Valence : une semaine de règlements de compte

  • l’année dernière
Antoine (prénom d'emprunt) habite l'un des deux quartiers rivaux de Valence. Il a 18 ans, il travaille tous les jours, mais il veut déménager, car il ne peut même plus rentrer chez lui en sécurité. Entre les rixes et les trafics, il témoigne anonymement par peur de représailles pour dénoncer la zone de non-droit qui y règne.

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Transcription
00:00 Ça commence à être un peu un quotidien parce qu'on entend des tortures,
00:03 des séquestrations, des meurtres, on entend plein de choses.
00:07 Le souci c'est qu'eux, ils vont tuer des gens qu'ils ont sur leur liste, on va dire.
00:12 Ils ont telle personne, telle personne, ils vont tuer telle personne.
00:15 C'est pour le paraître, c'est pour montrer sa force,
00:18 pour aussi les trafics de drogue, pour un peu de tout en fait.
00:22 Pour montrer qui est le plus fort et c'est assez bête en plus,
00:25 on est des quartiers, on doit s'unir.
00:27 – Avec ces homicides, est-ce que tu as changé ton quotidien ?
00:29 – Oui, du coup, même ma famille, on veut déménager.
00:33 En fait le souci c'est qu'on ne peut pas sortir.
00:34 C'est qu'à partir de 17h, 18h, on ne peut pas sortir.
00:38 Il m'est déjà arrivé des trucs en fait, en rentrant tard,
00:40 il y a des personnes qui sont passées à côté de moi armées,
00:42 qui voulaient me tirer dessus, je me suis déjà fait braquer.
00:45 Comme les soirs pour rentrer, comme je finis tard le travail,
00:48 ils bloquent parfois les routes,
00:50 ils bloquent les routes avec les barrières des travaux,
00:52 ils sont habillés tout en noir et ils regardent c'est qui, ils nous laissent passer.
00:55 – Voilà, c'est vraiment une dégradation comme Marseille, comme Grenoble, comme Lyon ?
00:58 – C'est ça, ça commence à être assez chaud pour une petite ville,
01:01 parce qu'on est quand même des petits quartiers,
01:03 et pour un petit quartier que ça se passe comme ça,
01:05 c'est assez compliqué, assez chaud.
01:08 [Musique]
01:11 [SILENCE]

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