Le Samedi Politique avec Tom Benoit - Crise économique : la vraie bombe à retardement

  • il y a 5 mois
La dette française a grossi comme jamais depuis l’arrivée du tandem Le Maire – Macron au pouvoir. Avec le chiffre colossal supérieur à 3 000 milliards €, le pays, dont plus de la moitié des créances est détenue par des fonds étrangers, s’enferme dans une situation incompatible avec l’exercice d’une souveraineté économique et monétaire. Pire, les dirigeants politiques de l’Etat français à la BCE, par leur unique obsession de financer la dépense publique, mettent en péril les fonds des Français. D’ailleurs, dans le cadre de la guerre en Ukraine et de l’escalade des sanctions et autres mesures qui mettent de l’huile sur le feu, Gabriel Attal a récemment évoqué les possibilités de taxer les dits superprofits (qui se mettront hors d’atteinte avant) et l’épargne des Français. Des propositions qui témoignent de l’emballement prédateur d’Etats qui courent à la faillite face à l’économie des pays émergents et émergés qui s’organisent comme en témoignent les BRICS.
Après avoir poussé dans leur retranchement le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, le porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot et récemment la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, le journaliste Tom Benoit, directeur de la rédaction de Géostratégie Magazine (Abonnement disponible ici : https://www.info-presse.fr/abonnement-magazine/abonnement_geostrategie-magazine_5799.htm), décrypte ces mécanismes qui ont conduit la France à un asservissement dangereux des marchés financiers. Il revient en détail sur les mécanismes de création monétaire, de dette publique, de marché obligataire, pour s’interroger sur l’avenir de l’euro dans un espace de plus en plus hétérogène sur le plan économique. Il évoquera également les monnaies numériques et le Bitcoin pour exposer une vision singulière.
Une émission aussi dense qu’enrichissante.

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Transcript
00:00:00 [Générique]
00:00:15 Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouveau numéro du samedi politique.
00:00:19 Je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui.
00:00:21 Nous allons parler de la banqueroute qui nous menace.
00:00:24 3 000 milliards d'euros, c'est le chiffre abyssal de la dette
00:00:29 qui fait d'autant plus peur que la croissance en France est en berne.
00:00:32 Alors peut-on encore être souverain quand nous sommes aux mains des créanciers ?
00:00:36 Quelle responsabilité de nos gouvernants, des banques, de la monnaie, l'euro,
00:00:41 que vous connaissez bien, faut-il s'attendre à un effondrement économique
00:00:44 de la zone euro, justement de l'Europe ou même de l'Occident ?
00:00:47 C'est tout cela que nous allons voir dans cette émission.
00:00:50 Mais avant toute chose, vous le savez, je vous le répète chaque semaine,
00:00:52 je compte sur vous pour le succès de cette émission,
00:00:54 surtout avec la plateforme qui ne nous fait pas de cadeaux.
00:00:57 Alors pensez à relayer cette vidéo, pensez à relayer les extraits,
00:01:00 pensez à laisser vos commentaires que je lis chaque semaine
00:01:03 et puis bien sûr, cliquez sur le pouce en l'air, ça dure un tout petit instant
00:01:07 et c'est très important. C'est parti.
00:01:09 [Générique]
00:01:20 Et à mes côtés aujourd'hui, Tom Benoît. Bonjour monsieur.
00:01:23 – Bonjour Elise. – Merci beaucoup d'être avec nous.
00:01:25 Je vais commencer cette émission avec une grosse difficulté,
00:01:27 celle qui consiste à vous présenter. – Je vous en prie.
00:01:30 – Vous êtes multicasquette. Alors pour commencer, je vais dire
00:01:33 que vous êtes le directeur de la rédaction de Géostratégie magazine.
00:01:36 – Absolument. – Un trimestriel, magazine trimestriel,
00:01:39 donc disponible dans les kiosques et sur abonnement.
00:01:41 – Sur abonnement et dans les kiosques partout en France,
00:01:44 distribués par les messageries Lyon, Asdepresse, donc France, Suisse, Luxembourg.
00:01:49 – Parfait. La dernière couverture me semble-t-elle
00:01:52 parler des différents scénarios d'une sortie de la France de l'euro.
00:01:56 – Vous faites bien de préciser différents scénarios,
00:01:58 on y reviendra au cours de cette émission,
00:02:01 parce qu'il peut y avoir une sortie de l'euro de gré et de force.
00:02:05 Parce que si les Allemands demain n'acceptent pas que la Banque centrale européenne
00:02:09 vienne secourir des États en difficulté comme la France,
00:02:12 qui ont, comme vous le rappeliez très justement, 3 000 milliards de dettes,
00:02:15 il peut y avoir une sortie de l'euro également,
00:02:17 qui aille contre la volonté même des personnes
00:02:19 qui ont été à l'origine des préceptes de l'eurosystème.
00:02:22 – Alors pour continuer la présentation, avant de revenir dans le cœur du sujet,
00:02:26 Tom Benoît, vous êtes également philosophe, vous avez écrit plusieurs ouvrages
00:02:29 et producteur de "Philoskopie" sur TV5MONDE,
00:02:33 chaîne sur laquelle vous intervenez aussi en tant que journaliste.
00:02:36 – Dans l'émission politique, puisque Géostratégie Magazine
00:02:38 est partenaire de l'émission politique de TV5MONDE
00:02:41 qui s'appelle "Face au territoire".
00:02:43 – "Face au territoire" et où on vous a, pour ma part en tous les cas,
00:02:46 je suis désolée de ne pas vous avoir connu avant,
00:02:48 découvert sur les réseaux sociaux, face à Priska Tevno,
00:02:52 le porte-parole du gouvernement, et je propose aux téléspectateurs
00:02:56 de vous retrouver quelques instants.
00:02:57 – Nous avons plus de 3 000 milliards de dettes en France,
00:03:00 qui sont les acheteurs des titres obligataires ?
00:03:03 – Mais attendez, je pense qu'on va regarder aussi les choses telles qu'elles sont aujourd'hui,
00:03:07 nous avons un enjeu de la dette, mais regardons aussi de quelle dette parlons-nous ?
00:03:10 – Non, non, mais la dette qui est émise par l'État, qui l'achète ?
00:03:12 Qui sont les prêteurs ? Des fonds étrangers ? La BCE ?
00:03:15 – On lève de la dette ?
00:03:16 – Priska Tevno, vous êtes porte-parole du gouvernement,
00:03:19 nous émettons 284 milliards de titres obligataires cette année,
00:03:22 l'agence France Treasure va devoir trouver des preneurs pour cette dette.
00:03:26 Qui sont-ils ? Des fonds chinois, américains ? La Banque Centrale ?
00:03:30 – Encore une fois, je pense que sur ce sujet-là, nous verrons,
00:03:33 non, non, je pense qu'il ne faut pas regarder, il ne faut pas lever les yeux au ciel.
00:03:35 Moi je suis aussi là pour vraiment parler de façon…
00:03:37 – Nous verrons ?
00:03:38 – Non mais nous verrons, les réponses seront apportées.
00:03:41 – Laissez-la répondre.
00:03:42 [Générique]
00:03:48 – Les réponses seront apportées, elles ne l'ont pas été dans cette émission,
00:03:50 je crois, vous confirmez.
00:03:51 – Non, elles ne l'ont pas été, pourtant elles sont cruciales,
00:03:54 parce que la situation est très simple, on a 3 000 milliards de dettes publiques,
00:03:58 donc Priska Tevno me dit de quelle dette parlons-nous ?
00:04:00 De la dette publique, tout simplement, la dette de la France,
00:04:02 pas de la dette privée, pas de l'emprunt de votre maison,
00:04:05 de votre appartement, mais de la dette de l'État français.
00:04:07 – Oui, ni de la dette du Burkina Faso,
00:04:08 qui est le porte-parole du gouvernement français.
00:04:10 – Mais on parle de 3 000 milliards de dettes,
00:04:12 qui a une durée moyenne, on va dire, de 7 ans,
00:04:14 la duration de cette dette c'est 7 ans,
00:04:16 et pour l'année 2024, l'agence France Trésor,
00:04:21 donc qui travaille avec le ministère de l'Économie,
00:04:23 a décidé d'émettre 284 milliards de titres obligataires sur les marchés,
00:04:28 ce qui est un montant record,
00:04:29 ça veut dire que pour cette année on va s'endetter à un montant record.
00:04:31 On a 60% de dépenses publiques par rapport à notre PIB.
00:04:36 C'est la dépense publique la plus élevée des pays de l'Union européenne,
00:04:40 de l'union économique et monétaire de la zone euro.
00:04:43 C'est la dépense publique la plus élevée des pays de l'OCDE.
00:04:46 La moyenne aussi entre 42 et 49%, nous on est à 59 et presque 60%.
00:04:51 Et aujourd'hui, moi ce que je vois, c'est qu'on a une classe politique,
00:04:55 je ne veux pas taper sur le politique, ce n'est pas la question,
00:04:57 mais je veux dire, on a une classe politique,
00:04:59 qui sort généralement de certaines écoles,
00:05:01 qui connaît certaines personnes, qui a eu certains postes,
00:05:04 qui prévoit d'en obtenir d'autres par la suite,
00:05:07 et qui ne veut absolument pas se résoudre, se faire à l'idée,
00:05:10 que la seule solution pour relancer l'économie libérale de notre pays,
00:05:14 c'est de réduire drastiquement cette dépense publique
00:05:17 pour permettre d'apporter des avantages à des sociétés
00:05:20 qui génèrent réellement de la richesse,
00:05:22 qui va être elle-même mesurée par l'outil monétaire qui est la monnaie,
00:05:27 c'est-à-dire l'euro, la devise, la monnaie.
00:05:29 L'euro est plus largement la monnaie fiat,
00:05:31 parce qu'on pourra y revenir, qu'on parle en euros, en dollars,
00:05:34 ou même en francs CFA au Congo ou ailleurs,
00:05:39 on parle de monnaie, vous prenez le franc congolais,
00:05:42 si vous avez 2000 francs, vous avez 1 dollar,
00:05:44 si vous avez… voilà, donc toutes les monnaies,
00:05:46 que ce soit du monde occidental pour le moment ou des BRICS,
00:05:49 vont dans le même panier, c'est-à-dire le panier monétaire,
00:05:51 vous avez une unité de mesure qui est la monnaie.
00:05:53 Par contre, à partir du moment où vous avez dans un pays
00:05:57 60% de dépenses publiques par rapport au PIB,
00:06:01 donc je prends l'exemple de la France,
00:06:03 on a 2800 milliards de produits intérieurs bruts, donc de flux,
00:06:07 et on a 60%, 1400 milliards qui sont de la dépense publique.
00:06:10 Ça veut dire qu'on a plus de flux qui ne sont pas voulus
00:06:13 par l'économie de marché que de flux qui viennent apaiser
00:06:16 les argents économiques parce qu'ils répondent au précepte même
00:06:19 de la main invisible d'Adam Smith, si je puis dire,
00:06:22 c'est-à-dire de l'économie libérale.
00:06:24 C'est ça le gros problème aujourd'hui.
00:06:26 – Mais avant peut-être d'aller sur ce terrain-là,
00:06:28 on peut constater que, vous nous dites, la dépense publique est énorme,
00:06:31 mais elle est aussi dans un pays où les services publics
00:06:36 sont de plus en plus dysfonctionnels.
00:06:38 – Oui, c'est ça le gros problème, vous avez 1400 milliards
00:06:40 effectivement de dépenses publiques, vous avez 300 milliards de régalien,
00:06:43 si on ne parle même pas de faire des économies, vous additionnez,
00:06:45 on est à 12 milliards pour la justice, on va passer à 20,
00:06:48 on est à 80 milliards à peu près pour l'éducation nationale,
00:06:50 vous avez la recherche également, ça doit être 30 ou 40 milliards,
00:06:53 vous avez 300 milliards pour le régalien et vous avez à côté de cela,
00:06:56 donc vous avez un hôpital public, comme vous le dites, qui est scandaleux,
00:06:59 vous avez un système de retraite qui n'est pas assumé,
00:07:01 parce que moi je veux bien, mais quand on entend le gouvernement nous dire
00:07:04 "on va sauver le système de retraite", qu'est-ce qu'ils font ?
00:07:07 Ils ne sauvent pas le système de retraite,
00:07:09 ils augmentent l'âge de départ à la retraite,
00:07:12 et bientôt ils vont augmenter les cotisations, le montant,
00:07:14 ils vont modifier le barème, ils vont baisser le montant des retraites.
00:07:17 C'est ça sauver le système de retraite ?
00:07:20 Ce n'est pas du libéralisme, c'est de la supercherie pure et simple.
00:07:24 Quand vous avez des personnes qui ont cotisé pendant des années
00:07:27 et qui se retrouvent à l'âge de la retraite avec justement une édile politique
00:07:31 qui répond en disant "écoutez, nous on a fait grossir les dépenses publiques
00:07:34 pour des raisons migratoires également, il faut le dire, parce qu'il y a eu beaucoup".
00:07:37 Si vous regardez, moi je n'ai pas peur de le dire aujourd'hui,
00:07:40 je sais que c'est un sujet presque tabou, mais ce n'est pas une question,
00:07:42 il n'y a rien de raciste dans tout cela, je suis le premier à être antiraciste,
00:07:45 d'ailleurs je le précise, mais quand on dit qu'on fait entrer
00:07:48 de nouveaux entrants, c'est-à-dire des personnes qui n'étaient pas françaises
00:07:52 et qui arrivent dans le pays, comme ce serait le cas dans un autre pays également,
00:07:55 y compris en Afrique ou ailleurs, et qui vont profiter de la dépense sociale,
00:08:00 ils ont bien raison de le faire, je ne leur jette pas la pierre.
00:08:03 – Ah bah non, c'est la règle.
00:08:04 – Ça veut dire qu'il y a une cotisation, c'est de l'argent qui n'est pas magique,
00:08:07 ça veut dire qu'il y a des personnes qui ont travaillé, qui ont cotisé,
00:08:09 et qui vont devoir s'asseoir par la suite sur leur retraite,
00:08:12 parce que depuis des années justement, on a eu une dépense sociale
00:08:15 qui allait à l'encontre total de la démocratie, de la volonté démocratique,
00:08:20 le grand drame est là, et ce que je suis en train de dire aujourd'hui,
00:08:25 on va peut-être en parler, mais ce que j'ai régulièrement,
00:08:28 c'est qu'après s'être attaqué aux préceptes les plus démocratiques,
00:08:33 on a une classe politique, premièrement constituée d'une part de personnes
00:08:38 qui ne connaissent vraiment pas la monnaie,
00:08:40 qui ne veulent pas s'intéresser au sujet économique et financier à la monnaie,
00:08:43 et on a une autre partie qui est en train de se dire,
00:08:46 bon, puisqu'on n'arrive plus par la levée de l'imposition,
00:08:49 par les cotisations, à récupérer de la réserve économique énergétique,
00:08:55 c'est-à-dire de l'argent, de la liquidité, on va le faire directement sur la monnaie.
00:08:59 Et donc à partir de là, on va émettre des titres obligataires verts,
00:09:02 pour la transition écologique.
00:09:04 La transition écologique, c'est le mot magique,
00:09:06 une fois que vous avez dit ça, vous avez tout dit,
00:09:08 c'est-à-dire, bon, on va s'endetter pour la transition écologique,
00:09:10 on a des bons obligataires verts.
00:09:12 Comment ça, vous ne voulez pas, vous êtes contre,
00:09:14 mais vous voulez pourrir la planète, la saccager, c'est ça le discours.
00:09:17 Alors que moi, là aussi, je vous disais tout à l'heure que j'étais antiraciste,
00:09:20 je suis le premier à être écolo, et je vis d'une façon 100% écolo.
00:09:23 Tant que je mange de la viande, bio, avec des circuits courts,
00:09:26 que ce soit sur les fruits et légumes, sur les circuits courts,
00:09:30 je suis très attentif à ça, mais par contre, être écolo,
00:09:33 ça n'est pas émettre des titres obligataires verts.
00:09:35 Je ne vois pas pourquoi la première révolution,
00:09:38 qui serait une révolution imposée par les deals politiques,
00:09:41 serait la révolution écologique.
00:09:43 On nous parle de transition écologique, sans arrêt,
00:09:45 comme s'il y allait y avoir, par l'opération du Saint-Esprit,
00:09:48 un moment où vous allez vous dire, ça y est, la transition est faite,
00:09:50 on est passé dans l'ère de l'écologie.
00:09:52 Alors que vous avez eu énormément de progrès,
00:09:54 je prends le nucléaire par exemple, ou la transition industrielle,
00:09:57 la transition numérique, ou les progrès comme le nucléaire,
00:10:00 qui étaient bien plus complexes, et par conséquent, bien plus onéreux,
00:10:04 que la réduction, on va dire, du train de vie de certaines industries,
00:10:08 qui découlera sur la transition écologique,
00:10:11 et qui se sont faits par rapport à une économie libérale,
00:10:14 c'est-à-dire par rapport à une économie de marché,
00:10:16 des investissements privés,
00:10:18 et là, pour la transition écologique, on est en train de nous dire
00:10:20 qu'il ne pourra pas y avoir d'économie de marché,
00:10:22 il pourra y avoir simplement de l'argent ponctionné
00:10:25 dans les poches de la population, par le biais d'impressions monétaires,
00:10:29 de titres obligataires émis, sous le masque de cette transition écologique.
00:10:33 Et ça, ça va être le scandale de notre temps.
00:10:36 – Alors, j'aimerais qu'on revienne sur cette question de la dette qu'on a évoquée,
00:10:39 vous l'avez dit, la dette française dépasse les 100% du PIB,
00:10:42 le produit intérieur brut, au sein de l'Union Européenne,
00:10:45 nous faisons figure de très mauvais élèves,
00:10:47 puisque je crois que nous sommes juste derrière la Grèce,
00:10:50 avec 166% du PIB, et l'Italie 140.
00:10:53 – Absolument.
00:10:54 – Comment, je crois qu'on est d'ailleurs précisément à 111%,
00:10:58 comment on explique d'être aussi mauvais dans l'Europe ?
00:11:01 – Oui, on était à 113% par rapport à l'inflation,
00:11:03 on est tombé à 109%, on monte à 110%,
00:11:05 ce qu'il faut rappeler quand même, c'est que les préceptes de l'eurozone
00:11:08 incluent qu'on ne doit pas dépasser 96% d'endettement,
00:11:12 et 3% de déficit public, et ça, ce sont les personnes
00:11:15 qui ont créé l'eurosystème, qui ont dit dès le départ,
00:11:18 pourquoi pas 3%, c'était assez juste, on va dire,
00:11:21 c'était assez convenablement raisonné,
00:11:24 qui ont dit qu'un pays qui allait dépasser 96% d'endettement public,
00:11:28 et 3% de déficit, devait quitter immédiatement la zone euro.
00:11:31 Et aujourd'hui, la France est un poids lourd de la zone euro,
00:11:35 s'il n'y avait pas la France dans l'euro, il n'y aurait plus d'Europe,
00:11:38 et pourtant, on va totalement à l'opposé des préceptes de la zone euro.
00:11:42 Et c'est là aussi où, j'étais jeune dans les années 2000,
00:11:47 j'étais contre l'euro, je dis régulièrement que j'avais trois passions,
00:11:51 c'était la philosophie, l'architecture et l'économie,
00:11:54 et avec mes petites connaissances juvéniles d'économie,
00:11:58 j'étais contre l'intégration dans l'euro, pour des raisons,
00:12:02 qui sont encore différentes de celles qui font qu'aujourd'hui,
00:12:05 je suis littéralement, et là aussi je n'ai pas peur de le dire,
00:12:08 parce que c'est une question de survie pour notre souveraineté,
00:12:10 pour notre pays, pour une sortie immédiate de la zone euro.
00:12:14 Mais immédiate, parce que quoi qu'il en soit,
00:12:16 la sortie de l'eurozone se fera.
00:12:19 Ça c'est une réalité qui est indéniable,
00:12:21 parce que demain, comme je le disais au début de cette émission,
00:12:23 les Allemands, premièrement, n'accepteront plus qu'on ne réajuste jamais
00:12:27 la balance des paiements sur la balance courante,
00:12:29 la balance commerciale, parce que là aussi,
00:12:31 vous avez des pays au-delà du déficit public,
00:12:33 si vous regardez la balance commerciale,
00:12:35 vous avez un déficit commercial en Italie vis-à-vis de l'Allemagne,
00:12:38 par exemple, qui n'est jamais réajusté.
00:12:41 L'eurozone a créé un système qui s'appelle "Target 2"
00:12:44 au sein de la Banque Centrale Européenne,
00:12:45 qui fait qu'on ne réajuste plus la balance commerciale.
00:12:48 C'est-à-dire que le pays qui est déficitaire,
00:12:50 inscrit sur un registre de comptes qu'il est déficitaire,
00:12:52 qu'il a un passif, donc il a un solde négatif,
00:12:55 et l'autre a un solde positif.
00:12:57 – Mais ça a intrinsèquement lieu aussi à la désindustrialisation,
00:12:59 de ne plus pouvoir rien vendre, puisqu'on ne produit plus.
00:13:01 – Bien sûr, mais ça c'est les États-Unis d'Europe,
00:13:03 parce que si vous allez aux États-Unis,
00:13:05 qui sont quand même un pays qui partagent la même langue,
00:13:07 la même culture, les mêmes origines,
00:13:09 ils réajustent leur balance commerciale entre les différents États.
00:13:12 C'est-à-dire que vous prenez le Nebraska par exemple,
00:13:14 qui a souvent une balance commerciale déficitaire vis-à-vis du Texas,
00:13:17 le Nebraska s'acquitte de ce qu'il doit au Texas,
00:13:20 et les États-Unis fonctionnent ainsi.
00:13:21 Et nous en Europe, on est allé si loin,
00:13:23 si je puis dire d'une façon prosaïque, dans le délire européen,
00:13:26 qu'on est allé plus loin que les Américains.
00:13:29 Et donc vous avez des préceptes européens qui font que l'Europe…
00:13:37 J'en parlais avec un ami qui est Jacques Delarossière,
00:13:40 ancien directeur du FMI et gouverneur de la Banque de France,
00:13:44 je le visite régulièrement,
00:13:46 et il y a un mois environ, je lui dis "le système Target 2 Jacques",
00:13:50 je lui dis "c'est une bombe à retardement".
00:13:53 Il me regarde, il me dit "on buvait un café dans son bureau",
00:13:55 il me dit "mais Tom, c'est pas une bombe à retardement,
00:13:58 c'est une bombe tout court,
00:14:00 et on a plusieurs systèmes dans cette eurozone,
00:14:04 dans cet eurosystème, qui font que ça ne peut pas tenir,
00:14:08 et que plus on va accroître la désindustrialisation,
00:14:11 la dépense publique de pays qui n'ont pas les ressources
00:14:15 et la croissance nécessaires pour amortir cette dépense,
00:14:18 plus on va devoir recourir à de la supercherie,
00:14:23 de l'impression monétaire détournée,
00:14:25 – Du maquillage.
00:14:26 – Du maquillage, donc il y a eu le Quantitative Easing,
00:14:28 il y avait eu les achats à long terme également,
00:14:31 même avant le Quantitative Easing,
00:14:33 parce que, pour rappeler quand même ça aussi,
00:14:35 le Quantitative Easing, ça va à l'opposé des préceptes initiaux de l'eurozone.
00:14:40 – Expliquez peut-être précisément aux téléspectateurs le qu'est-ce que c'est.
00:14:43 – C'est tout simple, le Quantitative Easing,
00:14:45 ça veut dire que la Banque Centrale Européenne,
00:14:47 qui devient la Banque Centrale Émettrice de la France également,
00:14:50 puisque la Banque de France n'est plus une banque émettrice de monnaie,
00:14:53 c'est une banque centrale mais qui n'émet pas de monnaie,
00:14:55 qui n'a pas de souveraineté monétaire,
00:14:57 et la Banque Centrale Européenne achète sur le marché secondaire,
00:15:01 principalement à des banques, des titres obligataires
00:15:05 qui avaient été achetés par ces banques, par ces organismes,
00:15:08 et qui avaient été émis par la France.
00:15:10 Donc le fait que la Banque Centrale Européenne,
00:15:12 qui est la banque des banques, qui est la, on va dire,
00:15:15 qui doit conserver, qui devrait conserver sa dimension sacrée,
00:15:18 en tout cas d'émetteur de monnaie, de grand patriarche de la monnaie,
00:15:22 fait baisser le taux d'intérêt auquel les pays,
00:15:26 comme la France justement, pour lesquels elle a acheté
00:15:29 les obligations sur le marché secondaire, vont s'endetter,
00:15:33 puisque le raisonnement sur les marchés,
00:15:35 c'est que la Banque Centrale achète sur le marché secondaire
00:15:38 des titres obligataires à des banques qui par conséquent
00:15:41 parviennent à s'en délaster, vont peut-être à nouveau
00:15:43 pouvoir acheter des titres obligataires français.
00:15:45 Alors que si la Banque Centrale n'achetait pas ces titres obligataires,
00:15:48 naturellement au bout d'un moment, étant donné qu'ils ne valent pas grand-chose,
00:15:51 ça fait monter les taux d'intérêt parce que les banques n'ont plus
00:15:53 suffisamment de liquidités pour acheter les nouveaux titres obligataires
00:15:55 émis par la France.
00:15:56 – Bien sûr.
00:15:57 – Quantitative easing, ça a démarré en 2015.
00:16:00 C'est pas parce qu'on nous dit souvent le quoi qu'il en coûte.
00:16:03 On entend tous les politiques aujourd'hui nous dire
00:16:05 "mais qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ? Il y a eu le Covid,
00:16:07 il fallait laisser les sociétés s'effondrer,
00:16:09 il fallait laisser tout le monde mourir".
00:16:10 Non, c'est pas la question. Le quantitative easing, ça a démarré,
00:16:13 ça a été inventé par les Japonais pour la petite histoire en 2000.
00:16:16 Ils ont vécu une période catastrophique après ça.
00:16:20 En 2006, ils ont juré qu'ils n'y reviendraient jamais,
00:16:24 et grand Dieu jamais, ils y sont revenus ensuite,
00:16:27 ils ont revécu la même situation.
00:16:29 Les Américains ont fait la même chose en 2010,
00:16:31 sauf que les Américains, comme je dis souvent, c'est très différent.
00:16:35 Ils ont des entrées de capitaux à long terme,
00:16:37 ils ont une monnaie qui est très robuste.
00:16:39 – Ils ont une masse monétaire aussi qui est différente.
00:16:41 – La masse monétaire, voilà, comme je dis.
00:16:43 Vous parlez des monnaies, vous regardez le dollar,
00:16:45 le dollar, j'ai l'habitude de dire que c'est l'auxiliaire par rapport aux verbes.
00:16:49 Vous avez "être" et "avoir" et vous avez tous les autres verbes,
00:16:51 et là vous avez le dollar et vous avez toutes les autres monnaies.
00:16:54 – Incontournables, presque.
00:16:55 – Que ce soit euro ou les autres.
00:16:57 Et vraie monnaie, parce qu'il y a l'or,
00:16:59 mais qui n'est pas une monnaie d'échange de la même façon,
00:17:01 mais je veux dire, une véritable monnaie très liquide.
00:17:04 Et donc le quantitative easing, nous on l'a démarré en 2015.
00:17:08 Et ce qui est intéressant, c'est que vous observez les chiffres d'inflation en France par exemple.
00:17:13 De la création de la zone euro à 2020,
00:17:17 vous avez une inflation qui oscille autour de 2%
00:17:21 et qui se situe entre 0 et grand maximum 3% à peu près.
00:17:26 Personnellement, je pense que le meilleur taux d'inflation c'est 1,3, 1,5.
00:17:32 La Banque Centrale Européenne jugeait qu'il valait mieux 2%
00:17:35 de perte de la valeur de la monnaie.
00:17:38 Donc elle a tout fait pour alimenter cette inflation.
00:17:42 À la rigueur, pourquoi pas ?
00:17:43 Ce n'est pas la mesure la plus dramatique.
00:17:45 – Comment elle l'a fait justement pour l'alimenter ?
00:17:47 – En imprimant de la monnaie, premièrement,
00:17:49 et en ayant des politiques plus expansionnistes.
00:17:51 Puisque si vous imprimez de la monnaie, si vous accordez plus de crédit,
00:17:54 à l'époque par le biais des banques centrales,
00:17:56 vous avez naturellement une perte de la valeur de la monnaie.
00:17:59 – Ça va aussi dans le sens de l'élargissement de l'Union Européenne
00:18:01 avec des pays avec une économie plus faible.
00:18:03 – Oui, ça dépend des économies et ça dépend des endettements aussi.
00:18:06 Parce que finalement, ce qu'on appelait des économies plus faibles
00:18:08 sont des économies plus fortes aujourd'hui.
00:18:10 – Et moins endettées, bien sûr.
00:18:11 – Vous regardez la croissance de l'Espagne, tous les pigues, Grèce,
00:18:14 Portugal, Espagne, même Italie,
00:18:16 ils ont quand même de la croissance plus que la France aujourd'hui.
00:18:19 Et après, vous avez des pays comme la Croatie
00:18:22 qui ont intégré il n'y a pas longtemps la zone
00:18:24 et qui ont vu leur endettement grimper en flèche en seulement trois mois.
00:18:28 Mais vous observez l'inflation et vous vous apercevez très clairement
00:18:34 qu'à partir du moment où la banque centrale permet aux banques commerciales,
00:18:40 qu'on appelle les banques de second rang,
00:18:42 auprès desquelles vous avez un compte, BNP Paribas, Crédit Agricole,
00:18:45 Groupe EPCV, tout ça, d'accorder des crédits, il n'y a pas d'inflation.
00:18:51 Parce qu'il y a de l'impression monétaire,
00:18:53 ça fait baisser la valeur de la monnaie naturellement
00:18:56 puisque il y a de l'impression monétaire.
00:18:58 Mais ça génère de la richesse et ça permet de générer de la croissance
00:19:01 ou d'apaiser également les agents économiques privés et familiaux.
00:19:04 Parce qu'il va y avoir le petit couple qui a acheté une maison
00:19:07 et qui va faire sa vie et pouvoir travailler,
00:19:10 l'entrepreneur qui investit, qui a un cash flow, qui peut…
00:19:13 Et donc, de 2002 à 2008, la politique est plutôt expansionniste
00:19:19 parce qu'il fallait inonder d'euros puisqu'on venait de créer la zone,
00:19:22 on a mis l'euro en service en 2002.
00:19:24 En 2008, il y a la crise des subprimes,
00:19:26 la crise de la dette souveraine ici, crise grecque,
00:19:29 ça induit un climat de frilosité sur la zone,
00:19:32 la BCO devient beaucoup plus restrictive.
00:19:34 Donc, elle cesse d'imprimer de la monnaie,
00:19:37 elle remonte, c'est au directeur.
00:19:40 Et l'inflation diminue petit à petit.
00:19:43 Et on arrive même à zéro, je crois, en 2014-2015.
00:19:47 Mais il n'y a pas de problème, on reste entre 0 et 3%.
00:19:50 Donc la politique est expansionniste ou restrictive.
00:19:52 Et à partir de 2015, il y a une politique de quantitative easing
00:19:55 qui est mise en place.
00:19:56 Ça veut dire que la Banque centrale se met à imprimer de la monnaie
00:19:59 pour satisfaire la dépense publique,
00:20:01 mais plus pour permettre aux agents économiques d'être alimentés.
00:20:04 Ce ne sont plus les banques commerciales qui accordent des crédits
00:20:06 en proportion à la monnaie qui est imprimée.
00:20:08 C'est la dépense publique qui se fait directement
00:20:10 par rapport à l'impression monétaire détournée de la Banque centrale.
00:20:12 Et là, on s'aperçoit en 2020 que l'inflation monte en flèche
00:20:16 et puis après, on est monté à une inflation qui a été ingérable
00:20:19 avec quelques mois auparavant, là non plus, je n'ai rien contre Christine Lagarde,
00:20:23 mais qui disait "je ne sais pas ce que c'est l'inflation,
00:20:25 il n'y en aura jamais".
00:20:26 – Si je résume peut-être vos propos avec des mots plus simples,
00:20:30 en fait on a le sentiment que la Banque centrale
00:20:32 alimente un puits sans fonds pour la dette publique,
00:20:36 mais en même temps bloque l'impression pour aider les ménages,
00:20:39 pour aider la croissance, les entreprises, l'économie réelle.
00:20:42 – Oui, totalement, très clairement.
00:20:43 Mais il y avait donc le quantitative easing,
00:20:45 vous regardez les achats à long terme également,
00:20:47 le premier volet en 2010, et là aussi c'est quand même,
00:20:50 ce n'était pas des montants faramineux,
00:20:51 mais le premier volet ça devait être, on était à 500 milliards,
00:20:58 je crois environ, pour le premier volet d'achats à long terme,
00:21:02 il y en a eu trois.
00:21:03 Premier volet, la motivation qui était affichée c'était
00:21:06 "on va apporter des achats du crédit aux banques commerciales
00:21:12 de la part de la Banque centrale à long terme,
00:21:14 mais à des taux largement favorables,
00:21:16 pour que les banques commerciales puissent octroyer des crédits
00:21:19 aux ménages et aux entreprises".
00:21:21 Jusqu'ici tout va bien.
00:21:23 – Pour le moment c'est plutôt positif.
00:21:24 – C'est très bien, sauf que les banques commerciales
00:21:26 ont fait ça pour acheter quoi ?
00:21:28 De la dette.
00:21:30 La Banque centrale se dit après "bon, c'est quand même compliqué,
00:21:33 on avait fait ça pour que ce soit les ménages qui en profitent,
00:21:36 et ce sont les États qui en ont profité,
00:21:38 les banques commerciales ont acheté de la dette".
00:21:40 Mais elle refait un second volet de LTRO,
00:21:44 et elle en fait un troisième ensuite.
00:21:46 Et on s'aperçoit que finalement, toutes ces politiques n'ont pas eu,
00:21:49 mais il y avait une seule règle à imposer,
00:21:51 il fallait que la Banque centrale à ce moment-là dise
00:21:53 "nous accordons ces crédits sur le compte de la",
00:21:56 ça c'est un peu technique, mais on va dire de la Banque centrale,
00:21:58 parce que chaque banque commerciale détient un compte à la Banque centrale,
00:22:01 et pour que la Banque commerciale puisse créditer un particulier,
00:22:05 il faut que la Banque centrale lui prête de l'argent en fonction de ses réserves.
00:22:09 Et il fallait que la Banque centrale impose à toutes les banques commerciales
00:22:13 si elles profitaient justement de ces crédits à des taux favorables,
00:22:16 d'accorder des crédits, elles, aux particuliers, aux entreprises.
00:22:19 – Bien sûr, et c'était la Banque centrale qui était décisionnaire en plus,
00:22:21 donc elles pouvaient le faire.
00:22:22 – Et c'est la Banque centrale qui était décisionnaire.
00:22:24 Et aujourd'hui on s'aperçoit, moi je lis les communiqués,
00:22:27 je lis la presse également,
00:22:28 mais je lis tous les communiqués de la Banque centrale.
00:22:31 Il y a une mesure qui est très importante.
00:22:33 – Ça vous fait encore une différence avec Bruno Le Maire à mon avis.
00:22:36 – Je ne pense pas que Bruno Le Maire soit mal intentionné,
00:22:40 je ne crois pas qu'il soit mal intentionné,
00:22:42 mais je pense que Bruno Le Maire est quelqu'un qui évolue
00:22:47 dans un milieu très fermé et qui fait en totale déconnexion
00:22:53 avec la réalité, que ce soit monétaire ou économique.
00:22:56 Bruno Le Maire aujourd'hui, comme je le disais précédemment,
00:22:59 fait partie d'un système qui est bureaucratique, technocratique,
00:23:03 qui vide l'endettement public également,
00:23:06 et qui ne veut pas que ça s'arrête.
00:23:07 C'est pour ça que quand je dis "au pouvoir il faut des entrepreneurs",
00:23:10 il faut des gens qui ont l'habitude de gérer des business,
00:23:12 qui ont l'habitude de s'en sortir, qui ont l'habitude de faire des choses,
00:23:15 et qui comprennent que ce qu'on veut c'est créer de la richesse en France
00:23:18 pour que tout le monde puisse en profiter,
00:23:20 et qu'il y ait de la dépense publique également,
00:23:21 mais que ce n'est pas trouver la petite manœuvre fiscaliste,
00:23:25 si je puis dire, publique, qui nous permettra justement,
00:23:28 d'une façon détournée, d'accroître la dépense publique.
00:23:31 – Pour aller dans votre sens de la déconnexion de Bruno Le Maire,
00:23:33 je vous propose qu'on regarde quelques extraits
00:23:35 du ministre de l'Économie et des Finances.
00:23:37 – Je veux vous remercier, vous, tout le groupe MoDem,
00:23:40 et toute la majorité, pour votre lucidité,
00:23:43 et pour votre engagement en matière de rétablissement des finances publiques.
00:23:47 Et je sais que cela fait partie de l'ADN de votre groupe,
00:23:51 et de l'ADN de cette majorité.
00:23:54 Je rappelle ce qui s'est passé depuis 2017 très brillamment.
00:23:57 – S'il vous plaît, mes chers collègues.
00:23:59 – De 2017 à 2019, cette majorité, seule et sans le soutien de personne,
00:24:05 a rétabli les finances publiques, est revenue sous les 3% de déficit,
00:24:09 et a baissé la dette publique française.
00:24:11 C'est cette majorité qui a rétabli les finances publiques.
00:24:15 Nous avons ensuite été confrontés à deux crises majeures.
00:24:19 La crise du Covid, crise économique la plus grave depuis 1929,
00:24:22 la crise inflationniste, crise la plus grave depuis les années 70.
00:24:26 Nous avons protégé, nous avons mis en place le quoi qu'il en coûte,
00:24:29 sous l'autorité du président de la République.
00:24:31 C'étaient des décisions justes, c'étaient des décisions nécessaires,
00:24:34 c'étaient des décisions protectrices, c'étaient des décisions qui ont chauvé
00:24:38 des entreprises, des salariés et l'économie française.
00:24:42 Maintenant que nous revenons à la normale,
00:24:45 j'appelle à la prise de conscience collective.
00:24:48 Nous devons réduire nos déficits,
00:24:51 nous devons couper dans un certain nombre de dépenses,
00:24:54 et nous devons revenir sous les 3% de déficit public en 2027,
00:24:58 et à l'équilibre de nos finances publiques d'ici une dizaine d'années.
00:25:02 [Générique]
00:25:08 – Alors c'est vraiment la démonstration du "en même temps",
00:25:11 parce que finalement ils ont tout réussi,
00:25:13 mais à la fin il faut quand même changer de cap,
00:25:15 mais il ne propose rien, mais il écrit des livres,
00:25:17 mais Emmanuel Macron lui rappelle qu'il est ministre de l'économie,
00:25:19 mais il pourrait rappeler à Emmanuel Macron qu'il est président de la République,
00:25:22 enfin c'est un sketch.
00:25:23 – Mais d'ici une dizaine d'années, les monnaies fiats se seront tellement effondrées,
00:25:27 j'ai envie de dire que les petits plans budgétaires,
00:25:29 parce que c'est ça qu'il faut prendre en compte également.
00:25:31 Si vous avez une unité de mesure qui est faussée, volontairement,
00:25:35 qui est truquée par l'ouvrier lui-même, qui coupe son mètre,
00:25:39 ou qui fausse son niveau, et qui continue à travailler avec,
00:25:43 vous ne pouvez pas faire des plans sur 10 ans, ce n'est pas possible.
00:25:46 Je veux dire, que vaudra ?
00:25:47 Parce que vous regardez la situation turque par exemple,
00:25:49 ils sont montés à 140% d'inflation les turcs,
00:25:52 donc nous lorsqu'on est à 3% on commence à s'affoler,
00:25:55 à 5, à 6 on a l'impression qu'on est étranglés,
00:25:58 et pourtant vous comparez avec la Turquie,
00:26:00 vous regardez les appareils de production en Turquie,
00:26:02 tout fonctionne beaucoup mieux qu'en France.
00:26:04 Vous allez dans une clinique privée en Turquie,
00:26:06 vous serez bien mieux soigné qu'en France.
00:26:08 – La preuve, il y a plein d'influenceurs qui y vont je crois.
00:26:10 – Il y a beaucoup d'influenceurs qui y vont,
00:26:12 si vous voulez vous faire des implants par exemple,
00:26:14 vous allez faire en Turquie beaucoup, pas vous, mais beaucoup, le fond.
00:26:18 Et donc on ne peut pas faire des plans sur 10 ans,
00:26:21 en faisant totalement abstraction des cas surmonétaires.
00:26:25 C'est ça le grand drame, c'est qu'aujourd'hui,
00:26:27 on voit une élite politique qui dit,
00:26:29 je sens qu'il y a quelque chose sur la monnaie,
00:26:31 mais étant donné que je ne comprends pas,
00:26:33 et que je n'ai pas le temps de m'en occuper,
00:26:35 et que je vois qu'il y a des personnes qui sont en train,
00:26:38 qui ont déjà tiré des plans là-dessus,
00:26:40 je ne veux pas chercher à comprendre.
00:26:42 Or, l'origine de la prochaine crise est monétaire,
00:26:47 elle n'est pas économique, elle est monétaire,
00:26:49 parce qu'on va tous se retrouver avec des appareils de production
00:26:51 différents les uns des autres,
00:26:53 on va se dire bon, le Sénat, est-ce que ça sert à quelque chose,
00:26:55 un petit peu plus que le CESE par exemple,
00:26:58 le Conseil économique et social ?
00:27:00 Vous, moi, les journalistes de Libération, tout le monde,
00:27:03 on va se mettre autour d'une table,
00:27:05 et on va être tous d'accord d'un seul coup,
00:27:07 on se dirait effectivement, l'Assemblée nationale, le Sénat,
00:27:09 c'est plus utile que le CESE et l'ADEME.
00:27:12 Donc, si on n'a plus de liquidité, qu'est-ce qu'on garde ?
00:27:14 On gardera le Sénat et pas le CESE.
00:27:16 Et c'est à partir de là qu'on va s'apercevoir
00:27:18 qu'il y a des appareils de production également.
00:27:20 On a oublié ce qu'était un appareil de production.
00:27:22 On a une classe politique qui oublie ce qu'est un appareil de production.
00:27:25 – Peut-être parce qu'elle ne produit pas beaucoup.
00:27:27 – Oui, parce qu'elle ne produit pas beaucoup justement,
00:27:29 et parce qu'elle a le culot d'autant plus de sanctionner ceux qui produisent.
00:27:31 Parce qu'aujourd'hui, si vous êtes entrepreneur et que vous avez une idée,
00:27:34 et que vous faites quelque chose qui marche, qui répond à une demande,
00:27:37 vous n'êtes pas à l'abri de quelqu'un qui vient vous voir en disant
00:27:40 "non, mais ça ne répond pas à notre cahier d'échange",
00:27:42 parce qu'aujourd'hui, on a décidé que c'était tout à l'électricité,
00:27:45 effectivement, il y a 10 ans, on avait décidé que c'était tout au gaz,
00:27:47 donc si votre idée marchait au gaz, c'était très bien,
00:27:50 aujourd'hui, il faut qu'elle marche à l'électricité.
00:27:52 Donc, on a une forme de schizophrénie dans l'état d'esprit des politiques
00:27:57 qui fait que les agents économiques ne peuvent plus répondre,
00:28:00 et ils sont eux-mêmes obligés d'agir d'une façon détournée.
00:28:03 Vous savez, sur la monnaie, j'ai pour habitude de dire
00:28:06 que la sacralité de la monnaie, la dimension magnifique et sacrée de la monnaie
00:28:12 vient du fait, et je peux le dire,
00:28:14 parce que je suis même contre la légalisation du cannabis,
00:28:16 mais du fait que la barre de chite vaut 50 euros,
00:28:21 ou je ne sais pas combien ça coûte, mais je veux dire 50 euros en proportion,
00:28:24 par rapport au montant d'imposition, par rapport à ce que vaut un appartement,
00:28:32 par rapport à ce que vaut une voiture, un kilo de farine, un rougé barbé ou une seule.
00:28:37 La beauté de la monnaie, c'est ça, c'est le fait de se dire
00:28:40 que quelle que soit la décision, et qu'on est une classe politique,
00:28:43 de gauche ou de droite, et que donc il y a des gens de droite,
00:28:46 d'un seul coup, qui disent "nous on veut moins de dépenses sociales,
00:28:49 on veut moins de chômage et moins de RSA".
00:28:51 Et qu'après il y a des gens de gauche qui arrivent en disant
00:28:53 "nous on veut plus de dépenses sociales et on veut plus d'énergie verte".
00:28:56 À partir de là, la monnaie est neutre, normalement,
00:28:58 si on a un peu de bon sens, si on a un peu de respect pour la monnaie.
00:29:01 Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui, on a une classe dirigeante
00:29:04 sur le plan monétaire qui veut faire de la politique également.
00:29:07 À partir de là, vous ne pouvez plus avoir de monnaie.
00:29:09 Le principe même de la monnaie, et je reviens à Jacques Delarossière
00:29:12 également, qui me disait, un autre jour, il faudrait que l'on incite
00:29:17 à créer un organisme supérieur aux banques centrales.
00:29:21 Et là, c'est moi qui lui ai dit "mais Jacques, regarde, ça existe déjà".
00:29:25 Mais le problème, c'est que ces organismes, que ce soit la BRI,
00:29:28 dans le monde occidental, donc le Fonds d'État international,
00:29:31 parce que la finance mondiale est une finance occidentale internationalisée,
00:29:35 j'espère que ça durera, parce qu'on est quand même occidentaux,
00:29:38 mais on voit bien que ça risque de moins durer que ce que nous l'avions prévu
00:29:41 et que les BRICS risquent de faire ce que nous avons fait il y a 70 ans.
00:29:45 Ce que les Américains ont fait en tout cas, mais nous étions leurs alliés,
00:29:48 on sera moins les alliés des BRICS.
00:29:50 Et il y a déjà des organismes qui sont au-dessus des banques centrales.
00:29:54 Et les banques centrales elles-mêmes doivent déjà être indépendantes,
00:29:57 surtout la BCE, parce que la réserve fédérale, au moins,
00:30:01 a l'avantage de travailler de concours avec l'élite politique américaine,
00:30:05 puisqu'elle a deux mandats, la stabilité du dollar, de leur monnaie,
00:30:08 mais également la croissance des États-Unis.
00:30:10 La BCE, normalement, c'est seulement la stabilité de la monnaie.
00:30:13 Et même la stabilité de la monnaie, en ayant un seul mandat,
00:30:16 on s'aperçoit que la monnaie n'est pas stable,
00:30:18 et que la monnaie perd énormément de valeur,
00:30:20 ou alors, pire, aujourd'hui, que la monnaie n'est pas forte, mais qu'elle est chère.
00:30:23 Ça signifie qu'il y a des pays, justement, comme la France, justement,
00:30:26 ou l'Allemagne, qui sont obligés d'assumer une monnaie chère.
00:30:29 Ça veut dire que la France et l'Allemagne sont le smicard
00:30:34 qui roule avec un Humber et qui fait 1000 km tous les 15 jours,
00:30:38 et qui est obligé d'aller faire le plein. – C'est le gilet jaune.
00:30:40 – Et qui n'a pas les moyens de les payer.
00:30:42 Et c'est ça que nous sommes en train de faire.
00:30:44 Nous avons une monnaie qui ne nous apporte plus rien,
00:30:46 qui sanctionne nos exportations, mais qui ne nous apporte plus rien.
00:30:48 – Alors, justement, à ce sujet, on a toujours dit,
00:30:51 on a toujours entendu dire les souverainistes,
00:30:53 que l'euro ne pouvait pas convenir à la France,
00:30:55 parce qu'il avait été fabriqué sur le modèle du Deutschmark.
00:30:58 On sait qu'aujourd'hui, l'Allemagne est dans une situation
00:31:01 qui est plus délicate qu'il y a quelques années,
00:31:03 notamment à cause des sanctions contre la Russie,
00:31:05 qui a rendu son énergie très riche.
00:31:07 – Ils l'ont mieux que nous malgré tout.
00:31:09 – Est-ce que, quelque part, la France peut tirer profit
00:31:11 de la situation délicate dans laquelle se trouve l'Allemagne ?
00:31:14 – Premièrement, l'euro aurait pu être une bonne idée
00:31:18 si nous avions respecté au moins les préceptes initiaux que je rappelais.
00:31:21 3% de dépenses publiques, 85% d'endettement,
00:31:23 une stabilité monétaire et une inflation à 2%.
00:31:27 Et stabilité bancaire également.
00:31:29 Aujourd'hui, les Allemands…
00:31:33 Bon, évidemment, il y a la crise énergétique,
00:31:36 on ne va pas en parler parce que beaucoup en ont parlé.
00:31:38 Et là, je crois que tout le monde, parmi votre public également,
00:31:41 connaît la situation.
00:31:42 Il y avait le gaz russe, ils l'ont plus, ils ont coupé du gaz russe,
00:31:44 ils se retrouvent en difficulté.
00:31:46 – Et ils ont démantelé le nucléaire, ils se sont oubliés d'allumer le charbon.
00:31:49 – Sur les machines-outils, ils sont meilleurs que nous, les Allemands.
00:31:52 Sur l'industrie pharmaceutique également,
00:31:55 ils sont meilleurs que nous, les Allemands.
00:31:57 Les heures de gloire du luxe, c'est plutôt derrière que devant.
00:32:01 Et nous avons des industries du luxe.
00:32:03 Elles ne vont pas s'effondrer, les gens du luxe ne vont pas être dépossédés.
00:32:06 Et ça ne sera plus des moteurs comme ils l'ont été jusqu'à présent.
00:32:08 – Pourtant Bernard Arnault, je crois qu'il est sacré premier homme…
00:32:12 – Oui, bien sûr, mais Bernard Arnault, ça ne va pas s'effondrer, bien sûr.
00:32:14 Mais je veux dire, les empires…
00:32:16 Vous observez Kering, vous voyez que Kering, c'est en train de s'effondrer, par exemple.
00:32:19 Et Bernard Arnault en est conscient lui-même,
00:32:21 il va être contraint de se diversifier par la suite.
00:32:24 Alors Bernard Arnault, il a 75 ans, mais c'est descendant, que ce soit emploi,
00:32:28 et c'est très bien organisé, qui plus est la famille Arnault,
00:32:31 c'est vraiment une organisation ciselée, millimétrée,
00:32:34 ils travaillent vraiment très bien, en bonne intelligence,
00:32:37 et ils ont fait les meilleures opérations depuis 30 ans.
00:32:40 Si je peux dire, Bernard Arnault, ça a été l'entrepreneur qui est devenu milliardaire
00:32:44 en étant commerçant, et en faisant du commerce lorsque le commerce fonctionnait encore,
00:32:48 et en faisant de la finance lorsque ça a été l'heure de la finance.
00:32:51 Mais le monde est en train de changer, et demain ça ne fonctionnera plus ainsi.
00:32:56 Donc c'est pour ça que je dis que demain on va revenir à des économies de marché
00:32:59 qui vont être régies par la demande, parce qu'il y a malgré tout une demande qui existe,
00:33:03 le monde ne va pas s'arrêter de tourner, on ne va pas tous se "calmer"
00:33:07 en se disant, bon, je choisis mon chômage, ma retraite, mon épargne qui diminue à vue d'œil,
00:33:13 la dépense publique qui investit dans les énergies vertes,
00:33:17 et je respecte les cahiers des charges que l'État m'envoie,
00:33:21 ce n'est pas comme ça que ça va se passer, il va y avoir du progrès,
00:33:23 il va y avoir du numérique, effectivement, il va y avoir des évolutions,
00:33:26 il va y avoir des dissidences et des gens beaucoup plus matérialistes
00:33:30 qui vont vouloir revenir, pas du minimalisme, mais à de l'archaïsme,
00:33:33 c'est-à-dire à l'essentiel, et qui vont dire non, la société de diabétiques,
00:33:37 de cancéreux, d'obèses au Coca-Cola ou au fast-food,
00:33:41 ou aux produits végans avec des émulsions mis en boîte,
00:33:45 on n'en veut pas et on veut revenir à des savoir-faire,
00:33:48 à ce qu'on savait justement pratiquer pour que la vie soit belle
00:33:51 il y a encore 70 ans ou 80 ans, et je suis jeune et pas passéiste,
00:33:55 je veux dire, ce n'est pas ringard de dire ça, ce n'est pas passéiste,
00:33:58 donc on va revenir à des fondamentaux qui vont être que ces unités de mesure,
00:34:02 les appareils de production qui vont permettre cela,
00:34:05 vont obligatoirement être corrélées à une unité monétaire,
00:34:10 dans l'absolu, l'unité monétaire que nous avions jusqu'à présent était parfaite,
00:34:15 elle était internationalisée, elle était dirigée par les occidentaux,
00:34:19 que nous sommes, plus par les américains que par nous les européens,
00:34:22 mais ça allait, on était les alliés des américains, ça fonctionnait plutôt bien.
00:34:26 Ça tend à disparaître ou être beaucoup plus instable en tout cas,
00:34:30 parce que 2 dollars sur 3 qui sont en circulation aujourd'hui,
00:34:35 n'existaient pas il y a 10 ans et sont nés en dehors des États-Unis,
00:34:39 donc sous forme de titres obligataires.
00:34:41 – Oui, l'écueil de la BCE, on le retrouve avec la Fed.
00:34:43 – Voilà, la BCE a suivi d'ailleurs la Fed, aujourd'hui on a une monnaie dette,
00:34:47 on a 360% d'endettement global par rapport à notre PIB,
00:34:50 mais il va y avoir des unités de mesure qui vont être beaucoup plus stables,
00:34:53 parce que vous aurez toujours une forme de bon sens en quelque sorte,
00:34:56 et c'est ça qui est fascinant dans la vie,
00:34:58 alors il peut y avoir une disparition, par contre il y a des cataclysmes,
00:35:01 mais s'il n'y a pas de cataclysme, il y a une forme d'homéostasie
00:35:07 qui fait que si vous prenez 30 kilos, votre corps va s'adapter,
00:35:14 et si vous êtes 2 milliards d'êtres humains en 1960 et 8 milliards en 2024,
00:35:19 la planète va s'adapter, mais il va y avoir des bouleversements,
00:35:23 alors elle s'adapte mais on ne revivra pas,
00:35:24 on ne reconnaîtra pas ce que l'on a connu il y a 60 ans.
00:35:27 Et sur la monnaie c'est exactement la même chose,
00:35:29 aujourd'hui on a l'émergence de Bitcoin,
00:35:31 alors je ne crois pas du tout à Bitcoin qui est arrivé comme ça,
00:35:34 on en parlera un peu plus tard,
00:35:35 mais au-delà du fait que Bitcoin, je le dis très clairement en préambule,
00:35:40 c'est une création de la réserve fédérale qui a compris,
00:35:42 mais c'est là aussi l'aspect fascinant des États-Unis,
00:35:45 c'est que les États-Unis ont compris que le système monétaire
00:35:47 était en train de s'effondrer et qu'il y allait y avoir une nécessité
00:35:51 d'une nouvelle unité de mesure, et que cette unité de mesure
00:35:53 ça allait être la crypto-monnaie, et ils ont réussi avec Bitcoin
00:35:56 à imposer comme ils avaient imposé, pas seulement le dollar,
00:35:59 mais comme ils avaient imposé Hollywood, comme ils ont imposé Malboro, Coca-Cola.
00:36:04 – Ça c'est quand même votre point de vue, parce que personne n'ose dire ça.
00:36:09 – Personne n'ose parce que personne n'a compris ou ne veut comprendre,
00:36:11 il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas comprendre,
00:36:13 vous savez moi je vois beaucoup de personnes également
00:36:15 qui me disent à un apparté "tu as raison" mais qui n'osent pas le dire,
00:36:17 parce qu'ils ne veulent pas aller au bout du sujet,
00:36:19 mais moi on peut en parler très directement, je vous dis sur Bitcoin,
00:36:21 parce que mon idée n'est pas de passer pour un illuminé
00:36:24 qui a envie de saquer la réserve fédérale, c'est pas la question,
00:36:27 au contraire je dis que c'est une idée… – Non, de saquer Bitcoin.
00:36:29 – Voilà, ou Bitcoin, parce que je vois sur des commentaires,
00:36:32 j'ai fait beaucoup de vidéos avec Mathieu Farrako,
00:36:35 noteran de la chaîne YouTube Libre&Riche, que je salue,
00:36:37 on avait parlé du Bitcoin, et j'ai vu beaucoup de commentaires,
00:36:40 pas des favorables, mais de personnes qui disaient "je suis déçu,
00:36:43 je pensais que Tom Benoit allait être fan du Bitcoin,
00:36:45 ça correspond à son état d'esprit, c'est libéral, c'est décentralisé".
00:36:48 C'est pas que je ne suis pas fan du Bitcoin,
00:36:50 c'est que je n'ai aucune raison d'être religieux,
00:36:52 je pourrais être fan du paradis, j'étais certain qu'il existe,
00:36:55 mais je pense malheureusement qu'il n'existe pas,
00:36:57 je ne pense pas que le Bitcoin existe tel qu'il nous est présenté
00:37:00 comme un outil décentralisé, je vous explique pourquoi.
00:37:02 Premièrement, le Bitcoin apparaît après la crise des subprimes,
00:37:06 en 2008, 2009, aujourd'hui.
00:37:10 – Au moment opportun, si je vais au bout de ce que vous entendez.
00:37:13 – Absolument, je ne précisez même pas, parce que vous avez
00:37:17 les deux grandes banques centrales du monde,
00:37:19 je parle simplement de ces deux-là,
00:37:21 Réserve fédérale et Banque centrale européenne.
00:37:24 Et l'ASSEC à côté, qui autorise, qui contrôle les marchés,
00:37:27 qui a validé l'ETF, Bitcoin, donc qui favorise,
00:37:31 on va dire à 100% l'émergence de Bitcoin.
00:37:34 La Banque centrale européenne et la Réserve fédérale ont approuvé Binance,
00:37:38 qui est une plateforme d'exchange qui a pour principale vocation
00:37:43 de faire s'acquitter des paiements d'une façon ou d'une autre en Bitcoin,
00:37:48 en crypto-monnaie différente, il y en a 200 je crois
00:37:51 qui sont validés par Binance, mais la grosse crypto-monnaie
00:37:54 c'est quand même Bitcoin.
00:37:55 Binance, qui a été validée par les deux grandes banques centrales du monde,
00:37:59 est installée au Maldives, où on ne sait pas exactement,
00:38:03 on ne connaît pas exactement la structure juridique,
00:38:07 les propriétaires, les fondateurs, et Bitcoin,
00:38:11 qui est donc l'outil principal de Binance,
00:38:13 qui est validé par la Banque centrale, qui valide donc également Bitcoin,
00:38:17 on ne connaît pas le fondateur, on ne connaît pas la structure juridique,
00:38:20 ça fait 1300 milliards de capitalisation au boursier aujourd'hui,
00:38:24 la capitalisation, on parlait de Bernard Arnault précédemment,
00:38:27 de LVMH, qui est quand même un géant, c'est 500 milliards aujourd'hui.
00:38:31 Bernard Arnault a une adresse, on le connaît, il a une famille,
00:38:34 Bitcoin c'est 1300 milliards, vous ne connaissez pas les propriétaires,
00:38:37 vous ne connaissez pas les fondateurs, on dit qu'il y a un livre blanc de Bitcoin,
00:38:41 on dit que c'est peut-être Satoshi Nakamoto, que c'est peut-être un japonais,
00:38:45 peut-être pas, peut-être qu'il est mort, peut-être pas,
00:38:47 mais en attendant les banques centrales ont signé avec ces gens-là.
00:38:50 – Alors quel serait l'intérêt, on va continuer sur ce sujet,
00:38:53 puisqu'on y est arrivé, mais quel serait l'intérêt pour les banques centrales,
00:38:57 et tout particulièrement la Fed, d'avoir favorisé l'instauration du Bitcoin ?
00:39:00 – Les banques centrales ont compris que la monnaie d'aide qu'elles avaient créée,
00:39:03 parce que la monnaie n'a pas toujours été une dette,
00:39:06 et la monnaie s'est bien souvent effondrée,
00:39:08 le Deutsche Mark qui était une monnaie très puissante justement avant l'euro,
00:39:11 et on a adossé l'euro au Deutsch, s'était effondré dans les années 20,
00:39:14 seulement 80 ans auparavant, et à partir des années 90,
00:39:18 il y a eu ce que j'appelle un système obligataire contemporain et numérisé,
00:39:22 ça veut dire qu'on a pu émettre de la dette et des titres obligataires
00:39:24 d'une façon numérique, à 100% numérique,
00:39:27 et là ça a été la démesure algorithmique qui a fait qu'on a pu s'endetter
00:39:31 d'une façon que le passé ne nous permettait pas,
00:39:34 on ne pouvait pas s'endetter de la même façon en 1970, en 2000 ou en 1995,
00:39:40 et petit à petit les banques centrales ont compris,
00:39:42 avec la première piqûre de rappel qui a été la crise des subprimes,
00:39:45 par rapport à d'autres situations, parce qu'il faut quand même rappeler
00:39:48 que les subprimes étaient notées triple A par les agences de notation,
00:39:51 et c'est le principe même de la monnaie de dette,
00:39:55 c'est qu'on a accordé des crédits sans collatéraux, tangibles,
00:39:59 on a imprimé de la monnaie sur du crédit sans qu'il y ait de collatéral,
00:40:03 sans qu'il n'y ait rien de palpable.
00:40:04 – À ce sujet sur les agences de notation,
00:40:06 l'autre fois j'ai vu que vous aviez aussi interrogé Alain Madelin,
00:40:09 qui a dit qu'on avait strictement rien à faire
00:40:11 avec les agences de notation et leur notation.
00:40:13 – Oui, mais Alain Madelin a dit quelque chose de vrai,
00:40:15 voilà quelqu'un de brillant que je salue et qui a été ministre des Finances français,
00:40:18 qui ferait mieux justement d'être consulté aujourd'hui par l'élite politique,
00:40:20 quand je lui ai parlé de l'agence, c'était il y a un an déjà,
00:40:22 je lui disais est-ce que Fitch, il m'a répondu, il m'a dit,
00:40:24 "mais oh nana, tout le monde se fout",
00:40:26 mot pour mot il m'a dit, "tout le monde se fout de Fitch et Sander & Poors".
00:40:29 Alors j'ai souri, parce qu'on était en direct,
00:40:32 je lui ai dit "tout le monde se fout", il m'a dit "mais oui, mais oui, évidemment,
00:40:35 tout le monde se fout", parce qu'il parle librement Alain Madelin,
00:40:38 il n'est plus au pouvoir, il n'est plus aux manettes,
00:40:40 et il sait que Sander & Poors sont les inspecteurs des travaux finis,
00:40:42 et Sander & Poors ils sont là pour apporter une notation,
00:40:44 et au-delà de ça, vous vous mettez dans la peau de Sander & Poors,
00:40:47 je suis obligé de parler de ça, puisqu'on parle de Fitch,
00:40:49 et je reviendrai sur le Bitcoin ensuite,
00:40:51 ils ont raison de noter la France AAA, ou d'abaisser légèrement la note,
00:40:56 et là on dit que Fitch va peut-être abaisser la note d'ici quelques semaines,
00:41:00 c'est le 26 avril, après, pas sûr, peut-être,
00:41:04 mais alors s'il l'abaisse ce sera très léger, je vais vous dire pourquoi,
00:41:07 parce que Fitch a dit très récemment dans un communiqué,
00:41:10 les mesures et les déclarations du ministère de l'économie
00:41:14 sont peu ambitieuses et peu crédibles, il y a trois semaines,
00:41:18 parce qu'on a découvert qu'il n'y avait pas 4,9% de déficit,
00:41:21 comme le prétendait jusqu'à il y a quelques semaines,
00:41:23 notre ami Bruno Le Maire, Bruno Le Maire, et toute la Macronie,
00:41:27 mais qu'il y avait 5,5% de déficit,
00:41:30 et qu'on dépasse donc très largement des 3% de déficit
00:41:33 qui sont imposés par la zone euro.
00:41:35 Mais vous vous mettez dans la peau de Fitch,
00:41:37 Fitch qu'est-ce qu'ils observent ?
00:41:40 Ils se disent bon, on a un pays qui est la France,
00:41:43 à qui on doit prêter, enfin à qui on va prêter,
00:41:46 et nous on est chargé, c'est pas nous qui prêtons au Fitch,
00:41:49 mais on est chargé d'estimer la capacité de remboursement.
00:41:53 La France peut rembourser, puisqu'elle a une population
00:41:57 qui a 6 000 milliards d'épargnes, elle a des biens publics,
00:42:00 et la population a de l'immobilier,
00:42:02 donc même s'il n'y a plus de levée d'imposition,
00:42:05 même si on est allé à 10% de déficit public,
00:42:08 moi de l'extérieur, si je suis un prêteur américain,
00:42:11 et que j'écoute Fitch, je me dis mais Fitch a raison,
00:42:14 je peux continuer à prêter à la France,
00:42:16 parce que si je prête 10 milliards,
00:42:18 je vais peut-être leur acheter un monument, un bâtiment,
00:42:21 ou peut-être qu'il va y avoir des gens au pouvoir
00:42:24 qui vont être contraints,
00:42:26 plutôt que de se satisfaire de l'impôt sur les recettes,
00:42:29 de dire il va falloir taxer les super profits.
00:42:32 Ils ont déjà l'idée, vous voyez ?
00:42:34 – Absolument, les super profits et par ailleurs aussi l'épargne,
00:42:37 alors que ça a été évoqué notamment pour aussi les sanctions contre l'Ukraine,
00:42:41 pas les sanctions, pardon, mais la Ukraine.
00:42:43 – Alors il faudrait y revenir précisément aussi,
00:42:45 parce que là ils se prennent à leur propre piège.
00:42:47 Mais sur l'épargne, Bruno Le Maire avait parlé de la taxation de l'épargne,
00:42:50 il a dit il y a 30 000 milliards d'épargnes en Europe,
00:42:52 c'était dans une vidéo dans les couloirs du Parlement,
00:42:54 il y a un mois à peu près, et déjà il a tort de dire ça,
00:42:57 parce que réellement, là je lui donne un conseil très sincère cette fois-ci,
00:43:01 il met la situation bancaire française en grande difficulté,
00:43:04 parce qu'on a 5 mégabanques,
00:43:06 quand un ministre de l'économie d'un pays qui a 5 mégabanques dit
00:43:10 "on a 30 000 milliards d'épargnes en Europe, on pourrait peut-être… ",
00:43:14 parce que ce n'est pas saisir l'épargne au départ,
00:43:16 mais c'est réorienter les intérêts en réalité de l'épargne,
00:43:19 mais pour l'imaginaire collectif, c'est un pas vers la saisie de l'épargne,
00:43:23 c'est-à-dire que de l'extérieur, et de l'intérieur aussi,
00:43:26 il y a beaucoup de personnes qui se disent soit de dehors je ne vais pas y aller,
00:43:30 soit de dedans je vais sortir et je vais partir, ou en Suisse, ou au Moyen-Orient.
00:43:34 – Soit dit en passant, en sortir pour aller où ?
00:43:36 – Ah vous pouvez, non, si, si, bien sûr,
00:43:38 mais je vais vous dire, premièrement, vous allez en Suisse, ce n'est pas la BCE.
00:43:41 – Le commun des Français ne sait pas comment il peut sortir de l'argent pour aller en Suisse.
00:43:46 – Le commun des Français, s'il n'a pas de liquidité, ils ne s'en inquiètent pas,
00:43:49 mais il y a des Français qui ont de la liquidité,
00:43:51 parce que les 6 000 milliards d'épargne ne sont pas nulle part,
00:43:53 donc il y a quand même des Français qui ne travaillent pas dans la presse,
00:43:56 qui ne travaillent pas dans les médias, mais qui ont de la liquidité,
00:43:59 qui ont eu des grands restos, qui ont gagné de l'argent,
00:44:02 et qui se disent "bon, je vais peut-être aller voir en Suisse",
00:44:04 parce que réellement, le jour où la Banque Centrale Suisse,
00:44:07 ou un ministre définant Suisse, dit "on va puiser dans l'épargne",
00:44:11 c'est qu'en France, il n'y aura plus d'armes d'argent sur les comptes bancaires,
00:44:14 je vous le dis très sincèrement, et on va plus loin que ça, il y a les États-Unis aussi.
00:44:18 Si vous allez dire aujourd'hui, mais Yannet, Yélène, ou qui que ce soit,
00:44:22 aux Américains, "on va se servir de l'épargne",
00:44:25 ou Jérôme Pauwel, le président de la Fed, "on va se servir de l'épargne",
00:44:28 les Américains descendent dans la rue, font un massacre,
00:44:31 vous ne pouvez pas dire ça aux Américains, c'est comme sur le liquide,
00:44:34 vous ne privez pas les Américains d'argent liquide,
00:44:36 ils font du business avec ça du matin au soir.
00:44:38 Il y a la réalité du terrain aussi, que les politiques ne veulent pas admettre,
00:44:41 mais c'est comme ça que ça se passe, les Américains marchent aux tips encore.
00:44:44 D'ailleurs, vous regardez, les billets américains sont toujours des vieux billets aux États-Unis,
00:44:47 moi j'aime beaucoup les États-Unis, je vais souvent vous regarder,
00:44:49 sur la côte ouest notamment, il y a beaucoup de vieux billets,
00:44:53 parce que les Américains ne font pas passer les billets dans les banques,
00:44:58 ils ne les déposent pas, ils se les passent entre eux,
00:45:00 il y a des tips, ils se vendent un truc, alors qu'en France,
00:45:02 tous les billets arrivent à la banque centrale assez rapidement,
00:45:04 ils sont brûlés, ils sont réinjectés dans le circuit, et réimprimés.
00:45:08 Et donc, les Américains, on est très loin de leur saisir l'épargne,
00:45:14 et nous ici, le ministre de l'économie dit qu'on pourrait utiliser l'épargne
00:45:18 pour l'effort de garnigrade, mais également sur une trajectoire plus longue,
00:45:22 sur la transition écologique, et ce que j'évoquais précédemment,
00:45:26 il a cité la transition écologique.
00:45:28 C'est un risque incommensurable pour les banques françaises,
00:45:32 et ça peut même découler sur une catastrophe.
00:45:36 Deuxièmement, vous me disiez, comment quitter, c'est très simple,
00:45:40 si vous êtes de la liquidité, vous allez voir Dubaï par exemple,
00:45:43 au Moyen-Orient, ou en Arabie Saoudite, il n'y a pas de dépenses sociales,
00:45:46 il n'y a pas de problèmes politiques, c'est à la croisée des chemins
00:45:49 dans un monde où il y a quand même énormément de croissance,
00:45:52 que ce soit l'Inde, la Chine, tout le Moyen-Orient,
00:45:55 toutes les grosses sociétés françaises font l'essentiel de leur chiffre d'affaires.
00:45:58 Là-bas, LVMH, c'est 40% du chiffre d'affaires en Asie, hors Japon,
00:46:01 et le reste au Moyen-Orient.
00:46:03 Ce n'est pas ici, le chiffre d'affaires de LVMH en France, c'est 5% à peine.
00:46:06 Et ce n'est pas seulement LVMH, Total aussi, vous regardez Total,
00:46:09 le chiffre d'affaires est mondial aussi.
00:46:11 Donc je veux dire, au Moyen-Orient, vous savez que si vous allez dans une banque
00:46:14 au Moyen-Orient, avant que la banque fasse faillite,
00:46:17 parce que le ministre de l'économie des Émirats, d'un des sept Émirats,
00:46:21 va dire "on va puiser dans l'épargne", de l'eau aura coulé sous les ponts.
00:46:25 Ça, c'est le premier point.
00:46:26 – Mais alors comment vous expliquez qu'en France,
00:46:28 nos dirigeants politiques puissent se permettre de tels propos ?
00:46:30 – Je vous le disais au départ, parce qu'eux ont une seule obsession,
00:46:34 ça n'est pas de se dire "on va relancer l'économie française".
00:46:37 On le voit bien d'ailleurs, ils ont camouflé les comptes jusqu'au dernier moment.
00:46:40 C'est Marlex qui disait "les comptes ont été maquillés", ça c'est une réalité,
00:46:43 juste parce qu'ils ne l'ont pas appris la veille du jour
00:46:46 lors duquel c'est sorti dans la presse,
00:46:48 lors duquel s'est paru dans la presse, les 5-5 de déficit.
00:46:51 Ils le prévoyaient, mais ils n'ont qu'une obsession,
00:46:54 c'est de dire "comment est-ce que l'on va faire pour poursuivre la dépense publique
00:46:59 et comment est-ce que l'on va faire pour trouver de l'argent pour l'État ?"
00:47:03 Mais on ne peut pas leur en vouloir à la rigueur, j'ai envie de dire.
00:47:06 Eux, ils dirigent une entreprise qui est la dépense publique, c'est tout.
00:47:10 Ils ne dirigent pas l'économie, ils ne sont pas à la tête de l'économie du pays,
00:47:14 de l'économie libérale, de l'économie de marché, de la prospérité, de la création de richesses.
00:47:18 Ils sont à la tête d'une catégorie de dépenses publiques,
00:47:21 qui n'est pas l'hôpital public de surcroît, qui n'est pas les retraites.
00:47:25 Ils sont à la tête d'une catégorie de dépenses publiques.
00:47:28 Et si ça doit passer par la levée de l'impôt sur les sociétés, ça passera par là.
00:47:32 Si ça doit passer par la taxation de l'épargne,
00:47:34 si vous prenez, parce qu'ils parlent des super-profits,
00:47:37 mais on voit bien l'opération venir, demain.
00:47:39 Premièrement, les super-profits seront toujours à l'abri.
00:47:41 Je vais vous dire pourquoi, parce qu'ils ont bien raison, c'est normal,
00:47:44 mais ça c'est la loi du plus fort, c'est humain.
00:47:47 Ils ont tout ce que j'ai compris, moi, vous imaginez bien qu'ils l'ont compris avant moi,
00:47:52 qu'ils l'ont vu venir et qu'ils ont prévu une porte de sortie.
00:47:55 Donc forcément, à partir de là, les super-profits ne seront pas super-taxés.
00:47:59 Par contre, ce qui va se passer, c'est que nous, on est en train de se tirer une balle dans le pied,
00:48:02 parce que lorsque vous dites, et ce sont les mots, je crois que c'est Yael Bornepivey
00:48:06 qui parlait de taxation sur les super-dividendes, en disant,
00:48:10 il y a des sociétés qui ont profité, ou quelqu'un d'autre parmi la Macronie,
00:48:14 qui ont profité de conditions favorables.
00:48:17 Le principe même d'une entreprise qui gagne de l'argent,
00:48:20 c'est de profiter de conditions favorables.
00:48:22 Il n'y a pas une seule entreprise qui a gagné, il y a deux solutions pour gagner de l'argent.
00:48:26 La malhonnêteté, la corruption, et de l'autre côté, profiter de conditions favorables.
00:48:30 Si vous profitez de conditions favorables, ça veut dire que vous n'avez pas fait du trafic d'organes,
00:48:33 vous n'avez pas fait, mais il se trouve qu'à un moment,
00:48:36 bon, il y a une demande de cerises au mois de mai, vous en vendez,
00:48:39 il y a une demande de masques pendant le Covid, vous en vendez,
00:48:42 il y a une demande de voitures électriques, vous en vendez, c'est ça les conditions favorables.
00:48:46 Et aujourd'hui, si on se met à s'imprimer dans l'état d'esprit français, en tout cas,
00:48:52 que les super-dividendes qui profitent d'une condition favorable de marché, c'est malsain,
00:48:58 il n'y en aura plus un ici, et vous ne les taxerez même pas,
00:49:01 parce qu'il n'y a pas une seule société qui s'installera en France.
00:49:03 J'étais avec un ami, enfin un collaborateur, qui est devenu un ami,
00:49:07 client de ma société à Monaco, il n'y a pas longtemps,
00:49:10 et on a fait un tour, on avait un rendez-vous décalé à 16h,
00:49:13 il travaille dans l'import-export, et je lui ai dit,
00:49:15 je vais te montrer un endroit sublime, ça s'appelle Beaulieu, à côté de Monaco, en France.
00:49:20 Et on arrive à Beaulieu, on va boire un café, à l'African Queen,
00:49:24 petit restaurant très sympa sur le port de Beaulieu,
00:49:26 il me dit, effectivement, c'est magnifique,
00:49:28 mais lui, il n'est pas français, il est en Espagne, une femme allemande installée en Suisse,
00:49:32 il me dit, mais je ne peux pas m'installer en France,
00:49:34 il me dit, si je m'installe en France, je vais payer trop d'impôts,
00:49:36 il ne faut pas que j'achète, je lui ai dit, mais tu peux acheter un bien en France,
00:49:39 tu ne seras pas taxé sur l'impôt sur le revenu,
00:49:41 mais pour vous dire que l'état d'esprit aujourd'hui de tous les entrepreneurs,
00:49:44 c'est de se dire, la France, en termes d'imposition, ça sent mauvais.
00:49:48 – C'est la même logique d'ailleurs qu'il y a derrière leur obsession
00:49:53 quant au gel des avoirs russes.
00:49:55 – Le gel des avoirs russes, mais là, c'est une ironie sans nom,
00:49:57 mais il ne faut avoir aucune connaissance monétaire,
00:49:59 ne fais pas de géopolitique là-dessus,
00:50:01 on peut en faire après, mais je veux dire, sur le sujet purement monétaire,
00:50:05 qu'on soit en conflit avec les russes, je veux bien l'entendre,
00:50:08 qu'on soit en conflit avec notre pays, je veux bien l'entendre également,
00:50:11 par contre, au-delà du conflit, se dire que les russes qui nous exportaient de l'énergie,
00:50:16 et auxquels on envoyait en retour de la monnaie, c'est-à-dire de l'euro,
00:50:20 ont stocké sous forme de titres dans une société qui s'appelle Euroclear,
00:50:24 qui est au Luxembourg, en Belgique, en Belgique je crois,
00:50:27 245 milliards d'avoirs, et qu'on veut leur saisir,
00:50:33 et réorienter les intérêts vers les ennemis des russes,
00:50:36 c'est-à-dire ceux avec qui ils sont en guerre aujourd'hui, les ukrainiens,
00:50:40 ça va être fin, premièrement, en Euroclear, avant de parler du système financier,
00:50:43 parce qu'une société de dépôt, ça n'a un seul intérêt,
00:50:47 c'est de conserver la liquidité,
00:50:49 s'il y a une société de dépôt qui dit "ah oui, mais là, on est venu me voir en me disant
00:50:53 qu'il y avait une guerre, et qu'il y a quand même toute une partie du monde
00:50:57 qui est derrière les russes, une partie du monde qui est derrière l'Ukraine,
00:51:01 et je précise bien, je ne suis pas là pour dire "il faut massacrer les ukrainiens",
00:51:04 ce n'est pas la question, j'ai beaucoup d'amis ukrainiens,
00:51:06 – Mais ce n'est pas le sujet, – Voilà, ce n'est pas le sujet,
00:51:08 je connais beaucoup d'ukrainiens, j'ai beaucoup d'amis russes également,
00:51:10 je connais beaucoup les ambassadeurs russes, ukrainiens,
00:51:13 et j'ai de bons rapports avec les deux, et je suis le premier,
00:51:15 et quand on parle à Naparté, tous ensemble, on s'aperçoit qu'il faut mettre fin à ce conflit,
00:51:19 mais d'une façon diplomatique, ce n'est pas en ayant une…
00:51:23 – C'est déjà considéré comme pro-russe, en maintenant dire ça, il faut le savoir.
00:51:27 – Oui, mais c'est déjà, voilà, non, je n'ai pas peur,
00:51:29 parce que mal nommer les choses, c'est contribuer au malheur du monde,
00:51:31 donc si on dit, je pense m'exprimer assez clairement en disant,
00:51:35 je ne suis ni d'origine russe, ni d'origine ukrainienne,
00:51:38 et je ne suis ni anti-russe, ni anti-ukrainien,
00:51:40 et j'ai la sympathie et les faveurs des deux dans la société civile,
00:51:43 donc je n'ai aucun mal à m'exprimer sur le sujet,
00:51:46 mais par contre qu'une société comme Euroclear fasse ça,
00:51:49 ça veut dire que demain, elle sera en faillite, et que plus largement, là…
00:51:53 Alors c'est intéressant, parce qu'au mois de mars,
00:51:55 ils ont pris la décision à la Commission européenne,
00:51:57 et je me demande pourquoi on a si peu entendu les banquiers centraux
00:52:00 de la zone euro, et surtout la Banque centrale,
00:52:02 et le Conseil des gouverneurs et la Banque centrale européenne,
00:52:04 parce que c'est un sujet monétaire, ce n'est pas la Commission…
00:52:07 Il faut voir qui siège à la Commission, surtout,
00:52:09 quand on voyait les députés européens aujourd'hui,
00:52:11 on est loin de Jacques Chaban Delmas, ou du Général De Gaulle,
00:52:15 je ne sais pas, ou même de nos confrères allemands,
00:52:19 Talmud Kohl et les autres, je veux dire,
00:52:23 ils prennent une décision qui est politique,
00:52:25 mais qui va s'abattre d'une façon monétaire,
00:52:27 et ils se retrouvent face à un mur d'ailleurs,
00:52:29 qu'ils n'aillent même pas prendre en considération,
00:52:31 et c'est pour ça que je pense qu'il y a eu quelques personnes
00:52:33 un peu plus lucides et sur ma ligne, à la Commission,
00:52:35 au mois de mars, qui a dit "on attend, on est d'accord,
00:52:37 mais on reverra ça au mois de juin, on réexaminera ça en Italie,
00:52:40 et ils doivent le réexaminer au mois de juin",
00:52:42 parce que, premièrement, ils se sont dit "bon, on a 245 milliards de titres,
00:52:47 je crois que c'est à peine à ce moment-là qu'ils ont compris
00:52:49 que ce n'était pas de la liquidité",
00:52:51 parce que dans leur état d'esprit, je crois qu'ils s'étaient dit
00:52:53 "on va prendre de l'argent qui est russe,
00:52:55 on va l'envoyer en Ukraine, on va acheter des armes,
00:52:57 et on va faire gagner les Ukrainiens",
00:52:59 je pense que l'idée c'était ça,
00:53:01 et ils se sont compris que ce n'était pas de la liquidité,
00:53:03 mais des titres obligataires, et qu'ils n'allaient pouvoir simplement
00:53:05 que réorienter les intérêts, parce que si par contre,
00:53:08 on se met finalement à traduire des titres obligataires
00:53:13 avec notre monnaie en euros,
00:53:18 on va se retrouver avec un problème à l'intérieur de notre zone,
00:53:21 parce qu'on va s'apercevoir finalement que c'est toute notre monnaie
00:53:23 qui ne vaut plus rien, parce que si nous-mêmes on fait
00:53:25 un petit jeu de titres obligataires qu'on retraduit en monnaie,
00:53:27 ça ne peut plus fonctionner ensuite.
00:53:29 Donc là, ils veulent réorienter les intérêts.
00:53:31 Premièrement, c'est dérisoire, parce que c'est 3 à 5 milliards par an
00:53:33 sur 245 milliards.
00:53:35 Ce qu'il faut noter également, c'est qu'au début du conflit,
00:53:37 les Russes se sont trompés, mais c'était assez logique à ce moment-là.
00:53:42 Ils ont retiré tous les titres qu'ils avaient déposés aux États-Unis,
00:53:45 parce qu'ils s'étaient dit que les États-Unis
00:53:47 vont être bien plus virulents que la zone euro.
00:53:49 Et ils se sont trompés, parce que c'est la zone euro
00:53:51 et c'est l'Union européenne qui a été plus virulente que les États-Unis.
00:53:53 – Sur le conseil des États-Unis, d'une façon ou d'une autre.
00:53:55 – Oui, mais dans leur intérêt aux États-Unis.
00:53:57 Vous savez, les Américains, on ne peut pas en vouloir
00:54:01 à quelqu'un qui défend ses intérêts.
00:54:03 Et les Américains ont une logique, je ne dis pas qu'ils ont raison,
00:54:06 c'est malsain, mais ils ont une logique,
00:54:08 et elle est tout à fait cohérente.
00:54:10 Nous n'en avons pas en zone euro, c'est ça le problème.
00:54:12 Mais les Russes ont retiré leur liquidité, leurs avoirs,
00:54:15 sous forme de titres des sociétés de dépôt américaines.
00:54:18 Aujourd'hui, je crois qu'ils ont 5 milliards aux USA.
00:54:21 Et il y a 245 milliards en Europe, dans la zone euro.
00:54:24 Il y en a un peu en Suisse.
00:54:25 Et d'ailleurs, par rapport à ce que je disais précédemment,
00:54:27 on voit que les Suisses sont un peu plus frileux là-dessus,
00:54:31 et que la zone euro essaie de faire du forcing
00:54:33 pour qu'eux aussi saisissent ses avoirs.
00:54:35 Mais ils sont plus frileux, parce qu'en Suisse,
00:54:38 il y a quand même une élite bancaire beaucoup plus structurée
00:54:40 que dans la zone euro, où c'est le pays des banques, la Suisse,
00:54:43 que ce soit au niveau central ou au niveau privé.
00:54:46 Et donc, on va réorienter ses intérêts.
00:54:50 Donc premièrement, on met fin à l'achat de tout titre obligataire
00:54:54 émis par la zone euro par des pays comme la Russie,
00:54:56 mais également par des pays alliés, amis, ou tout au moins,
00:55:00 qui ne sont pas ennemis,
00:55:01 qui n'entretiennent pas d'immigrés avec les Russes.
00:55:03 Parce que demain, les Chinois,
00:55:05 et c'est pour ça que je pose la question, c'est quand même sérieux,
00:55:07 quand je vois tous les ministres aujourd'hui,
00:55:09 et que je leur pose des questions en privé également,
00:55:12 ou en public, pour jouer au Stratégie Magazine,
00:55:14 ou quand on est sur un plateau de télé, que je leur dis,
00:55:16 on a 52% de dettes extérieures, qui sont les prêteurs ?
00:55:21 Je le sais, qui plus est, je peux vous le dire,
00:55:23 ils sont Chinois essentiellement, il y en a un peu d'Arabie Saoudite,
00:55:27 les Américains ont acheté beaucoup de dettes aussi,
00:55:29 parce qu'il y avait des fonds,
00:55:30 les Américains voulaient contrôler l'Europe de cette façon-là.
00:55:33 Aujourd'hui, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup d'Américains d'ailleurs,
00:55:35 et qu'il y a de plus en plus, on parle de BlackRock,
00:55:37 Philippe Echad en parle très régulièrement,
00:55:39 qui organisent ces tours de table pour acheter des titres obligataires
00:55:42 de la zone euro.
00:55:43 Donc, là, je parle de la dette extérieure,
00:55:45 parce qu'il y a la dette qui est achetée par la Banque Centrale elle-même,
00:55:49 qui va d'ailleurs se trouver face à un mur,
00:55:51 parce qu'elle sera obligée d'effacer ça, d'une partie de son bilan,
00:55:54 à la faveur d'un pays plus que de nôtre,
00:55:56 puisque si elle le fait parce que la France est en difficulté,
00:55:59 ça serait la défaveur de l'Allemagne notamment, bien sûr.
00:56:01 – Voilà, et elle fait plonger la monnaie qu'on partage.
00:56:03 Mais quand je parle à tous les ministres comme ça,
00:56:05 en leur disant, ou les dirigeants monétaires et politiques,
00:56:08 réaliser un odie sur l'origine de la dette extérieure de la France,
00:56:12 c'est capital, c'est crucial.
00:56:14 Il faut absolument que demain, on soit en capacité de dire,
00:56:17 on continue à s'endetter auprès de tels fonds, parce que, je vous en prie.
00:56:23 – Non mais, qu'est-ce que ça change finalement, pour la souveraineté monétaire,
00:56:28 que ce soit des fonds américains, des fonds chinois ?
00:56:31 – Premièrement, de savoir qui pourrait se payer sur la dette.
00:56:34 Ça veut dire que si demain, on est en défaut,
00:56:36 et que durablement, on gravite autour des zéros de croissance,
00:56:40 ou même que nous allions en territoire négatif,
00:56:42 et que par conséquent, l'État ne parvient plus,
00:56:45 sur les recettes, à compenser son déficit public,
00:56:49 s'il y a des prêteurs qui viennent se payer sur la dette,
00:56:52 parce qu'on est obligé de vendre des biens publics,
00:56:54 ou justement de saisir une partie de l'épargne privée,
00:56:57 ça ne va pas être pour le petit déposant qui a 50 000 euros sur un compte,
00:57:00 ou même 10 000 euros, ça va être l'impôt sur la fortune immobilière.
00:57:03 On va dire, il y en a un qui a 10 millions de patrimoine estimé,
00:57:06 en réalité, c'est quelqu'un de tout à fait normal.
00:57:08 – Si je peux me permettre, c'est paradoxal avec ce que vous avez dit tout à l'heure,
00:57:11 parce que précisément, en pensant que ce seraient les grosses fortunes,
00:57:14 notamment immobilières, qui seraient ponctionnées en premier,
00:57:17 ce serait faire l'impasse sur le fait que ces gens-là
00:57:19 sont précisément ceux qui arriveront à s'extraire de ces sanctions, j'allais dire.
00:57:24 – Non, parce que quand je parlais des très gros,
00:57:26 quand la Macronie parle des superdividendes,
00:57:28 ils parlent de cinq sociétés en réalité,
00:57:30 ils ne veulent pas les nommer d'ailleurs, mais ils devraient les nommer,
00:57:32 parce que les seuls qui font des superdividendes,
00:57:34 il y a 86% du chiffre qui est fait sur le CAC 40 avec cinq sociétés,
00:57:38 Total, LVMH, Hermès, Arliquide et peut-être l'Oréal également.
00:57:42 Et donc les superdividendes, ce sont eux.
00:57:44 Là, je parlais de quelqu'un qui a un patrimoine à 10-15 millions,
00:57:47 lui, ce n'est vraiment pas un très gros riche,
00:57:49 c'est quelqu'un finalement qui a hérité d'une maison,
00:57:51 par exemple la Saint-Tropez, de sa grand-mère,
00:57:53 la maison ne coûtait rien à l'époque, aujourd'hui elle est cimée à 6 millions,
00:57:56 il a un bel appartement à Paris qui coûte 3 millions,
00:57:58 et il arrive, il en a aussi un qu'il a acheté pour sa fille,
00:58:00 ça coûte, il a un patrimoine à 12 millions,
00:58:02 et bien on va prendre celui qui est à 8.
00:58:04 Et même, je vais vous dire, mieux que ça, on va prendre celui qui est à 3,
00:58:06 parce que l'impôt sur la fortune immobilière,
00:58:08 ça va partir d'un million 5 aujourd'hui.
00:58:10 Celui qui a finalement une maison de campagne et un appartement,
00:58:13 c'est-à-dire 3 millions de patrimoine immobilier,
00:58:15 on va lui dire, votre impôt sur la fortune immobilière,
00:58:17 on va considérablement l'augmenter,
00:58:19 parce qu'étant donné qu'on n'arrive plus à vendre nos titres obligataires
00:58:23 à des prêteurs étrangers,
00:58:25 et que la Banque Centrale est quand même embêtée,
00:58:27 parce qu'elle fait grossir son bilan,
00:58:29 elle voulait le diminuer, elle avait commencé à le diminuer de 2 000 milliards,
00:58:32 ces derniers temps, il est passé de 2 000 à 8 000 milliards,
00:58:34 le bilan de la Banque Centrale Européenne,
00:58:36 et qu'elle veut rester sur sa trajectoire,
00:58:38 elle vient en soutien tout mitigé à notre État,
00:58:41 et qu'on vient frapper à notre porte parce qu'on doit rembourser,
00:58:44 donc on est obligé de faire rentrer du cash,
00:58:46 on est obligé de vous le prendre.
00:58:47 Et là, il va y avoir tous les gouvernements,
00:58:49 Place Publique, Glucksmann, les sociodémocrates, Manon Aubry,
00:58:54 donc tous ceux qui sont plus ou moins à gauche,
00:58:57 ces gens-là, vous leur dites, on va prendre de l'argent
00:58:59 des gens qui ont 3 millions de patrimoine,
00:59:01 ils ne viendront pas les défendre, ils vont dire "c'est normal".
00:59:03 – Il faut qu'ils fassent attention à ne pas s'y retrouver.
00:59:05 – Voilà, je veux dire, ils vont "oui, oui, non, bien sûr, oui, ça, c'est peut-être là qu'il…".
00:59:09 Et il va y avoir toute une partie de la Macronie,
00:59:13 donc là, c'est eux qui vont le proposer,
00:59:15 et les seuls qui vont défendre les propriétaires aujourd'hui, j'ai l'impression,
00:59:19 et finalement, au-delà des propriétaires, c'est que,
00:59:22 même si vous ne les avez pas, les 1,5 ou 2 millions,
00:59:25 peut-être que vous espérez les obtenir.
00:59:27 Je veux dire, il y a peut-être des gens dans le pays
00:59:29 qui ont 20 ans, 25, 30 ans, ou même 50,
00:59:31 et qui se disent "non, mais moi, je travaille, je fais des choses et je vais…".
00:59:35 – Mais ce n'est pas une vocation de rester sous les seuils d'imposition,
00:59:37 – Voilà, ce n'est pas, je veux dire, il n'y a pas eu…
00:59:39 j'ai l'impression qu'aujourd'hui, l'ambition collective française,
00:59:42 il n'y a qu'en France que je vois ça, même en Europe,
00:59:44 parce que quand je me déplace en Italie, en Suisse,
00:59:46 je connais moins l'Allemagne, mais je veux dire, en Espagne ou en Angleterre,
00:59:49 je vois encore des gens qui sont motivés, qui veulent gagner de l'argent,
00:59:52 qui veulent réussir, tout au moins avec une volonté individuelle.
00:59:54 Il n'y a qu'en France qu'on nous dit "non, mais si vous allez réussir,
00:59:56 c'est au détriment de notre, la seule réussite, ça devrait être une réussite,
01:00:00 Start-up Nation, que l'État va vous accorder,
01:00:03 parce qu'elle entrera dans le cahier des charges normé,
01:00:06 décidé par Amélie Oudea Castellar pour telle partie,
01:00:10 et par le ministre de la Transition énergétique pour telle autre,
01:00:13 mais ce n'est pas ça la réalité de l'économie de marché.
01:00:16 Donc ce que je veux dire par là, c'est que de l'extrême gauche à la droite,
01:00:21 tout le monde va défendre la fin des libertés individuelles
01:00:25 et la fin du sens de la propriété.
01:00:26 Or, la seule solution, et c'est pour ça que je veux dire,
01:00:29 je me réveille un peu aujourd'hui, parce que je pense qu'on est au bord du précipice,
01:00:33 c'est de dire, il faut absolument pour la prospérité civilisationnelle de notre temps,
01:00:38 et c'est une question de vie ou de mort,
01:00:41 il n'y a qu'à regarder l'état physique de la population mondiale,
01:00:44 on s'en aperçoit, on voit bien que la population est en train d'étouffer aujourd'hui,
01:00:47 d'agoniser, c'est une réalité, vous regardez la reconnaissance de cancer chez les jeunes,
01:00:51 c'est même dans leurs statistiques, énergivores économiquement,
01:00:56 des organismes français, européens, de tous les pays de l'OCDE,
01:00:59 ils s'en aperçoivent, ils ne savent pas d'où ça vient, ils ne comprennent pas.
01:01:02 Moi je vous le dis, c'est les pesticides, c'est les ondes, ce sont toutes ces choses là,
01:01:06 je veux dire, c'est la malbouffe, le sucre, les produits finis, les calories vides,
01:01:10 le fait que tous les fruits et légumes soient transformés aujourd'hui, c'est ça, ça vient de là,
01:01:14 et je veux dire, pour la prospérité de notre civilisation,
01:01:18 il y a deux éléments à défendre, l'intégrité physique et le sens de la propriété.
01:01:24 Si on ne défend pas aujourd'hui bec et ongles pour le réinstaurer,
01:01:28 là, tout de suite, dans les mois qui arrivent,
01:01:30 et en France, parce qu'on est quand même un grand pays,
01:01:32 je veux dire, on ne peut pas abandonner nous,
01:01:34 nous abandonnons, tous les autres abandonneront,
01:01:36 et les Américains s'en sortiront toujours, je ne suis pas inquiet pour le Moyen-Orient,
01:01:39 pour les États-Unis, je suis inquiet pour l'Europe,
01:01:41 parce qu'au-delà des européistes de l'eurozone,
01:01:43 moi je suis encore plus européen qu'eux,
01:01:45 et au-delà des écolos de l'eurozone, je suis encore plus écolo qu'eux,
01:01:47 c'est ce que je veux dire.
01:01:49 Et donc, si on ne défend pas le sens de la propriété,
01:01:51 le sens de l'économie libérale et de l'intégrité, de la prospérité, des savoir-faire,
01:01:55 on est mort, l'Europe, c'est fini,
01:01:59 et c'est maintenant qu'il faut le défendre, pas demain.
01:02:03 – Et bien, je vous remercie beaucoup, Tom Benoît,
01:02:05 de nous avoir proposé en plus une conclusion pour cette émission foisonnante.
01:02:09 – Merci à vous, Élise.
01:02:10 – Merci d'être venu jusqu'à nous, merci à tous de nous avoir suivis,
01:02:13 j'espère que cette émission très dense vous aura plu,
01:02:16 j'espère également que vous l'avez déjà commentée juste en bas,
01:02:19 que vous l'avez déjà relayée, comme je vous l'ai dit au début,
01:02:21 c'est très important pour nous, si ce n'est pas fait,
01:02:23 vous avez encore le temps de le faire,
01:02:25 et puis n'oubliez pas de cliquer sur le pouce en l'air pour le référencement,
01:02:28 ça tord le bras de YouTube et ça diffuse davantage nos vidéos.
01:02:32 Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle émission,
01:02:34 en attendant, comme chaque semaine, j'espère que vous porterez bien.
01:02:37 À bientôt.
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