
15:10 cette manifestation samedi dernier du comité du 9 mai, on va aller voir les images.
15:15 Les arrêtés peuvent encore être annulés par la justice.
15:18 Mais quoi qu'il en soit, est-ce que vous considérez que c'était la bonne décision ?
15:23 Est-ce que le préfet de police de Paris a pris la bonne décision ?
15:26 - Écoutez, je ne suis pas spécialiste de ces cinq manifestations.
15:30 Donc, je ne sais pas si en l'espèce, elles sont aussi scandaleuses et inacceptables que celles qui s'est tenues le 9 mai,
15:35 où nous avons eu dans tout Paris la décision néonaziste.
15:37 - Là, pardon, mais là, c'est de la mauvaise foi.
15:39 Parce que quand je vous parle réindustrialisation, vous semblez quand même avoir bossé le sujet.
15:42 J'imagine que là aussi, vous êtes un petit peu renseigné sur les sujets en question et les groupes en question.
15:47 - Moi, par principe, je préfère que des mouvements d'extrême droite ne puissent pas circuler librement dans les rues de Paris.
15:52 Donc, j'ai un a priori très dur, très sévère sur l'interdiction de tout ce que j'appelle tous les mouvements séditieux.
15:59 C'est-à-dire mouvements d'extrême droite, mouvements révolutionnaires d'extrême gauche, mouvements islamistes.
16:03 Ce sont les trois mouvements séditieux qui, malheureusement, prospèrent en France avec un certain laxisme.
16:10 - Donc, en l'occurrence, si ces manifestations sont interdites, parce que la justice doit encore se prononcer,
16:14 vous dites que ce serait une bonne chose.
16:16 - Oui, je pense que c'est plutôt une bonne chose de ne pas permettre à ces mouvements de prospérer dans Paris.
16:21 Vous savez, la visibilité, c'est le recrutement.
16:23 Moi, je ne suis pas du tout d'accord quand on dit qu'on ne peut pas contrôler les mouvements extrémistes.
16:27 On ne peut pas contrôler la pensée.
16:28 Certes, on ne peut pas penser des gens de penser des choses inacceptables et condamnables.
16:33 Mais vous pouvez les empêcher de prospérer, de se montrer.
16:36 Il y a des jeunes qui voient ça et disent "pourquoi pas, qu'est-ce qu'ils disent ?"
16:39 Vous pouvez les empêcher de faire leur publicité.
16:41 Je pense qu'il faut les combattre par tous les moyens.
16:43 Et moi, je suis désolé, je trouve absolument...
16:45 J'étais vraiment choqué de voir des néodazis qui peuvent circuler,
16:48 cagouler visiblement, appel à la violence, appel à la haine,
16:51 avec des propos et des idéologies qui ne peuvent mener qu'au chaos
16:54 et qu'à la remise en cause de la République.
16:56 Il n'y a pas d'autre chemin de ces idéologies.
16:58 Vous avez des idéologies, par exemple le marxisme,
17:00 il y a un pan révolutionnaire dangereux, puis il y a un pan philosophique non dangereux.
17:04 Dans le néonazisme, il n'y a aucun pan qui ne mène pas à la violence et à la séduction.
17:08 - Est-ce que ce n'est pas une question que vous vous êtes posée le jour où vous avez adhéré au RN ?
17:12 Pas pour ce qu'il est aujourd'hui, mais par rapport à son histoire.
17:15 - On sait qu'il y a des gens qui étaient dans la manifestation,
17:17 qui ont pu être proches du RN.
17:19 - Pas été proches, il y a M.Lousteau, et le ternel d'ailleurs, Marine Le Pen.
17:22 - Non, du RN jeune aussi.
17:24 - Le Pen fait un article dans Le Monde, sans doute que vous verrez.
17:27 - Oui, justement, on va peut-être contextualiser.
17:30 Qui sont ces deux personnes en l'occurrence ?
17:32 - Il y avait deux, pour situer...
17:34 - Un des deux était présent.
17:36 - Il y avait deux personnes qui étaient présentes,
17:38 les deux anciens trésoriers du micro-parti de Marine Le Pen.
17:40 Des gens qui sont, comme je le rappelais tout à l'heure,
17:42 plutôt en charge de la logistique, en tout cas pour Axel Lousteau,
17:45 et de la sécurité dans les différentes campagnes du RN depuis maintenant longtemps.
17:50 Qui participent, qui a toujours revendiqué ce lien avec le GUD,
17:53 dont il a fait partie.
17:54 Sa proximité avec Frédéric Chatillon,
17:56 qui a été longtemps son associé au sein de l'entreprise Rewall.
17:58 Rewall qui était le prestataire historique du RN et du FN,
18:02 qui a été condamné.
18:03 Ils ont retrouvé le moyen de faire des structures
18:05 pour, encore dans la dernière campagne électorale,
18:07 travailler pour Marine Le Pen.
18:09 Clairement, il y a un changement de ton chez Marine Le Pen.
18:12 On ne peut pas... Il est absolument notable dans cet article du Monde.
18:16 - On va lire un extrait, puisqu'on a sélectionné deux extraits.
18:19 - On va m'expliquer qu'en gros, elle a toujours dit ça.
18:22 Moi, ce que je trouve sidérant, c'est qu'Axel Lousteau,
18:24 il participe à ces réunions, à ces manifestations du mois de mai,
18:27 depuis 15 ans.
18:28 Et ça fait 15 ans qu'il était prestataire.
18:30 Là, tout d'un coup, parce que la focale se fixe là-dessus
18:34 et que ça devient un sujet d'intérêt national,
18:36 on a Marine Le Pen qui, tout d'un coup, coupe les ponts.
18:38 Donc, c'est stratégiquement sûrement la meilleure chose qu'elle a à faire.
18:41 Mais il y a quand même un petit problème de sincérité
18:43 et clairement de l'opportunisme dans le positionnement.
18:45 Alors qu'on n'a pas eu le temps de le dire, c'est vraiment court,
18:47 il y avait des membres, enfin, il y avait un certain nombre de jeunes
18:51 qui étaient présents dans cette manifestation,
18:53 qui sont présents dans l'entourage.
18:54 Ça a été documenté, je vous invite à lire l'article de Libération.
18:56 - Dans la jeunesse du Rassemblement national.
18:58 - Dans la jeunesse du Rassemblement national.
18:59 Donc, vous, vous venez de chez Dupont-Aignan.
19:00 Ce n'est pas votre histoire.
19:01 Il se trouve que dans le Rassemblement national,
19:03 il y a encore des identitaires.
19:05 Ils ne sont pas tous partis chez Éric Zemmour.
19:07 Donc, dans quelle mesure vous découvrez une partie du parti que vous ne connaissiez pas ?
19:12 - Oui, il se trouve que historiquement, ces mouvements se construisent
19:16 contre le Front national.
19:18 - Ils étaient dans tous les premiers maires.
19:19 - Non, le but des compagnies, c'est des mouvements qui se construisent
19:22 contre le Front national.
19:24 - Mais, il fait le service d'ordre du 1er mai depuis 15 ans.
19:26 - Historiquement, M. Lustau, moi, et ça m'a été confirmé officiellement,
19:30 toutes les relations commerciales et politiques étaient rompues depuis 2017.
19:34 - C'est vrai, il était encore dans la dernière campagne.
19:36 - Moi, j'étais directeur de campagne à Genève, je n'ai jamais vu M. Lustau
19:38 de toute la campagne.
19:39 - C'est surprenant.
19:40 - Parce que dans les comptes de campagne, il est présent.
19:42 - Ecoutez, je vous assure, sous mon honneur, je dis droit dans les yeux,
19:44 je n'ai jamais vu M. Lustau, ni directement, ni indirectement,
19:48 dans la campagne.
19:49 J'étais en charge de la communication de toute la propagande écrite.
19:53 Je n'ai jamais vu ni M. Châtillon.
19:55 - Donc, il travaillait pour le Rassemblement national ou pas ?
19:57 - Visiblement, il était actionnaire minoritaire, dit politique,
19:59 qui a travaillé pour le Front national, le Rassemblement national.
20:02 - Vous n'étiez pas au courant ?
20:03 - Je n'étais absolument pas au courant.
20:04 Et personne, pour tout vous dire, j'ai même posé la question
20:06 quand je suis arrivé dans l'équipe de Marine Le Pen,
20:09 et on m'avait dit qu'il n'y avait plus de lien entre M. Lustau
20:12 et M. Lustau et le Rassemblement national.
20:14 Et visiblement, il était encore actionnaire minoritaire,
20:17 mais ce n'était pas connu, en tout cas, de Marine Le Pen.
20:20 - Mais alors, s'il n'y avait plus de lien entre les deux,
20:23 pourquoi aujourd'hui, ce soir, dans un entretien au Monde,
20:26 elle prend encore le soin de préciser que, s'il le fallait,
20:30 elle prendrait davantage ses distances avec eux ?
20:32 C'est qu'il y a quand même un embarras, il y a quelque chose qui n'est pas clair.
20:34 - Alors c'était M. Chatillon dans l'entretien ?
20:35 - Non, les deux. En l'occurrence, elle s'adresse aux deux.
20:36 Elle parle de M. Chatillon et d'Axel Lustau.
20:38 - A Lustau, même, il n'a pas été reconduit, il était conciergional,
20:42 et il n'a été définitivement pas reconduit lors du dernier renouvellement.
20:45 - Alors, on va voir ce qu'elle dit.
20:46 En l'occurrence, on a sélectionné deux extraits,
20:48 ce que dit Marine Le Pen et ce que dit un historique du Rassemblement national.
20:53 Pour Marine Le Pen, elle dit "les gens qui sont des prestataires
20:56 et qui s'exposent dans des manifestations qui portent des idées radicalement différentes
21:01 de celles du Rassemblement national doivent s'attendre à en tirer les conséquences,
21:05 du moins à ce que le Rassemblement national en tire".
21:09 Ça veut dire quoi, ça ?
21:10 - C'est une réponse.
21:12 Moi, j'ai lu l'entretien, c'est une réponse pour moi à M. Chatillon.
21:15 Dans le contexte de l'entretien du Monde,
21:17 que je connais parce que j'ai aussi eu beaucoup les journalistes cette semaine,
21:20 c'était la question qui s'est posée.
21:21 Et si elle en parle, c'est parce que les journalistes lui ont beaucoup posé la question
21:23 depuis quelques jours et qu'elle a décidé, dans cet entretien au Monde,
21:27 d'établir une fois plus clairement les choses.
21:30 Mais c'est toute l'histoire du Marine, je trouve que vraiment,
21:33 les commentaires sont vraiment parfois très injustes avec Marine Le Pen.
21:35 Tout le parcours politique de Marine Le Pen, ça a été de rompre totalement
21:39 avec ces groupuscules qui parfois d'ailleurs s'infiltrent à notre insu,
21:42 et de toujours les renvoyer à leur triste sorte.
21:45 - Visiblement, le travail n'est pas tout à fait terminé
21:47 et vous ne pouvez pas nier que ces liens, en l'occurrence,
21:51 sont embarrassants pour votre parti.
21:53 - Mais ils sont embarrassants parce que M. Lustaud avait visiblement promis,
21:57 lorsqu'il a été investi au Conseil Régional en 2015,
22:01 qu'il avait totalement rompu avec ces groupuscules,
22:04 et de toute évidence, il ne l'avait pas rompu avec ces groupuscules.
22:06 Donc vous savez, dans la vie, vous faites aussi face à des gens qui vous mentent,
22:09 qui manipulent votre bonne foi,
22:11 qui essaient de manipuler votre volonté de rassembler des gens,
22:14 et quand vous vous rendez compte que ces gens vous ont menti,
22:17 vous devez agir.
22:18 Et nous avons toujours agi, quand on s'est rendu compte que des gens avaient menti,
22:22 n'avaient pas les convictions qu'ils prétendaient avoir,
22:24 ils ont toujours été sévèrement écartés du mouvement,
22:27 depuis que Marine Le Pen est présidente.
22:28 Je pense que c'est une...
22:29 D'ailleurs, ces gens, je tiens à le dire ce soir,
22:31 ces gens nous détestent.
22:32 Ce sont des gens qui sont extrêmement hostiles à l'idéologie et à la personne de Marine Le Pen.
22:36 - Non, pas à l'idéologie, à la stratégie de dédiabolisation.
22:38 - Ce sont des gens qui sont hostiles à l'idéologie,
22:40 à l'opéranisme du scalette gauche...
22:42 - Quand ils entendent Jean-Bernard Deland parler de grand remplacement,
22:44 ça leur plaît beaucoup, je vous assure.
22:45 - On lise une autre citation de cet article, en l'occurrence,
22:48 c'est un historique du Rassemblement National qui est cité dans ce papier du Monde.
22:52 "Ces mecs ont une immense capacité à foutre le bordel,
22:55 ils crameront tout plutôt que de mettre un genou à terre,
22:58 et je les comprends, car ils ont fait Marine de A à Z."
23:02 Un historique du Rassemblement National.
23:04 - Oui, mais alors ça, c'est un peu la difficulté,
23:07 quand vous avez des anonymes, moi je ne fais jamais de off.
23:10 Moi j'assume mes propos.
23:11 Les gens qui n'assument pas leurs propos dans la vie,
23:12 surtout quand on prétend être nationaliste ou je ne sais quoi,
23:14 d'avoir des valeurs, pour moi c'est bon pour la poubelle pour ne pas dire autre chose.
23:18 - Vous qui êtes membre de ce parti, qui êtes jeune,
23:20 qui êtes pour cette dédiabolisation du Rassemblement National,
23:23 est-ce que vous ne craignez pas ces gens ?
23:25 Est-ce que vous ne craignez pas qu'ils craignent tout ?
23:27 - Moi ces gens, ce n'est pas seulement que je veux les écarter pour des questions d'image,
23:31 ce sont des gens que je combats idéologiquement.
23:34 Je suis contre leur vision de la société,
23:36 je suis contre leur vision de l'être humain,
23:38 je suis contre leur vision des institutions,
23:39 et ce sont des gens, je l'ai déjà dit plusieurs fois publiquement,
23:42 qui détestent tellement ce que je représente moi,
23:44 c'est-à-dire le marinisme, le gaullisme,
23:46 qui m'ont agressé au couteau, samedi soir, pendant les élections européennes.
23:52 Dans la différence générale, il faut bien le dire.
23:54 Mais j'ai la triste situation d'être un des rares hommes politiques français
23:57 à avoir été agressé au couteau, à l'œil et à l'aile.
24:00 Ce sont des gens, pour des raisons homophobes évidemment,
24:02 ce sont des gens qui détestent ce que nous représentons
24:05 et pourquoi nous nous soumattons,
24:06 et ce sont des gens qui sont dans la politique de terre brûlée,
24:09 qui veulent détruire les idéaux français,
24:11 qui veulent détruire la République.
24:12 D'ailleurs, ce sont des gens qui ne se baladent pas avec un drapeau français,
24:14 ce sont des gens qui se baladent avec un drapeau noir et blanc, néo-nazi,
24:18 ce sont des gens qui se foutent de la France,
24:20 qui se foutent de toutes les valeurs que l'on peut porter,
24:22 qui sont juste dans une relation toxique à la France.
24:25 - Ecoutez ce qu'elle dit Marine Le Pen sur le couple Chatillon.
24:27 Elle dit "J'avais de l'amitié pour le couple Chatillon, désormais séparé,
24:30 mais les liens se sont distendus.
24:31 Un proche, ce sont des gens que vous invitez à votre mariage,
24:35 avec qui vous passez vos vacances, ce n'est plus le cas.
24:37 J'ai Frédéric au téléphone de temps en temps,
24:38 j'ai bossé avec lui pour son incontestable savoir-faire
24:41 dans le domaine des campagnes électorales, sur l'affichage.
24:43 Ce n'est plus le cas, on ne parle absolument jamais de politique,
24:46 je ne serais même pas capable de vous donner des idées".
24:48 Elle n'en parle pas exactement de la même manière que vous quand même.
24:51 - Là vous repassez à M. Chatillon, on dit sur M. Louston.
24:53 - Oui, parce que vous me dites en l'occurrence,
24:55 elle n'a aucun problème avec M. Chatillon, ce n'est pas aussi clair que ça.
24:58 - Non, j'ai dit justement que la prise de distance d'aujourd'hui,
25:00 c'était surtout avec M. Chatillon.
25:02 La difficulté de certains articles, mais pas en cause de travail,
25:04 mais le mot "proche" veut dire tout et n'importe quoi.
25:07 Moi je me suis retrouvé dans des articles la semaine dernière
25:09 où je disais que j'étais très proche de François Fillon,
25:11 monsieur que je n'ai jamais vu de ma vie
25:13 et que j'ai convoqué à la commission à gérance étrangère.
25:15 Donc la difficulté de certains articles,
25:17 en utilisant le mot "proche" ou qu'ils ont fréquenté,
25:19 c'est que ça veut rien dire.
25:21 Non justement, elle dit qu'elle n'a jamais été avec lui à un mariage.
25:23 Elle dit l'inverse, elle dit "vous êtes proche de quelqu'un
25:25 si vous avez des relations personnelles, intimes avec ces personnes".
25:27 Elle ne s'est jamais estimée proche de M. Chatillon.
25:30 - Elle dit que ce n'est plus le cas.
25:31 - En tout cas, allez en avance.
25:33 - C'est pas votre histoire.
25:35 - Oui non mais j'ai compris votre point de vue
25:38 et effectivement ce n'est pas votre histoire,
25:40 mais je voulais juste être tout à fait complète sur ce qu'on apprend
25:42 dans ce papier du monde.
25:44 Bonsoir Nelson Jetten.
25:45 - Bonsoir Alice.
25:46 - Vous allez revenir sur la démission du maire de Saint-Brévin.
25:49 Depuis plusieurs mois, ce maire était la cible
25:51 de groupuscules d'extrême droite,
25:53 le tenant responsable de la construction, on rappelle le contexte,
25:55 d'un centre pour demandeurs d'asile.
25:57 Et vous êtes allé à Saint-Brévin aujourd'hui
26:00 pour comprendre comment on en est arrivé là,
26:03 notamment à ce degré de menace qui a mené à sa démission.
26:07 - Alors je vais tout vous expliquer,
26:08 mais d'abord je vais vous montrer une scène
26:10 à laquelle on a assisté tout à l'heure à Saint-Brévin.
26:12 Elle illustre le climat de tension dans cette petite ville
26:16 encore aujourd'hui.
26:17 Avec Léonie Houthi, on était en train d'interviewer
26:19 un membre du collectif qui est contre l'installation
26:22 de ce centre de demandeurs d'asile
26:24 quand un autre habitant d'un autre collectif
26:26 est venu l'interpeller.
26:28 - Il y avait un groupe de 60 personnes là,
26:30 des jeunes tout en noir, avec le gun, d'accord ?
26:33 Ils étaient comme ça, la main comme ça.
26:35 Vous avez vu les réseaux sociaux ou pas ?
26:37 - C'est les bras ouverts, monsieur.
26:38 - Des nazis !
26:39 Ces nazis, c'est leur conquête et c'est ces vitesses.
26:41 On va vous porter plainte contre vous,
26:42 vous allez avoir des tas de procès.
26:44 Ça va vous coûter très cher.
26:45 - Faites donc, monsieur.
26:46 - Parce qu'on est en démocratie, monsieur Gilles.
26:47 - Eh bien justement, la démocratie...
26:48 - On n'a pas à faire des saluts nazis.
26:50 - La démocratie veut qu'en fait on puisse exprimer ainsi, monsieur.
26:53 C'est pas la démocratie à deux vitesses
26:55 où vous n'avez que vous pour pouvoir vous exprimer.
26:58 - Vous connaissez les propos de reconquête ?
27:02 - Bien entendu, je connais...
27:03 - Vous savez que j'ai mordu les condamnés à la COP26 ?
27:05 - C'est bon.
27:06 - Pour antisémitisme ?
27:07 - C'est bon.
27:08 - C'est délétère.
27:09 - Ambiance délétère, effectivement.
27:10 Fabrice Merazzi, que vous avez vu, c'est lui qu'on interviewait.
27:13 C'est lui qui a organisé toutes les manifestations
27:16 depuis le mois de septembre devant la mairie de Saint-Brévin
27:19 pour lutter contre l'installation du centre de demandeurs d'asile.
27:22 L'été dernier, assez peu de Brévinois,
27:24 les habitants de sa ville le soutiennent.
27:26 Donc il décide, lui, d'appeler des partis politiques à la rescousse.
27:30 - Donc c'est vous qui avez contacté les différents partis,
27:33 le parti d'Éric Zemmour, le parti de Marine Le Pen,
27:35 pour qu'ils viennent vous prêter main-forte,
27:37 d'une certaine manière, dans les manifestations ?
27:39 - Oui, c'est exact.
27:40 Ce n'est pas de la récupération,
27:42 ce n'est pas, en fait, reconquête et rassemblement national
27:45 qui sont venus ici pour nous dire "on va vous aider".
27:48 Nous sommes allés les voir pour leur dire
27:50 "écoutez, voilà, nous nous considérons, en fait, victimes dans l'histoire,
27:53 on nous accuse à tort et on a besoin de votre aide, tout simplement".
27:57 - Un tweet d'Éric Zemmour le 28 septembre,
28:00 puis un communiqué un mois plus tard
28:02 du Rassemblement National de Loire-Atlantique
28:04 appelle à se mobiliser aux côtés des Brévinois.
28:07 La machine est donc lancée,
28:09 les manifestations se succèdent,
28:11 des groupuscules d'extrême droite se joignent au mouvement,
28:13 le GUD, mais aussi l'Action Française et Civitas,
28:16 un mouvement catholique intégriste.
28:19 - Donc le Rassemblement National était aux côtés de ces gens ?
28:22 - Alors, officiellement non, le RN a arrêté début 2023
28:25 d'appeler à manifester à Saint-Brévin.
28:27 Reconquête, le parti d'Éric Zemmour, s'était mis en retrait,
28:30 lui, un peu plus tard, lors de la dernière manifestation,
28:33 le 29 avril, il y a un peu plus de 15 jours.
28:36 En revanche, j'ai retrouvé des vidéos de prises de parole de ce jour-là,
28:39 le 29 avril donc, où on comprend clairement
28:42 que des militants du Rassemblement National et de Reconquête
28:45 étaient présents à la manifestation.
28:47 - Je veux aussi remercier les militants ici,
28:50 qu'ils soient de Reconquête, parce qu'il y en a,
28:53 qu'ils soient du Rassemblement National, parce qu'il y en a,
28:57 qu'ils soient des LR, j'en connais aussi,
29:00 qu'ils soient des DLF ou des Patriotes,
29:03 merci à eux de venir, et malheureusement pour vous,
29:06 je crois que vous n'avez pas le droit de pavoiser.
29:09 - Pas le droit de pavoiser, des militants du RN et de Reconquête
29:12 présents ce jour-là, Fabrice Meraci nous l'a confirmé.
29:15 - Ce qui est compréhensible donc au niveau de la direction
29:18 de ces deux parties, c'est en fait un retrait volontaire
29:21 parce que ça impliquait de cautionner des actions
29:24 qu'ils voyaient et pour lesquelles ils n'étaient pas d'accord.
29:27 Je le comprends tout à fait.
29:30 - Vous venez quand même sans véritablement dire...
29:33 - Ces parties ont donné pour consigne à leurs adhérents
29:36 de venir manifester, mais donc pas avec les banderoles.
29:39 Mais chacun est libre de faire ce qu'il veut.
29:42 - Les gens disent à leurs adhérents de venir manifester ?
29:45 - Ils épousent notre cause ?
29:48 - Oui, bien sûr.
29:51 - Il faut quand même préciser qu'il n'y a pas que les manifestations
29:54 qui ont poussé le maire de Saint-Brévin à démissionner.
29:57 - Effectivement, l'incendie de sa voiture et d'une partie de sa maison,
30:00 il en parle dans son communiqué, le maire de Saint-Brévin,
30:03 lorsqu'il annonce qu'il démissionne.
30:06 Mais à l'heure où on se parle, on ne sait pas qui a commis ce crime.
30:09 Donc on ne peut pas l'imputer à ceux qui ont manifesté
30:12 et que certains s'en sont félicités sur des boucles Télégramme d'extrême droite.
30:15 Les nationalistes, par exemple, regardaient le maire de Saint-Brévin
30:18 partisan du génocide des Blancs, moteur du projet de centre de migrants.
30:22 Il n'a pas supporté les manifestations des patriotes.
30:25 Ce message-là que vous allez voir arriver sur une autre boucle
30:30 qui s'appelle Division Arienne Française.
30:32 C'est officiel, le maire de Saint-Brévin démissionne avec des smileys
30:35 qui font la fête. Et sur une autre boucle qui rassemble près de 10 000 membres,
30:39 le maire Colabaud a démissionné après l'incendie volontaire.
30:43 Vous voulez changer les choses pour de vrai ? Brûlez la maison de vos élus.
30:48 Outre l'incendie, le maire recevait aussi des menaces régulièrement.
30:52 Oui, j'ai échangé hors caméra avec une personne qui travaille à la mairie de Saint-Brévin.
30:56 Elle me racontait que les menaces de mort, les discours racistes
30:59 étaient devenus une habitude, soit sur le standard,
31:02 sur le téléphone de la mairie, soit par mail ou même par courrier.
31:06 Et c'était le cas depuis plusieurs mois.
31:08 Et maintenant qu'il a démissionné, est-ce que l'installation du camp de demandeurs d'asile est suspendue ?
31:12 Non, on est allé sur le chantier tout à l'heure et des ouvriers y travaillent,
31:15 donc ça n'a rien changé. Une manifestation en soutien au maire est en tout cas prévue
31:20 le 24 mai prochain, au maire démissionnaire.
31:22 Mais les anti-migrants, c'est ce qu'ils nous confiaient, prévoient eux aussi de continuer la lutte.
31:26 Jean-Philippe Tanguy, une réaction à cette enquête de Nelson.
31:29 On voit que le Rassemblement national a joué, lui aussi, parmi d'autres,
31:35 un rôle dans l'escalade des tensions, notamment en participant aux premières manifestations.
31:40 Est-ce que c'était une erreur ?
31:42 Non, mais écoutez, on ne peut pas juger les événements par la fin.
31:45 Le fait qu'un parti politique soit contre l'implantation d'un centre d'accueil de migrants, de réfugiés,
31:50 je ne sais plus c'était lequel le cas, c'est en l'occurrence,
31:53 dans une commune où on ne consulte pas les habitants, c'est une chose.
31:56 Il y a eu des dizaines de cas où, heureusement, ça n'a pas tourné,
32:01 avec les événements tragiques et inacceptables qui ont été connus.
32:04 Ça a été dit par votre enquête.
32:06 Dès qu'on a vu que des mouvements d'extrême droite ou pire se mêlaient à cette situation,
32:12 nous avons demandé à nos cadres, à nos militants, de se retirer.
32:15 On ne peut pas faire mieux.
32:17 Vous ne leur avez pas dit de ne pas venir ?
32:19 Si, on leur a dit de ne pas venir.
32:20 Mais bien sûr que si on leur a dit de ne pas venir.
32:21 Mais visiblement, ils n'ont pas respecté parce que j'en avais.
32:22 Mais je ne sais pas qui sont ces personnes.
32:23 Si ces personnes sont identifiées, ils ne seront plus membres du Rassemblement national.
32:26 Donc, c'est-à-dire que si vous les retrouvez, si vous les menez dans une quête interne,
32:29 ils seront exclu dans le Rassemblement national ceux qui participent à cette manifestation.
32:32 Moi, je me souviens très bien de l'instruction qui a été donnée par le parti,
32:35 puisque je l'ai aussi reçue comme responsable député de la Somme,
32:38 qu'il était hors de question de nous mêler à ces gens.
32:41 C'est complètement surréaliste.
32:43 J'ajoute, excusez-moi, mais que dans le discours de ce monsieur qui dit qu'il y a des militants,
32:46 il dit aussi qu'il y a des militants LR.
32:48 J'ai entendu, je ne suis pas fou.
32:49 Il dit qu'il y a des militants LR, des militants des patriotes, des malétants de Debout la France.
32:52 Donc, de toute évidence, on n'a pas après fait un cinéma à LR.
32:55 C'est des gens qui se sont réclamés de parti qui étaient présents contre l'instruction.
32:58 Nous, c'est des gens qui sont...
32:59 LR n'a pas appelé dès le début à manifester.
33:01 Ça, on pourra aller vérifier.
33:02 Et en l'occurrence, c'est vous qui êtes...
33:03 Vous êtes sûr qu'il n'y a pas des responsables, surtout en Vendée,
33:05 monsieur Moreau et tout, qui n'ont pas appelé à manifester ?
33:07 C'est vous qui êtes là ce soir, Jean-Philippe Tanqui.
33:09 Donc, je vous pose la question.
33:10 D'accord, mais j'ai entendu LR.
33:11 Dimanche, on aura un représentant des LR, je lui poserai la même question.
33:13 Mais en tout cas, c'est important ce que vous dites ce soir.
33:15 Ceux qui ont participé, malgré les consignes, seront exclus du parti.
33:31 Sur ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale à ce sujet ?
33:34 J'étais un petit peu surpris.
33:35 Je crois que c'est assez factuellement vrai, ce que vous dites sur la consigne.
33:39 En revanche, à l'Assemblée, cette semaine, Jérôme Gage a évoqué
33:42 un jour où on a appris la démission de ce maire dans le contexte qu'on sait,
33:45 avec des menaces de mort régulières, avec l'incendie d'une partie de sa maison,
33:48 une pression très supérieure à ce que peut connaître un élu
33:51 et ce qu'on est en droit d'accepter dans un débat.
33:53 On l'écoute, Jérôme Gage, et après vous reprenez, mais c'est bien de l'écouter.
33:56 Chers collègues, nous apprenons la démission de Yannick Moraise,
34:02 le maire de Saint-Brévin, victime, lui, de ce qu'il qualifie
34:07 d'être un terrorisme d'extrême droite, puisque son domicile a été incendié
34:11 parce qu'il défendait l'installation d'un centre d'accueil et de demandeurs d'asile.
34:16 Et donc, des événements de cette nature nous interpellent.
34:39 - La question est induite par rapport à la scène.
34:42 - Vous y étiez, vous, à l'Assemblée ?
34:44 - Non, j'étais juste avant, et là j'étais sorti.
34:46 - Est-ce qu'à titre personnel vous vous seriez levé ?
34:48 Parce que globalement, vos collègues qui étaient présents ce soir-là,
34:51 aucun ne se sont levé. On les voit, le reste de l'hémicycle, il n'y a personne.
34:55 - Oui, j'ai été interrogé le lendemain, le soir même.
34:58 - Il y a pas un manque d'humanité, au-delà du couvre-politique ?
35:00 - Non, je pense que là, c'est vraiment tiré par les cheveux.
35:03 Je vais vous expliquer pourquoi.
35:05 C'est de un peu méconnaître l'ambiance de l'hémicycle.
35:07 C'est-à-dire que ça faisait deux heures que la NUPES insultait les forces de l'ordre,
35:10 avait dit quelques minutes après que la BRAVEM étaient les Black Bloc de Darmanin.
35:13 - Non mais c'est pas pour applaudir Jérôme Getsch, c'est pour rendre hommage à ce mec.
35:16 - Non mais c'est là que vous avez une mauvaise foi, c'est que vous avez une ambiance.
35:18 - Je suis allé à l'Assemblée régulièrement.
35:20 - Oui, et dans cette ambiance-là, si vous voulez, quand vous vous faites insulter pendant deux heures,
35:23 vous n'avez pas spécialement envie de vous lever pour les gens qui vous ont insultés.
35:25 - Non mais quand on vous écoute, les gens qui participent aux manifestations,
35:28 c'est pas vous, et puis on va les exclure.
35:30 Donc le dévaillage, il n'est pas encore terminé.
35:32 Les proches de Marine Le Pen, c'est plus des proches quand on les voit trop.
35:35 Ça fait quand même beaucoup.
35:37 - J'en ai triste, je voudrais qu'on reste sur cette séquence.
35:40 Ce que vous expliquez, en fait, c'est que du coup, le climat a été délétère,
35:43 que vous êtes embrouillé avec les députés de la NUPES,
35:48 et que du coup, vous avez décidé de ne pas vous lever.
35:50 - Ce que j'ai décidé, c'est qu'aucun député n'avait envie de se lever pour M. Getsch,
35:53 avec ses amis, qui nous insultaient depuis deux heures.
35:55 D'ailleurs, vous l'entendez, il nous dit "c'est à cause de vous".
35:57 - Vous êtes bien conscients que ce n'est pas pour M. Getsch ?
35:59 - Bien sûr que si.
36:01 Vous savez pourquoi ?
36:03 Jamais, on va faire un an de mandat, la NUPES ne s'est jamais levée
36:07 quand un député du Rassemblement National a rendu hommage à une victime,
36:10 a rendu hommage à des héros, a rendu hommage à la police, à l'armée, à n'importe quoi.
36:13 - Et ce n'est pas regrettable ?
36:15 - Si, c'est regrettable, sauf qu'eux, c'est jamais.
36:17 - Et donc vous faites la même chose ?
36:19 - On le fait régulièrement quand la NUPES se comporte correctement.
36:21 Là, visiblement, l'ambiance était telle qu'on a estimé qu'on n'avait pas envie.
36:24 D'ailleurs, ils disent que c'est à cause de nous qu'il y a eu l'incendie.
36:27 - Non, non, c'est pas tout ce qu'on a dit.
36:29 - Non, eux, ils le disent, madame.
36:31 - Vous avez eu à communiquer au Rassemblement National derrière pour apporter le soutien à ce maire, alors ?
36:34 - Mais on a toujours soutenu ce maire, monsieur.
36:37 - Donc, est-ce qu'au moins...
36:39 - On a toujours soutenu ce maire face aux violences.
36:41 Écoutez, on n'a jamais fait une seule déclaration.
36:44 - Mais je trouve ça étonnant, cette scène, parce que c'est quand même des choses que les gens voient.
36:46 - Ce qui est extraordinaire, M. Bush et P. Thurston, je vais vous dire ce qui est extraordinaire,
36:49 c'est que l'incendie a eu lieu le 22 mars.
36:51 Le maire a démissionné, non pas à cause du Rassemblement National,
36:54 ou de je ne sais qui, mais parce que l'État ne lui a pas apporté de soutien,
36:56 que le gouvernement ne l'a pas apporté de soutien.
36:58 - De protection, en l'occurrence.
36:59 - Ni protection, ni soutien moral, il l'a dit, ni soutien politique.
37:01 Et au lieu de faire le procès, excusez-moi, en tout cas,
37:04 d'engager la responsabilité de tous ceux qui ont abandonné ce maire...
37:07 - On a fait la une de Libé ce matin, monsieur.
37:09 - Mais faites-y, vous, monsieur.
37:10 - Allez, on avance, s'il vous plaît.
37:11 - On fait le procès du Rassemblement National qui ne s'est pas levé à l'hémicycle.
37:13 - Non.
37:14 - Donc qu'est-ce qui est le plus grave ?
37:15 - On ne fait pas de procès au Rassemblement National.
37:17 - C'est de ne pas cette lever quand la nupèce parle,
37:21 où c'est le fait que ce maire ait été abandonné.
37:23 - Mais vous pourriez dire à postériori peut-être qu'effectivement c'était une erreur.
37:26 - Non mais évidemment, moi si j'avais été là, je leur aurais sans doute dit,
37:30 on aurait dû se lever, voilà, peut-être.
37:31 Mais c'est facile aussi de juger, pour aller dans le sens de ce que vous disiez, madame,
37:36 c'est aussi facile de juger à postériori d'événements sur le moment,
37:40 L'hémicycle en ce moment est extrêmement tendu, ça je peux vous le garantir.

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