Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national de la Somme, était l'invité de BFM politique ce dimanche 7 avril 2024.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:10 BFM TV, BFM Politique, Benjamin Duhamel.
00:17 Bonjour, bonjour à tous, vous regardez BFM Politique, votre grande interview politique du dimanche.
00:20 Notre invité aujourd'hui est président délégué du groupe Rassemblement National à l'Assemblée et député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy.
00:26 Bonjour Jean-Philippe Tanguy.
00:27 Bonjour Benjamin Duhamel.
00:28 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:30 Beaucoup de sujets à aborder avec vous, les annonces du Premier ministre sur la santé, également la question de l'hyperviolence chez les jeunes.
00:37 Avec moi pour vous interroger aujourd'hui, Amandine Attalaya.
00:39 Bonjour Amandine.
00:40 Bonjour.
00:40 Marion Mourc, chef adjointe du service politique du Parisien.
00:44 Bonjour Marion.
00:44 Bonjour.
00:45 Merci beaucoup donc Jean-Philippe Tanguy d'être avec nous.
00:47 Beaucoup de sujets à aborder, ce sera juste après le journal.
00:50 Philippe Boudin.
00:52 Et à l'œil de l'actualité en cette mi-journée, cette petite révolution dans le monde de la santé,
00:56 Gabrielle Attal veut simplifier l'accès aux soins.
00:59 Le Premier ministre fait une série d'annonces très concrètes ce matin dans la presse quotidienne régionale.
01:05 Dès le mois de juin, le quotidien des patients devrait changer au moins dans 13 départements.
01:09 Mylène Argelas.
01:12 Principale mesure de simplification annoncée par Gabrielle Attal,
01:16 ne plus avoir besoin de passer par un médecin généraliste pour prendre rendez-vous chez un spécialiste.
01:21 Cet accès direct sera expérimenté dans 13 départements, un par région.
01:27 Ils seront annoncés d'ici l'été.
01:29 Dès le mois de juin, les pharmaciens pourront prescrire des antibiotiques en cas d'angine ou de cystite.
01:34 Il sera aussi possible dans certains cas de recevoir une ordonnance pour des lunettes directement chez l'opticien.
01:41 Une batterie de mesure et un objectif affiché par le Premier ministre.
01:45 Reconquérir 15 à 20 millions de rendez-vous chez le médecin généraliste dès cette année, dès cet été.
01:51 Autre piste pour y parvenir, former plus de médecins.
01:55 Les étudiants en deuxième année de médecine étaient 10 800 en 2023.
01:59 Il devrait être 12 000 en 2025 et 16 000 en 2027.
02:04 Le gouvernement veut aussi faire gagner du temps aux médecins.
02:07 De 6 000 assistants médics au début 2024, il devrait être 8 000 à l'été et 10 000 d'ici la fin de l'année.
02:15 Une mesure déjà esquissée en janvier par le Premier ministre se précise.
02:19 En cas d'annulation, moins de 24 heures avant votre rendez-vous médical, vous serez soumis à une taxe lapin.
02:25 Elle sera de 5 euros.
02:27 Une pénalité que le médecin pourrait choisir de ne pas appliquer s'il juge les raisons du patient valables.
02:33 Toujours dans cette quête de simplification, Matignon annonce de nouvelles mesures de santé pour le printemps.
02:40 En cette mi-journée, le chef de l'État donne le coup d'envoi des commémorations de la Libération.
02:45 C'était il y a 80 ans. Nouvelle étape mémorielle pour Emmanuel Macron qui est attendu.
02:49 Dans les toutes prochaines minutes sur le plateau des Glières en Haute-Savoie, au lieu de la Résistance.
02:53 Léopold Odebert, vous êtes sur place pour BFM TV. Emmanuel Macron qui doit donc arriver dans les toutes prochaines minutes.
03:01 Oui, avec toujours cette lecture, cette double lecture politique qu'on va devoir observer parce qu'évidemment,
03:06 Emmanuel Macron en Philippe, il vient ici pour commémorer les 80 ans de la Libération, se maquille des Glières en Haute-Savoie.
03:14 Mais évidemment, nous qui le suivons dans tous ces déplacements, il y a toujours aussi un écho à l'actualité.
03:19 Même dans des cérémonies extrêmement solennelles. D'abord, il va falloir voir de très près si cette expression qu'Emmanuel Macron emploie régulièrement,
03:26 je cite "les vents mauvais reviennent", sera employée. Ça fait souvent référence notamment à la montée des populismes,
03:33 la montée des extrêmes dans différents pays. Autre élément qu'on va surveiller de très près, "regardez l'histoire en face".
03:40 C'est une expression qui revient également dans l'entourage du chef de l'État. Notamment ici, ce sont des Français qui ont tué,
03:46 notamment aussi des Français, ces maquisards qui les ont torturés. Donc il y a une volonté de vraiment regarder en face
03:53 les différents événements du passé. Et puis enfin, "faire nation", faire nation dans cette France, je cite "universelle".
04:00 L'Élysée qui prend exemple sur ici, par exemple, toutes les nationalités qui composent ce maquis.
04:07 Ce maquis de Haute-Savoie, je vous lisais donc le passé qui explique le présent et ce discours d'une quinzaine de minutes qu'on va suivre tout à l'heure.
04:13 Et on suivra tout cela avec vous, Léopold De Baer, avec Romain Lavoie. À 13h, émission spéciale d'Affaires suivantes avec Dominique Rizet.
04:20 Nous serons ensemble pour 2h pour revenir, 8 jours après la découverte du crâne du petit Émile. Sur l'enquête qui se poursuit,
04:27 les gendarmes restent mobilisés dans la zone de la découverte encore la semaine prochaine pour tenter de trouver des indices et répondre
04:32 aux très nombreuses questions qui se posent dans ce dossier. On évoque là tout cela de 13h à 15h avec un long format des équipes
04:40 de lignes rouges dédiées à cette enquête hors normes. Ce sera de 13h à 15h, juste après BFM Politique.
04:46 Le député Rassemblement National, Jean-Philippe Tanguy, invité de BFM Politique.
04:59 Jean-Philippe Tanguy, juste avant de commencer cet interview, je signale à tous ceux qui nous regardent chez eux qu'ils peuvent vous interpeller
05:05 directement en flashant le QR code qui va apparaître à droite de l'écran. Il suffit de le flasher et nous relayerons vos questions tout au long de cette émission.
05:13 Pour commencer, je voudrais qu'on revienne sur les annonces de Gabriel Attal sur la santé. Objectif, favoriser l'accès aux soins de ville.
05:21 Une mesure retient particulièrement l'attention, c'est la confirmation de la mise en place de ce qu'on appelle une taxe lapin pour les patients
05:27 qui ne se rendraient pas au rendez-vous médicaux. 5 euros d'amende en cas d'annulation, moins de 24h avant le rendez-vous. Est-ce que c'est une bonne idée ?
05:35 Écoutez, ça ne marche pas de peine de sanctionner des gens qui manquent de civilité. Mais bon, si le gouvernement en est là, c'est-à-dire devoir gérer
05:43 le manque de politesse et de convenance des personnes, ce n'est pas un plan d'économie pour la santé ou une amélioration de la santé de nos compatriotes.
05:51 Moi, j'ai l'impression qu'on agite cela pour occuper le terrain pendant que des lits sont fermés. Je rappelle que 40 000 lits ont été fermés depuis 10 ans.
05:58 Encore l'année dernière, plus de 4 500 lits ont été fermés dans 3 000 établissements sur l'ensemble du territoire. Donc là, c'est un vrai problème d'accès à la santé.
06:06 Moi, j'étais dans ma circonscription encore hier matin, dans une petite commune qui s'appelle Contre. La première adjointe au maire est infirmière libérale.
06:14 Elle disait "moi, je ne peux plus faire mes prestations parce que l'indemnité carburant dans la ruralité pour se déplacer ne couvre plus mes frais et on n'arrive plus à recruter".
06:22 La taxe lapin n'est pas la seule mesure de ce plan. Il y a aussi un élargissement qu'on appelle le numerus apertus qui permet d'élargir le nombre d'étudiants en études de médecine.
06:34 Ce n'est pas la seule mesure.
06:36 D'accord, mais on parle beaucoup de la taxe lapin, on ne parle pas beaucoup de la fermeture des lits et donc dire qu'on va améliorer l'accès aux soins dans tout le pays alors que notre système de soins est considérablement trivialisé.
06:45 Là, on parle surtout de la médecine de lits.
06:46 C'est très bien.
06:47 Et cette taxe lapin, vous la voteriez au Parlement ?
06:49 Oui, mais il n'y a pas de problème, on va avoir les modalités. Mais évidemment, il n'est pas normal de prendre des rendez-vous, de ne pas les honorer et de considérer que la santé est gratuite
06:56 et qu'il faut s'en féliciter dans notre pays et qu'on n'a pas de devoir. Evidemment, le Rassemblement national, depuis longtemps, est pour que les Français exercent leurs droits et leurs devoirs.
07:04 Notre système de protection sociale ne peut marcher que si les gens sont raisonnables, s'ils sont responsables et une minorité, évidemment, toujours les mêmes, plante le système global.
07:11 Mais attention aussi, n'oublions pas que M. Le Maire, il y a deux semaines, je ne veux pas l'oublier, a annoncé une remise en cause fondamentale du pacte social issu du Conseil national de résistance,
07:21 à savoir que peut-être on pourrait remettre en cause le fait qu'on soit remboursé des soins de la même façon, que l'on soit modeste ou plus favorisé, et surtout la question évidemment des classes moyennes
07:30 qui paient tout le temps et qui n'ont droit à rien.
07:32 Ce qui n'est pas prévu en l'État.
07:33 Très bien, mais moi je veux bien que le ministre de l'Économie...
07:36 J'admets qu'il y a des prises de parole parfois intempestives de membres du gouvernement, mais enfin là il n'est pas question en l'État, dans le budget de la sécurité sociale,
07:42 de faire des remboursements distincts selon l'appartenance à telle ou telle catégorie sociale.
07:47 J'entends et vous faites bien de le dire, mais permettez-moi, M. Le Maire n'est pas une personnalité anecdotique de ce gouvernement ou du paysage politique français.
07:53 Il ne parle pas pour ne rien dire, enfin en tout cas, il prétend ne pas parler pour ne rien dire, et cette annonce était quand même une annonce extrêmement forte et de mon point de vue extrêmement grave.
08:02 Marion Moreau.
08:03 Il y a une autre mesure qui a été soulevée par le Premier ministre, c'est de favoriser la prise de rendez-vous.
08:07 Désormais, on ne serait plus obligé de passer par son généraliste pour aller voir un spécialiste.
08:11 C'est un système qu'on a connu il y a quelques années.
08:13 Est-ce que ça vous semble pertinent de revenir à ce système pour fluidifier un peu la prise de rendez-vous, puisque aujourd'hui on en manque ?
08:20 Il faut dire à celles et ceux qui nous écoutent que là, c'est le système qui se mord la queue.
08:24 Ce système a été mis en place il y a quelques années, justement, soi-disant pour faire des économies.
08:28 À l'époque, le Rassemblement national, Marine Le Pen en particulier, avait dit "il ne nous semble pas que ce système fera des économies, puisque ce sera une perte de temps,
08:35 et forcément on paiera une consultation généraliste, donc 25 euros, pour rien, souvent".
08:41 Donc là, le système se mord la queue.
08:42 Donc on revient à un système antérieur.
08:44 C'est bien la preuve que nous, ce qu'on percevait comme une gabegie, était une gabegie.
08:47 Et donc si je résume Jean-Philippe Tanguy, la taxe Lapin, ça ne mange pas de pain.
08:50 Ça, certes, vous dites "le serpent se mord la queue", mais au fond, c'est ce qu'on proposait.
08:53 Donc en fait, vous êtes plutôt satisfait des annonces de Gabriel Attal qui ont été faites aujourd'hui.
08:57 Mais la ligne de Marine Le Pen et de Jordan Bardella, c'est toujours refuser la politique du pire.
09:02 C'est une ligne que l'on poursuit.
09:03 Les difficultés de notre pays sont extrêmement difficiles.
09:06 Le quotidien de nos compatriotes est lui aussi très compliqué.
09:09 Donc on ne va pas mettre de l'huile sur le feu s'il y a des bonnes mesures.
09:12 On les prend.
09:13 Mais ce que je dis et ce que je veux redire, c'est que c'est l'arbre qui cache la forêt.
09:17 Le système de santé se dérègle et les mesures ne sont pas prises ou auront des conséquences dans plusieurs années.
09:22 C'est ce que vous avez dit sur le numerus apertus, évidemment.
09:25 Question d'Amandine Nathalaya sur une autre thématique.
09:27 Oui, sur l'hyperviolence cette semaine avec plusieurs agressions de jeunes, de très jeunes.
09:33 Il y a eu la jeune Samara 13 ans qui a été rouée de coups à Montpellier.
09:36 Une adolescente agressée à Tours.
09:39 Shem Sedin, 15 ans, battu à mort à Viry-Châtillon.
09:42 Le gouvernement parle d'un crime barbare.
09:45 Jordan Bardella dénonce la barbarie qui frappe la France.
09:50 Quels seraient vos mots ?
09:51 Quels constats vous posez sur ce qui est en train de se passer en France ?
09:54 Jordan Bardella a raison de parler de barbarie.
09:57 Et ça rejoint le diagnostic de Marine Le Pen fait il y a maintenant 15 ans sur l'ensauvagement de notre pays.
10:03 C'est une dérive que nous avions identifiée, que Marine Le Pen a voulu combattre, a proposé surtout des solutions.
10:09 Les mêmes mots sont utilisés par Gérald Darmanin d'ailleurs.
10:11 C'est très bien d'utiliser des mots.
10:13 Il faut faire un bon diagnostic pour avoir les bonnes solutions.
10:15 Mais malheureusement, ils font notre diagnostic, mais ils n'appliquent pas nos solutions.
10:18 Marine Le Pen, lors de la dernière présidentielle...
10:20 Pour empêcher alors ce qui vient de se passer avec Shem Sedin, Avery Chatillon, lynchée par une bande de jeunes.
10:27 Contre l'hyperviolence, la première chose à faire, c'est ressacraliser la personne humaine et l'intégrité physique.
10:32 C'était l'axe principal des mesures de Marine Le Pen lors de la dernière présidentielle.
10:36 Il faut par exemple refuser tout aménagement de peine ou les limiter drastiquement
10:41 pour les peines inférieures à six mois, pour tout un tas à l'intégrité physique.
10:44 Parce qu'on voit bien...
10:45 Mais là souvent, on est sur des mineurs.
10:46 Oui, mais y compris pour les mineurs.
10:48 Sur cette tragédie, ces barbares, ces nouveaux barbares,
10:52 sentent bien que le mur de l'autorité n'existe pas.
10:54 Ils testent par des infractions et des délits, puis des crimes de plus en plus graves et de plus en plus barbares,
11:01 la résistance de la République.
11:02 Ils voient bien qu'ils peuvent le pénétrer, qu'ils peuvent le remettre en cause,
11:04 car la République, malheureusement aujourd'hui, est laxiste.
11:06 Et ceux qui nous dérivent sont laxistes.
11:08 C'est-à-dire, Jean-Piter Tanguy, que si vous étiez au pouvoir, ce genre de drame n'arriverait plus ?
11:12 C'est vraiment ce que vous pensez, qu'il suffit d'arriver et de dire...
11:15 Faire un tour de vis sur la politique pénale et ça n'arrive plus ?
11:18 En tout cas, les dérives de ces jeunes qui testent le système et qui vont jusqu'au pire,
11:23 n'arriveraient plus, puisqu'à la première infraction, au premier délit,
11:26 ils seraient sévèrement sanctionnés, recadrés et remis en ordre.
11:29 Et surtout, deuxième mesure pour répondre à votre question,
11:31 il faut que les élèves, les jeunes qui posent problème, soient sortis du système.
11:35 Aujourd'hui, malheureusement, le laxisme d'État fait que, pour des raisons idéologiques,
11:40 on met des personnes dangereuses ou menaçantes, ou qui agressent, qui harcèlent,
11:45 dans un système et on fait payer aux innocents le fait de maintenir dans le système
11:49 des gens qui ne devaient pas être récogés.
11:50 Vous avez le sentiment que, dans ces affaires-là, il y a eu du laxisme ?
11:53 Moi, je l'ai entendu, Nicole Belloubet qui a dit "mon bras ne tremblera pas".
11:56 J'ai entendu Gabriel Attal qui, dans les colonnes de l'APQR,
12:01 propose par exemple comme mesure de dire qu'il faudrait un conseil de discipline dès la primaire.
12:06 Vous pouvez ne pas être d'accord, mais est-ce que là,
12:08 on est dans ces prises de position, dans le fameux pas de vague ?
12:11 C'est terminé, il n'y a plus de pas de vague dans le cas d'espèce.
12:14 Il y a un paradoxe assez indécent qui fait que maintenant,
12:17 ils couvrent le pas de vague en prétendant qu'il n'y a plus de pas de vague.
12:20 La jeune fille qui a harcelé Samara avait eu une petite peine, je crois, de quelques jours.
12:26 Elle avait été exclue quelques jours.
12:27 Elle n'en a rien à faire puisqu'en fait, ce n'est pas à la hauteur de l'indiscipline
12:31 et du comportement barbare de cette personne, elle aurait dû être exclue et mise dans un autre système.
12:34 Mais c'est un autre système, juste dans un autre établissement ?
12:36 Non, il faut les sortir, mais au système normal, dans des centres éducatifs spécialisés
12:41 qui permettent de traiter convenablement ces gens et surtout de protéger les innocents
12:44 qui n'ont pas à subir ce genre de comportement absolument odieux, juste au pire.
12:49 Mais qui vous sortez, par exemple, tous ceux qui harcèlent, ceux qui agressent ?
12:51 La violence. La ligne rouge, madame, c'est la violence.
12:56 L'atteinte à l'intégrité physique des personnes, des enfants en particulier évidemment,
13:00 est une ligne rouge. Aujourd'hui, ce n'est pas une ligne rouge.
13:02 Pour certains de ces barbares, c'est une incitation à franchir cette ligne
13:05 pour les réseaux sociaux, pour satisfaire un certain nombre de plaisirs sadiques.
13:10 Et donc, il faut changer la logique. Or, quand j'ai entendu madame Belloubet
13:13 sur votre antenne cette semaine trouver mille et une excuses au système,
13:17 toujours avoir un langage technocratique pour endormir, pour éviter le problème
13:22 et pour gagner du temps, il ne cherche pas à gagner du temps.
13:25 Vous considérez que Nicole Belloubet n'est pas à la hauteur ?
13:28 Absolument pas. Madame Belloubet fait partie du problème et pas de la solution.
13:30 Elle fait partie de ces hautes fonctionnaires de l'État, en particulier dans le domaine de l'éducation,
13:34 qui ont construit ce système de laxis, qui l'ont défendue.
13:36 Sur quelles mesures en particulier ? Quelle prise de position ?
13:38 Quelle action aujourd'hui fait qu'elle serait laxiste ?
13:41 Il y a quelques mois, avant qu'elle prenne ses positions,
13:43 madame Belloubet disait que toutes les mesures pourraient affirmer l'autorité de l'uniforme.
13:47 Il y a quelques années, c'était en 2016 ?
13:48 2016, moi ça ne me paraît pas si loin.
13:52 Pas quelques mois ?
13:52 Ce n'est pas si loin et je pense que je pourrais retrouver, si vous me défiez,
13:55 des propos de madame Belloubet quand elle était ministre de la Justice,
13:58 qui à mon avis n'allaient pas dans le sens de l'autorité, bien au contraire.
14:01 Ce que je veux dire, c'est que ce genre de personne, je veux bien qu'elle change d'avis.
14:04 Moi, je n'y crois pas. Je pense qu'au fond de son âme, elle est toujours laxiste,
14:07 qu'elle croit toujours aux baratins qu'on a mis en place
14:09 avec des conséquences très graves pour les familles, pour les enfants
14:12 et évidemment pour les enseignants.
14:13 Et je pense qu'on pourrait trouver dans le personnel politique
14:16 et la haute administration française, des personnes qui pensent le contraire,
14:18 qui se sont battues contre madame Belloubet pendant des années.
14:22 Il va falloir regretter monsieur Attal, parce que vous savez, j'avais dit,
14:24 monsieur Attal, c'est "attrape-moi si tu peux".
14:26 Vous savez, ce film, c'est une personne incompétente
14:29 qui passe tellement peu de temps dans les fonctions qu'elle a,
14:31 que personne n'a le temps de se rendre compte qu'elle est incompétente.
14:33 Bon, on va commencer à se rendre compte, puisque le Premier ministre,
14:35 il ne peut plus monter, en tout cas, au moins jusqu'en 2027.
14:38 Vous parlez des réseaux sociaux.
14:40 Dans ces phénomènes, on voit une hyperviolence qui est amplifiée
14:44 par les réseaux sociaux, notamment par Snapchat.
14:46 Est-ce que vous dites aujourd'hui, il faudrait l'interdire,
14:49 l'encadrer pour les mineurs, par exemple, en mettant sa carte d'identité
14:53 avant de s'inscrire ? Est-ce qu'il faut aller vers ce type de mesures
14:56 plus contraignantes ?
14:57 Absolument. Il faut prendre des mesures strictes pour les mineurs.
15:00 Il y a une grande confusion aujourd'hui,
15:01 puisque le débat se porte sur toute la population.
15:03 On veut cesser le droit à être anonyme sur les réseaux sociaux
15:06 pour tout le monde au lieu de protéger les mineurs.
15:08 On veut restreindre l'accès à un certain nombre de réseaux sociaux
15:11 et de droits numériques au lieu de parler des mineurs.
15:13 Évidemment, il faut protéger en priorité nos mineurs
15:15 avec des mesures strictes.
15:16 L'interdiction, le fait que les parents puissent contrôler
15:19 du début à la fin l'accès des mineurs au système.
15:21 Évidemment, les enfants sont des gens intelligents.
15:24 J'en ai été un, pas si longtemps, et on s'est contournés,
15:26 on s'est toujours détournés.
15:27 Justement, oui, c'est difficile d'encadrer.
15:29 Je ne dis pas le contraire, mais le temps quand même
15:30 que les enfants, les adolescents trouvent des façons
15:32 de contourner les systèmes qu'on met en place,
15:34 on mettra en place d'autres systèmes.
15:35 Ce qu'il faut, c'est envoyer un signal fort,
15:38 d'interdiction stricte, arrêter de toujours vouloir
15:41 ménager la chèvre et le chou.
15:42 Il y a, il faut le dire, beaucoup d'intérêts financiers
15:44 derrière ces réseaux sociaux parce que, évidemment,
15:45 on présente ça comme des choses sympathiques et innocentes.
15:48 Non, ce sont des questions d'argent.
15:50 Ces multinationales, souvent américaines ou chinoises
15:53 pour TikTok, gagnent plusieurs milliards d'euros.
15:56 Ce sont des entreprises parmi les plus valorisées
15:58 en bourse du monde.
15:59 - Vous êtes sur ces plateformes ?
16:00 - Oui, d'accord, mais moi, je ne suis pas mineur.
16:02 - Non, ça ne m'a pas échappé.
16:03 - Je suis bien conservé sans doute.
16:04 - Si ce sont des entreprises comme ça,
16:06 qui sont obsédées par la voracité,
16:07 vous pourriez dire, je me retire.
16:10 Vous êtes sur ces plateformes.
16:11 - Je ne dis pas, comment dire, c'est comme Total.
16:13 Total est une entreprise qui fait beaucoup de bénéfices,
16:15 mais ils rendent un service utile,
16:16 le pétrole, le carburant.
16:17 - Ça ne vous empêche pas de faire le vol ?
16:18 - Je ne dis pas qu'il ne faut pas user ces réseaux sociaux.
16:21 Je dis que les mineurs doivent être protégés
16:23 de cette voracité.
16:24 Il faut dire à ceux qui nous écoutent,
16:25 les algorithmes, les méthodes de ces réseaux sociaux
16:28 sont ciblées sur les plus jeunes, les enfants,
16:30 pour créer un phénomène d'addiction,
16:32 pour créer un phénomène d'escalier toujours plus grave,
16:34 toujours plus de dérive.
16:35 C'est la façon dont fonctionnent ces entreprises.
16:37 Elles ont des méthodes pour faire des algorithmes
16:40 fondés sur les mécanismes neuronaux,
16:44 qui sont très fragiles chez les adolescents, évidemment.
16:46 Il ne faut pas le regarder comme quelque chose d'innocent.
16:48 - Une question annexe, mais qui a un lien,
16:49 évidemment, avec la situation à l'école.
16:51 On vous entend souvent mélanger les questions de sécurité,
16:53 mais aussi de laïcité.
16:55 Une question à ce sujet.
16:56 Est-ce que le Rassemblement national défend toujours
16:58 l'interdiction du voile dans l'espace public,
16:59 comme c'était le cas pendant l'élection présidentielle de 2022 ?
17:02 - Oui, absolument.
17:03 Parce qu'il est très naïf de croire,
17:05 comme je l'entends parfois,
17:06 que parce que vous enlevez le voile,
17:07 si vous l'enlevez à la limite de l'école,
17:11 l'islamisme ne rentre pas à l'école.
17:13 La personne qui se voile, la femme en l'occurrence qui se voile,
17:16 pour se voiler, est malheureusement soumise à une idéologie
17:19 d'islamisme qui pénètre dans l'école avec elle.
17:22 - Donc, c'est plus aucun voile dans l'espace public,
17:24 c'est-à-dire dans la rue, quand vous rentrez de chez soi ?
17:26 - Absolument.
17:27 Bien sûr qu'on y arrivera.
17:29 D'autres pays y sont arrivés,
17:30 quand on est passé des à l'islamisme.
17:32 Des pays arabes qui, dans le temps,
17:35 avaient choisi malheureusement,
17:37 et c'est justement la réponse que je voulais vous apporter,
17:40 la faiblesse face au voile et de l'islamisme
17:43 qui est derrière le voile,
17:44 fait qu'il est aujourd'hui très compliqué pour ces pays
17:46 de lutter contre l'islamisme.
17:47 - Donc aujourd'hui, Marine Le Pen...
17:48 Attendez Jean-Philippe, juste pour que les choses soient claires.
17:49 Marine Le Pen au pouvoir,
17:51 plus une femme n'aura le droit de porter un voile
17:54 dans l'espace public ?
17:55 - Le voile islamique.
17:56 Il est très facilement identifiable.
17:57 Il ne s'agit pas d'interdire toute une femme
17:59 à avoir le droit de se mettre un tissu dans les cheveux
18:01 de manière non religieuse.
18:02 Mais le voile islamique.
18:03 Le voile islamique.
18:04 - Donc, plus aucun voile.
18:05 Et donc, ça veut dire quoi ?
18:06 Vous mettez un policier derrière chaque femme
18:08 dès qu'elle sort de chez elle ?
18:09 - Écoutez, on n'est pas un policier derrière chaque élève.
18:12 - Non, mais là, je parle de l'espace public.
18:14 - Vous ne pensez pas que la police a autre chose à faire ?
18:16 - Je vous ferai remarquer...
18:17 - Vous ne pensez pas lui faire perdre du temps
18:19 pour des missions non essentielles ?
18:21 - Le pays n'est pas couvert encore aujourd'hui
18:23 de femmes qui portent le voile.
18:24 Il faut raison garder.
18:25 Nous, ce qu'on veut, c'est que ça n'arrive pas.
18:27 Que ce ne soit pas trop tard.
18:28 Aujourd'hui, des pays ont été débordés,
18:31 comme la Turquie.
18:32 Je vous rappelle qu'il y avait deux pays dans le monde
18:34 qui avaient mis la laïcité au cœur de leur système politique,
18:36 leur constitution, leur identité nationale.
18:37 C'était la France, c'était la Turquie, d'Atatürk.
18:39 La Turquie a été débordée par les islamistes.
18:42 Évidemment, au début, par le voile islamiste,
18:45 qui, je vous rappelle, était l'étendard de la République.
18:48 - Jean-Philippe Tanguy, pour continuer là-dessus...
18:50 - Ce n'est pas anecdotique.
18:51 - Parce que je rappelle que ça avait été une mesure polémique
18:53 pendant l'élection présidentielle,
18:55 que même certains en coulisses au RN considéraient
18:57 que ça faisait partie des éléments, peut-être,
18:59 qui devraient être sortis d'un futur programme.
19:01 C'est donc intéressant de vous voir dire que ce ne sera pas le cas.
19:03 Pour ces femmes voilées, c'est quoi ?
19:05 Une amende ? Une peine de prison ?
19:07 - Ce sera une amende, évidemment.
19:09 - Est-ce que c'est déjà le cas actuellement ?
19:11 Comment vous faites pour aller plus loin ?
19:13 - Je veux que les femmes de la République,
19:15 comme Marie-Hélène Le Pen,
19:17 maintiennent cette mesure contre l'épression,
19:19 contre les intimidations de l'extérieur,
19:21 car il faut mener une guerre culturelle contre l'islamisme.
19:23 Ce qui se passe à l'école, c'est une guerre culturelle
19:25 de l'islamisme au contre de nos valeurs.
19:27 - C'est seulement le voile,
19:29 ou est-ce que ça concerne d'autres signes religieux ostentatoires,
19:31 par exemple des personnes de confession juive avec une kippa ?
19:33 - Ça concerne le voile,
19:35 car le voile est un signe de soumission de la femme,
19:38 qui considère que la femme doit être pudique,
19:40 selon les mots des islamistes,
19:42 c'est-à-dire qu'elle ne doit pas être libre de son corps,
19:44 que le corps de la femme est forcément coupable,
19:46 que le corps de la femme porte forcément des péchés.
19:48 Ce genre de dogme, de fanatisme,
19:50 est inadmissible en France.
19:52 La kippa ne porte pas la soumission de l'homme
19:54 envers un péché.
19:56 - Donc c'est seulement sur la religion musulmane ?
19:58 - Ce n'est pas contre la religion musulmane.
20:00 Le voile n'est pas lié, dicté par la religion musulmane.
20:02 Il y a plein de pays arabo-musulmans
20:04 qui n'ont pas mis le voile comme une norme.
20:06 Il faut arrêter de faire ce cadeau aux islamistes.
20:08 - Comment les choses sont claires ?
20:10 - Les choses doivent être claires.
20:12 - Ça reste dans le projet du Rassemblement national.
20:14 - Une certaine gauche et malheureusement
20:16 beaucoup d'élus du centre ont laissé croire
20:18 que le voile était une liberté des musulmans
20:20 qui n'avaient pas de lien avec l'islamisme.
20:22 Le voile s'est répandu sur le monde
20:24 à partir de la révolution islamiste d'Iran,
20:26 des mollahs qui persécutent les femmes,
20:28 qui les assassinent, qui les torturent dans des prisons.
20:30 C'est ça, le voile islamique.
20:32 Ce ne sont pas des libertés sympathiques
20:34 puisque les islamistes retournent nos valeurs
20:36 contre la France. Il faut croire que la liberté
20:38 c'est la soumission, la liberté c'est l'émancipation.
20:40 - Question de Marion Mouroui.
20:42 - On passe à un autre sujet, l'assurance chômage.
20:44 Le Premier ministre s'est prononcé pour une réforme
20:46 de l'assurance chômage, à la fois en durcissant
20:48 les conditions d'accès aux allocations
20:50 et puis en réduisant la durée
20:52 d'indemnisation. Le Rassemblement national
20:54 s'est plutôt montré réservé
20:56 voire opposé alors qu'on voit
20:58 que vos sympathisants à 56%,
21:00 donc à une majorité,
21:02 dans un sondage d'Odoxa pour le Figaro, se montrent
21:04 favorables à cette réforme. Vous qui d'habitude
21:06 revendiquez le bon sens,
21:08 notamment en économie, est-ce que vous n'êtes pas à côté
21:10 de ce que souhaitent les Français ?
21:12 - Non, je pense que les Français,
21:14 ils ont raison, sont très en colère
21:16 du système qui aujourd'hui fait que quand
21:18 vous travaillez dur, vous n'êtes pas récompensé
21:20 et qu'on laisse prospérer
21:22 les abus d'une minorité.
21:24 Nous ce qu'on dit, ce n'est pas qu'il faut
21:26 occuper les emplois inactifs.
21:28 Il y a aujourd'hui 300 000 emplois, mais c'est pour aujourd'hui d'ailleurs,
21:30 ça fait 30 ans. Donc ça fait 30 ans qu'il y a entre
21:32 300 000 et 500 000 emplois en tension.
21:34 Ça n'a jamais été résolu. Je rappelle qu'il y a quand même
21:36 24 milliards d'euros par exemple dans la formation professionnelle.
21:38 Donc c'est bien une défaillance.
21:40 - Mais vous assumez d'être en décalage avec votre électorat sur ce point ?
21:42 - Nous devons expliquer
21:44 pourquoi nous sommes sur cette position.
21:46 - C'est qu'ils ont mal compris, vos électeurs ?
21:48 - Le système, toute la journée, fait croire
21:50 que le problème du chômage, ce n'est pas
21:52 le fait qu'il manque 5 à 6 millions d'emplois,
21:54 c'est les 300 000 emplois en tension.
21:56 Il faut les occuper. Le Rassemblement national n'a jamais dit
21:58 qu'il ne fallait pas les occuper et contraindre les gens qui peuvent les occuper
22:00 à le faire. Nous disons que, une fois même,
22:02 imaginons que ces emplois soient pourvus.
22:04 Il y aura toujours entre 5 et 6 millions de chômage.
22:06 - Donc vous dites oui à la réforme, on va plus loin ?
22:08 - Ça c'est la faute de M. Attal.
22:10 Par ailleurs, la réforme, c'est quand même la 4e ou la 5e réforme,
22:12 ça dépend comment on compte
22:14 de cet assurant chômage, c'est bien que la réforme
22:16 visiblement ne fonctionnait pas.
22:18 Et là même maintenant, même la présidente de l'Assemblée nationale,
22:20 qui n'est pas une opposante à M. Macron, conteste cette réforme.
22:22 - Une question encore sur ce sujet.
22:24 Les premiers résultats de l'expérimentation
22:26 de la réforme du RSA, que vous avez combattue,
22:28 cette réforme, sont positifs
22:30 dans les départements concernés.
22:32 40% des 5 000 premiers bénéficiaires ont retrouvé un emploi,
22:34 dont 14% un emploi durable,
22:36 c'est-à-dire plus de 6 mois. Vous vous êtes trompé ?
22:38 Ça fonctionne ? - Pas du tout. Parce qu'en fait,
22:40 ce dont vous parlez n'est pas ce qu'on a annoncé à la télévision
22:42 ou à la radio matin, midi et soir, à savoir
22:44 on va contraindre les chômeurs à travailler.
22:46 - Non, c'est un accompagnement, des heures d'accompagnement.
22:48 - C'était prévu. Ça veut dire quoi RSA ?
22:50 - Revenu de solidarité active. - Oui. Et RMI ?
22:52 - Revenu minimum d'insertion. On peut continuer le quiz comme ça,
22:54 mais ce n'est pas... - Non, mais ce n'est pas pour vous plaire.
22:56 Parce que l'insertion est active.
22:58 Ça veut dire qu'en fait, depuis le début,
23:00 le RMI ou le RSA ont été conçus
23:02 comme des mécanismes d'accompagnement.
23:04 - Non, non, vous pouvez raconter ce que vous voulez.
23:06 Il y avait une réforme qui visait à assurer
23:08 des heures obligatoires d'accompagnement
23:10 pour tous ceux qui bénéficiaient du RSA.
23:12 Vous vous y êtes opposé en disant
23:14 c'est encore une façon de pointer du doigt les chômeurs.
23:16 Il y a cette expérimentation qui,
23:18 en tout cas, moi c'est les chiffres dont on dispose,
23:20 visiblement montre que ça fonctionne.
23:22 Encore une fois, si on reprend votre argument du bon sens,
23:24 il n'y a pas une façon de dire
23:26 écoutez, voilà, on est pragmatique, ça marche.
23:28 - La position du IRN n'était pas
23:30 de refuser d'accompagner les chômeurs
23:32 ou parfois de les contraindre à faire suivre une formation.
23:34 - Vous avez voté contre cette réforme du RSA ?
23:36 - Non, c'est que... - Si, si, vous avez voté contre.
23:38 - On n'a pas voté cette disposition, pardon,
23:40 pour les raisons que vous donnez
23:42 ou que donne le gouvernement.
23:44 Ça, c'est de la propagande. Nous avons dit
23:46 ça existe déjà. - Et vous avez voté contre cette réforme.
23:48 - Parce que ça existe déjà. Vous vous demandez
23:50 si on mentionne des mensonges
23:52 de M. Attal et de ses affidés
23:54 qui expliquent qu'ils vont appliquer ce qui était
23:56 prévu depuis 40 ans. Est-ce que oui ou non,
23:58 M. Duhamel, dans la fondation du RMI,
24:00 il y avait une obligation d'accompagnement et d'insertion
24:02 des chômeurs. Oui, ça n'a pas été appliqué.
24:04 Quand M. Sarkozy a déjà voulu faire le coup... - Mais est-ce que ça méritait d'être renforcé ?
24:06 - Mais c'est pas renforcé,
24:08 ça c'est un mensonge. Ils appliquent une disposition
24:10 qui existait. Donc excusez-nous, nous on a
24:12 un rapport de vérité aux Français. On leur dit
24:14 quand le gouvernement essaie de faire croire qu'ils font quelque chose
24:16 alors qu'ils ne vont faire qu'appliquer ce qu'ils auraient dû faire
24:18 il y a 40 ans, nous ne cautionnons pas
24:20 ces mensonges. Excusez-nous de ne pas être la voiture
24:22 ballée, la remorque de la communication du gouvernement.
24:24 - On continue à parler de tous ces sujets dans
24:26 un instant. Le député Rassemblement National
24:28 Jean-Philippe Tanguy, invité de BFM
24:30 Politique, une question d'un téléspectateur
24:32 ou d'une téléspectatrice, Christine,
24:34 qui vous pose la question suivante.
24:36 Jean-Marie Le Pen a été placée sous régime de protection
24:38 juridique. Est-ce que vous avez des nouvelles ?
24:40 - Non, mais je n'ai pas en avoir.
24:42 C'est la vie privée de Jean-Marie Le Pen.
24:44 C'est la vie privée de sa famille
24:46 et ça ne concerne absolument pas
24:48 mon rôle de député, ni le débat public.
24:50 - Vous n'avez pas de
24:52 contact, vous ne prenez pas des nouvelles de lui
24:54 auprès de Marine Le Pen ?
24:56 - J'espère qu'il va bien
24:58 et je prends les bonnes nouvelles
25:00 et le fait que, comme être humain,
25:02 il est en bonne santé.
25:04 J'étais un peu choqué du teint amarre
25:06 que cette annonce a été faite,
25:08 comme si ce monsieur, qui a son âge,
25:10 ne méritait pas d'avoir sa vie privée
25:12 et sa famille avec. - Il faut dire qu'il y avait aussi
25:14 cette information qu'il ne pourrait vraisemblablement pas se rendre à son procès.
25:16 C'est aussi ce qui a expliqué
25:18 que cette information soit révélée
25:20 puisque ça avait un impact sur
25:22 cet assassinat. - C'est vrai, mais j'ai été
25:24 attentif aux commentaires que j'ai entendus et on sortait
25:26 très rapidement du cadre judiciaire pour voir des commentaires
25:28 qui, à mon avis, n'étaient pas
25:30 admissibles. Enfin bon, ça c'est, malheureusement,
25:32 c'est la vie publique qui est
25:34 faite de coup bas.
25:36 - Je signale à ceux qui nous regardent
25:38 qu'ils peuvent continuer à flasher ce QR code
25:40 qui apparaît à la droite de l'écran
25:42 et nous continuerons à relayer les questions
25:44 de Christine et autres téléspectateurs.
25:46 Une question d'Amandine
25:48 sur votre programme économique et sur
25:50 la réduction du déficit. - Oui, puisque
25:52 le gouvernement cherche des économies,
25:54 on le sait, il y a eu notamment
25:56 10 milliards d'euros de crédit qui ont été annulés.
25:58 Vous, vous proposez,
26:00 bien sûr,
26:02 on le sait, des économies sur la
26:04 fraude, des économies sur l'immigration,
26:06 mais aussi une réforme de
26:08 la flat tax, c'est-à-dire
26:10 une réforme de la fiscalité du capital.
26:12 Est-ce que vous assumez,
26:14 dans ce cas-là, de dire clairement
26:16 aux Français que vous demandez des hausses d'impôts ?
26:18 - Non, pas du tout. Moi j'aimerais quand même
26:20 après qu'on revienne sur les économies, parce que quand même l'essentiel
26:22 de ce qu'on doit proposer aux Français, ce sont
26:24 des économies et pas des
26:26 changements de fiscalité. - Mais là la question est sur la fraude tax.
26:28 - Oui, oui, mais je tiens quand même à le signaler.
26:30 Votre question sur la fiscalité. Nous, nous voulons
26:32 réformer l'iniquité
26:34 du système Macron, l'injustice du
26:36 système Macron. Nous, nous baisserons les taxes globalement
26:38 pour les Français, en particulier les Français qui travaillent
26:40 ou qui ont travaillé, les retraités. Monsieur Macron,
26:42 à son arrivée au pouvoir, a fait
26:44 deux choix. Il a fait le choix d'augmenter
26:46 la fiscalité sur les énergies,
26:48 en particulier sur le carburant.
26:50 2017-2018, une hausse de la taxation
26:52 indirecte qui frappe tout le monde
26:54 qui utilise sa voiture, sa chaudière à
26:56 fuel ou sa chaudière à gaz, que vous
26:58 soyez des classes populaires ou que vous soyez les plus
27:00 riches. Et ces hausses
27:02 de taxes ont financé les cadeaux
27:04 de la faille aux 1% des plus
27:06 privilégiés, voire moins. - Jean-Philippe Tanguay, on va
27:08 éviter de refaire l'archéologie de toutes les mesures
27:10 fiscales du président Macron. Amandine vous interroge
27:12 sur une mesure très précise qui est
27:14 votre volonté de réformer la fiscalité du capital.
27:16 Concrètement, ça veut dire
27:18 que ça augmente les impôts. - Je sais que ça dérange
27:20 quand on rappelle que monsieur Macron a fait un couvert.
27:22 - Ça ne dérange pas. Juste si on peut éviter de passer deux minutes là-dessus.
27:24 - D'accord. Très bien, mais je pense que
27:26 ceux qui nous écoutent ont
27:28 envie de comprendre notre mesure et que
27:30 cette mesure vient de l'iniquité, de l'injustice
27:32 concrètement sur la fiscalité du capital.
27:34 - Nous limiterons la flat tax, c'est le même
27:36 impôt pour tous les revenus financiers,
27:38 qu'ils soient petits ou qu'ils soient de plusieurs millions d'euros.
27:40 Nous considérons, nous ne sommes pas les seuls
27:42 les alliés du modem, monsieur Maté
27:44 a dit qu'il voulait aussi revenir dessus,
27:46 que nous voulons garder cette disposition
27:48 pour les revenus en dessous de 60 000 euros,
27:50 qui concerne par exemple les professions libérales,
27:52 qui concerne un certain
27:54 nombre de gens qui ont des revenus de cette manière,
27:56 mais qu'au-dessus, il faut que la fiscalité
27:58 du capital... - Au-dessus de 60 000 euros,
28:00 les impôts augmenteront ?
28:02 - Non, ils redeviendront ce qu'ils étaient avant,
28:04 - C'est-à-dire progressif. - Qu'il n'y ait plus
28:06 un privilège,
28:08 pardon, pour les revenus du capital par rapport aux revenus
28:10 du travail. - Donc c'est une augmentation d'impôt ?
28:12 - Ce n'est pas une augmentation d'impôt pour les Français,
28:14 les Français seront
28:16 gagnants de notre réforme très largement,
28:18 puisque nous baisserons la TVA de 20 à 5,5
28:20 sur les énergies, nous supprimerons
28:22 les deux hausses d'impôt dont je l'ai
28:24 voulu parler en introduction, nous supprimerons
28:26 la TVA pour les produits de première nécessité,
28:28 nous supprimerons la CFE pour les artisans
28:30 et les commerçants, alors que les choix
28:32 de M. Macron ont privilégié les multinationales,
28:34 c'est un changement de logiciel.
28:36 Or, je refuse d'entendre, excusez-moi, d'accepter
28:38 que M. Macron, toute la semaine,
28:40 essaie de faire croire que nous allons
28:42 augmenter les impôts, alors que c'est eux
28:44 qui ont eu le record de prélèvement obligatoire.
28:46 - Est-ce que ce changement de logiciel... - Le record de l'histoire de France
28:48 de prélèvement obligatoire, c'est M. Macron et M. Attal.
28:50 - Vous dites ce changement de logiciel, est-ce que c'est
28:52 compatible avec la vision
28:54 où le projet est pro-entreprise,
28:56 que vous essayez de présenter ?
28:58 Est-ce que vous pensez vraiment que ça leur conviendra ?
29:00 - Absolument. C'est une très bonne question, je vous remercie,
29:02 parce que justement, en fait, nous voulons
29:04 rééquilibrer le modèle
29:06 pour les revenus de la finance,
29:08 ce que j'appelle stériles, les revenus spéculatifs,
29:10 ceux qui ne vont pas dans l'économie réelle,
29:12 d'où le lien aussi avec le travail. Et au contraire, nous voulons
29:14 valoriser, favoriser l'argent
29:16 qui va dans l'investissement réel, qui va dans
29:18 l'économie productive, qui va dans l'enracinement
29:20 de notre pays, qui va dans la recherche et l'innovation.
29:22 Donc c'est vraiment deux systèmes complètement différents.
29:24 C'est valoriser le travail et l'investissement,
29:26 c'est Marine Le Pen et Jordan Bardella,
29:28 et c'est favoriser la spéculation
29:30 et une toute petite minorité, c'est M. Macron,
29:32 et de toute façon, on l'a sous les yeux.
29:34 - Toujours sur la fiscalité, vous avez rappelé
29:36 il y a quelques jours que vous mainteniez
29:38 votre volonté d'exonérer d'impôts sur le revenu
29:40 les moins de 30 ans. C'est-à-dire, moins de 30 ans,
29:42 on ne paie pas d'impôts sur le revenu.
29:44 Ça veut dire que concrètement, dans une France dirigée par
29:46 Marine Le Pen et Jordan Bardella, Ayanna Camorra, 28 ans,
29:48 ne paie plus d'impôts sur le revenu.
29:50 - Non, parce qu'elle paiera les revenus...
29:52 - Elle ne paiera plus d'impôts sur le revenu.
29:54 - Oui, elle ne paiera plus d'impôts sur le revenu.
29:56 - Est-ce que c'est juste comme système ?
29:58 - Revenons. Pourquoi est-ce qu'on propose cette mesure ?
30:00 Il y a un énorme tabou français,
30:02 et là c'est un vrai tabou, M. Duhamel,
30:04 c'est l'exil des talents.
30:06 Nous avons nos jeunes diplômés, nos chercheurs,
30:08 des gens qui savent faire des travaux manuels exceptionnels,
30:12 des artisans, qui fuient la France.
30:14 Qui fuient la France à nos frontières pour aller travailler en Suisse,
30:16 au Luxembourg, en Belgique, en Allemagne.
30:18 Qui fuient la France pour aller travailler, par exemple,
30:20 dans des institutions au Québec, en Amérique du Nord.
30:22 Des chercheurs, évidemment.
30:24 Par exemple, celle qui a fait le prix Nobel,
30:26 qui a fait les ciseaux Cresper, dont on parle souvent
30:28 pour la recherche génétique, n'a pas fait ses découvertes en France.
30:30 - Non mais, Jean-Philippe Tanguy...
30:32 - Donc il faut favoriser l'installation des talents.
30:34 - La question qu'on vous pose, est-il juste que Ayanna Kamoura,
30:36 28 ans, qui est l'artiste la plus streamée au monde,
30:38 comme dit le président de la République,
30:40 qui gagne des fortunes,
30:42 on avait aussi utilisé l'exemple de Kylian Mbappé,
30:44 est-il juste que ces personnalités-là,
30:46 avec les millions d'euros qu'elles gagnent,
30:48 par an, soient exonérées d'impôts sur le revenu ?
30:50 Est-ce que c'est juste ?
30:52 - Un système fiscal, monsieur Duhamel,
30:54 il n'est pas fait pour deux exemples.
30:56 - Mais ce n'est pas que deux exemples !
30:58 - Il est fait pour les millions de Français.
31:00 Les jeunes ne veulent plus s'installer dans notre pays.
31:02 - Il y a beaucoup de moins de 30 ans qui gagnent de l'argent,
31:04 qui gagnent beaucoup d'argent.
31:06 - Ce n'est pas vrai. Dès que vous êtes célibataire,
31:08 vous vous installez, vous êtes à votre compte,
31:10 vous êtes artisan, par exemple, vous êtes artisan plombier,
31:12 vous commencez à gagner des revenus, 2500 euros par exemple,
31:14 ce n'est pas la fortune, si vous êtes célibataire,
31:16 nous rééquilibrerons, pour les quelques exemples
31:18 que vous avez donnés, et que monsieur Attal et compagnie
31:20 donnent toute la sainte journée pour ne pas parler
31:22 de l'exil des talents et des jeunes,
31:24 nous mettrons un impôt sur la fortune financière,
31:26 une nouvelle forme d'ISF,
31:28 qui viendra récupérer pour les quelques cas
31:30 exceptionnels que vous avez donnés, l'argent.
31:32 - Donc l'argument de l'exil fiscal,
31:34 il vaut quand il s'agit de l'impôt sur le revenu,
31:36 mais par contre, si vous leur mettez un impôt sur le capital,
31:38 là vous ne vous dites pas qu'ils vont partir.
31:40 - Mais ça ne concerne pas du tout les mêmes gens,
31:42 monsieur Duhamel, là vous me parlez de madame Ayanna Kamoura
31:44 et de monsieur Mbappé,
31:46 qui sont dans notre pays,
31:48 ils n'ont pas fait d'exil fiscal.
31:50 Là je vous parle des centaines de milliers de jeunes
31:52 qui ont quitté notre pays depuis 10 ans
31:54 pour aller proposer leur talent ailleurs,
31:56 qui vont s'installer, et pourquoi ?
31:58 Et j'en finirai là. On propose aux jeunes
32:00 de suivre cette mesure, c'est parce que
32:02 quand vous partez à l'étranger, que vous rencontrez
32:04 un homme ou une femme, que vous fondez votre famille à l'étranger,
32:06 une fois que vous êtes installé à l'étranger,
32:08 vous ne revenez plus dans votre pays,
32:10 ou alors vous remettez peut-être à votre retraite.
32:12 Vous pouvez partir, faire des expériences,
32:14 mais le but c'est qu'ils s'installent avec leur famille
32:16 dans notre pays, et c'est la seule mesure
32:18 qui semble pertinent.
32:20 Qu'est-ce qu'ils proposent les autres ?
32:22 Parce qu'on nous critique là-dessus.
32:24 Qu'est-ce que propose, soi-disant, monsieur Macron,
32:26 le gouvernement des talents, de la jeunesse ?
32:28 Qu'est-ce qu'il a proposé pour garder nos talents ?
32:30 Il n'y a jamais eu autant de fuite des cerveaux et des talents
32:32 de notre pays.
32:34 On parlait des déficits et de la politique économique du gouvernement,
32:36 Eric Ciotti, le patron des Républicains
32:38 dans une interview au Parisien, redit
32:40 que les Républicains pourraient déposer une motion de censure.
32:42 Est-ce que vous la voteriez
32:44 avec les LR ?
32:46 Est-ce que vous dites qu'il faut la faire avant les Européennes
32:48 pour clarifier la situation ?
32:50 Bien sûr, parce que nous la voterons, évidemment.
32:52 Nous sommes dans une situation d'urgence.
32:54 La situation des comptes publics est très grave.
32:56 Nous avons fait une réunion avec monsieur Le Maire,
32:58 monsieur Casenaves à Bercy, soi-disant, pour voir les économies.
33:00 Ils n'ont présenté aucune économie
33:02 au parti de l'opposition.
33:04 Ils n'ont strictement rien proposé. C'était très aimable.
33:06 On nous a proposé un café et des petits fours.
33:08 C'était pour ça qu'il était mieux de savoir comment on allait
33:10 protéger l'argent des Français.
33:12 Donc vous dites qu'il faut que ça tombe avant les Européennes
33:14 pour que les Français le sachent.
33:16 Il faut un électrochoc, il faut mettre ce gouvernement face à ses responsabilités.
33:18 Il faut le censurer.
33:20 Ils sont en train de ruiner la France.
33:22 Ils augmentent les impôts
33:24 et ils ne maîtrisent pas les dépenses.
33:26 En cas de censure, qui pourrait conduire à une dissolution,
33:28 est-ce que le Rassemblement national s'engage
33:30 à ne pas présenter de candidats
33:32 face aux députés LR
33:34 qui auront aussi voté la motion de censure ?
33:36 Jordan Bardella avait pris cet engagement
33:38 pour donner du courage à ceux qui en manquent.
33:40 C'est-à-dire les Républicains. Ça fait 30 ans qu'ils manquent de courage.
33:42 Mais ils peuvent encore en retrouver.
33:44 C'est quelque chose qu'on peut retrouver au fond de son cœur.
33:46 Donc je leur conseille de se regarder face à un miroir
33:48 et de savoir si oui ou non, le gouvernement Macron
33:50 dirige bien la France.
33:52 Je pense que beaucoup savent qu'il le dirige mal.
33:54 Mais donc cet engagement est réitéré.
33:56 Vous le maintenez. Vous le dites clairement aux Républicains.
33:58 C'est Jordan Bardella qui prendra ses décisions.
34:00 Mais à l'époque, ça avait donné du courage
34:02 à certains collègues des Républicains
34:04 qui étaient aussi personnellement en séance.
34:06 Et le manque de cohérence, ça ne vous choque pas
34:08 sur le fait que vous n'avez pas du tout les mêmes idées
34:10 que la droite économiquement parlant ?
34:12 Donc en fait, il s'agit juste une fois de plus
34:14 d'essayer de faire tomber le gouvernement à tout prix.
34:16 C'est faire tomber le gouvernement.
34:18 C'est aussi un signal d'unité
34:20 dans le sens où, pour redresser la France,
34:22 il nous faudra aussi des Français et des dirigeants
34:24 qui se sont trompés.
34:26 Et les Républicains qui sont contre M. Macron
34:28 sont ceux qui se sont au moins trompés.
34:30 Pour redresser un pays, il faut rassembler large.
34:32 Nous, on ne va pas redresser la France seulement
34:34 avec les gens qui suivent Marine Le Pen depuis le début.
34:36 Ce sont nos principaux soutiens,
34:38 nos principaux soutiens de cœur et de raison.
34:40 Mais évidemment, pour reconstruire un pays,
34:42 il faut associer des gens
34:44 qui n'ont pas voté pour nous avant.
34:46 Jean-Philippe Tanguy, je voudrais qu'on aborde la guerre en Ukraine
34:48 pour essayer d'éclaircir vos prises d'opposition,
34:50 parfois un peu floues, sur les armes notamment.
34:52 Le 23 novembre dernier, Marine Le Pen disait,
34:54 ouvrez les guillemets,
34:56 "si on continue à livrer des armes à l'Ukraine,
34:58 on ne fera que continuer la boucherie
35:00 et ce sera la guerre de 100 ans".
35:02 Quatre mois plus tard,
35:04 Jordan Bardella, le 22 mars,
35:06 "le rôle de la France est de donner à l'Ukraine
35:08 les moyens de tenir le front.
35:10 Ce sont des munitions d'obus,
35:12 des missiles anti-chars".
35:14 Deux positions diamétralement opposées.
35:16 Qui a raison
35:18 entre Marine Le Pen et Jordan Bardella ?
35:20 - Mais excusez-moi,
35:22 les deux ont raison. Je m'explique.
35:24 - Ah oui, là, il est très bien parce que là...
35:26 - Dans le contexte Marine Le Pen,
35:28 à chaque fois, on demande
35:30 de faire toujours plus d'armes, notamment les avions
35:32 et des armes capables d'atteindre le territoire russe,
35:34 ce que même les Américains ne veulent pas faire.
35:36 Jordan Bardella, lui, parle
35:38 d'entretenir le front tel qu'il se fait aujourd'hui.
35:40 Pourquoi ? Parce que ce que personne
35:42 ne dit dans les positions de Marine Le Pen,
35:44 et j'invite ceux qui nous écoutent à regarder...
35:46 - Marine Le Pen, si on continue à livrer des armes à l'Ukraine,
35:48 on ne fera que continuer la boucherie
35:50 et ce sera la guerre de 100 ans.
35:52 Marine Le Pen, si on suit cette phrase
35:54 prononcée le 23 novembre, il faut arrêter
35:56 de livrer des armes. Or, 4 mois plus tard,
35:58 Jordan Bardella donnait à l'Ukraine
36:00 les moyens de tenir le front, munitions d'obus,
36:02 missiles anti-chars. Attendez, pardon, mais là,
36:04 je prends un témoin, ceux qui nous regardent.
36:06 Vous ne pouvez pas dire qu'ils disent la même chose.
36:08 - Les discours de Marine Le Pen ou de Jordan Bardella,
36:10 ce n'est pas, excusez-moi, une phrase sortie de son contexte.
36:12 - Ah, mais non, mais j'invite les uns et les autres à regarder
36:14 les déclarations autour. - Je suis d'accord avec vous,
36:16 qu'ils aillent écouter le discours de Marine Le Pen
36:18 à l'Assemblée nationale d'un quart d'heure, qui leur expliquera tout.
36:20 Nous voulons que la diplomatie
36:22 reprenne ses droits. Aujourd'hui, la diplomatie
36:24 est déléguée à la Chine et à la Turquie.
36:26 Elle n'est pas gérée
36:28 par les pays européens sur leur propre continent.
36:30 - Est-ce qu'envoyer des armes, c'est prendre le risque
36:32 de continuer la boucherie et que ce soit une guerre
36:34 de 100 ans ? - Ça dépend. Quelles armes ?
36:36 Si vous faites ce que dit Marine Le Pen,
36:38 des armes toujours plus importantes, qui peuvent
36:40 attaquer le territoire russe et donner un prétexte
36:42 à la Russie pour, comment dire,
36:44 élargir cette guerre. Nous sommes face
36:46 à une impasse. Ce que nous voulons, c'est que l'Ukraine
36:48 soit suffisamment forte pour pouvoir négocier en position
36:50 de force, comme nous l'avons fait quand
36:52 notre territoire national était occupé contre les Allemands
36:54 en 1918. Certains font croire,
36:56 en particulier M. Macron, que l'Ukraine
36:58 ne pourra négocier la paix uniquement quand les
37:00 Russes auront quitté le territoire
37:02 ukrainien qu'ils doivent recouvrer.
37:04 Ce n'est pas la réalité historique. Il faut faire
37:06 la paix, même si le territoire ukrainien
37:08 est occupé pour justement qu'il quitte
37:10 le territoire. - Avec quelle concession territoriale ?
37:12 - Mais que l'Ukraine recouvre son territoire, comme la France
37:14 - Avec la Crimée, notamment ? - Comme la France a recouvré
37:16 son territoire en 1938, alors que nous avons
37:18 fait l'armistice, alors c'est aux Ukrainiens
37:20 et aux Russes de décider si la Crimée appartient
37:22 ou pas au territoire ukrainien. Ce n'est pas
37:24 à la France. - C'est-à-dire ?
37:26 - Ça veut dire qu'il y a un scénario où l'Ukraine
37:28 est obligée d'abandonner la Crimée à la Russie ?
37:30 - Il y a des négociations, c'est deux pouvoirs, des États
37:32 souverains, qui décideront du
37:34 territoire à recouvrer. Ce n'est pas
37:36 Jean-Philippe Tanguy, ni vous d'ailleurs, sur un plateau
37:38 télé, mais moi non plus c'est sûr aussi.
37:40 Qui va décider
37:42 de la paix ou de la guerre entre la Russie et l'Ukraine.
37:44 Mais fixer, comme le font d'autres,
37:46 des conditions justement sur les plateaux télé,
37:48 en faisant croire qu'ils sont très courageux, alors qu'en fait
37:50 ils entretiennent la guerre et la boucherie, c'est irresponsable.
37:52 Là, il faut cesser le plus
37:54 vite possible cette guerre, et que l'Ukraine
37:56 gagne la guerre, mais gagner la guerre
37:58 peut se faire sans libérer le territoire
38:00 ukrainien avant la paix. - Question d'Amandine Attalala,
38:02 son transition pour le coup ? - Oui, on parle
38:04 des Jeux Olympiques.
38:06 Cette question qui a agité
38:08 à la fois les médias et les Français,
38:10 puisque Emmanuel Macron a redit cette semaine
38:12 que la présence de la chanteuse Ayanna Kamoura
38:14 à la cérémonie d'ouverture et de clôture
38:16 était tout à fait possible,
38:18 qu'elle y avait sa place.
38:20 Est-ce que vous vous dites, comme a dit Marine Le Pen,
38:22 c'est une façon d'humilier la France ?
38:24 C'était les propos de Marine Le Pen.
38:26 - Mais elle a raison, M. Macron l'a fait uniquement
38:28 pour ça, je ne pense pas qu'il écoute
38:30 cette dame matin, midi, soir, peut-être en faisant de la boxe
38:32 entre deux retouches Photoshop, mais ça m'étonnerait.
38:34 - Pourquoi ce serait humilier, la France ?
38:36 - Parce qu'elle ne représente pas
38:38 un maximum de Français.
38:40 - Vous avez deux trucs, parce qu'elle représente
38:42 une génération, un succès,
38:44 tant mieux pour elle,
38:46 tant mieux pour nous, mais elle est vendue
38:48 sur une catégorie de personnes.
38:50 - Et Jean-Philippe Tanguy, si c'était Michel Sardou,
38:52 ça représenterait aussi une génération et pas une autre.
38:54 - Il y a d'autres personnes qui représentent
38:56 plusieurs générations, qui sont consensuelles.
38:58 Or, M. Macron choisit
39:00 systématiquement des choses,
39:02 parce qu'elle ne le représente pas.
39:04 Je le connais, beaucoup de générations
39:06 qui n'écoutent pas du tout Mme Nakamura,
39:08 parce que ce n'est pas sa génération.
39:10 - Mais, Jean-Philippe Tanguy,
39:12 restons là-dessus une seconde. On a parfaitement le droit
39:14 de ne pas aimer Aya Nakamura, de ne pas aimer
39:16 Dja Dja, Pouky ou je ne sais
39:18 quelles autres chansons.
39:20 Mais quand on dit que le choix d'Aya Nakamura
39:22 est humiliant pour la France, on ne dit pas seulement
39:24 qu'on ne l'aime pas. En quoi est-ce humiliant ?
39:26 Est-ce à cause de ses origines ?
39:28 De sa couleur de peau ?
39:30 Qu'est-ce qui est humiliant ? - Ça n'a rien à voir avec ses origines.
39:32 C'est les choix musicaux qu'elle fait, la façon dont elle parle,
39:34 qui n'est pas le français. Mais ce n'est pas le français,
39:36 par exemple, que les étrangers apprennent
39:38 dans les écoles, quand ils aiment la France,
39:40 ou le français qui est parlé, depuis Pierre de Courbertin,
39:42 aux Jeux Olympiques. C'est-à-dire que ceux qui aiment
39:44 la culture française, quand ils écoutent ses chansons,
39:46 ne reconnaissent pas le français académique tel qu'il est.
39:48 Ce n'est pas le français traditionnel.
39:50 - C'est un français avec de l'argot,
39:52 avec une forme d'hybridation du langage ?
39:54 - Excusez-moi, personne ne comprend.
39:56 Vous faites écouter les chansons
39:58 de cette dame à la plupart des Français,
40:00 ils ne comprendront pas les paroles. Donc ce n'est pas consensuel.
40:02 Vous faites écouter Edith Piaf aux Français,
40:04 ils ne comprendront pas toutes ses paroles.
40:06 - Dans les chansons de Renaud, il n'y avait pas aussi de l'argot ?
40:08 - Mais est-ce que Renaud est une figure consensuelle
40:10 qui a ouvert les Jeux Olympiques d'Alberville ?
40:12 - C'est celle-ci, une figure consensuelle ?
40:14 - Est-ce que Renaud a ouvert les Jeux Olympiques d'Alberville ?
40:16 - Vous, vous voudriez écouter quel artiste ?
40:18 C'est qui la figure consensuelle aujourd'hui ?
40:20 - Il y en a plein, j'ai pas à donner.
40:22 Moi, j'ai donné Mylène Farmer, parce qu'elle est plus consensuelle,
40:24 elle réunit plus les générations, elle parle français.
40:26 Mais il y en a d'autres, par ailleurs.
40:28 - Mais vous vous entendez quand vous dites "Aïana Camorra", elle parle pas français ?
40:30 - Elle parle un argot fondé en partie sur du français et sur d'autres langues.
40:36 - Et vous êtes choquée par le traitement qu'elle a ?
40:38 - Je vois toujours pas l'aspect humiliant.
40:40 Vous avez le droit de pas aimer.
40:42 - C'est quoi "Djadja" ?
40:44 - Djadja ?
40:46 Je suis pas là pour faire l'exégèse des paroles d'Aïana Camorra.
40:48 - Vous ne connaissez même pas la signification de ce titre.
40:52 Ça veut dire quoi "hyper" ?
40:54 - Mais par ailleurs, quand Mylène Farmer dit
40:56 "Je suis libertine, je suis une catin",
40:58 on peut aussi considérer que c'est pas consensuel.
41:00 - Visiblement, depuis 30 ans,
41:02 elle est plus consensuelle que d'autres.
41:04 - Plus consensuelle ?
41:06 En quoi est-elle plus consensuelle qu'Aïana Camorra ?
41:08 - Tout simplement, la langue qu'elle utilise,
41:10 les chansons qu'elle fait sont accessibles
41:12 à un plus grand nombre.
41:14 Vous faites semblant de ne pas comprendre.
41:16 Je vous donne un seul exemple sur une de ses chansons les plus connues.
41:18 On ne sait même pas à quoi elle fait référence.
41:20 Ça veut dire quoi "pouki" ?
41:22 - Bon, on fera peut-être une autre émission
41:24 pour faire l'exégèse des chansons d'Aïana Camorra.
41:26 Question de Mario Monk sur les européennes.
41:28 - Je vous réinviterai à l'Académie française,
41:30 je suis sûr qu'ils se feront une exégèse des paroles de Mme Camorra.
41:32 - Il y en aura.
41:34 - Votre candidat aux européennes, Jordan Bardella,
41:36 fait la course en tête, puisque dans les sondages
41:38 il est donné à 30% d'intention de vote,
41:40 et avec un écart de plus en plus grand
41:42 avec la liste Renaissance, puisque un sondage élab pour
41:44 BFM et La Tribune dimanche
41:46 donne la majorité présidentielle à 16,5.
41:48 Donc presque la moitié.
41:50 Et ce que vous dites aujourd'hui, ça y est, c'est fait, c'est gagné.
41:52 - Bien sûr. - Bien sûr.
41:54 - Non mais absolument pas. Les sondages, c'est une chose,
41:56 ça donne du bonheur au cœur, ça donne évidemment
41:58 le sentiment dans le pays
42:00 que les français veulent nous faire confiance,
42:02 que la ligne choisie par Marine Le Pen
42:04 depuis plus de 10 ans, avec notre groupe
42:06 parlementaire depuis 2 ans,
42:08 et qu'incarne Jordan Bardella avec sa liste
42:10 avec beaucoup de ralliements, a la confiance
42:12 des français. Donc il faut les convaincre
42:14 de maintenir cette confiance, de voter massivement
42:16 pour la liste de Jordan Bardella, à la fois
42:18 pour sanctionner évidemment Emmanuel Macron,
42:20 notre principal adversaire, et voter pour la liste
42:22 de Jordan Bardella, c'est évidemment voter
42:24 contre la politique de M. Macron, qui l'a tellement
42:26 liée à la politique de la Commission européenne
42:28 de Madame von der Leyen.
42:30 Et c'est aussi une nouvelle vision de l'Europe
42:32 fondée sur la coopération. Ce qui marche
42:34 aujourd'hui en Europe, ce sont les projets de coopération.
42:36 Airbus a fonctionné, c'était une coopération.
42:38 Erasmus a fonctionné, c'était une coopération.
42:40 - Oui mais je suis sûr que ces sondages,
42:42 est-ce qu'ils sont trop bons trop tôt ?
42:44 - Mais non, mais écoutez, on ne va quand même pas se plaindre
42:46 d'avoir la confiance des français dans les sondages.
42:48 Ça crée aussi une dynamique. Hier,
42:50 à l'écluse dans le Nord, près de Douai, il y avait
42:52 plus de personnes qui voulaient assister.
42:54 - Vous ne craignez pas que, comme en 2019,
42:56 ça baisse et qu'à la fin l'écart soit plus tenu ?
42:58 - Oui, mais alors j'ai entendu ça en loge,
43:00 il n'y avait pas du tout cette avance
43:02 en 2019. - C'est vrai, mais à la fin, ça se joue
43:04 je crois à 0,8 points entre Nathalie Loiseau
43:06 et Jordan Bardella. - Dans les sondages, il y avait entre 1 et 3 points
43:08 d'abord d'avance pour Renaissance,
43:10 enfin à l'époque c'était En Marche.
43:12 Ensuite, pour le Rassemble national,
43:14 évidemment, il y a eu un point d'écart. Les sondages étaient un petit peu
43:16 trompés, mais pas beaucoup. Il n'y a jamais eu un tel écart
43:18 entre deux listes, aucun sondage
43:20 et jamais le Rassemble national n'a été donné
43:22 aussi haut. Et c'est le travail que fait
43:24 de conviction de Jordan Bardella. Moi, je vois que
43:26 nos adversaires ne font que des coups bas, que des coups
43:28 sous la ceinture. Ils refusent le débat
43:30 d'idées, pour dire qu'il n'était pas là,
43:32 qu'il était absent. - Mais certains vous reculent
43:34 le fait de refuser les débats d'idées, de ne pas être au débat.
43:36 - Il va faire des débats sur le fond. - Non, mais il n'a pas fait le public Sénat,
43:38 là il ne fait pas France 24 RFI. - On nous reproche toujours
43:40 d'avoir que quelques têtes de liste,
43:42 si je peux dire, mais surtout quelques orateurs. Donc on envoie d'autres
43:44 orateurs, les gens ne sont pas contents non plus. Donc on nous reproche
43:46 tout et son contraire. Et Jordan Bardella
43:48 a fait le choix des débats de fond. Or, il est beaucoup
43:50 plus facile de faire des débats de fond
43:52 en duel, pour opposer
43:54 deux visions. Donc, Jordan Bardella fera un
43:56 duel avec Madame Ayer, pour opposer la vision
43:58 macroniste. - Sur cette chaîne, le 2 mai,
44:00 à 21h. - Exactement. La vision macroniste. - Pardon pour cet instant
44:02 autopro. - Mais c'est important, parce qu'il faut le regarder, ce débat.
44:04 Donc, on verra l'opposition de vision sur
44:06 le fond. J'espère que Madame Ayer aura de meilleurs arguments
44:08 que le caniveau. - Enfin, il n'empêche
44:10 que les deux premiers débats collectifs, il décide
44:12 de se faire représenter. - C'est une liste.
44:14 Ce n'est pas un scrutin majoritaire unique.
44:16 - Les autres ne se font pas représenter. Les autres y vont. - Mais oui,
44:18 les autres, ils n'ont peut-être personne à mettre.
44:20 - Question d'un téléspectateur, Olivier,
44:22 qui vous pose la question suivante, Jean-Philippe Tanguy.
44:24 Si vous accédiez au gouvernement, quel ministère
44:26 aurait votre préférence ?
44:28 - Non, moi, ma phrase
44:30 préférée de Philippe Séguin, c'est
44:32 "Certains célèbrent la victoire,
44:34 moi, je me contente d'y travailler".
44:36 - Marine Le Pen dit qu'elle fera un ticket avec Jordan Bardella,
44:38 donc il n'est pas absurde de penser déjà à
44:40 quelque chose autour de l'économie, vous concernant ?
44:42 - Marine Le Pen aspire à être présidente de la République
44:44 et je lui souhaite de tout mon cœur.
44:46 C'est sa fonction de choisir ou d'annoncer qui
44:48 sera son premier ministre. Ce n'est pas ma fonction de députée.
44:50 - Vous serez au gouvernement, si Marine Le Pen gagne.
44:52 - Je ne sais pas du tout. Je n'en sais rien, moi.
44:54 Il y a plein d'endroits où on peut être utile,
44:56 d'ailleurs, on peut aussi ne pas être utile.
44:58 - Merci beaucoup, Jean-Philippe Tanguy, d'avoir été l'invité
45:00 de BNP politique.
45:02 - Quand on voit la Macronie, c'est un peu la conclusion de cette
45:04 anachronie, c'est qu'on peut surtout être inutile.