L’économie française se porte mal par la faute de ses dirigeants.
L’agence de notation Fitch Ratings vient de dégrader la note financière de la France. C’est une humiliation pour Emmanuel Macron qui faisait de la réforme des retraites le signal envoyé aux marchés financiers pour continuer de les solliciter pour la dépense publique. Le déficit budgétaire, la dette, le déficit commercial atteignent des niveaux inégalés dans l’histoire, la France est en faillite. Le plan de relance de l’UE qui va coûter plus cher à la France qu’elle ne lui rapporte, comme d’ailleurs sa contribution au budget européen, constitue une spoliation des Français doublée d’une obligation d’utiliser les fonds selon les volontés de l’UE.
A propos de l’Europe, nous enregistrons cette émission le jour du 9 mai, jour de la déclaration de Robert Schuman sur la construction européenne. François Asselineau se livre à une brillante démonstration des deux paternité européennes, l’Amérique et le Vatican, d’où pour ce dernier, les démarches de béatification de Robert Schumann.
Macron ne comprend pas la Constitution et encore moins le peuple français.
"Dire ce que l’on va faire et faire ce que l’on a dit", comme l'a déclaré Emmanuel Macron, ce n’est pas la démocratie, celle -ci est une obligation de tous les instants. Partisan du Frexit, François Asselineau se voit souvent opposer la situation de la Grande -Bretagne après le Brexit : inflation, déficits, pauvreté et menaces sur la Livre sterling. Selon lui, on ne peut considérer que c’est la faute du Brexit. La réalité de la France est qu’elle est dans une situation de dépendance euro-atlantiste et que c’est l’Allemagne qui est la grande gagnante de l’UE. Selon François Asselineau, il faut clairement identifier les dangers : ce ne sont ni la Russie, ni la Chine, ni le monde arabe, mais les Etats-Unis et l’Allemagne qui abaissent la souveraineté et l’indépendance française.
L’agence de notation Fitch Ratings vient de dégrader la note financière de la France. C’est une humiliation pour Emmanuel Macron qui faisait de la réforme des retraites le signal envoyé aux marchés financiers pour continuer de les solliciter pour la dépense publique. Le déficit budgétaire, la dette, le déficit commercial atteignent des niveaux inégalés dans l’histoire, la France est en faillite. Le plan de relance de l’UE qui va coûter plus cher à la France qu’elle ne lui rapporte, comme d’ailleurs sa contribution au budget européen, constitue une spoliation des Français doublée d’une obligation d’utiliser les fonds selon les volontés de l’UE.
A propos de l’Europe, nous enregistrons cette émission le jour du 9 mai, jour de la déclaration de Robert Schuman sur la construction européenne. François Asselineau se livre à une brillante démonstration des deux paternité européennes, l’Amérique et le Vatican, d’où pour ce dernier, les démarches de béatification de Robert Schumann.
Macron ne comprend pas la Constitution et encore moins le peuple français.
"Dire ce que l’on va faire et faire ce que l’on a dit", comme l'a déclaré Emmanuel Macron, ce n’est pas la démocratie, celle -ci est une obligation de tous les instants. Partisan du Frexit, François Asselineau se voit souvent opposer la situation de la Grande -Bretagne après le Brexit : inflation, déficits, pauvreté et menaces sur la Livre sterling. Selon lui, on ne peut considérer que c’est la faute du Brexit. La réalité de la France est qu’elle est dans une situation de dépendance euro-atlantiste et que c’est l’Allemagne qui est la grande gagnante de l’UE. Selon François Asselineau, il faut clairement identifier les dangers : ce ne sont ni la Russie, ni la Chine, ni le monde arabe, mais les Etats-Unis et l’Allemagne qui abaissent la souveraineté et l’indépendance française.
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00:00:00 [Générique]
00:00:16 Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de Politique et Économie. Bonjour Pierre.
00:00:20 Bonjour Olivier et bonjour à tous.
00:00:23 Pour cette nouvelle édition de Politique et Économie, nous recevons M. François Asselineau.
00:00:28 Nos téléspectateurs vous connaissent.
00:00:30 Vous êtes président fondateur de l'UPR.
00:00:36 Vous êtes, personne n'étant parfait, ancien d'HEC, ancien de l'ENA et inspecteur des finances.
00:00:41 Et vous avez fréquenté les cabinets ministériels, ce qui vous donne une très grande expérience dans la politique.
00:00:47 Et nous allons commencer cette émission, Politique et Économie oblige, par des questions politiques.
00:00:52 Et ensuite, nous irons sur les questions économiques, politiques et notamment institutionnelles.
00:01:00 Alors, ma première question portera sur, c'est un peu anecdotique, mais l'agence de notation Fitch, Fitch Writing,
00:01:09 qui appartient d'ailleurs à M. Ladrette de Lacharrière, vient de dégrader la note financière de la France.
00:01:16 C'est quand même une humiliation pour Macron. Que pensez-vous de ce signal envoyé à l'opinion française ?
00:01:25 – Alors, d'abord, merci de m'inviter dans votre émission.
00:01:28 Heureusement qu'il y a quand même, comme ça, quelques télévisions web
00:01:33 qui font leur devoir d'informer le citoyen et vraiment...
00:01:36 – Libres.
00:01:37 – Oui, libres, et je vous en félicite. En plus, je sais que ça marche bien.
00:01:42 Contrairement à ce que vous venez de dire, je ne pense pas que ce soit anecdotique, cette affaire de Fitch Writing.
00:01:48 C'est une agence de notation. Alors pour les gens qui nous découvrent ou qui ne savent pas très bien ce que c'est,
00:01:54 je rappelle que c'est un concept d'origine américaine. Ce sont des agences avec des notes qui vont de triple A,
00:02:02 triple A+, jusqu'à C, la cotation, la valeur d'une obligation, par exemple, d'une entreprise ou d'un État.
00:02:11 Et plus on descend dans l'alphabet, plus c'est mauvais. Et en fonction de cette notation,
00:02:17 les marchés financiers demandent une rémunération croissante.
00:02:21 Parce que plus le risque est fort, plus ils demandent une rémunération croissante.
00:02:26 Alors ce qu'il faut savoir, c'est que du temps de Chirac, c'est quand même pas...
00:02:31 Je ne remonte pas à Matuzalem. La France était quand même côté triple A+.
00:02:35 Aujourd'hui où nous parlons, la Suisse est côté triple A. Et l'Allemagne aussi, je crois, est côté triple A.
00:02:43 Nous, nous sommes passés à triple A, triple A-, double A+, double A. Et là, on vient de passer à double A-.
00:02:53 Alors après, il y aura triple B+, triple B, triple B-, puis BB, et après C.
00:03:03 Ça veut dire que dans une échelle d'indignité, si j'ose dire, on a déjà parcouru la moitié du chemin.
00:03:10 Donc ça, c'est le premier point. C'est très grave. C'est très grave d'abord parce que ça veut dire
00:03:16 que les marchés financiers vont demander d'être mieux rémunérés lorsqu'ils souscrivent à une obligation du Trésor public français.
00:03:23 Et deuxièmement, il faut bien comprendre que c'est un jugement qui...
00:03:30 Alors il n'y a pas que FeetRatings. Il y en a d'autres qui sont très connus. Mais en gros, il y a 3, 4 agences qui sont...
00:03:37 — Standard & Poor's. — Standard & Poor's, par exemple, qui est la plus connue. Mais il faut savoir...
00:03:42 Donc elles se copient toutes un peu les unes les autres. C'est un signal et c'est un jugement qui n'est pas porté sur une affaire.
00:03:51 Je me rappelle avoir vu un tweet de Jacques Attali il y a une quinzaine de jours, 3 semaines,
00:03:57 qui expliquait que la volonté de Macron d'imposer coûte que coûte la réforme des retraites était due au fait qu'il savait
00:04:05 qu'il allait y avoir la cotation de Fitch qui arrivait. Et donc il fallait qu'il tienne bon...
00:04:12 Ça, c'est Jacques Attali qui l'a dit. Donc c'est faux, comme tout ce que dit Jacques Attali. Et ça s'est révélé faux,
00:04:17 puisque Macron a imposé sa loi et FeetRatings a quand même décoté. Alors ce qu'il faut bien comprendre,
00:04:25 c'est qu'une agence de notation, elle, c'est une dynamique. Et elle regarde toute une série de critères et des évolutions dans le temps.
00:04:33 Et donc j'ai vu aussi qu'il y a un... Comment dire ? Un narratif qui a dû être élaboré par McKinsey.
00:04:41 Les macronistes ont dit après cette dégradation, c'est de la faute de la CGT, c'est parce qu'en fait, la CGT refuse cette loi, etc.
00:04:50 – Non, la dégradation du climat social. – C'est vrai que FeetRatings en parle. Mais il en parle parmi 5 ou 6 autres points
00:04:59 qu'il met d'abord en avant. Ce qu'il met d'abord en avant, FeetRatings, c'est le fait de la dégradation de nos comptes publics,
00:05:09 avec des déficits budgétaires absolument considérables. Cette année, on doit avoir quelque chose comme
00:05:15 380 milliards d'euros de recettes et 90 milliards d'impasses budgétaires par rapport à des dépenses qui vont être de l'ordre de 460.
00:05:24 C'est énorme. Il y a 25% de nos dépenses qui ne sont pas couvertes. Ça veut donc dire que cette année, on va continuer à aggraver notre déficit.
00:05:31 Donc la non-maîtrise du déficit budgétaire, l'évolution de notre dette... Vous savez, vous retrouverez sur Internet...
00:05:40 En 2007, il y avait François Fillon qui avait dit « Je suis à la tête d'un État quasi faillite ». C'était en 2007.
00:05:49 En 2007, la dette publique française était comme ça de l'ordre de 1 500 milliards d'euros. 1 500 en 2012, elle a été montée à 1 800 milliards d'euros.
00:05:59 Là, nous avons atteint et dépassé 3 000 milliards d'euros. C'est-à-dire que depuis qu'en 2007, Fillon avait dit que la France
00:06:09 était en état de quasi faillite, on a doublé la dette. Alors c'est dû à toute une série de phénomènes, notamment le fait qu'il y a eu
00:06:17 la facilité financière, c'est-à-dire que pendant des années... – L'assouplissement monétaire.
00:06:24 – L'assouplissement monétaire. On a eu des taux d'intérêt négatifs, ce qui est une aberration, un taux d'intérêt négatif.
00:06:30 Et donc ça a été facile. Ça a d'ailleurs été ce que les théologiens et les financiers se rejoignent sur un point,
00:06:38 ce qu'on appelle l'aléa moral, c'est-à-dire de pouvoir s'endetter ou de pouvoir dégager des déficits sans être punis.
00:06:46 Il y a aussi un autre phénomène qui est aggravant. C'est la dégradation de notre balance commerciale, qui a atteint des déficits records,
00:06:54 160 milliards d'euros. Si vous revenez à 6,55957, ça veut dire plus de 1 000 milliards de francs de déficit commercial.
00:07:04 Alors c'est certes pas les mêmes francs. Mais je rappelle que dans les années 1984, lorsqu'il y a eu le tournant de la rigueur
00:07:11 et que Mitterrand a prié Pierre Mauroy de regagner son département du Nord et à nommer Laurent Fabius,
00:07:18 de mémoire, le déficit commercial qui avait été l'un des critères qui avait été mis en avant parce que les marchés financiers tambourinaient,
00:07:25 on devait être à 90 milliards d'euros de déficit. Là, on est à 1 000 milliards d'euros. Alors c'est pas...
00:07:31 — 90 milliards de francs, oui. — Là, on est à 1 000 milliards de francs. 160 milliards d'euros, ça fait 1 000 milliards de francs.
00:07:40 Bon, c'est pas les mêmes francs, mais quand même. Or, quasiment personne n'en parle. Moi, j'en parle.
00:07:46 Il y a Marc Twaty, qui est un économiste que j'ai reçu à UPR TV, qui fait son devoir et qui tire la sonnette d'Allah.
00:07:53 Personne n'en parle. Pourquoi personne n'en parle ? Parce qu'on est en pleine aléa morale. C'est-à-dire que comme nous sommes dans l'euro,
00:08:00 ça part d'une espèce de grand pot commun. Mais il y a une contrepartie à ça. C'est que la France, elle est obligée...
00:08:08 Elle a des déficits de sa balance des paiements courants très importantes. Elle est obligée d'émettre des obligations du Trésor.
00:08:14 Et ces obligations du Trésor, donc, elles sont acceptées plus ou moins par les marchés financiers.
00:08:19 Et pour que les taux d'intérêt n'augmentent pas de façon déraisonnable, parce que sinon, ça va vers l'explosion de la zone euro,
00:08:27 eh bien depuis Draghi, la BCE, contrevenant à la lettre même des traités... Normalement, la BCE n'a pas le droit d'acheter des obligations d'État.
00:08:39 Alors elle ne le fait pas. Stricto sensu, elle l'achète sur le marché secondaire, comme on dit, c'est-à-dire d'occasion.
00:08:46 C'est-à-dire qu'on vend des obligations. C'est pris par les banques. Après, les banques le revendent. Et on achète ça.
00:08:52 Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est que si la BCE ne faisait pas ça, nous aurions des taux d'intérêt qui exploseraient.
00:08:59 Et ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la BCE fait ça contre le texte des traités, contre la volonté de l'Allemagne.
00:09:08 Et l'Allemagne a un peu fermé les yeux, tout en disant, en regardant dans le blanc des yeux M. Macron ou avant son prédécesseur,
00:09:16 en disant que vous allez faire telle réforme, telle réforme, telle réforme. Il faut comprendre ça.
00:09:20 — Si on a promulgué, en tout cas si le président a promulgué cette réforme des retraites, c'est parce que, vous dites, l'Allemagne nous braque un pistolet sur la tempe.
00:09:28 — Oui, oui. Là-dessus, comme sur beaucoup de choses. Écoutez, vous voyez bien que Macron...
00:09:32 Moi, j'ai une petite devise personnelle que je me suis bâtie quand j'étais enfant. Parce que j'aimais bien comprendre les choses.
00:09:39 Et puis parfois, je comprenais pas. Et je me disais... Je sais pas. Je suis bête. Je comprends pas.
00:09:45 Un jour, j'ai compris quelque chose. C'est que j'étais pas bête. C'est que si je comprenais pas, c'est qu'il y avait quelque chose à comprendre qu'on m'expliquait pas.
00:09:53 Et donc ça, c'est... Quand il y a quelque chose que vous ne comprenez pas, c'est qu'il y a quelque chose à comprendre.
00:09:57 Et là, par exemple, le suivisme de Macron face à l'Allemagne... Vous avez vu qu'il a annoncé aujourd'hui qu'il allait être reçu en visite d'État
00:10:07 par le président de la République fédérale d'Allemagne. Je suis persuadé qu'il y a 90% des Français qui ne savent pas qui est le président de la République.
00:10:15 Il s'appelle M. Steinmeier. — Pour nos téléspectateurs, il faut dire que nous enregistrons aujourd'hui le 9. Et c'est le jour de l'Europe.
00:10:22 — Oui. C'est aujourd'hui le jour de l'Europe. — On nous en parlera certainement. — Voilà. En tout cas, il annonce qu'il va être reçu en grande pompe comme cité...
00:10:31 Enfin ça me fait penser. Je ne sais pas. C'est comme Pierre Laval qui annonce en grande pompe qu'il va être reçu par le chancelier Adolf Hitler.
00:10:38 Enfin il y a quelque chose d'absolument indécent. Bon, je sais, c'est un point de Godwin. Mais... — Oui, mais vous avez gagné.
00:10:44 — Oui, j'ai gagné. Mais il y a quand même un problème. Je rappelle qu'à la fin de 2022, au mois d'automne dernier,
00:10:52 il y avait le chancelier d'Allemagne Olaf Scholz, qui est allé en Chine. Il y est allé avec une délégation de chefs d'entreprise.
00:11:01 Macron a dit « Est-ce que je peux venir ? ». Et Olaf Scholz a dit « Nein ». Non, il est allé... Non, pas besoin de vous.
00:11:07 Il est allé défendre les intérêts des entreprises allemandes contre les intérêts des entreprises françaises notamment.
00:11:13 Et puis ensuite, lorsque lui-même est allé en Chine, il a demandé à von der Leyen de l'accompagner. Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:11:24 — Il a besoin d'une fonctionnaire. — Je pense qu'il y a des gens... Vous savez ce qu'on appelle les visiteurs du soir dans les milieux autorisés.
00:11:31 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui font des pressions que Macron n'est pas un homme libre, qu'il est sujet à des pressions,
00:11:38 et qui lui disent... Von der Leyen, elle est européenne mais elle est aussi allemande. Et que d'ailleurs, les Allemands ont quand même
00:11:44 trusté tous les portes importants au sein de la Commission. Et là, ça continue. Il nous avait déjà fait le coup d'ailleurs
00:11:50 du traité d'Aix-la-Chapelle où la France cédait tout sur des questions militaires. Il avait fait le coup aussi...
00:11:57 Il y a 3 ans, le président chinois Xi Jinping était venu à Paris. Et rappelez-vous, Macron avait demandé
00:12:07 à Angela Merkel de venir. Ils avaient reçu tous les deux le président chinois qui faisait des yeux ronds.
00:12:14 — Où je suis ? — C'est incroyable. Vous imaginez ?
00:12:17 — Et à propos de pression, M. Asselineau, est-ce qu'on peut penser aussi que Blackrock, tenu par M. Cirelli, Blackrock France,
00:12:26 ait lui aussi exercé des pressions sur le président Macron ? — Oui. Il a été reçu... Alors pas Cirelli, mais M....
00:12:34 — L'hérétique. — L'hérétique, le président américain de Blackrock. Bien sûr, les grands fonds de pension, Blackrock est le plus connu.
00:12:40 Mais vous avez Van Gogh. Vous en avez un certain nombre. — C'est une street.
00:12:43 — Qui sont derrière, qui font leur lobbying à Bruxelles. Bien sûr. D'ailleurs, si vous voulez, là, l'affaire de déretraite,
00:12:51 on parle de quoi ? On parle de faire des économies peut-être de 10 milliards, 15 milliards. Alors les macronistes disent
00:12:57 que c'est énorme, etc. Mais j'ai pas rêvé. Macron, depuis qu'il est arrivé aux affaires, il a endetté la France de 1 000 milliards d'euros,
00:13:05 dont 600 milliards à l'occasion du confinement qu'il a décidé tout seul, alors que des pays entiers, comme par exemple
00:13:13 les pays d'Afrique, mais aussi la Suède, mais aussi la Biélorussie, n'ont fait aucun confinement. Et ils ont moins de morts que nous
00:13:19 de la COVID. Donc c'est vraiment un crime contre la France qu'a fait Macron qui n'est pas mesuré à sa juste valeur.
00:13:27 C'est qu'il a dépensé 600 milliards d'euros à payer les gens à ne rien faire pendant un an.
00:13:32 — Il s'est contenté d'appliquer les mesures que préconisait l'OMS. — Oui, mais il est allé au-delà. Regardez la Suède.
00:13:40 La Suède, ils ont pas fait de confinement. Ils se sont pas endettés. Parce que ce que Macron nous laisse – et ça, vraiment,
00:13:48 je prends à témoin l'opinion publique française –, c'est qu'on se retrouve dans un cacade noir. Alors effectivement,
00:13:55 Fitch Ratings, pour revenir à eux, ils disent que par ailleurs, il y a les problèmes d'acceptabilité sociale.
00:14:03 Mais ça, on touche à l'ordre de ce point de vue-là. Un autre problème, c'est que depuis que je fais de la politique,
00:14:10 en tout cas depuis que j'ai créé l'UPR, j'explique que le vice de départ de toute cette affaire, et notamment de la monnaie européenne,
00:14:18 c'est de postuler qu'en fait, les Allemands, les Grecs, les Français, les Italiens, les Néerlandais, au fond,
00:14:28 ils peuvent tous se plier à la même discipline monétaire. Au bout du compte, dans cette espèce de fantasmagorie,
00:14:34 c'est une espèce de mythe, c'est d'avoir un peuple européen en niant les spécificités locales.
00:14:40 Il se trouve, et sans vouloir tomber dans les idées reçues, mais il se trouve que c'est quand même une vérité,
00:14:50 que les Allemands, de façon générale, sont plus disciplinés que les Français, que les Français sont considérés,
00:14:56 ça remonte à la guerre des Gaules de Jules César, sont considérés comme un peuple quereller et qui proteste, voilà.
00:15:06 Les Gaulois réfractaires, il y a quelqu'un qui a dit ça d'ailleurs, il me semble, voilà. Et donc on ne peut pas...
00:15:14 Moi, je me rappelle une fois, je vais raconter une anecdote. Tiens. J'étais à l'inspection générale des finances,
00:15:19 on voit le directeur du Trésor de l'époque qui vient nous voir, c'est un énarque, qui s'appelait M. Fernandez.
00:15:27 Il était le fils de Dominique Fernandez. — Ah oui, l'écrivain. — L'écrivain. Et le petit-fils du Fernandez,
00:15:35 qui était d'origine argentine et qui était un collabonatoire d'ailleurs. Dans les années 40, il avait fait un truc sur la France européenne,
00:15:44 un truc comme ça. C'est quand même incroyable. D'ailleurs, Dominique Fernandez a fait un livre sur son père pour régler ses comptes. Enfin bref.
00:15:51 Directeur du Trésor, M. Fernandez, il nous explique... C'était un petit-sénac, hein. Et donc il dit...
00:15:59 Mais voilà, on luttait contre les déficits budgétaires. Et il nous dit... C'était il y a 15 ans. Et il nous dit qu'ils en rigolent,
00:16:08 la direction du Trésor, parce qu'il dit que c'est une coupe d'Iroquois, c'est-à-dire que ça baisse, et puis ça remonte, ça rebique sans arrêt.
00:16:16 On n'y arrive pas. Il faut quand même rappeler que Sarkozy, Hollande un peu moins, Macron, le Mozart de la finance, ont été élus
00:16:25 par des Français qui étaient absolument convaincus que ça y est, enfin, on allait voir ce qu'on allait voir. Je vois que ces jours-ci...
00:16:33 Enfin ces jours-ci, depuis des semaines et des semaines, vous avez une dame qui est assez élégante, qui est intelligente.
00:16:39 Elle s'appelle Mme Agnès Verdier-Molinier, à la tête d'un truc qui s'appelle l'Institut français de l'administration publique.
00:16:46 C'est une coquille-vie qui est financée par le MEDEF, et qui se répand sur les ondes en tirant la sonnette d'alarme – et elle a raison, d'ailleurs –
00:16:54 sur l'état des finances publiques. Mais ce qu'elle ne dit pas... Et c'est là, le problème. C'est qu'on ne sait pas résoudre.
00:17:02 Regardez la France dans quel état elle est. C'est-à-dire qu'on est dans une quasi-insurrection en ce moment pour la seule réforme des retraites.
00:17:11 Donc le problème, le vice congénital de la monnaie européenne, c'est d'avoir pensé qu'au bout du compte, on arriverait à avoir la même monnaie.
00:17:21 Et je pense... Je veux pas jouer les Cassandres. Mais je rappelle que dans la tragédie grecque, Cassandre avait raison.
00:17:28 Je veux pas jouer les Cassandres. Mais tout indique que nous allons vers des jours de plus en plus mauvais.
00:17:33 — Est-ce que ce plan de relance qu'a imaginé l'UE est la contrepartie de ce que Emmanuel Macron a promulgué, à savoir cette réforme des retraites ?
00:17:44 — Alors ça fait partie du paquet cadeau. Là aussi, c'est une histoire de dingue. — Mais on est perdant dans l'affaire.
00:17:49 — Bien sûr. C'est-à-dire que pour lancer ce programme de relance, eh bien les pays se sont endettés au prorata de leurs apports dans le budget.
00:17:58 Et la France... Je suis pas le premier à le dire, mais j'ai fait partie de ceux qui l'ont dit. La France, en gros,
00:18:03 elle s'endette de 80 milliards d'euros qu'elle apporte à la Commission européenne, laquelle va avoir la gentillesse de nous en restituer 40.
00:18:13 Et au passage, elle prend le pouvoir chez nous. C'est comme ça avec tous les fonds européens.
00:18:18 — Elle nous impose la manière dont on doit utiliser ses fonds. — Voilà. Comme je l'ai souvent expliqué, c'est comme si un jour,
00:18:24 je débarquais chez vous, Olivier, et puis je vous disais... Bon, alors maintenant, vous allez me donner 3 000 €,
00:18:33 ou même pas, d'ailleurs, parce que vous n'êtes même pas au courant. Les Français ne sont pas au courant.
00:18:37 Je vous pique 3 000 € dans votre portefeuille. J'ai ouvert un tiroir. Il y avait 3 000 €. Bon.
00:18:42 Vous savez, il y a des tas de gens... Enfin c'est vrai que vous n'êtes pas au Parlement européen.
00:18:45 Vous savez, la vice-présidente, on a trouvé 150 000 € sous son plumard, là. Vous vous rappelez ?
00:18:49 Elle a dit... Les enquêteurs ont dit... — Éva Cailly. — On a dit d'où ça sort. Elle a dit qu'elle savait pas. Bon.
00:18:54 Mettons que je trouve 3 000 € chez vous. Je vous les pique. Vous n'êtes pas au courant.
00:18:59 Et je viens vous voir. On vous dit « Écoutez, voilà, M. Pichon, je vais vous donner 2 000 € ».
00:19:04 Mais premièrement, vous allez vanter les mérites de la Commission européenne. — Les mérites de mon voleur.
00:19:12 — Je suis représentant de la Commission européenne. Vous allez faire des... C'est d'ailleurs obligatoire.
00:19:17 Dès qu'une institution, un organisme, une association, une collectivité locale reçoit des fonds dits européens,
00:19:24 elle est obligée de mettre des étiquettes partout. Ici, l'Europe investit pour... Donc déjà, vous mettrez ça,
00:19:29 parce que je vous remets 2 000 €, vous mettrez partout que la Commission européenne investit chez vous.
00:19:34 Et deuxièmement, je vais dire... Maintenant, on va parler des choses sérieuses. C'est que votre salon, franchement, il est à chier.
00:19:43 Donc il va falloir refaire toute la tapisserie. Donc vous allez la faire comme ci et comme ça.
00:19:47 Vous allez par ailleurs enlever les meubles, parce qu'ils ne me plaisent pas du tout. D'ailleurs, c'est des trucs anciens.
00:19:52 Maintenant, c'est autre chose. D'ailleurs, vous allez pas les posséder. Vous allez les acheter en leasing à une société américaine.
00:19:57 C'est ça, l'Europe. C'est-à-dire qu'ils vous prennent le pouvoir en vous restituant une partie de l'argent qu'ils vous ont volé.
00:20:04 Et c'est exactement ce qui se passe là, puisque en échange des 40 milliards d'euros que nous avons surfinancés, 80 milliards,
00:20:13 ils exigent notamment la réforme sur les retraites. — Et en face de cela, François Asselineau, on entend notre ministre de l'Économie,
00:20:21 Bruno Le Maire, sur les plateaux de télévision, nous annoncer que tout va bien en France, le chômage baisse et la croissance n'est pas négative,
00:20:29 mais elle est positive. Alors qu'est-ce que vous en pensez ?
00:20:33 — Écoutez, je pense que M. Bruno Le Maire est honnêtement complètement disqualifié à tous les égards.
00:20:39 D'abord, j'ai vu aussi qu'il a dit qu'il faut redresser les finances publiques. — Oui. Et il s'annonce même qu'ils vont baisser le Japon.
00:20:45 — Il a dit qu'il faut redresser les finances publiques. Mais ça fait 6 ans qu'il est à la tête des finances publiques.
00:20:51 Il est le principal responsable du désastre financier. Enfin c'est absolument incroyable. Non seulement c'est un désastre financier
00:20:58 de très grande magnitude, parce que ça va peser sur des générations et des générations, sauf parce que la France...
00:21:05 Moi, je vais vous proposer un peu ce que moi, je ferais si j'étais élu, mais sauf parce que la France prenne à bras-le-corps l'affaire.
00:21:11 Mais le type est complètement inconscient, parce qu'en plus de ça, à quoi il consacre son temps libre ?
00:21:17 — À faire des romans. — À faire des romans pornos. C'est vrai ou c'est pas vrai ? — Oui. — Mais c'est... Enfin je suis dingue.
00:21:23 On est dans un monde de dingue. Ces gens sont complètement irrésistibles. — C'est un agile de fou à ciel ouvert.
00:21:28 — Voilà. Et heureusement, de plus en plus de Français commencent à le comprendre.
00:21:32 — Mais en même temps, il nous annonce aussi une baisse des impôts. C'est bien logique. — Oui, mais si vous voulez...
00:21:41 De toute façon, tout ce qu'a annoncé le maire était faux. C'est comme à Thalie. Et tout ce qu'il a dit, c'est le contraire qui s'est produit.
00:21:47 Donc s'il annonce une baisse des impôts, c'est qu'il va y avoir une augmentation des impôts, ce qui, soit dit en passant,
00:21:51 est extrêmement grave, parce que la France a atteint un sommet de prélèvements obligatoires sur l'année 2022.
00:21:59 On en est à 45,8%. C'est un sommet depuis 50 ans. Donc ça veut dire que la France...
00:22:06 Qu'il y ait des prélèvements obligatoires importants en France, c'est un peu consubstantiel à la France.
00:22:11 En 1900, on avait 19% de prélèvements obligatoires. Mais les Américains en avaient 5%. Donc il y a eu tout au long du XXe siècle
00:22:18 une montée en puissance. Mais ça montre déjà que la France... On reboucle sur ce que je disais tout à l'heure
00:22:24 sur le comportement des Allemands et des Français. La France, il y a un moindre consensus social en France.
00:22:31 Il y a une plus grande soif de justice sociale, une plus grande soif d'intermédiation de l'État.
00:22:36 J'explique dans ma conférence sur l'histoire de France disponible sur UPR TV. J'explique que ça remonte à Saint-Louis,
00:22:44 l'intercession de l'État pour assurer une certaine justice sociale. Donc c'est dans les gènes des Français depuis des siècles.
00:22:50 — Sauf qu'à l'époque, c'était des rois. — Oui. Oui, c'était des rois. Il y a quand même cette soif d'un État régulateur,
00:22:56 qui assure une certaine forme de justice. Mais là, on a atteint des sommets qui sont difficiles à justifier
00:23:03 et qui sortent en plus au sentiment populaire – mais que je partage – populaire dans mon...
00:23:09 D'ailleurs, moi, l'UPR, c'est l'Union populaire républicaine. « Populaire », c'est dans le très bon sens du terme.
00:23:14 C'est la réaction saine et normale du peuple français. Au même moment, on constate... Alors c'est vrai que c'est peut-être des anecdotes.
00:23:22 Mais on constate des dilapidations absolument formidables depuis les centaines de milliers d'euros dépensés par Mme Macron
00:23:29 pour faire la moquette ou la vaisselle. Moi, j'ai mangé à l'Élysée. Il y avait quand même un très très beau service en Limoges
00:23:38 qui était magnifique. Bon, bref, il n'y avait pas besoin de dépenser 500 000 € pour avoir un nouveau service.
00:23:45 Ça va aussi sur les 300 000 € donnés encore une fois à M. Bernard-Henri Lévy pour faire son film...
00:23:51 — Son film « Un bide ». — « Un bide », que j'appelle... Moi, c'est les BHL, les bides hautement lucratifs.
00:23:56 J'ai fait une vidéo là-dessus. Mais c'est à chaque fois le contribuable qui paye, sans compter l'argent versé à l'Ukraine,
00:24:04 l'argent versé à la Pologne, etc., l'argent versé à McKinsey. Donc tout ça, les Français se disent « C'est pas possible ».
00:24:11 Moi, dans mon programme présidentiel, sur lequel le plus grand silence a été d'ailleurs maintenu par les médias...
00:24:16 Ça tombe bien, puisqu'en plus de ça, Bayrou a fait en sorte que j'ai pas les parrainages. Mais j'avais prévu...
00:24:22 Et c'est là où je pense qu'il faut donner aux Français des lignes de conduite, des perspectives.
00:24:27 Il faut pas seulement... C'est pas uniquement la déploration du Christ. Il faut prendre les choses en main.
00:24:32 Moi, ce que j'ai à dire aux Français, c'est qu'il faut qu'ils comprennent qu'il faut vraiment balayer toute cette racaille.
00:24:37 C'est de la racaille. Ce sont des gens qui occupent des postes dont ils n'ont pas la compétence.
00:24:44 Et c'est extraordinairement grave, parce qu'il s'agit du destin de 67 millions de Français et d'un peuple qui est bimillénaire,
00:24:50 d'une nation bimillénaire. Il faut... Si les Français veulent vraiment changer, il faut tout changer.
00:24:56 Et tout changer, ça veut dire qu'il faut voter pour des gens nouveaux, et qu'on oppose pas le vote utile.
00:25:00 Le vote utile pour Pierre-Paul ou Jacques, Mme Le Pen, qui n'y connaît rien, qui d'ailleurs n'a fait aucun commentaire
00:25:07 sur le bilan de Macron lors du débat de deuxième tour. Son bilan est une apocalypse financière.
00:25:13 Elle n'a pas dit un mot. Elle a même donné un satisfacit sur l'affaire ukrainienne à Macron.
00:25:17 Qu'on ne vienne pas me parler de Mme Le Pen, qu'on ne vienne pas me parler non plus des uns et des autres.
00:25:22 Ce sont des gens qui ne sont pas compétents. Donc il faudrait, à mon avis, sur les questions financières,
00:25:29 pour ne parler que de ça, c'est dans mon programme, tailler drastiquement dans les dépenses publiques,
00:25:35 dans certaines dépenses. Par exemple, le millefeuille administratif. Moi, j'avais proposé,
00:25:40 je propose toujours la suppression des régions. Ça nous coûte 7 milliards d'euros par an.
00:25:45 Et pourquoi, du Front national à LFI, personne ne la supprime ? Parce qu'ils ont des élus, évidemment.
00:25:50 Donc ça ne sert à rien. Enfin, ça sert, Mitterrand.
00:25:53 — On va vous reprocher d'être Jacobin, d'être centralisateur. Alors, justement...
00:25:58 — Pas du tout, parce que moi, au contraire, je maintiens les départements. Sauf que dans les départements,
00:26:03 je divise par 2 le nombre de conseillers départementaux. C'est une histoire de... Vous savez, François Hollande,
00:26:08 il avait fait ce couple – vous savez – qui devait être un couple un homme-une femme.
00:26:12 C'est d'ailleurs le seul endroit où les couples sont forcément hommes et femmes. C'est incroyable.
00:26:16 C'est seulement pour les conseillers départementaux. C'est un truc de dingue. On supprime un des deux.
00:26:21 Un des deux. Et on maintient les départements. Les régions, on revient à ce que c'était du temps de Pompidou,
00:26:26 c'est-à-dire des petits établissements publics administratifs chargés de faire de la coordination régionale.
00:26:31 On économise 7 milliards. Les députés, on a 577 députés. Il faut de la transposition des directives européennes.
00:26:40 On peut là-dessus revenir à 300 députés. On peut sortir de l'Europe, économiser à 15 milliards d'euros, sortir de l'OTAN.
00:26:49 — Alors je vous propose de parler de la sortie de l'UE dans une seconde partie. Mais François Asselineau,
00:26:54 vous nous dites qu'il faut balayer la racaille qui nous gouverne en attendant. C'est bien le président de la République
00:26:59 qui vient de balayer les Français de l'avenue de Champs-Élysées pour la commémoration du 8 mai.
00:27:05 On a vu ce cortège remonter seul dans un silence absolu la plus grande, la plus belle avenue du monde.
00:27:13 Qu'est-ce que vous avez ressenti ? — C'était la... Devenue la plus triste avenue du monde.
00:27:18 Il y a quelque chose de mortifère. Il y a quelque chose de très... Je pense que le symbole a frappé...
00:27:24 Moi, j'ai fait un tweet sur le champ qui a pulvérisé des records de consultation et d'approbation.
00:27:30 C'est très très grave, ce qui se passe. Ça prouve que Macron est fou. C'est déjà arrivé dans l'histoire de France.
00:27:37 Charles VI, il s'était cinglé. Après, là... — Oui, mais il a régné longtemps.
00:27:42 — Oui, mais il avait été mis sous un conseil de tutelle. Vous savez, il avait tué un de ses gardes
00:27:45 en traversant la forêt de Brocéliande. Ça devait entrer en 1394 par là.
00:27:49 — C'était la forêt du Mans, exactement. — La forêt du Mans. — Oui. — Bon, peut-être la forêt du Mans.
00:27:53 Et il y avait donc sa femme qui était Isabeau de Bavière, dont on disait qu'elle le trompait avec le duc de Bourgogne.
00:28:00 Il y avait eu un conseil de tutelle. Bon, enfin, on va pas rentrer dans l'histoire de France.
00:28:04 Mais là, on a un vrai vrai problème. C'est-à-dire qu'on est au-delà de l'affaire des retraites.
00:28:10 C'est que là, c'est devenu... Maintenant, ça s'est cristallisé, comme on dit, de l'opinion publique
00:28:15 avant une élection présidentielle. Là, l'opinion s'est cristallisée. Il y a Macron qui veut faire plier le peuple français.
00:28:22 Et le peuple français, disons 75%, qui a décidé de se payer Macron et de lui faire mordre la poussière.
00:28:30 Et c'est là où il y a une impasse. — Le risque d'explosion sociale. — Voilà. Il y a une impasse. Il y a une impasse.
00:28:35 Alors j'espère... Vous savez qu'il y a ce projet du groupe Liott le 8 juin qui va peut-être...
00:28:41 — À l'Assemblée nationale. — À l'Assemblée nationale, voter l'abrogation... Ça serait extraordinaire de voter l'abrogation
00:28:47 de la loi sur les retraites. J'ai vu que M. Larcher, président du Sénat, a appelé les députés LR à dire
00:28:55 « On peut pas faire ça face à une loi qui a été votée ». C'est inouï. Elle a pas été votée, cette loi.
00:29:00 Elle a été adoptée sans vote, justement. Et d'ailleurs doublement sans vote, puisque même en première lecture,
00:29:07 le fameux article qui fait passer de 62 à 64 ans n'a même pas été voté compte tenu de la procédure d'urgence.
00:29:12 Alors moi, j'espère que ça serait extraordinaire. — C'est, mathématiquement, pas impossible.
00:29:17 — C'est pas impossible, puisque pour une motion de censure, il faut qu'il y ait une majorité des inscrits
00:29:22 qui vote positivement la motion de censure, alors que pour l'adoption d'une proposition de loi,
00:29:27 il suffit d'avoir une majorité relative. Et donc il est possible qu'un certain nombre de députés se disent
00:29:32 « Oh là là, je m'abstiens », mais s'abstenir fera le jeu de ceux qui vont... Parce qu'a priori,
00:29:37 les 278 députés qui ont voté la censure vont revoter. Et donc il est pas du tout impossible que cette proposition de loi
00:29:45 soit adoptée pour abroger la loi qui a été adoptée sans vote il y a un mois et demi. Alors là, d'abord,
00:29:52 ça serait extraordinaire, ça serait rigolo, mais que ferait Macron ? J'espère qu'il va pas décider de la représenter
00:29:59 et de l'adoption par 49-3, parce qu'alors là, on serait... Non. Je pense... Le problème de Macron, c'est quoi ?
00:30:06 C'est qu'il n'a pas compris ce que c'est que la constitution de la halle de la Gamma V, ni ce que c'est qu'une démocratie.
00:30:11 — Si vous voulez bien, on va en parler après la pause, car ça touche maintenant le domaine des institutions
00:30:16 et de la politique par rapport à la crise sociale que vous sentez venir, l'explosion sociale que vous sentez venir,
00:30:21 parce que la crise, elle est déjà là. Donc après la pause, nous allons revenir sur les problèmes institutionnels.
00:30:26 Et notamment, Macron n'a pas compris la constitution.
00:30:30 [Générique]
00:30:34 — Et on continue notre entretien avec notre invité François Asselineau. Alors François Asselineau, on a entendu récemment
00:30:41 le chef de l'État en visite en France affirmer... Voilà. Il avait cette définition de la démocratie.
00:30:49 C'est, je cite, « dire ce que l'on va faire et faire ce qu'on a dit ». Est-ce que vous êtes d'accord avec cette définition ?
00:30:55 — Évidemment, évidemment pas. Vous savez à qui ça pourrait s'appliquer ? Je l'ai dit dans une vidéo à Adolf Hitler, avec Mein Kampf.
00:31:03 Bon, il avait annoncé ce qu'il avait fait. Et puis il a fait ce qu'il avait annoncé. Est-ce qu'on peut dire que...
00:31:08 — C'est l'État de droit. — C'est mon deuxième point Godwin. C'est mon deuxième point Godwin.
00:31:12 — Ça fait deux, déjà. — Oui, c'est pas bon. Mais donc... Non, non.
00:31:16 La démocratie, « demos gratos », le pouvoir du peuple. Dans la Constitution, il y a des articles essentiels.
00:31:22 L'article 2... Enfin tout est essentiel. Mais l'article 1, 2, 3 sont tout à fait prédominants.
00:31:28 Dans l'article 2, il est bien précisé que le principe de la République, c'est le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple.
00:31:38 C'est pas le gouvernement de Macron par Macron pour l'oligarchie euro-atlantiste. Ça, c'est pas vrai.
00:31:44 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que c'est le peuple qui décide. Et ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'il n'est pas mentionné
00:31:50 dans l'article 2 « gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple » un jour tous les 5 ans. Non, non, non. C'est continu.
00:31:57 C'est tous les jours que c'est le peuple qui doit décider. Alors concrètement, évidemment, le peuple s'exprime par ses représentants.
00:32:06 Normalement, les pouvoirs publics vont... Si on est dirigé par des gens de bonne foi, à ce moment-là, les choses sont fluides.
00:32:15 Et puis il arrive dans l'histoire des peuples et des nations en France mais aussi ailleurs que par moment,
00:32:21 l'exécutif veuille prendre des décisions que rejette une partie importante de la population. Ça peut arriver.
00:32:29 C'était arrivé en 84 avec la loi sur l'éducation du temps... La loi, ça varie avec Mitterrand.
00:32:35 Mitterrand, qui était de la vieille école, il avait voulu maintenir la loi. Puis il y avait 1,5 million, 2 millions de personnes dans les rues.
00:32:43 Et Mitterrand s'est dit... — Je retire la loi. — Je retire. Parce qu'il sait, Mitterrand savait qu'il n'était pas légitime face au peuple.
00:32:52 — Comme Chirac avec le CPE. Il avait produit le gai, mais il n'avait jamais appliqué. — Comme Chirac.
00:32:57 — On peut prendre l'exemple de De Gaulle. De Gaulle, en mai 68... Il y a le mouvement du 22 mars qui commence.
00:33:04 Ça bouillonne un peu au mois d'avril. Et puis arrivent au mois de mai les premières échauffourées au quartier latin
00:33:10 et la première grande grève, 13 mai 1968, qui va dégénérer rapidement d'une grève générale dans la France.
00:33:18 De Gaulle, il a fait quoi après avoir tergiversé, ce qui est normal ? — 15 jours.
00:33:23 — Le 30 mai, après d'être... Il s'est fait d'ailleurs donner un petit coup de théop derrière par Massu.
00:33:28 — Ah, Massu ! — Abadden Badden, qui a dit... Vous savez que Massu était l'un des très rares à tutoyer De Gaulle.
00:33:33 Et il a dit que De Gaulle peut pas quitter le pouvoir comme ça. Tu retournes là-bas. Voilà. C'est marrant.
00:33:38 Même les plus grands ont des moments de doute. C'est comme Saint-Pierre reniant le Christ 3 fois.
00:33:43 Donc De Gaulle a été remis en selle par Massu, Abadden Badden. Il revient et il dissout l'Assemblée nationale le 30 mai.
00:33:50 13 mai, 30 mai, 17 jours pour prendre une décision. Après, il y a eu la préparation des législatives.
00:33:57 Et comme vous le savez, ces législatives que nous avons intervenues le 12 octobre, le début juin, ont été un ras-de-marée pour De Gaulle,
00:34:02 parce que la France profonde, qui était restée à l'écart des événements des grandes villes,
00:34:08 notamment les agriculteurs pesaient encore de tout leur poids, les gens qui étaient en province,
00:34:12 et puis les cadres supérieurs, etc., il y avait des gens qui étaient très inquiets du cours des événements,
00:34:16 et avaient donné la majorité à De Gaulle. Mais De Gaulle avait bien... Et tout au long de son mandat,
00:34:21 il avait toujours dit qu'il avait donné un pouvoir très important au président de la République dans notre Constitution. C'est vrai.
00:34:27 Mais la contrepartie, c'était que De Gaulle devait à tout instant s'assurer qu'il avait la majorité des Français,
00:34:34 à telle enceine qu'au premier tour de 1965, la première élection au suffrage universel, où il n'avait pas fait campagne,
00:34:41 il pense être réélu au premier tour. Soit dit en passant, c'est la première fois qu'il a affronté le suffrage universel.
00:34:46 – En effet, oui. – Et il a fait 44% des suffrages, ce qui est énorme, bon, quand vous comparez au score de Macron.
00:34:52 Mais il pensait avoir 50%. Et vous savez que dans son entourage, il était effondré.
00:34:58 Il a failli présenter sa démission le soir même. Et son entourage a dit « Vous pouvez pas faire ça,
00:35:03 sinon c'est Mitterrand qui va remporter le morceau ». Et donc De Gaulle, le moins qu'on puisse dire,
00:35:11 c'est qu'il n'appréciait pas Mitterrand. Ça l'a redopé. Et au deuxième tour, il a été élu à 56% des suffrages.
00:35:19 Mais de ce jour-là, il a cherché le moyen de s'en sortir après mai 68. Et après, il a cherché le référendum.
00:35:27 Tout ça pour dire quoi ? Pour dire que dans la Constitution, il y a deux procédures qui permettent de s'assurer
00:35:33 qu'on a toujours le soutien des Français. C'est la dissolution. – Et le référendum.
00:35:37 – Comme en 68 et le référendum comme en 69. Et c'est, voilà, quand on ne sait pas ce que le peuple veut.
00:35:45 Parce que le peuple, il a le droit de changer d'avis entre deux consultations. Voilà.
00:35:49 Et là, on est exactement dans la même situation. Macron a été réélu, d'ailleurs dans des conditions
00:35:55 tout à fait scandaleuses. – Par défaut face à Marine Le Pen.
00:35:59 – Et puis avec une absence de campagne électorale, personne n'a demandé des comptes sur le bilan Macron.
00:36:05 – Et sur le programme non plus. – Non, sur le programme non plus.
00:36:07 Mme Le Pen, comme à son habitude, a joué les utilités pour en fait... Elle n'a posé aucune question gênante à Macron.
00:36:15 Bref, il a été réélu par défaut avec une grande partie des gens qui ont voté pour lui qui ne voulaient pas de son programme.
00:36:22 Ça a été le réflexe des castors. Ils ont voté tout simplement pour barrer la route à Mme Le Pen.
00:36:27 Donc en termes de légitimité, tout le monde sait qu'il n'a pas la légitimité pour faire ça.
00:36:31 Maintenant, on est face à un problème majeur. La première grande manifestation qui a eu lieu en France sur l'affaire des retraites,
00:36:40 c'est le 19 janvier. 19 janvier. Si vous appliquez la méthode de Gaulle, c'est-à-dire 17 jours entre le 13 mai et le 30 mai,
00:36:49 19 janvier + 17 jours, ça vous fait le 5 février. Si Macron avait été de Gaulle, vous me direz que ça se saurait.
00:36:57 Mais si Macron avait voulu faire comme de Gaulle, normalement, il aurait dû dissoudre l'Assemblée nationale le 5 février et dire aux Français « Décidez ».
00:37:05 Et pourquoi il ne l'a pas fait ? Et pourquoi il ne le fait toujours pas ? Ça va faire 4 mois, 4 mois dans lesquels on est dans une situation
00:37:12 de crise institutionnelle et politique majeure, parce que Macron sait que s'il demandait aux Français, les Français l'enverraient bouler.
00:37:21 Donc ça veut dire que Macron, en parfaite connaissance de cause, viole l'un des alinéas les plus fondamentaux de la Constitution
00:37:30 qui est dans l'article 3. La souveraineté appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants ou par référendum.
00:37:37 Nulle fraction du peuple et nul individu ne peut s'en attribuer l'exercice. Actuellement, Macron entend s'attribuer l'exercice de la souveraineté
00:37:48 contre vents et marées, parce qu'il a été élu il y a un an, comme si l'élection présidentielle faisait de lui, loin du seigneur, L'Unité,
00:38:00 celui qui est loin du seigneur, l'omption du seigneur, et qu'il était monarque de droit absolu et que nul contre-pouvoir ne pouvait s'opposer à sa volonté. Ça va pas.
00:38:10 – Alors puisque vous parlez de souveraineté, François Asselineau, est-ce qu'on peut parler de l'Union européenne ?
00:38:17 – Oui. – Voilà, on a reçu déjà à TV Liberté un certain nombre d'hommes politiques, d'économistes, qui plutôt que d'appliquer un Frexit,
00:38:25 donc une sortie de la France de l'Union européenne, préconisent un Brexit. Vous connaissez l'expression ?
00:38:31 – Oui, oui, oui. – Elle a été employée sur ce plateau, c'est pour ça.
00:38:35 – Qu'est-ce que vous pensez de ce système du Brexit ?
00:38:38 – Je pense que d'abord, ce n'est pas bien de mentir aux gens. Parce que tous ces gens postulent en fait que l'on va entrer dans un rapport de force avec les autres États.
00:38:51 Ils postulent que si la France... Par exemple, c'est typiquement le programme de Mme Le Pen. Elle dit « Voilà, éventuellement, on ne paiera pas notre truc,
00:38:59 notre contribution annuelle. On va appliquer... Les lois françaises l'emporteront sur les lois européennes. Et puis sur ci ou sur ça, on n'en fera qu'à notre tête », etc.
00:39:10 Le problème, c'est que tout ceci viole les traités européens, viole les accords qui ont été posés avec les autres.
00:39:16 Par exemple, le simple fait de ne plus vouloir verser sa cotisation. La France, elle assure 20% du fonctionnement.
00:39:23 Donc ça veut dire que les autres pays, et notamment les bénéficiaires nets, tous les pays de l'Est, ont été promis à gueuler.
00:39:28 Donc, si vous voulez, c'est comme si vous étiez dans un jeu de Monopoly. Vous avez déjà joué au Monopoly.
00:39:34 Et puis vous voyez que vous êtes en train de perdre la partie. Parce qu'il y en a, votre concurrent, vous êtes une famille.
00:39:41 Et puis il y en a un qui a eu la rue de la paix. Et puis je sais plus quoi. Et puis il a construit des hôtels. Et puis vous, vous avez pas grand-chose.
00:39:50 Bon. Et puis vous tombez sur la rue de la paix. Et là, vous dites « Bon, alors attendez. Moi, je continue à jouer.
00:39:57 Mais d'abord, moi, je me sers. Et vous prenez les billets dans la banque. Voilà. Et je vais vous payer avec ça. Je n'applique pas les règles ».
00:40:04 Bon, ben qu'est-ce qui va se passer ? Tout le monde va s'engueuler autour du jeu de Monopoly. Il y a des règles.
00:40:10 Et donc comme disaient les anciens Romains – c'est un adage qui a 2 000 ans d'âge – « Pacta sunt servanda ».
00:40:15 Il faut respecter les traités. Sinon, on s'en va. Donc déjà, ceux qui vous parlent de ça mentent.
00:40:21 Mentent parce qu'ils oublient l'existence des autres États. Ils oublient le fait qu'il y a la Cour de justice de l'UE à Luxembourg.
00:40:29 Ils oublient le fait que la Commission européenne doit – elle n'a pas le choix – déférer à la Cour de justice lorsqu'un État viole ses engagements contractuels.
00:40:37 Et ils oublient aussi – parce que je connais, il y a des gens du CEM aussi bien chez ORN que chez les FI –
00:40:43 qu'imaginons que la Cour de justice de l'UE condamne la France, comme elle l'a déjà fait plusieurs fois, par exemple,
00:40:51 pour non-transposition des directives sur les OGM. On a dû payer. C'était 1 500 000 € par jour de retard. Il a bien fallu les payer.
00:40:59 Donc il y a des gens qui disent « Mon père a pas ». Oui, bien sûr. Mais à ce moment-là, les autres États pourraient nous déférer
00:41:04 à la Cour internationale de justice des Nations unies. Et tout ça, pourquoi, en fait ? Si vous ne voulez pas jouer à un jeu,
00:41:12 vous arrêtez de jouer au jeu. — Oui. Alors il y en a un au sein de l'UE dont on pourrait penser qu'il ne joue pas les règles.
00:41:18 C'est Viktor Orban, le Premier ministre, on croit. — Oui. Alors ça, c'est un mythe urbain. Ça tombe bien pour Orban.
00:41:25 Donc on veut nous faire croire qu'Orban n'en ferait qu'à sa tête. C'est pas vrai du tout. Il a effectivement des propos, des attitudes,
00:41:35 certaines décisions... — Rebelles. — Rebelles. Bon. Comme Mme Mélanie, lorsqu'elle a refusé les 200 immigrés amenés au mois de novembre
00:41:46 par le navire de l'Océan Viking. Bon. Mais ce sont des postures médiatiques. Si vous vous intéressez à ce qui se passe
00:41:54 en fait en Hongrie, eh bien en réalité, d'abord, ils ont plus d'immigrés que les Français. Certes, ils ne sont pas de la même origine.
00:42:01 Mais ils ont plus d'immigrés. Ils sont obligés, nolens volens, d'obéir comme la Pologne est obligée d'obéir progressivement.
00:42:09 Ça s'étale sur le temps, aussi. — Et puis il y a des crédits à l'appui. — Bien sûr. Il y a des menaces de crédit.
00:42:15 Alors vous me parlez d'Orban. Je voudrais à ce propos dire quelque chose que je crois vraiment très très important pour clarifier le débat.
00:42:22 Orban, il a réuni récemment des nationalistes, des partis d'extrême-droite – je sais pas ce que j'ai vu dans la presse –
00:42:30 d'un certain nombre de pays de l'UE comme une espèce de projet d'autre Europe. Bon. J'ai vu qu'il y avait notamment
00:42:36 M. Bardella pour le Rassemblement national et Mme Marion Maréchal pour reconquête. Bon. Ils se sont fait prendre en photo, etc.
00:42:46 Et les propos qui ont été tenus dans cette enceinte, où des gens sont d'ailleurs pas du tout d'accord, si j'ai bien compris,
00:42:52 quant à l'attitude à avoir par exemple sur la Russie et l'Ukraine... — L'Ukraine.
00:42:57 — Des gens ne sont pas d'accord entre eux. Mais ils sont tous tombés d'accord sur une vision que je dirais
00:43:02 civilisationnelle et religieuse de la construction européenne, d'une espèce d'Europe chrétienne.
00:43:08 Ils sont tombés à peu près d'accord là-dessus. C'est un peu le fer de lance de ce que dit Orban, de ce que dit aussi
00:43:14 le Parti conservateur en Pologne, mais aussi d'ailleurs ce que dit Bardella, ce que dit Mme Marion Maréchal.
00:43:21 C'est un peu aussi ce que dit d'ailleurs Poutine dans son coin, même s'il n'est pas dans l'UE.
00:43:27 Et de ce point de vue-là... D'ailleurs, je note que c'est présenté comme étant d'extrême droite.
00:43:32 Mais de ce point de vue-là, je voudrais mettre le doigt sur quelque chose qui n'est pas assez explicité.
00:43:37 Lorsque l'Europe a été construite, il y a eu deux puissances à l'époque, dans la fin des années 40,
00:43:44 qui ont été derrière la construction européenne. Il y a eu d'une part les États-Unis d'Amérique.
00:43:49 Je l'explique dans toutes mes vidéos, dans toutes mes conférences. Il s'agissait de mettre la main sur la partie ouest
00:43:55 du continent européen, qui avait été placée sous leur influence après les conférences de Téhéran 43, Yalta 44, Potsdam 45.
00:44:04 L'autre partie étant donnée à l'influence soviétique. Et donc les États-Unis d'Amérique ont eu le génie
00:44:10 non pas de faire comme les Russes, qui eux ont fait des coups d'État.
00:44:14 Eux, les États-Unis, ont fait porter ce projet par une mère porteuse qui se trouvait à être Jean Monnet et Robert Schuman,
00:44:22 qui étaient les mères porteuses pour le compte des États-Unis de ce projet.
00:44:25 Je rappelle que la déclaration Schuman du 9 mai 1950 a été rédigée dans les services de Dean Etchison,
00:44:31 qui était le secrétaire d'État américain. — La fameuse déclaration du serment de l'horloge.
00:44:34 — Voilà, absolument. — En mai 51, c'est bien ça. — Le 9 mai 1950. — 5 ans. — Voilà.
00:44:40 Alors... D'ailleurs, je renvoie là aussi sur mon site. J'avais fait tout un historique. C'est assez extraordinaire,
00:44:45 parce qu'on veut nous faire croire que le matin, même Robert Schuman aurait appelé...
00:44:51 Ou Jean Monnet, je sais plus lequel des deux, aurait appelé Adenauer, aurait dit
00:44:54 « Voilà, je vous propose ça ». Adenauer, au saut du lit, aurait dit « Ouais, c'est une idée géniale.
00:44:58 On va mettre en commun le charbon et l'acier ». Bon, c'est un truc pour... On raconte ça aux enfants des écoles.
00:45:02 Bon. Tout ça a été ourdi par les Américains. Donc ça, c'était la première puissance.
00:45:08 Mais il y avait une grande puissance aussi qui était très importante, puissance spirituelle.
00:45:12 C'était le Vatican de Pie XII. Et le Vatican de Pie XII voulait profiter des suites de la Seconde Guerre mondiale
00:45:20 pour essayer de reconstituer une chrétienté et être un peu celui... Pie XII étant un peu comme Léon III en l'an 800
00:45:28 qui avait couronné Charlemagne, c'est-à-dire être la puissance spirituelle d'une Europe chrétienne.
00:45:34 C'était ça, ce que voulait l'Église. D'où d'ailleurs le fait que le projet européen a été porté dans les pays occidentaux
00:45:43 par d'abord toutes les forces pro-américaines, mais aussi – c'était d'ailleurs souvent les mêmes –
00:45:48 par les partis démocrates chrétiens. Robert Schuman en France, Galsic de Gasperi en Italie, Adenauer en Allemagne, etc.
00:45:59 Et donc on avait ces deux forces Vatican-États-Unis qui, ensemble, luttaient contre ce que l'Osservatore Romano du 30 août 1954
00:46:11 a appelé le tourbillon niveleur du communisme mondial lorsque les gaullistes et les communistes ont fait échouer
00:46:17 le projet de Communauté européenne de défense le 30 août 1954 à CED pour avoir une armée européenne.
00:46:22 Et tout ça, ça a été son petit bonhomme de chemin. Mais il y a eu quelques dates qui sont venues perturber cet ordonnancement.
00:46:29 D'abord Vatican II. Et les années 60, où l'on a vu d'un seul coup l'Église catholique un peu passer par pertes et profits,
00:46:37 un certain nombre de ses dogmes, de son catéchisme, ensuite emportés par la vague de 68 tardes avec la libération des mœurs.
00:46:45 Donc ça, c'est un premier point. Le deuxième point fondamental a été que les Américains ont multiplié leur puissance
00:46:53 à partir du moment où ils ont profité du privilège dollar à partir de 1974, lorsqu'ils ont balancé les accords de Bretton Woods,
00:47:02 en acquérant une puissance phénoménale puisqu'ils pouvaient créer de la monnaie sans aucune contrepartie – deuxième puissant –,
00:47:08 et troisièmement, 89-91, l'effondrement de l'URSS. Il s'est trouvé donc qu'à ce moment-là, après l'effondrement de l'URSS,
00:47:17 ce qui reliait entre eux le Vatican et les États-Unis a disparu. Et il est apparu à ce moment-là de façon flagrante qu'ils suivaient des chemins différents.
00:47:26 Les États-Unis imposant un mondialisme reposant sur des valeurs totalement nouvelles, comme aujourd'hui LGBT, woke culture, etc.,
00:47:38 la libéralisation généralisée, l'écart des revenus, etc., une société inhumaine, en fait, une société sans charité.
00:47:47 Et de l'autre côté, l'Église qui essaie de tenir un peu les oies qui lui restent en restant sur le prolongement de la revue Esprit,
00:47:58 de gens comme Jean-Marie de Monac, etc., des gens qui sont... Alors aujourd'hui, on a toujours ça dans l'opinion.
00:48:04 Vous avez des gens – moi, je vois parfois – des personnes que je respecte infiniment qui sont pour l'Europe,
00:48:10 qui sont souvent un peu âgées, et qui me parlent d'Emmanuel Mounier, de la revue Esprit, qui me parlent aussi de l'Europe de Dante,
00:48:20 de Schubert, de Mozart, etc., etc. Mais je leur réponds « Mais attendez, les jeunes, ils savent pas qu'il y a Emmanuel Mounier,
00:48:29 ils connaissent pas le catéchisme, et puis ils savent pas du tout qui est Dante ni Schubert.
00:48:35 Eux, leur valeur commune, c'est Michael Jackson, c'est Madonna, et c'est les trucs... Alors le truc spectaculaire...
00:48:45 Et là, je vais vous faire un cadeau, que j'ai déjà fait d'ailleurs à André Berkhoff. Mais je vais vous faire le même cadeau.
00:48:52 À l'occasion de ce 9 mai 1950, vous trouverez ça sur le site du diocèse de Metz. Voilà, on va le montrer ici.
00:49:01 C'est une novenne, c'est-à-dire une prière différente pendant 9 jours, pour la glorification de Robert Schuman.
00:49:10 Et vous verrez que dedans – enfin c'était extraordinaire, vous avez... Dans un pays qui se veut la laïcité, vous avez donc la croix...
00:49:17 – Et le drapeau, évidemment. – Voilà, le drapeau qui se lit de la Vierge de l'Apocalypse de Jean, comme vous le savez.
00:49:22 Et là-dedans, vous découvrirez que c'est des prières à la glorification de Robert Schuman, le 9 mai 1950.
00:49:31 Il s'agit d'avoir une union des États en perspective d'une union générale universelle. On est dans un truc...
00:49:40 Là, on est exactement dans le discours de Victor Hugo de 1849, le discours au Congrès de la paix, où il expliquait qu'il fallait faire
00:49:48 les États-Unis d'Europe pour imposer la loi de l'Évangile à l'ensemble du monde et pour faire des colonies.
00:49:58 Relisez. Vous le trouverez là-dessus, sur notre site. Donc c'est peu dire qu'on est complètement anachronique.
00:50:04 Et c'est peu dire qu'actuellement... – On va le montrer à Montané. – Voilà. C'est peu dire... Vous trouverez ça sur le site du diocèse de Metz.
00:50:10 Faut le lui dire. C'est peu dire de voir qu'il y a en fait deux conceptions, mais totalement opposées, entre ceux qui sont restés...
00:50:17 C'est un peu ceux que quelqu'un comme Orban réunit autour de lui, qui veulent une espèce d'Europe chrétienne, et de l'autre côté,
00:50:26 l'Europe telle qu'elle est, qui au contraire favorise éventuellement d'ailleurs des institutions financées par les frères musulmans,
00:50:35 qui au contraire favorisent la culture woke, etc. – François Asselineau, on sait aujourd'hui que vous êtes un partisan du Frexit.
00:50:43 Qu'est-ce que vous répondriez à ceux qui vous disent que ça serait du suicide ? – Oui, parce que la Grande-Bretagne, ça va pas bien.
00:50:49 – Non, attendez. – On nous dit que la Grande-Bretagne connaît du chômage, connaît de l'inflation supérieure, et donc que ce serait la conséquence du Brexit.
00:50:58 – Alors il y a deux choses à dire. Mais d'abord, vous m'avez coupé le siffle. Je voulais terminer, parce que j'avais quelque chose de fondamental à dire.
00:51:05 C'est qu'on se retrouve dans la même situation que ce qu'a connue la France au Moyen Âge, à l'époque classique, où la France était
00:51:13 tiraillée par trois forces. D'une part, les partisans de la pavoté. En Italie, ils appelaient ça les guelphs.
00:51:18 – Les ultramontains. – D'autre part, les partisans du Saint-Empire romain germanique. En Italie, ils appelaient ça les gibelats.
00:51:24 Et enfin, le roi de France, commencé par Philippe le Bel, qui tout au long de l'histoire de France, entre les rois et les républiques,
00:51:32 Philippe le Bel disait « Je veux être empereur en mon royaume ». Ni le pape, ni le Saint-Empire. Et aujourd'hui, donc, nous, nous ne voulons
00:51:40 ni de l'Europe version Robert Schuman et version chrétienté du diocèse de Metz. D'ailleurs, il ferait mieux de faire attention,
00:51:47 parce que lorsqu'ils disent « un apôtre de la paix », et qu'on voit actuellement Thierry Breton, le commissaire européen,
00:51:54 qui fédère la fabrication d'obus au niveau européen, on n'est quand même pas une œuvre de paix. Et nous ne voulons pas non plus
00:52:00 d'une Europe américaine. Nous voulons que la France reste la France.
00:52:03 – Pardonnez-moi de vous couper sur Philippe le Bel. Vous avez évoqué la papauté, l'Empire. Mais vous n'avez pas évoqué les Templiers,
00:52:11 qui représentent la multinationale. – On peut filer la métaphore. Vous avez raison.
00:52:17 – Si on continue la métaphore. – Maintenant, pour répondre à votre question, il y a quelque chose qui me gêne terriblement.
00:52:22 C'est qu'il faut prendre la hauteur de vue nécessaire. On ne juge pas du Frexit en fonction de ce qui se passe au Royaume-Uni depuis 3 ans.
00:52:29 D'ailleurs, je suis à bonne école, puisque les partisans de la construction européenne nous expliquent que 65 ans après le traité de Rome,
00:52:36 on peut toujours pas juger les bienfaits de la construction européenne. Il faut qu'il y ait plus d'Europe. C'est vrai ou c'est pas vrai ?
00:52:42 Donc on est face à un phénomène de nature idéologique. Deuxièmement, je voudrais dire qu'il s'agit de récupérer notre liberté.
00:52:51 C'est soit on sort de l'UE, de l'euro et de l'OTAN, soit on continue sur ce qui est en train de se passer,
00:52:57 et que le journal Le Temps de Genève a appelé hier soir une démocratie illibérale, parce que Macron est le représentant de ce monde nouveau qui apparaît,
00:53:08 où les Français sont en train de basculer chaque semaine un peu plus sous une dictature. Parce que c'est de ça qu'il s'agit.
00:53:15 Donc face à ça, si vous voulez, vous n'avez pas à tergiverser. Vous ne pouvez pas faire des calculs misérables sur le thème.
00:53:22 « Ah bah oui, mais là, ça n'a pas marché au bout de 3 ans », etc. Je vais prendre un exemple. À la Libération, les années qui ont suivi la Libération 45,
00:53:35 elles n'ont pas été brillantes pour la France. Est-ce que vos éditeurs savent que les derniers tickets de rationnement ont été...
00:53:42 — 49. — En décembre 49. — Absolument. — 4 ans et demi de tickets de rationnement. Voilà.
00:53:48 Donc est-ce que pour autant, il fallait pas lutter contre les nazis ? Troisième point Godwin, hein.
00:53:53 — Oui. Ça fait beaucoup. — Ça fait beaucoup. Donc on ne peut pas juger là-dessus. Et puis le dernier point,
00:53:59 je voudrais quand même en revenir sur le Royaume-Uni. D'abord, personnellement, j'ai des grands doutes sur Rishi Sunak, qui est un clone de Macron.
00:54:08 J'ai souvent pris l'exemple. Imaginez que Macron, contraint par la foule et les événements, finisse par lâcher qu'il organise un référendum
00:54:17 sur la sortie de l'UE. On peut toujours rêver. Bon. Imaginez qu'il le fasse. Imaginez que les deux camps aient 50% du temps de parole à la télé
00:54:26 et à l'audio. On peut toujours rêver. Et imaginons que les Français votent majoritairement pour le Frexit.
00:54:34 Et qu'est-ce que vous penseriez si Macron disait « Bon, ben c'est moi qui suis le président de la République. Je vais donc mener à bien le Frexit ».
00:54:41 Bon. Poser la question, c'est y répondre. Vous devinez que Macron ferait tout pour faire capoter le truc.
00:54:47 Ça vautner la planche. Rishi Sunak a expliqué il y a quelques semaines qu'il restait 3 000 à 4 000 lois et règlements
00:54:56 prêts du temps de l'UE qui restaient encore à modifier. Parce que je vous rappelle que sortant de l'UE, il s'applique ce qu'on appelle
00:55:03 la succession des États dans le droit des traités. C'est-à-dire que toutes les lois et règlements qui s'imposaient avant la sortie de l'UE
00:55:11 continuent de régner tant qu'ils n'ont pas été modifiés, ce qui se passerait pour la France.
00:55:16 Donc Rishi Sunak, on peut faire confiance pour qu'il essaye de faire capoter comme d'ailleurs Theresa May avait essayé de le faire.
00:55:23 J'ajoute par ailleurs que le Brexit en question n'est pas total. Puis ils sont restés dans l'OTAN.
00:55:30 Et qu'actuellement, le Royaume-Uni souffre comme nous des mêmes conséquences des fameuses sanctions contre la Russie,
00:55:37 notamment en matière de commerce extérieur. Et je voudrais dire que malgré tout cela, mais regardez en termes macroéconomiques,
00:55:46 pour le déficit commercial, le Royaume-Uni en 2022 a fait un déficit commercial de 83 à 86 millions de livres sterling,
00:55:55 c'est-à-dire 100 milliards d'euros. Nous, on a fait 164 milliards d'euros de déficit commercial.
00:56:02 En matière de chômage, le Royaume-Uni est à 3,9% de taux de chômage. Nous, on était à 7,3%.
00:56:10 Après les calculs savants de Macron et de Dussopt, on est tombés peut-être à 6%, etc. On nous explique que c'est une victoire contre le chômage.
00:56:17 C'est surtout une victoire des contrats à durée déterminée et de sortir les gens qui sont calculés dans les statistiques du chômage.
00:56:25 Et regardez en termes de croissance. En termes de croissance, la croissance au Royaume-Uni est superbe.
00:56:29 Alors je ne dis pas que c'est merveilleux au Royaume-Uni. Mais c'est pire encore en France.
00:56:33 — Oui. Alors on nous oppose les pauvres en Angleterre. Mais nous avons 11 millions de pauvres en France.
00:56:38 — Mais oui. Mais les gens ne sont pas sortis. Mais encore une fois, si vous voulez, rappelez-vous ce que je vous ai dit.
00:56:43 En 47-48, les Français, ils bouffaient de la vache enragée. Ils avaient des tickets de rationnement. On n'en est pas là.
00:56:50 On n'en est pas là. Parce que ce qu'il faut bien comprendre, c'est que si on reste dans la situation actuelle, l'avenir, malheureusement, est terrible.
00:56:58 — Mais est-ce que l'UE ne pourrait-elle pas s'effondrer d'elle-même comme l'Union soviétique en 89 ?
00:57:03 On se souvient de Solzhenitsyn comparant le Parlement européen aux Soviètes suprêmes.
00:57:08 — Oui, oui. Mais il avait tout à fait raison. Donc c'est effectivement une des possibilités.
00:57:13 — Ils viendraient par l'euro, à ce moment-là, peut-être. — Écoutez, de toute façon, enfin je veux dire
00:57:16 les gens qui ont un petit peu d'expérience, qui s'intéressent à l'histoire, qui ont du flair, de l'intuition,
00:57:22 ils voient bien que... Voilà. Ils voient bien que Macron, ça va pas durer 4 ans.
00:57:26 Ils voient bien que la construction européenne est tirée à eux et à Dia. Ils voient bien qu'on est en train de sortir de l'histoire.
00:57:33 — Tous les présidents sont pourtant allés au bout de leur mandat. On disait déjà sous Mitterrand qu'ils iraient pas au bout du fier.
00:57:39 — Oui, je sais bien. Je sais bien. Ça peut... C'est comme dans les simples écritures. « Ne le sait le jour ni l'heure ».
00:57:46 Mais franchement, les choses ne font que se dégrader. C'est pour ça que je pense qu'il faut que les Français se redressent,
00:57:54 comme disait De Gaulle. Redressez-vous et regardons la réalité en face. Et regardons quelle est la puissance
00:58:00 qui est en train de détruire nos intérêts. Ça aussi, c'est un vrai problème en France.
00:58:04 C'est que vous avez des partis politiques qui font croire que notre principal adversaire seraient les Russes ou les Chinois,
00:58:11 d'autres que notre principal adversaire, ce seraient les Arabes, les Noirs, l'Islam. Je ne dis pas qu'il ne faut pas faire attention à tout ceci.
00:58:20 Mais nom d'une pipe ! Qui est-ce qui est en train de ruiner l'économie française ? Qui a fait plastiquer Nord Stream 2 ?
00:58:28 Qui a fait perdre nos contrats, notamment de sous-marins en Australie ? Qui nous a piqué Alstom ?
00:58:36 Qui a détruit la présence de la France en Iran ? Qui écoute en permanence les conversations du président de la République
00:58:42 depuis les installations d'écoute au sommet de l'ambassade qui est située à la place de la Concorde ?
00:58:48 Qui nous submerge quotidiennement de la woke culture, de la LGBT culture, des cinémas, des séries, etc. ?
00:58:56 Qui est-ce qui est en train de nous imposer sa vision du monde ?
00:59:02 L'oncle Sam. — C'est la vérité ! — Il faut lire le livre de Régis Debray, « Comment nous sommes devenus Américains ».
00:59:09 — Mais oui ! C'est affreux ! Tout à l'heure, on disait « Il n'y a pas un Français sur 100 qui sait qui est le président de la République allemande ».
00:59:17 Il n'y en a pas un sur 100 qui sait qui est le président de la République italienne. — Ah bon ?
00:59:22 — Mais en revanche, président des États-Unis, secrétaire d'État américain, etc., les gens, ils savent !
00:59:28 D'ailleurs, sur les chaînes de télévision, nous avons tous les jours à 20 h, au TF1 à 20 h, systématiquement, une information dans les États-Unis,
00:59:38 alors qu'on n'a pas du tout systématiquement une information qui viendrait par exemple de l'outre-mer français,
00:59:43 une information sur la Martinique, sur la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, Mayotte, la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie.
00:59:49 Non. Ou Saint-Pierre-et-Miquelon, je veux pas en oublier. Donc on est dans un phénomène de possession mentale.
00:59:57 Et regardez ce qui se passe en ce moment. — Vous dites que c'est la crise morale, la pire des crises qu'ont traversé la France.
01:00:02 — Oui, parce que la France, elle est devenue le grand secret. D'ailleurs, ce terme même de « grand secret », vous savez qui l'avait employé ?
01:00:08 C'était Michel Barnier. Il a écrit un article dans les années 90. Il avait été commissaire européen. Il expliquait le grand secret
01:00:15 que personne n'ose dire aux Français. C'est que 70 ou 80% de nos lois et règlements sont des transpositions des règlements communautaires.
01:00:22 Mais dans les règlements communautaires – on en parlait tout à l'heure avec Vanguard, avec BlackRock –, vous avez le lobbying,
01:00:27 notamment le lobbying américain. Et regardez ce qui se passe en ce moment après l'affaire de Nord Stream.
01:00:34 Est-ce que les Français se rendent compte que Macron et European Union of France n'ont même pas été capables de demander
01:00:44 au Conseil de sécurité de l'ONU une enquête indépendante pour savoir qui avait fait ça ? Alors que c'est pas de la blague, hein.
01:00:50 Ils nous coupent pendant des décennies de notre approvisionnement en énergie bon marché, fiable et régulière et de très grande qualité
01:00:58 qui venait de Russie. Il suffit de voir une carte de la géographie physique. L'intérêt fondamental, c'est d'avoir recours aux hydrocarbures russes.
01:01:05 Les Américains sont en train de nous couper de ça. Or, il se trouve que nous avons les salaires parmi les plus élevés du monde encore,
01:01:14 les charges sociales, les prédémondiatoires les plus élevés du monde – j'en parlais tout à l'heure –,
01:01:18 les contraintes environnementales parmi les plus élevées du monde, alors que la France produit très très peu de CO2 par exemple, par rapport aux autres.
01:01:26 Et maintenant, on va avoir l'énergie la plus élevée du monde. – C'est déjà le cas. L'électricité.
01:01:33 – Ils sont vraiment... Vous savez, il y avait une fabuleuse parole de Henry Kissinger. Vous le connaissez.
01:01:40 Le secrétaire d'État américain sous Nixon qui avait dit « Être l'ennemi des États-Unis est dangereux, mais être leur ami est mortel ».
01:01:54 – Eh oui. Et vous avez chez La Fontaine, dans « L'ours et l'amateur des jardins », la même substance.
01:02:01 Il vaut mieux avoir un ennemi intelligent qu'un ami stupide. – La stupidité de l'un...
01:02:07 – Non, c'est pas le temps. – Parce qu'il faut voir, dans cette affaire, on n'en a pas parlé,
01:02:11 mais l'affaire russo-ukrainienne est dramatique. C'est dramatique.
01:02:14 – Vous reviendrez pour en parler. – Ah ben voilà.
01:02:16 – Petit incident sur cette affaire de droit canon. Vous savez qu'un diocèse ne peut pas postuler pour la sainteté d'un personnage.
01:02:24 – Ah non. Vous savez... – Parce qu'il faut un postulateur reconnu par l'ensemble de l'assemblée.
01:02:30 – Mais alors Robert Schuman a été déjà déclaré vénérable. Il fait l'objet d'un culte local autour de Sychazelle.
01:02:37 Vous voyez, là, il est question du 4 septembre. – 4 septembre.
01:02:39 – Parce que c'est le 4 septembre 1963. – La République.
01:02:41 – Non, non. – Ah, oui. 70.
01:02:43 – Non, non. Oh, on reste aux références. Non, non. 4 septembre 1963, c'est la mort de Robert Schuman.
01:02:51 Donc on va célébrer le 60e anniversaire de sa mort, le 4 septembre 2023.
01:02:56 Donc j'imagine que Macron va aller verser une larme sur place.
01:03:00 Donc là, depuis quelques années, il est maintenant déclaré vénérable. Il fait l'objet d'un culte.
01:03:05 Et ils sont à la recherche d'un miracle pour qu'il soit proclamé bienheureux.
01:03:09 Il y a de la cause de béatification qui a été introduite au Saint-Cyr.
01:03:12 – Il y a un postulateur ? – Voilà. – Qui est-ce ?
01:03:14 – Ah ben j'en sais rien. – Non mais c'est important de le savoir.
01:03:18 – Mais ils ont... Attendez. Je peux vous montrer. Vous le trouverez sur Internet.
01:03:22 Je vais même faire un article là-dessus. Ça a été envoyé à la Congrégation pour la cause des saints.
01:03:27 Et donc il est actuellement en cours d'examen. Le problème, c'est qu'il faut trouver un miracle.
01:03:33 Moi, une fois, j'avais été... Encore une anecdote. Vous me la permettrez pour conclure.
01:03:36 – Une rétabliration d'anecdote. – Oui. J'avais été... Quand j'étais au cabinet d'Hervé de Charette,
01:03:42 Chirac avait fait une visite d'État au Saint-Cyr du temps de Jean-Paul II,
01:03:48 avec Hervé de Charette qui était mon ministre, et puis la personne au cabinet qui s'occupait notamment du suivi des cultes.
01:03:54 – Ministre des Affaires étrangères entre 95 et 97. – Entre 95 et 97, voilà.
01:04:02 Et puis quelques mois après, le Vatican annonce qu'ils vont canoniser un Français, Jean-Gabriel Perbois,
01:04:10 qui était un prêtre mariste – je crois – qui avait été martyrisé en Chine en 1860.
01:04:15 Je trouve pas que c'était d'un point de vue géopolitique. C'est un peu un pied de nez au gouvernement chinois.
01:04:20 Mais enfin bon, bref, on va pas entrer dans l'histoire de la Chine.
01:04:24 Or, la tradition veut que la République se fasse toujours représenter pour la canonisation d'un Français.
01:04:31 Sauf que comme Chirac était allé 6 mois avant, il avait pas envie de retourner au Saint-Siège, et Hervé de Charette non plus.
01:04:38 Et comme Hervé de Charette – je crois – m'aimait bien, il connaissait mon goût pour l'histoire,
01:04:42 que le conseiller avait déjà fait le voyage, Charette me dit « Est-ce que vous voulez accompagner ? ».
01:04:49 Donc il y a un ministre qui avait été nommé pour représenter la France. C'était Jacques Godefrey, ministre de la Coopération.
01:04:56 Et il y avait un représentant de l'Élysée qui était Bernard Rémier, conseiller, qui ensuite a été ambassadeur à Alger notamment, et à Londres.
01:05:05 Et puis moi, je représentais le ministre des Affaires étrangères. Et donc nous sommes allés au Vatican pour cette canonisation de Jean-Gabriel Perboir, du temps de Jean-Paul II.
01:05:22 Et la veille au soir, l'ambassadeur de France auprès du Saint-Siège – vous savez qu'il y a trois ambassadeurs de France à Rome –
01:05:32 et l'ambassadeur auprès du Quirinal du gouvernement italien, auprès du Saint-Siège et auprès de la FAO, l'Organisation alimentaire mondiale,
01:05:41 qui a son siège à Rome, l'ambassadeur de France au Saint-Siège, loge dans un endroit merveilleux qui est la Villa Bonaparte,
01:05:51 avec deux hectares de terrain en plein Rome. C'est une construction qui date du XVIIIe siècle. C'est sublime.
01:06:01 Et la veille au soir, l'ambassadeur de France, pour célébrer la délégation qui venait de Paris – chacun était venu avec son épouse d'ailleurs –,
01:06:11 j'étais avec ma femme, Bernard Rémy avec la sienne, Jacques Godefroy avec sa maîtresse. Et donc il y avait un dîner où l'ambassadeur avait reçu
01:06:22 les membres de la curie romaine qui étaient français. Donc il y avait le cardinal Mgr Echegaray, le cardinal Poupard,
01:06:29 il y avait Jean-Luc Luitorant, mais qui n'était pas encore cardinal, etc. Et je me trouve à côté du cardinal Poupard.
01:06:37 – Un homme très cultivé. – Absolument. Et je lui parle de ça. Je lui dis « Bon alors, où est-ce qu'on en est ? »
01:06:45 Déjà à l'époque, c'était en 1996, donc ça fait quand même... L'Église prend son temps et a raison, d'ailleurs.
01:06:52 Et il m'avait expliqué qu'il y avait certaines voix au sein de la Congrégation pour la cause des saints qui avaient milité pour le fait que...
01:07:02 Il faut trouver un miracle pour que... On passe du stade de vénérable au stade de bienheureux.
01:07:09 C'est ce qu'on appelle la béatification. C'est comme passer du chevalier de la Légion d'honneur à officier.
01:07:15 Et ensuite, pour passer de bienheureux à saint, à monter sur les autels, comme on dit, là, c'est la canonisation.
01:07:22 C'est comme pour passer d'officier à grand croix. Et donc à chaque fois, il faut un miracle.
01:07:28 Et donc le cardinal Pouparne avait dit qu'il fallait un miracle. Et certains avaient milité pour le fait que la construction européenne, en soi, était un miracle.
01:07:37 Et ça avait quand même été rejeté parce qu'il fallait quand même que le miracle soit attesté, notamment du point de vue plutôt des causes de nature médicale,
01:07:45 et attesté par... Voilà. Mais c'était... — Une guérison, par exemple. — Voilà. Une guérison miraculeuse, comme il y en a parfois qui sont inexpliquées.
01:07:52 Et donc je vous dis ça parce que c'est quand même une anecdote qui veut bien dire ce qu'elle veut dire.
01:07:56 On voit quand même qu'il y a une tentation toujours de l'Église de verser dans la versiculière.
01:08:03 Je pense que c'est... Elle devrait se garder de verser là-dedans.
01:08:06 — Miracle européen. Nos téléspectateurs jugeront du miracle. — Voilà.
01:08:14 — Eh bien merci, François Asselineau. Ce fut passionnant. Et vous reviendrez parce que vous n'avez pas épuisé toutes les questions.
01:08:22 — Absolument. — Et je remercie Pierre. Et je remercie les téléspectateurs à qui nous disons à très bientôt.
01:08:29 *Générique*